Je vous présente un nouveau texte qui devait être à la base un tout petit OS tout mignon, dégoulinant de guimauves (une envie de changer de style) et mon imagination n'ayant pas compris le message a pondu ça !

Donc ne cherchez pas d'intrigues, c'est juste l'occasion de mettre John et Sherlock dans un lit.

On commence par le point de vue de John. Vous saurez tout de ses pensées les plus secrètes (hé hé)

J'espère que vous aimerez, j'y ai mis le paquet au point que je me demande si je peux faire mieux dans le genre. ^^

Donc MÉGA WARNING ! C'est du sexe, que du sexe et rien que du sexe entre deux hommes donc vous voilà prévenu !

Info : Cette fiction a été cataloguée et commentée sur le site Ficothèque Ardente.

Disclaimer : Les personnages de la série Sherlock ne m'appartiennent pas.


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Seul.

Pourquoi mon cœur saigne-t-il ?

Tellement seul.

Pourquoi me serre-t-il à me faire tant souffrir ?

Si seul.

Qu'ai-je raté ?

Arrachez-moi à cet enfer de solitude !

x

Cela fait deux mois maintenant depuis son retour et pourtant c'est comme si rien ne s'était passé.

Au début, je lui en ai énormément voulu d'avoir organisé son faux suicide en me laissant dans l'ignorance la plus totale alors que je n'étais pas tout à fait remis psychologiquement de mon retour d'Afghanistan, je faisais encore beaucoup de cauchemars à cette époque-là. Et alors que je commençais vraiment à reprendre le goût à la vie civile, il m'a abandonné.

Il est revenu vivre au 221B Baker Street dès le lendemain, où il pût retrouver ses affaires telles qu'il les avait laissées. Je n'ai pas eu le cœur de m'en séparer malgré les deux années qui se sont écoulées.

Les semaines ont passé. Je vais bien mieux à présent. J'ai repris les enquêtes à ses côtés et j'ai commencé mon nouveau poste dans une clinique privée non loin de Scotland Yard. L'avantage est évidemment que je pouvais être sur place bien avant lui dès que le DI avait une enquête à nous confier.

Je m'énerve souvent quand il rentre tard ou pas du tout, me replongeant dans l'angoisse qu'il ne lui arrive quelque chose. N'a-t-il donc pas encore compris les tourments qui s'emparent de moi dès qu'il part seul, Dieu sait où ?

D'un point de vue plus personnel, j'ai essayé de sortir plusieurs fois avec quelques femmes que je trouvais charmantes, mais ça allait rarement au-delà d'un dîner. Je n'arrivais pas à m'engager et pourtant, j'ai des besoins comme tous les hommes (rectification : tous sauf un) et finalement, je dois à chaque fois me résoudre à régler moi-même ce petit plaisir… en solitaire.

Je n'arrive pas à comprendre ce qui cloche chez moi. Pourtant, il n'y a aucune raison pour m'empêcher de reprendre le cours de ma vie : mon colocataire était revenu, nous enquêtions à nouveau et j'ai un travail. Et malgré tout ça, je me sens désespérément seul et aucune femme n'arrivait à combler ce vide.

Je suis retourné consulter ma psy. Elle pense que mon récent traumatisme m'empêche de me projeter dans l'avenir et que je devais laisser du temps pour me reconstruire… Baliverne ! Je vais bien. Tout va bien. Je souris à nouveau, je passe de bons moments avec mon colocataire comme avant…

Alors quoi ? Pourquoi j'ai cette impression de manque lorsque je vais me coucher dans mon lit. Ce moment où je me retrouve seul avec moi-même et mes larmes qui ne se tarissent jamais. Je rêve parfois, souvent même, d'être serré dans une étreinte douce et chaude, un souffle brûlant dans mon cou, un murmure qui me ferait perdre la raison.

J'en ai assez de toujours avoir le contrôle sur tout. J'ai envie de m'abandonner à une personne qui m'aimerait et que j'aimerais de tout mon cœur. Vivre et vieillir ensemble jusqu'à notre dernier souffle. Est-ce trop demandé ?

