La note de Skaelds : Hey. Okay, qu'est-ce que je fais-là ? En général, c'est plus le fandom d'HP qui m'attire en ce moment, donc une apparition sur Avengers est très étonnante. Enfin, bref. Je remercie Obvy pour cette co-écriture que je trouve tout à fait géniale - malgré ce long moment pour le chapitre 4, hum *tousse* - et j'espère sincèrement que ça va vous plaire. Un p'tit IronFrost comme on les aime - oui, okay, ce pairing me sort par les yeux mais il faut bien s'essayer - avec un total UA. Inspiré de Nerve, yeah, parce qu'il faut aller voir ce film quand il sortira. Les chapitres impairs, c'est Obvy et les pairs, c'est moi. Donc... Enjoy it !

La note d'Obvy : Sur une idée démente de Skaelds, nous allons vous en embarquer dans une aventure Frostiron de malade. Ce qu'elle a oublié de dire, c'est que je fais le pov Tony et elle le pov Loki. Donc Tony = pair = moi, tandis que Loki = impair = Skaelds. Ah, et on a trois chapitres d'avance donc ce sera publié tous les dimanches pendant au moins un mois. Dernière chose : vous allez crier vos mères tellement c'est bien. Alors, cap ou pas cap de commencer ta lecture... ?

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Tony aurait pu tuer pour une cigarette. Mais un paquet de clope c'était huit dollars, soit environ cinq heures à vendre des marrons chauds dans un coin de rue, et avec sa tenue et sa barbe de trois semaines, personne ne lui en donnerait gratuitement.

Donc il allait résister à son besoin de nicotine.

Quand il avait cinq ans, il voulait être ingénieur, ou mécanicien aéronautique, alors même qu'il était encore incapable de le prononcer correctement. Il était très doué pour ça. Il avait démonté et remonté intégralement le grille-pain à ses six ans, même si le petit appareil avait désormais craché le pain grillé par ses flancs. Sa vie avait vraiment bien commencé, et ça avait merdé il y avait deux ans, quand cet enfoiré d'Obadiah Stane lui avait pris son fric et son travail, comme le salaud qu'il était. Depuis, il s'était fait virer de son appartement un jour d'été, avait risqué plusieurs fois de mourir de faim ou de froid et s'était récemment trouvé un brasero, des châtaignes et du papier journal qui paraient à ces risques-là. Mais nom de nom quelle vie de merde. Parfois il doutait d'exister encore, tellement les newyorkais passaient en feignant ne pas le voir. Certains matins d'hiver il devait psalmodier son prénom pour ne pas l'oublier.

Bien sûr, il y avait un peu d'entraide de temps en temps. Souvent les seuls qui lui achetaient ses marrons étaient des clodos comme lui. Malgré ça les recettes n'étaient pas immenses, le nombre de ses sourires non plus, et c'était plus de la survie que de l'existence. Et tous ces gens qui détournaient le regard en approchant de lui…

Il soupira. Il avait parfois l'impression qu'il pourrait devenir fou et gesticuler comme un maniaque, on le verrait encore moins. Il était si invisible qu'il était parfois tenté de se mettre juste sous leur nez et de les fixer, en marchant à reculons, juste pour être sûr de n'être pas devenu un fantôme alors qu'il somnolait cinq minutes.

Le dos contre la grille d'un jardin, sa pile de journaux de la veille à droite, une casquette avec quelques pence lâchés dedans et ses châtaignes qui grillaient devant lui, il regardait la foule d'automates qui marchaient mécaniquement. Ses yeux vagabondaient sur eux alors que dans sa tête tournaient en boucle les idées noires. Parmi eux, il y avait un clodo, avec de trop longs cheveux sales et noirs et un vieux poncho gris, qui revenait pour la troisième fois devant lui. Son vieux sac à dos avait deux fermetures éclairs de cassées, sa montre rose semblait avoir été volée à une petite fille, ses chaussures baillaient d'ennui sur le trottoir, tandis que les gens installaient un périmètre de sécurité entre leur trajet et ce déchet humain malodorant. Le regard du type allait et venait entre la rue et le brasero, et Tony se redressa, le soupçonnant de vouloir lui voler son gagne-pain. Le sdf regarda une nouvelle fois sa montre rafistolée au scotch, remit ses mitaines noires dans les poches de son pantalon trop grand, et finalement, s'approcha des marrons chauds.

Tony quitta sa position assise pour s'agenouiller, prêt à bondir si on tentait de lui voler la seule chose qu'il avait et qui coûtait plus de cinq dollars.

-S'lut, lui lança abruptement le type.

Il ne semblait plus en vouloir à son brasero. Il regardait juste Tony, avec une détermination étrange au fond des yeux, qu'il avait verts comme la jalousie. Mais s'il tentait de piquer la moitié de barbecue il allait juste se brûler atrocement les mains et le lâcher aussitôt, alors Tony quitta sa vigilance.

-S'lut, répondit-il. Tu veux des marrons pour te réchauffer ? Moitié prix pour les gens plein aux as comme nous.

-Non merci, j'ai une proposition à te faire.

