Le chapitre 4 est enfin arrivé ! Désolée pour l'attente, vraiment. J'ai eu beaucoup de mal à écrire ce chapitre, encore bien trop plat à mon goût. Mais le prochain sera plein de rebondissement, promis.

Rating : M

Pairings : Akakuro - GDMxKuroko

/!\ OOC!Kuroko


« - T'as un copain ?

- Oui.

- Eh bien maintenant t'en as deux ! »

Jeux d'enfants


Scène 04

o

– Le marché avec Shirogane… fais-le avec moi. Deviens mon amant.

Ses mots résonnaient encore dans mon esprit tandis que mes pas me conduisaient en direction de la salle de bain. L'eau chaude coula dans la baignoire, et quelques secondes après me voilà sous le jet, vide d'énergie et de réflexion. Je ne savais pas quoi penser. Ni quoi faire.

L'eau brûlante aspergea mes mèches turquoises, tout en dégoulinant en continue dans le creux de ma nuque. Il fallait que je me vide l'esprit. Que j'oublie cette sensation encore présente et désagréable qui s'accrochait à mes lèvres comme s'il était toujours collé à moi. Mon front vint cogner le mur carrelé. La douleur, intense mais brève, ne parvint même pas à me changer les idées. C'était à croire qu'il fallait que je m'assomme pour lancer une tentative d'amnésie…!

Je me souvenais encore parfaitement de la scène il y a tout juste trois heures. J'avais encore ses paroles en tête, ses gestes, son regard.

Akashi me fixait encore, ses yeux brûlants encrés dans les miens. J'avais eu l'impression d'être piégé dans ses orbes sans aucun échappatoire, comme si j'avais été subitement condamné à le regarder dans les yeux jusqu'à ce que je prenne la parole. Le problème, c'est qu'aucun mot ne s'était décidé à franchir mes lèvres. Ils étaient logés tout au fond de ma gorge, attendant qu'un je-ne-sais-quoi pouvant les faire sortir d'une seconde à l'autre.

Finalement, le bruit de la porte automatique qui se refermait avait déclenché le signal.

– Tu…!

… J'aurais aimé en dire plus, c'est vrai, mais c'était déjà un bon début. Mon hésitation m'avait permis de réfléchir à la situation.

Apparemment, Akashi savait. Par un moyen totalement mystérieux, il était au courant pour l'histoire avec le président de l'agence et venait tout naturellement me proposer de l'impliquer en jouant le rôle de mon amant. Que répondre à ça ? Je n'en savais foutrement rien. La seule chose que je pouvais faire à l'heure actuelle était de le fixer d'un air ébahi tout en essayant de contourner la question le plus subtilement possible.

– De quoi est-ce que tu parles ?

Subtile ? Ce fut l'esquive la plus pourrie que je connaisse. Et bien évidemment -ça m'aurait étonné- Akashi n'avait pas semblé tomber dans le panneau.

– Si tu veux me mentir, commence d'abord par retirer cette expression de ton joli minois.

Mes dents avaient grincé à l'expression la plus clichée de l'univers. Une expression utilisée pour la gente féminine, qui plus est. Non seulement Akashi me tenait dans ses filets, mais il se foutait également de ma tête. Survolant ce petit détail insignifiant, j'avais finalement laissé tomber mon cinéma pathétique pour le moins inefficace. J'ai soupiré :

– Comment tu as su ?

– Ce n'est pas important pour le moment.

– Au contraire. Il s'agit de mon cas et mes problèmes, donc que tu y aies accès sans ma connaissance me déplaît considérablement.

Ça a été à son tour de soupirer. Ses bras s'étaient retirés du mur et il s'était redressé au milieu de la cabine, non sans briser le contact visuel qu'il tenait depuis maintenant de longues minutes.

– Ce n'était pas bien compliqué à remarquer ton comportement bizarre ces derniers jours. Je savais que quelque chose n'allait pas. Et en effet, j'ai tout de suite su ce qu'il se tramait lors de ton entrevue avec Murasakibara.

– Lors de mon… ! Tu nous as entendu ? m'étais-je écrié en fronçant les sourcils.

– Sache que ce n'était absolument pas mon attention première. J'étais venu chercher Murasakibara à la demande de Kagetora.

Mon froncement s'était fait plus prononcé encore. Finalement, il a avoué :

– … D'accord. J'admets m'être douté que tu serais en train de parler avec lui.

– Je m'en doutais !

– Ceci dit, tu n'as toujours pas répondu à ma question.

– Tu penses vraiment que j'allais joyeusement te laisser devenir mon « faux amant » juste pour satisfaire ton plaisir ?

Il avait souri à cette remarque.

– Quoi, tu préfères peut-être faire face à ce que te prépare le Président ?

