Chapitre 1

L'arrivée et la découverte.

La grande salle était animée en ce soir de répartition. La rumeur circulait que le célèbre Survivant allait étudier à Poudlard cette année et se trouvait donc parmi les petits premiers années agglutinés observant avec émerveillement le plafond magique qui affichait un ciel étoilé des plus sublime avec les bougies flottantes venant ajouter à la magie des lieux.

La répartition avançait et la fin de la liste se rapprochait de plus en plus. Le nom fatidique fut prononcé dans un silence palpable. Personne ne bougea. Le professeur McGonagall répéta le nom d'une voix tremblante.

_Harry Potter

Un mouvement dans le groupe de nouveaux. Un enfant s'avança lentement, avec une démarche souple et gracieuse. Il ne ressemblait pas à ce que tous s'étaient imaginés, il n'était pas le portrait craché de James Potter. Non, il n'était pas comme son père, l'enfant était d'une beauté angélique avec un visage fin et une peau pâle, ses cheveux lui arrivaient aux épaules et étaient lisses contrairement au nid d'oiseau qu'avait possédé son géniteur. Il ressemblait bien plus à Lily, même ses yeux verts il les tenait d'elle, bien que les siens soient beaucoup plus étonnant, ils étaient presque comme éclairés de l'intérieur.

Depuis qu'il était sorti du rang l'enfant de onze ans n'avait pas cligné des yeux, son regard était resté fixé dans le vide devant lui. Tout le monde observait fixement le petit brun, alors qu'il s'arrêtait en bas de l'estrade contre laquelle la canne qu'il tenait s'était bloquée. Il monta prudemment les marches, et tâtonna à la recherche du vieux chapeau rapiécé avant de s'asseoir le Choixpeau sur la tête et la canne toujours à la main.

Les élèves commençaient à se demander ce qu'il se passait, pourquoi le survivant avait-il besoin d'une canne, alors que certains adultes se doutaient déjà de la réponse, en particulier trois professeurs.

Le Choixpeau prit une dizaine de minutes à réfléchir et à parler au gamin au sujet du monde de la magie, le conseillant et découvrant par la même sa personnalité. Après délibération interne de la part du chapeau ensorcelé, ce dernier décida de la maison qui serait la plus à même de profiter à l'enfant pour son avenir. Alors il annonça sa sentence dans le silence attentif de la grande salle.

_Serpentard !

L'enfant retira le vieil artefact et le replaça sur le tabouret, avant de descendre lentement les marches dans le silence sidéré qui régnait dans la grande salle. Des applaudissements commencèrent à se faire entendre dans un coin de la salle, le guidant vers la table des verts et argents, tandis que seul quelques élèves applaudissaient aux autres tables, en particulier deux jumeaux farceurs qui auraient pu finir à serpentard vu leur esprit diaboliquement espiègle et rusé.

Harry s'installa tranquillement à la table des serpents, ignorant les regards qu'on lui lançait. La répartition reprit, et d'autres enfants vinrent se rajouter à la table de la ruse. Le repas commença après un discours du vieux directeur qui semblait un peu plus sénile à chaque année qui passait. La preuve en était qu'il menaçait d'une mort atroce ceux qui s'approchaient d'un couloir du troisième étage où il n'y avait eu aucun problème avant. Vraiment si on n'était même plus en sécurité à l'école ça en devenait effrayant pour la suite.

L'attention de la table des verts et argents revient bien vite sur l'une de leur nouvelle recrue, qui n'avait pas daigné se servir et qui gardait son regard angélique fixé sur le mur derrière le jeune Zabini. Une cinquième année se décida à le servir, il lui semblait bien trop maigre, et puis peut-être qu'il n'osait tout simplement pas se servir à cause de tous ces regards posés sur lui ?

_Merci.

