Coucou mes loulous, j'espère que tout va bien pour vous. Je vous retrouve enfin après plus de 3 mois d'absence pour poster une nouvelle trad, qui cette fois ci est une longue trad puisqu'elle fait 28 chapitres. Pfiouh c'est long… et j'espère vraiment qu'elle vous plaira autant qu'elle m'a plut.
Avant de faire les présentations, je tenais à m'excuser pour le retard de publication. Ceux qui ont lu mon message d'il y a trois mois sur mon profil savaient que je recommencerais à traduire le 4 septembre, or on est le 11. J'ai une explication à cela… la batterie ET le cordon d'alimentation de mon (vieil) ordi, m'ont lâché pratiquement en même temps mi-août. Donc impossible de recharger. Et comme je suis une traductrice en carton, je n'ai pas sauvegardé mes chapitres déjà traduits sur clé USB. Donc impossible pour moi de poster un chapitre si je ne l'ai pas (et j'avais pas trop envie de le retraduire…hum). Heureusement, une commande Amazon plus tard et me voilà sauvée pour vous poster le début de la trad.
Sachez que cette histoire m'a pas mal chagrinée étant donné que je n'avais aucuns moyens de vous prévenir convenablement. J'ai donc mis en place un petit sondage sur mon profil pour savoir si je devrais peut-être ouvrir une page facebook dédiée à mes trads. Je sais que certains auteurs l'ont fait. Je vous invite donc à aller sur mon profil (tout en haut de la page, cliquez sur 'Vote Now'). S'il vous plait.
Trêve de bavardages, je vous présente cette longue fic.
C'est un Univers Alternatif… mais il y a des similitudes avec la série (gros mystères… MWAH AH)
Pairing : Sterek, Boy/Erica et Scott/Allison
Disclaimer : TW est à Jeff Davis et cette histoire est à Dr_Girlfirend qui m'a donné son autorisation pour la traduire.
Bonne lecture à vous tous !
Le gamin l'observait encore et Derek en avait juste assez.
Ce n'est pas comme si Derek ne savait pas à quoi il ressemblait. Les loups garous étaient matures tôt et Derek avait développé des muscles et une barbe avant ses pairs.
La première fois qu'il fût conscient de son sex appeal, ce fût sous le regard timide de Paige. Ce fût confirmé quand Kate l'avait fait taire d'un baiser et d'une voix sexy, avait ronronné 'Personne ne te veut pour ta conversation, chéri' alors que ses doigts suivaient avidement les muscles de son abdomen. Crétin qu'il était, il s'était sentit flatté à ce moment là.
Perdre sa famille l'avait juste rendu plus discipliné, plus déterminé à être plus fort et plus rapide que les personnes qui pourraient le chasser. S'entrainer seul jusqu'à l'épuisement physique était à la fois sa punition et son salut.
Résultat, ses épaules s'étaient élargies, ses biceps s'étaient gonflés, ses cuisses s'étaient épaissies avec une fine musculature. Et les regards des étrangers s'attardaient plus longtemps, l'odeur écœurante de leur intérêt avide, une emprise qui l'entourait, peu importe où il allait en ville.
Ici, en revanche, dans la sécurité de son propre appartement, il ne devrait pas tolérer tout ça. Il ne dirait pas qu'il avait complètement relâché sa garde mais au moins, dans son propre appartement, il pouvait enfin faire taire le chaos, le bruit et la luxure collante de la ville. C'était son sanctuaire, qui avait seulement son odeur et, ici, ces derniers jours, il était aussi proche que possible de la paix qu'il pouvait ressentir. (1)
Jusqu'à que ce satané gamin n'emménage dans le bâtiment de l'autre côté de la ruelle.
New York City était assez oppressante à elle toute seule.
Ca avait été le choix de Laura de venir ici, avec son fervent espoir que si quelqu'un cherchait à les traquer, ils les perdraient dans la masse grouillante de la ville. Derek l'avait machinalement suivi, les secrets et les remords lui brûlant la poitrine, tel de l'acide. Il avait perdu tous les droits de son propre opinion le jour où il avait trahit toute sa famille.