Uuugh. Me le rappeler m'avait entortillé l'estomac en un claquement de doigt. Ce foutu crétin avait semblé très amusé à voir mon visage se décomposer sous la légère menace qu'il venait de me lancer.

– …

– Alors ?

– Lâche-moi. J'en sais rien. J'en sais foutrement rien.

Il fallait dire que la proposition, bien qu'inéluctablement insensée, était très alléchante. Cela m'aurait évité d'aller supplier d'autres modèles à genoux avant la fin du compte à rebours et à me faire passer pour un fou à lier qui avait besoin d'attention. Le problème, c'était que Akashi lui-même faisait le deal. Et ça, ne n'était à prendre à la rigolade. Quand Akashi voulait quelque chose, qui sait quel genre de conséquence il pouvait bien laisser derrière lui. J'avais grincé des dents, littéralement frustré.

– Qu'est-ce que t'y gagnerais, dis-moi ?

Un rictus était venu se glisser sur ses lèvres pouvant faire fondre n'importe quel guignol du quartier.

– Voyons, Tetsuya. Nul besoin de me faire passer pour quelqu'un de suspect. J'ai simplement trouvé nécessaire d'aider mon cher ami dans le besoin.

Il avait prononcé mon prénom de la façon la plus naturelle qui soit. Il le faisait rarement en dehors du tournage, chaque fois qu'il ressentait le besoin de souligner un argument ou tout simplement pour s'amuser à observer mon expression actuellement renfrognée. J'avais détourné le regard.

Je pouvais dire oui. Je pouvais accepter et en finir une bonne fois pour toute avec cette histoire qui me prenait la tête depuis quelques jours. Je veux dire, sérieusement ? Me mettre dans tous mes états uniquement à cause d'un directeur puéril qui aimait torturer psychologiquement ses modèles en croyant pouvoir nous manipuler à sa guise ? Hors de question.

– Laisse-moi réfléchir encore un peu.

– Tu n'as plus que deux jours.

Merci de cette précision, mais j'étais déjà au courant. Comment pourrais-je oublier. J'étais encore pris dans une anxiété sans fond. J'avais pu sentir mon cerveau bouillir de l'intérieur avec toute cette pagaille mentale. Était-ce la chaleur extérieur ? Ou mon corps était-il encore en train de revivre l'instant le plus embarrassant de ma vie ? Je n'avais même pas envie de connaître la réponse.

– Kuroko-

Akashi allait m'atteindre à nouveau lorsque la porte de l'ascenseur s'était brusquement mise à s'ouvrir sans crier gare en laissant une jeune employée de l'agence nous surprendre en pleine conversation. L'attention d'Akashi s'était détournée, et j'ai tout de suite sauté sur l'occasion pour passer devant la femme et m'éloigner de cette maudite cabine qui me donnait des nausées depuis que j'y avais mis les pieds. Je ne m'étais pas retourné. J'avais seulement tracé jusqu'aux escaliers pour redescendre jusqu'au rez-de-chaussée et appeler un taxi afin de rentrer chez moi le plus vite possible.

Me voilà maintenant avachi dans mon lit, torse nu et pour le moins fatigué par cette journée littéralement épuisante. J'avais à peine mangé, mais le peu que j'avais avalé menaçait déjà de faire le chemin inverse de mon système digestif. J'étais resté dans cette position tout le reste de la soirée tout en somnolant à moitié perdu dans mon bordel mental.

Mon Dieu. Vivement que toute cette histoire ridicule se termine. Tu me le paieras Shirogane !

Les vibrations de mon téléphone me coupa dans mes incantations intérieures envers le Président de l'agence. Allons donc, qui pouvait bien m'appeler à une heure aussi tardive ?

– Allô, grommelai-je après avoir bataillé contre moi-même pour décider si oui ou non je devais répondre à cet appel et bouger l'un de mes bras complètement amorphe.

« – Tetsu, t'es réveillé ? »

– …

« –Hey ! T'es là ? Allôôôô, un deux, un deux. »

– Qu'est-ce que tu me veux.

Je n'étais décidément pas préparé à parler avec cet abruti à l'heure actuelle. Il avait intérêt à avoir une très bonne raison d'avoir perturbé mon demi-sommeil.

« – Oh, génial ! Tu es là. »

Je pouvais presque entendre le sourire d'Aomine à travers l'appareil.

« – J'avais peur que tu sois endormi vu l'heure qu'il est... »

– Je dormais, confirmai-je, non sans masquer la pointe d'agacement dans le ton de ma voix.

Ça parut lui faire ni chaud ni froid.

« – Tu vois, on a comme un petit problème par ici et- HÉ ! Reviens là petit con ! »

Je restai sans voix.

« – Hahaha, regarde les jolies étoiiiiiles ! Ça briiiille ! »

« – Bordel. Tetsu, faut que tu nous aide. »

C'était dans ces moments là qu'il valait mieux écouter son instinct et raccrocher immédiatement pour ne pas nous laisser entraîner dans les problèmes des autres. On finissait toujours par accumuler plus de soucis que les fauteurs de troubles en eux-même dans la plupart des cas. Moi le premier.