Même sa voix était douce, et son sourire lui donnait un air si mignon qu'il en fit rougir plusieurs filles qui ne souhaitaient plus que s'occuper d'un si mignon petit garçon. La jeune fille hocha la tête avec approbation en le voyant commencer à manger. Les serpentards les plus proches, soit les autres premiers année et quelques élèves plus âgés, notèrent la façon que l'enfant avait de manger avec lenteur et prudence, sans jamais fixer son assiette, comme si…comme s'il ne la voyait pas.

Marcus Flint, un cinquième année qui avait réussit à se faire respecter dans la maison de l'ambition et que la plupart respectait, sans jamais oser le contredire pour les plus jeunes, réalisa soudain ce fait et se décida à poser la question fatidique. Il se racla la gorge, attirant sur lui l'attention des plus jeunes.

_Potter !

L'enfant fixa son attention sur lui, ses yeux étrangement vides. L'adolescent se racla la gorge légèrement mal à l'aise face à la question qu'il voulait poser. Mais bon sang il voulait être sûr !

_Tes yeux… Est-ce que tu vois quelque chose?

L'enfant secoua la tête en murmurant sa réponse, mais tous les serpents l'entendirent.

_Non.

Ils n'y eu aucun murmure à la table, les plus âgés réfléchissants à ce qu'il fallait faire pour aider un enfant aveugle dans une école de magie, même si cet enfant était celui qui avait détruit le seigneur des Ténèbres, et qui par conséquent avait entraîné l'emprisonnement de certains membres de leurs familles. Après tout il était quand même un Serpentard, et ils protégeaient toujours les leurs face aux autres maisons. Et puis il y avait toujours un avantage à s'allier à l'enfant Potter. Les plus jeunes par contre essayaient de comprendre tout ce que cela impliquait. Un brun au regard bleuté prit un air déterminé avant de se tourner vers son voisin pour se présenter.

_Je suis Théodore Nott, mais tu peux m'appeler Théo.

L'autre enfant lui sourit.

_Harry Potter, ravi de te rencontrer.

Les autres enfants commencèrent à se présenter et les conversations allèrent bon train pendant le repas. La cinquième année s'assurant de rajouter des aliments dans le plat du jeune aveugle sous le regard amusé des autres.


La salle commune des Serpentard était froide, ce fut la première pensée d'Harry lorsqu'il y entra. Enfin elle n'était pas froide dans le sens hostile, après tout il sentait la magie pulser dans les murs qui les entouraient, ainsi que les chuchotements extatiques des autres enfants. Non, elle était surtout froide dans le sens : il caille j'ai froid faut mettre du chauffage. Le froid lui mordait la peau et s'engouffrait à travers ses vêtements. D'après ce qu'il avait comprit ils étaient dans les cachots alors ça devait être normal qu'il fasse froid, mais bon sang ils ne pouvaient pas mettre un peu plus de chauffage ? Ils avaient la magie après tout, ils ne pouvaient réchauffer l'atmosphère ? Ils se trouvaient près de la porte d'après lui. Bon au moins il ne se prendrait pas un meuble puisque Théodore s'était proposé de le guider et lui tenait le bras. Ils attendaient tous il ne savait quoi, mais d'après les chuchotis qu'il entendait autour de lui, le chef de leur maison et professeur des potions devait passer leur faire un discours. Une porte claqua de l'autre côté de la salle, et seul son ouïe fine lui permit d'entendre les pas sur les dalles de pierres recouvertes de tapis. Les autres première année s'étaient tu dès l'ouverture de la porte, et le petit brun senti le mouvement derrière lui des plus âgés qui se reculaient.

Une voix grave et envoûtante, qu'on ne pouvait qu'avoir envie d'écouter, résonna dans la pièce.

