Et ouais, cette fois le chapitre arrive plutôt rapidement. Il contient une révélation qui va tout changer, tel Avengers Infinite War qui est un game-changer dans le MCU ( non je ne vous spoilerais pas, mais ALLEZ VOIR CE FILM)

Bref, répondons aux reviews.

Ywena : Calm down my friend. xD

Tu aimes plus Orion que Funi? Je pense que tu vas réviser ton jugement après ce chapitre, mais j'adore ce personnage aussi haha. Il est TRES complexe. On n'est pas des bisounours chez les services secrets magiques ou non!

Aurélia va prendre chère. Voilà. C'est tout ce que j'ai à dire. Vous croyez qu'elle souffre pas mal dans les chapitres d'avant? Vous n'avez pas idée à quel point ça va faire mal dans ceux à venir. Mais c'est nécessaire. Comme la discussion avec Dumbledore.

IceQueen8 : Oh interessant la comparaison à Avatar. Je pensais plus au bouquin le Livre des Etoiles, le héros de l'histoire reçoit ses pouvoirs de façon un peu similaire. C'est très interessant ce que tu dis par rapport à leurs discussions, tu as peut-être vu ce qu'il va se passer avant tout le monde...

Darboria : Chapitre corrigé, j'avoue, j'avais oublié de corriger cela hahaha... ha. Orion et Funestar sont comme deux bras. La Force et L'intellect mais LE MEME ESPRIT.

titi : Haha je pense que tout le monde s'en doute. On appelle cela l'ironie dramatique.

merci à tout-e-s pour vos commentaires. Plus vous en lâchez, plus je suis motivée, je vous assure!

Ce chapitre vous a été proposé par le Karma. Un concept qui adooooore donner des patates à vos personnages favors. YAS.


Chapitre 7 : Fucked up World

Demain. 16H. J'allais rencontrer le professeur Dumbledore et je ne savais qu'une seule chose... C'était mauvais.

Je passai la matinée à me ronger les ongles, faisant perdre 15 points à ma maison pour mon inattention, mais je m'en foutais ! J'étais dans son radar. J'avais fait attention à rester discrète (enfin aussi discrète que possible) et j'étais maintenant dans le viseur du mage le plus puissant de Grande-Bretagne qui s'avérait être le type que je ne voulais PAS avoir à affronter.

Parce que voilà, je n'avais pas eu l'occasion de le dire mais... Je ne méfiais pas juste d'Albus Dumbledore. Je n'aimais tout simplement pas ce type.

Plusieurs choses, déjà Harry. Le fait que je me sois (malgré moi) attachée à ce gamin n'a fait qu'amplifier ma colère. Je pouvais accepter beaucoup de choses, les insultes, l'irrespect, et même qu'on me tape. Mais alors, qu'on laisse un MÔME dans une maison où on l'a enfermé dans un PLACARD et affamé pendant une grosse partie de sa vie, c'était inadmissible. Protection magique ou pas. Si on voulait protéger ce môme, on le faisait bien, on était responsable et on ne lâchait pas un bébé sur un palier en le jetant comme un déchet dans le mauvais contenant (et ouais c'était du recyclage triple buse!). J'en avais absolument rien à foutre, je ne le pardonnerais jamais à Dumbledore. Ça, plus le fait qu'il semblait voir les gens comme des outils plutôt que comme... Bah des gens quoi... Sa démarche c'était « je vais vous UTILISER et vous contrôler », le respect de l'autre il s'en tapait royalement.

J'étais loin d'être parfaite, mes plans avaient de grandes chances de se casser la gueule, j'étais susceptible, paranoïaque, et complètement chtarbée. Mais parler avec Funestar, et Orion maintenant, m'avais au moins remis les pendules à l'heure, il y avait une chose que e gardais à l'esprit : jamais je n'utiliserais les gens sans leur consentement. Je leur donnerais toujours le choix. Et s'ils ne choisissaient pas ce que je voulais, je trouverais autre chose. Il y avait TOUJOURS une solution. Toujours.

Enfin j'espérais.

Pendant la pause déjeuner, je n'allai pas à la Grande Salle et me précipitai dans la Salle Sur Demande où je sortis le cartable de dossiers rouges. Je n'avais finalement plus le temps. Il fallait préparer le plan en avance, donner les informations à Harry et Hermione, appeler Orion... Il me restait...

Je regardai ma montre. Il était 12H pile. J'avais seulement une vingtaine d'heures.

Le cours de potions me sembla plus sinistre que d'habitude. Peut-être était-ce mon imagination mais le professeur Rogue semblait encore plus acharné sur mon groupe qu'habituellement. Bon oui, j'étais paranoïaque, mais vigilance constante, comme aurait dit l'autre !

Après avoir perdu 20 points de plus pour ma maison (bon sang), je vis Harry s'approcher de moi avec un léger sourire en compagnie d'Hermione mais les évitai sans un seul regard. Le brun changea d'expression, un mélange d'incrédulité et de vexation. Je me mordis la lèvre. Situation critique, comportement illogique. Navrée.

Je n'avais pas soutien de Runes, exceptionnellement, car j'avais dit à mon tuteur que j'avais pris du retard sur mes autres matières. Il avait haussé un sourcil car j'avais mis un point d'honneur à faire attention à mon travail scolaire, mais n'avait pas relevé.

Je courus presque à ma chambre. Il n'y avait personne, ils étaient soit dans la Salle sur Demande, en étude, dans la bibliothèque ou dans la salle commune. Susan faisait ses devoirs et Jo des mamours avec Zelda. Parfait. (Enfin pas pour les mamours, j'avais envie de vomir. Ce gosse pouvait faire beaucoup mieux.)

D'un coup de baguette magique, je verrouillai la porte du dortoir et sortis ma malle de sous mon lit. Je l'ouvris sur la plupart de mes vêtements et dégageai mon sac de cours. Dedans il y avait le cartable extensible de Funi avec des dossiers et des fioles de potion. Je n'aurais malheureusement pas de Polynectar, mais un magasin moldu de déguisements pourrait faire l'affaire dès que j'en trouverais un. C'était le plan d'urgence, un plan que je ne pensais pas utiliser aussi vite, mais... VIGILANCE CONSTANTE. Il me fallait être prête, il me fallait être vigilante, et je n'avais plus le temps de prévenir qui que ce soit. Orion était impossible à joindre, j'étais... J'étais...

Je tombai sur mes genoux et respirai fort comme si j'allais vomir. J'étais en train de perdre les pédales. Il fallait rester calme. Calme. Sereine. Décontractée.

Récapitulons.

Dumbledore ne savait rien. Funi avait bien détruit toutes les données me concernant, la seule information qu'il pouvait avoir sur moi c'était que j'avais été victime d'un accident, une fusion spatio-temporelle au pire, cela dépendrait des informations que les nouveaux mecs du Département des Mystères lui donneraient, mais ça... Funi m'avait prévenue.

Je dépliai la lettre. La fameuse lettre de dernières confessions et volontés.

