Dans la voiture de Mycroft, Anthéa ayant toisé Sherlock d'un air surpris avant d'exceptionnellement monter à l'avant, les deux frères étaient hilares...

Les têtes qu'avaient fait les vieillards qui avaient observé leur départ était sublimes...

Un mélange de circonspection et de soulagement. Pas d'excitation, évidemment. Du haut de ses quarante-neuf ans*, Mycroft était sans doute le seul membre du club encore capable d'avoir une érection.

Ils avaient fermé la vitre de séparation et recommencé à se caresser et à s'embrasser dans la voiture, et à peine furent-ils arrivés devant l'appartement ou habitait Mycroft, une luxueuse résidence londonienne à l'écart du centre ville, qu'il se jeta sur Sherlock et le plaqua contre la porte pour l'embrasser à en perdre haleine. Sherlock répondit avidement à son baiser. Ils se sentaient tous les deux comme des collégiens prêts à consommer leur première fois, en sachant parfaitement que l'expérience rendrait cela encore meilleur...

Mycroft déverrouilla la porte avec empressement, et ils essaimèrent leurs vêtements dans tout l'appartement, jusqu'à ce que Mycroft ne renverse Sherlock sur le canapé pour le recouvrir de suçons...

Sherlock gémissait et ondulait sous lui d'une manière délicieuse. Son corps souple comme une liane se tordait et se fondait contre le sien d'une manière absolument parfaite. Ses gémissements de plaisir résonnaient plus agréablement aux oreilles de Mycroft que la meilleure symphonie de Mozart et valaient largement les rendez-vous du lendemain qu'il avait demandé à Anthéa d'annuler entre deux baisers. Bientôt, le corps de Sherlock fut couvert de petites tâches rouges, qu'il s'agisse de son cou, sa gorge, ses pectoraux, ses abdominaux, ses hanches, ses cuisses, ses jambes, et jusqu'à ses orteils. Mycroft avait toujours vénéré le corps de son frère comme la plus belle sculpture qui lui ai été donné de voir et le traitait comme tel. Petit à petit, sa bouche remonta, laissant de nouvelles traces derrière elle, jusqu'à la hampe pulsatile de son petit frère.

Il souffla dessus, se délectant des merveilleux petits sons qu'il parvenait à obtenir, cherchant à en provoquer toutes les nuances possibles, jusqu'à ce que Sherlock ne le supplie de le prendre en bouche...

Il avait dit à la Femme qu'il ne suppliait jamais, ce qui était vrai, sauf dans ce genre de circonstances.

Avec un sourire, Mycroft accéda à sa demande. Il engloutit le sexe de son frère comme s'il s'agissait de la plus délicieuse des friandises, et utilisa sa langue de toutes les façons dont il savait qu'elle ferait gémir son petit frère. Et Sherlock haletait, criait et gémissait, mais pourtant, son injonction étonnamment claire et impromptue lui fit relever la tête.

-Mycroft... Arrête..!

Mycroft s'interrompit et releva la tête, surpris.

-Cela n'a pourtant pas l'air de te déplaire Sherlock.

Sherlock sourit, un bras sur son front, les joues rouges et les cheveux en bataille, sa poitrine se soulevant bruyamment au rythme de sa respiration.

-C'est pas ça... S'il te plait, retourne toi...

Les yeux de Mycroft s'illuminèrent un instant et il rendit son sourire à son frère. Lentement, il se positionna tête-bêche avec Sherlock sur le canapé, lui présentant sa verge érigée. Sherlock ne perdit pas de temps pour relancer les hostilités, et lécha le sexe de son frère avec un plaisir évident avant de le prendre en bouche pour lui imposer un rapide va-et-viens. Mycroft l'imita, et l'atmosphère changea, il y flottait comme un air joueur...

