[Résumé] Sadomasochisme. De ce mot tabou que Raphaël refusait de prononcer allait découler tous leurs problèmes. Ce simple mot, ce simple lieu qu'était la chambre à coucher, pour la première fois de sa vie, Léo n'avait aucune idée de comment gérer la situation.

[Rated] M, pour les thèmes abordés !

[Disclamer] Je ne possède pas l'univers des tortues ninja, si c'était le cas, plus personne ne le verrait de la même manière !

[Note de l'auteure] Coucou les gens ! Je suis toujours vivante (oui, on a du mal à y croire vu la quantité que je poste en ce moment, je sais). Ceci est un écris réalisé pour un échange avec Zouzounette (des bisous ma belle). J'ai décidé de le couper en plusieurs parties, ceci dit ça ne devrait pas être très long, je verrais bien, comme toujours, j'improvise :)

Voilà, et pour ceux qui se demandent, je n'ai abandonné aucunes fics, je travaille ardemment à la suite, c'est juste que la perfection prends du temps (et ceci est totalement une phrase que Léo pourrait dire XD)


Painful Love

- Partie 1 -


Raphaël venait de finir de parler, et Leo n'osait plus respirer. Il demeurait silencieux, incertain, n'arrivant pas à croire ce que Raph venait de lui demander.

« Tu veux que je... » murmura-t-il doucement en plissant les paupières. « Pardon Raphaël, je crois que je t'ai mal compris. »

Ses yeux dont la couleur haussait entre le gris et le bleu foncé affichaient un air neutre tandis qu'il scrutait son frère.

Plusieurs signes indiquaient à Léo que la situation était sérieuse et inhabituelle. Raph rougissait, ce qui n'arrivait jamais. Son genou gauche tapait à intervalles réguliers contre la table de nuit, se balançant dans un geste nerveux typique de la tête chaude. Et pour finir, il clignait des yeux beaucoup plus rapidement que d'habitude. Il était encore un peu essoufflé, sans doute fatigué de la partie de sexe qu'ils venaient d'avoir, ses doigts triturant nerveusement la couverture du lit de Léo.

Léo connaissait son frère. Il le connaissait si bien qu'il pouvait dire rien qu'à ses battements de paupières dans quel état d'esprit il était. Il avait grandis avec lui, frôlé la mort avec lui, rit et pleuré avec lui, et maintenant, après toutes ces années, ils étaient bel et bien en couple, et il couchait même avec lui. Il ne l'aurait pas mieux connu s'il l'avait lui-même créé.

Pourtant, il ne se serait jamais douté qu'un jour, Raphaël lui demande une chose pareille.

« T'as très bien compris, Fearless, ne me force pas à répéter. »

Oh que si, il allait le lui faire répéter. Ce que Léo avait entendu était beaucoup trop étrange pour qu'il laisse Raphaël s'en tirer comme ça.

« Ne compte pas sur moi pour faire quelque chose que tu refuses de nommer deux fois de suite, » répondit calmement Léo, « si tu ne veux pas le formuler à voix haute, c'est logiquement parce que tu as un problème à envisager la chose et je-... »

« Commence pas avec ta psychologie à deux balles, » s'emballa la tête chaude, « tu ressembles à Donnie quand tu parles comme ça et tu sais que j'en ai horreur ! »

Léo leva les yeux au ciel et prit une lente respiration.

« Ne t'énerve pas, » dit-il doucement.

« Je suis pas énervé. Je suis très calme. »

« Parfait. Dans ce cas, je suppose que tu ne veux plus parler de notre vie sexuelle ? »

Raphaël souffla bruyamment et son corps se tendit un peu plus. Il ravala sa salive avec un air contrit, quelque part entre la gêne et la colère.

« Putain de merde, Fearless... Je t'ai juste demandé d'être un peu plus... Dominant. Pas de quoi en faire tout un plat. »

Léo cligna des yeux avec un regard neutre. « Dominant » ? Non, Raph n'avait pas dit « dominant » quelques minutes plus tôt.