« - Si je meurs, m'avait-il averti, les personnes qui me remplaceront seront des incompétents qui n'auront pas fait mon travail d'amont sur la fusion spatio-temporelle et de facto iront PREVENIR Dumbledore. Cela pourrait mettre une cible sur vous. Il pourrait croire que vous êtes une menace. Si cela arrive, vous avez plusieurs solutions. Et la plus radicale ne devra être déclenchée qu'en cas de force majeur. »

Et bien c'était le moment de la déclencher ! Oui. Lui dire toute la vérité était hors de question. M''enfuir en courant et faire le job hors de l'école n'était pas non plus la meilleure des idées puisque cela impliquerait le DDM et même d'autres départements dont les Aurors dans le pire des cas, pour me pister ! Je pouvais changer d'identité, passer par les canaux moldus, n'utiliser une autre baguette… ugh. Mais c'était une solution qui pourrait m'acheter du temps. J'avais besoin de TEMPS.

Je regardai ce que j'avais mis dans ma valise : une dague badigeonnée de venin de Basilic dans son fourreau (deux autres de ces armes étaient à disposition d'Harry dans la Salle sur Demande), les dossiers de Funi qui comportaient ses recherches mais aussi les contacts de ses alliés, les plans pour la situation Gringotts, tout ce qu'il avait sur le Square Grimmauld... Pour ça, il fallait passer par Black et donc Harry.

Je relevai la tête. Si je devais me barrer demain pour aller détruire le reste des artefacts, il fallait donner les clefs nécessaires à Harry pour qu'il s'en sorte car...

Il n'aurait que lui, Hermione et Cédric. Personne d'autre.


Il était 1 heure du matin quand je finis de faire ce qu'il fallait. Ma lampe brillait d'une lueur tamisée pour éclairer mes yeux fatigués. Une enveloppe pour Harry, à ouvrir seulement avant le début de la troisième tâche, et deux autres à ouvrir après mon départ pour lui et Cédric. Une lettre pour Orion attendait sagement d'être postée dans la matinée.

Je soupirai de contentement. C'était fini.

J'avais fait tout ce que je pouvais. Demain, si les choses se passaient mal, les plans seront déclenchés. Demain, si j'étais foutue, Orion finirait notre entreprise. Les cibles étaient maintenant verrouillées, je faisais confiance à Orion (car je n'avais PAS le choix) pour gérer la suite. Quoiqu'il arrive, l'un d'entre nous devait mener cette mission à son terme.

- Aurélia, réveille-toi sinon tu vas manquer le petit déjeuner ! M'houspilla Polly.

Je ronchonnai en réponse, mon nez dans l'oreiller. J'aurais voulu aller dans la Salle sur Demande pour y dormir et travailler, mais maintenant que j'étais surveillée il valait mieux être la plus « normale » possible. Ugh.

MOI ? NORMALE ?

Parfois, j'avais envie de me donner des baffes.

Je me levai et m'habillai comme si j'étais prête à aller à l'échafaud. Au moins j'aurais prévu ma sortie avec classe.


« - Entrez, Mlle Ruva, m'accueillit une voix enjouée.

Je reconnus le timbre chaleureux de ma Directrice de Maison , le professeur Chourave et découvris qu'elle... n'était pas seule. Les mains cachées, ses lunettes en demi-lunes, Albus Dumbledore me scrutait tel un aigle. Il n'y avait personne d'autre dans l'antre du Directeur.

J'étais grave dans la merde. Enfin, non. On respire, la lettre pour Orion avait été envoyée par la chouette de Susan. En espérant qu'il vienne le plus vite possible pour limiter les dégâts. J'avais BESOIN qu'il débarque dans les prochaines heures pour me sortir de là. Ou du moins s'occuper du plan à ma place.

- Que... se passe-t-il ? Demandai-je, ma voix à peine tremblante.

- Prenez un siège, Ruva, me proposa Chourave.

- Je préfère rester debout, dis-je.

Même assis, Dumbledore semblait m'écraser derrière son beau bureau. Car oui, son mobilier claquait, et oui je savais que ce n'étais pas le moment de s'extasier devant la décoration.

Un petit ululement attira mon attention. Fumseck était sur son perchoir et me regardait aussi. Il semblait qu'un jugement émanait de ses pupilles entièrement noircies. Enfin, je le croyais. Il y avait vachement de tension dans cette pièce !

- Nous en aurons sans doute pour un moment, Miss Ruva. Asseyez-vous.

- Non... Non merci, insistai-je.

- Ce n'était pas une suggestion.

La température chuta de deux degrés. Chourave eu l'air mal à l'aise. La porte claqua derrière moi, me coupant toute retraite. Okay. Okay... OKAY. Apparemment j'étais VRAIMENT grave dans la merde. La porte était verrouillée ? Ils pensaient faire quoi ? Me disséquer sur le bureau ? Jeter mon corps mort dans le Lac Noir ? Ils avaient tout découvert ? Ou...

Je les regardai, l'un et l'autre. Est-ce que c'était parce que je m'étais approchée d'Harry et qu'il avait un comportement disruptif maintenant ? Est-ce qu'il flippait autant que ça de ne plus avoir la main totale sur son sacrifice ?

Je déglutis mais je ne baissai pas les yeux. Pas question de te faire ce plaisir, vieux bouc !

Doucement, je m'assis sur un fauteuil et croisai les bras. Vas-y connard, je t'attends. Mon esprit était blindé avec ma station spatiale, Funestar m'avait formée pendant un mois entier puis par correspondance pendant le reste de l'année, je t'attendais abruti. GIVE ME YOUR BEST SHOT.

- Miss Ruva, le directeur a reçu une information troublante laissant à penser que... Vous n'êtes pas celle que vous prétendez être.

Funestar avait donc bien anticipé. Il savait que le DDM allait parler. Bon sang, Dumbledore était véritablement au centre du monde sorcier, il était omniscient ou quoi ?

Je les regardai l'un et l'autre complètement sur le cul. Bon, j'avais prévu qu'ils auraient des questions et celle-là était une des premières, mais... Que pensaient-ils de moi exactement? J'eus soudainement un hoquet en entendant une alarme sonner dans ma tête. Ma station spatiale ! Oh l'enfoiré, il était en train de cabosser la porte! Concentre-toi...

- Mlle Ruva?

- Je ne vois pas quoi vous parlez.

Va falloir être plus précis les gens.

Dudu prit le relais, froidement.

- Le terme de fusion spatio-temporelle vous est-il familier ?

- ... C'est très rare.

J'essayai de rester la plus détachée possible. Dumbledore, malgré tout ce que je pouvais penser... était effrayant. Surtout ne pas s'effondrer. Rester grande et digne. Comme pour appuyer ma pensée, je sentis la pression mentale sur ma forteresse devenir plus agressive. Le barbu me perça du regard, comme si je n'étais qu'une merde sous sa chaussure. J'en fronçai les sourcils.

- Je vois que oui. Comme vous n'êtes pas Aurélia, Ruva, je vais présumer que vous n'êtes pas au courant et vous en informer... J'ai une très mauvaise expérience des imposteurs entrant dans mon école pour des raisons inconnues, dit-il avec une froideur glaciaire.