_ Je suis le professeur Snape, votre chef de maison et professeur de potion. Vous êtes maintenant des membres de la Noble maison Serpentard, j'attends donc de vous une discipline exemplaire en dehors de la salle commune, vous devez vous montrer fier et digne et je ne supporterais pas que vous fassiez honte à votre maison. Les autres maisons ne nous aiment pas parce que nous représentons la ruse et l'ambition, alors je vous demanderais de ne pas rester seul en dehors de la salle commune, et si vous avez un litige avec l'un d'eux, agissez en vrai serpentard et pas en stupide griffondor. Je n'accepterai pas le mot « sang de bourbe » à l'extérieur de la salle commune et en ma présence. Si je vous surprends à le prononcer cela entraînera un retrait de points. Les litiges entre vous resteront dans la salle commune, vous devez vous montrer unis face aux autres. Si vous avez le moindre problème vous pouvez vous adresser à moi ou à vos préfets.

Harry entendit les autres acquiescer en cœur. Il sentait un regard sur lui, mais il ne pouvait pas dire qui le regardait, c'était assez dérangeant de se savoir observé sans avoir aucun moyen de découvrir qui le fixait. La voix du professeur se fit de nouveau entendre.

_Monsieur Potter, veillez me suivre dans mon bureau.

La voix était juste face à lui, il l'entendit se retourner et commença à marcher en lâchant le bras de Théo et se servant de nouveau de sa canne. Il suivait le bruit des pas avec aisance, le professeur marchant plutôt lentement. Il entendit une porte s'ouvrir avant qu'il n'entre dans une autre pièce. L'atmosphère était différente. La pièce sentait le vieux parchemin, l'encre, et une autre odeur étrange comme une plante inconnue. Il s'y sentait bien.

Il sentit le déplacement de l'air alors que le professeur se tournait vers lui.

_J'ai cru remarquer que…Vous êtes aveugle.

Ce n'était pas une question, mais l'enfant répondit tout de même.

_C'est exact.

L'adulte prit une inspiration pour se calmer et s'empêcher de questionner le garçon sur la cause. Albus lui avait certifié que le garçon était en bonne santé et qu'il était le portrait craché de son père, il avait apprit à le détester sans même le connaître. Mais maintenant qu'il était face à lui il ne pouvait pas manquer sa ressemblance avec sa mère… Sa chère Lily… Il ne pouvait plus détester l'enfant pour ce que son père lui avait fait…

Il allait falloir prendre des mesures pour que l'enfant puisse étudier en toute sécurité malgré son handicap… Surtout durant le cours de potion où il ne pourrait pas voir les ingrédients et le chaudron… Il trouverait bien une alternative plus tard, après tout les cours ne commençaient que dans deux jours. La priorité était de trouver un moyen pour qu'il puisse étudier sans sa vue.

_Avez-vous pu étudier ?

_Oui, un marchand a eu l'amabilité de mettre mes livres en braille.

_Nous retrouverons le sort pour le lancer à tous les livres que vous possédez… Et je chercherais un sort pour que vous puissiez entendre le contenu en passant votre baguette sur les lignes dans le cas où vous emprunteriez un livre à la bibliothèque.

L'enfant était étonné et cela se voyait sur son visage angélique. Personne ne s'était jamais occupé de lui, aucun adulte ne s'était jamais intéressé à lui. La plupart du temps ils le prenaient en pitié pour son handicap, quand ils ne le traitaient pas comme un monstre, mais aucun ne s'occupait de son bien être, personne ne l'aidait à surmonter les difficultés qu'il rencontrait. Il avait du apprendre seul. Il avait eu de la chance de rencontrer une fille dans son cas après son accident pour lui apprendre le braille, mais après ils ne s'étaient plus vus. Son petit ami l'avait retrouvé et s'était excusé, il l'avait entendu pleurer et la supplier de le pardonner… Et elle était partie. Mais il ne l'avait pas oublié, elle non plus puisqu'elle lui avait envoyé des lettres en braille malgré son absence de réponse, mais elle savait qu'il n'aurait peut-être pas l'occasion de le faire. Peut-être qu'il pourrait lui répondre maintenant qu'il était loin des Dursley et qu'il avait Hedwige, sa magnifique chouette ? Oui c'était une bonne idée.

