JOYEUX ANNIVERSAIRE SOMECOOLNAME !
Et bonjour tout le monde ! :)
Aujourd'hui je vous propose un petit recueil de mini-fics, que j'ai écrites à partir de prompts généreusement offerts par SomeCoolName à l'occasion de mon anniversaire... Échange de bons procédés, tout ça ;) Some d'amour, je te fais plein de bisous, et j'espère que ce que j'ai fait de tes prompts te plaira !
Je remercie Nalou et Nauss pour la bêta ! Les filles, vous êtes fantastiques :)
Bonne lecture à tous !
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Les jolies colonies de vacances…
Sherlock grommela en descendant du train. La gare de Carlisle était grise et triste sous le ciel nuageux, et il tira sa valise sur le quai humide sans grande conviction. Il n'avait pas envie d'être là, après quatre douloureuses heures de train en compagnie d'un bébé braillard – à vrai dire, il n'avait déjà pas envie d'être là avant de monter dans ledit train. Il n'avait pas non plus envie de marcher jusqu'à la gare routière, pas envie de grimper dans un bus où il serait coincé sur un siège trop étroit pendant plus d'une heure, et pas envie de s'enfoncer encore un peu dans les profondeurs de nulle part. Cockermouth. Le jour où un tel nom donnerait envie de se rendre dans la ville qui le portait n'était pas arrivé.
Il avait hésité à descendre du train plus tôt. Quitte à devoir abandonner Londres, autant s'offrir un peu d'excitation en visitant des endroits plus excitants que la campagne, et surtout, le faire sans le reste de la colonie. Sauf que les parents étaient avertis de l'arrivée de leur enfant au centre de vacances, et que si Mère recevait un appel disant que son fiston ne s'était pas présenté à l'heure prévue, la moitié du pays risquait d'être retournée pour le retrouver. Et bien que l'idée soit tentante, le savon qu'il prendrait après-coup l'était nettement moins… Sherlock avait donc poursuivi son trajet, avec des envies d'infanticide.
Sans surprise, le voyage en bus ne fut pas moins silencieux, pas moins fatigant, pas moins détestable, et l'arrivée à Cockermouth fut tout simplement déprimante. La bourgade était terne, les rues désertées en ce mois d'août. Personne n'avait envie de passer ses vacances d'été dans un trou paumé comme celui-là…
Sherlock marcha les quelques centaines de mètres qui le séparaient de l'auberge de jeunesse, réservée pour deux semaines par l'association qui organisait la colonie, et soupira en découvrant la bâtisse. Peut-être qu'un ciel bleu et la lumière du soleil auraient pu la mettre plus en valeur, mais là, sous les nuages menaçants, l'endroit était sinistre. Les murs en vieilles pierres auraient eu bien besoin d'un nettoyage, les hautes et étroites fenêtres également le petit préau bordé de bois peint en rouge et blanc semblait sortir d'un autre âge. Sherlock pinça les lèvres et traîna sa valise jusqu'à la porte d'entrée, sur laquelle il cogna sans conviction, réfléchissant déjà à des façons de convaincre sa mère de le laisser rentrer à la maison.
Toute pensée disparut alors de son cerveau lorsque la porte s'ouvrit, dévoilant un jeune homme arborant un large sourire, ses cheveux bruns en désordre, et son t-shirt blanc épousant ses épaules larges et son torse bien défini, le logo de l'association bien visible sur son pectoral gauche. Probablement insupportable, avec un physique pareil, songea Sherlock en reprenant son sang-froid aussi vite qu'il l'avait perdu.
« Bonjour ! le salua l'animateur. Tu es là pour la colonie ? Je m'appelle Gregory Lestrade, je suis le moniteur-en-chef. Et toi ? demanda-t-il en observant la feuille punaisée sur une planche qu'il tenait à la main.
- Sherlock Holmes, répondit Sherlock laconiquement.
- Holmes… Ah, oui, là, Sherlock Holmes, marmonna Greg en cochant une ligne sur sa liste. Parfait. Entre, entre, je vais te montrer où tu peux mettre tes affaires ! »
Sherlock suivit Gregory à travers le bâtiment, croisant plusieurs adolescents plus ou moins actifs, jusqu'à un dortoir désert. Des sacs et des valises traînaient déjà un peu partout.
