Alors pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas, le titre de cette histoire est tiré du film des Robins des Bois, "La Stratégie de l'Échec". Je vous le conseille il est incroyablement con et drôle. Bonne lecture fiéffés filous.
-J'ai mal au dos...
Newt se plaignit depuis la 46ème fois de l'après-midi. Le lieutenant du Bloc avait passer sa journée à aider les Sarcleurs comme il le faisait si souvent depuis plus d'un an. Jamais il n'avait eu autant mal au dos en exécutant son job. Il se redressa avec difficultés et stopa une minute de donner des grands coups de machette dans un tronc séché. Il gémit avec douleur en remettant son dos droit. Comment pouvait-il avoir aussi mal ? Ça faisait des mois qu'il était habitué au dur labeur que d'être Sarcleur, alors pourquoi était-ce la première fois qu'il ressentait une telle souffrance ? Il avait juste envie de s'allonger ou de ne plus avoir de dos.
Soudain, Chuck arriva en courant, un peu essoufflé vers le blond. Il s'arrêta quelques secondes avant de parler, le temps de calmer sa respiration.
-Salut Newt.
-Qu'est-ce que tu veux, Chuck ?
-Alby veut te voir, pour heu... Un truc de chef je crois... Je n'ai pas bien compris ce qu'il a dit. Mais bref, il te demande. Maintenant.
-Je suis occupé là, et t'es même pas fichu de retenir le motif de ta venue.
-Désolé mais j'ai rien compris, il l'a crié de loin et je préfère ne pas te dire de connerie...
Newt lâcha son outil et se retourna en soupirant.
-Très bien, j'y vais.
Puis, sans même remercier le plus jeune du Bloc, il s'élança vers la ferme, où Alby passait le plus clair de son temps. Il croisa quelques Blocards qui le saluaient et parfois le questionnaient sur sa destination. Newt ne répondait pas. Il se dépêcha de de tracer sa route et atteignit finalement la grande bâtisse en bois. Ça ressemblait plus à un entassement de planches et d'objets qu'à une réelle construction. Newt appela:
-Alby ?!
Une voix assez lointaine lui répondit:
-Ouais, ici !
Newt contourna le bois délavé pour repérer le chef du Bloc, en bas d'un arbre, le nez levé vers les feuilles.
-Qu'est-ce que tu regardes comme ça, tocard ?
-Ferme-là Newt, et viens m'aider.
Newt s'approcha de quelques pas. Il distingua un paquet de feuilles blanches coincées dans l'arbre. Alby avait l'air embêté.
-Bon aller, explique-moi ton problème.
Alby inspira une grande goulée d'air et se lança:
-Je me suis installé dehors pour compléter quelques notes sur le Labyrinthe que Minho et Thomas ont ramenés hier... Mais il y a eu un coup de vent et tout s'est envolé.
Il y eu un silence. Newt arborait une mine d'incompréhension.
-Et tu peux me dire pourquoi t'as besoin de mon aide au juste ?
Alby soupira, ennuyé.
-Je ne peux pas monter là-haut et en même temps faire... Mon boulot de chef. Et puis d'autres feuilles sont parties, je voudrai les retrouver avant qu'un Blocard ne le fasse.
Newt le dévisagea avec un faciès blasé au possible.
-Tu te fous de moi là ou... Sérieusement tu demandes à un mec atrophié de monter dans un arbre à ta place alors que j'ai bien mieux que ça à faire ?
-Ecoute Newt... J'ai besoin de quelqu'un de confiance, il y a des informations cruciales sur le Labyrinthe là-dedans. Je ne voudrai pas qu'elles tombent entre les mains de n'importe-qui. Tu es mon second, tu peux faire ça pour moi...
Newt sembla hésiter. Et Alby ajouta, avec un petit sourire en coin:
-Ou alors fais-le pour Thomas et Minho qui galèrent à ramener toutes ces infos en allant dans le Labyrinthe tous les jours.
Alby se mit à rire intérieurement en voyant le visage du blond s'illuminer un peu à l'évocation du nom de ses deux meilleurs-amis.
