Bonjour à tous, encore un grand merci à vous tous pour lire mes fictions et me laisser des messages. Sachez que je les lis tous et qu'à chaque fois vos petits mots me touchent.

Bon parlons un peu de cette fiction, c'est un peu sombre par moments mais bon que voulez-vous on se refait pas. Je mets tout de suite un avertissement pour les plus jeunes, attention il y a des scènes de tortures et les personnages principaux ne sont pas aussi gentils que dans les films ou livres. Bien entendu il y a quelques passages hot et je me suis aidé du site Pathfinder-fr pour trouver un ustensile qui me manquait. J'espère que ma petite histoire vous plaira et que vous ne serez pas trop choqués par mon esprit un peu tortueux par moment. Bonne lecture à vous tous.

Merci à EmisuMibu ma bêta pour sa correction.

Comme toujours les persos ne m'appartiennent pas mas l'histoire oui.

Les choses changent

- Tu l'as laissé mourir Harry. Tout est de ta faute. C'était mon frère je te rappelle et même si avec ma famille on a toujours été là pour toi, tu as préféré perdre ton temps à sauver un connard comme Malefoy plutôt que ceux qui tenaient vraiment à toi.

Ces mots sont durs, c'est vrai mais je me le répète chaque jour depuis que j'ai tué Voldemort. Lorsque je l'ai vu, lui, mon meilleur ami, pleurer sur le corps de son frère, entouré de ses parents et de ses autres frères et sœurs, j'ai su que je l'avais perdu. Au début, j'ai cru que le temps apaiserait son chagrin mais quand l'heure de la rentrée est arrivée sans que je n'aie de ses nouvelles, j'ai compris qu'il ne reviendrait pas vers moi. Il ne fait que me le confirmer dans le grand Hall de Poudlard en me hurlant cette vérité que je ne connais que trop bien. Les autres passent autour de nous, nous observent et même Drago s'arrête pour admirer le spectacle. Hermione essaye tant bien que mal de le raisonner, de calmer le jeu mais rien y fait. La fureur dans son regard est dirigée vers moi et vers personne d'autre que moi. Mon cœur se brise alors que je réalise petit à petit que je viens de perdre ce que j'avais de plus précieux, une amitié que je pensais à toute épreuve et sans même m'en apercevoir, quelques larmes coulent sur mes joues. Les insultes pleuvent, sa voix n'a de cesse de me blesser et contre toute attente, mon sauveur n'est autre que mon ennemi de toujours.

- C'est bon Weasley, arrêtes un peu ta comédie. Je te rappelle qu'on a tous perdu quelqu'un dans cette guerre et sans Harry, Voldemort tiendrait encore l'école. Et puis c'est ça l'amitié à Gryffondor ? Tu me fais vraiment pitié mon pauvre.

Drago esquive rapidement le coup que Ron essaye de lui porter et l'immobilise d'un sort. Sans s'en soucier d'avantage, il m'attrape par le bras et me force à le suivre. Je ne comprends même pas ce qui se passe, les paroles de Ron raisonnent en boucle dans ma tête. Lorsque je réalise que je ne suis plus dans le Hall d'entrée, Drago se tient face à moi.

- C'est nul ce qu'il t'a dit. Personne ne t'en veut des morts qu'il y a eu. Tout est de la faute de Voldemort et pas la tienne. Et même si je sais que ça ne t'aidera pas, moi je te remercie de m'avoir sauvé dans la Salle sur Demande.

- Ta mère aussi m'a sauvé, elle s'inquiétait pour toi c'est vrai mais elle m'a sauvé.

- Je sais, elle m'en a parlé. Écoute, je sais que toi et moi c'est compliqué mais j'ai une très grande chambre alors si tu veux pour cette nuit, tu peux rester avec moi, on peut installer un deuxième lit.

- Je sais pas si c'est une bonne idée et puis je veux pas te déranger. Tu m'as déjà sorti d'un mauvais pas c'est déjà bien.

- Tu es dans le même dortoir que lui ?

- Ouais.

- Alors crois-moi, mieux vaut que tu t'éloignes de lui. Je te l'ai dit j'ai une très grande chambre et on peut facilement y tenir à deux. Je t'oblige pas mais je te dois bien ça.

J'esquisse un sourire en pensant à cette poursuite dans la Salle sur Demande, celle-là même qui a coûté la vie à l'un de ses meilleurs amis. À ce moment-là, je me rappelle n'avoir pensé qu'à lui, à le sauver, à le sortir de ce brasier.

- C'est OK mais tu ne me dois rien. Tu es probablement l'un des seuls que j'ai réussi à sauver.

- Je pense pas que ce soit vrai et même si c'était le cas, dis-toi qu'avoir sauvé une vie est préférable à n'en avoir sauvé aucune. Allez viens, suis-moi, je vais te montrer mon palace privé.

En me rapprochant du dortoir des Serpentard, les divers portraits me fixent comme pour me dire que je n'ai pas ma place ici. Mais Drago ne s'en occupe pas et continue sa route jusqu'à arriver à sa salle commune. Divers élèves stoppent leurs conversations à mon arrivée, tous me regardent étrangement et finalement, certains se lèvent et viennent me voir pour me remercier d'avoir mis un terme à cette guerre. J'ai l'étrange impression que ceux que je croyais acquis à la cause de Voldemort, se trouvent ceux qui en ont certainement le plus souffert. Drago, qui cette année est Préfet en chef, met les choses au point avec le reste de sa maison.

- Bon je suppose que le petit pétage de plomb de Weasley n'a échappé à personne et bien que nous ne soyons pas réputés pour être des amis, j'ai proposé à Harry de dormir dans ma chambre cette nuit pour être sûr que l'autre ne l'attaque pas quand il dort. On est pas connu pour être la maison la plus chaleureuse mais on sait veiller sur nos compagnons et je vous rappelle à tous qu'Harry ici présent, aurait très bien pu finir dans notre maison. On lui doit tous beaucoup, nous probablement plus que les autres, alors pas de vagues et tout se passera bien.

