Disclaimer: Tout appartient à l'oeuvre de J.K Rowling, et ne saurait en aucun cas être monétisée.
Avertissement: Le plagiat c'est mal. Et ça fait tomber les boules.
Alors oui j'ai beaucoup de fictions, mais le côté positif c'est que celle-là ne durera qu'une année scolaire soit une bonne dizaine de chapitre. Je bloque sur le Quatuor, MDS est en pause suite aux conflits de Multivers et les PL est difficile à écrire car on entre dans le côté sombre de la force.
Cette fic est une SI. Ouaip. Ywena et Darboria m'ont trop influencée. J'avais de toute façon envie d'en faire une donc c'est toujours cool de l'écrire.
J'ai écrit 20 pages en trois heures. J'ai la patate! Et puis certains des trucs que je développe ici seront sans doute présent dans une forme ou une autre dans les autres fanfics.
Donc non, pas d'abandon, j'ai juste besoin d'inspiration.
Laissez des reviews, ça sauve les bébés licornes!
PS: C'est T car y'a pas mal de violence, voire M mais pas de lemons.
PS2: Je préviens à chaque fois pour la violence, la fin de ce chapitre est difficile. Voilà.
J'avais un Plan
Chapitre 01 : Hello Darkness My Old Friend...
D'abord le néant.
Ensuite, j'ouvris les yeuxet mon souffle se bloqua.
J'étais au milieu d'une salle aux carreaux verts irisés. Les lueurs blanchâtres dansaient au centre de la pièce circulaire et mon corps flottait, enveloppé d'une sorte de linceul blanc presque transparent. Je tournais la tête et vit mes parents ainsi que mon frère. Ils étaient tous les trois derrière la vitre sans tain, entourés d'hommes en blouses blanchâtres.
L'un d'entre eux, probablement leur supérieur, s'avança. Il avait les cheveux poivre et sel et sa large moustache semblait frétiller. Il paraissait partagé entre l'incrédulité et la joie intense.
« - Descendez-la ! hurla-t-il
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je fus agrippée par des mains d'autres hommes et femmes en blouse puis tirée vers le sol comme un ballon au bout d'un fil. Mes pieds touchèrent le carrelage froid alors qu'on m'enveloppait d'un peignoir aussi blanc que la neige. Je me rendis enfin compte que j'étais mouillée de la tête aux pieds et que ma vue... était normale.
Par reflexe, je mis ma main devant mes yeux. Non. Je n'avais pas de lunettes.
La lourde porte de métal s'ouvrit et laissa entrer d'autres gens en blouses. Mon père que je reconnus avec son visage rigolard et ses yeux normalement pétillants de malice mais cette fois emplis de larmes. Il se précipita vers moi et me serra dans ses bras alors que mon frère et ma mère restaient un peu en arrière. Quelque chose me choqua alors.
Mon frère avait rapetissé. Il était... moins bien bâti que dans mes souvenirs, et de la même taille que ma mère alors qu'il la dépassait normalement. Il était plus... jeune ?
J'ouvris grand la bouche en le découvrant alors qu'il semblait avoir remarqué mon trouble. Il fronça les sourcils, mi-inquiet mi-confus, et ma mère voulut prendre les choses en main quand :
« - Mlle Ruva, intervint la voix de l'homme à la moustache. Nous entendez-vous ?
J'hochais la tête légèrement alors que mon père pleurait, sa voix entrecoupée d'hoquets alors qu'il me serrait contre lui. Ma mère se déplaça vers lui et lui tapota maladroitement l'épaule. Ah. Quelque chose de plus familier. Maman n'avait jamais été très expressive.
« - Pouvez-vous parler ?
J'ouvris la bouche pour dire un mot mais j'eus du mal à faire cette seule action. Je forçais un peu et sortit un son faible semblable à celui d'un chaton qu'on étranglait avec une pince à épiler.
« - Je vois. Votre voix reviendra. Ne vous en faites pas. Qu'on amène un brancard !
Des hommes hochèrent la tête, et chose complètement dingue, je vis des baguettes dans leurs mains ! QUOI ? ! Mais...
Des banquettes s'élevèrent et se posèrent devant moi alors que je me fis allongée avec force et autorité par les...
« - Les Guérisseurs vont s'occuper de toi ma chérie, me souffla mon père. On te retrouve quand tu te réveilleras.
Guérisseurs ? Baguette ? Mais...
C'est quoi ce bordel ?
On me donna un médicament qui était apparemment de la potion calmante. Croyant à une blague, j'éclatais de rire en silence, ma voix encore engourdie, mais les médecins soit les Guérisseurs étaient très sérieux. Je n'eus pas le temps de réaliser que l'on me poussait dans une chambre que je m'endormais instantanément..
Je me réveillais dans une chambre particulièrement bien éclairée. Le soleil d'or perçait à travers les carreaux et me chatouillait le nez de sa douce chaleur. J'ouvris donc les yeux avec un petit sourire, mais ne découvrit pas ma chambre qui était dans le troisième arrondissement de Lyon mais bien et bel... une chambre d'hôpital.
Je tournais la tête vers la porte où je vis passer une infirmière qui poussait un patient avec la peau violette comme une prune bien mûre. Bouche bée, je vis aussi un homme avec des oiseaux qui tournaient autour de sa tête... Je commençais à avoir la migraine.
« - Oh elle est réveillée ? Mlle Ruva ?
J'écarquillais les yeux avec incompréhension, mais l'infirmière me souriait, rassurante. Elle avait parlé en anglais mais je la comprenais parfaitement. Enfin dans ma tête c'était comme si elle parlait français mais je l'entendais en anglais. Bon dieu, j'ai mal au crâne.
« - Bonjour, Aurélia. Comment vous portez-vous ?
J'ouvris la bouche puis la refermais. La dernière fois, ma voix était encore condamnée. L'infirmière sembla comprendre et me sourit gentiment.
« - Tout va bien Aurelia. Votre voix est revenue vous pouvez parler.
J'hochais lentement la tête.
« - Où suis-je ?
- A l'hôpital...
Bien entendu que j'y étais je soupirais, me semblant très bête.
- Saint-Mangouste.
Je faillis sursauter à sa déclaration. PARDON ? Mais non, ce n'était pas possible.
- C'est une blague ? Souriais-je
- Non.
- Votre hôpital a le même nom que celui dans les Harry Potter, dis-je complètement abasourdie en oubliant que je venais de voir passer deux mecs qui étaient apparemment victimes de sorts plutôt vicieux dans le couloir.
L'infirmière fronça les sourcils mais répondit calmement, comme si elle était au courant que j'allais réagir comme cela.
« - Harry Potter existe vraiment, répondit-elle. Vous êtes à l'hôpital St-Mangouste, à Londres.
- Vraiment ?
- Oui.
- Vous êtes une Medicomage ?
- C'est mon supérieur. Je suis une simple interne Guérisseuse.
J'ouvris les yeux comme des soucoupes.
- Vous êtes une sorcière ?
- Oui.
- Vous vous foutez de ma gueule ?
La guérisseuse fronça les sourcils en entendant mon langage de charretière mais ne releva pas.
- Je comprends que les jeunes de votre âge aiment jurer mais...
- Mon âge. J'ai quasiment le vôtre !
La Guérisseuse me regarda comme si j'avais perdu l'esprit.
- Aurélia... Vous avez quatorze ans. Vous rentrez en cinquième année à Poudlard dans exactement un mois et demi. Vous ne vous souvenez pas ?
Alors là, j'éclatais de rire. C'était le meilleur canular de l'histoire des canulars. En plus, tout le monde savait à quel point j'aimais Harry Potter.
La Guérisseuse soupira alors et sortit sa baguette magique de sa poche pour l'agiter. Un miroir apparut de nulle part. Flottant juste au-dessus de mon lit. Je criais sous le choc.
Car c'était bien moi dans la glace. Mais mes cheveux crépus étaient bien plus longs, mes lunettes absentes et mes traits plus enfantins. Exit mes formes, mon bedon ou autres disgrâces que j'avais appris à aimer. Me revoilà adolescente.
Le choc fut tel que je m'évanouis encore.
Je suis vraiment une peureuse.
Ils appelaient ça une fusion spatio-temporelle.
C'était rare mais pas impossible. Il y eut des cas recensés dans certains pays du Globe et un seul de toute l'histoire de l'humanité au Royaume-Uni. Bien évidemment, on n'avait pas pris l'affaire pas très au sérieux et c'est seulement dans les années 80, dans les affres du Département des Mystères, quand la Langue-De-Plomb Saul Funestar, supporté par toute sa section de recherche, s'était rendu compte par les multiples analyses magico-scientifiques de l'essence magique et de la génétique du sujet conservé dans une tombe de la forêt de Brocéliande pendant des siècles, que ce n'était pas si farfelu que ça.
Les écritures sacrées de l'époque rapportait un événement inimaginable, semblable à un rituel ou une explosion de magie. Le sujet était transporté dans les airs, généralement jeune, et se voyait entrer en collision avec une version alternative de son esprit venant donc d'un autre monde.
Le sujet du Moyen-âge, appelé Némo, avait eu l'esprit alternatif d'un lui venant d'un monde différent mais dans un monde plus avancé technologiquement. Ainsi, il possédait des connaissances qui le dépassait tout en oubliant tout de sa réalité. Il connaissait les gens autour de lui, mais ne connaissait rien de la marche du monde même s'il en avait quelques idées en voyant certaines similitudes avec l'histoire de son monde originel. il n'était donc pas si déboussolé, mais avait des connaissances qui pouvaient être perçues comme originales, diaboliques ou malfaisantes.
C'était la même chose pour moi.
Je suis née en Janvier 1992 et dans mon monde, la magie n'existe pas et n'est que les pérégrinations de quelques auteurs (dont je fais partie) faisant rêver les gens avec contes et légendes. La plus grande saga avec le Seigneur des Anneaux, c'est celle d'Harry Potter. J'ai grandi avec ces bouquins, lu les fanfictions, rêvé d'un monde meilleur pour ces héros et d'une baguette pour balancer des sorts à la tête de mon frère. Ainsi, je suis d'un monde résolument technologique, avec aucune société secrète vivant dans des rues écartables en France ou Grande-Bretagne.
