Bonsoir jeunes (vieux?) gens,

Hé, oui, comme vous vous en doutez, ceci est la fin de cette fiction ! Parce que, oui, il faut bien une fin.

Pas de trash, de hard ou je-ne-sais-quoi qui pourrait vous choquer.. J'espère.. et, mmh, je souhaites que ce dernier chapitre vous plaise.

Dans tous les cas, je remercie profondément Arya, pour ses commentaires et corrections, et j'espère sincèrement qu'elle veuille bien me suivre encore pour d'autres aventures parce que ses remarques sont justes hyper constructives et intéressantes ! :3

Et je remercie également, de tout mon amour, toi, vous, lecteurs, lectrices pour m'avoir suivi, commenté et apprécié cette folle story. Et comme d'habitude, j'espère vous avoir à nouveau pour mes autres fictions qui ne tarderont pas à tomber ;).

Je vous embrasse, stoppe mon blabla, et vous laisse poursuivre,


* Épilogue *

POV Cas Dean

Trois mois plus tard;

Une porte s'ouvre et Castiel sourit, se levant de sa chaise pour aller à la rencontre de la femme se présentant dans l'encadrement de la porte. Il sent Dean le suivre dans son mouvement mais il ne s'en préoccupe pas et tend la main pour enserrer celle que présente la personne.

"Bonjour, Mr Novak. Mr Winchester." un sourire confiant et sincère se dessine sur son visage.

"Bonjour, Mme Mills." salue Castiel avant d'apercevoir Dean hocher simplement la tête à son encontre.

"Qui souhaite commencer la séance aujourd'hui ?" questionne-t-elle en se déplaçant, une main présentant l'intérieur de son bureau et, comme à chaque fois depuis plusieurs semaines, c'est l'ange qui se dirige vers la salle.

Il s'installe sur un petit fauteuil, laisse son trench sur le dossier et inspire calmement pour faire descendre toute la tension accumulée de ses derniers jours alors que Jody Mills ferme la porte avant de le rejoindre en face de lui, se servant d'un canapé comme assise.

"Alors, Castiel, comment se passe cette nouvelle semaine ?" dit-elle en prenant un bloc et un stylo présent sur le bord de son bureau à sa gauche.

"Bien mieux pour ma part, j'ai repris les études cette semaine dans le social." sourit-il en triturant le bas de son T-shirt, pas spécialement à l'aise encore pour parvenir à parler de lui-même. "J'ai encore du mal à aller vers les autres mais je pense être sur la bonne voie."

"Reprendre les bancs de l'école n'est pas trop compliqué ?" continue-t-elle en ne cessant pas de sourire gentiment, rendant Castiel de plus en plus détendu.

"Non." il soupire, ferme les yeux et se concentre. Il est ici pour réussir à se libérer, se confier et parler en monosyllabe ne va pas aider. "J'ai toujours aimé étudier, je suis satisfait de pouvoir retrouver cette atmosphère." son regard dévie vers la baie vitrée à sa gauche. "Il y a une fille, Mégane, qui m'aide à m'intégrer de nouveau dans le cercle de la communauté étudiante."

"Celle que vous connaissiez avant votre vente ?" demande-t-elle calmement.

Castiel laisse quelques secondes s'écouler avant qu'il ne balance sa tête pour acquiescer. C'était toujours compliqué de parler d'avant, parce que ses souvenirs remontaient toujours vers Zachary. Ce beau-père immonde et immoral, à présent en prison pour encore une bonne dizaine d'années en admettant que son jugement soit enclin à approuver Castiel.

Le plus dur, depuis sa sortie, était de se rappeler ce dont il avait été témoin et victime aux "Plaisirs Sauvages" et vivre avec Dean rendait les choses encore plus compliquées.

"Elle m'apporte beaucoup." il pose son regard azur dans celui de sa psychologue. "Je n'en serais pas là, sans elle." déclare-t-il, les yeux quelques peu pétillants en se souvenant de ce que son amie n'avait de cesse de faire pour parvenir à le voir détendu.