Des applaudissements suivent son petit discours et quand je traverse la salle, certains me tapent gentiment sur l'épaule. Nous arrivons enfin à sa chambre et en effet, il n'avait pas menti, on peut clairement y loger deux lits doubles. Le tout est décoré avec soin et une salle de bain est collée à la chambre. D'un coup de baguette, Drago fait apparaître un deuxième lit sur lequel je m'installe pour le regarder ranger ses affaires. Lorsqu'il a fini, il se place face à moi.

- Tu veux parler ?, me demande-t-il.

- Non je suis juste surpris par l'accueil de ta maison c'est tout.

- Contrairement à la croyance populaire, on est pas des gros connards avides de pouvoir. On a juste pas eu le choix, on a été obligés de suivre nos parents. Qui d'ailleurs auraient tout fait pour s'enfuir et disparaître pour la plupart.

- J'avais pas envisagé ça de cette façon.

- Tu sais on a tous perdu quelqu'un pendant la guerre. Même si j'étais pas proche d'elle, voir ma tante mourir ne m'a pas rendu très heureux et pourtant je n'en veux pas à la mère de Ron pour ça. On a tous fait nos propres choix, maintenant que c'est fini, on doit tous les assumer. Bientôt, il regrettera son comportement envers toi mais sache que si tu veux, ici, tu peux avoir ta place. Allez, tu sais comment ça se passe, on est obligé d'aller au grand repas de la rentrée.

- Ouais j'avais presque oublié.

En retraversant la salle commune, Pansy nous suit jusqu'à la grande salle ainsi que quelques autres élèves et, au moment où je suis censé aller m'asseoir à ma table, je ne vois que le regard noir de Ron qui me fusille sur place. Drago me tire par le bras, et m'incite à m'installer à sa table. Beaucoup se retournent sur mon passage et je suis pas vraiment à l'aise vis-à-vs de l'attention que l'on me porte. La nouvelle directrice me regarde aussi mais ne dit rien et la séance de répartition des nouveaux élèves débute.

Finalement le repas se passe plutôt bien, les amis de Drago ne sont ni cassants, ni méprisants à mon égard, et je me retrouve même à rire de leurs blagues par moment. Lorsque je regarde un peu trop longtemps la table des Gryffondor, Pansy me donne un léger coup de coude avant de me dire.

- Le sourire est la meilleure arme contre ceux qui te dénigrent Harry. Rappelles-en toi.

Et elle a probablement raison seulement c'est pas si facile de voir ceux auxquels on tient nous tourner le dos sans la moindre hésitation. À la fin du repas, je pars avec les Serpentard et suis Drago jusqu'à sa chambre. On parle un peu, c'est même assez facile finalement d'avoir une conversation avec lui et je finis par m'endormir, las de cette journée.

Au petit matin, Drago est réveillé avant moi. Lorsque j'ouvre les yeux, il sort de la salle de bain presque nu et aussitôt la marque qu'il a sur le bras attire mon regard. Je sais depuis longtemps qu'il possède cette marque mais jusqu'à maintenant je ne l'avais jamais vu. Il le sent certainement mais ne fait rien pour la masquer. De toute façon ce n'est plus qu'un vestige d'un passé révolu et je ne peux pas lui en vouloir pour ça, il a fait ce qu'il fallait pour survivre, comme beaucoup d'autres. Je prends rapidement sa place dans la salle de bain et lorsque j'en ressors, il est prêt. Son regard accroche le mien et avant de partir pour rejoindre les autres, il m'interpelle.

- Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant Harry ?

- J'en sais rien. Je vais déjà essayer de voir Hermione seule et ce soir je retournerai dans mon dortoir. Si vraiment ça se passe mal, j'irai voir McGonagal pour lui demander de me transférer dans un autre dortoir.

- Écoute si ça dérape, si y'a un problème, tu peux revenir ici. On trouvera une solution. Je suis Préfet en chef maintenant donc je peux me balader la nuit sans problème, en cas de besoin je peux venir te prêter main forte.

- Merci mais je crois que je vais essayer de régler ça seul.

- Comme tu veux. Tu restes avec nous pour le petit déjeuner ?

- Pourquoi pas, après tout la fin de la journée arrivera bien assez vite.

Soupirant en y pensant, je me lève et le suis jusqu'à la grande salle. Dès le premier cours, la tension est palpable. Ron ne me laisse pas l'approcher, ne m'accorde même pas un regard. Je m'installe au fond de la classe, seul à une table jusqu'à ce que Pansy vienne me rejoindre. Elle s'installe à mes côtés sous les regards médusés des autres élèves de ma maison et fait comme si de rien n'était en me parlant le plus naturellement du monde. Pendant tout le reste de la journée, elle vient à mon secours quand je suis mis à l'écart par les autres et juste après le dernier cours, je parviens à attraper Hermione et à l'isoler du reste de la classe. Elle se jette dans mes bras, me serre aussi fort qu'elle le peut et quand enfin elle se détache, je vois des larmes qui menacent de couler.

- Pleure pas Hermione. Je voulais juste qu'on parle un peu, c'est tout.

- Je suis tellement désolée Harry. J'essaye de faire ce que je peux pour le calmer mais il passe ses nuits à le revoir mort et chaque matin il est encore plus en colère contre toi. Je comprends pas ce qui se passe. J'arrive pas à le raisonner, même Ginny n'y parvient pas.

- Je t'en veux pas Hermione, ne t'inquiètes pas, ça va aller. Ce soir je vais retourner dans le dortoir et on verra bien comment ça va se passer.

- Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée Harry. Il vaudrait peut être mieux que tu changes de lit pour quelques temps. Je crois qu'il a réussi à persuader quelques élèves que tu n'as pas agis comme il le fallait.