… Mais curiosité oblige, je devais quand même en être sûr :

– Attend, attend. C'est qui ''nous'' ? Qui est avec toi ?

« – C'est Kise. Il est complètement bourré, je l'ai retrouvé dans cet état après qu'il m'ait appelé pour me demander où est-ce qu'il pourrait rencontrer des étoiles... »

– …

Je l'entendis soupirer.

« – Je t'explique. En fait, on a plus aucun taxi et comme tu habites pas loin d'ici je me disais que- »

Bip.

J'envoyai mon téléphone de l'autre côté du lit et enfouis de nouveau ma tête dans l'oreiller en faisant comme si cet appel n'avait pas eu lieu. Non. Je n'avais rien entendu. Cela ne me concernait pas. Je ne leur permettrai absolument pas de mettre les pieds dans mon appartement. Les deux plus irritants de la Génération des Miracles ? Chez moi ? Et puis quoi encore.

Les rares fois où ils y ont mis les pieds j'ai bien failli leur faire faire un joli vol plané à travers ma fenêtre. Ils avaient de la chance que les vitres coûtaient cher. Vraiment.

Peu après cet appel contraignant, j'étais prêt à me laisser guider encore une fois par le sommeil quand tout à coup, la sonnerie de l'entrée retentit dans un bruit agaçant. Ne m'attendant aucunement à recevoir de la visite à onze heure du soir, je fis la sourde oreille en espérant que cette personne s'en aille rapidement. Seulement, la poisse semblait refuser de me laisser tranquille une fois de plus, comme la sonnerie s'éleva à nouveau dans tout l'appartement à répétition.

Puis je repensai à l'appel d'Aomine cinq minutes plus tôt, et commençai aussitôt à faire le lien avec ce bruit infernal qui résonnait comme le gong de l'Enfer.

– Ils n'ont quand même pas…

Préparé à toute éventualité, je me relevai brusquement de mon lit pour aller ouvrir et m'apprêter à tuer ce ou ces très chers visiteurs.

Stupéfait, je l'étais. Surpris, un peu moins. En colère ? Complètement.

– Yo ! s'exclama la figure d'un grand tanné que j'avais la folle envie de tabasser à cet instant même.

Il avait Kise à moitié avachi sur son épaule, le sourire béat et les yeux carrément défoncés. Son visage était rouge pivoine, mais je pouvais sentir d'ici la fraîcheur de la soirée s'accrocher à ses joues. Dès que ses yeux m'aperçurent, il se redressa aussitôt en vacillant sur ses jambes et se jeta contre moi sans me laisser une chance de l'esquiver.

– Kuuuurooookooocchiiiiiiiiii !

Il puait l'alcool à plein nez. Mes bras coincés dans son étreinte m'empêchèrent de de me couvrir les narines, et une vague de nausée m'envahit d'un seul coup. Aomine de son côté ne se fit pas prier pour passer le seuil de la porte et la refermer derrière lui.

– Pfiouu ! J'ai bien cru devoir passer la nuit dehors avec ce débile en train de chouiner toutes les secondes, dit-il tandis qu'il retirait ses chaussures pour venir les balancer dans l'angle de l'entrée.

Tombé à la renverse à cause de cet abruti de blondinet, je protestai aussitôt :

– Ça va pas, non ?! J'ai jamais dit que j'allais vous héberger ! Sortez d'ici tout de suite !

– Mais Kurokocchi ! pleurnicha Kise en resserrant son étreinte infernale, il fait si froid dehors ! Personne ne ferait subir ça à ses amis !

– Qui a dit que j'étais le tiens.

– Allez Tetsu, c'est juste pour une nuit. Promis. Et si tu veux on pourra massacrer Kise dès qu'il sera sobre et qu'il aura repris des couleurs.

– Ça ne change rien au fait qu'on va devoir s'en occuper toute la nuit, grognai-je, vraiment peu enthousiaste à l'idée de baby-sitter ce pleurnichard.

– Donc tu acceptes ?

– Ai-je vraiment le choix ?! Tu débarques chez moi en pleine nuit avec cet idiot totalement bourré et tu me le refourgues comme si j'étais sa mère !

Le rire de Kise fit naître de lourdes vibrations contre mon torse.

– Kurokocchi est ma mère ! Prend soin de moi, maman !

Sous le choc, mes membres se crispèrent à l'entente du terme avec lequel il venait de me désigner, tandis qu'Aomine fit de son mieux pour cacher son violent fou rire, sans résultat.

– BAHAHAHAHA ! T'as entendu ça ?! Maman, qu'il a dit ! MAMAN !