"Et votre ami... Balthazar, qu'en est-il ?" elle arrête de griffonner ses notes pour se concentrer sur l'expression de Castiel.

"Il fait parti de ces gens que je ne souhaite plus revoir." balance-t-il, de but en blanc. "Il me fait me souvenir de tout ce que j'ai dû abandonner pendant quelques mois. Il était judicieux que je mette fin à notre amitié devenu trop... Chaotique."

Un silence se propage dans l'air où Jody et Castiel se scrutent longuement, sans que cela paraisse malsain ou déstabilisant.

"De quels autres personnes parlez-vous ?" son doigt passe le long de sa lèvre et Castiel observe un point invisible à travers la fenêtre derrière elle.

"Voir Charlie ou Sam me fait plus de mal que de bien." murmure-t-il dans un souffle, sentant des larmes s'entasser autour de ses cils.

"Pourtant, ce sont des personnes importantes et indispensables pour Dean."

"Je sais." un sanglot se propage dans l'air et il porte son attention sur ses doigts emmêlés entre eux posées sur ses cuisses.

"Dois-je comprendre que Dean fait parti des gens que vous ne souhaitez plus voir ?" sa question ne sonne pas comme un reproche, relevant juste d'une curiosité saine. Est-ce là le vrai problème à soulever aujourd'hui ?

Castiel lève rapidement ses yeux pour les lier à ceux de Jody qui le regarde avec patience, attendant une réponse de façon stoïque.

Est-ce que Dean est mauvais pour lui ? Rien n'était simple avec lui, tout était un problème, une complication que Castiel essayait en vain de solutionner. Pourtant, il était aussi sa bouée, une épaule sur laquelle pleurer, une main pour l'accompagner, une bouche pour oublier. Il n'était que tendresse et amour depuis qu'ils étaient libres.

"No-non." bégaye-t-il en frottant sa paume sur sa joue pour enlever une goutte d'eau ayant trouver accès jusqu'à cette dernière. "J'ai autant besoin de lui qu'il a besoin de moi."

Dean était celui qui lui avait apporté la lumière en enfer, Dean était celui qui l'avait soutenu et aidé, Dean était l'homme qui l'avait aimé alors que ce sentiment semblait être banni de ce milieu. Et pourtant, Dean avait été là. Toujours et il était encore là, aujourd'hui.

Sans lui, qu'adviendrait-il de Cas ? D'accord, sa vie sociale reprenait des couleurs et sa vie professionnelle réapparaissait dans son esprit mais Dean... Il avait besoin de sentir cet homme à ses côtés, il avait besoin de l'amour et de la confiance qu'il lui portait. C'était grâce à lui que Castiel revivait.

Parce que Dean croyait en lui.

"Sans Dean, je ne suis rien." dit-il avec détermination.

"Et je crois que c'est réciproque de son côté." avoue-t-elle en reprenant ses notes. "En avez-vous parlé entre vous, Castiel ? Lui avez-vous dit vos ressentis quand vous êtes en contact avec Sam ou Charlie ?"

"Non, je... Je ne peux pas... Il ne comprendrait pas..." tressaute Castiel, un regard hagard trouvant sa place dans ses iris.

"En êtes-vous sûr ?" questionne-t-elle en lâchant son stylo.

"Je ne peux pas lui demander de s'éloigner d'eux... Il... Sans eux, Dean ne s'en sortira pas, je ne suis pas assez fort pour l'aider... Il..." Castiel se mord la lèvre et ferme les yeux pour éviter de laisser de nouvelles larmes envahir sa vue.

"Qui vous parle de séparations ?" l'ange reporte son attention sur la psychologue et il plisse les yeux, incertain. Où veut-elle en venir ? "Dean peut les rencontrer autre part que dans votre logement, vous laissant l'espace nécessaire dont vous avez besoin." montre-t-elle avec ses bras. "Et je suis sûr que Dean comprendrait votre raisonnement, votre conjoint est quelqu'un de compréhensif, Castiel. Vous devriez lui laisser l'opportunité de vous écouter."