- Ne t'inquiète pas pour moi, je sais me défendre, ça va aller et dans le pire des cas, les Serpentard m'ont proposé de rester si j'en avais besoin.

- Justement Harry, ça aussi c'est un problème. Ton rapprochement soudain avec Drago et sa troupe n'arrange pas les choses. Beaucoup prennent ça comme une trahison.

- Ça n'a rien à voir. Je crois qu'ils se sentent redevables envers moi. Contrairement à ce qu'on a pu croire, beaucoup étaient très loin d'adhérer aux idées de Voldemort et seul la crainte de perdre leurs parents les gardaient près de lui.

- Je le sais très bien, je me souviens que Drago ne t'a pas dénoncé à sa tante alors qu'il savait pertinemment que c'était toi. Mais les autres n'étaient pas là Harry. Tu dois rester prudent.

- Je te promets d'être prudent et je t'avoue que je suis rassuré de pouvoir parler avec toi.

Elle me prend une nouvelle fois dans ses bras en me disant qu'elle doit y aller. Je comprends sa position, elle est partagée entre son ami et son amour et jamais je ne lui demanderais de quitter Ron au nom de notre amitié. Je la vois s'éloigner dans les couloirs, une part de moi souffre de la savoir dans cette situation mais une autre part appréhende le moment où je serais confronté à Ron. Je passe le repas auprès de Drago et lui explique la discussion que j'ai eue avec ma meilleure amie. Lui aussi me dit d'être prudent, de faire attention et réitère sa proposition de revenir dans sa chambre en cas de problème. Je le remercie pour ses paroles qui finalement me font du bien et vais affronter le reste de ma maison.

Une fois dans la salle commune de Gryffondor, beaucoup de regards se tournent sur moi. Aucun ne se lève, aucun ne vient m'adresser la parole alors je vais dans le dortoir et retrouve mes affaires complètement lacérées. Ma valise est éventrée, tout a été mis à sac, même mes affaires de cours. Je regarde avec dépit le spectacle qui s'offre à moi et m'installe sur mon lit la tête entre les mains. J'essaye de ne pas en faire grand cas et cherche à m'endormir mais quelques minutes plus tard, Ron entre dans la pièce et avant que je ne puisse réagir, il a déjà sa baguette en main pour me jeter un sort qui m'immobilise. Pendant toute la nuit, je supporte ses coups et ses insultes. Même si mes larmes coulent avec abondance, il ne s'arrête pas et décharge sa haine sur moi. Je ne peux pas bouger, je sais que tant qu'il ne lève pas le sort je ne suis pas en mesure de me défendre. La douleur est cuisante, mais la pire ne provient pas des coups mais plutôt de la haine que je vois dans ces yeux.

Au petit matin, il lève le sort et quitte la chambre sans même un regard en arrière. Mon visage est maculé de sang et mon corps est tellement douloureux que je ne parviens pas à me lever. J'ai du mal à respirer, j'ai l'impression qu'un poids écrase ma poitrine. J'arrive à attraper ma baguette du bout des doigts et murmure un sort avec la force qu'il me reste pour envoyer un message à Drago dans l'espoir fou qu'il puisse venir m'aider. Le morceau de papier flotte dans l'air et disparaît alors que mes yeux se ferment pour plonger dans l'inconscience. Je ne sais pas vraiment combien de temps je suis resté inconscient mais quand il arrive à me réveiller, une horde de Serpentard m'entoure. Je distingue la main de Pansy se poser sur l'épaule de Drago pour lui intimer l'ordre de se calmer alors qu'avec d'infinies précautions, ils me soulèvent pour m'apporter à l'infirmerie. Je passe ma journée à dormir par période mais à chaque fois que j'ouvre les yeux, il y a toujours un Serpentard à mes côtés. Le soir même, grâce aux bons soins de Mme Pomfresh, je suis apte à sortir et sans me laisser le choix, Drago m'entraîne dans sa salle commune.

- Dis-nous ce qu'il s'est passé Harry.

- Je… c'est rien. Ça va aller.

- Tu réalises que si on était pas des sorciers, tu serais à l'hôpital dans un état critique ? T'as eu quatre côtes cassées, sans compter les multiples fractures et une perforation du poumon alors tu leurs trouveras des excuses plus tard pour le moment tu vas nous expliquer ce qu'il s'est passé, maintenant.

Sa voix est nette et cassante, je peux sentir la colère qui l'anime et cette étincelle dans ses yeux me ramène à cette nuit quand Ron avait la même dans le regard. Sans parvenir à me contrôler, mon corps tremble et Pansy reprend les choses en main essayant de calmer son ami.

- Ce que Drago a voulu te dire, de façon assez brusque, c'est qu'on s'inquiète pour toi. Je me doute que tu ne réalises pas, mais sans toi, aucun de nous ne serait ici. On a dû faire avec les erreurs passées de nos parents Harry et pour nous tu es notre sauveur. Pendant tout le temps que ça a duré, nos maisons respectives ont été prises d'assaut. Des sorciers peu recommandables s'y sont installés et tu peux me croire ça ne s'est pas toujours bien passé. On a assisté à tout ce que tu voulais combattre sans avoir la possibilité de t'aider par crainte que nos parents meurent les uns après les autres. Alors oui, tu es celui qui nous a rendu notre liberté. Tu es important pour nous et on a beaucoup de mal à accepter ce qui t'es arrivé. Donc on aimerait savoir pourquoi la quasi-totalité des septième année ont quitté la grande salle pendant le petit déjeuner pour te trouver dans cet état.

- J'ai rien vu venir…

Je leur explique ce qui s'est passé, l'état dans lequel j'ai retrouvé mes affaires, puis peu de temps après, le sort et les coups, puissants, trop puissants pour que mon corps résiste. Quelques larmes coulent le long de mes joues et contre toute attente, Pansy me prend dans ses bras pour me réconforter. Je ne distingue pas le signe qu'elle fait aux autres et après quelques minutes à partager cette étrange étreinte, Drago m'invite à le suivre pour aller dans sa chambre. Je le suis, hagard, et comme la fois précédente, il fait apparaître un autre lit dans lequel je plonge pour m'endormir quasi-instantanément.

