Hey, me revoilà,

Je publie ces trois chapitres, seulement, car il ne me reste que quatre d'avance - j'ai peu de temps pour écrire la suite.

Merci pour vos commentaires, je les lis dès que j'en ai l'occasion,

Bonne soirée à vous !

F.

— C'est terriblement excitant, s'exclamait Isabelle, sautillant presque sur elle même pour appuyer ses dires.

— C'est stupide, répliqua Jace, le regard vers la route.

Sa sœur leva les yeux au ciel. Elle passa un bras sur les épaules d'Alec qui regrettait déjà d'avoir raconté sa discussion avec Magnus à sa sœur en présence de Jace. Il fixa son frère d'un air agressif.

— Tu ne connais rien au romantisme, lâcha Izzy, pas étonnant que tu ne te sois toujours pas fait Clary au bout d'un an.

Les deux non concernés rirent. Ils débouchèrent dans leur rue après un tournant et restèrent silencieux jusque l'arrivée dans leur maison. Alec monta les escaliers qui grinçaient sous ses pieds et s'enferma dans sa chambre. Une sensation d'un bonheur léger combla son ventre. Le premier rendez-vous était fixé ce mercredi après-midi. Un classique « cinéma et restaurant » qui ravissait les deux garçons. Ils en avaient parlé à la cantine, sous les yeux étonnés des amis de Magnus qui n'en perdaient pas une miette. Ariane avait été enchanté par cette relation étonnante ; tandis que Ragnor n'avait pas exprimé son avis, laissant pourtant paraître quelques regards agacés auprès d'Alec. Le brun posa son sac près de son bureau et en sortit quelques cahiers et livres pour se mettre à travailler. Plus vite il en aurait fini avec ceci, plus vite il pourrait se prélasser.

De son côté, Magnus était à peine arrivé chez lui qu'il repartait pour aller travailler. Le restaurant où il travaillait se situait à quelques rues de là, il s'y rendait à pieds. Le bâtiment était constitué d'une façade rouge et or, ornée d'un dragon qui semblait vivre grâce à la manipulation mécanique située derrière le panneau. Elle arborait le nom du restaurant, écrit en japonais, qui signifiait « L'œil du dragon ». Lorsqu'il entra par la porte principale, Magnus vit le chat présent dans le restaurant comme à son habitude. Apprécié par les clients et les employés, il était la mascotte de l'entreprise. L'asiatique salua brièvement ses collègues et alla se changer dans leurs locaux.

Il n'y avait jamais foule dans ce restaurant de petite envergure. Le quartier était mal réputé et inintéressant économiquement. Le chiffre d'affaire était pourtant suffisamment élevé pour subvenir aux quatre salaires que nécessitait le restaurant. Vêtu d'un haut aux couleurs du bâtiment et d'un jean noir entouré d'un tablier contenant un carnet et un stylo, Magnus commença à se balader entre les tables pour servir et prendre les commandes des quelques clients qui passaient la porte. Ses trois heures de travail passèrent plus rapidement qu'il ne le crut.

Magnus, une fois la porte des vestiaires dépassée, jeta son tablier loin de lui. Un grand vide lui prenait l'estomac. Hormis sa faim – il n'avait rien mangé depuis le midi –, l'asiatique ressentait la nécessité de s'occuper l'esprit. Il devenait trop triste, sombre, absent lorsqu'il était seul, face à lui-même. Face à ce visage dans le miroir qui ne savait que répondre à ses questions. Il prit son téléphone et envoya un message à Ragnor. Bien qu'ils s'étaient éloignés ces derniers jours, Magnus espérait qu'il voudrait bien le voir, peut-être sortir boire un verre ou juste trainer dans les rues noires à la recherche d'une activité quelconque.

Il se revêtit de ses vêtements habituels puis quitta le restaurant après une vague salutation envers ses collègues. La lune et les étoiles semblaient constituer une dentelle fine dans le ciel, semblable à une toile d'araignée, alors qu'il avançait sur le béton humide, comme à son habitude. Magnus gardait la tête baissée sur l'écran de son téléphone. Ses pieds suivaient machinalement le chemin jusque son appartement, sans réellement s'en rendre compte. Il textait avec Ragnor qui n'était pas très enthousiaste à l'idée de sortir.

— Qu'est-ce qui ne va pas au point de sortir un lundi soir ? Demanda celui-ci une fois qu'ils furent installés au bar le plus proche, une bière à la main.

— Je ne sais pas, je suis mélancolique en ce moment, soupira Magnus. C'est comme si mon monde était coincé dans un vieux film en noir et blanc ; j'ai l'impression d'être éteint.

— Tu ne m'avais pas dit que tu avais embrassé Puppy ?

— Si, et j'en suis heureux, mais quelque chose cloche. J'adore ce garçon, vraiment.

Ragnor le fixa pendant quelques secondes, silencieux. Il essayait de s'insinuer dans l'esprit de l'asiatique, puis, une conclusion résonna en lui comme la seule plausible de lui faire tourner la tête au point de se sentir désemparé.

— Camille. Tu n'en es pas remis, hein ? Je le savais, je l'avais dit à Puppy. Tu n'es pas prêt à te relancer là dedans, surtout si c'est une relation pas si intense que la vôtre. Il te faut plus de temps.

— Non. Je suis certain que je vais mieux, mais... peut-être que ces sentiments d'excitation et-

— S'il te plait, je vais vomir, se moqua Ragnor.

Magnus leva les yeux au ciel et continua :

— Pas dans ce sens, plutôt d'appréhension, je ne sais pas comment expliquer. Ça pourrait me rappeler mes débuts avec elle.

— Tu l'aimes encore ? Demanda Ragnor, incertain.

— Bonne question.

Les garçons décidèrent de changer de sujet. Si Magnus voulait se changer les idées, il ne devait pas penser à tout cela. Évidemment, il ne pouvait pas effacer ces sentiments en quelques semaines. Mais il espérait que ceux-ci n'allaient pas se manifester de nouveau et surtout lorsqu'il était avec Alec. Ce garçon faisait remonter en lui un nouveau sentiment de joie et d'affection qui avait été emporté avec Camille lorsqu'elle l'eut quitté. Il pensait vraiment que cette fille allait monopoliser tout son amour pour le reste de sa vie quand, ce lundi, il avait aperçu Alec sous un nouveau jour. Il avait vu sa beauté et son charme naturel renforcé par sa timidité aux airs enfantins. Magnus savait très bien, en le regardant durant ce cours de maths, que quelque chose avait commencé et depuis cela ne cessait de s'amplifier. C'était la première fois de sa vie qu'il était heureux d'avoir été en cours de maths.