« Voilà, choisis un lit encore libre ! Tu peux mettre ta valise dans le casier qui va avec, et si tu y tiens tu peux fermer avec le cadenas fourni, mais honnêtement, on n'a jamais eu de problème de vols. Ensuite, tu pourras rejoindre les autres dehors.
- Merci.
- Aujourd'hui, on n'a pas prévu d'activité, vu que tout le monde n'est pas encore là, mais demain c'est rando ! Est-ce que tu as faim ? Tu arrives juste après le repas de midi. On peut te faire réchauffer quelque chose, si tu veux.
Sherlock hocha la tête sous l'avalanche d'informations.
- Je veux bien manger, s'il vous plaît. Je n'ai pas pu, dans le train.
- Holà, tu peux me tutoyer ! Appelle-moi Greg, comme tout le monde. Je n'ai que vingt ans… »
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Les jours s'écoulèrent lentement. Les activités n'étaient pas exactement désagréables, mais la compagnie des autres adolescents étaient une torture pour Sherlock. Ils étaient dissipés, inattentifs, regardaient à peine les superbes paysages qui les entouraient (même si c'était toujours moins intéressant que Londres, il fallait bien le reconnaître)…
Alors qu'ils se promenaient dans la réserve naturelle du lac de Bassenthwaite, les vastes étendue vallonnées autour d'eux, les moniteurs leurs laissèrent carte blanche pour explorer les environs, à condition de rester en petits groupes et de revenir à l'heure dite. Les adolescents se dispersèrent donc, et Sherlock resta sur place, n'ayant aucune envie de sympathiser avec les autres. Il s'était très vite éloigné du groupe, ne participant pas aux conversations sans queue ni tête ni aux plaisanteries peu raffinées qu'affectionnaient manifestement les autres…
Alors qu'il se tenait tout au bout du ponton avançant sur le lac, les yeux perdus sur la surface trouble, une voix retentit derrière lui.
« Sherlock ! Tu ne vas pas te balader ? »
Il se retourna. Greg s'approchait de lui, son pas décidé faisant légèrement trembler les vieilles planches. Il haussa les épaules.
« Et si je te dis qu'un meurtre a été commis dans le bois, là-bas ?
Sherlock haussa un sourcil.
- Dans ce cas, je m'inquiète sérieusement de vos choix de destinations pour emmener des enfants en vacances…
Greg rit.
- Ce n'est pas moi qui ai choisi. Alors, tu veux venir voir ? »
Sherlock secoua la tête, mais ne put retenir un léger sourire. Au moins n'était-il pas le seul passionné par les mystères et les enquêtes. Il suivit l'animateur jusqu'au petit bois, qui s'étalait sur le pied de la colline, là où la pente s'amorçait. Ils passèrent entre les arbres de plus en plus denses, Greg guidant la marche, et le tapis de feuilles mortes et de terre étouffa peu à peu les sons.
Sherlock se surprit à observer Greg, sa nuque souple alors qu'il regardait autour de lui, les mouvements de son dos à chaque pas, ses fesses et ses jambes musclées sous le pantalon en toile épaisse… Il fut déconcentré dans sa contemplation lorsque l'animateur s'arrêta.
« En fait, je ne sais pas où c'est exactement, avoua-t-il en souriant. Les traces ont largement disparu, depuis le temps...
Sherlock jeta un coup d'œil critique autour de lui, fronça les sourcils, se baissa pour examiner le sol.
- Je ne dirais pas ça. Je dirais même qu'on est exactement au bon endroit.
Les yeux de Greg s'illuminèrent d'une lueur surprise.
- Ah ?
Sherlock sourit, de ce sourire triomphant qui envahissait son visage lorsqu'il pouvait se laisser aller à ses déductions.
- Tout à fait. C'est évident, non ? Les amanites tue-mouche au pied de cet arbre indiquent qu'il y a eu du sang versé à cet endroit, et cet arbre est manifestement marqué d'un coup de… hmm, une lame d'environ sept centimètres de large. Un bon gros couteau de boucher, peut-être même une petite hache. Regarde, l'écorce a comme cicatrisé mais la fente est toujours visible.
Greg ouvrit de grands yeux.