Au petit matin, lorsque j'ouvre les yeux, Drago est encore endormi. Je me lève en sentant encore des douleurs parcourir mon corps et vais prendre une douche chaude qui m'aide à me sentir mieux. Une fois sorti, Drago qui s'est réveillé entretemps va prendre ma place. Je ne remarque pas tout de suite les traces qu'il a sur les mains mais quand enfin je les aperçois, je lui demande tout de suite ce qui s'est passé, sans qu'il ne me donne de réponse. Nous allons prendre notre petit déjeuner et Pansy, particulièrement de bonne humeur, m'entraîne à sa suite pour m'installer à ces côtés.

- Il va falloir que tu te rachètes une garde-robe et pour ça, je suis la mieux placée pour t'aider. Ce week-end on a une permission on peut aller faire les boutiques.

- Je crois que je vais pas avoir le choix mais tu sais, c'est pas trop mon truc les grandes séances de shopping.

- Mon pauvre, je vais avoir du boulot avec toi, je le sens, mais crois-moi je te laisse pas le choix.

Puis elle continue à parler alors que Drago se penche vers moi pour me dire.

- On y a tous eu le droit. Dis-toi que c'est qu'un mauvais moment à passer.

Il me sourit avant de reprendre son petit déjeuner et je me sens tellement bien pendant ce court instant que je ne pense même pas à regarder vers ma table pour chercher Ron. En me rendant au premier cours, Hermione vient me voir, je remarque tout de suite qu'elle a pleuré. Je m'éloigne avec elle afin de pouvoir discuter un peu mais Drago me fait comprendre qu'il reste à proximité.

- Pourquoi Drago reste à côté ?

- T'inquiète c'est rien. Pourquoi tu as pleuré ? Qu'est ce qui s'est passé ?

- C'est Ron. Cette nuit, il a été agressé. Il est à l'infirmerie. Je voulais te le dire.

- Comment ça agressé ?

- Il ne se souvient de rien, il s'est juste réveillé dans un couloir avec un bras cassé et couvert de bleus.

Aussitôt je repense aux blessures sur les mains de Drago et au comportement de certains autres élèves de Serpentard. Je soupire faiblement pour ne pas qu'Hermione réalise que j'en sais probablement plus que ce qu'elle le pense.

- D'ailleurs, pourquoi tu n'étais pas en cours hier ? Je me suis inquiétée mais personne n'a voulu me dire quoique ce soit.

- Je t'ai dit de pas t'inquiéter Hermione, comment va Ron ?

- Hé bien grâce à l'infirmière il va vite s'en remettre mais je m'inquiète, je me dis que si ça se trouve quelqu'un rôde dans le château. Peut-être un partisan de Voldemort qui le regrette et que cette personne veut s'en prendre à nous.

- Je pense pas que ce soit ça mais tu devrais peut être demander l'autorisation pour rester avec lui jusqu'à ce qu'il sorte.

- Oui, c'est ce que je vais faire. Tu veux peut être venir avec moi ?

- Non, vaut mieux pas. Mais je suis sûr qu'il sera heureux que tu passes du temps avec lui.

- D'accord, dis-moi est ce que tout va bien pour toi ?

- Je te mentirai si je te disais que c'est la grande forme mais ça va aller, tant fait pas pour moi.

- Très bien. Si t'as un problème tu peux venir me voir tu sais.

- Je sais Hermione, je sais.

Elle me prend dans ces bras dans une accolade fraternelle et repart en direction de l'infirmerie. Je me retourne alors et vois Drago qui m'attend pour aller en cours. Je ne lui parle pas de la conversation que je viens d'avoir, mais quand vient la pause déjeuner, je soigne ses mains d'un sort que j'ai appris pendant la guerre, sans demander d'explications. Le reste de la journée se déroule sans encombre et le soir venu je me surprends à passer du bon temps dans la salle commune des Serpentard, à rire avec eux, à ne penser à rien d'autre que l'instant présent. Drago fait encore sa ronde quand je vais me coucher, je l'entends à peine rentrer et me rendors immédiatement.

Le lendemain, conscient que cette situation ne peut pas durer, je décide d'aller voir la directrice avant les cours pour lui parler de la situation. J'en parle d'abord avec Drago pour être sûr que mon choix ne le gêne pas et ce dernier m'approuve, m'encourage même dans ma démarche. Je laisse toute la petite troupe à l'entrée de la grande salle et file vers le bureau de la directrice. En chemin je tombe sur Ron qui stoppe son avancée pour me faire face.

- Je sais que tu es derrière tout ça et crois-moi tu vas le payer.

- Si j'étais toi je me méfierais, le fait que je n'ai pas protesté la première fois ne veut pas dire que je ne me défendrai pas si ça doit se reproduire. Et plutôt que m'accuser pour quelque chose que je n'ai pas fait, remercies-moi de n'avoir rien dit à Hermione sur ton comportement.

- Ne la mêle pas à tout ça.

- C'est pour ça que je n'ai rien dit. Alors si j'étais toi, j'irais plutôt la retrouver. Il semblerait qu'avec elle tu puisses encore te comporter comme une personne civilisée. Maintenant et afin que l'on ne se croise plus, je vais aller demander à changer de chambre. Sur ce, bonne continuation.

Je m'éloigne sans me retourner, à mesure que j'avance, ma poitrine se serre un peu plus jusqu'à ce que j'ai tellement mal que je doive m'arrêter pour respirer un moment. Après quelques minutes, je reprends ma route et frappe à la porte du bureau.

- Tiens Harry, que me vaut ta visite ?

- Je suis désolé de vous déranger mais j'ai un petit problème de chambre. J'aimerais savoir si je peux changer de dortoir ?