Je le regardai alors, l'air complètement confuse. Et maintenant je comprenais enfin. Il croyait quoi ? Que j'étais Quirrell 2.0 ? ETAIT-IL SERIEUX ?

Chourave prit alors la parole. Sa voix tremblait et elle semblait presque suppliante :

– Albus, c'est probablement une erreur, je connais Miss Ruva, elle est dans ma Maison depuis…

- Vu sa réaction, j'ai bien peur que non, Pomona. La personne devant nous a bien usurpé l'identité de Miss Ruva.

AH NON. Cette fois c'en était trop.

- QUOI ? MAIS VOUS AVEZ CRAQUE ? M'écriai-je et...

Je me mis les mains sur les tempes.

Est-ce que vous pouvez sortir de ma tête s'il vous plaît ? Ronchonnai-je.

La pression sur ma tête était tellement forte que des gouttes de sueur perlaient sur mon nez. J'aurais pu être bourrée ça aurait été la même chose. Il était difficile de leur répondre dans de telles conditions. Il fallait protéger Orion et mes informations. Bats-toi !

Dumby resta impassible, l'air glacial :

- Vous n'avez pas le pouvoir d'exiger quoi que ce soit, Miss Ruva. Ce n'est que par courtoisie que je vous ais octroyé le bénéfice du doute et vous ais fait venir ici aujourd'hui. Si je ne peux établir votre innocence de façon certaine, ce sera devant les Aurors que vous vous expliquerez.

J'en serrai les dents. Ce mec manquait pas de culot. Il était le maître du monde et le faisait savoir.

Cependant il avait raison sur un point, il fallait que je leur donne quelque chose. Tout d'abord, non. Je n'étais pas une mage noire, il fallait au moins qu'ils soient au courant :

- Bon ok, ça suffit. Vous croyez quoi au juste ? Que je suis une mage noire ou quelque chose du genre? Car si c'est le cas, je vous rassure tout de suite ce n'est PAS DU TOUT LE CAS,lâchai-je en croisant mes bras.

Je me pinçai très fort pour que la douleur me garde éveillée. Les attaques de Dumbledore étaient si fortes que ma tête semblait sur le point d'exploser. Et il fallait que je parle en même temps... C'était un jeu dangereux.

Chourave était à la fois horrifiée et confuse. Peut-être était-ce parce que je ne niais pas d'être quelqu'un d'autre. Toujours choquant quand les gens découvraient que la petite Aurélia, discrète et gentillette, avait disparue... j'imaginais bien le choc.

- Je ne vous crois pas, et vous allez devoir faire plus que prétendre l'indignation vertueuse pour me persuader du contraire.

Je me figeai. Depuis le début, je ne le regardais pas droit dans les yeux, essayant de me détacher, mais LA. C'était fort ! Je croisai ses pupilles bleutées qui semblaient brûler. Je me pinçai plus fort, mon bras devait être bien rouge maintenant. Dans ma tête c'était comme si la sirène de Kill Bill avait retenti. Mon p'tit vieux, tu dépassai les bornes. Dumbledore se crispa.

- J'imagine que vous n'avez pas pensé une seule seconde que je puisse être complètement le contraire ? M'énervai-je.

Dumbledore avança vers son bureau, se penchant un peu en avant.

- Cela m'a traversé l'esprit, en effet. Mais vous comprendrez que j'imagine toutes les hypothèses. Etant donné vos agissements récents, celle-là est plus probable.

PLUS PROBABLE ? JE ME SUIS FAITE AGGRESSER DANS UN CHATEAU SOUS VOTRE JURIDICTION. JE VOUS EMMERDE PROFONDEMENT ! Puis je me figeai après mon éclat de colère silencieux. Mes agissements ? Il était au courant d'Orion ? Il était au courant de la stratégie de combat ? De mes discussions avec Harry ? De quoi ? DE QUOI ?

Ma paranoïa grimpait alors que Dumbledore redoublait la force de ses attaques. Mon premier mur était sur le point de céder. J'avais mon labyrinthe ensuite et j'avais bien blindé tout ce qui concernait Funi et Orion mais... Je perdais du temps, il fallait que je sorte de là.

Respire Auré. Respire.

Tu ne voudrais pas rester enfermer dans ce bureau ou te faire tuer. Il pourrait te tuer. Il pourrait balancer ton cadavre dans le lac et effacer la mémoire de Chourave juste parce que tu n'étais pas un de ses joujous. Il fallait respirer. Leur donner un peu de grain à moudre. Et partir.

Ça y était, le premier mur de ma forteresse spatiale venait de péter. Il se rapprochait de la vérité. Il fallait le stopper. J'étais acculée. Orion avait sans doute reçu toutes les informations à ce moment, il irait verrouiller les mémoires et Harry aurait sa lettre. Si je me faisais tuer maintenant les gens seraient au moins prévenus, mais si je disais tout à Dumbledore... Et bien, je me ferais contrôler, comme toutes les pièces d'échecs du château, mais n'était-ce pas un petit prix à payer pour la survie de Potter ?

Cela pourrait me faire gagner du temps et je pourrais m'enfuir à la nuit tombée.

La première porte de ma forteresse venait de péter, il était dans le labyrinthe et se rapprochait de mes pensées. Des gens comptaient sur moi et j'avais la vie d'Orion entre mes mains. Je ne laisserai pas le directeur me contrôler. Jamais.

Que l'histoire d'Harry soit un livre serait difficile à faire croire, même Harry avait eu des doutes quant à cette version MAIS... Tout ce qu'il s'était passé avait prouvé que les évènements se déroulaient selon mes plans. Maintenant... est Est-ce qu'elle disait que Maugrey était le traitre ? Elle serait sauve.

Aurélia expira lentement, devant les yeux de Chourave et Dumbledore qui la scrutaient, elle n'avait plus le choix.

- La fusion spatio-temporelle est une fusion de deux âmes. Je viens d'un futur proche qui m'a donné des informations essentielles sur les années de conflits à venir. La raison pour laquelle j'agis comme je le fais, c'est que j'ai toutes les raisons d'être paranoïaque dans ce château. Très concrètement professeur Dumbledore, vous vous trompez de cible. Je ne suis pas le traitre. Mais je sais qui l'est.

Silence. Chourave était bouche bée. Dumbledore fronça les sourcils et croisa ses doigts, la pression sur mon esprit baissa un tout petit peu. Il était curieux. Parfait, il fallait continuer sur cette lancée.

- Et vous l'avez caché parce que... ? Demanda-t-il lentement.

- Parce que si Voldemort est au courant que son espion est appréhendé, il révisera son plan et il sera donc impossible à anticiper. En gardant l'espion sous contrôle et sous surveillance, Voldemort croit que tout se passe bien et on peut le prendre en cisaille en prévenant les personnes qui doivent être prévenues.

Et c'était vrai. J'étais une carte piège. Voldy ne me connaissait pas, j'étais juste une enfant et j'avais des ressources. Vous et l'ordre étiez le centre de son attention, pas moi.

