Bondouuuur ! Je tente, avec ma première fiction longue. J'ai commencé à l'écrire y'a quand même pas mal de temps (peut-être six mois), alors le premier chapitre n'est pas forcément le meilleur (et j'espère que ça vous décevra quand même pas !)

Evidemment, rien n'est à moi sauf Lynn, tout est à la queen JK. Sur ce bonne lecture les namis !


Bon. Je suis censée faire quoi, moi ? Me présenter ? Je sais pas, j'ai jamais raconté mes pensées les plus intimement profondes aux gens, ca fait toujours bizarre la première fois apparem…

« Leight ! Bouge tes fesses de là où tu vas te faire renverser par le Cog… »

L'avertissement arrive à mon cerveau, certes. Mais trop tard. Ca m'apprendra à tergiverser sur comment commencer à raconter ma vie, aussi. Surtout en plein entraînement de Quidditch, dans les airs, ma batte rabattue sur mes cuisses, en train de voler sans m'en rendre compte. Et encore plus lorsque mon charmant coéquipier et sans aucun doute futur capitaine de l'équipe à mon plus grand -dé-plaisir remplace l'actuel, qui se retrouve à l'infirmerie, un coquart plus gros que la paume de ma main infligé par des serpentards sous l'œil.

Après quelques secondes de réflexion intense, je me frotte la joue vigoureusement, solidement accrochée à mon balais, sur lequel je suis allongée à plat ventre, et lance un regard rêveur à Potter. Je crois qu'il va probablement m'arracher la tête. Ou juste me virer de l'équipe. Quoiqu'à son regard, la première option est la plus probable. Je lui adresse un grand sourire pas du tout désolé, et redescend à terre chercher la batte qui s'est malencontreusement cassé la figure pendant mes acrobaties.

Au moins, je sais comment commencer. Lynn Leight (LL, ça porte bonheur les doubles initiales il paraît !), batteuse de cinquième année dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor, haïe depuis quelques instants par James Potter et par conséquent toute sa petite bande. Des fois, je ne crois pas en ma vie, tellement elle est fantastique.

« … Vraiment une incapable, je me demande pourquoi Sirius n'accepte pas de jouer… »

Je coupe de nouveau le son après quelques mots. Potter qui s'excite, je ne vois que ça depuis que Gordon est parti. Il s'énerve pour un rien ce gamin. D'accord c'est un excellent attrapeur, mais quand même. Il pourrait arrêter de nous enguirlander à tout bout de champ sous prétexte qu'il est capitaine par intérim. Je veux dire, il a 15 ans, comme moi, par rapport à mon coéquipier batteur de dix sept ans, il devrait se faire démonter la tronche !

Mais bon, c'est un maraudeur. Alors on n'y touche pas, on le laisse s'énerver dans le vide pour un rien (d'accord, je peux être distraite parfois, mais tout de même), et on fait profil bas. Poudlard, Poudlard…

« … Equipe naze, on va perdre de toute façon, et c'est encore ces enflures de serpents qui vont… »

Et bla, et bla, et bla. C'est quand il veut qu'il s'arrête, hein. Parce que bon, c'est pas que le son de sa douce voix ne me soit pas doux et agréable, mais je me suis pas levée à cinq heures du matin pour l'entendre gueuler. Surtout qu'en hurlant comme ça, il va réveiller la moitié du château si ce n'est pas déjà…

« Potter, ferme la un peu, y'en a qui bossent ! »

Qu'est-ce que je disais. Je lance un regard distrait à la provenance de la voix, bien qu'ayant parfaitement reconnu la personne qui a parlé. James aussi, d'ailleurs il est immédiatement devenu écarlate (et il l'a fermé, ce qui n'est pas trop une mauvaise chose en soit, bien au contraire). Remarquez, c'est bien Lily ça. Bosser à cinq heures et demi du mat' ! Y'en a qui dorment, plutôt. Pas moi, malheureusement, mais quand même, un minimum de compassion.

Cela dit, Potter a du hurler vachement fort pour qu'on l'entende jusqu'au château. Qui est quand même à quelques bonnes centaines de mètres (précaution prise, justement, contre les capitaines grincheux. Mais ils ne connaissaient pas James Potter, les bienheureux). Evans lui lance un dernier regard furibond face auquel l'amoureux transi (mais n'en parlez pas, c'est un secret, très bien gardé d'ailleurs), baisse lamentablement les yeux, puis disparaît dans un nuage de cheveux roux en bataille, encore décoiffés par son travail intensif.

Elle est comme ça Lilounette. Et pire, des fois. Je sais de quoi je parle, je partage mon dortoir avec elle depuis cinq ans. Tout à fait le genre de fille à pleurer pour une "interro ratée" à laquelle elle aura finalement la meilleure note, mais à ne rien avoir à faire de dormir deux heures par nuit, ou de traverser tout le château les cheveux dans un état impossible. Cette fille est incroyable.

Et je vois que Potter le pense aussi. Le capitaine par intérim reste quelques instants le regard dans la vague (c'est pas bon pour sa tête, il à l'air encore plus abruti que d'habitude, ce qui n'est pas facile, croyez moi !) avant de se reprendre et de recommencer, dès que Lily a disparu de son champ de vision à nous engueulez. Un ton plus bas, cependant.

Lasse, je me pose et redescend, sous le regard ahuri de James, qui ne lâche pas un mot, sans doute trop occupé à chercher quelle insulte serait la plus appropriée.

« Bon, moi j'me casse. Ca me saoule. Arrête d'hurler crétin.

- Leight, tu peux pas te barrer, on a pas fini espèce d'idiote, reviens si tu veux pas perdre ta place !

