Penché sur son ordinateur, Severus tapotait fébrilement sur le clavier de celui-ci, l'inspiration se propageant au bout de ses doigts. Seul le bruit des touches résonnait dans le petit bureau où il passait désormais l'essentielle de ses journées et, enfin, cette douce mélodie réapparaissait dans son confortable petit quotidien, berçant ses pensées et ses souvenirs au même rythme qu'auparavant.
Néanmoins, un petit sourire flottait désormais sur ses lèvres, plus aucune amertume ne lui rongeant le ventre, ce qui ne l'avait pourtant jamais quitté durant l'écriture de sa toute première oeuvre. Tout était plus apaisé dans sa façon de faire. Et c'était finalement un ressenti pour le moins différent.
Et bien que ce ne soit probablement qu'un détail à peine visible d'extérieur, Severus savait qu'il était de taille puisque tout autour de lui semblait désormais plus... vivant.
Ce qu'il ne devait qu'à une seule et même personne.
- Hey...
Glissant ses mains le long de son torse, Harry appuya doucement son torse contre le dossier de sa chaise, jetant un coup d'œil par dessus son épaule à son écran d'ordinateur. Severus ne s'en formalisa pas, habitué à la proximité de son éditeur et compagnon, même durant son temps de travail, parfois. Son second livre ne tarderait plus à être officiellement terminé, maintenant, Harry se permettait donc plus facilement de le distraire.
- Ça va ? Luna et Ron m'ont appelés, leur crémaillère sera dimanche, finalement. Mes parents passeront la veille, je leur ai promis un choc émotionnel important pour la présentation de mon petit-ami, ils sont plutôt intrigués.
- Et je suppose que nous sommes invités à la crémaillère et que tu leur as dit que nous serions ravis de passer la journée chez Weasley et sa Lovegood, sans même savoir si je serais encore en vie à ce moment-là...
- Effectivement, bonne déduction. Si tu pouvais au moins faire semblant d'être aimable, une fois là-bas...
- C'est ce que tu dis à chaque fois, pourtant, tout se passe toujours très bien.
- C'est ce qu'il est nécessaire de te dire à chaque fois pour que tout se passe justement très bien.
Roulant des yeux, Severus éteignit finalement son ordinateur, sachant qu'il en avait terminé pour aujourd'hui. Harry ne lui fit aucun commentaire à ce propos, sachant qu'il n'était pas nécessaire de lui mettre la pression sur ce point pour l'instant.
Visiblement, l'éditeur avait de toute façon de toutes autres idées en tête que le travail. Ses baisers papillons se faisaient de plus en plus insistants et Severus ne tarda pas à tenter de saisir ses lèvres avec les siennes, agacé par les taquineries de son petit-ami qui ne se priva pas de le faire languir un peu plus, esquivant toute possibilité de baiser jusqu'à ce que Severus grogne suffisamment son mécontentement.
S'asseyant sur ses genoux, Harry s'y trémoussa comiquement pour l'agacer un maximum, le calmant en même temps avec quelques baisers langoureux, ses bras venant naturellement l'enlacer, ceux de Severus descendant bien vite au niveau de ses fesses pour le peloter avec plaisir. Une petite claque supplémentaire à ce niveau poussa d'ailleurs son démon personnel à humidifier ses lèvres d'un coup de langue empli de luxure, ses grands yeux verts étincelant malicieusement.
- Severus... ~ ? Ronronna paisiblement Harry, gémissant outrageusement. Encore...
N'hésitant pas à ouvrir son pantalon, Harry se déplaça de façon à placer son sexe nu et en érection entre les cuisses de son amant. Severus n'hésita à entrer dans son jeu, piégeant son sexe en les resserrant, l'empêchant de prendre trop de plaisir avec quelconque friction en plus d'une seconde fessée un peu plus brutale.
- Mmh...
- Tu pourrais venir rien qu'avec quelques fessées de plus, n'est-ce pas ?
Tremblant d'un désir insoutenable, Harry s'empressa de hocher vigoureusement la tête, pressé de ressentir encore bien davantage, se battant déjà pour retenir un maximum ses incessants gémissements de plaisir.
S'amusant de l'impatience du plus jeune, Severus caressa doucement la marque encore brûlante qu'il venait de laisser sur les deux globes de chair, glissant un doigt agressif dans le petit anneau de chair ; Harry émit un grondement, appréciant la dureté du doigté de son amant, toujours excité par le calme apparent mais aussi et surtout par les actions parfois sauvages qu'il pouvait déclencher chez Severus.