- Vous n'avez pas répondu à ma question.
Si j'y avais répondu ! Qu'est-ce qu'il vous fallait de plus ? ! Je n'avais pas de raison de vous faire con... Oh.

Il ne voulait quand même que je lui dise que je préférais être noyée dans de la lave en fusion plutôt que de lui faire confiance. Non ? Oui ?

- Je...

J'hésitai. Chourave semblait sous le choc et je ne pouvais pas la blâmer... Moi j'étais...

- Je ne vous fais pas confiance.

Dumbledore cligna des yeux. Ce fut sa seule réaction. Mais c'était vrai, lui ou Chourave, ou n'importe quel adulte... Je ne leur faisais pas confiance. A part Funi et possiblement Orion. J'ouvris la bouche pour ajouter quelque chose mais... Chourave me coupa.

- Et donc vous avez gardé des informations primordiales pour vous, vous avez mis l'école en danger, parce que vous vous considérez mieux placée que le directeur, les professeurs et les Aurors eux-mêmes, pour surveiller un traître ? Explosa-t-elle. Mais qu'est-ce qui vous est passé par la tête ? Nous sommes tous mort d'inquiétude à cause du Tournoi et vous avez consciemment décidé de nous mentir, de nous laisser croire au pire…. Je n'arrive pas à croire que je vous ai défendue quand Albus a expliqué à mes collègues que vous étiez une imposture. La véritable Miss Ruva n'aurait jamais fait cela… Qui êtes-vous ? De quel droit vous êtes-vous arrogée l'autorité de décider de qui a le droit de savoir, de quel droit vous prenez-vous pour, pour, pour dieu, dans notre école ?

J'étais bouche bée. Elle ne venait QUAND même pas de dire ça ?! Oh non. Je ne devais pas me mettre en colère, elle est était confuse et se sentait trahie, on comprenait ça. On pouvait le comprendre. Je ne devais pas me mettre en...

- PARDON ? M'écriai-je.

Et merde.

- Quels profs et quels Aurors ? Le ministère est infiltré ! Ici vous êtes tous sous les ordres d'une personne à qui je ne fais pas confiance. Je n'ai fait confiance qu'à une personne et il s'est fait TUER pour me protéger moi et mes informations ! Vous êtes blessés ? Vous êtes déçus ? Mettez vous 30 secondes à ma place. Si l'ennemi sait quoi que ce soit sur moi, ma famille est morte, mes amis sont morts...

Harry serait mort ! Vous n'avez aucune espèce d'idée de ce que c'est d'être dans ma tête. Funestar m'avait dit de me méfier, de ne me révéler que quand je le souhaitais, mais il savait... Il SAVAIT que je risquais ma vie ! Bande de clampins. Comment osez-vous me dire que je ne faisais attention à rien ni personne ! Au contraire !

Chourave me regardait comme si elle me découvrait, Dumbledore resta silencieux. C'était maintenant que vous la fermiez ? Vous dites que j'ai aucune empathie, mais que dire de vous ! Ne me demandez pas de vous comprendre quand vous ne me comprenez pas ! Ça suffit !

- Je ne suis pas de ce monde, dis-je d'un ton froid et rigide.

- Nous le savons, répondit sèchement Chourave.

- NON. Vous ne comprenez pas. JE NE SUIS PAS DE CE MONDE, renvoyai-je. C'est irréel pour moi d'être ici. Mes repères sont complètement floutés. J'ai perdu ma vie et tout ce que ça comporte. J'ai perdu mes rêves et je me suis retrouvée dans de la fiction. Votre histoire est racontée dans DES LIVRES.

Voilà. Vous vouliez savoir ? Allons-y.

- Pour moi vous êtes des personnages. C'est tellement absurde que j'ai du mal à rester saine d'esprit. Et ce qui me permet de rester saine d'esprit, c'est Harry. C'est mes amis. C'est l'homme qui est mort pour me protéger. Car je les ai rencontrés. Je les ai connus. Je me suis rapprochée d'eux et donc ils ne sont plus des concepts. Ils sont devenus des personnes. Vous? Pas vraiment. Ce n'est pas de ma faute si j'ai été arrachée à ma vie et projetée dans un monde en conflit. La première chose qui m'a choquée en arrivant ici, c'était la violence. Et la violence je la gère comme je l'ai toujours gérée. J'encaisse et j'avance, car PERSONNE ne me sauvera!

Quelques secondes d'hébètement. J'avoue que je n'ai pas fait avec le dos de la cuillère...

- Et vous n'avez même pas essayé de nous connaitre ? Lâcha Chourave d'une voix tremblante. Est-ce pour ça que vous nous avez menti, parce que nous ne sommes pas des êtres humains à vos yeux ? Est-ce que c'est ce que vous pensez de moi, de tous ces gens qui vous aiment et vous considèrent comme une personne ?

Je la regardai sans expression, alors que je tremblais toujours sous les attaques mentales de Dumbledore et ma propre émotion. Je n'allais certainement pas m'effondrer ou jouer dans un soap opéra. Je n'avais PAS LE TEMPS de pleurer.

- Je n'ai pas essayé de vous connaître car si je le fais je serai débordée par mes émotions, répondis-je en essayant de ne pas faire trembler ma voix. Je m'attache trop facilement professeur. Je me suis attachée à Cédric, à mes amis et à Harry dès qu'ils m'ont adressée la parole. Je dois garder la tête froide sinon autant m'interner tout de suite!

Je les aimais tous trop pour me permettre de me perdre.

C'en fut assez trop pour Chourave. Elle avait le visage d'une personne qui venait de découvrir que le Père Noël n'existait pas. Elle tremblait de tous ses membres alors qu'une blessure venait d'apparaître sur mon bras. Le sang coulait car je me pinçais trop fort. Chourave se tourna alors vers Dumbledore.

- Mr le directeur, c'est au-dessus de mes forces, je vous laisse. Vous aviez raison, cette... personne... n'est pas Mlle Ruva.

Et elle sortit à grands pas. Je regardai la porte pendant quelques secondes. La maison Poufsouffle risquait de me rejeter, si elle l'ouvrait, mais non... Chourave ne ferait pas ça. Par contre les cours de Botanique, si je m'en sortais, allait devenir comiques...

Je me retournai vers Dumbledore dans le lourd silence qui s'était installé. Il me regardait, songeur et un tout petit peu moins (était-ce mon imagination ?) crispé. Je soupirai. C'était la fin.

- Vous allez me tuer ? Lâchai-je.

Il arriva alors quelque chose que je n'avais pas vu venir. Dumbledore fut pris au dépourvu. J'en fronçai les sourcils. Bah alors quoi ? C'était vrai non ?

- Certainement pas Miss Ruva. D'où sortez-vous cette idée ?

- Et bien...

Il m'étonnait. En même temps, s'il devait me tuer il ne me le dirait sans doute pas en face. J'étais bête.

