A/N : Chères lectrices, chers lecteurs, je sais ce que vous vous dites : « Ah, encore une autre fic Sirius/OC... ».

Et ma foi, vous avez entièrement raison. Cette fic n'est rien qu'une autre fic Sirius/OC comme il en existe tant dans le monde merveilleux des fanfictions. Elle est parsemée de petits clichés par-ci par-là (voire parfois des gros), alors si vous cherchez quelque chose d'original, vous risquez malheureusement de perdre votre temps... En revanche, si vous cherchez quelque chose de léger, sans prétention, pour passer un moment de lecture sympa, je vous invite à tenter le coup :)

Edit : Pour celles qui suivent cette fic depuis un petit bout de temps, vous remarquerez que j'ai complètement modifié le premier chapitre. Bon, il ne fait toujours pas rêver, mais c'est toujours mieux que ce qu'il y avait avant (et je dois avouer que j'ai eu du mal à m'en défaire). Comme il y a un chapitre supprimé, ça a décalé les numéros des autres chapitres, mais j'ai bidouillé pour que ça revienne au même nombre de chapitres à la fin (oui parce qu'à la fin, je m'embrouillais moi-même dans mes numéros de chapitre…). Bref, j'espère que vous vous y retrouverez et que vous ne regretterez pas "l'ancien" début !

(J'ai aussi changé le titre de ce chapitre au passage, c'est une chanson de PJ Harvey.)


Chapitre 1 : Black hearted love

OoOoOoOoO

Être amoureuse de Sirius Black, ça craint.

Non, franchement, je crois que je préférerais encore être amoureuse de Rusard. Il a beau avoir au moins 50 ans et autant de sex-appeal qu'un kiwi périmé, au moins je saurais comment attirer son attention. Il suffirait de faire de la magie dans les couloirs ou de mettre un peu de boue dans le hall d'entrée et hop, il ne verrait plus que moi.

Alors que Sirius Black, c'est beaucoup plus compliqué. Déjà, parce que j'ai de la compétition. Faut croire que j'ai des goûts très classiques, les Gryffondors rebelles, brun et ténébreux, ça semble plaire à pas mal de monde. Et puis surtout parce qu'il se fiche bien de savoir à qui il plait ou pas, il n'a d'yeux que pour son groupe d'amis et pour les vilains Serpentards.

Alors vous pensez bien que pour une Serdaigle insignifiante comme moi… Bref, ça fait belle lurette que j'ai abandonné l'espoir qu'il me remarque un jour. Si je faisais le premier pas vers lui, il me regarderait juste avec désintérêt et ennui, comme il le fait avec toutes les filles qui essayent d'attirer son attention. Il a toujours eu cette sorte de je-m'en-foutisme envers tout et tout le monde, comme si rien ne pouvait ébranler sa confiance, comme s'il se fichait de ce que les gens pensent de lui.

Donc oui, être amoureuse de Sirius Black, ce n'est certainement pas la meilleure idée de l'année.

Faudrait que j'arrête un jour, ce serait bien. Ça dure quand même depuis… quand ? La quatrième, la troisième année ? Peut-être bien depuis la première année en fait, j'ai toujours eu cette espèce d'obsession envers lui.

Le problème c'est que pour l'instant, je n'ai jamais vraiment eu envie d'arrêter.

C'est vrai quoi, au moins ça me fait une distraction quand je m'ennuie en cours : je peux regarder l'arrière de sa tête ou m'imaginer des scénarios improbables avec lui.

Tenez, prenez aujourd'hui, par exemple. Lundi matin neuf heures, premier cours après les vacances de Noël, double cours de Métamorphose avancée et McGonagall a décidé de nous assommer avec son introduction à la Métamorphose humaine intégrale.

Comme les Serpentards ont organisé hier soir une soirée "très privée" pour célébrer leur retour à Poudlard et que les Gryffondors ont organisé en réponse une soirée "pas privée du tout" à laquelle quasiment tous les autres élèves ont assisté, tout le monde est en train de roupiller sur sa table et n'entend même pas les quelques questions que McGonagall pose à intervalles réguliers dans un brave (mais vain) effort de rendre son cours un peu plus vivant.