Sans douceur, l'auteur enfouit rapidement plusieurs autres doigts, un sourire en coin en constatant les tremblements d'Harry lorsque son petit trou s'élargissait paresseusement, palpitant doucement sous l'intrusion ; clairement, le jeune homme appréciait son traitement un peu brutal, la douleur suffisamment peu présente pour rester source d'excitation en plus des points intimes qu'il ne manquait pas de titiller.
- S-Severus... S'il te plaît...
Son bas-ventre irradiait d'une chaleur étouffante, sa position ne lui permettant pas de bouger suffisamment pour apaiser ses pulsions, rendant Severus complètement maître de son corps et de son plaisir. Et celui-ci profitait tranquillement de la situation, offrant du plaisir à son jeune amant mais jamais suffisamment pour qu'il en soit réellement satisfait.
- Qu'est-ce que tu veux, Harry... ?
- Tu le sais... très bien...
Sa respiration était laborieuse mais c'était juste hors de question de faiblir si vite et son regard de défi le fit bien comprendre à Severus.
C'était plutôt prévisible de la part d'Harry et son ancien professeur n'en fut absolument pas surpris. Au contraire. Se doutant très bien qu'il en faudrait bien davantage pour le faire complètement chavirer, Severus appuya bien plus intensément sur les points sensibles qu'il connaissait à présent par cœur, ses cuisses resserrées l'empêchant complètement de jouir ou même de bouger.
Intensément frustrant, comme Severus savait si bien le faire, le faisant toujours passer pour le plus impatient des deux par ce style de tortures. Harry se savait au bord du précipice, tout près de supplier l'autre homme de le pénétrer, ses doigts ne suffisant visiblement pas à l'élargir convenablement pour vraiment l'amener à l'extase.
S'épuisant à tenter de gigoter, Harry griffa le dossier de la chaise lorsque Severus le releva un peu, promenant sa langue sur son gland violet d'excitation pour recueillir les premières gouttes y perlant. Ce fut particulièrement compliqué pour Harry de se contenir et, lorsque ses lèvres glissèrent paresseusement autour de son sexe, le jeune homme fut persuadé qu'il allait éjaculer.
Pourtant, l'instant d'après, il était étalé au sol, hurlant de plaisir alors que Severus le pénétrait. Un peu de sperme les maculait, montrant qu'il avait bel et bien joui, sa vision un peu floue tandis que le plaisir continuait de lui faire perdre la tête.
Et pour être honnête, son corps continuait encore de frissonner tandis que Severus l'enlaçait avec une habitude tendre, ses doigts caressant doucement sa chevelure tandis qu'ils récupéraient tous deux leur souffle.
- C'est comme un rêve... Avoua d'ailleurs l'éditeur, toujours plus expansif après l'amour que son romancier.
- Dit toujours celui passant sa vie dans les livres.
- Bien sûr ! Mais tu sais... Poudlard, les sorciers, la magie... même ton retourneur de temps ! Rien de tout ça n'est réel, contrairement à ce que l'on vit.
- Toi tu l'es. Je suppose que ça me suffit.
Evidemment, il fallait que le rire sarcastique d'Harry soit toujours aussi insupportable.
- Tu supposes ?
- Tais-toi. Ne me force pas à le dire.
- Bien sûr que je vais te forcer à le dire. Qu'est-ce que tu crois ? J'ai évidemment envie de l'entendre.
Ce n'était pas dans la nature de Severus que de prononcer de grandes déclarations enflammées... voire même les simples petits mots qu'Harry réclamait. Mais ces grands yeux verts qui le fixaient attentivement savaient se montrer assez attentifs et patients pour lui faire avouer à voix haute n'importe lequel de ses sentiments, même le plus embarrassant du monde.
- Je t'aime.
- Moi aussi, je t'aime.
Sauf qu'Harry était bien sûr incapable de laisser en suspens la moindre ambiance paisible et romantique.
- Tu vois ? Ce n'était pas si compliqué.
- Ferme-là, Potter...
Mais il semblait que la seule manière de faire taire Harry Potter suffisamment longtemps était que Severus Snape l'embrasse.
Sacrifice que ce dernier consentit à faire.
Toute une vie.