Je me fis rage pour ne pas lui envoyer mon poing dans la figure. D'ailleurs je n'aurais même pas pu le frôler dans ma position actuelle, couché au sol avec un énorme bébé complètement éméché et irresponsable qui ne voulait plus me laisser partir. Finalement, Aomine eut pitié et le récupéra avant que je ne l'assassine. Ma soirée étant officiellement gâchée par les deux acteurs, je fis une croix sur mon temps de sommeil tant désiré et allai aider Aomine à tenir l'autre en place jusqu'à ce qu'il arrête de gesticuler.

Nous avions mis une heure à supporter ses pleurnicheries et ses nausées tout en déversant sa haine contre tous les couples existants sur cette planète. Sa précédente rupture semblait l'avoir plus touché que les autres… Épuisé, je m'affalai sur le sol de mon salon pendant que l'autre idiot de Kise rigolait tout seul, allongé sur le canapé. Aomine s'installa face à moi en soupirant à son tour.

– Je te préviens. La prochaine fois, tu appelles quelqu'un d'autre.

Il sourit à cette remarque.

– Ouais, mais avoue que ça valait le coup de le voir aussi pathétique. J'ai pris des photos, on va bien se marrer demain tu verras !

– Tu es aussi pathétique que lui.

– Quoi ? Je suis juste un ami merveilleux qui se soucie du bien-être de son prochain et-

– Qui profite de la situation pour se foutre ouvertement des autres.

– Qui transforme le malheur d'autrui en moment de fou rires, rectifia le tanné sans masquer son rictus malveillant.

– Où est la différence ?!

Kise était encore en train de ricaner en pleurant à la fois. Ses marmonnements inaudibles attirèrent notre attention le temps de quelques secondes seulement avant de nous désintéresser de lui aussitôt. Au moins, ces deux-là m'avaient permis de me concentrer sur autre chose que ce foutu deal à la con. Sans mentionner Akashi qui hantait encore une infime partie de mon esprit. Je leur devais au moins ça.

Aomine se mit à bâiller comme un fauve. Il était minuit passé, et aucun d'entre nous ne semblait tomber de sommeil, pas même l'autre éméché qui occupait mon canapé.

– Ça faisait longtemps qu'on s'était pas retrouvés tous les trois, lança l'acteur en inspectant les environs comme pour s'assurer que rien n'avait changé.

– Et ça aurait pu continuer ainsi si ce n'était pas pour tes conneries.

– Hahaha !

Je me relevai, détendant mes muscles jusque-là crispés.

– Je suppose que tu comptes pas repartir non plus, devinai-je en réprimant un soupir.

Je savais qu'il était impossible de convaincre Aomine une fois qu'il était fermement décidé. Surtout qu'il se trouvait déjà dans mon appartement, le virer relèverait d'un immense effort de persuasion que je n'avais absolument pas à l'heure actuelle. Le cerveau en bouillie, je ne pouvais qu'espérer qu'ils soient partis dès les premières lueur de l'aube. Chose que je devinais encore une fois impossible.

J'étais réellement doté d'une poisse horrible, croyez-moi.

– Noooope, répondit-il en s'allongeant sur le sol. J'suis trop bien ici.

– Tu veux un truc à boire, maintenant qu'on en est là ?

– À boire ! Ouiiiiii ! s'exclama Kise en essayant vainement de se relever.

– Toi, couché.

Une moue sur le visage, il retomba sur le divan en couinant comme un chiot.

– Tu as des bières ? sourit Daiki sans hésiter.

Sans répondre, je me dirigeai dans la cuisine en direction du frigo. Il devait certainement me rester deux ou trois bouteilles depuis le temps que je n'y avais pas touché. Bingo, il en restait tout juste deux cachée derrière une brique de lait très certainement plus bonne depuis trois semaines. Il faut dire que je passais peu de temps chez moi. Et quand j'avais enfin le luxe d'y séjourner plus de deux jours, mes repas consistaient uniquement à un sandwich poulet crudité du supermarché ou des nouilles instantanées trois rayons plus loin.

Les deux bouteilles à la main, je retournai m'asseoir sur le sol du salon après avoir donné la sienne au bronzé. Il ne perdit pas de temps pour s'enfiler les premières gorgées de sa boisson. Il se pencha un peu plus en arrière, jetant un coup d'œil à l'autre blondinet qui jouait avec ses doigts comme un gosse.

– Espèce d'idiot.

– C'est Aomeni… Aomi...Aeminocchi l'imbécile !

– Prononce au moins mon nom correctement, tu veux.

– Hahaha. Mon copain disait aussi qu'Aomenicchi était un idiot.

– Quoi ?!

– C'est pas bien compliqué à remarquer si tu veux mon avis, rajoutai-je en dissimulant ma minuscule satisfaction à voir l'expression de Daiki.