Mais en Février 2017, je suis allée me coucher, comme toujours après une soirée passée à écrire un chapitre d'une fanfiction ou réécrire un acte d'un des mes scénarios, et je me suis allongée sur le lit que mes parents ont bien voulu me céder quand j'étais revenue de mon année d'études à l'étranger.
En me réveillant, je me retrouvais dans cette salle aux carreaux irisés avec des Guérisseurs et c'est avec une grande béatitude emplie de catastrophe que je me retrouvais dans le monde que j'ai tant aimé.
En 1994.
J'ai bien évidemment paniqué, j'ai hurlé comme une possédée, car ça y est il fallait m'enfermer, mais c'était bien mes parents, c'était bien mon frère et c'était surtout ma mère.
Déjà, j'ai découvert que moi et mon adorable frangin étions tous les deux à Poudlard. Mais... Mais bordel de merde j'avais 25 ans, je ne pouvais pas être à Poudlard!
Mon père me calma et m'expliqua que j'avais bel et bien une baguette. Ma mère et lui étaient tous les deux des sorciers, lui Sang-Mêlé, ma mère Sang-Pure. J'avais quatorze ans. J'allais entrer en cinquième année à Poudlard. J'étais apparemment une élève excellente, entourée d'amis, complètement foldingue et qui adorait défendre les opprimés, mais c'était mon frère le Gryffondor aux tendances Serpentardes et j'étais... une Poufsouffle.
Ce qui m'a rendue d'autant plus bouche bée que le reste. Qui aurait donc cru que je serais de la maison des blaireaux...
(Réponse : Tout le monde.)
Passons, je parlais couramment anglais, mes deux parents étant Londoniens, même si maman était (ce qui n'est pas éloigné de ma vie alternative) originaire d'outre-mer. Apparemment, ça n'avait pas changé, j'avais toujours sept oncles et tante, quatorze cousins, tous vivant aux Barbardes ou en Angleterre, et tous sachant faire de la magie, mais ils étaient à l'école d'Ilvermony car c'était plus proche géographiquement ce qui était assez... logique.
Rien n'avait changé dans ma famille, mes parents étaient toujours mes parents à la différence que mon père bossait pour le Ministère de la Magie dans le Département des Accidents Magiques en particulier pour les Artefacts, et que ma mère était infirmière pour Saint-Mangouste.
Mon cas était presque unique. C'est pour ça que j'étais sous la surveillance accrue de Langue-De-Plombs et que Saul Funestar s'était longuement entretenu avec mes deux parents en leur expliquant que je n'avais tout simplement plus les mêmes souvenirs. Funestar les a rassurés en leur disant que je les aimais toujours et que je les connaissais. Et c'était vrai. Mon père avait toujours ses références de musique et pop-culture moldue, ma mère sa défiance et sa sévérité à la limite de la pression et mon frère sa joie d'avant qu'il ne se construise une armure.
Je n'avais juste plus les connaissances de la magie, mais Funestar nous rassura encore en disant que ces connaissances étaient en sommeil et que je n'avais qu'à y faire appel pour les avoir. Les gestes reviendraient, les mots aussi, ainsi que les connaissances intégrées. C'était comme une bibliothèque dans mon esprit. Une mémoire profonde.
C'était la mémoire vive qui n'était plus là. Je ne savais pas qui étaient mes amis. Je ne savais plus rien des évènements à proprement parlé. Les voyages ? Les embrassades ? Kaputt. Tout ce que j'avais, c'était ma connaissance de mon propre monde (ma famille), les généralités sur celui-ci (les livres), les mécanismes que mon corps et mon cerveau avaient intégré à force d'entraînement (comme le violon, la danse et les sorts).
Comme Némo, j'allais devoir compenser. Être à la fois étrangère et intégrée.
Mes parents ont voulu que je reste à la maison, j'ai forcément refusé. J'allais aller dans cette fichue école !
Car, en tant que fan je me le devais. Trop de discussions philosophiques, trop de headcanons devaient être vérifiés. Et puis bon sang, j'allais voler sur un balai ! Pour la première fois ! Génial !
Puis, je fus laissée libre car ma santé n'était plus en danger. Je découvris ma maison qui était en plein centre de Londres, sur une rue sorcière. C'était une maison en briques rouges bien anglaise (qui me rappelait celle de Mary Poppins) sur deux étages avec une cheminée, un salon équipé avec de la technologie moldue et sorcière. Ma chambre était franchement cool. Elle ressemblait à celle que j'avais connue. Des posters de groupes de rock sorciers et moldus et des billets de concerts scotchés au-dessus de mon bureau. Des photos mouvantes en noir et blanc et fixes en couleur de moi, mon frère et mes cousins attiraient instantanément l'œil. Je souriais et faisais l'imbécile aux cotés de certaines personnes qui m'avait quittée dans la réalité dont je venais. Puis je vis une photo de mes amis de Poudlard dont je ne reconnus aucun visage.
Un garçon aux cheveux bruns et au sourire apaisant, la peau claire et les yeux marrons. Il s'appelait Jonathan et j'étais apparemment dans la même promo que lui. D'autres personnes qui n'avaient pas mon âge. Une rousse flamboyante, Susan Bones (je faillis défaillir quand je l'ai appris), et pleins d'autres personnes, pas forcément de Poufsouffle. Mon frère m'avait fait des post-its pour me donner les noms de ces visages que je ne reconnaissais pas.
Il y avait donc Katie Bell de Gryffondor avec qui je m'entendais bien, Barbara Sumpton de Serdaigle, Eddie Carmichael qui était, semblerait-il, aussi fou que les headcanons que j'avais sur lui et Julia Cassim qui était la seule Serpentarde à être dans mon groupe. Apparemment, comme dans mon monde précédent, je prenais les fous à problèmes et les rejetés avec moi. Mais je n'attaquais pas en retour. Je les laissais me faire du mal.
Je soupirais. C'était vrai qu'au collège j'étais une grosse victime et très silencieuse. Mes livres m'avaient sortie de mon enfer et mon frère me protégeait, ce que cette version semblait aussi faire.
D'ailleurs, mon père s'appelle Victorien, ma mère Annabelle et mon frère Louis. Histoire que vous le sachiez. Papa, comme mon frère, est un Gryffondor, mais Louis n'hésite pas à être vraiment vicieux, il avait même failli aller à Serpentard ! Quant à maman, je ne me suis jamais trompée. Une Serdaigle jusqu'au bout des ongles.
Bref, je fronçais les sourcils. Je promis à Louis qu'il n'aurait plus à me défendre car merde j'avais peut-être quatorze ans physiquement, mais j'en avait 25 ans dans la tête et il était hors de question que je me laisse faire par cette bande d'abrutis. D'ailleurs je pensais m'entraîner en Défense et Occlumencie comme une bête. Si il y avait conflit (ce qu'il n'y aurait pas vu que je vais m'en mêler) il me fallait être imbattable.
Je me promis d'en parler à Louis, qui était apparemment très fort dans cette matière, quand je préférais les Runes et les Enchantements (d'après mes parents) et il était même avancé dans cette matière à cause de sa volonté d'être Auror.
Je pouffais, car dans mon monde mon frère détestait la police et les formes d'autorité. Comme quoi avec une baguette tout changeait.
Je passais une semaine dans le calme à discuter avec ma famille pour être au courant des évènements. J'avais donc un an de plus qu'Harry Potter et je vis avec catastrophe l'attaque de la Coupe du Monde de Quidditch se réaliser. Le journal avait paru. Mon père s'était renfermé et ma mère était étonnamment plus sociable. Mes parents savaient échanger les rôles quand la situation l'exigeait. Je l'avais vu dans mon monde lors des attaques de Paris.
Ce fut la torture pour moi de ne rien dire à mon père concernant mes connaissances sur le monde sorcier. J'avais trop vu Retour vers le Futur pour savoir que l'effet papillon n'était pas à prendre à la légère, sans parler de Funestar...
Car le Langue-de-plomb m'avait imposé une session avec lui tous les deux jours, dans sa maison située aussi en plein Londres du coté de Camden. Ces sessions furent obligatoires avec lui, car j'avais refusé de prendre une Psychomage sachant que je n'étais pas malade ou perturbée. J'allais alors chez lui et nous discutions de tout et de rien. Funestar voulait en savoir un peu plus sur mon monde mais contrôlait mes informations. Il ne voulait pas que des catastrophes temporelles se passent, notamment quand il se rendit compte que je venais d'un monde un tant soit peu similaire malgré l'absence de magie. Il refusait que son département, à part lui, ne soit au courant de mes projets et mes connaissances incomplètes sur leur monde. Ainsi Funestar était mon seul interlocuteur et le seul à qui je pouvais possiblement confier mon terrible secret.
Funestar était comme le professeur Monty des Orphelins Beaudelaire mais en plus fantasque. L'air constamment fatigué, les cheveux poivre et sel, la moustache fine mais inratable. Il inspirait confiance avec ses yeux marrons même s'ils étaient toujours perdus dans le vague, et surtout ses travaux sur le temps faisait de lui une personne qui respectait les règles. Funestar était complètement aimanté à son art. Il n'allait pas risquer sa vie contre Voldemort aussi facilement, sans un plan parfait. Le scientifique n'avait pas de famille. Il avait un chat et un hibou, ainsi qu'une iguane apprivoisée. Sa maison était spacieuse, remplie de bibliothèques et de livres dans tous les recoins. Apparemment, il aimait la solitude et les bouquins. Un vrai Serdaigle.
Je me sentais bien dans le bureau de Funestar, j'aimais la vue des livres et en lisait parfois tout en lui parlant. Puis la le Langue-De-Plomb, commença à me parler de sa propre vie, en passant sous silence ses activités professionnelles et m'apprenait certaines choses sur le monde sorcier que je n'aurais pu savoir avec seulement les livres de la saga.
Funestar prenait des notes, m'écoutait m'acclimater à ma nouvelle vie, en expliquant en long en large et en travers qu'internet me manquait. Il riait quand je jurais et approuvait quand je lui montrais mes progrès de récupération de magie, en m'exerçant grâce aux livres de mon frère et aux cours sévères de ma mère, qui était décidée à me faire avoir des notes plus que correctes en Potions où je me débrouillais assez bien pendant mes quatre premières années.
Il se révéla être un très bon confident et je pus tester ses valeurs. J'avais besoin de ses connaissances et de sa logique froide. Mais pouvait-il me trahir?