- Oh je sais pas, ironisai-je. Vous forcez mon esprit depuis tout à l'heure, je suis une carte piège qui sort de vous ne savez où. M'envoyer à Azkaban ou me faire embrasser par un Détraqueur car vous ne pouvez pas me contrôler me semble plausible.

Dumbledore resta silencieux un instant. Il semblait réfléchir à ce qu'il allait dire. Je remarquai le calcul dans ses yeux. Il essayait de comprendre. En même temps, il avait été très calme pendant toute ma dispute avec Chourave. Peut-être qu'il me comprenait mieux... Brrrr.

Il hocha finalement la tête :

-Je comprends soudain pourquoi vous disiez ne pas me faire confiance. D'une façon que j'ignore, vous vous êtes persuadée que la découverte de votre secret vous condamnerait à mort. Vous auriez tort de transposer à Poudlard les politiques du Ministère. Si vous êtes innocente, l'affaire s'arrêtera là. Cependant, je me demande d'où vous sortez cette idée. Qu'est-ce qui vous fait croire, d'une façon ou d'une autre, que je tolérerai qu'une enfant soit envoyée à Azkaban ? Ou que j'infligerai une chose aussi cruelle à quelqu'un pour le simple crime d'avoir son esprit propre ?

J'en laissai échapper un hoquet sonore alors que je remarquai en même temps que la pression sur mon esprit avait presque cessée. QUOI ? Mais... Non. Vous étiez un monstre ! Vous vous fichez des autres ! Vous avez laissé pourrir Black en prison sans procès, vous avez envoyé Harry dans une famille qui le maltraitait, vous n'avez pas aidé Remus Lupin, vous utilisez Severus Rogue comme un mouchoir usagé vous... vous...

Puis ce fut comme si une petite voix dans ma tête qui s'était tue pendant un moment s'était réveillée. Elle était faible et ténue mais elle était présente. On dirait... la mienne ? Plus jeune par contre. Plus innocente. Plus chaleureuse :

- Aurélia... disait-elle. Il a pleuré quand il a dit la prophétie à Harry.

- Et…Et alors ?

- Il n'était pas au courant de ce que les Dursley lui faisait subir, continua-t-elle, il les a engueulé avec fureur lors de sa sixième année.

- MAIS...

- Il a toujours fait de son mieux. Black était trop imprévisible et sa violence aurait pu le placer du côté des traitres, comme tout le monde il savait qu'il était le Gardien du Secret. Il ne savait pas pour Pettigrew.

- Je...

- Rogue... Il est trop cabossé. Il est trop comme NOUS.

Je déglutis encore. Cette voix. C'était... C'était...

La mienne. Ma compassion. Mon empathie. Tout ce que j'avais tût pour me protéger.

Attendez. On rembobine. J'avais mis tout cela dans une boîte car c'était la chose la plus réaliste à faire ! Je suis méfiante à la limite de la paranoïa, car j'avais de bonnes raisons ! Il y avait VRAIMENT un espion dans Poudlard, les élèves eux-mêmes étaient des outils entre les mains des Puristes, Dumbledore... Malgré toutes ses bonnes intentions, il m'aurait tuée !

Non... Il venait de dire qu'il ne le ferait pas... Il ne me tuerait pas car il me considère comme une élève. Mais je ne suis pas une élève... Je suis... Je suis...

Qui suis-je ? Je... Je... Non.

Je regardai alors Dumbledore qui ne m'avait pas quitté du regard pendant ma percée... On m'avait changée. Qui m'avait changée ?

...Oh.

Non. Nonononononononononononon...

- Mlle Ruva ? Résonna la voix soudainement lointaine du professeur Dumbledore.

Il m'avaient lavée le cerveau ? Mais non. J'étais maître de mes choix, je me méfiais j'agissais comme j'aurais agi avant toute cette histoire.

- Non, résonna l'autre voix avec fermeté. Tu ne considère pas les vies comme négligeable. Tu ne forcerais personne à s'effacer la mémoire. Tu donne le choix.

- Mais je le donne ! Je le donne !

- Non... Tu as écrit une lettre à Orion pour effacer et bloquer les mémoires de tes amis. Tu étais décidée à mourir, à garder des informations décisives. Tu ne fais confiance à personne d'autre qu'Orion et Funestar... Mais ne devais-tu pas faire confiance à d'autres ?

- Si tu parles de Chourave ou Dumbledore...

- Je pensais à Harry ou Cédric, murmura la voix.

- Mlle Ruva, répéta le professeur Dumbledore cette fois plus vocal.

J'ouvris la bouche et le regardai. Il me regardait avec un peu de sollicitude voire... de l'inquiétude ?

J'inspirais et expirais profondément. Ce n'était pas le moment de craquer.

- Est-ce que j'ai le droit de faire une petite introspection et une crise d'identité avant de vous répondre ? Marmonnai-je encore sous le choc.

Dumbledore hocha lentement la tête. Je devais vraiment sembler au bout du rouleau.

Il leva alors sa main :

- Dans un instant. Avant, j'aimerai que vous répondiez à trois questions.

J'hochai la tête. En espérant qu'il ne pose pas les mauvaises.

- Je vous écoute.

- Merci. La première est celle-ci : soutenez-vous Voldemort, ou l'un de ses alliés à votre connaissance ?

– Non. Je préfèrerai mourir que de rejoindre cette face de serpent.

Il hocha lentement la tête, puis enchaîna :

– Ma seconde question est sans doute la plus importante. Avez-vous fait du mal à un élève, intentionnellement ou pas : et cela risque-t-il d'arriver dans le futur ?

– Je l'ai fait sans le vouloir. Ils... ont été touchés par l'Impérium et ont tenté de m'agresser... je me suis défendue.

Ma voix vrilla un court instant.

- Mais je ne ferais de mal à aucun élève intentionnellement, me repris-je. Jamais. Ce ne sont que des gosses.

Je soupirai. C'était ça... Ce n'était que des enfants et Orion... Il savait ?

En fin de compte, il fallait qu'on ait une GRANDE discussion.

Dumbledore hocha lentement la tête, inspira profondément, puis demanda lentement :

– Et troisièmement… Le traître dont vous avez dit connaître l'identité… Est-ce Alastor Maugrey ?

Ce type... Il était bon. J'approuvai encore d'un signe de la tête.

- Oui.

La pression mentale s'effaça automatiquement. Mon esprit était libre, il me laissait partir pour me permettre de reconstruire ma forteresse spatiale... Je devais alors lui en donner plus. Si Orion et Funestar m'avaient trahie... Je devais arrêter d'être égoïste.

- Bien... dit la petite voix.

- La ferme sifflai-je silencieusement, puis je parlai à Dumbledore. Pour Maugrey, il s'agissait d'un agent de Voldemort sous Polynectar, le vrai Maugrey était en vie, enfermé dans sa malle dans ses appartements.

J'hésitai pour la suite. Mais il valait mieux parler pour au moins limiter les dégâts. Et puis merde.

- Il a la mission d'envoyer Harry à Voldemort lors de la fin de la troisième tâche et oui, Harry et Cédric sont au courant, et sauront quoi faire pour éviter le drame car je sais qu'il ne peut pas être extradé du Tournoi.