Puis, Laura mourût et Derek était resté en retrait dans la ville qu'il avait méprisé. La plupart du temps, il ne savait même pas pourquoi. Peut-être qu'il essayait toujours d'être un bon bêta pour Laura même après que ses yeux soient devenus rouge alpha avec sa mort. Peut-être qu'il était réticent à rompre cette dernière connexion ténue envers elle. Ou peut-être qu'il était juste en train de faire du surplace, avec aucun meilleur endroit pour aller. Prétendant d'être un être humain qui avançait parce que c'était tout ce que Laura avait toujours voulu pour lui.
Donc, il avait son appartement, petit et épars mais propre. Il n'y avait pas de vue, bien sûr, le bâtiment de l'autre côté de la ruelle était tellement proche que leur escaliers de secours (2) se touchaient pratiquement. Mais le bâtiment était un tas de ferraille, la moitié des fenêtres étaient condamnées avec des planches et l'appartement en face de celui de Derek était vide depuis qu'il avait emménagé… jusqu'à plus tôt dans la semaine.
Ce fût quand le gamin emménagea que la baie vitrée qui allait jusqu'au plafond du loft industriel de Derek, s'était transformée en malédiction. Autrefois cela semblait créer une illusion d'espace et de lumière, autorisant Derek à prétendre qu'il n'était pas vraiment oppressé dans la petite superficie de son appartement actuel. Cette illusion était la seule chose qui faisait que cet espace exigu était tolérable et ce pourquoi il abhorrait l'idée d'avoir des rideaux. La lumière de la ville ne le dérangeait pas et à travers ses paupières fermées, il pouvait même prétendre que c'était le soleil qui filtrait à travers les feuilles de la forêt.
Le gamin avait sûrement emménagé pendant que Derek était au boulot. Derek ne l'avait même pas remarqué au début, tellement in était accoutumé à sa routine. Il avait balancé son portefeuille et ses clés sur la table près de la porte, avait enlevé ses chaussures et les avait poussé sous cette table. Son lit était situé au milieu du loft et il avait enlevé son costume, le jetant sur la couette pour qu'il soit pendu plus tard, tenant beaucoup à laver son corps de la chaleur et de l'odeur de la ville. Il enlevait déjà son tee shirt quand il remarqua le soupçon de mouvement dans l'appartement de l'autre côté de la ruelle.
Voici où le gamin était, son appartement complètement noir, juste debout à sa fenêtre et fixant directement Derek. On dirait qu'il n'était pas passé devant la fenêtre ou qu'il n'avait pas non plus été distrait. Non, le gamin semblait installé pour un long moment, son avant bras posé contre le rebord de la fenêtre, son regard fixé en avant, directement dans l'appartement de Derek.
Derek lui tourna le dos, surpris et perturbé et puis, il se sentit encore plus exposé, sachant que le gamin pouvait probablement voir le triskèle tatoué entre ses omoplates aussi clairement que le jour. Il sentit presque ces yeux qui passaient lentement sur lui depuis l'appartement sombre de l'autre côté de la ruelle et il ne fût pas capable de réprimer son frisson. Il se jeta sur l'interrupteur, essayant plus durement qu'il n'en avait eu besoin depuis longtemps d'éviter que ses yeux ne s'illuminent de rouge dans la soudaine pénombre, que ses griffes ne s'allongent à l'invasion de son espace anciennement privé.
Il s'enfuit jusqu'à la salle de bain, la seule pièce fermée de son appartement et il laissa la douche ruisseler sur lui, l'eau particulièrement chaude. Il essaya de ne pas regarder de l'autre côté de la ruelle quand il sortit, mais il ne pût s'en empêcher.