C'était un jeu pour savoir qui ferait jouir l'autre le premier, et pour gagner, ils redoublèrent d'ingéniosité. Sherlock taquina les bourses de son frère, sachant que résidait là l'un de ses points sensibles, et Mycroft gémit et se cambra contre lui, enfonçant un peu plus profondément sa verge dans sa gorge. Mais Mycroft se vengea d'une manière efficace, et profita de la salive qui recouvrait la verge de son frère pour humidifier l'un de ses doigts et pénétrer son entrée. Sherlock se crispa un instant, gémit, et se crispa de nouveau alors que Mycroft pliait son doigt à l'intérieur de lui. Si il était honnête avec lui même, Sherlock aurait admis qu'il aurait pu jouir rien qu'à l'idée d'avoir son frère en lui, et c'était pour ça qu'il s'interdisait d'y penser.

Mais le doigt qui martyrisait sa prostate, organe du plaisir par excellence, et son jumeau qui venait de le rejoindre eurent finalement raison de lui, et il se répandit dans la bouche de Mycroft dans un grondement rauque. Mais sa bouche, comme mue par une volonté indépendante de son cerveau légèrement embrouillé par l'orgasme, ne trouva pas de repos avant que Mycroft ne se répande à son tour sur sa langue, et le goût salé de son frère, son sperme épais et riche qui coulait dans sa gorge, le fit presque haleter de nouveau...

Ils se séparèrent et s'assirent côte à côte sur le canapé, échangèrent un baiser collant ou se mêlèrent les goûts de leurs salives et de leurs semences. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas amusés comme des adolescents. Mycroft avait eût quelques aventures, ennuyeuses et rapidement terminées. Sherlock que la Femme, avec qui il ne s'était rien passé, et Janine, qu'il n'avait jamais aimée.

Ils s'accordèrent un instant pour reprendre leur souffle, ce qui s'avéra compliqué tant chacun avait pour ambition de voler celui de l'autre. Finalement, Sherlock trouva la force de les séparer, et se leva du canapé, laissant Mycroft s'y allonger, et s'assit sur le haut de ses cuisses. Sherlock se suréleva légèrement, et sans quitter Mycroft du regard, lécha deux de ses doigts pour se préparer lui même.

Mycroft déglutit difficilement en voyant les doigts de son frère disparaître en lui, en pensant qu'il faisait celà pour lui. Il aurait voulu fermer les yeux pour ne plus rien voir, pour laisser retomber un peu, un tout petit peu, son excitation, mais Sherlock le fixait de ses yeux si incroyablement clairs, et il se retrouva incapable d'en détacher son regard. Heureusement, Sherlock n'était pas moins excité que lui, et la préparation prit peu de temps. De toute façon, Sherlock était le genre de personne qui préfère avoir un peu de souffrance dans son plaisir, ce qui, de leur propre aveu à tous les deux, ne rendait que les choses meilleures.

Mycroft redressa lui même sa verge, regardant avec délice son frère qui s'y empalait. La chaleur moite qui l'entoura failli le faire jouir, et il dut fermer les yeux et prendre plusieurs grandes inspirations pour se calmer. Lorsqu'il posa de nouveau son regard sur son frère, Sherlock le regardait d'un air amusé, mais Mycroft vit tout de même l'étincelle de tendresse dans son regard, qu'il n'était même pas sûr qu'il ait cherché à dissimuler. Il sourit, et posa ses mains sur les hanches de son frère, l'enjoignant à commencer ses mouvements, l'accompagnant dans ses va-et-viens avec force gémissements.

L'expression sur le visage de Sherlock était magnifique. La dernière fois qu'il l'avait vue, Sherlock était encore un adolescent, presque un enfant. La voir sur son visage d'adulte ne le rendait que plus beau encore. Et il avait encore ce tic nerveux qui consistait à éloigner de son front et de ses yeux ses cheveux rendus collants par la sueur. Ses yeux à demi-fermés étaient verrouillés dans ceux de Mycroft et sa bouche entrouverte laissait passer des gémissements obscènes. Combien de fois Mycroft avait-il eut peur qu'ils n'alertent leurs parents? Et combien de fois avait-il fini par s'en ficher, et par gémir plus fort encore?