Dumbledore ne marqua pas de surprise. Il avait du deviner que la Troisième Tâche serai un guet-apens. Ses yeux pétillèrent légèrement :

– Comme je m'y attendais. Si ce n'est pas indiscret, quelles instructions avez-vous donné à Harry Potter et Cédric Diggory ?

- Je leur donnerais juste après la deuxième tâche. Ils ne peuvent pas se projeter trop en avant. La coupe dans le labyrinthe est un Portoloin. Viktor Krum et Fleur Delacour auront de grandes chances d'être tous les deux sous Impérium. Ils devront les assommer avant d'aller chercher la coupe, vous n'avez pas de surveillance DANS le labyrinthe, ainsi ils auront les mains libres sans pour autant faire un scandale avec les autres écoles.

J'avais dit cela d'une voix fatiguée. Mais en fait je ne faisais que dire les mots que j'avais répétés plusieurs fois avec Funestar.

- Une fois que Krum et Delacour sont seront hors d'état de nuire et en sécurité, on lance les étincelles pour prévenir et évacuer les concurrent puis... On détruit purement et simplement la coupe. Cela fait, ils enverront une gerbe dorée... Et je saurais que c'est le moment pour s'occuper du rituel.

Si je ne pouvais pas tuer Voldemort, car ce serait impossible à ce moment-là, il y avait au moins son serpent... Je ne serais pas seule pour cette mission.

Un silence souligna mes explications. C'était simple et carré. On coupait toute intervention extérieure, on détruisait le déclencheur et finalement, on surprenait le grand méchant.

– Je pense que vous pouvez retourner auprès de vos camarades, déclara le directeur. Cependant, je dois vous prévenir que les enseignants de Poudlard savent que vous n'êtes pas exactement ce que vous prétendez être. Je garderai le secret sur vos connaissances du futur, mais vous devrez vous attendre à être fréquemment surveillée par certains enseignants.

Je redressai la ma tête et regardai Dumbledore. J'avais rien à ajouter, c'était normal vu l'interrogatoire que je venais de passer.

- Très bien, dis-je simplement.

Dumbledore hocha la tête une ultime fois et me dit :

- Vous pouvez vous en aller, Mlle Ruva. Merci d'avoir répondu à mes questions .

Je me levai sans aucune hésitation pour ouvrir la porte, et alors que je mettais ma main sur la poignée... Je me figeai. Funestar s'était peut-être joué de moi et je commençais à avoir de gros doutes. C'était irresponsable de ne rien dire à ce niveau-là. Il me fallait une assurance. Le plan était déclenché mais Dumbledore... Il pourrait s'occuper d'utiliser l'Ordre et je m'occuperai des éléments les plus blindés. Ça me faisait mal de le dire à Dumbledore, mais... Maintenant je devais m'occuper d'Orion. Et c'était quelque chose que j'avais déclenché, Dumbledore n'avait pas à le gérer, c'était ma responsabilité.

En soupirant je me retournai vers Dumbledore et revint vers ma chaise où je me laissai tomber. J'allais y rester un bon moment. Dumbledore me regarda, un peu surpris :

- Quelque chose à ajouter Mlle Ruva ?

- Voldemort a créé des Horcruxes, déclarai-je. Il en a sept, Harry en a détruit un, je me suis occupée d'un deuxième.

Gros silence choqué. Bien évidemment. Être au courant de ça équivalait quand même à avoir une cible sur ma tête. Il toussota.

- Je vous remercie de cette information. J'imagine que le premier était le fameux journal... Puis-je demander quel était le second ?

- Le Diadème de Serdaigle. Il était caché dans l'école, je l'ai trouvé puis donné à une personne de confiance pour qu'il l'étudie avant de le détruire, car un des Horcruxes... Je voulais être en mesure de l'extraire sans détruire le contenant. Il m'a confié ses recherches mais...

Maintenant je devais les examiner avec plus de recul et de prudence.

- C'était mon plan. Je ne veux pas qu'il ait à vivre avec ça. Il en a assez bavé, lâchai-je en grondant.

Dumbledore en ferma les yeux. Je vis sa main qui se serrait. Oui... Il n'était pas sûr qu'Harry était un Horcruxe et je venais de le lui confirmer... Peut-être que je devrais aussi lui dire qu'Harry maîtrisait l'Occlumencie pour bloquer sa connexion avec Voldemort. Il avait fait beaucoup de progrès dernièrement.

- Qu'en est-il du diadème ?

- Il est détruit (normalement), j'ai mes autres cibles verrouillées.

- Que voulez-vous dire?

- Je peux en récupérer un voire deux. Je dois vérifier quelques détails, mais j'avais l'intention de m'en occuper pendant les prochaines vacances.

Mon plan était parfait mais s'appuyait sur des informations de Funestar et le soutien d'Orion, je ne pouvais donc pas agir si j'étais LEUR outil.

Dumbledore me regarda pendant quelques secondes et leva sa main.

- Très bien.

- Pardon ?

- Je suis rassuré, vous n'êtes pas un danger.

J'ouvris grand les yeux.

- C'est... tout ?

- Evidemment, j'ai beaucoup d'autres questions, sourcilla-t-il. Vous êtes un grand mystère. Mais vous ne me devez rien, et je n'ai pas l'intention de vous y contraindre. Si vous décidez de m'aider, ce sera votre choix.

QUOI ? NON, Il n'avait pas dit ça !

- Si, susurra l'autre voix.

J'ouvris la bouche et la refermai dans la même seconde. Je ne comprenais pas. Il aurait dû me contraindre. Je n'aurais pas eu le choix.

Putain. J'avais surtout besoin d'une aspirine et d'une tisane.

- Très bien. Bonne soirée professeur.

Et je m'en allais, car franchement j'en avais assez pour une semaine. Qu'on me foute la paix à partir de maintenant, me dis-je en dévalant les escaliers.


La gargouille glissa sur le coté alors qu'on m'appelait.

- Aurélia.

Je reconnus la voix instantanément. Le Survivant me scrutait avec ses pupilles émeraude à travers ses lunettes rondes et croisait les bras. Il m'avait apparemment attendue car il était adossé au mur du couloir. Il ne disait rien mais son regard énervé et inquiet était éloquent.

C'en fut assez. Assez pour que ma tension baisse d'un seul coup. J'avais peur de décevoir pas mal de gens mais lui en premier. Avais-je pris les bonnes décisions pour le garder sauf ? Je ne savais plus. Je ne savais plus rien du tout...

J'étais paumée. Même pas soulagée.

Des larmes perlèrent de mes yeux et soudainement je fondis en larmes. Ma voix qui était terriblement maîtrisée ou presque pendant tout l'entretien partit en vrille. La déception et la douleur de Chourave. Ma réalisation concernant Funestar. J'avais mon cœur brisé en mille morceaux et je ne m'en étais pas rendue compte jusqu'à croiser le regard d'Harry. J'étais fichue. J'étais par terre. C'était terrible.