Je me jetais alors à l'eau. Au pire, je pouvais mentir.
C'était au début d'Août. Ma fusion avait eu lieu début Juillet, j'étais donc hors du radar de Dumbledore et aussi sous les petits soins d'une équipe de chercheurs venant du DDM et surveillée par Funestar.
Je m'étais assise devant lui en jean et t-shirt noir, il me versa du thé glacé et je me raclais la gorge.
« - Vous avez vu ce qu'il s'est passé à la Coupe du monde ?
- Impossible à rater en effet.
- Je savais que ça allait se passer.
Funestar leva un sourcil.
- Je vous écoute.
- Ce n'est pas aussi simple Funi, (je l'appelais comme ça, car j'aimais plus son nom de famille que son prénom) ce que je suis sur le point de vous dire risque de faire capoter la trame temporelle de votre monde et les conséquences pourraient être désastreuses. Et ce n'est pas un mot disproportionné.
Funestar me fixa longuement. Il soupira alors.
- Bien. Que voulez-vous que je fasse ?
- Un serment. Le serment que vous ne direz rien.
- Nous avons un contrat de docteur à patient.
- Ce qui est brisable. Vous n'êtes pas docteur. Je ne suis pas malade. Il me faut une garantie.
Funi hésita. Il voulait un peu plus de contexte je pouvais le sentir. Mais je restai intraitable, ce n'était pas un jeu ou un livre, il me restait trop d'inconnues à prendre en compte, et le livre était vague sur beaucoup de points. Je pouvais très bien être dans un univers alternatif où Harry Potter était à Serpentard ou un pourri de première catégorie (même si tous les vieux journaux semblait aller dans la direction du canon).
- J'ai appris à vous connaître en l'espace de trois semaines Funi. Je sais que vous êtes quelqu'un de réfléchi, prudent mais aussi très au fait des dangers de l'époque. Je me suis procurée une revue sur votre thèse et cela ce voyait que vous grattiez seulement la surface, vu les autorisations que vous pouvez avoir au Ministère de la magie. Je sais que vous êtes bon, mais pas impliqué. Ou plutôt que vous ne voulez pas vous impliquer, un conflit ouvert ficherait en l'air des années de travail et votre relative indépendance. Vous êtes un scientifique. Un Serdaigle. Vous réfléchissez avant d'agir, notamment quand des informations hautement probables ou difficile à utiliser viennent dans votre direction. Vous avez aussi une science du monde Moldu et sembliez vraiment intéressé quand je vous ai parlé des futures inventions. Vous savez que je ne viens pas d'un futur très lointain, mais aussi que j'ai des connaissances de ce monde. La question que vous ne m'avez jamais posé c'est comment.
Je repris mon souffle alors que Funestar était plongé dans ses pensées. Les sourcils froncés, il triturait sa moustache avec intérêt.
« - Les informations que je possède semblent être de l'ordre de 70% de possibilité de réalisation. Ce sont des informations dangereuses. Si vous m'écoutez, vous serez au courant des quatre à cinq prochaines années.
- Des années de conflit ?
- Vous m'avez bien écoutée.
- Je vous en prie. Vous vous exprimez en crypté mais vous êtes très lisible pour quelqu'un comme moi, renifla le Langue-De-Plomb.
Je grimaçais. Il n'avait pas tort. J'étais une affreuse menteuse pour les gros trucs. Mais les petits... c'était une autre histoire.
Funestar me jaugea du regard un peu plus longuement. Je le sentis réfléchir à toute allure. Puis il se redressa.
« - Très bien.
Il sortit sa baguette.
- Moi Saul Funestar, je jure sur ma magie de ne jamais rien révéler de tout ce qui a été dit dans cette pièce à qui que ce soit sauf désigné par Aurélia Gail Ruva. Ainsi ai-je juré, Ainsi soit-il.
Une lueur apparut sur sa baguette puis sa sur paume puis disparut.
Je souris, rassurée. Je connaissais les serments, j'avais étudié le sujet avant de venir grâce aux nombreux livres dans la bibliothèque de ma mère. Il n'avait pas triché. Funi n'avait de toute façon jamais triché. Il pouvait sembler froid mais il était honnête... Et très curieux.
- Installez-vous bien Funi. Ça va être long.
Je lui livrais donc la vérité. En partie.
Je lui livrais dans les grandes lignes la trame des sept livres en omettant BEAUCOUP de détails. Je disais simplement que la fin des haricots commencerait pendant cette fameuse quatrième année et qu'on pouvait arrêter cela mais sans trop changer la ligne temporelle et lui dit juste pour les Horcruxes. Tout ce qui était lié à Harry Potter soit sa vie personnelle, Sirius Black et tout le tsoin tsoin, c'était pas le plus important. Traitez-moi de sans-coeur, mais mon plan était extrêmement simple. Je ne mettrais pas un môme de mon âge au centre d'une lutte armée. On allait lui donner la possibilité d'avoir une vie normale, lancer une armée d'experts pour foutre en l'air les sept vies du chaton Voldy et couper les fils du marionnettiste Dumbledore. Sans qu'il ne prenne une seule décision. Sans qu'il ne soit au courant. Sans qu'il ne sache que j'étais derrière ça.
Funestar fronça les sourcils. Je n'avais donné que des informations limitées en mentant comme une arracheuse de dents, disant que mon passé (soit leur futur) était embrumé, mais le fantasque professeur avait... accepté.
Il avait accepté que je ne livre aucune information sur Harry Potter outre la prophétie dans le Département des Mystères dont il lui fut très facile de vérifier l'existence, même s'il était dans une autre section. La situation était sérieuse.
Funestar était un vrai Serdaigle. Il n'avait aucune ambition, une certaine fierté, mais arrivait à compartimentaliser ses émotions et se concentrer sur l'essentiel. Il était au delà de la joie ou la colère, il se détachait de ses émotions, ce qui disait d'ailleurs de lui qu'il était une personne très TRES forte en magie de l'esprit. De plus, il ne faisait confiance à personne depuis la trahison de Rookwood, quatorze ans auparavant, révélée lors du procès de Karkaroff. Funestar était un original dans le Département des Mystères lui-même. Il travaillait sur le temps et l'espace qu'il étudiait méticuleusement avec une attitude frisant l'obsession. Ainsi il comprenait les enjeux.
Et il m'avait aussi proposé d'apprendre l'Occlumencie, ce que je voulais faire, mais il me proposait son propre enseignement. De Langue-De-Plomb.
OH YEAH.
Nous passâmes les deux semaines qui suivirent à consolider mes défenses mentales et il put voir que j'étais une travailleuse acharnée sur le sujet. Je fis des progrès incroyables en l'espace de quelques jours et poussais le vice à en glisser un mot par ici et par là à mon frère qui serait peut-être intéressé à l'idée d'apprendre. Même si j'espérais de tout cœur qu'il n'en aurait jamais besoin.
Funi était de plus en plus relaxé en ma compagnie. Mon intellect plus grand pour une jeune fille de mon âge (car j'avais quand même vingt-cinq ans dans la tête) l'avait conquis. Aussi, il souriait légèrement en voyant à quel point j'osais jurer sans filtre devant lui.
« - Franchement, je ne sais ce qu'il leur faut. Peut-être un flingue pointé sur la tête ou une claque si forte qu'elle leur décolle la mâchoire mais enfin juste quelque chose pour se rendre compte à quel point cette situation est véritablement stupide.
Nous parlions du gouvernement magique. Le retour de Lord Voldemort allait arriver à la fin de l'année et Funestar savait que la rentrée qui se rapprochait (c'était dans trois jours), me stressait. Les journaux parlaient en boucle des évènements de la Coupe du Monde et je savais que tout était une question de temps. Il me força à me concentrer sur mes faibles (pour l'instant) barrières mentales et à me calmer. Puis sourit calmement.
- Vous exagérez.
- J'exagère ?! Mais enfin, même une simple observatrice telle que moi qui ne connait même pas ces types de façon traditionnelle a pu voir que tout ce bordel n'a aucun sens ! Enfin, je ne comprends pas comment on n'a pas pu voir à quel point les choses ont été hors de contrôle et que ce monde entier n'est qu'à 20% de ses capacités.
Je soupirais rageuse mais me reconnectai. Je me mettais en colère facilement à cause de mes hormones. Je soupirais. C'est dur l'adolescence.
« - Existe-t-il des livres sur le sujet de l'Occlumencie dans la bibliothèque de Poudlard? demandais-je à Funi qui caressait son chat.
Nous étions tous les deux assis sur le tapis de son salon. J'étais en tailleur comme lui, et nous avions travaillé mes défenses mentales à l'épreuve du feu. Littéralement. Funi me balançait des flammes mentales pour attaquer la forteresse que j'avais bâtie avec mon imagination. C'était une très belle montagne futuriste de glace, cristal, pierre et métal flottant dans l'espace. Funi m'avait félicitée. Des Sang-Purs sans aucune éducation non-sorcière aurait trouvé ça étrange de voir la planète terre en contrebas. Une seconde d'hésitation était tout ce dont j'avais besoin pour les expulser de ma tête et les envoyer faire coucou au Valhalla.
- Il y a quelques livres qui sont en effet accessibles pour des élèves de votre âge dans les rayonnages. Il y en a aussi dans la tour des Serdaigles et dans la salle commune des Serpentards.
- Il y a des livres ailleurs que dans la tour Serdaigle ? riais-je, mi-amusée mi surprise.
- Bien entendu, sourit Funi. Chaque maison a sa propre spécialité héréditaire, au delà de la simple cohésion de caractères. Les Serdaigles seront des as de l'étude des cieux, de la divination, des calculs... Il fut un temps où nous faisions du bivouac avec les centaures pour échanger avec eux niveau cosmos.
- Je suis... estomaquée.
- Cela n'était pas dans vos livres ?
- Je vous l'ai dit, la plupart des informations doivent être vérifiées. Tout est à prendre avec des pincettes car les livres ont été écrits pour des enfants. Ainsi des choses qui semblent naturelles dans un pensionnat anglais rempli d'hormones prêtes à exploser, semblent tues ou au mieux suggérées.
Funestar sembla prendre en considération cette information.
- Et pourtant tout ce que vous avez dit sur les évènements majeurs des trois dernières années sont vraies.
- Même concernant Sirius Black ?
- Surtout le concernant. Avez-vous une place pour lui dans notre plan ?