Le gamin était toujours là, une longue et une maigre silhouette dans la fenêtre avec une touffe de cheveux par dessus. Derek avait regardé du coin de l'œil tandis qu'il se rhabillait dans son jogging et son tee shirt tout en tenant maladroitement sa serviette pour la pudeur.
Il attendait un peu de gêne ou du moins un tout petit peu de reconnaissance de la part du gamin mais celui-ci semblait impénitent (3). Les lampadaires de la rue se reflétaient sur ses yeux écarquillés et étonnement fixés sur Derek.
Finalement, Derek sauta le diner et battit en retraite sous sa couette, bougeant sans relâche pendant toute la nuit, n'ayant pas l'habitude de dormir dans des vêtements, se sentant vulnérable et nerveux en repensant à ce regard.
Le gamin n'était pas là le lendemain matin et Derek avait poussé un gros soupir de soulagement. La façon qu'avait le gamin de le fixer avait été déplacée comme pas possible mais peut-être qu'il n'avait pas réalisé que Derek pouvait le voir à travers le reflet de sa propre fenêtre. Et Derek supposa que le certain degré de curiosité que le gamin avait pour son nouveau voisin était admissible. Heureusement, cette curiosité avait été satisfaite. Derek avait essayé d'oublier ça, se concentrant sur son travail.
Cette nuit quand il retourna chez lui, à peine alluma-t-il ses lumières, que le gamin était ici, à la fenêtre, le fixant de nouveau. Derek n'avait pas travaillé aussi tard et même avec la faible lumière de la soirée qui filtrait entre les deux bâtiments, il pouvait voir le gamin plus clairement.
Il ne semblait pas aussi jeune que ce que Derek s'était dit en premier lieu… toujours dégingandé et mince mais avec des épaules étonnement larges, son biceps étirait la manche de son tee shirt, là où son bras était posé sur le rebord de la fenêtre. Il y avait une dispersion de grains de beauté sur la peau pâle de sa joue et sa bouche était rose et relâchée, les lèvres légèrement entrouvertes, de façon presque obscènes. Pourtant le plus désarmant, c'était ses yeux, écarquillés et entourés de cils sombres, les iris éclairées d'une couleur ambre presque dorée avec les quelques rayons errants de soleil couchant qui s'aventuraient entre les bâtiments alors qu'il fixait presque sans ciller à l'intérieur de l'appartement de Derek.
« Putain » maudit Derek. Il l'avait regardé pendant quelques minutes, les yeux plissé mais le gamin n'avait pas du tout semblé intimidé. Il avait même un peu sourit, le coin de sa bouche se relavant comme s'il jouissait de l'inconfort de Derek. Connard.
Derek essaya de l'ignorer, de continuer sa routine de d'habitude autant que possible mais sa peau frissonnait de gêne, ses nerfs vibraient.
Et puis cela arriva encore le soir suivant, puis le suivant. Vendredi soir, Derek était absolument déterminé à faire quelque chose. Peu importe quel était le problème de ce voyou de gamin, Derek ne voulait plus se sentir menacé dans son propre espace.
Ce soir là, il rentra à la maison, transpirant et avec la chaleur de l'été qui le démangeait. Il jeta ses clés sur la table avec une telle force qu'elles éraflèrent le bois. Il se dirigea directement vers la fenêtre, la mâchoire et les poings serrés. Le gamin était déjà là, le fixant alors que Derek lui retournait un regard de colère.
« Hey ! » Les fenêtres de Derek étaient épaisses et ne s'ouvraient pas mais la fenêtre devant laquelle le gamin était appuyée était une structure métallique ancienne, avec une manivelle et Derek pouvait voir qu'elle était ouverte de quelques centimètres. « Hey toi ! » gronda Derek en cognant son poing contre l'encadrement de sa propre fenêtre, faisant trembler de façon alarmante celle-ci qui allait jusqu'au plafond.
Le gamin ne tressauta même pas, son petit sourire resta inébranlable. Derek écouta mais il ne pouvait pas entendre les battements de son cœur à travers le verre et la cacophonie des bruits des rues pour savoir s'il était ne serait-ce qu'un peu alarmé. Il ne le montrait certainement pas.