- Personne ne veut me remplacer de toute façon, surtout avec le match contre les Serpy qui arrive, les cognards vont faire mal. »

Il ne dit rien. J'ai touché le point sensible. Potter n'en peut plus de moi, et depuis que le capitaine est à l'infirmerie, il a beau chercher des remplaçants, autant pour me virer que pour nous éviter de jouer sans gardien, personne ne veut. Trop de risques. Et puis surtout, c'est un tyran. Je voudrais pas être à la place des gens qu'il essaie de recruter, quoi. Enfin bref, je sais pertinemment que je ne risque rien avant le retour de Gordon, et lui aussi. Le souci, c'est que ses menaces en l'air ne font plus peur à personne, et qu'il n'accepte pas de baisser d'un ton quand il nous hurle dessus. Mutinerie !

Je me dirige paisiblement vers les vestiaires, où je m'assois tranquillement… Avant de pousser un cri aigu en me retournant et me retrouvant nez à nez avec une gamine à l'uniforme des Serdaigles assise là, qui me fixe avec deux yeux ronds.

« Qu'est-ce que tu fous là punaise ?

- Je… Je… Je vous espionnais pas hein promis c'est juste que y'avait… Y'avait James et… et… »

Mais que vois-je. Une admiratrice de James Potter sauvage ! Spécimen pas si rare que ça, en fin de compte. Monsieur Cheveux-En-Bataille-Ca-Me-Donne-Un-Style-Sisi a un succès fou. Et pas qu'auprès des gamines, étonnamment. Malgré le fait qu'il soit raide dingue de Lily. Je dévisage pendant un instant la gosse, et secoue légèrement la tête. Elle n'est pas moche avec ses cheveux blonds et ses grands yeux bleus, elle se trouvera facilement quelqu'un. Si elle arrête de penser à Potter.

« Laisse tomber si tu veux mon avis. Ce mec là est une enflure, et en plus il est amoureux. »

Je la soulève sans tenir compte de ses diverses protestations et de son teint rouge tomate, et la jette dehors sans ménagement. J'ai pas que ça à fiche, moi, je commence à avoir la dalle. Je suis en train de retirer mes chaussures humides de rosées au moment où la porte s'ouvre d'un grand coup qui ne peut signifier qu'une chose : Potter, le retour.

« Mais vire, imagine que je sois à moitié à poil ! », j'hurles, à raison. Il a un mouvement de recul, se cache brutalement les yeux, ressort de quelques pas, la porte à demi close, avant de me répondre, sur le même ton :

« T'es à poil ?

- Non ! Mais imagine ! »

La porte se rouvre sur le visage du Gryffondor, passablement exaspéré. Je vois très bien qu'il se retient à grand peine de m'insulter, alors je me concentre maintenant sur mes chaussettes, que je retire et change avec divers tortillements pour faire glisser mon pied dans le tissu trempé. J'attaque la chaussette gauche quand je sens une main sur mon épaule. Potter désemparé. Du jamais vu, et ça se passe chez vous ! C'était Lynn, en direct de Poudlard. A vous les studios.

« Lynn… J'sais que je suis sur les nerfs, mais on a besoin de toute l'équipe à fond, et je sais pas comment faire, avec Gordon chez Pommy, et en plus avec Lily c'est de pire en pire et… »

Wow, mais c'est qu'il me prend pour son journal intime ! Je sais que je suis sympa, la pote de Lily, que je ne le déteste pas, ni rien mais faudrait pas qu'il abuse non plus. Je ne suis pas plus venue ici pour qu'il me gueule dessus que pour qu'il me raconte ses malheurs. En plus, il a bien ses trois supers potes pour faire ça, non ?

« Heu ouais, ouais dommage. Bon c'est pas tout ça, mais je vais devoir y aller moi ! J'espère que ça ira mieux, tout ça. »

Après ces quelques mots (très réconfortants, avouez que vous êtes jaloux), je l'invite à sortir d'une poussée assez rude pour qu'il se prenne un mur, et le flanque dehors sans plus de paroles. Faut que je me dépêche, normalement le reste des filles de l'équipe ne devrait pas tarder et ce n'est pas que je soit asociale, mais il me faut de la place pour me changer à mon aise moi. Et les vestiaires sont petits. Bien trop pour 3 filles surexcitées et ma propre personne. Je me tortille rapidement pour retirer le pantalon (bien trop serré, si vous voulez mon avis) tout aussi trempé que les chaussettes, et enfile avec un soupir d'aide mon uniforme de Poudlard. OK ce truc est d'un banal qui me crève le cœur, mais, au moins, il est confortable. Et pas dur à enfiler pour un sous, vu la jupe évasée. Je sautille jusqu'à mes affaire, reprends mon balais, et jette un regard prudent vers le terrain, à travers la porte entrouverte. Etrange, personne n'apparaît. James n'aurait quand même pas continué l'entraînement, si ?

Je sors presque sur la pointe des pieds (ridicule, mais qui sait, peut-être que ça pourrait me sauver la vie face à une équipe enragée), et ouvre la réserve avec la clé de secours posée à même le sol, et désillusionnée pour l'occasion (alias la méthode la moins pratique du monde, si vous voulez mon avis. Un bon petit cache-clé moldu n'aurait pas pu faire l'affaire ?). Elle est vide de tout balai Gryffondor, si ce n'est le mien et un vieux Comète appartenant à l'école depuis environ toujours, et que nous nous sommes approprié 'au cas où' . Je fronce les sourcils, avant de rejoindre l'école, afin de retrouver ma Lilounette favorite, qui est sans aucun doute à la bibliothèque, en train de bosser (comme d'habitude).