Et bien moi, comme je n'étais à aucune de ces soirées et que je n'ai pas de sommeil à rattraper, je peux observer Sirius à loisir, affalé sur sa table au premier rang. Tout à l'heure, il s'est même retourné pour jeter un regard complice (quoique endormi) à son meilleur ami James Potter et j'ai pu me laisser imaginer que c'était à moi que ce regard était destiné.

Ah oui, j'ai oublié de préciser ce détail fondamental dans ma vie. Il se trouve que je suis assise en cours entre James Potter et Peter Pettigrow. Dans itous/iles cours que nous avons en commun. Et en septième année, autant vous dire que c'est à peu près tous les cours.

Ça, c'est encore une idée saugrenue de Dumbledore. Il pense que placer les élèves par ordre alphabétique au lieu de les laisser s'asseoir comme ils veulent favoriserait la mixité inter-maison.

En réalité, c'est plutôt le contraire qui se passe, les élèves ont encore plus de raisons de se détester. Prenez Mary McDonald de Gryffondor par exemple, elle se retrouve à côté de Mulciber qui passe son temps à l'insulter de Sang-de-Bourbe et à faire semblant de vomir à chaque fois qu'ils se touchent par mégarde. La pauvre. A côté, je ne peux pas me plaindre, Potter et Pettigrow ne sont pas des voisins exemplaires, mais au moins ils ne m'insultent pas.

Mais bon, je me plains quand même. Si encore, au lieu d'avoir un nom de famille aussi nul que Picotti, j'avais eu, je ne sais pas moi… un nom qui commence par B, j'aurais peut-être pris les choses avec un peu plus de diplomatie.

Mais au lieu de ça, je porte le stupide nom de famille italien de mon père et en prime, je dois me coltiner James Potter je-me-vante-de-tout-ce-que-j'ai-fait-dans-ma-vie-récemment et Peter Pettigrow le gaffeur-en-chef à quasiment chaque cours de ma pauvre scolarité.

Et même si nombre de jeunes filles tueraient pour être assises à côté de Potter le séduisant capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor pendant les cours, moi j'aurais clairement préféré avoir des voisins moins envahissants que ces deux-là.

C'est vrai quoi, je ne peux même pas rêvasser tranquillement sur Sirius. Non, il faut que Môssieur Potter et Môssieur Pettigrow entament une conversation de la plus haute importance dès le matin, n'hésitant pas à se pencher sur mon côté de la table pour pouvoir discuter à leur aise, m'obligeant à reculer légèrement ma chaise pour éviter tout contact.

Et de quoi parlent-ils, exactement ?

Des vacances de Noël chez les Potter ? Mais c'est passionnant, dîtes-moi !

Laissez-moi tout vous raconter. Apparemment, Potter a invité toute sa bande chez lui pour le Nouvel An. Ils sont allés en boîte un soir, dans la meilleure (et unique) discothèque sorcière de Londres : The Drooling Dragons (le "DD", pour les intimes). Pettigrow est persuadé qu'il y avait sa cousine là-bas, qu'elle l'a vu et qu'elle va aller raconter à Mme Pettigrow que son fils traîne en boîte le soir. Potter lui assure qu'il y avait tellement de monde que sa cousine ne l'a sûrement pas reconnu, mais Pettigrow continue à stresser, comme quoi la petite soeur de cette fameuse cousine lui aurait jeté un regard désapprobateur ce matin au petit-déjeuner…

A mon avis, si elle lui a jeté un regard désapprobateur, c'est plutôt parce qu'il avait de la marmelade dans l'oreille. Mais bon, je ne peux pas lui dire ça pour régler le débat car ça reviendrait à avouer que je regardais attentivement la table des Gryffondors ce matin et ils pourraient en déduire mes penchants pour un certain Gryffondor. Ou pire, ils pourraient en déduire que j'ai des vues sur Pettigrow et son oreille.