Harry s'approcha de moi alors que je criais en tremblant de manière incontrôlée et fondais en larmes puis me pris dans ses bras. J'enfouis mon visage dans son torse alors qu'il me consolait maladroitement.

- Je suis désolée, hoquetai-je entre deux sanglots, pardon. Pardon. Je suis désolée.

Harry ne dit rien. Il se contenta de me forcer à me mettre debout pour me guider dans une salle de classe vide où je pus hurler et pleurer à mon envie. Il avait jeté un sort d'impassibilité à la porte et resta avec moi jusqu'à ce que mes larmes se tarissent.

La cloche sonna. C'était quasiment l'heure du dîner. Harry me demanda si j'avais faim. Je secouai la tête, j'avais surtout besoin d'être seule maintenant. Il refusa de me laisser seule, j'insistai, buté il refusa encore. Alors je le suivis à dans la Grande Salle.

Harry me proposa de venir avec moi à la table des Poufsouffle. Je secouai la tête, même si j'avais craqué, Barty était toujours dans le château. Ainsi on se sépara avec regret mais je lui promis de lui parler plus tard de mon entrevue.

A la table des professeurs, Chourave me lança un regard mauvais dès que je passais la porte, McGonagall ne fut pas très discrète non plus. Dumbledore et Rogue m'ignorèrent, c'était parfait.

Susan m'accueillit avec un sourire. Elle me dit qu'un geai apprivoisé s'était posé dans ma chambre et m'avait laissé une lettre dans ma chambre. Polly, qui ne me trouvait pas, la lui avait confiée pour qu'elle me la donne. Susan me tendit alors la missive écrite par Orion. Je la pris en l'arrachant presque et la lut rapidement. Mon regard s'assombrit et, d'un coup de baguette je brûlais les mots. Jo, qui vit mon doute, se pencha vers moi et me souffla :

- Ton contact ?

Je ne lui répondis pas, préférant boire un grand verre d'eau et attaquer une pomme de terre à coups de fourchette.

Ma journée était loin d'être terminée et Orion allait débarquer ce soir à la Tour d'Astronomie. Il me fallait de l'énergie. Beaucoup. Autant que je pouvais.

Car si il m'avait trahie, si lui et Funestar m'avait conditionnée et transformée en... ça.

J'allais le tuer.


Il était minuit passé quand j'étais allée à la Tour d'Astronomie. J'avais demandé à Susan de me couvrir, ce qu'elle fit sans aucune question. Cela me fit avoir un léger vertige. Trop de personnes avaient confiance en moi, car ils pensaient savoir qui j'étais. Malgré ma fusion spatio-temporelle, ils voyaient encore la Aurélia Ruva qui ne ferait pas de mal à une mouche. Maintenant... Je n'étais plus sûre de rien.

Je mis mon manteau au-dessus des vêtements noirs que Funi m'avait fait parvenir au début de l'année. Ils étaient protégés par des runes de protection brodés à l'intérieur. C'était peut-être du suicide d'avoir encore confiance en lui mais... ça me rassurait encore quelque part. Mes cheveux étaient laissés libres, cela faisait longtemps que je ne les avais pas détachés. Peut-être que je voulais marquer ma différence... Bon c'était stupide désolée.

Je montai les escaliers en serrant mes poings et trouvai mon chemin au sommet de la tour. Il ne semblait y avoir personne d'autre que moi. Je mis la capuche de mon manteau pour me protéger du vent d'hiver serrant ma baguette dans ma poche . Le vent soufflait fort et les flocons de neige tombaient en rafales. Si ce n'était pas Orion, c'était la neige qui me tuerait... Enfin. Je me penchai sur la rambarde, il faisait tellement noir que les lumières du château perçaient à peine le tournoiement des flocons.

« - Et bien... Tu es vivante à ce que je vois.

La voix masculine me fit sursauter de surprise, j'en tirai ma baguette par réflexe et la pointai sur lui. Il afficha un rictus satisfait.

- Ravi de voir que ça commence à rentrer.

J'eus beaucoup de mal à baisser mon arme, le regardant le visage crispé de colère. Orion avait mis sa capuche, même seul avec moi, il était méfiant. Digne d'un vrai agent.

- Bonsoir Orion, le saluai-je sans une seule once de chaleur.

Il en haussa ses sourcils. Comme réponse il sortit la lettre que je lui avais envoyée et me la montra.

- J'y ai lu pas mal de peur et beaucoup de sang-froid, me dit-il avec un air fier. Tu as aussi pris ta décision.

- Je l'avais prise, coupai-je. Maintenant les choses ont changées.

Un silence aussi froid que la température extérieure passa entre nous.

- Dumbledore... Il a tout découvert n'est-ce pas ?

- Je ne lui ai rien dit sur vous, sur Funestar, sur notre alliance.

- Devrais-je vous croire ?

- J'aurais dû être morte selon vos dires, éclatai-je. Mais je suis là, bien vivante.

- J'en jugerais. Quel est le plat préféré d'Aurélia Ruva ?

- La tarte à la pomme avec une boule de glace à la vanille, répondis-je sans aucune hésitation. Quel est votre nom ?

- Je n'en ai pas, je suis le Spectre.

J'hochai la tête. C'était bien lui devant moi, pas un imposteur. Orion s'approcha alors de moi.

- Il vous a donc convaincue, cracha-t-il dégoûté. Dumbledore est un incapable, vous le savez comme moi. Ce n'est qu'un vieil apatride qui utilise les autres comme des pions et ne se salit pas les mains car il est obsédé par le pouvoir !

- Ce n'est pas entièrement vrai et vous le savez ! Vous m'avez UTILISEE !

- Oh, je vous en prie Aurélia. Nous ne vous avons pas forcée, vous VOULIEZ être utilisée.

- Quoi ? Rugis-je d'indignation.

- Vous voulez tuer Lord Voldemort, vous voulez protéger des personnes que vous connaissez à peine, c'est la justice qui vous anime, c'est ce qui est VRAI et ce qui est JUSTE qui vous anime. C'est tuer des monstres et faire un monde sûr, lumineux. Mais pour cela il faut des ombres et vous êtes faite pour ça. Vous êtes une ombre, comme moi. Comme Funestar.

Il fit craquer ses doigts alors que je serrais ma baguette.

- Il a vu votre potentiel au moment où vous êtes entrée dans son bureau. Une fusion spatio-temporelle. Comme Némo, un architecte de notre monde souterrain.

J'en laissai échapper une exclamation terrifiée. Avais-je bien entendu ?

- Vous êtes un appui et le futur de notre monde. Vous êtes prête. Vous êtes une Spectre.

- MAIS VOUS AVEZ PERDU L'ESPRIT ? Vociférai-je.

Orion éclata de rire, un rire dément qui tranchait avec ses traits fins et son impression de délicatesse. C'était affreusement monstrueux. Il était dingue.