- Pourquoi, il y a un problème ? Est-ce dû au fait que tu passes ton temps avec une autre maison que la tienne ?

- Justement, en parlant de ça. Quand je suis rentré ici, le Choixpeau magique m'a laissé le choix sur la maison que je voulais choisir et je pense que je devrais peut être changer de maison.

- Tu veux aller à Serpentard ?

- Je crois que j'ai les capacités requises pour rejoindre cette maison. Et puis maintenant que la guerre est finie, les choses ont légèrement changées.

- C'est à cause de Ron c'est ça ? J'ai appris ce qui t'étais arrivé et je sais aussi qu'il a passé sa journée à l'infirmerie. Tu veux m'en parler ?

- Non je préférerais pas. Ron croit qu'il a ses raisons pour m'en vouloir et je pense que rien ne pourra arranger ça. Alors il est peut-être temps que je tourne la page.

- Il serait préférable que vous vous laissiez du temps.

- Le temps ne guérit pas toutes les blessures et vous le savez autant que moi.

- Très bien. J'avoue que c'est la première fois que j'entends ce genre de demande mais vu ce que tu as fait pour nous tous, je te dois bien ça. Alors d'accord, j'accepte ta demande. À partir d'aujourd'hui tu es à Serpentard. Par contre je ne suis pas sûr de te trouver un lit mais je vais faire mon maximum pour régler ça rapidement.

- Merci beaucoup mais Drago est d'accord pour partager sa chambre avec moi.

- D'accord Harry, je vais quand même voir ce que je peux faire pour la chambre, mais les Gryffondor vont te regretter.

- Je pense pas. Mais c'est gentil à vous de me le dire. Bonne journée, Madame et encore merci.

Je ressors du bureau et vais rejoindre les autres pour le petit déjeuner. Dès que j'annonce la nouvelle à mes camarades, des applaudissements retentissent et beaucoup d'entre eux viennent me serrer la main. Une fois l'euphorie passée, je profite du calme éphémère pour parler avec Drago.

- Est-ce que je peux rester dans ta chambre quelques jours, le temps qu'on me trouve un endroit pour dormir ? Je comprendrais que ça te dérange, te sens pas obligé.

- T'inquiète pas, je t'ai dit que ça me posais pas de problème. Tu peux rester autant que tu veux et puis ça va tu ronfles pas, par contre après ta séance de shopping avec Pansy, si t'as trop de fringues ça va devenir problématique, rigole-t-il.

- M'en parles pas, je suis déjà en flippe rien que d'y penser.

- Je t'accompagnerai va, je vais pas te laisser dans cette galère parce que sinon je suis pas sûr que tu reviennes, me dit-il en me faisant un clin d'œil.

C'est bizarre, même si j'ai mal de perdre une partie de mes amis, je me sens bien au milieu de cette maison que j'ai longtemps fuit. Tout est simple et chacun dit ce qu'il pense. C'est comme si finalement, ils étaient plus libres que je ne l'avais imaginé et j'ai l'impression d'être accepté par tous même si à la base ce n'est pas ma place.

La semaine passe sans que Ron et moi nous adressions la parole. Hermione vient me voir quand elle le peut et regrette sincèrement cette situation mais pour ma part, je ne m'en plains pas. Drago est plutôt facile à vivre et mis-à-part le temps qu'il passe dans la salle de bain, nous cohabitons assez facilement. Pansy a toujours le mot pour rire, pour me sortir de mes pensées quand je m'y plonge un peu trop. Elle est beaucoup plus agréable que je ne l'avais envisagé et passer du temps avec elle me détend toujours. Le week-end est enfin là, il est vraiment temps que j'aille me chercher des nouveaux vêtements, mais l'enthousiasme de Pansy me fait légèrement peur.

Les élèves se massent tous dans la cours du château, pressé d'aller se promener à Près-au-Lard. Drago et Pansy sont à mes côtés et nous entamons notre longue journée shopping. On passe de boutique en boutique et Pansy se fait un malin plaisir de me faire essayer une tonne de vêtements. Drago quand à lui joue le rôle du juge et approuve ou non les tenues choisies. J'ai l'impression d'être une marionnette entre ses mains, mais quand je la vois aussi heureuse, je la laisse faire et finit par me prendre au jeu. Finalement et après une pause déjeuner bien méritée, Pansy me traîne dans un dernier endroit et lorsque j'en ressors, je ne porte plus de lunettes. Elle me scrute de la tête au pied et après un bref regard vers Drago, fait un signe de tête pour dire qu'elle approuve mon nouveau look et même si je trouve mon jean un peu trop serré, je lui avoue que je suis assez d'accord avec elle.

En fin d'après-midi, nous retournons au château et au vu des divers regards de certains, je suis soit carrément canon, soit plutôt ridicule, mais je ne m'en occupe pas et suis ce nouveau groupe qui m'est de plus en plus sympathique. En rentrant dans la chambre de Drago, ce dernier utilise un sortilège d'extension sur son armoire afin d'y faire rentrer mes affaires et j'avoue que je suis assez content des nouvelles couleurs que j'arbore. Le soir, mon colocataire me propose de le suivre dans sa ronde et j'accepte avec plaisir, assez satisfait de pouvoir sortir sans avoir à me cacher. Je découvre avec délice les joies que procurent l'autorité et le fait d'en user abusivement par moment quand un couple essaye de trouver un peu d'intimité et que nous les surprenons avant de leur retirer des points. Je passe un bon moment et oublie mes problèmes en sa compagnie puis nous allons nous coucher.