Je suis fatigué de tout ça, mais je dois me montrer fort pour qu'il ne s'inquiète pas. Je sais qu'il se doute de quelque chose. Il me connaît bien. Trop. Pourtant, il n'en parle jamais. Au lieu de ça, il détourne mon attention sur lui : ses expériences, ses observations… il a même commencé à m'initier au violon.

Nous passons beaucoup de temps ensemble, bien plus qu'avant. Je le vois rarement vautré sur le canapé pendant les périodes creuses où les enquêtes se font rares. Nous allons au cinéma, au théâtre, au restaurant ou nous nous baladons sans but précis, tout en gardant le silence. Ça me détend et dans ces moments-là, tout est parfait.

Depuis son retour, il a tout fait pour que notre duo redevienne comme avant. J'avoue que je n'y ai pas mis beaucoup du mien pour lui faciliter la tâche, mais lui non plus. Agissant comme un gamin comme si de rien n'était, qui ne comprend pas pourquoi son "suicide" m'a autant touché. Que lui répondre ? Lui, qui est incapable de sentiment, qui ne comprend pas l'essence même qu'est l'être humain empli d'émotions diverses et variés.

J'aimerais tellement qu'il s'ouvre un peu plus. Non pas que je déteste ce qu'il est, au contraire, sans ça, je ne l'aurais jamais autant admiré. Parfois, j'aimerais qu'il me montre son humanité, ses faiblesses, ses secrets… Je connais ce qu'il veut bien me montrer, j'ignore ce côté sombre qu'il garde précieusement et qui le rend si détaché du reste du monde. Je donnerais n'importe quoi pour pénétrer son esprit.

J'aimerais le connaître aussi bien qu'il me connaît, peut-être même plus encore. Mais là, faut arrêter de rêver. Ça n'arrivera jamais.

x

Je pousse un profond soupir. Je referme le livre que je lisais, bien que cela fait un moment que mon regard dans le vague était figé sur la même page. Il est tard : plus de vingt-trois heures.

Je baille largement à m'en décrocher la mâchoire et m'étire pour soulager mes membres ankylosés. Il est temps d'aller me coucher. Je me lève et jette un œil à la cuisine où il est occupé sur une expérience : une sorte de mélange de plusieurs liquides non identifiés, mais pas trop odorants pour une fois.

— Bonne nuit, Sherlock.

— Bonne nuit, John.

Je quitte le salon et me dirige vers la salle de bains pour me laver les dents. Une fois terminé, je monte dans ma chambre.

Je pousse la porte et je me retrouve de nouveau dans mon espace privé où nul n'y pénètre. J'avance jusqu'à mon lit et commence à me déshabiller. J'enfile mon bas de pyjama et un t-shirt avant de me faufiler sous les couvertures.

Les minutes défilent ou peut-être des heures, je n'en sais rien. En tout cas, je rumine dans ma tête, me gardant éveillé alors que j'ai vraiment sommeil. Fichu cerveau, tu ne connais pas le mode off ? Je l'envie de pouvoir contrôler le sien. Le mien n'en fait qu'à sa tête. Sans mauvais jeu de mot.

Un air de violon s'échappe de l'étage inférieur et vient charmer mes oreilles. Mes idées noires refluent et je me sens partir loin d'ici vers un monde plus coloré, plus joyeux, plus… exotique ? Peu importe, si cela m'envoie loin de ma solitude, je suis preneur.

J'émerge brusquement de mon sommeil à cause d'un petit détail qui met mon instinct sur le qui-vive : le matelas s'est affaissé derrière moi. Quelqu'un vient de monter sur mon lit.

Mes muscles se resserrent, prêt à faire face à l'intrus, mais je suis bloqué par un corps qui se plaque sans préavis contre mon dos, un bras entourant ma poitrine et une main sur ma bouche. La panique enfle en moi et je suis prêt à donner des coups de pied à mon agresseur, mais de longues jambes entourent les miennes, bloquant toute tentative de contre-attaque.