Faire ça pour Minho et Thomas ? Thomas et Minho. Thomas... Newt soupira. De toute façon Alby n'allait pas le lâcher. Autant le faire maintenant et retourner à son travail ensuite. Plus vite il aurait finit, plus vite il sera tranquille.
-Tu me les brises, tu le sais ça ? Lança Newt d'un ton pas très amical.
-Merci Newt. Répondit Alby, victorieux.
Ce dernier partit dans une autre partie du Bloc, après avoir tapé gentiment dans l'épaule du blond, qui soupira une nouvelle fois. Il regarda le chêne qui se tenait devant lui, semblant narguer le Blocard. Vraiment, c'était pas à lui de faire ça... Résigné, Newt se hissa sur la première branche. L'arbre était massif et très haut, il devra monter pendant un moment avant d'atteindre les précieuses feuilles d'Alby. Il continua son ascension. Dieu que son dos le faisait souffrir. Il finit par arriver au niveau des fameuses feuilles qui menaçaient de tomber à chaque seconde. Newt tendit le bras vers les bouts de papier. Il était à deux doigts de les attraper... Plus que quelques millimètres...
Lorsqu'il sentit une violente douleur dans le dos. Tout son corps s'immobilisa, et il se sentit tomber sur le côté. Il dégringola sur plusieurs branches, ce qui ralentit sa course, mais n fit pas du bien à son corps qui maintenant irradiait de douleur. Il finit par atterrir et il sentit son dos déjà meurtri heurter la dureté du sol. Son souffle se coupa et pendant une seconde, l'ai quitta ses poumons qui le brûlaient. Sa tête n'avait pas cogné le sol aussi fort que son dos, et il était juste désorienté. Ses oreilles sifflaient et le soleil lui faisait mal aux yeux. Il entendit des cris, une voix lointaine criait son nom. Il ouvrit assez les yeux pour voir une silhouette s'approcher en courant. Cette silhouette courrait même si bien que Newt se dit que ça devait être un coureur.
Mais c'est impossible car tous les coureurs sont dans le Labyrinthe à cette heure-ci. Newt sentit des bras se glisser sous ses omoplates et ses genoux, le soulevant de terre. Il se recroquevilla sans réfléchir contre le torse de la personne et réussi, en se forçant, à apercevoir le visage de son porteur. Une peau mate, des cheveux noirs, des yeux ambrés et des grains de beauté que Newt s'amusait si souvent à relier entre eux.
Thomas.
Mais qu'est-ce qu'il foutait là ?
Newt entendait sa voix lui répéter: "ça va aller Newt, je suis là." Ses paroles firent étonnement du bien au blond. Savoir que Thomas était là le rassurait un peu, et puis, presque malgré lui, Newt marmonna:
-Génial, mon prince charmant est venu me sauver.
Et sur ces paroles, Newt enfouit son crâne dans le cou de Thomas, qui était complètement confus face au comportement du blond.
Sa vision fut obstruée de points noirs, ses paupières se fermèrent lourdement. Elles ne lui avaient même pas demandé la permission.
Newt sombra dans l'inconscience comme on s'endort.
Newt ouvrit difficilement les yeux. Il reconnut le plafond de l'infirmerie, là où les Medjacks soignent les Blocards. Mais... Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Il se rappelait être grimpé dans l'arbre pour aller chercher les documents d'Alby et... Ah oui. Newt tenta de se redresser, mais son dos endolori l'en dissuada. Un petit gémissement s'échappa de sa bouche. Il réussit néanmoins à s'asseoir assez normalement sur le lit et à remettre ses idées en place. Un bandage blanc plus ou moins immaculé entourait sa tête. Il voulut le toucher, mais lorsqu'il leva la main droite, un poids l'en empêcha. Et c'est là qu'il prit conscience. Il prit conscience du corps de Tommy, endormi à moitié sur le lit. Il était assis sur une chaise à son chevet, mais sa tête reposait sur le matelas, contre le bras droit du blond. Il prit conscience de sa main posée sur la sienne, de leur proximité et la chaleur prit d'assaut son corps entier. Son estomac s'enflamma délicieusement.