POV DRAGO

Je suis tiré de mon sommeil par des bruits étranges. Rapidement, je prends ma baguette pour avoir un peu plus de lumière et distingue Harry qui remue et qui murmure des mots incompréhensibles. En le voyant ainsi, je devine qu'il fait un cauchemar et me lève pour aller le réveiller. Pourtant, je ne le fais pas immédiatement, je reste quelques minutes à l'observer. Son visage est crispé mais ça n'enlève rien à son charme et ses lèvres entre-ouvertes sont presque trop tentatrices pour mon propre bien. Je me demande à partir de quel moment j'ai commencé à le voir différemment ? À partir de quel moment j'ai vu en lui plus qu'un ennemi ? À partir de quel moment je l'ai trouvé beau ? Ma main passe sur son front et éponge quelques gouttes de sueurs qui y perlent. Il ne se réveille pas, s'apaise sous mon toucher, se calme au contact de ma peau et finit par retrouver une respiration plus calme, plus tranquille. Ses mouvements ont fait glisser la couverture qui le recouvrait et avant que je ne la lui remette correctement, j'observe son corps partiellement dénudé. Toutes les marques de sa précédente agression ont disparu, il ne reste plus que les souvenirs et les traces invisibles aux yeux des autres mais que j'arrive à discerner dans son regard de temps à autres. Je suis toujours autant en colère contre Ron et même si on lui a fait payer cette agression, je redoute une suite qui pourrait s'envenimer. J'en ai parlé avec les autres, Pansy a organisé une surveillance sur Ron mais on ne peut pas être derrière lui à chaque seconde et puis je me dis que si personne n'a défendu Harry cette fameuse nuit, c'est probablement parce que d'autres pensent comme Ron. Mine de rien, je suis soulagé qu'il soit ici avec moi, en sécurité au moins temporairement. Alors qu'il dort enfin profondément, je me penche vers lui et embrasse son front avant de le recouvrir et d'aller me recoucher.

FIN POV DRAGO

Ça fait déjà presque un mois que je suis dans ma nouvelle maison. Mon comportement change petit à petit, je le sens mais ce n'est pas pour me déplaire. Si avant les élèves me regardaient avec admiration, maintenant quand j'arpente les couloirs avec Drago, c'est la crainte que je peux voir dans leurs yeux. Grâce à ma carte du maraudeur, les élèves des autres maisons perdent des points à vue d'œil. Mon colocataire est plus que satisfait et avec Pansy ils se félicitent de me voir détendu et heureux. Je ne regarde plus par-dessus mon épaule par crainte qu'on s'en prenne à moi et je suis encore plus vif à prendre ma baguette que lorsque nous étions en guerre alors même si je perçois encore les ondes négatives de Ron, je n'y prête plus attention. Hermione vient me voir de temps à autres, de moins en moins souvent et c'est bien la seule chose qui me manque vraiment de mon ancienne vie.

Alors que les sélections de Quidditch arrivent à grand pas et que je compte bien entrer dans l'équipe de ma nouvelle maison. Je passe beaucoup de temps à m'entraîner, souvent avec Drago, c'est plus sympa d'être à deux et de poursuivre ensemble le vif d'or. Mais il y a des fois où ce dernier est occupé avec ses fonctions de Préfet alors je me rends seul sur le terrain et passe de longues heures à voler sur mon balai. J'ai l'impression d'être libre, loin de tout, et j'aime cette sensation, quand l'air fouette mon visage et s'engouffre dans mes cheveux. Je ne distingue rien d'autre en cette douce soirée d'automne, si bien que je ne vois pas mon ancien ami sur le bord du terrain. Lorsque j'attrape le vif d'or, je redescends doucement et c'est à ce moment-là que je suis frappé de plein fouet par un sortilège qui m'immobilise. Je tombe de mon balai, incapable de me défendre je reste allongé jusqu'à ce que j'entende des pas se rapprocher. Je distingue des cheveux roux puis plus rien, un sac en toile recouvre ma tête. Je sais qu'on me transporte, qu'il y a plusieurs mains autour de moi mais les voix ne sont que chuchotements et mon cœur bat trop fort pour que je sois assez calme pour analyser cette situation. Je ne sais pas vraiment combien de temps s'est écoulé avant que je ne puisse enfin voir ce qui m'entoure et là, il est face à moi. Cet être que j'ai considéré comme un frère, comme une partie de moi, pour qui j'aurai donné ma vie sans aucune hésitation. Je suis suspendu dans le vide, les bras attachés et d'un coup de baguette, Ron fait disparaître mon tee-shirt. Son sourire me fait peur et la folie dans ses yeux me donne l'impression qu'il n'est plus qu'un étranger. Puis tout s'enchaîne, une lame aiguisée passant de mains en mains alors que je reconnais ceux qui ont partagé mon dortoir pendant des années, et la douleur, cuisante, effroyable, qui me ferait hurler si j'en étais capable. Je ne vois pas ce qu'ils font mais la lame se glisse dans mes chaires, entaille ma poitrine et l'odeur du sang m'assaille avec une violence qui me ramène des mois en arrière à ce moment où j'ai affronté Voldemort, à cette bataille où tant sont tombés sans que je ne puisse les aider. Je me sens partir alors que je ne supporte plus cette douleur et je ne vois plus rien de ce qui se passe.

La voix de Drago hurle mon prénom, m'appelle sans cesse et même si elle est loin, je m'y accroche pour parvenir à reprendre conscience. J'ouvre finalement les yeux et tombe sur cet océan gris, je m'agrippe à lui mais la douleur est trop forte et déjà je sombre à nouveau. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais lorsque je me réveille, je suis dans la chambre de Drago, sur son lit. Pansy est à mes côtés les mains dans une bassine d'eau troublée par des gouttes de sang. Aussitôt je me rappelle ce qui s'est passé et j'essaye de me redresser mais mon torse me fait mal et mon mouvement est vite stoppé.

- Reste couché Harry. Je fais tout ce que je peux pour te soigner. Ça va aller.

- Où est Drago ?

- T'en fais pas pour notre blondinet, me dit-elle avec un sourire, il n'est pas seul. Maintenant essayes de te reposer je vais faire disparaître tout ça rapidement.

- Dis-moi ce que j'ai Pansy.