Mes bras sont libres pourtant elles sont inertes, entourant mon oreiller. Je ne me sens pas en danger. Je ne bouge plus. Lui non plus. Puis il se penche. Son souffle taquine mon oreille.

— Ne bouge pas. Laisse-toi faire gentiment et surtout, garde le silence, murmure une voix de baryton qui envoie une décharge électrique dans tout mon corps.

Évidemment, cela ne pouvait être que lui. Qui d'autres ? Et maintenant que faire devant cet ordre des plus explicites ? M'insurger ou obéir ? La deuxième idée me tente beaucoup plus. Je ne m'étais pas encore soulagé et ce corps si proche et cette voix envoûtante me mettent au supplice.

Répondant à mes pensées silencieuses, il me baisse le pantalon et le boxeur jusqu'à mi-cuisses. Mon souffle se coupe devant autant d'assurance. En même temps, ma chambre est plongée dans le noir. Je ne distingue rien autour de moi et pour lui, cela doit être pareil. Nous ne pouvions pas voir nos réactions, ce qui nous arrange bien tous les deux.

Il me prend en main et commence un lent mouvement le long de ma hampe. Un gémissement franchit mes lèvres. Il grogne et s'arrête. Je dois me contrôler. Il n'avait pas expliqué de règles pourtant je savais que si je ne lui obéissais pas à la lettre, tout pouvait s'arrêter. Il reprend son rythme alternatif me soumettant à de merveilleuses sensations.

Garder le silence devenait de plus en plus difficile. Je mords ma lèvre inférieure pour m'empêcher de laisser échapper le moindre son. C'est une torture. Il est doué le bougre.

Je me tortille entre ses bras. Je remonte mes genoux contre ma poitrine pour lui donner moins d'accès. Je commence vraiment à me sentir mal en prenant conscience qu'il me fait "ça", lui, l'homme asexué autoproclamé. Ou est-ce moi qui l'ai déclaré comme tel ?

Ma tentative de rompre le contact ne le fait pas renoncer pour autant et il intensifie ses caresses sur mes parties intimes, s'insinuant entre mes jambes serrées pour faire glisser ses longs doigts fins autour de mes bourses bien pleines, les gratifiant d'une légère pression, avant de revenir sur mon sexe et de jouer avec le gland et l'urètre, ultra sensible par ses soins prodigués avec la plus grande dextérité, qui laisse échapper quelques gouttes de liquide pré-séminal.

Je serre mon oreiller dans mes bras et y plante mes dents. Mon souffle est erratique et j'étouffe du mieux que je peux mes couinements et mes soupirs. Cela semble marcher. Il continue encore et encore et encore… et…

Oh mon Dieu ! Je vais mourir ! Comment fait-il pour me donner autant de jouissance sans me faire atteindre le septième ciel sur le champ ? C'est si bon ! C'est la première fois que je ressens ça. Il pourrait continuer toute la nuit, mais je ne suis pas sûr que mon cœur puisse résister encore longtemps à de telles avalanches de plaisirs.

Ses jambes attirent les miennes vers le bas et les écartent suffisamment pour que son autre main rejoigne la première afin de titiller encore davantage les zones érogènes qui déclenchent en moi des réactions compulsives, preuves qui lui indiquaient qu'il touchait au but.

Il accélère ses mouvements. Tout mon corps tremble convulsivement. Je ne maîtrise plus rien. Il a pris le contrôle. Je ne suis plus qu'une marionnette entre ses mains perverses. Une expérience qu'il mène vers le résultat qu'il attendait. J'espère avoir les réactions qu'il espérait. Je ne veux pas le décevoir. Je ne veux pas que ça s'arrête là. Je veux qu'il recommence n'important quand, n'importe où, ad vitam aeternam.

Je me déverse dans sa main et sur mon ventre partiellement dénudé. Mon corps se détend enfin. Je me sens bien. Soulagé. Apaisé. La fatigue tombe sur moi.

Je sens qu'il me nettoie et me remet en place mes vêtements. Je sombre presque dans un profond sommeil alors qu'il réajuste les couvertures sur moi.