"Je… Je vais essayer." approuve-t-il finalement, se tendant involontairement sur son fauteuil.

"Il serait important pour vous et pour lui que vous communiquiez sur ce que vous ressentez l'un comme l'autre, Castiel. J'aimerais vraiment que vous travailliez sur cet aspect avant notre prochaine rencontre, d'accord ?" conclut-elle en se levant, posant son bloc sur le canapé. "Notre demi-heure vient de s'écouler et j'espère que vous prendriez mes recommandations à la lettre, Castiel. Dans tous les cas, sachez que je suis ravie de vous voir reprendre les études."

Elle lui tend la main, que Castiel serre comme à son arrivée, avant d'abandonner son siège pour en retrouver un autre dans la salle d'attente. Dean ne dit rien lorsqu'il l'aperçoit, lui souriant juste avant de déposer un baiser sur sa joue pour disparaître à son tour dans la pièce.


"Alors, Dean, comment allez-vous ?" commence Jody de nouveau assise mais sur le fauteuil cette fois parce que ce nouveau patient apprécie plus le confort du canapé. C'est son choix.

Le susnommé place sa cheville sur le haut de sa cuisse alors que sa main trouve sa place sur son pied, tapotant ce dernier involontairement. "J'm'en sors. Un peu mieux."

"Nous avions parlé de vous ouvrir au monde à notre dernière séance, qu'en est-il ?"

Dean secoue ses épaules, balayant ses yeux dans la pièce sans s'arrêter sur la psychologue. "J'ai essayé... Je me suis inscrit à un club de voitures parce que j'ai toujours aimé les caisses mais... les gens me regardent comme une bête de foire, j'aime pas ça."

Bête de foire ? Les gens le regardaient surtout comme s'ils connaissaient tout de lui, comme s'il n'y avait plus rien d'intéressant en lui. Il avait le mot "pute" inscrit sur son front et personne ne semblait vouloir oublier son passé sombre.

"Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?" continue-t-elle alors que Dean s'est plongé dans ses souvenirs.

"Certains regards qui ne trompent pas, d'autres qui me proposent de finir dans leur pieu pour une modique somme, ce genre de choses." dit-il avec désinvolture. "J'ai l'habitude de toute façon, ça me touche plus."

Dean n'aime pas qu'on le regarde trop longuement et Jody avait pris l'habitude de poser ses yeux sur lui parce qu'elle lui disait qu'elle ne voyait rien de honteux. Il ne pense pas comme elle, il se sent sale et poisseux et cette sensation n'est pas prête de le quitter. Il vit avec depuis tellement longtemps qu'elle fait partie de lui. Par contre, Dean n'arrive pas à noyer ses yeux dans ceux de Jody parce que ce qu'il voit est trop beau pour qu'il arrive à soutenir ce regard.

"Je me suis remis à Internet et certains forums de bagnoles, ça me convient mieux pour le moment. Je ne vois pas les gens en direct, c'est plus facile." reprend-t-il en souriant de biais.

"Et la proposition de Bobby ?"

Dean ricane, se grattant la nuque. "Travailler avec lui au garage ? J'suis pas prêt à voir du monde."

"Vous serez dans un garage, Dean. A travailler sur des voitures, à réparer. Bobby s'occupe de côtoyer les clients, vous, vous vous occuperiez de la réparation."

"Ouais, jusqu'au jour où il sera appelé en urgence et que je serais obligé de m'occuper d'un client." soupire-t-il en jouant avec l'ourlet de son pantalon.

"Vous êtes de mauvaises foi, Dean." attaque-t-elle calmement.