- Hors de question. C'est un électron libre qui va tout me foutre par terre. Il manque de réflexion et d'esprit sous la pression. Le fait que Pettigrew ait pu le piéger si facilement montre à quel point il est ingérable. Je préfère limiter ma marge de manœuvre aux alentours de 70-75% minimum d'efficacité.
- Très Serdaigle.
- Je suis avec vous depuis presque deux mois. Ça déteint sur moi.
Funestar s'esclaffa. Le chat ronronna alors que je le rejoignais.
- Enfin bref, qu'en est-il de ma maison ?
- Les Poufsouffles sont réputés pour la magie de soin, donc c'est peut-être difficile à croire mais ce sont deux eux qui ont le plus de prédispositions pour la magie noire.
- QUOI ?!
- Je vous avez dit que c'était difficile à croire, mais vrai. Beaucoup de mes subordonnés qui étaient à Poufsouffle sont doués et experts dans le domaine. La magie noire enseignée à travers les ouvrages et les artefacts dans le bureau de madame Chourave n'est pas à prendre à la légère. La magie noire résonne à travers l'énergie vitale. C'est celle utilisée par les Guérisseurs et les chercheurs comme moi pour comprendre le lien entre corps, esprit et magie. Serpentard expérimentait mais trop vicié concernant la magie noire, ainsi c'était un objet de discorde.
- Je suis sur le cul.
- Je l'imagine bien. Les Serpentards sont par contre les experts en magie de l'esprit. Ils savent résister à la pression. Les Legilimens et Occlumens se baladent dans cette maison. Trop de secrets à protéger, notamment stratégiques. Ils sont donc impossible à manipuler. Ils sont aussi très au fait de la magie rouge. Très peu la pratique, mais la théorie est connue de tous.
- Et les Gryffondors ?
- Je suis sûr que vous en avez une idée.
Je soupirais. Vous m'en direz tant.
- Magie blanche, magie de combat...
- Tout à fait. Les qualités de guerriers. Ceux qui se destinent à la justice ou la police sont très bien tombés. Mais ils manquent d'esprit d'initiative.
- Une théorie qui circulait auprès des fans, pardon je voulais dire des lecteurs... D'ailleurs... Le fait qu'ils soient pas encadrés par des prof de défense digne de ce nom... ça leur fait manquer de force de frappe.
Les yeux de Funi brillèrent un court instant. Je sentis une pique dans mon esprit et me réfugiais dans ma forteresse.
- Bravo. Je vois que vous êtes vigilante. Cela vous sera très utile.
- Merci, m'inclinais-je, déclenchant son rire. Pouvons-nous passer aux choses sérieuses ?
- Bien sûr me dit-il, suivez moi. »
Il se redressa et m'aida avec une certaine galanterie à me lever puis je le suivis dans les méandres de sa bâtisse.
« - Alors rappelez-moi votre plan Aurélia.
- C'est plutôt simpliste mais dans les grandes lignes, je règle tous les problèmes méthodiquement avant qu'Harry Potter y soit confronté.
- Soit ?
- Soit qu'il est hors de question que ce garçon soit envoyé dans le cimetière à la fin de l'année. Par contre je ne ferais pas l'erreur des autres.
Funestar ne sembla pas comprendre alors j'expliquais patiemment.
- Dans la communauté des lecteurs de ces livres certains, dont moi, écrivent des histoires découlant des évènements en se basant sur des certitudes ou du concret. Ainsi on met en évidence un certain éventail de possibilités qui permettent de mettre en relief des réalités ou des sentiments. Ça va de réflexions poussées au délire complet.
- C'est pour cela que vous avez pris des pincettes dès que vous avez réalisé où vous étiez ? Compris Funi.
J'hochais la tête en souriant.
- Tout à fait. Certains sont pour changer le monde sorcier en profondeur pour tabler sur une plus grande transformation des mœurs et donc tuer le pouvoir mystifié de Voldemort. C'est une idée mais ils se mélangent les pinceaux avec la trame principale. Ils se plantent car ils s'impliquent trop.
- Vous ne comptez pas faire la même erreur ?
- Oui. En prenant une décision radicale.
Funi compris de suite mon raisonnement.
- Vous n'allez pas vous impliquer avec Harry Potter.
- BINGO ! M'exclamais-je. Ravie de voir que vous me suivez Funi !
- C'est pour cela que vous n'avez donné aucune information le concernant directement outre les Horcruxes et la prophétie.
- Prophétie qui était ouverte à toute interprétation, sifflais-je en roulant des yeux. Vous êtes chercheur au DDM Funi. ET SERDAIGLE. Vous savez que j'ai raison.
Funestar hocha lentement la tête.
- Donc ? Comment comptez-vous procéder ?
- Etape 1 : Observation.
Etape 2 : Détermination
Etape 3 : Action.
Je prends en compte le pourcentage hasardeux humain, ne vous en faites pas. Mais tant que je reste hors du radar de Dumbledore et qu'Harry n'est au courant de rien tout se passera pour le mieux.
- Etape 1 alors.
Nous étions revenus dans son bureau. Il nota étape un avec un feutre (que je lui avais offert car les plumes m'horripilent), et le fixa sur un tableau au mur en face de sa porte d'entrée.
- Bien. Je me donne un mois. J'ai besoin de plusieurs choses nécessaires et me les procurer sera une tâche ardue.
- Les Horcruxes ?
- Je sais où ils sont mais tant que le Voldemort résidant dans le manoir de son père n'est pas dezingué, il faudra agir avec prudence. En tuant une partie de son âme, il le sentira forcément. J'ai un plan pour cela mais il faut verrouiller toutes les cibles au même moment et les détruire dans le même quart d'heure pour l'empêcher de les bouger.
- Sage. Alors de quoi avez-vous besoin ?
- Primo, il me faut ma propre opinion des personnes concernées. Harry Potter, Ronald Weasley, Hermione Granger, Dumbledore, Draco Malefoy etc. Si je pense qu'ils peuvent finalement intervenir car mes plans sont en faillite, j'aurais besoin de savoir quelles sont les informations leur donner. Mais si possible...
- On les bloque, acheva Funi.
- Tout à fait. Que viens faire Draco Malfoy dedans ?
- Il a du pouvoir. S'il ne rejoint pas Voldemort ça changerait drastiquement la situation.
- A ce point ?
- De ce que j'ai lu sur lui, j'ai plutôt foi en lui. Maintenant, il faut que je l'observe pour en juger.
- Vous aurez besoin de parler à ces personnes pour vous faire une opinion, dit Funi en fronçant les sourcils.
- Non. Pas forcément, souriais-je d'un air mesquin.
Funi n'ajouta rien d'autre et se contenta de noter.
- Secundo ?
- Il me faudra un QG. Une pièce pour rassembler tout ce dont j'ai besoin, des objets divers dont armes, etc. La sécurité du château est un gruyère, il faut que j'apprenne à me défendre. Je m'entraînerais en demandant des conseils à Louis.
- Comptez-vous impliquer vos camarades ?
- Je ne compte impliquer que moi, vous, et les personnes compétentes que vous aurez triées sur le volet. J'ose imaginer que ma demande concernant l'extraction d'Horcruxes sans mort du sujet suit son cours ?
Funestar sourit largement.
- J'ai mes meilleurs éléments sur le sujet. Ils sont dignes de confiance et tous sous serment inviolable. Nous sommes arrivés avec une théorie qui pourrait se vérifier.
- Vraiment ?
- Le Département a trouvé quelque chose, en maniant les techniques chirurgicales moldues. Ce sera prêt d'ici Pâques.
- Parfait, approuvais-je, rien de grave ne devrait se passer d'ici là.
Funestar hocha la tête mais croisa les bras, pensif.
« - Qu'est-ce qui vous inquiète? Demandais-je
- La phase d'observation est très sage. Ça vous forcera à adapter votre plan selon les évènements. Mais... la phase deux ?
- J'ai quatre plans. Quatre possibilités. Les priorités seront définies selon ce que je découvre à Poudlard.
- Poursuivez.
- J'ai dit que je ne voulais pas impliquer Harry Potter, car je considère qu'un gosse a fortiori plus jeune que moi et qui a vécu ce qu'il a vécu ne devrait pas se retrouver avec le traumatisme qui l'attend au terme de cette année scolaire car le directeur Dumbledore a décidé de ne pas intervenir, m'emportais-je.
Mes émotions n'étaient pas sous contrôle. La vraie raison pour laquelle je ne voulais pas être impliquée avec Harry, le rencontrer ou même lui parler était parce que... j'adorais ce personnage. Je n'en suis pas une fanatique, mais j'ai énormément de sympathie pour ce garçon. Il ne méritait pas ce qu'il avait vécu. Donc je ne pouvais me contrôler si je le connaissais. Car j'allais forcément aimer ce que j'allais trouver; tout semblait cadrer suite aux vieux journaux que j'avais trouvé chez mes parents.
Certaines auraient décidé de le connaître, voire de tomber amoureuses de lui. Moi non. J'allais l'éloigner du danger quitte à le manipuler. D'abord je sauve sa vie, ensuite je m'occupe de Dumbledore.
- Vous vous méfiez de lui.
Il avait dit cela pour ne pas dire autre chose. Je m'engouffrais dans la faille.
- Qui ne se méfie pas d'un sale type qui laisse un gamin sans défense avec une famille de connards ? J'ai été maltraitée au collège, j'ai vu des gens se faire VRAIMENT du mal à cause de la pression de leurs géniteurs, cette douleur c'est que dalle par rapport à ce que LUI a pu ressentir. Grrr. Ça me rend dingue.
- Etre son amie serait peut-être mieux pour lui... ? Hasarda Funestar. Vous n'avez pas dit grand chose à son sujet, et lors de nos premières leçons d'Occlumencie c'est le sujet que vous protégiez le plus. Tout ce que je sais c'est qu'il est le dernier Horcruxe.
Je faillis m'étouffer avec un sablé que j'avais trouvé sur son bureau.
« - Mais... Comment ?
- Vous êtes transparente, me dit-il d'air air sévère. Vous devez apprendre à mieux mentir. Harry Potter est un sujet sensible pour vous. Vous avez une vraie tendresse pour ce garçon et quand vous m'avez demandé de faire des les recherches pour trouver un moyen de détacher un sujet vivant d'un Horcruxe, j'ai vite fait le lien.