Dans un dernier moment de lucidité, je roule sur le dos. Je suis seul. Ai-je rêvé ? Ou me suis-je soulagé moi-même en l'imaginant le faire à ma place ? Cela m'a semblé si réel. Sur ces dernières pensées, je m'endors enfin.

x

Je me réveille tardivement. Le soleil filtre à travers les rideaux mal fermés, déversant un raie de lumière sur un coin de mon lit. Mes yeux papillonnent pour tenter de sortir du brouillard de mon sommeil.

Je me fige. Toute fatigue chassée, je le regarde, les yeux grands ouverts : il est assis sur mon lit, devant moi telle une statue de marbre. Il m'observe.

Je tente de me redresser, mais en un clin d'œil, il est à côté de moi. Il prend mon visage entre ses mains. Je n'ai pas le temps de m'interroger sur ce qui se passe. Il m'embrasse délicatement, comme si j'étais en verre. Il est tendre. Ses lèvres aspirent les miennes. Elles se découvrent, se cherchent. C'est doux et puissant en même temps. Je me sens rougir, je fonds à la caresse de ses lèvres.

Son souffle filtre entre elles, hésitant. Ses dents mordillent ma lèvre inférieure déjà durement malmenée la veille. Il veut l'accès à ma bouche toute entière. J'exauce son souhait et il s'infiltre en moi, s'empare de ma langue comme le trophée d'une longue bataille. Elles dansent entre elles, se touchent, se caressent, se repoussent…

Il évalue toutes les possibilités. Il expérimente encore. Cela ne me gène pas. Tout préliminaire ne peut que conduire à… Quoi donc ? À du sexe torride, passionné, doux ? Ou juste une expérimentation sur mes capacités à ressentir ? Qu'il peut faire mieux que les gens normaux ?

Il s'écarte de moi comme s'il avait entendu mes doutes à travers mon regard.

— Bonjour, John.

— Bonjour, Sherlock… Qu'attends-tu de moi ? dis-je enfin.

Ce n'est pas la première question qui me venait à l'esprit, mais elle s'est échappée de mes lèvres, trop pressée d'abréger mon agonie qui dure depuis deux ans et deux mois.

— Je vois bien que quelque chose ne va pas. J'ai vu ce qui a changé depuis mon retour. Ton regard triste chaque soir ou quand tu es plongé dans tes pensées et toutes tes tentatives pour faire croire le contraire.

— Et tout ce que tu as trouvé pour me changer les idées, c'est de me branler et m'embrasser ?

Je suis un peu sceptique qu'il brise toutes ses affirmations concernant l'inutilité du sexe juste pour me faire plaisir.

— John, ne crois pas être le seul qui souffre d'un manque. Pendant deux ans, la seule chose qui m'a gardé en vie, c'était l'espoir de te revoir.

— Et maintenant, nous sommes ensemble, comme avant. Je ne…

— Tu te trompes, me coupe-t-il. Tout a changé. Tu m'as frappé, engueulé et boudé avant de m'avouer que je t'ai manqué à presque en mourir tellement tu t'étais attaché à moi.

— Excuse-moi, mais on était dans ce putain de métro et je croyais qu'on allait y rester. Tu t'es servi de ce prétexte pour que je te pardonne et me faire dire des choses…

Je pince mes lèvres entre elles. J'essaye d'y mettre de la colère, mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas continuer, ma gorge se serre. J'ai mal dans la poitrine. Des larmes perlent autour de mes yeux et je les essuie d'un revers de main.

Son regard est interrogateur.

Bon sang, c'est toi le détective, alors déduis ! Je dois me ressaisir. Qu'est-ce que je peux espérer de lui ? Je vois bien qu'il essaie de m'aider, mais ça me fait encore plus de mal. Je n'ai pas juste envie d'une consolation. Allez, Sherlock, fait un effort. Lis en moi. Ne m'oblige pas à te dire ce que je ne peux pas t'avouer de crainte que tu ne te détournes de moi. Ce que j'attends désespérément de toi. Ce qui me détruira si tu ne me comprends pas.