Sherlock sortit son frère de ses souvenirs en l'embrassant à pleine langue, buvant les gémissements à la source, laissant les siens couler comme de l'eau dans la gorge de son frère, jusqu'à ce que l'orgasme ne les submerge à nouveau, et les laisse ravagés, pantelants, allongés l'un sur l'autre, tentant désespérément de s'imprégner de tout ce qui faisait l'essence de l'autre...

Trop de temps avait été perdu, et ils en avaient maintenant énormément à rattraper.

Mycroft enlaça Sherlock qui lui rendit maladroitement son étreinte, et ils restèrent un long moment ainsi, Mycroft toujours perdu en son frère. Sherlock sourit.

-Si je me souviens bien, dans la voiture entre le quinzième et le seizième baiser, tu as pris un jour de congé?

Mycroft sourit à son tour.

-En effet.

-Parfait! Répondit Sherlock en se redressant.

Il se sépara de Mycroft en se mordant la lèvre, serrant les fesses malgré lui, comme pour le retenir, et finalement, il se leva.

-Commençons dès maintenant à le rentabiliser!

Mycroft, complètement nu, se leva en souriant et observa avec curiosité son frère, tout aussi glorieux que lui dans sa nudité, qui se dirigeait vers la cuisine. Après toute cette activité physique, avoir faim était parfaitement logique et il commençait à être tard. Mais il connaissait assez bien son frère pour savoir qu'il avait sans doute une autre idée en tête. Sherlock Holmes n'est pas homme à perdre son temps à manger, à moins qu'il existe un autre moyen de rentabiliser la chose…

Il entendit son frère qui farfouillait vaguement dans les placards, et le vit revenir presque aussitôt.

-Je me demande ce qu'ils diraient, au Club ou à Buckingham, si ils savaient que toi, homme d'état mature et réfléchi par excellence, tu as encore des lubies de gosse, lui dit Sherlock en ricanant et en brandissant le pot de pâte à tartiner d'un air victorieux.

-C'est de là que viennent tes poignées d'amour, conclut-il.

Mycroft lui adressa un regard ironique.

-Tu adore mes poignées d'amour. Et aussi le nutella.

Sherlock rougit, et balança une cuiller au visage de son frère. Mince. Démasqué. Mycroft la rattrapa avant qu'elle ne l'atteigne, et se mit à courir après son frère qui avait déjà commencé à ouvrir le pot. Il le rattrapa alors qu'ils arrivaient à la chambre à coucher et lui fit un plaquage digne d'un joueur de rugby. Sherlock s'étala de tout son long dans la couette moelleuse et lâcha le pot de nutella alors que Mycroft, vif comme l'éclair, lui laissait à peine le temps de se retourner sur le dos avant de plonger la main dans sa table de chevet et d'en sortir une paire de menottes qu'il agita sous son nez.

-Tu les as encore... Constata Sherlock d'un air stupéfait.

-Je ne les ai jamais quittées, répondit Mycroft.

Sherlock fronça les sourcils.

-Tu sais que tu va y passer.

Mycroft sourit.

-Oui, mais toi tu sais que tu sera le premier.

Sherlock sourit, et remonta les bras jusqu'à la tête de lit, laissa son frère l' attacher, et le regarda prendre la cuiller en frémissant d'anticipation. Nul doute que son frère et lui allaient étirer cette nuit à l'infini et redécouvrir le plaisir qu'ils pouvaient tirer l'un de l'autre dans leur jeunesse, étrangement retrouvée pour ce soir...

FIN

*Il s'agit ici du véritable âge de Mark Gatiss. Sherlock ayant sept ans de moins que Mycroft, il a donc 42 ans, ce qui fait que je vieillis Benedict Cumberbatch de 3 ans...


Suite la semaine prochaine, ou quand John découvre le pot-aux-roses... :)