Dean replace son pied au sol, son buste s'avance vers ses genoux, plaçant ses coudes sur ses cuisses alors que ses mains se positionnent dans sa nuque. "Mauvaise foi ?" crache-t-il en posant ses yeux sur le parquet à ses pieds. "Qu'est-ce qui vous dit que je serais un bon mécano, hein ? J'ai toujours été bon qu'à me prendre des queues dans le cul, alors m'emmerdez pas avec ma mauvaise foi."

"Ce n'est pourtant plus le cas, Dean." sa voix est douce et sincère faisant grogner le patient qui en fronce les sourcils.

"Bien sûr que si, j'me prends toujours la bite de Cas." débite-t-il en se mordant les lèvres, s'en voulant automatiquement d'avoir sorti cette phrase de nulle part.

"C'est votre choix, vous le regrettez ?"

"Non, je..." il se redresse, se mordant l'intérieur de la joue avant de fixer un tableau placé contre le mur. "J'ai parfois le besoin de me sentir dominé, pour me rappeler..." sa paume trouve sa place sur son front. "J'ai toujours connu que ça, vous savez ? Je sais que je fais souffrir Cas avec mon attitude mais.."

Il entend le stylo être posé sur la table en face d'eux mais il ne pose pas son regard dessus. "Quelle attitude ?"

"J'aime quand Cas me donne de la tendresse et de l'affection dans nos échanges mais, des fois, j'ai besoin de... Brutalité et..." il ne voit plus, laissant ses pensées partirent plus loin. "Et je deviens monstrueux, ne donnant pas le choix à Castiel de le devenir à son tour." un ricanement sort de ses lèvres mais cela sonne comme un sanglot. "L'homme le plus saint de la terre… Je le pervertis avec mes idées et mes besoins." il se frotte les cheveux qu'il a relevé en piques. "Je l'empêche d'avancer, je sais qu'il serait mieux sans moi mais… J'ai besoin qu'il soit à mes côtés. Je suis égoïste."

"Vous pensez que Castiel s'en sortirait mieux sans vous ?"

"Bien sûr ! Il a repris ses études, repris contact avec des gens alors que je n'en suis toujours qu'à me libérer de mes démons. Je stagne, je rame et il n'a pas le choix que de me suivre." grogne-t-il en plaçant son bras sur le dossier du canapé, reprenant une posture plus décontractée.

"Vous avez des démons en vous depuis votre enfance, Dean, et ils ne partiront pas d'un simple claquement de doigts. Vous allez avoir besoin de plusieurs années pour être entièrement exorcisé."

"Je le sais et c'est pour ça que Cas devrait s'éloigner de moi." cette fois, son regard croise celui de Mme Mills. "Je suis un démon et lui, un ange, ma perversion l'anéantira."

"Vous ne croyez pas que sa lumière est assez puissante pour vous envahir ? Ne croyez-vous pas au contraire que c'est grâce à lui que vous vous dirigez vers l'expiation de vos péchés ?"

Un nouveau ricanement envahit l'air. "J'ai beaucoup trop de péchés pour qu'ils soient tous expiés, Jody. Je serais même étonné que Dieu me laisse une place dans son putain de paradis."

Un silence long et désagréable s'imprègne de la séance, obligeant Dean à reprendre son calme.

"Je crois que Castiel est bon pour vous, c'est tout de même grâce à lui que vous avez eu envie d'abandonner l'enfer créée par Crowley, non ?" finit-elle par dire après cinq minutes.

"C'est vrai." acquiesce-t-il en se mordant la lèvre. "Il m'a également fait découvrir l'amour, il m'a donné envie de voir le meilleur en moi aussi. Il.." il rit, un rire franc et sincère. "Il a tendance à voir beaucoup trop de bonnes choses en moi, il peut être vraiment têtu quand il s'y met mais, j'ai souvent tendance à être remonté à bloc quand il me parle." il rive de nouveaux ses yeux à ceux de Jody. "Et puis, j'ai Sam à mes côtés, c'est difficile pour lui, beaucoup plus difficile. Il a perdu Gabriel et pourtant, il reste à mes côtés, on s'épaule. Il m'est aussi important que Castiel."