Il se renfrogna, et cette fois je ne pus retenir un faible rictus parcourir mes lèvres. L'attention de Kise se tourna vers moi. Autrefois sur le dos, il roula sur lui-même de sorte à ce que son ventre s'aligne avec canapé.

– Kurokocchi est plus mignon quand il ne boude pas.

Je haussai un sourcil :

– Je ne boude pas.

– Tu rigoles ? renchérit Aomine. Les seules fois où t'as pas l'air de vouloir assassiner ton entourage c'est quand tu manges et quand tu dors.

– Avec des couillons qui ne cessent de me taper sur le système à longueur de journée, il est difficile de ne pas être détendu.

– Oh allez, on forme une sacré équipe tous les six, nan ?

– C'est clair ! s'exclama Kise en se redressant. On est pas la Génération des… des Miracles pour rien. On va tout déchirer !

– Héhé, on déchire déjà abruti. On ne parle plus que de nous depuis l'an dernier !

Je les regardai parler et s'extasier sur leur succès comme si c'était quelque chose de tout à fait naturel. Je veux dire, pour des cons pareils je devais avouer qu'ils savaient bien tenir un rôle. Et en les regardant bien un à un, on ne pouvait pas se tromper : ils avaient la prestance et le physique pour se faire remarquer à des kilomètres. Cela valait bien sûr pour le reste de notre groupe. Murasakibara de par sa taille anormalement grande et son caractère d'enfant gâté, Midorima avec ses manies ultra perfectionnistes et sa dévotion pour tout ce qui touchait au spiritisme et au karma qui attirait de nos jours pas mal de jeunes naïves, et enfin Akashi parce que… c'était Akashi, quoi.

Celui qui ne tombait pas sous le charme de ce bâtard était soit aveugle, soit stupide. Pour ma part, j'aurais bien souhaité faire partie de la première catégorie.

Kise était beaucoup trop joyeux et enfantin pour déplaire, et Aomine était à l'image même de la bête sauvage fière et indomptable. Si vous saviez tous les commentaires indécents de ses admiratrices que j'ai lu sur un site…

Et moi ? … Pour être tout à fait honnête, je n'avais aucune des qualités des autres membres de la Génération des Miracles pour commencer. Mon seul atout était mon visage, semblait-il, et l'image angélique qui s'en découlait selon les photographes et ma mère elle-même. Je n'avais pas de corps de rêve, pas de passé mystérieux, pas de ragots à raconter sur ma vie ou quoi que ce soit. J'étais là, parmi les figures les plus célèbres du show-business pendant que ma popularité augmentait uniquement grâce à eux.

Pas étonnant que Shirogane s'était intéressé à mon cas.

– Attendez, je ne vous parle même pas de ma liste de conquêtes qui s'est décuplée en un temps record.

– Chanceux !

– Et elle pourrait se rallonger si une certaine personne voulait bien se prêter au jeu…

J'ignorai complètement son regard de prédateur.

– Pas touche, Ahominecchi ! Kurokocchi est à moi.

– Et qu'est-ce qui te permet de croire une chose pareille ?

– Je le connais depuis bien plus longtemps que toi, rétorqua Kise sans masquer son expression débordante de fierté.

– Ça ne compte pas.

– Bien sûr que si !

Et voilà, c'était reparti. Est-ce qu'ils pouvaient au moins cesser de se comporter comme si je n'étais pas là ? J'avais mon mot à dire, moi aussi.

– Je l'ai dragué bien avant toi.

– J'ai été le premier à le désirer ! s'indigna Ryōta.

– De quoi tu te plains ?! T'as déjà plein de gars qui sont prêts à te plaquer à la seconde même où ils t'accepteront !

– HÉ ! C'ÉTAIT MÉCHANT ÇA !

– Les gars, grondai-je en sentant venir un horrible mal de crâne.

Rien à faire, ils étaient tous les deux pris dans leur chamaillerie puérile, avec moi en guise de trophée à partager. Pour changer, tiens. J'essayai d'ignorer leur énième dispute, finissant les dernières gorgées de bière qu'il me restait. L'expression de Daiki se fit plus renfrognée encore. Il posa ses yeux menaçants dans les prunelles déterminées de Kise.

– Écoutez vous deux. Vous commencez sérieusement à me saouler avec votre compétition à la con qui m'embarrasse plus qu'autre chose. Allez trouver quelqu'un d'autre à emmerder si vous-

Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase, comme je me retrouvai subitement plaqué en arrière jusqu'à cogner ma tête sur le col. Il m'a fallu plusieurs secondes pour me rendre compte que j'étais sur le dos, Aomine se tenant juste au-dessus de moi. Ses yeux brillaient de malice, et je le vis esquisser un rictus des plus inquiétants que j'ai vu jusqu'à aujourd'hui.

– Tu peux me dire ce qu'il te prend ?! m'écriai-je dans ma stupeur.