« Ce ne sont pas les mots que tu as employé, » dit-il froidement.

« Qui se soucie de ce que j'ai-... »

« Tu as dit : je veux que tu me frappes pendant qu'on couche ensemble. C'est complètement diffèrent. »

Raphaël resta figé pendant de longues secondes, le visage immobile, mais Léo vit clairement passer la lueur d'excitation dans le regard émeraude de son frère avant que celui-ci ne finisse par détourner la tête, fronçant les sourcils avec son éternel air grincheux.

« Merde, quand c'est toi qui le dit, on dirait que j'ai un problème mental ! »

Le leader ne répondit rien. C'était sa technique secrète, et Raphaël tombait toujours dedans ne rien dire. Son frère ne supportait pas les longs silences. Parfois le meilleur moyen de l'amener à parler, c'était justement de rester silencieux jusqu'à ce que Raph se sente obligé de dire les mots qu'il avait sur le bout de la langue et qui ne voulaient pas sortir.

Après un petit moment, le regard de Raphaël s'adoucit et il prit une expression plus inquiète, plus angoissée.

« Léo, » dit-il très doucement, « est-ce que c'est ce que tu penses... ? »

La tortue aux yeux bleus prit quelques secondes pour réfléchir, parlant lentement et essayant, comme d'habitude, de bien envisager toutes les teneurs de la question avant de répondre.

« Ce n'est pas la première fois que tu me confies un de tes fantasmes, Raph, loin de là... »

Oh non, ce n'était pas la première fois. Léo avait déjà dû s'habiller en soubrette pour satisfaire l'imagination tordue de Raph. Enfin, ce n'était pas comme si ils n'avaient jamais réalisé un de ses fantasmes non plus... Léo se souviendrais toute sa vie de ce jour où Raph avait accepté de le faire cosplayé, Léo en fier Capitaine Ryan et lui en un autre personnage de Space Hearos...

Oui, il avait plutôt une sexualité ouverte. Ils essayaient des choses, ils testaient, ils se testaient mutuellement et ils en parlaient. Ce n'était pas tabou. Mais ça...

« Mais ça... Enfin, ça je ne m'y attendais vraiment pas... Je veux dire, on est pas en train de parler de jeux anodins, là, mais de sado-... »

« Non, » le coupa ardemment Raphaël, « ne prononce pas ce mot ! Ce que je veux n'a rien avoir avec ça ! »

« Je ne te comprends pas, » fit Léo en secouant la tête, tâchant de rester patient, « qu'est-ce que tu veux exactement, alors ? »

Raph se mordilla les lèvres, toujours aussi nerveux. Les mots glissèrent hors de ses lèvres comme une ombre glisse sur un mur.

« Je veux que tu me fasses mal... »

Léo garda un air neutre tout en réprimant l'envie de dire à Raph que c'était précisément le principe du sadomasochisme. Ce n'était pas le moment de chipoter, et en plus il voulait vraiment comprendre.

« Mal... Comment ? Tu veux que je te donne la fessée, ou un truc comme ça ? »

« Plus... Plus qu'une simple fessée... »

« Tu veux des gifles ? »

Raphaël resta silencieux.

« Tu veux que je te... Fouette ? »

Le silence était pesant et Léo crut pendant un instant qu'il allait se laisser prendre à son propre jeu parce qu'il avait très, très envie de le briser en disant quelque chose. N'importe quoi. Mais Raphaël finit par répondre, sa voix étant presque imperceptible dans le silence assourdissant de la pièce.

« Quelque chose comme ça... »

Soudainement, Léo douta de la sincérité de son frère. Que Raph soit porté vers le sadomasochisme, à la limite, pourquoi pas. Mais qu'il veuille être celui qui est dominé... C'était vraiment inattendu ! D'habitude, Raphaël aimait plutôt jouer les machos, les mecs virils qui ne se font soumettre par personne. Merde, même durant leurs ébats, il était bien plus souvent au-dessus qu'au dessous, et maintenant il voulait... Il voulait jouer à ça ?