"Vous voyez, le mal commence à s'estomper, non ?" sourit Jody.

Dean finit par hocher la tête, se rendant compte qu'il avance petit à petit. Il avait encore besoin de temps, inévitablement, mais grâce à son entourage, il arrivera à retrouver sa place dans la communauté. Il avait autant sa place que les autres, après tout.

"Castiel et vous avez besoin de remettre les pendules à l'heure, Dean. Parlez entre vous, je crois que c'est cela qui vous manque pour avancer un peu plus rapidement."

"Peut-être, oui." hoche Dean en se levant de son canapé, plus serein qu'à son arrivée. Jody faisait également partie de ces personnes indispensables à sa vie, il en était persuadé à présent.


Quelques jours plus tard;

"La dissolution de la maison close qui a eu lieu en avril dernier fait de nouveau l'objet d'une enquête judiciaire. La police de l'Etat du Michigan aurait retrouvé plusieurs corps enfouis dans le sous-sol. Aucune information sur l'identité des victimes n'a pour le moment était…"

Dean éteint précipitamment la radio lorsqu'il entend la porte de leur maisonnette être ouverte. Castiel ne tarde pas à apparaître dans l'embrasure de la porte de la cuisine où est installé Dean sur le comptoir, se servant une nouvelle bière.

"Hello, Dean."

"Hey, Cas."

L'interpellé se dirige vers son amant et il dépose chastement ses lèvres sur les siennes. Depuis quelques temps, l'un comme l'autre prenait des distances entre eux sans s'en rendre véritablement compte.

"Ça a été la fac ?" demande Dean en concentrant ses yeux émeraude sur le visage de Castiel.

"Comme d'habitude, et toi, tu as passé une bonne journée ? Tu as vu Sam ou Charlie ?" questionne l'interlocuteur en s'activant à se remplir un verre de jus de fruit, ignorant les battements de son cœur en interrogeant Dean sur les deux personnes qu'il ne souhaite plus voir depuis quelques temps. Castiel n'a pas réussi à en parler au principal concerné, il essaye juste de ne pas être présent lorsque ses amis viennent. Il va devoir en discuter parce que fuir n'est sans doute pas la meilleure solution et même, un jour ou l'autre, Dean remarquera ce changement. Cette situation ne pouvait pas durer mais comment le lui dire d'une manière la plus douce qu'il soit ?

"J'ai..." commence Dean en se frottant la nuque. "J'ai été voir Bobby pour... Éventuellement commencer à travailler au garage et…" il baisse le regard en voyant un sourire se dessiner sur les lèvres de son Cas. "Et je commence lundi prochain."

Un soupir de soulagement parvient jusqu'à ses oreilles et il relève le visage vers son amant en trench. "Je suis heureux pour toi, Dean. Tu seras un parfait mécanicien."

"Ouais... Parle pas trop vite, hein, j'ai pas commencé encore." ricane-t-il en amenant sa bière jusqu'à sa bouche. Il laisse quelques secondes s'écouler avant de reprendre. "Les flics ont trouvé de nouveaux cadavres aux "Plaisirs Sauvages", une nouvelle enquête vient d'être ouverte…"

"Tu as eu un coup de fil de la police ? Ils souhaitent nous revoir pour nous interroger à nouveau ?" Castiel baisse le visage vers son épaule, plissant le front par la même occasion.

"Non, pas encore mais je suppose qu'on va devoir y repasser…" murmure Dean en fixant un point devant lui.

Un nouveau silence prend place dans la pièce laissant Dean dans ses songes tandis que Castiel s'installe sur le tabouret face à lui avant de commencer à lire le journal. C'était devenu un rituel, une monotonie. Aucun ne se plaignait mais ils n'aimaient pas vraiment ce qu'ils étaient devenus.