- Tu me fais marcher…
Le sourire de Sherlock s'agrandit, et il ricana, satisfait de son petit manège.
- Absolument. Mais c'est toi qui as commencé. Il n'y a jamais eu de meurtre dans ce bois – ni même à cinquante miles à la ronde.
- Comment tu peux savoir ça ?
- Je me suis renseigné, tiens, lâcha Sherlock en haussant les épaules.
- Tu as donc été rassuré ? plaisanta Greg, mais l'autre lui renvoya un regard agacé.
- Déçu, plutôt. Cet endroit n'a aucun intérêt. »
Greg éclata de rire, et il posa une main sur l'épaule de Sherlock, qui se raidit légèrement.
« Tu n'es pas ordinaire, tu le sais ? déclara-t-il affectueusement. Bon, tu es sûr qu'il n'y a pas eu de meurtre ? Les amanites…
- … sont des champignons tout à fait classiques qui poussent n'importe où, coupa Sherlock en s'adossant au tronc.
- Et la fente dans l'arbre ?
- Un bûcheron maladroit, ou simplement une malformation…
- Mince, fit Greg. Moi qui croyais que tu étais vraiment un détective hors pair… !
- Qui te dit que ce n'est pas le cas ? répliqua Sherlock, piqué au vif.
- Prouve-le, alors », défia le moniteur.
Sherlock se détacha de l'arbre, se redressant de toute sa hauteur avant d'examiner Greg attentivement. Puis il se lança.
« Tu viens d'une famille assez aisée, mais restée modeste dans sa fortune. Tes vêtements sont de bonne qualité, mais pas ostentatoires, et tu n'hésites pas à te salir ou à effectuer des travaux manuels. Tu aides spontanément les gens, et la première excuse que tu as trouvé pour m'attirer dans le bois a été un faux meurtre, ça en dit long sur tes habitudes. Etudiant en école de police, ou en fac de criminologie…
- Impressionnant, murmura Greg, les yeux écarquillés.
- Tu es l'aîné d'une fratrie d'au moins trois ou quatre, et tu as l'habitude de t'occuper de personnes plus jeunes que toi. D'où l'envie d'encadrer des colonies de vacances. Mais tu préfères les groupes d'adolescents aux groupes de petits, parce que tu te sens plus proche d'eux et que tu peux plus facilement t'en faire des amis…
- Il va falloir que tu t'arrêtes à un moment, Sherlock, sourit l'animateur en se rapprochant.
- Et parce que tu en profites aussi pour flirter un peu avec les filles – je t'ai vu avec Molly, mais elle n'est pas intéressée, tu peux laisser tomber – encore que je t'ai vu regarder aussi les garçons et Greg qu'est-ce que tu es en train de f- »
Les lèvres de Greg s'étaient posées sur les siennes, interrompant efficacement sa tirade. Sidéré, Sherlock ne réagit pas tout de suite, mais la bouche du jeune homme était chaude et douce et insistante et bientôt, Sherlock se détendit et répondit, maladroitement, au baiser.
Il sentit le sourire de Greg contre ses lèvres, et sa main soudain profondément perdue dans ses boucles sombres, l'autre légèrement posée sur sa taille. Lentement, l'animateur mena la danse, et Sherlock imita ses mouvements, se laissant enivrer par l'échange. Il s'aperçut alors que Greg l'avait fait reculer jusqu'à l'arbre, et s'était collé contre lui de tout son long.
« Sherlock… souffla-t-il tout en déposant une ligne de baisers sur sa mâchoire, jusque dans son cou, avant de poser son front contre la tempe du jeune homme, le souffle un peu court.
Sherlock tenta également de retrouver sa respiration.
- Je croyais avoir lu dans le règlement que ce genre de… rapprochement… était interdit ?
Greg rit doucement.
- J'avais la ferme intention de résister à la tentation, affirma-t-il. Mais ta petite démonstration a eu raison de ma volonté…
Sherlock nicha son visage dans le creux du cou de l'animateur.
- C'est bien la première fois que mes déductions ont cet effet-là sur qui que ce soit. »
Il sourit, ses lèvres contre la clavicule de Greg. Cette colonie de vacances ne serait peut-être pas si ennuyeuse jusqu'au bout, finalement…
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Voilà pour le premier ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! :)