Je soupirais. Il était fort.
- Si je deviens son amie, les divergences du canon vont devenir impossible à prévoir. Je vous l'ai dit. Je l'ai lu. Et puis je suis trop bordélique, fouteuse de merde devant l'éternel pour pouvoir intervenir sans que Dumbledore ou Voldemort n'agisse. Je manquerais de latitude.
- C'est très Serpentard de votre part...
- J'aimerais l'être mais non... Je suis une Poufsouffle. Car je préfère me dire que je cumule tout les supers cotés de toutes les maisons. Même Gryffondor.
Il rit. Quant à moi je ne pus retenir un sourire. Je croisais mes bras et me laissais tomber en arrière sur mon fauteuil avec un long soupir. Il s'accouda sur son bureau couleur laiteux.
« - Que comptez-vous faire ?
- Je ne sais pas, soupirais-je. J'ai vingt-cinq ans dans la tête et quatorze ans physiquement. Je suis pas équipée pour changer le monde. J'ai pas l'ambition d'un Serpentard poussé au vice, quant à mon coté Poufsouffle, j'ai le cœur sur la main certes, mais pas au point de me mettre en danger. Je considère que tant qu'il reste quelqu'un debout, autant que ce soit quelqu'un d'assez d'intelligent pour prendre les bonnes décisions, on pourra limiter les dégâts.
- C'est pour cela que vous me dites tout cela...
- C'est pour cela que je vous dis tout cela, souriais-je. Les voyages temporels ça vous connait et j'ai besoin d'un expert. Je ne souhaite pas mettre le monde en danger avec un effet papillon. J'ai trop regardé Retour Vers Le Futur pour savoir que les changements temporels peuvent être désastreux et je ne suis pas aussi je m'en-foutiste que je le prétends.
Saul Funestar sourit légèrement.
« - Vous avez la philosophie qu'on aime au département.
- Essayez-vous de me recruter? M'amusais-je.
- Trop tôt?
- Pas vraiment. Pour tout vous dire, votre département est celui qui m'a toujours le plus attirée. J'avais même écrit une fanfiction sur le sujet, pour vous dire mon obsession.
- Oh?
- Je serais plutôt attirée par la recherche même si le coté opérationnel serait intéressant. J'ai d'ailleurs une question, vous bossez un peu comme la NASA ou plus comme le MI6?
- Secret défense. Mais vous n'êtes pas loin de la vérité... Je vous écrirais une recommandation l'année prochaine.
- Merci. Ça fait plaisir d'avoir un futur tout tracé.
Funestar rit et posa ses lunettes sur son bureau alors que je remis négligemment une mèche de mes cheveux derrière mes oreilles.
« - La rentrée est après-demain. Comment comptez-vous aviser?
- C'est simple. Je vais agir dans le dos de tout le monde, et faire en sorte que personne ne me chope, dis-je avec assurance.
- Ce ne sera pas simple.
- Mais vous allez m'aider.
Je souris largement. Funestar soupira mais sourit en retour.
- Bien entendu, Aurélia, mais sachez que votre histoire est complètement folle. Si je n'avais pas testé votre empreinte magique et croisé cela avec mes propres travaux du voyage temporel, sans parler du cas Némo... Je ne l'aurais pas cru.
- Voldemort va revenir.
- Je le sais. Votre stratégie est très bonne, mais vous ne pourrez pas totalement vous cacher. Même si tout semble terrible pour vous, vous avez une famille, une nouvelle vie dans cet univers. Je vous demande juste d'être prudente.
Je soupirais. Cela mettait fin à notre entretien, car la nuit noire tombait sur la maison de Funestar. Le chercheur passa sa main dans ses cheveux poivre et sel et faillit faire tomber sa pipe. Ses yeux fatigués devaient être les même que les miens.
J'avais mon jean déchiré sur ma peau brune, mes lunettes et ma chevelure en bataille. Tout avait commencé quelques jours auparavant et je me sentais comme un poisson rouge dans un bocal rond. Déprimée.
« - Pourrons-nous communiquer quand je rentrerais à Poudlard ? J'aurais besoin de vos lumières.
- Vous les avez déjà pour les Horcruxes. J'ai aussi protégé la maison de votre famille avec le dernier cri en terme de protection magique sortant du département. Si on vous demande...
- Je ne sais rien.
- Bravo. J'ai aussi pris la liberté de vous rédiger une autorisation de sortie autre que Pré-Au-Lard tous les premiers samedis du mois. Officiellement c'est pour faire des check-ups médicaux... Officieusement...
- C'est pour faire un topo sur notre avancement et les cours d'Occlumencie ?
- Tout à fait. Mais ne faites pas trop de rétention d'informations.
- Je vous ai tout dit de majeur. La prophétie est bidon. Voldemort a juste donné un sens à quelque chose qui n'en avait pas.
- Et Harry Potter ? Allez-vous vraiment ne rien faire ?
Je soupirais encore.
« - Intervenir ou me lier d'amitié avec ce type a toutes les chances de tout faire capoter. Je suis juste une inconnue dans le schéma. Personne ne me verra venir. Pas même Dumbledore. »
Funestar me serra gravement la main, et m'offrit un cahier. En bon chercheur magico-scientifique, il me conseilla d'écrire toutes mes observations aussi souvent que possible. Un journal qu'il avait conjuré avec une de mes gouttes de sang, ainsi j'étais la seule qui pouvait l'ouvrir. Je n'ai jamais été fan des journaux intimes mais je promis d'être assez régulière. Je m'étais donnée un an pour changer l'histoire. Un an pour arrêter Lord Voldemort. Un an pour foutre le bordel.
Je souriais. Game on.
Septembre
« - Aurélia! Héla mon frère au rez-de chaussée. Grouilles-toi, on va être en retard !
Je me regardai dans le miroir sur pied du grand placard de ma chambre. Je portais fièrement mon uniforme de Poudlard. Une longue cape jaune et noire avec le blason du blaireau. Même si la fusion avait miraculeusement guéri ma myopie, je n'arrivais pas à me reconnaître sans lunettes et j'avais donc préféré en mettre de fausses, quitte à ce que ce soit ridicule. Mes cheveux étaient laissés libres, tombant sur mes épaules telle une crinière sauvage. Quand j'étais au collège et au lycée, je n'avais jamais pu assumer mes cheveux afros. Maintenant, après avoir supplié ma mère de m'emmener chez un coiffeur décent, j'arborais fièrement une coupe plus courte, mais résolument naturelle. Gloire aux boucles.
Je me saisissais de ma malle, de ma baguette magique (plume de phénix, 25,4cm, très souple, bois de cerisier) et descendis deux à deux les escaliers.
Ma famille m'attendait devant la cheminée. Mon père souriait sans souci tandis que ma mère arborait le visage fermé témoignant de son stress. Mon frère, lui, était plutôt impatient à l'idée de retourner à l'école.
« - Tu as tout ? Demanda ma mère.
- Oui maman, souriais-je très calme.
Mes parents ne savaient pas que j'avais l'esprit d'une fille de 25 ans. Oui, ils savaient que le monde d'où je venais était sans magie et que j'avais une perte de repères, mais ils pensaient que j'étais toujours une fille de 14 ans. Or je n'avais aucun de ses souvenirs, même si je les aimais profondément.
Mon père avait accepté cela plus facilement que je ne le pensais en voyant que je l'appelais toujours papa et que notre complicité naturelle était toujours présente, mais maman... elle se méfiait. Je ne lui en tenais pas rigueur. J'étais comme elle. Seul Louis était ambigu.
« Allons-y, dit-il en prenant la main de ma mère alors que me saisissais de celle de mon père en tenant fortement ma malle. »
ZIOU !
C'était la première fois que je transplanais ! C'était très impressionnant, comme si tout mon corps vibrait sur une fréquence ! J'adorais.
J'atterris sur le quai 9 ¾. Nos parents ne purent rester trop longtemps, maman était attendue à St-Mangouste et papa au département suite à une recrudescence des objets maudits. Je fronçais les sourcils. Ça commençait.
« - Papa, dis-je en lui tirant la manche.
Il se pencha vers moi en souriant.
- Hm ?
- Fais attention. »
Mon père éclata de rire (crétin de Gryffon), et m'ébouriffa les cheveux avec de transplaner. Ma mère m'avait embrassée sur la joue comme avec mon frère.
« - Ne faites pas de bêtises tous les deux.
- Maman, geignit Louis.
Elle arqua un sourcil ce qui le fit taire définitivement, puis se tourna et disparut.
Louis empoigna la cage de sa chouette Yoyo (j'aimerais plaisanter) et la posa délicatement au sol avec les autres bagages. Mon chat était resté à la maison, je ne le connaissais pas et c'était réciproque. Je n'avais jamais aimé les chats de toute façon.
« - Auré, viens, dit-il d'un ton impérieux, on va chercher un compartiment.
Je fronçais les sourcils, touchée à l'idée qu'il veuille rester avec moi pour veiller sur mon bien-être, mais des images de mon ancienne vie me revenaient en mémoire. Trop de responsabilité sur mon frère dans ce monde serait une chose à éviter.
« - Je vais plutôt aller autre part, souriais-je. J'avais des amies non ? Il faudra les trouver.
- Tu ne sais pas de quoi elles ont l'air, dit Louis d'un air blasé.
Je me contentais de lui montrer la photo mouvante que j'avais sortie de ma poche nous montrant moi et les filles de ma promo. Louis hocha la tête.
- Viens me chercher si ça se passe mal.
Je lui en fis la promesse en hochant la tête, et le vit disparaître dans le train. C'est alors... que je le vit.
J'ai vu Harry Potter. Il était effectivement un garçon attirant. J'avais toujours pensé que Elijah Wood était plus proche de son physique tel que je l'imaginais dans le livre que de Daniel Radcliffe, et je n'étais pas loin de la vérité. Les lunettes lui donnait un coté rêveur que je n'aurais pas envisagé. Ron Weasley était plus mince et moins trapu que Rupert Grint, et son visage couvert de tâches de rousseur. Quant à Hermione, moins belle qu'Emma Watson, mais une chevelure mes aïeux… bien plus bordélique que la mienne même si j'avais des cheveux afros de nature.