Le professeur observait attentivement l'enfant face à lui. Il devait trouver ce qu'il s'était passé, ce qu'avait vraiment été la vie du fils de sa meilleure amie. De ce qu'il voyait, avec sa petitesse et sa maigreur, l'enfant n'avait pas eu une vie facile, il ressemblait aux autres enfants maltraités qu'il accueillait dans son bureau. Et ça lui brisait un peu plus le cœur de voir son échec dans la vie de l'enfant de Lily. Il s'était juré de le protéger et pourtant la cécité de l'enfant lui prouvait qu'il n'avait pas réussi… Mais cette fois il n'échouerait pas, il le surveillerait et ferait tout pour le protéger. Il devrait s'entretenir avec les autres première année pour s'assurer qu'Harry soit toujours accompagné en dehors de la salle commune.


Le professeur Snape le raccompagna dans la salle commune où Théodore vint immédiatement le rejoindre, l'ayant attendu pour l'accompagner dans sa chambre. Les serpentard n'avaient pas de dortoirs mais des chambres individuelles agrandies magiquement, qui possédaient toute une petite salle de bain. Il possèderait cette chambre pendant les sept prochaines années et pourrait l'aménager à sa convenance. Théo lui expliqua qu'il pourrait mettre des sorts de protection sur la chambre pour être le seul autorisé à y entrer si il apprenait le sort, et qu'il pourrait utiliser d'autres sort pour rendre sa vie plus facile à l'intérieur.

Il écouta attentivement son nouvel ami lui décrire la chambre pour pouvoir s'en faire une image mentale. Un lit à baldaquin en bois à droite de la porte et à côté duquel se trouvait une armoire, un bureau en face avec une bibliothèque accolée, et à gauche un canapé de cuir avec une table basse. Toute la pièce était dans les tons vert et argent, même si il s'en fichait un peu puisqu'il ne voyait pas les couleurs. Sur le mur de droite il y avait une porte menant à une salle de bain meublée d'une baignoire d'un lavabo et de toilettes ainsi que de rangements. Le plus jeune marcha dans les pièces, mémorisant la configuration de l'espace pour éviter de se cogner à un meuble et ne pas se perdre dans sa propre chambre. Théo lui désigna sa propre chambre à la droite de la sienne, et indiqua celle de Draco à sa gauche et de Blaise à la droite de Théo.

Le jeune brun commença à s'installer, sortant petit à petit ses vêtements de sa malle pour les ranger dans l'armoire, avant de ranger ses livres de cours dans la bibliothèque. Il laissa le reste de ses affaires dans sa malle pour éviter de les chercher pendant des heures tant qu'il ne connaissait pas de sort pour les retrouver facilement. Il avait décidé d'acheter un étui chez Ollivander pour pouvoir ranger sa baguette et la mettre en sécurité à son poignet. Ce serait vraiment dommage de la perdre parce qu'il l'avait mis dans sa poche comme les autres. Et puis l'étui était ensorcelé pour que la baguette revienne à l'intérieur automatiquement si il la perdait ou la faisait tomber, et pour qu'elle vienne dans sa main si il avait besoin d'elle.

L'enfant se changea avec l'un des pyjamas qu'il avait acheté en même temps que ses fournitures avant de se glisser dans son lit. Les couvertures étaient chaudes et douces, le berçant doucement. Il s'endormit rapidement, la fatigue de la journée qu'il avait passé le rattrapant.


Note de l'auteur: Cette idée me trottait dans la tête depuis quelques semaines quand j'ai commencé à l'écrire. Je la soumets à votre jugement pour savoir si cela vaut la peine que je continue de l'écrire. Quoique même si vous ne l'aimez pas je l'écrirai tout de même pour moi, cela prendra juste beaucoup plus de temps. Donc si vous voulez la suite rapidement laissez un petit commentaire pour ne pas que je me sente abandonnée et que je prenne tout mon temps :p

Bye, et bonne lecture !