Depuis combien de temps Tommy était là, veillant sur lui ?
A en juger par sa tête endormie, longtemps. Le blond ne savait pas quoi faire. Son cerveau se mit à tourner malgré lui et il se mit à imaginer toute sortes de scénarios amoureux entre lui et Thomas. Il se voyait passer sa main sur son visage ou dans ses cheveux d'ébènes. Il chassa rapidement ses images de son esprit. Il ne devait pas penser comme ça, il ne pouvait pas. Le blond sentit un mouvement sur sa droite. Thomas se réveillait. Instinctivement, Newt ferma les yeux.
Le récent coureur émergea doucement de son sommeil. Dès qu'il releva la tête, tout lui revint en mémoire.
Il rentrait plus tôt du Labyrinthe aujourd'hui. Il s'était fait un bleu assez important à la jambe à cause d'un piège non répertorié. Minho lui avait alors ordonné de rentrer, ne voulant pas qu'il ne puisse plus courir s'il forçait.
-Écoutes-moi bien, tocard, Newt aussi s'est blessé dans le Labyrinthe et regarde où il en est. Il ne peut plus faire partie des coureurs.
Thomas écarquilla les yeux, préparant une réplique.
-Mais, Min'...
-Non, ne me "Min'" pas. Thomas je te demande en tant que Maton des coureurs de rentrer au Bloc.
Thomas sembla ouvrir la bouche pour répliquer, mais Minho le coupa d'un geste.
-Arrête. Maintenant c'est un ordre, rentre.
Le brun lui lança un regard noir et l'Asiatique lui répondit par un sourire. Thomas se détourna en soupirant et repartir en trottinant, lui lançant un "A tout à l'heure, tocard."
Minho ne répondit pas et repartit dans la direction qu'il avait choisie quelques heures auparavant.
Thomas arriva essoufflé au Bloc. La vision familière des garçons qui travaillaient au sein de la petite communauté lui rappela à quel point il aimait être coureur. Thomas se devait d'aller voir Jeff et Clint, à l'infirmerie. Mais il se dit que sa petite blessure pouvait attendre. Immédiatement, il chercha son blond des yeux. Il avait très envie de voir Newt et de discuter avec son ami comme ils le faisaient très souvent. La complicité qu'il entretenait avec le second lui procurait un des rares bonheurs qu'il pouvait compter dans ce foutu bloc.
Thomas ne le trouva pas, même après avoir fait le tour du Bloc entier. Finalement, il croisa un petit garçon joufflu et enrobé, qu'il reconnaîtrait entre mille.
-Chuck !
Le garçon lâcha sa serpillière une seconde et se précipita sur le brun avec un grand sourire.
-Thomas ! T'es déjà rentré ? Lui demanda-t-il. Ses yeux bruns pétillants, comme toujours.
-Ouais, je me suis fait un malheureux bleu, et Minho a insisté pour que je revienne.
-C'est grave ?
-Mais non t'en fais pas, demain je serai sur pieds. Dit-il en lui ébouriffant affectueusement les cheveux.
-Tant mieux alors.
Les deux garçons se sourirent et Thomas en profita pour poser la question qui ne quittait pas ses pensées.
-Où est Newt ? (Telle est la grande question de la vie.)
-Oh, Alby voulait le voir, ils sont vers la ferme.
Thomas se mit à lancer des regards dans la direction de la cabane. Un sourire narquois naquît sur le visage du plus jeune.
-Tu sais, je te retiens pas... Tu peux aller le rejoindre ton mari.
Thomas le regarda dans les yeux, surpris, avant de lui lancer un coup de coude dans l'épaule.
-Ta gueule, c'est pas mon mari.
Et il partit à grandes enjambées vers la ferme. Il entendit Chuck lui crier "Que tu dis !" mais ne se retourna pas.
Il finit par atteindre la cabane de fortune des Blocards et se mit à la recherche du blond. Pourtant, il ne le voyait toujours pas. Mais où se cachait-il bon sang ? Ce serait cool qu'il se pointe maintenant.
Soudain, comme si quelqu'un avait exaucé son souhait, Newt tomba du ciel.