Je la vois grimacer, soupirer puis finalement faire apparaître un miroir dans lequel je vois les cicatrices sur mon torse formant le mot « traître ». Les plaies sont profondes et des bleus maculent mon corps. J'ai la nausée, mon estomac se tord alors que je suis pris de violents tremblements. Pansy pose une main sur mon bras pour me calmer.

- Ne t'inquiète pas Harry, je vais te soigner. Je t'ai déjà donné une potion pour la douleur. Le problème c'est que la lame était couverte de poison mais Drago est en train de préparer un antidote et d'ici demain on ne verra plus rien. Fais-nous confiance Harry, on va s'occuper de toi.

Je lui fais un signe de tête pour lui faire comprendre que je la laisse faire et m'endors préférant plonger dans un sommeil profond plutôt que d'affronter cette sombre réalité. Je me réveille plus tard dans la nuit et cette fois c'est lui qui est à mes côtés. Il s'est endormit et sa tête repose sur mes jambes. Je tends une main pour la faire glisser dans ses cheveux blonds et soyeux et profite un court instant de cette douceur. En bougeant un peu, je réalise que j'ai moins mal même si ma peau me tire un peu. Mes mouvements tirent Drago de son sommeil qui rapidement me sourit pour me faire comprendre que je vais mieux.

- T'auras pas de cicatrices. J'ai fait ce qu'il fallait pour.

- Pansy m'a prévenu. Elle est repartie ?

- Oui dès que j'ai pris la relève elle est partie se reposer. On va tous avoir une sale tête demain, enfin sauf moi qui de toute façon reste un beau gosse en toutes circonstances.

Je rigole doucement en l'entendant prononcer ces mots et je vois que ça lui fait plaisir de me voir ainsi.

- Pourquoi je suis pas à l'infirmerie ?

- Parce qu'avec ce genre de blessures, on aurait posé trop de questions et la directrice aurait probablement été mise au courant. Et ça tu vois, c'est pas ce que nous voulons et toi non plus je suppose. Tu veux me dire comment c'est arrivé ?

Je soupire avant de lui expliquer comment ça s'est passé. La façon dont j'étais distrait par mon entraînement puis la fraction de seconde où tout a basculé. Je lui demande alors comment il m'a trouvé et il me tend ma carte m'indiquant qu'en ne me voyant pas, il m'avait cherché et trouvé dans une salle de classe inutilisée.

- Merci, sans toi je sais pas ce qui se serait passé.

- Oublie ça, en revanche j'ai pas l'intention de laisser cet acte impuni. À toi de voir si tu veux te joindre à nous sur ce coup.

Je le regarde dans les yeux, conscient que ma réponse marquera un tournant et que je ne pourrais pas revenir en arrière.

- Oui.

C'est tout ce que je peux lui dire, mais ça veut déjà dire beaucoup. Alors je ferme les yeux et respire profondément, tirant définitivement un trait sur le passé. Drago passe sa main dans mes cheveux pour les ébouriffer et me dis qu'il est temps de dormir un peu. Étant donné que je suis installé dans son lit et surtout que j'ai peur de rester seul, je lui demande s'il veut bien rester avec moi, à mes côtés, il accepte d'un signe de tête avant de se glisser près de moi. Lorsque le réveil sonne, je suis dans ses bras. D'abord surpris, je referme rapidement les yeux pour me coller un peu plus contre lui sans affronter son regard. Je l'entends éteindre la sonnerie et resserrer sa prise autour de moi. Une de ses mains glisse dans mon dos et dessine des cercles invisibles qui me font frémir sans que je ne puisse me retenir. Il dépose rapidement un baiser sur mes cheveux et s'extirpe de cette étreinte avec d'infinies précautions pour ne pas me réveiller. Je l'entends filer dans la douche, alors que je reste sans bouger, le souffle coupé par cet étrange échange qui en un instant a enflammé mon corps et mon esprit.

Je finis par me lever et fais apparaître un miroir pour observer mon torse. Drago n'avait pas menti, je n'aurais pas de cicatrices, du moins pas de visibles. Mis-à-part quelques marques bleues ça et là, on ne distingue déjà presque plus rien. Lorsque Drago sort de la salle de bain, je vais prendre sa place pour cacher la honte qui m'assaille. La colère qui monte en moi finit par surmonter le reste et je frappe contre le mur de rage de m'être laissé avoir de la sorte. Nous retrouvons les autres dans la salle commune, Pansy s'approche de moi pour prendre de mes nouvelles et je la rassure en lui expliquant que Drago s'est bien occupé de moi. Nous descendons prendre notre petit déjeuner et je croise le regard surprit de Ron qui visiblement ne s'attendait pas à me voir aujourd'hui.

D'un pas assuré, je me dirige vers lui alors qu'il est installé avec ces amis. Je me dresse face à lui et toute la rage que j'ai enfoui en moi explose tout à coup.

- T'es qu'un connard. Toi et tes potes allez me payer ça et crois-moi une fois que j'en aurai fini avec toi même ta mère pourra pas te reconnaître. Jamais j'aurai cru que tu tomberais si bas, tu me fais vraiment pitié. Je te conseille de rester sur tes gardes Ron, la dernière fois je n'y étais pour rien mais cette fois je vais prendre un malin plaisir à te rendre chaque coup que tu as porté. Je sais même pas comment tu fais pour te regarder dans une glace.

Alors que je me retourne pour partir sous le regard médusé d'Hermione, ce dernier me répond d'une voix sourde et froide.

- Tu me fais pas peur Potter, vraiment pas peur.

- Et c'est probablement la différence entre une personne intelligente et toi. Tu devrais te rappeler que contrairement à toi, moi j'ai déjà tué quelqu'un alors réfléchis un peu à ce que tu fais.