Tony haussa un sourcil, et le type tendit sa main habillée d'une mitaine trop courte pour ses longs doigts :

-Moi c'est Loki. Et toi ?

-Tony, marmonna-t-il, trouvant inutile de s'échanger leurs noms mais ne crachant pas sur l'occasion de le prononcer.

-Tony, t'en as pas marre de crever d'ennui à essayer de survivre tous les jours de l'année ?

-C'est pas comme si tu pouvais y faire grand-chose, répliqua-t-il.

-Mettons que je pouvais. Tu dirais quoi.

-Je suis très nul en braquage et assassinat. Essaye ailleurs.

-Mais détends-toi, c'est légal et en plus hyper bon pour ce qu'on a. T'as entendu parler de Nerve ?

Tony trouvait que ça sentait mauvais, alors il leva les bras en signe de méfiance et lança :

-Tu vas m'attirer des ennuis mec, je le vois à dix kilomètres. Si tu veux pas de marrons, ni voler mon brasero, va demander à quelqu'un d'autre.

-Regarde au lieu de dire n'importe quoi.

Le type lui brandit un smartphone samsung. Pas le dernier cri, mais au regard de ses vêtements largement au dessus de ses moyens. Intrigué, il lut à vois haute ce que l'application affichait.

-Défi numéro deux, proposé par Toni Str… Strodhno -quel nom à coucher dehors franchement- se trouver un partenaire. Prime : cent-

Il s'étrangla. Cent dollars ?! Comme ça ?! Mais comment pouvait-on se faire de l'argent aussi facilement ?!

-Wow, wow, wow, continua-t-il, éberlué. Ok ça envoie du rêve, mais c'est surtout hyper louche, lança Tony. En gros tu dois juste dire que tu t'es trouvé quelqu'un et-

-Je t'explique. Un tu télécharges l'application, deux tu choisis si tu es un joueur ou un voyeur. Le voyeur lance les défis, le joueur relève les défis. Si le joueur le réussit, il gagne la somme convenue. Evidemment, ça va crescendo niveau difficulté, mais des types qui n'ont plus rien à perdre comme nous deux, on peut gagner très gros. T'en penses quoi ?

-C'est louche, répéta Tony. Jusqu'à combien on peut gagner t'as dit ?

-J'en sais rien. Cinq cent, mille dollars, peut-être davantage. Tu marches ou tu marches pas ?

-Je peux réfléchir ? s'enquit, stressé, le sdf.

-Nope. J'ai plus que cinq minutes. Tant pis, je vais demander au type là-

-Wowowow : tu restes là, lui imposa l'autre en lui tenant le bras. Cinq minutes c'est cinq minutes non ?

-Eh, avoue : rien que le fait d'avoir un compte à rebours, tu te sens plus vivant que tu ne l'as été depuis des jours, lui fit le clochard avec un sourire de requin.

C'était vrai. Son cœur battait contre ses côtes. Relever des défis ? C'était aussi simple que ça ? Appuyer sur un bouton, et gagner cinquante dollars. Six jours de vente de marrons chauds, en promettant à quelqu'un de relever des défis stupides avec lui.

-Comment tu prouves que tu as réussi ? demanda Tony pour gagner du temps.

-Je prends une vidéo de toi disant que tu deviens mon partenaire, et tu gagnes cinquante dollars.

-On fait du fifty/fifty alors ? fit Tony, avec une moue suspicieuse.

-Fifty fifty. Toi et moi jusqu'à ce qu'on soit riches. Tu marches, ou tu marches pas ?

-…Il me reste pas genre trois minutes ?

Le type lui tourna le dos et s'en alla.

-OK OK je marche ! Bon sang, grommela-t-il.

Le clodo fit volte-face et revint vers lui, appuyant sur la petite caméra s'affichant à l'écran.

-Moi, Tony Stark, commença-t-il solennellement, affirme être le nouveau partenaire de… C'est quoi ton nom déjà ?

-Loki.

-Je suis le nouveau partenaire de Loki.

-Défi relevé, dit une voix féminine et robotique. Cent dollars viennent de vous être versés.

Il y eut un petit jingle signifiant de l'argent coulant à flot, celui qu'on entendait dans les films de casino, et un sourire spontané apparut sur le visage de Tony. Putain, c'était aussi simple que ça.

-C'est quoi le défi suivant ? s'enquit-il.

-Wow, doucement, je dois finir de t'expliquer comment ça marche d'abord. 'Tain, jura le type. T'étais méfiant comme pas possible mais ça va subitement beaucoup mieux.

-Oui bah c'est bon, grommela Tony. On avait l'air d'être dans la même galère, et maintenant on l'est réellement, c'est pas vrai ?

-Comme tu dis. Si on en refuse un seul, on perd tout ce qu'on a amassé.

Tony ouvrit la bouche, et se dit qu'il aurait dû se méfier encore plus que ça.

Oh et puis merde.

Il n'avait rien à perdre après tout.

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Défi n°1 proposé au joueur "Lecteur" par le voyeur "Obvy" : Poste une review si t'as les couilles.