« Ca suffit » dit brusquement Derek.
Il s'empara de ses clés, piétina dans les escaliers de son bâtiment et traversa la rue en furie avant même d'y réfléchir à deux fois. La serrure de la porte principale du bâtiment était déjà cassée confortant Derek dans l'idée de quel genre de dépotoir décrépit ce bâtiment était.
La fureur de Derek le porta jusqu'à une pièce aux boites aux lettres avec des publicités éparpillées sur le sol, à travers un hall d'entré qui sentait le moisi et jusqu'en haut des escaliers miteux. La chaleur déjà insupportable augmentait avec chaque étage qu'il grimpait, ravitaillant son humeur montante. Au quatrième étage, il déboula sur le palier, le couloir étroit, la lumière fluorescente au dessus de lui clignotait et grésillait. Il se dirigea directement vers la porte de l'appartement qui faisait face au sien.
« Hey » Il frappa vivement à la porte « Hey ! »
Il entendit des pas approcher, vit le judas s'assombrir alors que le gamin arrivait juste devant la porte en métal éraflée. Au moins, il semblait alarmé maintenant, ses battements cardiaques étant déjà rapides et s'accélérant à mesure qu'il restait ici.
« Ouais ? » dit finalement le gamin d'une voix semblant incertaine « Qui c'est ? »
« Putain quoi ? » marmonna Derek pour lui-même. A quel satané jeu, ce connard jouait ? « Tu sais qui je suis » cracha-t-il fortement « Ton voisin »
« Vous êtes mon voisin ? » La voix du gamin semblait plus confiante maintenant « Veuillez m'excuser si nous avons été présenté… je ne suis pas exactement doué avec les visages »
Derek pouvait entendre le sourire dans sa voix maintenant et ce fût la goutte qui fit déborder le vase. Quel genre de plaisanterie était-ce ? Quatre jours entiers à regarder Derek de façon glauque et voilà que maintenant, le gamin prétendait ne pas reconnaître son visage ?
La rage s'enflamma tellement en Derek qu'il pouvait sentir sa vision s'embrumer de rouge, ses griffes s'allongeant involontairement. C'était simple de glisser l'une de ces griffes entre la porte en métal branlante et le montant de la porte, glissant à travers les verrous à boutons que le gamin avait sans doute placé, se croyant en sécurité.
Derek poussa la porte, envoyant le gamin valdinguer contre le plat de ses fesses. Derek entra dans l'appartement, un grognement grave s'échappa de sa poitrine, appréciant la peur sur le visage du gamin alors que la porte se refermait derrière lui avec un solide bruit.
Le gamin s'éloigna plus loin jusqu'à que son dos ne soit contre le mur. Il grimpa sur ses pieds alors que ses bras s'agitaient sauvagement, en levant un pour apparemment attraper une sorte d'arme. Il attrapa une lampe à pied, la tournant dans ses mains jusqu'à qu'il la tienne dans ses mains comme une batte de baseball, se cognant lui-même la tête avec l'abat jour.
« Ecoute, si vous voulez de l'argent, j'en ais pas beaucoup mais vous pouvez pas juste le prendre ok ? » babillait le gamin.
« J'veux pas de ton putain d'argent » cracha Derek en s'approchant « Ce que je veux c'est que tu… » La voix de Derek se stoppa brusquement, ses sens le picotèrent tardivement avec la conscience que quelque chose n'allait pas. Même s'il s'était approché, les yeux du gamin étaient toujours fixés sur l'embrasure de la porte, au dessus de l'épaule de Derek.
Derek tourna la tête, regardant la porte fermée puis retourna son regard vers le gamin.