- Non mais je suis sûr que ma cousine m'a reconnu l'autre soir au DD, recommence soudain Pettigrow en se penchant sur ma table pour que Potter l'entende.

Le DD... Quel nom débile ! On dirait un nom de cochon.

Moi, pour Noël, j'étais en Italie, chez ma famille paternelle. Je dois dire, ce n'est pas beaucoup mieux. Je viens d'une famille nombreuse, moldue et assez traditionnelle, et le moins qu'on puisse dire, c'est que la découverte de mes pouvoirs magiques ne les ont pas enchantés.

Mes parents et mes frères et soeurs font un peu comme si de rien n'était, comme si j'étais juste une gosse de plus dans un internat un peu particulier, mais pour mes grands-parents, chez qui on était à Noël, c'est beaucoup plus compliqué. Ma grand-mère paternelle, surtout, me déteste ouvertement. Elle passe son temps à me dire des choses fort gentilles, comme par exemple, que je lui fais honte ou que je vais finir dans la rue si je continue comme ça.

Heureusement, dans ma famille, j'ai un allié : mon oncle Giorgio, qui est lui aussi un sorcier. N'en déplaise à ma grand-mère, il doit y avoir pas mal de gênes sorciers dans ses ancêtres pour se retrouver avec deux sorciers dans une même famille.

Comme on est les seuls sorciers de la famille, Giorgio et moi on se serre les coudes et il m'offre toujours plus de cadeaux qu'à mes frères et soeurs.

A Noël, j'ai eu droit à une superbe montre aux reflets irisés. Giorgio l'a obtenue au Conseil des Mages, c'est l'équivalent italien du Ministère de la Magie et il travaille pour eux comme sorcier-chercheur. Il m'a dit que la montre avait plein de fonctions magiques mais qu'il ne les connaissait pas.

Au début, il était persuadé qu'elle pouvait rendre invisible quiconque la portait au poignet, et on a passé un après-midi entier à essayer des sorts dessus, montre au bras... sans succès. Le lendemain, il s'est dit qu'avec un ingénieux système de remontage d'aiguilles, on pouvait peut-être l'utiliser pour remonter dans le temps. Encore un après-midi de perdu... Après ça, Giorgio a décrété que ce serait à moi de découvrir les fonctions de ma montre, et qu'il était inutile de la brusquer. Je lui ai promis que je lui ferai part de mes découvertes futures mais pour l'instant elle me sert juste de montre.

Ce qui est déjà pas mal pour une montre.

Mais revenons à nos cochons.

Il y a quand même des avantages à être assise entre Potter et Pettigrow en cours. Par exemple, depuis le temps, j'ai appris plein de petits trucs sur Sirius.

Bon et des trucs moins petits aussi, comme le fait que c'est un Animagus non déclaré.

Et oui, j'ai l'immense honneur de connaître le Grand Secret des Maraudeurs. Non, ce n'est pas parce que lors d'une promenade nocturne un soir de pleine Lune, j'ai croisé par le plus grand des hasards un loup-garou accompagné de trois animaux, que le loup-garou a essayé de me bouffer et que les animaux ont bataillé férocement contre le loup-garou pour me sauver de ses crocs sanguinaires.

C'est juste que ça fait des années que je les entends discuter à voix basse du "petit problème de fourrure" de Lupin, de leurs transformations et de leurs escapades au clair de Lune… C'est quand même moins risqué, mais tout aussi efficace.

N'empêche qu'ils sont vraiment pas discrets quand ils causent de leurs plans nocturnes et qu'ils ont de la chance que je sois une Serdaigle qui leur veut du bien.

Même si, pour être tout à fait honnête, c'est surtout à Sirius que je veux du bien.

Quel dommage qu'il ne soit pas au courant que j'existe et qu'il n'ait pas la moindre idée de tout ce que je fais pour lui.

Non vraiment, ma vie serait quand même vachement plus simple si j'étais amoureuse de Rusard.

Alors que la cloche sonne et que tout le monde se réveille pour sortir de la salle, je me dis qu'il faudrait peut-être que je commence à envisager sérieusement cette option.