Léo secoua la tête d'incompréhension. Ça ne faisait vraiment aucun sens.

« Raph, est-ce que c'est une mauvaise blague pour tester mes limites ? » s'exclama-t-il, perdant sa patience.

« N... Non ! »

« Est-ce que c'est parce que je t'ai dis que je voulais dominer un peu plus souvent ? Parce que si c'est le cas tu sais que je ne voulais pas-... »

« En fait, » fit Raph en lui coupant la parole, « oui, ça à avoir avec ça. »

Léo ravala sa salive en se remémorant comment, une dizaine de jour auparavant, il avait dit à Raph qu'il aurait bien aimé se sentir un peu moins comme ayant un rôle de « fille » au sein de leur relation. Il n'aimait pas qu'on le traite comme une chose fragile, lui aussi il avait besoin de se sentir homme, de se sentir dominant quelques fois. Et ça passait aussi par la chambre à coucher...

Cependant, il ne demandait pas non plus quelque chose d'aussi extrême.

« Quand tu m'as dit que tu en avais assez que je sois toujours en contrôle, » expliqua Raph, « je... Au début, ça m'a énervé, comme tu le sais. »

Léo hocha la tête. La réaction de Raphaël n'avait effectivement pas été des plus tendres. Ils ne s'étaient pas franchement disputés, mais on ne pouvait pas non plus dire que la discussion avait été calme.

« J'aimais les choses telles qu'elles étaient, » continua la tête chaude, « et tu sais que je ne me soumets pas souvent, et quand je le fais, c'est uniquement parce que tu insistes mais... Petit à petit j'ai commencé à me demander ce que je pourrais faire pour rendre la chose plus excitante et... Et... »

Léo caressa doucement le bras de son partenaire, voyant que celui-ci peinait pour trouver ses mots.

« Et donc... Voilà. Cette idée là... Je ne sais pas, il y a quelque chose qui me plaît là-dedans. Je suis prêt à te laisser les commandes. Tu vois, j'écoute aussi tes envies. Et je veux bien les satisfaire si tu... Acceptes aussi d'essayer de faire ce qui m'excite. »

« Ça semble... Juste, » répondit Léo, hésitant tout de même un peu. « Dis moi exactement ce que tu veux et je verrai si ça coïncide avec ce que je me sens capable de faire... »

Le leader se concentra très fort pour essayer de garder son esprit le plus ouvert possible. Okay, c'était une demande inhabituelle, mais il fallait qu'il s'adapte, surtout si ça tenait vraiment à cœur pour Raph.

« Ben... Par exemple, pendant qu'on le fait... Tu pourrais m'insulter, ou... M'attacher, me prendre de force... Enfin, des choses comme ça, tu vois ? »

« Je vois... En fait, tu veux faire un simulacre de viol, c'est ça ? » répondit doucement Léo.

Mais soudainement, Raph sembla à nouveau énervé et voulut faire demi tour, s'exclamant :« Putain, oublie tous ça ! Je ne sais même pas pourquoi je t'en parle ! »

« Non, non, non Raph, c'est okay, » affirma le leader en se serrant un peu contre lui, « c'est un fantasme comme un autre, tu n'as pas à en avoir honte ! Au contraire, je suis très heureux que tu t'ouvres à moi ! »

La tête chaude resta silencieuse, fixant le sol gris et froid de la chambre. Il était toujours tendu. Parler de ça à Léo lui avait juste demandé un effort incroyable.

« Je pense pouvoir le faire. »

Il écarquilla ses grands yeux verts. Avait-il bien entendu ?

« Vraiment ? »

« Oui. Après tout, c'est bien moi qui voulait qu'on échange les rôles, » répondit Léo avec un sourire.

Et son sourire fut vite recouvert par des lèvres émeraudes.