« Qu'est-ce que vous voulez ? » disait le gamin tout en resserrant sa poigne sur la lampe « Je vous jure que si vous posez la main sur moi… mon père… il est shérif, et il vous trouvera et vous tuera… » Sa voix s'érailla légèrement au mot 'père' et Derek se retrouva à baisser ses bras contre lui. Il avança encore d'un pas silencieux à sa gauche, observant attentivement les yeux ambre. Ils ne vacillèrent même pas dans sa direction.
« Tu… » Derek observa le gamin sursauter et agiter les bras avant d'ajuster sa position pour faire face à celle de Derek. Ses yeux glissèrent un peu au dessus de Derek et puis le fixèrent encore, tout près de la position de Derek mais pas exactement au bon endroit.
« Je vous préviens, partez maintenant ou alors je commence à balancer » dit le gamin en le défiant « Dernière chance »
« Tu es aveugle » dit impassiblement Derek, la colère s'éloignant soudainement de lui. Il se sentait presque dans les vapes. Sa vision s'éclaira, ses griffes se rétractèrent pour redevenir des ongles émoussés.
« Merci pour le mémo, génie » dit le gamin, acide « J'peux encore me défendre alors n'avancez pas d'un putain de pas »
« Putain je… je suis désolé » bégaya Derek.
« Quoi ?! » Les sourcils du gamin se froncèrent « J'veux dire… quoi ?! Vous êtes désolé ?! » Ses lèvres se plissèrent dans une ligne sévère « Quoi ? Est-ce que c'est une sorte de film de Hallmark (4) où vous découvrez l'erreur de vos façons d'être parce vous ne voulez pas voler une personne aveugle ? C'est vraiment condescendant, mec. Je dois vous faire savoir que… »
« Juste, attends » interrompit Derek de ce qui était apparemment le début d'une dispute convaincante sur pourquoi il devrait voler le gamin après tout, sentant que sa tête commençait à tourner « C'est… c'est un malentendu. Je… je ne suis pas en train de te voler. Tu es… tu es en sécurité d'accord ? Je recule de trois pas. Juste… laisse moi t'expliquer. »
Derek recula de trois pas, en comptant chacun d'entre eux, laissant le sol grincer bruyamment sous ses pieds « Je suis à la porte. Je partirais à la seconde où tu le voudras. Juste… laisse moi t'expliquer »
« M'expliquer pourquoi vous vous introduisez dans mon appartement ? Ouais allez-y mec, je ne peux pas attendre d'entendre l'histoire épique » La voix du gamin dégoulinait de sarcasme et mon Dieu, Derek avait mérité chaque once de tout cela.
Derek n'était pas doué avec les mots lors d'une bonne journée et dans une situation comme celle-ci, il était au-delà du sans espoir. Il observa le gamin, bouche bée, et n'avait pas le plus petit indice de par où commencer.
« Et bien ? » dit le gamin. Derek le fixa d'un air ébahit un petit peu plus longtemps. Le gamin baissa un petit peu la lampe. « Putain, est-ce qu'il est parti ? » marmonna-t-il pour lui-même.
Derek pensa avec envie à quel point cela pourrait être facile de se glisser par la porte et de disparaître mais il ne pouvait pas faire ça. Ce gamin serait terrifié à jamais, ne se sentirait plus jamais en sécurité dans cet appartement et Derek ne savait que trop bien ce que c'était.
« Je suis toujours là » signala obligeamment Derek.
« Gah ! » Le gamin sursauta et battit de nouveau des bras et cette fois, l'abat jour de la lampe le frappa au visage.
Derek pouvait sentir ses propres yeux s'écarquiller « Ce n'était pas moi » s'empressa-t-il d'expliquer « Ce… c'était l'abat jour de la lampe »
« Je savais que c'était ce satané abat jour, connard ! » cracha le gamin en sa direction, des larmes de colère sortaient de ses yeux alors qu'il arrachait l'abat jour de la lampe et qu'il le jeta au sol. Il n'y avait pas encore d'ampoule dans la lampe et Derek réalisa tardivement pourquoi le gamin restait toujours là dans le noir « Je suis pas… bordel, qu'est-ce qui va pas chez vous ?! » Ses lèvres commençaient à se gonfler au coin et entre les larmes de ses yeux écarquillés, son nez retroussé et ses lèvres boudeuses, il commençait à ressembler à un enfant qui faisait une crise.