Je les regardais passer devant moi, interdite. Dans ma tête, j'avais une musique digne d'un teen movie à fond les ballons. C'était juste impressionnant de les voir apparaître comme ça, limite j'allais revivre ce moment en slow motion encore et encore. Réellement. Harry s'arrêta devant moi et leva ses impressionnants yeux verts vers mon visage. Je me sentis rougir, mais refusais qu'il m'adresse la parole, qu'il sache qui je suis. Alors qu'il allait ouvrir la bouche je vis Katie Bell qui me reconnut instantanément.
« - AURELIA !
Elle se précipita vers moi, manquant de me faire tomber en arrière, à moitié en pleurant et riant. Harry et le reste du trio entrèrent dans le train et je compris que je leur bloquais sans doute le passage. Je soupirais. C'était juste.
Katie me traina dans le train et me força à entrer dans un compartiment où je découvris d'autres Poufsouffles, Gryffondor et Serdaigle. Une seule Serpentarde. Qui fondit en larmes rien qu'en voyant mon visage.
Je voulus lui dire quelque chose pour la rassurer quand :
« - AURELIA, hurla une voix masculine venant de derrière moi.
C'était le fameux Jonathan, je ne pus placer une phrase, qu'il m'avait déjà soulevée du sol et me serrait à m'en briser les membres. Katie vit mon visage se tordre de douleur alors qu'il me posait par terre en s'excusant.
Jonathan était pas mal en vrai, ses cheveux bruns, ses yeux marrons étaient plus clairs que je ne le pensais. Il m'invita à entrer dans le compartiment, où des amis de notre promo étaient heureux de me voir.
Un communiqué avait été envoyé dans ma maison par voie... hibou ? Tout le monde savait que j'avais passé quelques jours à St-Mangouste et qu'officiellement j'avais eu une grosse perte de mémoire.
J'ai bien évidemment approuvé cette version et ai reçu de l'aide pour pouvoir réapprendre les rouages de l'Astronomie, des Runes, de la Botanique et des Potions... Bref du bonheur en perspective.
Julia Cassim, la Serpentarde, était comme sur la photo. Elle était petite, plus que moi, ses cheveux noirs corbeaux coupés en un carré sage et les yeux bleus comme les océans. Sa peau n'était pas sans défaut et c'était son manque de confiance, ce qui était rare pour une Serpentarde, qui était sa bête noire. Julia était une Sang-Pure sur au moins 20 générations. Sa famille venait du Maroc et s'était installée en Angleterre au début des années 1910 pour des questions de commerce. Puis finalement, elle s'est établie et était un partenaire commercial fort pour les puissances économiques sorcières du pays.
Elle m'expliqua cela d'une voix douce et vaporeuse que je ne lui imaginais pas. Je comprenais pourquoi elle était mon amie. C'était une personne foncièrement gentille. Elle était à Serpentard en raison de son sang, mais aussi de ses ambitions cachées. Un serpent existait sous cette carapace, et d'après elle, je passais mon temps à essayer de le trouver.
Katie Bell, effectivement, je la connaissais pour ses exploits en Quidditch, sa mésaventure en sixième année qui n'aura... PAS LIEU (regarde-moi destin!) mais je n'imaginais pas qu'elle puisse être si adorable et gentille. Son dynamisme et sa joie de vivre me faisais faisait comprendre pourquoi elle était mon amie, elle délirait avec moi à plein tubes.
Jo était apparemment un ami de la première heure. Nous étions souvent ensemble en binôme en cours et parlions sortilèges. Il avait toutes ses options avec moi (j'avais choisi Runes et Arithmancie. Bravo. J'aime souffrir.) et nous travaillions bien ensemble. Jo était bisexuel et mon confident. Il m'aidait à sortir de mes retranchements. Jonathan savait lire en moi comme dans un livre ouvert.
J'allais donc devoir me méfier de lui.
Eddie Carmichael était le taré tel que je l'avais imaginé. Grand blond rigolard, il aimait arnaquer les gens avec sa superbe intelligence et ses commentaires parfois graveleux. Apparemment, je le lui rendais bien et arrivais à la le casser avec la hargne d'un serpent. C'était grâce à ce respect pour ma dureté qu'Eddie était devenu mon ami. Il avait un vrai trafic dans l'école qui faisait concurrence à celui des jumeaux avec qui il collaborait parfois, notamment pour les prix de la biéraubeurre. Bon sang.
Barbara enfin, était la timide absolue du groupe. Autant Julia était assez réservée, autant Barbara parlait rarement, sauf à moi ou Jo. Elle restait souvent dans la bibliothèque et avait des notes astronomiquement parfaites. Elle était la meilleure de notre promo et cela n'était pas très apprécié car Barb était une Née-Moldue. Ses cheveux châtains tombaient en cascade sur ses épaules.
En voyant ce tas de phénomènes je comprenais deux choses.
La première, j'aimais vraiment les canards boiteux. La seconde, qu'il fallait aussi que je protège tout ce petit monde.
Donc ?
Hors de question qu'ils soient au courant de quoique ce soit.
Nous arrivâmes dans le domaine. Ma mâchoire se décrocha en découvrant Poudlard. C'était gigantesque et magnifique! Quelle bâtisse ! Tu m'étonnes qu'ils se la pètent !
Les Sombrals que (dieu soit loué) je ne voyais pas, tirèrent nos calèches en direction de Poudlard. Je m'installais avec Katie, Julia et Barbara. Les garçons étaient derrière avec d'autres camarades. Je me vis saluée par beaucoup de Poufsouffles quand je rentrai dans la Grande Salle. Susan Bones qui m'avait vue, se précipita vers moi avec un grand sourire et me serra dans ses bras. Certains élèves me regardaient avec curiosité à d'autres tables, comme le trio d'Or, dont j'évitais résolument le regard.
« - Bonjour Susan.
- Tu te souviens, dit-elle excitée ?
Je m'excusais. Je ne savais que son nom car j'avais les photos dans ma chambre. Je lui expliquais la situation rapidement et vit son sourire se flétrir. J'eus peur de la blesser mais elle mit sa main sur mon épaule avec délicatesse.
« - Nous ferons de notre mieux pour te rendre tes souvenirs, me dit-elle déterminée. Et si ça ne marche pas, on en créera de nouveaux.
Mon sourire s'élargit, voilà pourquoi Poufsouffle devait être ma maison. J'avais l'intelligence d'une Serdaigle, mais Poufsouffle c'est la chaleur dont manque cruellement les autres maisons.
Je m'asseyais entre Susan et Jo, alors que Katie m'embrassait la joue avant de rejoindre sa table aux cotés des jumeaux Weasley.
Dumbledore apparut alors. Il était fidèle à la description du livre. C'était juste impressionnant. Sa longue barbe blanche, sa fausse bonhommie. Mon expression changea du tout au tout et dut effrayer des gens car Jo me prit la main.
« - Hey ? Ça va ?
- Oui. Pourquoi ?
- Parce que tu vibres.
- Je quoi ?
Jo me regarda avec inquiétude.
- Tu laisses partir ta magie. On le faisait en première année mais on sait contrôler ça normalement maintenant. Regarde les couverts.
Effectivement, toute une portion de la table était touchée par des petits tremblements. Les couverts et assiettes lévitaient au-dessus du bois. J'ouvris grands mes yeux. Voilà qui était nouveau.
Un garçon plus âgé que moi, d'une beauté renversante et aux cheveux bruns se leva discrètement et vint me voir avant que les premières années n'entrent pour la Répartition. Je savais qui c'était avant même qu'il me dise son nom.
« - Aurélia. C'est Cédric.
Je le regardais. Ce mec était sensé mourir. Alors oui j'allais l'empêcher mais quand même.
- Respire, me dit-il. Jolies défenses d'ailleurs.
Je fronçais les sourcils comme Jonathan alors que Cédric sourit apaisant.
- C'est comme l'Occlumencie. Il faut méditer. Les vibrations vont arrêter quand tu en prendras conscience.
Et même plus tôt car mon corps était en « sommeil ». Je l'écoutais et fermais mes yeux. Je vis ma forteresse glisser dans le néant, c'était une vision très belle et reposante. Quand je les rouvris, Jonathan et Cédric me tenaient les mains.
« - Yo, dis-je en riant.
Jonathan et le reste des Poufsouffles assez proches pour avoir tout entendu ont souri sourirent aussi. Puis Cédric me quitta et alla se rasseoir.
La Répartition commença alors. Je vis mon frère s'ennuyer ferme et je dois dire que c'était la même chose de mon coté. Jusqu'au moment où le nom de Cassim fut prononcé, et aussi envoyé à Serpentard. C'était apparemment le petit cousin de Julia. Sa mère était la sœur du père du petit Joshua Cassim qui venait d'être réparti.
Dumbledore fit son discours. Je me concentrais sur ma station spatiale (car disons-le. C'est carrément ça.) pour éviter de l'envoyer se crasher à travers la Grande Salle et découvrit avec une fausse stupéfaction ce qu'était le Tournoi des Trois Sorciers.
Le professeur Fol-Œil (ou Barty Croupton Junior, Yo Bart !) s'était assis à la table des professeurs après une entrée fracassante. Je souris, dangereuse. Il fallait qu'il reste et qu'il pense que son plan marchait et au dernier moment, on changerait Harry et Cédric pour une unité d'élite prête à le buter. J'avais mon plan je vous dis. C'était juste pas évident à mettre en place mais pas impossible.
J'en était d'ailleurs à vingt-cinq possibilités d'action. Et ça continuait.
Bref, nous sommes allés nous coucher. J'ai découvert la salle commune des Poufsouffles limite à genoux en hurlant Alléluia. Cette salle était dingue, mais la seule bizarrerie était le portrait fixe d'Helga Poufsouffle. Certains aînés m'expliquèrent que cette toile était une reproduction du vrai qui était porté disparu quelque part.
Avoir un fondateur devrait être une priorité dans cette école de fous, surtout avec ce que j'avais découvert sur Poufsouffle par Funi. J'ai d'ailleurs confirmé ses déclarations en découvrant des livres sur le sujet sur les étagères les plus hautes de la bibliothèque. L'un d'entre eux concernait l'Occlumencie.
« - C'est un bon bouquin, apprécia Cédric qui m'avait vu le prendre (ce n'était pas franchement discret de monter sur une échelle en fait). C'est très complet sur les différentes techniques de protection. Certains misent sur l'écran de souvenirs, d'autres sur des leurres, d'autres sur un paysage mental ce que tu as fait, des labyrinthes en plusieurs niveaux.