L'étudiant cesse de tourner les pages, soupirant, avant de porter toute son attention sur son amant. "Dean… Tu crois... Tu crois qu'on peut s'en sortir tous les deux ?" il eut droit à un froncement de sourcils en guise de réponse. Au moins, il avait le monopole de son attention. "Je veux dire… J'ai l'impression que tu n'es pas souvent avec moi et…"

"Je suis désolé, Cas…" le coupe-t-il en serrant sa main sur la bouteille. "Cette histoire de nouveaux corps me travaille."

"Non, Dean, pas maintenant. Je te parle depuis notre sortie..." il se mord la lèvre, triturant son trench qu'il se rend compte avoir toujours sur lui.

"C'est… Tu sais, quand les flics sont entrés au trou pour nous sortir de là, j'ai cru faire une attaque. Crowley aurait pu te tuer s'ils n'étaient pas arrivés à temps, je t'aurais vu te faire torturer et... " sa main trouve sa place sur son front. "C'était pire que tout ce que j'avais vécu, Cas... Ca aurait pu être la fin. Pour toi. Pour moi. Pour nous."

"Mais cela ne s'est pas passé ainsi, Dean." dit-il en posant sa paume sur le bras de son amant.

"Je sais bien, Cas, mais à certains moments, je me dis que la mort me suit, me guette, attendant que je fasses un faux-pas pour me prendre ce que j'ai de plus cher. Tu es ce que j'ai de plus précieux, Cas et... " il fuit son regard. "Et parfois, je me demande si tu ne serais pas mieux ailleurs, avec quelqu'un d'autre. Je suis mauvais, Cas. J'ai..." son doigt se pose sur son cœur. "J'ai quelque chose de mal en moi, tu comprends ce que je veux dire ?"

Castiel le scrute longuement, sans dire un mot, attendant simplement que Dean place son regard vers le sien. Il n'attend pas longtemps.

"Je ne suis pas d'accord, Dean. J'ai tenu dans cet enfer parce que tu étais là pour me garder en sécurité, j'ai survécu parce que tu m'as accompagné et soutenu. Tu as pris des coups pour moi, tu as risqué les foudres de Crowley plus d'une fois pour me sauver, tu as payé presque la totalité de ma dette ! Cesse de dire que tu es le diable, Dean ! Je ne vois que du bon en toi !"

L'interpellé arrête de bouger, entrouvrant la bouche alors que ses yeux restent figés sur le visage rougeâtre de son partenaire. "Je…"

"Je t'aime, Dean ! J'ai besoin de toi dans ma vie ! Je sais que tu as encore besoin de temps, de retrouver tes repères mais tu n'es pas seul ! Je suis là et je compte rester à tes côtés aussi longtemps que tu voudras bien de moi !" il finit sa tirade, essoufflé.

Dean reste ébahi et clairement perturbé. Voilà bien longtemps que Castiel n'avait pas haussé la voix, ni même montré autant d'intérêt pour lui depuis leur retour dans le monde d'aujourd'hui. C'était un peu comme une révélation, une vraie révélation sur leur sentiment. Peut-être que Mme Mills avait raison. Leur vrai problème était le peu de communication entre eux. Dean se lève, rapidement, et se déplace aisément jusqu'à son homme, ne brisant pas le visuel avec lui.

Lorsqu'il est à sa hauteur, ses deux mains s'agrippent à son trench et leurs souffles s'entremêlent entre eux.

"Je crois... Je crois que j'avais besoin d'entendre ça…" murmure-t-il en sentant son cœur accélérer la cadence.

"Et moi, je crois que j'ai besoin de tes lèvres. Maintenant." dit l'ange d'une voix rauque de désir. "Pour toujours."

"Pour toujours, Cas. Je suis à toi."

Quand avaient-ils eu une conversation aussi sincère ? Depuis quand le besoin de sentir l'autre était-il aussi puissant ? Aucun des deux ne pourrait y répondre mais ce qu'ils savaient à l'heure actuelle, c'est qu'ils emmerdaient le monde et qu'ils étaient enfin prêts pour un nouveau départ.