« Je sais pas ce qui va pas chez moi » se retrouva à dire Derek d'un air découragé. « Je suis juste vraiment, vraiment désolé. Tu peux poser la lampe. Je promets de ne pas te faire de mal. Je réparerais ta porte. Je suis vraiment ton voisin »
« Vous êtes vraiment mon voisin ? » répondit le gamin incrédule, jetant apparemment son dévolu sur la partie la moins rassurante de cette conversation « Mon Dieu, mon père m'a dit que j'allais me faire assassiner durant le premier mois de ma vie ici et je lui ais dit qu'il était surprotecteur. Maintenant j'ai un putain de psychopathe comme voisin et je vais mourir la première semaine »
« Tu ne vas pas mourir. Je ne… je ne vis pas dans ton bâtiment. Je réparerais ta porte et je te laisserais tranquille, je le promets. Tu n'auras jamais plus à me revoir » babilla Derek, puis eut un mouvement de recul au choix de ses mots.
« Vous venez juste de dire que vous étiez mon voisin ! » hurla pratiquement le gamin « Est-ce que vous essayez de m'embrouiller comme pas possible ? »
« De l'autre côté de la rue ! Ton voisin de l'autre côté de la rue c'est ce que je voulais dire. La… la fenêtre de ton appartement est en face de la mienne. Et… tu étais debout là tous les soirs, en regardant ma fenêtre. Et je n'ai pas de rideau et tu… tu me rendais vraiment mal à l'aise et tu ne t'arrêtais pas peut importe le fait que je te lançait un regard furieux et… et putain, tu es aveugle et c'est pourquoi… j'ai saisi maintenant mais avant ça c'était vraiment menaçant et c'est pourquoi je suis venu » Derek s'arrêta en titubant une nouvelle fois, se demandant bêtement si c'était le plus grand nombre de mot qu'il avait sortit en une seule fois depuis la mort de Laura.
Le gamin avait baissé la lampe maintenant, au moins. Ses sourcils étaient hauts sur son visage expressif. « Je. Semblais menaçant. Pour vous ? » répéta-t-il dubitatif.
Ça semblait menaçant maintenant qu'il l'avait dit et le gamin ne savait même pas à quoi Derek ressemblait. Il ne savait pas qu'il était fait de presque 90 kilos de muscle et qu'il était un loup garou par-dessus le marché. L'appartement était presque d'une chaleur et d'une humidité insupportable et Derek sentit ses joues devenir encore plus rouges et chaudes, la sueur coulant le long de son dos. Il regarda ses pieds, incapable d'en expliquer plus. « Je… j'ai des problèmes » dit-il finalement.
Le gamin renifla « C'est bien peu dire où je ne m'y connais pas » Il semblait se calmer un peu alors que les battements frénétiques de son cœur commençaient à ralentir et que l'acidité de la peur présente dans son odeur se transformait en quelque chose de plus chaleureux et de plus doux.
Il relaxa un peu plus sa position, la base de la lampe s'installant sur le sol mais sa voix était toujours tranchante de suspicion quand il parla de nouveau « Est-ce que ces problèmes sont, genre, des problèmes à réguler sa colère ? Est-ce que vous avez déjà fait du mal à quelqu'un ? Et toutes ces choses à propos des personnes aveugles ayant des sens renforcés sont vraies, mec donc je le saurais si vous mentez » dit-il. Ses battements cardiaques tressautèrent ironiquement alors qu'il mentait.
Derek ne pût empêcher le rire de s'échapper de lui « Seulement si tu étais devenu aveugle en sauvant un vieil homme d'un coffre plein de déchets radioactifs » se trouva-t-il à lâcher et puis il se mordit la langue. Merde, il était supposé s'excuser, pas provoquer le gars.