– Ahominecchi ! s'énerva Ryōta en essayant de se relever du fauteuil, en vain.

– Désolé Tetsu.

– Quoi ?!

Et sans crier gare, son visage se retrouva enfoui dans le creux de mon cou tandis qu'il tenait ma tête afin de m'empêcher de résister. Je sus aussitôt ce qu'il cherchai à faire dès lors que la chaleur de sa langue mélangée aux pointes de ses dents allait et venait sur la zone de ma peau laiteuse que je devinai de plus en plus rougie.

– AOMINE ! hurlai-je, fou de rage sans rien pouvoir faire pour le virer de sa position.

Kise était également en train de lâcher bon nombre d'injures incohérente contre Daiki tout en s'écroulant sur le tapis à force de gesticuler. Mes bras faisaient de leur mieux pour le dégager, mais impossible de le faire bouger d'un cheveu. Ce mastodonte pesait deux fois mon poids, et pour être honnête, ma force équivalait presque celle d'un moustique comparé à la sienne.

Je serrai les dents, rouge de colère.

– Aomine Daiki ! insistai-je dans l'espoir de lui faire susciter une réaction. Je ne plaisante pas ! Arrête ça tout de suite ou-

Il s'était redressé juste avant que je ne réussisse à le frapper une fois mon bras enfin libéré. Il m'observa de toute sa hauteur, s'essuyant le rebord de la lèvres d'un revers de pouce tout en souriant comme s'il était en train d'admirer son œuvre, probablement violacée à l'heure qu'il est. Alors là.

Qu'il fasse ses prières. Il allait mourir.

Je m'étais relevé d'un seul coup en manquant d'envoyer mon front contre son rictus irritant. Et à l'instant même où je comptais lui faire goûter la saveur de mon poing, l'ombre de Kise qui était finalement parvenu à se tenir sur ses pieds nous surplomba une seconde juste avant de nous écraser de tout son poids.

– AHOMINEEEE ! COMMENT OSES-TU !?

Son poids tout entier était venu m'écrabouiller sans pouvoir me laisser respirer. Dans son état, il n'avait pas l'air de s'apercevoir qu'il était en train de m'étouffer pendant qu'il me défendait des « griffes » de Daiki. Les deux étaient en train de se battre sur moi et tout ce que je pouvais faire était de donner des coups dans les côtes de Kise dans le but de le dégager.

– Bahahaha ! Maintenant il est à tout le monde !

– Enfoiré !

Il ne fit pas attention à l'élan de son coude venu tout droit cogner contre ma tempe, et ce fut à ce moment que mon corps décida qu'il était temps d'arrêter. Fatigué, extrêmement furieux et à la fois lassé par tout ce remue-ménage que je n'étais même pas capable de contrôler, mon cerveau s'éteignit une bonne fois pour toute.

Dans la seconde d'après, l'inconscience prit le dessus et l'obscurité envahi mon champ de vision.

.

.

Le bruit d'un moteur incessant fut ce qui me réveilla le matin suivant. J'ouvris les paupières sur un rayon lumineux venu se faufiler à travers la fenêtre. Il a fallu que je sente la douleur dans mon dos pour que je me rende compte que j'étais encore par terre. Le grognement monstrueux que j'entendais depuis le début s'éleva juste à côté de moi, et j'aperçus Aomine, affalé sur le tapis avec l'un de ses pieds posé en travers sur mon estomac. Je le virai aussitôt.

– Uuurgh..

Ma tempe me lança une vive douleur lorsque j'étais venu m'asseoir. C'est alors que tous les souvenirs de la veille me revinrent en pleine figure comme un coup de poing. L'arrivée de ces deux boulets actuellement étalés sur le sol de mon appartement, un Kise intenable, lui et Daiki en train de se crier dessus pour la centième fois, l'assaut de l'autre crétin et pour finir, le coup de grâce de Ryōta.

… C'est décidé. J'allais les finir une bonne fois pour toute, ici et maintenant.

Cependant, mon élan meurtrier fut interrompu par les nombreuses courbatures qui suivirent le moindre de mes mouvements. J'avais l'impression d'avoir fait une chute de dix étages. Je ne pensais pas que dormir à même le sol était une expérience aussi douloureuse…

C'est en tournant machinalement la tête vers l'horloge du salon que je me rendis compte qu'il était déjà midi passé. Je m'arrêtai net. Quelque chose s'enclencha dans mon esprit, faisant tourner les quelques rouages encore en état de marche. Outre le fait que je venais de battre mon record de sommeil, un autre détail suivit celui-ci en remontant droit au cerveau : on était samedi. Nous étions censés se retrouver à l'agence à une heure pétante.

...

– Et merde ! m'écriai-je en me précipitant en direction du salon pour donner l'alerte aux deux ours en hibernation encore affalés dans la pièce principale de mon appartement.