- Attends des laby quoi ?
- Des labyrinthes en plusieurs niveaux, répéta Cédric. C'est complexifier ton esprit autant que possible pour que l'attaquant soit confus. C'est ma technique préférée.
- Montre-moi, ordonnais-je avec excitation.
Cédric leva un sourcil mais ne sembla pas s'en formaliser. Il me prit les mains et me laissa entrer. J'ai galéré car... bah je suis pas Legilimens, mais Funi m'avait un peu soufflé deux trois tuyaux pour les esprit faibles, en cas de problème évidemment.
Je me retrouvais transportée dans un véritable labyrinthe. Il était au dessus du vide, composé d'immeubles en béton fusionnés avec des ponts en vieux fer rouillés. Un peu plus et on se serait cru dans le film Inception.
« - Wow... soufflais-je.
- Alors, résonna la voix de Cédric. Comment comptes-tu me trouver ?
- ça me semble impossible. Si je rentre dedans je meurs. »
Je sortis de sa tête alors qu'il souriait toujours et croisais les bras.
« - Je devrais rajouter un labyrinthe dans ma station...
- C'est déjà une défense très solide, me contredit Cédric. Et créative. Tu as toujours été l'aigle chez les blaireaux.
Certains rirent à la mention. C'était apparemment un consensus.
« - Etions-nous amis ? Demandais-je à Cédric.
Il ne répondit pas tout de suite, mais sourit légèrement énigmatique.
« - Nous sommes TOUS tes amis, Auré. C'est ça être une Poufsouffle. »
Je ne suis pas arrivée à dormir durant cette première nuit. La chambre était chaude comme un cocon, et mes camarades de chambrée m'avaient harcelée de question. J'ai failli leur balancer un sort. Les chambres aux couleurs noire et jaune était aussi décorées avec des plantes et une belle lueur, semblable au soleil, s'échappait d'un lampion en tissu au dessus des tentures des lits en baldaquins. Les fenêtres circulaires donnaient sur la pelouse et les étoiles se reflétaient sur un ingénieux système de miroir sur les coins des fenêtres.
Je sortis de la salle commune dans un silence discret et alla dans les cuisines pour demander une verveine bourrée de miel et des madeleines. Apparemment c'était quelque chose que l'autre moi faisait car les elfes ne furent pas surpris de ma demande. Je passais un moment à parler avec eux et fis la connaissance de Dobby. Sacré elfe. Un brin timbré mais plein de bonnes intentions. Cela pourrait m'être utile.
« - Merci, Mlle Aurélia, me remercia-t-il, après l'avoir justement remercié pour ces madeleines qui étaient à se damner. »
Je lui souhaitais une bonne nuit et rentrais dans la salle commune où je tombais nez à nez avec un couple se faisant des mamours plutôt échauffés sur un fauteuil.
« - Ruva ? Faillit tomber le garçon en me voyant.
- Désolée marmonnais-je en courant dans les escaliers.
Puis en rentrant dans ma chambre... J'éclatais de rire. Cela réveilla mes camarades de chambrée qui me balancèrent leurs oreillers et cela se finit en bataille de polochons à minuit passé. Sales gosses.
Les cours étaient diablement intéressants, je me perdis dans les couloirs de Poudlard et me fis réprimander mais me contentais de poser mon certificat avec le blason du DDM sur le bureau des professeurs concernés. McGonagall resta digne et Rogue me lança un regard équivoque auquel je répondis avec un sourire ingénu.
Ma mère avait fait du beau boulot, en l'espace d'un mois j'avais repris les bons réflexes et ma psyché de vingt-cinq ans avec mes connaissances en chimie (GLOIRE A LA S!), m'avait aidée à ne pas me retrouver larguée en potions, et ça c'était bien.
L'Astronomie était franchement chiante. J'apprenais les cartes par cœur très rapidement mais j'étais pas motivée pour le faire de façon intense comme les Potions ou l'Occlumancie. Il me fallait quand même retrouver mes mécanismes.
Les sessions de rattrapage avec le professeur McGonagall allèrent plus vite que prévu. Comme Funestar m'avait expliqué, les mécanismes étaient là. Il fallait juste que mon corps s'en rappelle. Juste les formules à me rappeler mais les gestes étaient là. McGonagall était assez impressionnée et se dispensa de devoirs supplémentaires. La vie était belle.
Puis le cours de DCFM arriva enfin. J'entrais en respirant profondément car si je vibrais encore ce serait problématique. Jonathan m'avait gardé une place.
« - Flippée ? Il paraît que son cours est dingue.
- Il paraît pas, le contredis-je. Il l'est. Les quatrième année l'ont eu avant-hier. Il est complètement cramé.
- Et son œil te fait flipper.
- Et son œil me fait flipper, répétais-je en soupirant.
J'avais pas besoin de mentir, c'était vrai. L'œil était flippant et savoir que le mec l'avait volé au vrai Fol Œil sans l'avoir désinfecté, l'homme qui était dans une malle avec presque rien pour bouffer, me faisait flipper.
Barty (j'aime son prénom alors gardons-le) entra dans la salle en mimant parfaitement (semblerait-il) Fol Œil.
« - VIGILANCE CONSTANTE ! »
La salle, dont moi, sursauta. Quel organe ! Il avait raté sa carrière dans l'opéra ce type !
« - Hier, avec les quatrième année, nous avons étudié les sortilèges Impardonnables ! J'ose espérer qu'en cinquième année, vous savez ce que c'est.
Attendez… QUOI ? Il va quand même pas nous faire le même numéro !
- Vous !
Il m'avait pointée du doigt. ET MERDE.
- Dites-moi les sortilèges Impardonnables et expliquez pourquoi ils sont nommés ainsi.
- Les sortilèges Impardonnables sont la pire des choses à faire pour un sorcier. Concrètement on en utilise, c'est direct dans la cage aux lions avec les lions prêts à nous bouffer, ronchonnais-je avec mauvais esprit.
Jo me regarda bizarrement. Apparemment je m'exprimais pas vraiment de façon si libérée, on m'avait déjà reprise plusieurs fois pour mon langage de charretière. Sauf Eddie. Ça l'amusait. Comme maintenant.
J'avais juste pas la patience de respecter un Mangemort.
- Jolie image, sourit Barty Fol Œil Œil. Les sorts ?
- Imperium qui nous viole dans tous les sens du terme en annihilant notre volonté propre, soit notre libre-arbitre. Doloris qui est la douleur extrême et enfin Avada Kedavra, le sortilège de la mort dont un Gryffondor est le seul survivant connu aujourd'hui.
Certains murmurèrent à la mention du prénom d'Harry Potter mais je m'en fichais. Vu que ce connard voulait se délecter de cela, j'allais jouer le jeu avec lui.
« - Le type à face de serpent a vraiment eu le seum j'imagine... Se faire souffler par un gamin de même pas un an.
Jo retint un sourire, Eddie me regardait admiratif quand d'autres avaient un regard choqué. Barbara était confuse. Barty était pas franchement content.
- Vous avez beaucoup de dédain pour Celui-Dont-On-ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.
- Les gens flippent pour son nom. Je suis sure que je le dis là tout de suite, il apparaitra pas. Il est mort.
- Auré, essaya Jo.
- D'ailleurs professeur. Tout le monde craint son nom, mais finalement... d'où ça vient cette crainte ? N'est-ce pas le but de la peur de se nourrir de l'incompréhension ? En sachant on diminue la peur. En sachant on devient plus maître de nos destins.
Barty se figea. Parfait. C'est la guerre.
« - C'est une bonne question, Miss Ruva dit-il en se détournant pour garder son calme. En avez-vous une idée ?
- Pas vraiment, c'est pour cela que je vous pose la question.
- Quelqu'un d'autre ? Demanda Barty.
Quelqu'un leva la main, et je découvris Eddie avec beaucoup de surprise. Il me fit un clin d'œil et se leva dans sa robe bleue et bronze.
« - Mr. Carmichael ?
- Mon père travaillait à la Justice, dit-il posément. Il m'avait expliqué qu'à l'époque un tabou était posé sur le nom de … Lord Machin.
J'appréciais son ton ironique.
- Et qu'en le prononçant des Mangemorts débarqueraient. A l'époque seuls ceux qui le combattaient, soit la résistance, prononçait son nom donc c'était pour faire du ménage chez eux.
Silence assourdissant. Jo était aussi pâle que le reste de la classe, sauf moi et Eddie. Ce qui n'échappa pas à certains Poufsouffles qui semblaient découvrir la nouvelle moi.
Barty se tourna vers nous, avec les commissures de ses lèvres qui tremblaient. Il avait la hargne.
« - Donc concrètement en disant son nom, le tabou est levé, dis-je avec une fausse réflexion. Si on dit son nom rien ne se passe ?
- Oui.
- Donc je peux le dire ?
- NON ! Hurlèrent certains.
- Vous êtes ridicules. Y'a une explication rationnelle à ce bordel et vous agissez comme des gosses de cinq ans. Arrêtez de flipper, bordel de merde, rugissais-je, poussée à bout !
Oh merde. Encore heureux que je me suis promise de ne pas faire de chambardement avec Harry. Sinon je foutais vraiment en l'air le canon.
Fol Œil fronça les sourcils.
- Allez-y, Ruva.
Je souriais.
Ma tête était sur le bois de la table. Pourquoi j'ai fait ça.
« - Il t'a donné cinquante points, j'en reviens pas, siffla Jo.
Moi aussi.
- Champiiiiooonne, rit Eddie qui nous avait rejoints vite fait pour manger son déjeuner.
Il s'avérait que les élèves pouvaient manger avec leurs amis sur une autre table que leur maison. Harry Potter étant un Gryff entouré de Gryff, il n'avait jamais fait la remarque sans doute... vu que les bouquins étaient de son point de vue.
Katie était abasourdie par mon courage (ou ma témérité) digne d'une Gryffondor, et cela avait fait le tour de notre promo, voire de l'école. AIE. Mais je n'avais donc aucun contrôle ? Pourquoi je m'épuisais à être Serdaigle ? J'avais rien dans le ciboulot !
« - Il ne faut pas en faire toute une histoire, essayais-je de désamorcer.