Contre toute attente, il sourit. Un sourire éclatant. Il a compris. Il sait ce dont j'ai tant besoin. Enfin ! Il retire sa robe de chambre. Oh mon Dieu ! Il est nu en dessous. Trop surpris par sa présence, je n'avais rien vu d'autres que son visage. Il prend mes mains et me tire pour m'asseoir. Il retire mon t-shirt qu'il envoie valdinguer à l'autre bout de la pièce. Je me rallonge. Il tire sur les couvertures et les descend au bout du lit. Il fait doux dans la pièce. L'été approchait à grand pas.

Il se met à quatre pattes devant moi et commence à tirer sur les deux derniers vêtements qu'il me restait, dévoilant mon érection bien présente. Je rougis violemment. Il faisait suffisamment jour pour que plus rien ne passe inaperçu à ses yeux. Je ne peux m'empêcher d'observer son sexe qui pendouille entre ses cuisses. Il maîtrise vraiment bien son corps malgré l'éclat de ses yeux qui me révèle clairement son désir pour moi. Compte sur moi pour te faire dresser au garde à vous.

Totalement nu, il pouvait m'observer à loisir. Il enregistre chaque détail de mon corps. J'essaie de faire de même, mais à chaque fois, je vois son rictus de la victoire s'afficher en voyant mon sexe se dresser et gonfler davantage à chaque forte émotion qui me prend quand j'imagine ce que son corps pouvait faire au mien.

Il se détourne et fouille dans la poche de sa robe de chambre. Il en sort une bouteille de lubrifiant qu'il pose sur le matelas et une paire de menotte. Je n'ose rien dire et tente de fermer mon visage. Trop tard ! Il a eu le temps de voir une lueur de désir et ma langue passée furtivement sur mes lèvres. Ce n'est pas de chance que je sois exposé à la lumière alors qu'il se trouve à contre-jour.

Il avance à quatre pattes à côté de moi. Il observe mes réactions. Je lui fais un léger sourire et je monte mes bras au-dessus de ma tête. Il m'attache les poignées à la tête de lit en barreau de fer forgé. La fourrure intérieure des menottes me protège de la moindre douleur.

Me voilà à sa merci. Prêt à recevoir la moindre de ses attentions sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Je suis sûr qu'il pense depuis longtemps à tout ce qu'il a envie de me faire. Je l'imagine bien sur son ordinateur, pendant mes absences, chercher tout type de moyen pour contenter un corps. Et je crois volontiers qu'il a fait preuve d'imagination pour en trouver de nouvelles totalement inédites. Rien que pour moi.

Il me connaît par cœur. Il ne lui manquait plus qu'à expérimenter le sexe pour conclure son énorme dossier qu'il a entreposé, je le sais parfaitement, dans son palais mental. Une pièce rien que sur moi qu'il peut à loisir consulter. Je sais que je suis parfois une énigme pour lui et qu'il m'arrive de le surprendre encore maintenant. Alors j'espère que mon corps le surprendra encore davantage, car c'est là que je l'y attendrai, le plus souvent possible.

Il s'assoit à califourchon sur mon torse, soumettant à mon regard, son appendice au repos qui n'attend que mon bon vouloir pour lui prodiguer les premiers soins et lui redonner toute sa vigueur.

C'est la première fois que mes yeux se retrouvent si près d'un sexe. Pas même le mien. Je l'ai pourtant étudié pendant mes années de médecine et j'en ai soigné plus d'un et ça ne m'avait jamais autant gêné qu'en cet instant.

Je n'ai jamais tenté ce genre de chose avec une femme lors de mes précédents rapports. C'est un acte trop intime qui demande une confiance mutuelle pour le pratiquer qui se gagne avec du temps et beaucoup de patience… J'ai confiance en lui.

J'ouvre la bouche et il vient s'insérer à l'intérieur, profondément, se collant pratiquement contre mon visage. Puis il se retire. J'ai eu le temps de l'humidifier avec ma salive au passage, la rendant luisante, et donnant les premiers signes d'envie. Il réitère son mouvement et cette fois, je l'empêche de sortir en y mettant les dents. Il hoquette de surprise. La sensation devait être nouvelle pour lui. Je peux maintenant à loisir lui faire tout ce que je veux.