Nous franchîmes les portes de Teiko's Entertainment Agency dans la plus grande précipitation. À peine sortis de l'ascenseur, nos pas nous amenèrent rapidement vers la petite salle habituelle où nous attendaient Midorima, Murasakibara et Akashi, ce dernier placé debout à côté de la vitre. Son attention se porta sur nous dès que nous étions apparus dans le cadre de l'entrée. Ses yeux me scannèrent tout d'abord dans mon entier, pour ensuite observer les deux énergumènes moins essoufflés que moi dans mon dos. Je ne loupai pas le claquement de langue de Midorima qui nous jugea d'un coup d'œil. « En retard ! » pouvait se lire sur les nombreux plis de son front.

Notre arrivée groupée ne semblait pas passer inaperçu pour le reste de nos collègues… excepté peut-être pour Murasakibara trop occupé à somnoler à moitié sur le fauteuil.

– O-Où est Aida ? demandai-je en reprenant le plus souffle possible.

– Shirogane l'a convoquée. Il semblerait qu'il y ait eu un changement de dernière minute pour le planning de demain.

– Pfiouuu ! lâcha Aomine en bâillant comme un fauve. On a échappé au pire.

– Détrompez-vous.

Le ton sérieux de Midorima attira l'attention du bronzé.

– Vous avez dix minutes de retard. Imaginez les complications que nous aurions eu si nous avions dû vous attendre pour partir sur le plateau de tournage ?

– Sheeesh ! Tu peux cesser d'être dans la négativité un peu ? On a eu de la chance, c'est tout.

– … En effet. Il paraîtrait que les Vierges, Gémeaux et Verseaux sont entourés de bonnes ondes pour aujourd'hui. Oha Asa a révélé que-

– C'est bon, Midorima. On a compris !

Daiki se dirigea vers le minibar, histoire de s'hydrater le gosier probablement sec avec toute cette précipitation de ce matin. D'ailleurs si je ne les avais pas réveillés à grands coups de pieds dans les côtes, ils seraient encore en train de roupiller par terre à l'heure qu'il est. Je suis sûr que le dos de Kise se souvenait encore de mon assaut brutal i peine une heure.

– Qu'est-ce que vous faisiez ensemble ? demanda enfin Akashi pour qui notre arrivée simultanée n'était pas passée inaperçue.

– On…

Je jetai un coup d'œil vers Kise pour lui faire signe de se taire. Il comprit tout de suite. Pas question de révéler à Akashi le fiasco de la veille, avec un Kise bourré et un Aomine impulsif venus squatter mon appart sans prévenir. Il risquerait de les assassiner sur place, et je sentais venir l'interrogatoire forcé qui m'aurait obligé à révéler tous les événements malencontreux de la nuit dernière.

À commencer par un Kise penché au-dessus de la cuvette pendant une vingtaine de minutes, avec une folle envie de sauter par la fenêtre pour « attraper ses putains d'étoiles » avant de chialer comme un bébé en insultant son ex de tous les noms.

– On s'est croisés devant l'agence par hasard. Rien de plus.

Ses yeux se plissèrent un peu plus, montrant explicitement qu'il ne gobait pas le moindre de mes mots. Peu importe, je n'avais absolument pas à me justifier.

– C-C'est vrai ! renchérit le blond, légèrement paniqué. Une étrange coïncidence, pas vrai ? Hahaha !

– …

Au moment où Akashi allait ouvrir la bouche, des pas précipités se rapprochèrent jusqu'à notre salle, et une lycéenne à l'uniforme bleu marine apparut dans le cadre de l'entrée dépourvue de porte, le souffle aussi court que ses cheveux noisettes. Elle nous toisa un par un, y compris Murasakibara qui venait tout juste de sortir de sa demi-sieste. Son étirement manqua de me heurter le crâne.

– Les gars, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer.

Toute notre attention se posa sur elle.

– Le nouveau groupe en vogue que devait accueillir TV-STARSHOW demain a annulé leur venue à la dernière minute. Ce qui les a mit en panique car ils espéraient battre les records d'audience grâce à eux.

Après un instant de suspens qu'elle prit un grand plaisir à faire durer, elle sourit, crachant enfin le morceau :

– C'est pour cette raison que vous avez été désignés pour les remplacer et participer à l'émission pour faire encore plus parler de vous !

– Eeeeh ?!

Les exclamations furent au rendez-vous pour Kise et Aomine, suivies d'un « hmpf » de Midorima en train d'évaluer la situation et les multiples tâches à préparer prochainement, un « C'est quoi TV-Starshow ? » de Murasakibara qui débarquait seulement maintenant, ainsi qu'un silence d'Akashi en pleine réflexion.