- Je l'ai perdu bien avant vous, me répondit-il toujours hilare, j'ai eu l'esprit perdu et j'ai brûlé qui j'étais. Vous et moi le savons. Nous ne sommes personne. Vous avez perdu votre vie et tout ce qui fait de vous... vous. Vous avez volé la vie d'une autre et maintenant vous n'êtes pas plus reconnue par vos pairs. Vos parents de ce monde ne sont pas les vôtres, pas plus que votre frère ou vos amis.

- Fermez-la.

- Vous êtes faite pour une vie d'ombre et de sacrifices, car RIEN ni personne ne vous retient. C'est pour cela que Funestar vous a formée. Oh c'était compliqué au début, puis vous avez laissé votre esprit grand ouvert, vous avez ouvert votre cœur aussi... Et il vous a montré la voie.

- Non. Vous mentez.

Il ne mentait pas. C'était vrai. Oh merde, c'était vrai ! Orion sourit en montrant ses dents sans aucune joie. Je devais le tuer. Attendez quoi ? Comment ça le tuer ? Non ce n'était pas moi ! Depuis quand je tuais les gens sans aucune émotion ? Non !

- Il a été fier de vous quand vous avez commencé à être plus forte. Cela a été compliqué de le cacher à votre école, mais vous êtes très disciplinée. Se faire passer pour faible et inapte au combat... C'était du génie. Le verrou dans votre psyché est très solide.

Je ne m'en rappelais pas... Pourquoi avais-je des trous de mémoire ? Pourquoi ? Orion ricana.

- Parce que vous croyez que j'ai pu vous sortir de votre dortoir et vous emmener dans la Forêt Interdite par moi-même ? Vous avez fait ça toute seule Aurélia. Et puis McLaggen ? Pensez-vous vraiment qu'on s'en est occupé ? Un peu plus et vous le tuiez.

J'hoquetai. QUOI ?

- Pensez à vos trous de mémoire Aurélia. A vos loooongs sommes durant des jours. A vos sautes d'humeur. A ces ellipses. Ces expériences hors corps. Vous n'êtes pas possédée, je vous rassure... Vous êtes juste en train de passer par l'Epreuve.

Il pencha sa tête sur le côté très satisfait.

- Une étape que tous les Spectres passent.

- Vous...

C'était donc vrai. Funestar m'avait Wintersoldieré ! J'étais littéralement Bucky dans Captain America !

- Et donc vous m'avez conditionnée, réalisai-je choquée, vous m'avez rendue quoi... insensible à la douleur d'autrui ?

- Vous auriez été trop faible, nous vous avons rendu FORTE, répliqua Orion.

- NON, hurlai-je, vous m'avez transformée en monstre !

- Vous nous donnez trop de pouvoir, vous aviez ça en vous dès le début... siffla Orion. Nous n'avons que révélé votre potentiel. Vous étiez déjà perdue dans un monde que vous ne compreniez pas. Déjà détachée et prête à tout faire pour sauver le monde. Au lieu de vous handicaper, cela vous a rendue FORTE. Cela vous a rendue impitoyable. Vous allez réussir à détruire Voldemort, car vous avez maintenant l'état d'esprit pour cela. Quant aux sacrifices que vous devrez faire dans ce but... Vous les ferez.

- ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE, ORION ! JAMAIS, vous m'entendez, JAMAIS je ne laisserais des innocents MOURIR !

- Vous n'avez toujours pas compris ? Vous n'avez jamais eu le choix, Aurélia.

Orion s'approcha de moi menaçant.

- Vous êtes une agente des Mystères. Votre mission est la destruction d'un Mage Noir.

- Non, répliquai-je. Non.

- Vous êtes maintenant une Spectre, et vous devrez vous conduire comme telle.

- Approchez-vous encore de moi et je vous tuerai.

- Faites-le. Et vous ne prouverez que la réalité. Funestar vous a bien formée.

- Stupéfix, hurlai-je en lui lançant le sort.

Il le dévia d'un simple mouvement, je continuai à lui lancer des sorts et fonçai sur lui avec toute la rage que j'avais en stock. Orion évita mes coups de poings et de pieds. J'étais encore trop faible, je n'étais pas une génie de la Défense, je manquais d'entraînement... Alors pourquoi mon corps bougeait tout seul, semblant savoir quoi faire ?

Orion bloqua mon coup de pied retourné et me força à tomber par terre.

- Vous voyez ? C'était si simple de vous apprendre. Si simple de faire de vous un outil.

Il pointait sa baguette vers ma gorge.

- Je vais effacer la mémoire de tous vos amis, gronda-t-il, puis nous partirons et je finirai votre formation.

- Non...

- Je ne peux pas vous tuer mais je peux vous défigurer, menaça-t-il d'une voix plus gutturale. Vous avez vendu votre âme Aurélia...

- EXPERLLIAMUS !

Orion fut projeté en arrière et se cogna la tête contre un mur en pierre. Sa baguette glissa par terre. Harry se précipita dessus alors qu'Hermione me relevait, la voix tremblante.

- Est-ce que ça va ?

J'étais trop choquée pour répondre. Mais j'hochai la tête lentement.

- Que faites-vous...

Bien sûr. La Carte du Maraudeur. Ils me surveillaient? Le Survivant s'approcha de moi.

- Ça va ?

- Ou… Oui. Mais qu'est-ce que… ?

- C'était ton contact ? Pourquoi il t'a attaquée ?

Je fermai ma bouche. Il n'avait rien entendu ? J'étais littéralement un agent dormant et il n'avait rien entendu. Je ne savais pas si je devais être soulagée ou sauter de la tour d'Astronomie.

Il y avait un déclencheur... Il fallait que je le trouve pour l'éliminer. Et Orion le savait. Il fallait que je reprenne le contrôle de ma vie. Donc...

- Il faut appeler le professeur Dumbledore, balbutia Hermione.

Une énorme partie de moi criait non. S'il savait ce qu'il se passait, j'étais morte. Mais... Cette partie, est-ce que je pouvais l'écouter ? Ma petite voix était coite. Peut-être que c'était elle. Elle que je devais écouter. Je n'avais plus rien à perdre non ? Je me ressaisis.

- J'espère qu'il n'est pas encore endormi.

Mais vu l'heure c'était mal barré. Harry hocha la tête quand il se figea soudainement en voyant le visage d'Orion, comme s'il le connaissait. Euh non. Si Harry connaissait un agent des Mystères, ce ne serait pas passé inaperçu.

- Sirius ? Murmura-t-il avec confusion.

Hermione et moi regardâmes le corps qui gisait au sol. QUOI ? COMMENT ÇA ?

- Il... Il lui ressemble beaucoup, dit Hermione. Mais ce n'est pas lui.

Les deux Gryffondors se tournèrent alors vers moi. J'étais coite. J'étais muette. J'étais K.O.

Car j'avais enfin compris qui Orion était, et me donnai des baffes mentales pour ne pas l'avoir compris plus tôt.

On dirait bien que Regulus Black ou R.A.B était en vie finalement.


TATADAAAAAAAM. Autant vous dire que les prochains chapitres ont leur lot de questions et de réponses.

A quel point Aurélia est dans la merde? réponse : VOUS N'IMAGINEZ PAS A QUEL POINT.