Etonnement, sa remarque stupide sembla mettre le gamin un peu plus à l'aise « Référence à Daredevil » observa le gamin, les coins de ses yeux se plissèrent un petit peu « Pas mal »
« J'aurais pas dû faire une blague à propos de ça » dit maladroitement Derek « Désolé. Encore »
« Pas de panique mec. Je suis pas sensible à propos de ça. De plus et tu ne le sais pas, c'est exactement de cette façon que je suis devenu aveugle » Le gamin fit un grand sourire pendant une minute avant de sembler se rappeler de la situation et de forcer son visage à redevenir dur de nouveau.
« Peu importe » scella Derek « Je suis pas… je n'ai jamais… je ne ferais de mal à personne. Mais si tu veux appeler les flics à cause de moi ou quelque chose comme ça, c'est bon. Je m'appelle Derek Hale. Je peux rester le temps que tu appelles ou alors tu peux les envoyer chez moi. Je… je collaborerais à ta déclaration et tout ça. Si ça te fais te sentir plus en sécurité »
Le gamin posa totalement la lampe cette fois ci, se passa une main dans ses cheveux déjà en bataille et prit une profonde inspiration avant de la relâcher en un soupir « Nah mec. Peut-être que je suis stupide mais je ne crois pas que ce soit nécessaire » Le crépuscule commençait à tomber un peu plus, déposant des ombres sur le visage du gamin alors qu'il haussait plusieurs fois les épaules pour relâcher la tension « Non pas que vous m'ayez pas donné la trouille de ma vie mais j'comprends où vous vouliez en venir. Vous avez déboulé ici pour confronter un pervers en furie et au lieu de ça vous vous retrouvez avec 74 kilos de sarcasme et de handicap. C'est… et bien, je dirais pas que c'est compréhensible, c'est bizarre comme pas possible mais… je peux voir pourquoi je vous ai effrayé puisque vous ne saviez pas à propos de… » Les doigts du gamin firent quelques tournoiements élaborés devant ses yeux « … la situation qui se passait là »
« Pourquoi… » commença Derek avant de s'arrêter. Il n'avait pas le droit de poser une seule question.
Le gamin attendit pendant une minute puis renifla une nouvelle fois « Crache le morceau mec. Je crois que la bienséance du navire s'en est allée »
Derek se sentit de nouveau rougir au rappel mais sa curiosité commençait à outrepasser sa honte « Pourquoi tu restes debout à la fenêtre tous les soirs ? »
« Oh ! C'est une réponse facile » sourit de nouveau le gamin « C'est un putain de four ici le soir si t'avais pas remarqué et pas de climatisation. J'peux même pas mettre les aérations dans ces satanés fenêtres à battants et la plupart d'entre elles sont scellées par de la peinture depuis l'extérieur sous genre neuf décennies de peinture »
Il retourna près de la fenêtre, sa main trouva infailliblement la manivelle et essaya de la tourner. Cela fit un horrible bruit et l'ouvrit seulement un tout petit peu plus. Le gamin retenait sa respiration à cause de l'effort de le tourner de quelques rotations « Je peux seulement ouvrir cette fenêtre » souffla-t-il « Et même celle là ne se tourne que de quelques centimètres. Mais si je reste devant, j'ai un minimum d'air. Donc je mets des écouteurs et je reste debout ici et j'écoute » Sa bouche se tordit dans un sourire d'autodérision « Les nuits sont chaudes dans la grande ville non ? »
« Je peux… je peux essayer de réparer ça pour toi aussi » offrit Derek « Pour faire en sorte qu'elles s'ouvrent toutes, au moins »
« Vraiment mec ? » Le gamin posa son avant bras sur le dessus du rebord de la fenêtre et se pencha dans la brise, la position était familière pour Derek mais était maintenant vue de l'autre côté. Ca semblait tellement évident maintenant « Ca serait génial. Habile est quelque chose que je ne suis absolument pas »
« Ouais, je… il y a une quincaillerie pas loin d'ici qui est ouverte depuis un moment maintenant. Je vais faire la porte ce soir et peut-être les fenêtres si je peux »
« Merci » Le gamin semblait remarquablement imperturbable à la présence continue de Derek dans son appartement, d'une façon qui montrait le manque d'auto-préservation. Il était debout, relaxé près de la fenêtre, toujours en train de savourer la brise. Son tee shirt avait une tache humide entre ses omoplates, qui collait aux muscles puissants de son dos « Donc tu vis ici hein ? » fait-il remarquer en faisant un geste en direction de sa fenêtre.