Je lèche, je suce, je balade ma langue sur le gland sensible. Il gonfle et s'allonge dans ma bouche. Cette fois, il est parfaitement prêt à prendre la suite. Au-dessus de moi, sa respiration est sifflante. Ses yeux sont fermés pour se concentrer sur ses sensations. Il agrippe la tête de lit. Son bassin ondule pour augmenter les frottements qui lui envoient des décharges dans son corps. Je sens dans ma bouche le goût de son sperme qui s'échappe par vague et je déglutis pour ne pas m'étouffer. Enfin, je le libère.

Voilà, j'ai fait mon job. La seule chose que je pouvais encore contrôler. Maintenant, c'est à lui de me montrer de quoi il est capable. Il prend son temps. Il doit repasser en boucle dans sa tête ce que je viens de lui faire. Quelque chose me dit qu'il va me faire la même chose. Il se place entre mes jambes. Gagné !

Je relève mes jambes et les écarte pour lui offrir l'accès sans restriction à mon intimité, éclairée comme une œuvre d'art, par le rayon du soleil qui s'était déplacé au fur et à mesure que la matinée avançait.

Il se penche sur moi et il lèche ma hampe de bas en haut me livrant un frisson qui remonte tout le long de mon corps. Il lève les yeux vers moi, scrutant ma réaction. D'un simple regard, je lui donne ma permission et il me prend en bouche.

Je ne saurai jamais qui de nous deux a fait la meilleur fellation. Tout ce que je peux dire, c'est l'explosion qui en a résulté. Il met en pratique tout ce que je lui ai fait et bien plus encore. Mes jambes sont prises de convulsions. Je tire sur mes entraves qui résistent bien. Je crie, j'halète. Je jure comme un charretier, mais je m'en fiche, du moment qu'il continue ses caresses qui se font plus expertes au fur et à mesure qu'il découvre un nouveau point sensible. Comment fait-il alors que j'ignorais que tel ou tel endroit était une zone érogène ? Je suis pourtant censé être un expert en la matière. Ou alors c'est mon corps qui a été conçu spécialement pour lui, plein de mystères et d'énigmes qu'il peut à loisir découvrir et résoudre. Et les conclusions qu'il m'impose, s'exhortent à travers mes réactions et ma voix.

Après la délivrance, il me laisse souffler un peu. Je suis au bord de l'évanouissement. Il porte à mes lèvres une petite bouteille d'eau que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent et qui était sur ma table de chevet. Je bois de longues gorgées qui soulagent mon larynx et réhydratent mon corps durement chauffé. Je me sens mieux et prêt pour le second round.

Il se penche sur moi et dépose un baiser sur mes lèvres fraîches. Il approfondit, ne me demandant même plus la permission. Il est le maître de mon corps. Je lui ai autorisé à me faire tout ce qu'il en voudra en acceptant d'être attaché. Je n'ai pas peur qu'il me fasse mal, j'ai confiance en son jugement pour prendre soin de moi.

Ses lèvres se détachent et parsèment mon visage de baiser papillon avant de descendre dans mon cou qu'il suçote pour y laisser sa marque.

Il descend encore et commence à passer sa langue sur mes boutons de chair puis les aspire pour les faire durcir. La réaction ne se fait pas attendre.

Une idée folle traverse mon esprit : si mes seins contenaient du lait, je suis sûr qu'il ne se nourrirait que de moi. Ses lèvres accrochées à mes tétons pour récolter ce qu'il appellerait son nectar. Je pouffe malgré moi, intriguant mon amant qui relève la tête.

— Qu'as-tu encore imaginé ? demande-t-il.

— Oh, une bêtise, c'est pas important.

— Dis-moi !

— Eh bien,… je me suis dit que si j'avais du lait en moi, je serais ton seul repas.

Il me fait un de ses sourires qui signifie qu'il a eu la même idée.