Moi, j'étais sur le cul. Jamais encore on avait été conviés à une diffusion aussi énorme que celle-ci. Je veux dire, évidemment, on a fait pas mal de plateaux télé depuis la formation de la Génération des Miracles avec toutes sortes d'interviews innombrables qui n'ont pas cessé d'envahir notre planning déjà bien chargé, mais on parlait de TV-STARSHOW, là. La même émission où des invités de marque étaient conviés tous les dimanches, où le présentateur creusait dans la vie privée de chacun de ses invités pour chercher l'infime petite révélation qui pouvait s'avérer croustillante.

La moitié du pays sera devant leur poste en train de nous regarder nous ridiculiser ! Le moindre faux pas de notre part, et on pouvait dire adieu à notre carrière en un claquement de doigt. Est-ce que Shirogane était vraiment certain de vouloir nous envoyer dans un truc aussi conséquent ?

– Ah, une dernière chose, se remémora Aida en se tournant vers moi. Kuroko, le président m'a transmis un message pour toi.

Je fronçai les sourcils.

– Il espère que tu parviendras à surprendre l'audience comme convenu demain soir.

Mon corps se tendit dès que le message passa au travers de mes neurones pour venir atteindre ma cervelle qui reçut comme un coup de jus face à cette information. Shirogane attendait quelque chose de moi. Demain. Devant des millions de téléspectateurs. Un coup d'œil à Akashi me fit comprendre qu'il avait également capté le message.

– Allez, ne traînons pas ! s'écria Aida en sautillant presque. L'équipe nous attend déjà là-bas !

C'est presque avec réticence que je suivis le reste du groupe se diriger vers le Van à l'extérieur. J'étais de la viande froide. Shirogane allait me faire cuir sur une plaque en argent et m'avaler en une bouchée avant de régurgiter mes os dans une poubelle. Je le sais. Je l'ai assez côtoyé pour savoir que contrarier le président revenait à signer son arrêt de mort.

– Kuroko.

La voix d'Akashi dans mon dos arrêta le cours de mes pensées. Je me retournai.

– As-tu réfléchi à ma proposition ?

Je jetai un coup d'œil vers les autres déjà en train de franchir les portes de l'agence. Je continuai mon avancée, Seijūrō sur mes talons.

– Laisse-moi avec ça. J'ai pas vraiment eu le temps d'y penser et…

– Oui, j'imagine. Pas facile de réfléchir avec ces deux imbéciles qui te tournent autour je suppose. Étonnant que tu ne leur ai pas demandé de t'aider à ce sujet.

Sa remarque me fit tiquer :

Qu'est-ce que Kise et Aomine viennent faire là-dedans ?

– Tu étais avec eux la nuit dernière, non ?

Je n'étais même pas surpris de sa perspicacité. On parlait d'Akashi après tout. Mais personne a dit que j'allais forcément entrer dans son jeu. Je lui tournai le dos dans l'espoir de continuer à l'ignorer.

– Non.

Il soupira. J'allais passer l'entrée du bâtiment lorsqu'il tira mon col en arrière, m'étranglant à moitié. Le contact soudain de son doigt contre ma peau me fit tressaillir.

– Et ça ? C'est arrivé tout seul ? dit-il en insistant sur la zone de mon cou, me faisant grimacer.

Bon sang. J'avais complètement oublié cette marque que m'avait laissé cet enfoiré de Daiki dans le but de narguer son rival. Je me dégageai aussitôt, couvrant le suçon de ma main en m'assurant que personne d'autre n'ait remarqué. Je réarrangeai mon col de façon à le dissimuler. Aomine… J'allais le massacrer.

– C'est rien. Un accident.

– C'est bizarre, j'en crois pas un mot.

– Et c'est censé être mon problème ?

Agacé, je passai enfin la porte de l'agence et rejoignis les autres déjà en voiture. Des journalistes se tenaient à quelques pas de nous, derrière les hommes de sécurité qui les empêchaient d'approcher plus. Ils étaient là, prêts à nous attaquer, armés de leurs flashs et leurs questions persistantes dont ils ne se lassaient jamais. Aida nous pressa le pas, debout à côté de la portière coulissante.

– Décide-toi vite, Kuroko, lâcha-t-il en me dépassant. Avant que je ne perde patience.

Je le vis disparaître à l'intérieur du van, me laissant planté là comme une plante enracinée dans le béton. Je n'étais pas sûr de ce que ses mots voulaient signifier et à bien y réfléchir, je préférerais rester dans l'ignorance je crois. La seule chose que je pouvais faire à l'heure actuelle, c'était de prier pour que demain puisse disparaître de la surface de la planète dans l'espoir d'échapper au triste sort que me réservait ma poisse inégalable.

Bien entendu, ce n'est pas du tout ce qui est arrivé, à mon plus grand malheur. Ce qui s'est produit en revanche, dépassait de loin ce que j'avais imaginé être le pire.

Si seulement j'avais su ce qui m'attendait ce jour-là…

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