« Ouais. Depuis euh, deux ans maintenant »
« Et tu croyais que je passais toutes mes soirées ici, à faire le pervers pour toi » fit remarquer le gamin, sa voix pleine de malice. Il tourna la tête, un rayon de soleil mourant illuminant ses yeux d'une couleur miel doré translucide « Tu dois être sexy, pour avoir pensé ça. Personne ne se soucie d'un pervers quand il ressemble à un centenaire tout fripé. Est-ce que tu es super sexy ? »
« Je… uh… »
Le gamin rit avec joie, tout son corps tremblant en même temps « Tu es totalement sexy ! » se vanta-t-il « Tu es chaud comme la braise ! » Il se retourna vers la fenêtre, laissant doucement ses longs doigts glisser sur la surface de la fenêtre « Une occasion manquée mec » dit-il de façon contemplative « Tu es, genre, le stéréotype du voisin sexy d'une sitcom et me voici, un voyeur, qui ne voit pas » (5)
« Je… » Derek n'avait plus aucune idée de quoi dire après ça.
Le gamin se redressa subitement et ses jouent se colorèrent de rose « Mince, désolé mec. Ma bouche se laisse emporter des fois. N'hésite pas à ne pas tenir compte de 90% de ce que je dis »
« Non c'est bon » Derek réussit à faire quelques pas trainants jusqu'à la porte, se demandant pourquoi il n'était pas déjà parti « Je ferais mieux d'aller à la quincaillerie avant qu'elle ne ferme. Je serais de retour dans, une petite demi-heure ? »
« Ouais, c'est cool » dit le gamin en se retournant vers la fenêtre. Derek réussit finalement à passer la porte, la ferma derrière lui et prit une profonde inspiration, essayant de rassembler ses pensées dispersées.
« Amène de la pizza ! » cria le gamin depuis l'intérieur de l'appartement et Derek se retrouva à sourire alors qu'il se mit en marche jusque dans le hall miteux.
(1) Pshhuuiiiiitttt … ceci est le son de mon âme qui sort de mon corps. Cette phrase est…. cruelle. Elle est remaniée en passant…
(2) Vous savez, les escaliers en métal à l'extérieur des bâtiments qu'on voit dans tous les films et séries américains. On n'a pas ça chez nous en France, du moins pas chez moi.
(3) Quelqu'un d'impénitent est quelqu'un qui refuse d'améliorer sa conduite, qui ne veut pas changer ses habitudes ou sa manière d'être.
(4) Hallmark Channel est une chaine américaine qui diffuse des films et séries.
(5) Dans l'histoire originale c'était 'a Peeping Tom, with no peepers'. Peeping tom veut dire voyeur. Donc un voyeur sans yeux dans le cas de Stiles. Ouf c'était pas trop dur à traduire. J'ai eu des expressions plus coriaces que ça à remettre dans le contexte français.
Alors votre avis sur ce premier chapitre ? Bon ? Mauvais ? N'hésitez pas à me le dire en commentaire.
N'hésitez pas à aller sur mon profil pour répondre au petit sondage. Plizzz
Et encore merci à toutes les personnes qui ont laissé des commentaires sur mes dernières trads, ça me fait vraiment chaud au cœur. Bisous mes loulous et à la semaine prochaine.