— J'aime à penser que tu existes juste pour moi et que notre rencontre n'était pas un hasard.

— Je le crois aussi.

Il reprend sa besogne avec plus d'enthousiasme qu'il n'en avait déjà. J'éclate de rire. Ses boucles brunes qui glissent sur ma peau me procurent de délicieuses caresses qui chatouillent certaines zones sensibles. Il descend toujours plus bas, narguant mon nombril en y plongeant sa langue et pour finir, il prend mon sexe, me regarde intensément à m'en faire rougir et dépose un baiser sur la pointe.

Les préliminaires sont terminées. Cela fait un moment que j'attendais cet instant où l'on s'unirait pour ne faire qu'un. J'ai envie de fusionner pour ne plus m'en défaire. J'ai envie de me retrouver dans le même pantalon, le même pull, le même manteau, lui profondément enfoui en moi. À chaque pas, il sort, il s'enfonce, il sort, il s'enfonce… et ce, jusqu'à notre mort.

Oh là là ! Mon cerveau vient de disjoncter ! Je sens même mes joues chauffer sous l'émotion. Comment j'arrive à imaginer des trucs pareils ? Serait-ce ses idées qu'il m'envoie par télépathie ? Lui qui a fait abstinence depuis toujours, a-t-il développé pour moi le besoin insatiable de faire des choses impossibles pour le commun des mortels sauf pour nous deux ? Serait-ce un extraterrestre qui va me faire découvrir des plaisirs insoupçonnés ? Je le crois capable de tout. Quoi qu'il en soit, je suis persuadé que nous ne ferons rien de normal comme le couple impossible que nous tentons de former.

Il attrape un oreiller et je soulève mon bassin pour qu'il puisse le caler sous mes fesses. Il récupère le lubrifiant et s'en verse une quantité généreuse sur ses doigts. Il les frictionne entre eux pour réchauffer le gel.

Je l'adore ! Il pense à des petits détails que tout le monde se fiche. Aujourd'hui, tout le monde baise pour son propre plaisir, ne se souciant plus d'aucun respect pour son partenaire. Et ils trouvent ça normal. J'ignore où il s'est informé, mais il a choisis de revenir aux bonnes vieilles méthodes, celles-là mêmes que je pratique. Jusqu'à quel point m'a-t-il étudié ? Peut-être s'est-il renseigné auprès de mes ex… Franchement, même si c'est le cas, j'en serais flatté. Ça prouverait qu'il s'intéresse à moi.

Il pose un premier doigt sur mon anneau de chair et y répand le gel puis l'insère à l'intérieur. Mon premier réflexe me fait resserrer les muscles autour de l'intrus.

— Détends-toi. Fais-moi confiance !

— Désolé !

— Ne t'inquiète pas, tu vas adorer et tu en redemanderas, me dit-il avec un clin d'œil appuyé.

Je laisse échapper un petit rire. Il avait le don de me faire évacuer mon stress. J'ai toujours eu un peu de mal avec les premières fois, mais en général, je suis suffisamment doué pour tout réussir du premier coup. Cette fois ne sera pas différente d'une autre.

Il réitère son geste et cette fois, il s'enfonce profondément. Il insère un deuxième puis un troisième doigt. Il fait des mouvements de ciseaux pour détendre les muscles et préparer la voie pour la suite. Il n'imagine pas à quel point je me retiens de ne pas gémir de douleur. Je savais que la première fois était douloureuse, mais pas à ce point. Il semble le remarquer et change de méthode. À l'aide de son autre main, il détourne mon attention en s'occupant de ma hampe. Le plaisir surpasse la douleur ce qui l'aide à terminer ma préparation.

Il se prépare lui-même puis se place devant mon entrée. Je suis impatient de commencer. Il plante ses yeux dans les miens pour obtenir toute mon attention. Il dépose un baiser sur mes lèvres, il frotte son nez contre le mien. Plus bas, son sexe caresse la peau fine qui entoure mon anus sans jamais me pénétrer.

— Pour l'amour du ciel ! Cesse de me faire languir plus longtemps. Prends-moi !