Je retourne à ma place, accompagné de Drago qui est resté à mes côtés et une fois assis, le sourire qu'il arbore, me signifie que j'ai bien fait. Je passe les deux jours qui suivent à guetter la moindre faiblesse de Ron et comme il l'a fait pour moi, je le retrouve après une séance d'entraînement de Quidditch. Il est encore dans les vestiaires, avec deux autres élèves qui étaient avec lui ce fameux soir. Drago et moi nous approchons silencieusement et au moment où Ron ouvre la porte pour sortir, je le stupefix avant que mon compagnon ne fasse la même chose pour les deux autres. Je jette un sort d'insonorisation sur le vestiaire et avec Drago nous entamons une petite séance qui va marquer un tournant dans ma vie. Si nous ne nous occupons pas vraiment des deux blaireaux au sol, toute notre attention est fixée sur Ron. Je fais disparaître sa chemise alors que Drago fait apparaître une dague avec une lame aussi brillante que de l'argent qu'il me tend un sourire aux lèvres. Nos regards se croisent et mes doigts effleurent les siens au moment où je saisis la dague, je frissonne légèrement d'excitation et me retourne vers Ron qui semble effrayé même s'il ne peut pas bouger. D'un geste sûr, la lame s'enfonce dans ses chaires, fait couler ce liquide vermeil et je grave sur sa peau le mot « connard ». Des larmes coulent sur son visage mais je ne parviens pas à être ému par lui, je finis par lui cracher dessus alors que je donne la lame à Drago qui prend le relais pour laisser une autre inscription, je regarde les lettres s'afficher dans le sang et vois « ne l'approche plus » trôner juste sous ma marque. Satisfaits par notre œuvre, nous les laissons ici en prenant soin de lancer un sort d'oubliette aux deux autres.

Nous retournons dans notre dortoir et Pansy vient nous demander comment ça s'est passé. Drago semble fier de moi et le lui dit avec un sourire que je dévore littéralement du regard. Ne manquant rien de la scène, Pansy sourit à son tour avant de retourner à ses activités. Nous finissons par retourner dans notre chambre et parlons un peu de ce qui s'est passé tout en regardant ma carte du maraudeur pour savoir si quelqu'un l'a trouvé. Nous découvrons alors qu'il est dans son dortoir entouré de ses amis et nous passons la soirée l'un à côté de l'autre allongés dans son lit jusqu'à ce que je finisse par m'endormir.

POV DRAGO

Harry s'est endormi, son visage est apaisé et ma main passe sur sa joue dans une caresse qui restera secrète. Il m'a surpris ce soir, la détermination dans son regard, la haine qui l'a animé pendant quelques minutes et le sang-froid dont il a fait preuve quand la lame entaillait la peau de Ron. Il n'a pas tremblé, pas hésité un seul instant et à ce moment-là, quand nos regards se sont croisés, je l'ai trouvé plus beau que jamais. Je me rapproche de lui en ayant un peu peur qu'il se réveille mais il n'en fait rien et au contraire s'accroche à moi pour finalement dormir dans mes bras. Je sais que je ne devrais probablement pas avoir ce genre de pensées, que pour lui ce n'est sûrement pas le moment mais pour moi, chaque minute passée à ses côtés est un mélange de douceur et de torture. Il est si proche et en même temps si loin que j'ai du mal à discerner ce qu'il désire vraiment et quand je le sens me regarder, me sourire, et que j'imagine qu'il fait un pas vers moi, c'est pour mieux s'éloigner l'instant d'après. Il est vrai que nous passons nos journées ensemble, que nous parlons beaucoup et que nous rions même ensemble mais est-ce suffisant pour que je franchisse ce pas qui nous sépare d'une intimité que je rêve d'avoir avec lui ? J'embrasse ses cheveux et au moment où mes lèvres entrent en contact avec lui, il murmure mon prénom et se colle d'avantage à moi. Depuis le début de l'année, je n'ai pas eu de partenaire, depuis plus longtemps en fait, depuis ce moment où je ne l'ai pas trahi, ce jour où il a atterri chez moi et où ma tante m'a demandé de confirmer son identité. Depuis ce jour, je n'ai eu personne et je commence à avoir du mal à retenir ces pulsions qui me font rêver de lui jour et nuit. Je passe mes bras autour de lui et le serre un peu plus contre moi alors que je m'endors au rythme de sa respiration.

Je me réveille un peu avant l'heure et l'observe dormir dans mes bras. Je ne me suis pas réveillé une seule fois cette nuit et j'ai l'impression qu'il en est de même pour lui. Je souris machinalement alors que mon nez plonge dans ces cheveux pour respirer profondément son odeur. Je profite de ce moment avant que ses yeux ne s'ouvrent pour le sentir contre moi. Une de mes mains passe dans son dos et y dessine des arabesques qui le font frissonner. Je ferme les yeux et me concentre sur cet instant qui de toute façon sera certainement trop court pour moi. Il commence à remuer contre moi et déjà mon cœur bat la chamade, pourtant il ne fuit pas, ne s'éloigne pas et au contraire se love un peu plus contre moi quand il réalise qu'il est dans mes bras. Je sens ses lèvres embrasser mon cou et ma respiration se bloque l'espace d'une seconde. Il repose sa tête contre moi et c'est le moment que choisit ce putain de réveil pour sonner. Je me détache alors de lui pour l'éteindre et me lève en douceur conscient que je ne vais pas pouvoir cacher le trouble qui m'anime très longtemps. Je file sous la douche en le laissant seul dans mon lit. Pourtant c'est son visage qui s'impose à moi quand je ferme les yeux. Ma main vient saisir ma virilité et je dois me mordre l'autre main pour ne pas crier son prénom quand je jouis en pensant à lui. Lorsque je sors de la salle de bain, il est derrière la porte et son regard me transperce par son intensité. Je ne laisse rien paraître et lui laisse la place mais au moment de passer, sa main frôle la mienne.

FIN POV DRAGO

à suivre...

La fic est entièrement corrigée la suite arrive dans la journée