- Tu as quasiment hurlé sur la classe, dit Jo qui n'en revenait toujours pas. Tu nous as traités de crétins, de lâches et de flippettes.
- Tu as limite chanté une chanson avec Voldemort, renchérit Eddie.
- Eddie ! S'écria Julia alors que Barbara lui lançait un regard meurtrier.
- Le tabou est levé. Et le mec est mort.
- Tu te rappelles des rumeurs de la première année. Sans parler de ce qu'il se dit chez les Serpents, souffla Julia.
Je levais un sourcil. Ainsi, ils savaient déjà ? Punaise. Julia remarqua mon trouble. Elle soupira.
- C'est même toi qui m'avait demandé... Les Serpentards sont en train de redéfinir leurs alliances depuis l'évasion de Black l'année dernière mais avec la Coupe du Monde... On pense que c'est le Seigneur des Ténèbres.
- Dis pas ça, grimaça Jo, ça fait Mangemort.
- C'est le blaze officiel chez les verts, répliqua Julia avec froideur.
- J'avais demandé ?
- Tu es notre Poufsouffle en chef, Auré, sourit Eddie. Tu te doutes que quelque chose ne va pas avec Potter et le reste du bahut depuis le moment où tu l'as vu entrer dans ce château. Tu avais prévu pas mal des choses qui se sont passées.
Alors, la moi de quatorze ans était aussi clairvoyante que moi sans informations ? Wow. Je m'impressionne.
- C'est pour ça que tu as appris l'Occlumencie non, demanda Jo. C'est pour protéger ton esprit en cas de conflit ouvert.
- Et bien... balbutiais-je sous le choc.
- Tu maîtrises l'Occlumencie ? S'exclama Julia
- Depuis quand ? Demanda Eddie en même temps.
- Calmez-vous. Depuis... l'accident, j'ai des sessions avec un Psychomage et il m'apprend l'Occlumencie pour me permettre de gérer mes paniques et mes émotions qui sont plus fortes.
C'était la version officielle qu'on avait choisi avec Funi et je comptais la garder. J'étais trop en danger s'ils savaient.
Cela sembla leur convenir.
« - Et bien on devrait tous s'y mettre, décida Katie.
- Y'a des bouquins sur le sujet très poussés dans la salle commune des Serpentards, livra Julia. Je vous en amènerai un qu'on pourra se passer. Auré, vu que tu es avancée, tu pourras nous apprendre quand tu aura le temps?
- Pas de problème. Barb ?
Elle hocha adorablement la tête. Wiii.
Le lendemain soir, j'écrivais une lettre scellée et piégée en cas de problème si quelqu'un (n'est-ce pas Barty?) se permettait de l'ouvrir. J'empruntais un hibou de l'école, Yoyo étant reconnaissable. Je lui fis mon rapport et envoyais le grand-duc le plus rapide vers Funi. C'est en redescendant de la volière que je tombais nez à nez... Avec...
Draco Malefoy.
C'était impossible de ne pas le reconnaître. Ses cheveux blonds platines soigneusement coiffés en arrière, ses yeux gris, sa peau laiteuse, son maintien, son panache. Je faillis perdre la voix sous le choc.
« - Je peux passer, me demanda-t-il d'une voix froide.
- Ah oui... Pardon.
Je m'écartais pour le laisser passer. Mais enfin tu avais vingt-cinq ans ! Impose-toi !
- Merci ou S'il te plaît, ça mange pas de pain, lui lançais-je d'une voix acide.
Malefoy s'arrêta un court instant et se tourna vers moi. J'avais croisé les bras dans une position bravache. Il me jaugea de haut en bas. Puis un léger sourire carnassier se développa sur ses lèvres.
« - Fais attention à ce que tu dis Ruva, les bruits courent vite dans le château. »
Puis il s'en alla comme un prince.
Et il avait raison.
Le lendemain, j'eus deux attaques en règle dans les couloirs, la première alors que je me promenais avec Jo et Katie. Katie était bonne en Défense mais ce furent mes Expelliarmus puissants comme des boulets de canon qui les achevèrent. Jo et Katie étaient surprises. Apparemment, j'étais normalement paralysée.
« - Et bien j'espère que je ne le serais plus jamais, dis-je en donnant un coup de pied au Serpentard au sol.
Oui espèce de con ! Si tu refais ça, je t'éclaterais les couilles !
La seconde eut lieu alors que me prélassais à coté du Lac vu que c'était le weekend. J'avais apporté le livre sur l'Occlumencie des Poufsouffles, et étudiais avec attention la façon de construire des labyrinthes mentaux. Mon écharpe jaune et noir entourait mon cou au dessus de ma robe bleue à manches longues. C'était compliqué mais intéressant et réellement efficace. J'avais déjà rajouté un labyrinthe dans ma station mais il était encore trop simple.
C'est alors que deux Serdaigles et un Gryffondor en uniforme que je ne connaissais pas surgirent de derrière un arbre.
Ils foncèrent sur moi et me soulevèrent pour (ce que je pensais au début) me balancer dans le Lac. J'hurlais bien entendu car j'avais pas de vêtements de rechange, mais cela ne semblait pas être un problème car l'un des Gryffondor de septième année entreprit de déchirer ma robe quand un autre m'empêcha de bouger avec tout le poids de son corps. Le troisième Serdaigle donna un coup de pied à ma baguette pour l'éloigner et mis sa main sous ma robe. Je sentis une grande coulée froide couler sur mon dos. La situation était critique et...
Les trois garçons n'étaient pas eux-mêmes. Ils avaient les yeux vides.
L'Imperium.
Mise à jour du plan. On fait péter Barty tout de suite !
«- Lâchez-moi, j'hurlais. Mais lâchez-moi putain !
J'eus un soubresaut doublé d'un hoquet quand l'un d'entre eux commença à faire baisser ma culotte. AH NON PUTAIN. JE N'ALLAIS PAS ME FAIRE AGRESSER BON DIEU !
Mon adrénaline et instinct du danger étaient à leur paroxysme. Je me débattais en hurlant, mais ils étaient trois. Si je n'agissais pas j'allais mourir. Je ne serais plus qu'une coquille vide.
C'est alors qu'un souvenir me revint en mémoire. Un de mon vrai monde. C'était Louis qui revenait du Muay Thai.
« - Les coudes et les genoux sont les articulations les plus fortes du corps. Tu frappes avec ça tu fais plus mal à l'autre qu'à toi. »
Ok petit frère. C'est le moment de vérité.
Mes pensées tourbillonnaient mais mon esprit n'avait jamais été aussi clair. Le Serdaigle était juste au-dessus de moi. Je bougeais comme une furieuse alors qu'il me tenait les bras et le Gryffondor les jambes. Rien n'était encore fait. Je pouvais vibrer.
Et je le fis. Une petite vague de magie, pas assez forte pour les soulever ou les repousser les compressa et, pendant une fraction de seconde, ils relâchèrent leur prise. C'est alors que j'utilisais ma souplesse et frappais le ventre du Serdaigle de mon genou puis le Gryffondor du coude pile dans le nez. Je courus avant de me faire attraper par le troisième, chopait ma baguette et le livre (OUI, Y'a aucune logique j'aurais pu laisser ce bouquin et me barrer!).
Je n'ai jamais couru aussi vite de ma vie. Sans culotte. C'était bizarre. Enfin vous me comprenez ! Je remontais le sentier au milieu du petit bois proche du Lac en sprintant si vite qu'un mec avec un chronomètre aurait sans doute hurlé « RECORD DU MONDE ».
Je courus le long du sentier vers la cabane d'Hagrid et ralentis, mais les trois autres étaient toujours derrière moi et arrivèrent à m'attraper, toujours dans ce silence terrible.
« - NON, hurlais-je !
Je réussis à en stupéfixer un, donner un coup de poing à quelqu'un d'autre mais le troisième, le Gryffondor, rajouté était persistant et me fit tomber à la renverse.
C'était la fin des haricots, ma baguette était dans sa main, quand... Un puissant sortilège l'envoya valdinguer à travers le champ de citrouilles d'Hagrid. Je me relevais et me saisit de ma baguette, trop sous le choc pour pleurer et trop sur mes gardes et couverte de terre pour être embêtée par mon absence de sous vêtements.
Evidemment, c'était lui.
Il me regardait, inquiet, avec ses grand yeux verts derrière ses lunettes. Il était seul, pas de Ron, pas d'Hermione (tiens?). Si seulement je savais maîtriser le sort d'Amnésie ! La Légilimancie pourrait m'aider plus tard. Les trois attaquants avaient quitté les lieux. Nous étions seuls.
« - Est-ce que ça va ? Me demanda-t-il en s'approchant de moi.
Je reculais d'un pas ma baguette toujours pointée sur lui. Ce qui était stupide. Mais tout ce que je faisais était stupide. Bon sang qu'est-ce qu'il m'était passé par la tête ? J'aurais dû. Non. Y'a encore un moyen de régler la situation.
«- Hey ?
- Ne t'approche de moi, dis-je d'une voix rauque.
Je n'étais pas en état de me contrôler. J'allais dire des choses que j'allais regretter. Donc il me fallait fuir.
Digne dans la bataille, je m'en allais la tête haute, alors que ma robe était à moitié déchirée au niveau de mes jambes, mon écharpe disparue et couverte de terre. Ma baguette à la main, tremblante.
Harry me laissa passer mais resta à bonne distance de moi, respectueux.
« - Tu veux que je t'accompagne ?
Je m'arrêtais. Il fallait que je ferme cette fenêtre avant de changer le canon. C'était une anecdote. Rien d'autre.
Je me tournais alors vers lui avec les yeux morts et les barrières mentales aussi fortes que possible.
« - Ne m'adresse plus jamais la parole, si tu me vois tu détournes le regard, si tu parles de ce qu'il s'est passé aujourd'hui à QUI que ce soit...
Je pris une pause pour être la plus menaçante possible.
- Je te ferais voir l'Enfer, Potter.
J'avais utilisé le tic de langage de Malefoy, ça aiderait peut-être à faire une sorte de lien inconscient avec son dégoût pour le blond... Ouais je pense trop.
Harry avait bien reçu le message, il a lentement hoché la tête et m'a laissé partir en direction du château avec une chaussure en moins.
Puis il vit ce que je n'avais pas vu, trop touchée par ces évènements.
Le livre d'Occlumencie. Qui l'attendait sagement sur une citrouille.