Il sourit largement et dépose un langoureux baisé tout en s'enfonçant d'un coup jusqu'à la garde. Sa bouche étouffe mon couinement de surprise. Il y a un moment de flottement où nous restons ainsi, sans bouger. Seuls nos lèvres ont repris leurs danses endiablées.

Il quitte mes lèvres et plonge son regard dans le mien tandis qu'il commence à bouger en moi en même temps que son ventre frotte contre mon sexe. J'ignore quelle tête je fais. J'essaie de ne pas crier trop fort pour ne pas lui vriller les oreilles. Je suis dans tous mes états, tandis qu'il percute à chaque poussée ma prostate qui déchaîne en moi une tornade de plaisirs qui va et vient selon l'angle de ses attaques.

Chaque coup est précis. Il teste chaque zone et semble observer l'intensité de mes réactions sur mon visage. Je n'ai pas la tête à m'en soucier pour le moment. J'espère juste que je suis capable de répondre à la hauteur de ses assauts. Je veux me surpasser, être parfait pour lui, même si je ne le suis pas.

Je l'entends grogner, sa respiration se saccader. Il perd sa maîtrise. Je peux le comprendre. À ce stade de nos ébats, il est difficile de rester lucide. Nos instincts primaires d'accouplement prennent le dessus pour assouvir nos envies, atteindre le paroxysme du plaisir. Il n'est plus possible d'arrêter. Il faut aller jusqu'au bout, plus vite, plus fort, plus profond. Allez, Sherlock ! Tu y es presque !

Je suis sensation. Je suis plaisir. Je suis luxure. Il est sur moi, il est en moi. Il est partout. Nous ne sommes plus qu'un. Je suis enfin complet.

Il se déverse en moi dans un long râle. Je me déverse sur nos ventres dans un cri d'extase. Il s'écroule sur moi, il est épuisé. J'enroule mes jambes autour de lui pour le garder encore un peu en moi. Ses boucles brunes sont collées à son front par sa sueur. Nos cœurs palpitent à l'unisson. Le voir ainsi me comble de joie. Il est si beau.

Nos pouls ralentissent. Nos sourires fleurissent. Il allonge son bras pour récupérer la clé sur la table de chevet. Il retire mes menottes et les jette au sol. Enfin libre ! Je balade mes mains sur sa peau incroyablement douce. Je caresse ses fesses et remonte ses flancs. Je passe mes bras autour de son cou et l'embrasse.

J'achève le baiser. Il roule sur le côté, se libérant de moi. L'impression de manque me revient, mais il est différent, car j'ai enfin trouvé ma moitié, celui qui ne me quittera jamais.

— Je t'aime ! lui avoué-je.

— Tu sais ce que je pense des sentiments, qu'ils ne sont pas compatibles avec mon esprit et ma logique… pourtant tu fais exception à la règle. Depuis le temps que je me suis attaché à toi, je n'ai noté aucune perte dans mes facultés. Juste un besoin imperceptible de te garder pour moi seul et l'envie de te protéger de tout… (Je souris. Cela explique pas mal de situations qui m'agaçaient) En conclusion, je peux te le dire à présent : je t'aime !

Je suis heureux. S'il me restait encore des craintes sur notre avenir, ils se sont définitivement envolés. C'est inespéré ! Je suis l'unique témoin de son humanité, je pénètre enfin dans son monde et maintenant que j'ai la preuve que je compte réellement pour lui, je suis prêt à passer toute la journée au lit pour lui montrer toute la force de mon amour.

Je le serre fort dans mes bras. Il retourne mon étreinte, enfouissant sa tête au creux de mon cou. Son souffle me chatouille. Le sommeil s'empare de nous. Il s'endort en premier, son corps collé au mien, nos jambes emmêlées. Je ne tarde pas à le rejoindre. La dernière pensée qui émerge du brouillard qui m'enlace d'un doux sentiment de bonheur et réchauffe mon cœur est que maintenant, je ne suis plus seul.

À suivre : Le point de vue de Sherlock.