Hello tout le monde !
Nous y voilà, c'est la fin de la saison 2 !
Merci à tous et à toutes d'avoir suivi jusqu'ici.
Pour ce qui est des saisons suivantes, ça va dépendre de vos retours. Soit je me contenterais d'un simple Epilogue pour conclure Another Life et ainsi passer à autre chose, ou alors je continuerai les aventures pour les saisons suivantes.
Sur ce, je vous souhaite à tous et à toutes une bonne lecture !
C'était étrange de sortir de son gigai après tout ce temps.
Vu que la peste avait endommagé l'ancien, Tôshirô se devait d'en changer et bien heureusement, Urahara avait su en faire un très rapidement. Cependant, là, debout dans le salon, son ancien gigai à ses pieds et le nouveau assis dans le canapé en face de lui, le blandinet ne pouvait s'empêcher d'apprécier l'instant, alors qu'il savait pourtant qu'il devrait bientôt enfiler le neuf.
Il n'y avait jamais prêté attention, mais là, il devait reconnaître qu'il avait enfin l'impression de respirer.
Il se sentait si léger, si vivant, ce qui était ironique venant d'un mort.
Lentement, il plia ses doigts avant de les rouvrir avec autant de douceur, observant le faible reiatsu dans l'air ambiant se changer en micro particules de neige et de glace au contact de sa propre énergie spirituelle.
Un petit sourire joua sur le coin de ses lèvres.
Il fit tourner paresseusement ses poignets, obtenant des petits craquements en réponse, puis ses coudes et ses épaules. Compressé dans son gigai avec son reiatsu, son esprit s'était légèrement ankylosé. Le bouger était une nécessité en plus d'un plaisir.
Il ferma les yeux en faisant jouer ses cervicales, puis ses chevilles et ses genoux.
Noba, l'âme artificielle que lui avait recommandé ichigo, sous sa forme de peluche, jeta un œil derrière Tôshirô pour voir Gibbs passer dans le couloir devant le salon.
- Que fait-on de l'ancien ? demanda l'homme depuis la cuisine. Un cadavre dans le salon, ça fait tâche.
- Urahara-san viendra le récupérer. Je le monterai dans ma chambre avant de partir, répondit Tôshirô en retenant son reniflement sarcastique.
Techniquement parlant, il y avait en effet un corps sur le tapis du salon. Sans compter celui qu'il ne devrait pas tarder à habiter, sympathiquement assis sur le canapé. Tout en continuant ses étirements, Tôshirô regarda vers la cuisine dans laquelle Gibbs avait disparu, préparant certainement le café et le thé des deux occupants de la maison.
C'était très étrange pour lui.
Pendant tout ce temps, en dépit de la vérité, l'homme l'avait vraiment aimé comme s'il était son fils. Et même si son amnésie l'avait frustré plus qu'autre chose, Tôshirô avait apprécié l'affection que Gibbs avait envers lui. Affection qu'il lui rendait. Même si les rôles devraient être inversés, le blandinet avait apprécié être un enfant. Avoir quelqu'un qui se faisait du souci pour lui sans chercher à l'étouffer. Quelqu'un pour le guider, l'aider à trouver des réponses, à avancer, lui donner un coup de main, tout ça sans en avoir l'air, avec juste un maigre sourire de coin.
Certes, Isshin avait été la première personne qu'il pouvait rapprocher d'une figure paternelle, même si son capitaine avait agi assez maladroitement, avançant sur la corde raide entre son attendrissement pour le minuscule shinigami qu'il avait été à l'époque, et le respect de la hiérarchie. Problème étant qu'il avait souvent passé à la trappe la maturité mentale du blandinet pour le traiter comme un gosse de cinq ans.
Gibbs n'avait pas eu ce problème.
Il ne s'était pas arrêté à son apparence juvénile. Il avait pris son rôle de père au sérieux, certainement grâce à son expérience avec Kelly. Pas de bouffonneries avec lui. Même s'il avait un sens de l'humour qu'il fallait bien creuser pour trouver, sa compagnie était apaisante et calme. Il avait vu au-delà des apparences et s'était ajusté à l'intellect développé et à la maturité plus qu'évidente de sa charge. Tout ça avec un étrange naturel. Ouep, il avait été un modèle pour que Tôshirô comprenne ce que c'était d'être vraiment un adulte. Et il comptait garder ce modèle encore un moment.
Gibbs arriva dans le salon, deux mugs en mains, regardant son fils s'étirer dans le salon. Il n'avait plus son uniforme noir, mais portait désormais un ensemble sur la même coupe d'un doux vert printemps, le col et les manches décorés par des flocons de neiges. Cela fit sourire l'agent spécial. Cette tenue était un cadeau de Karin, il l'avait vue dans les cadeaux que son fils avait reçus à Noël dernier. En le recevant, son fils avait pris une jolie couleur rouge, mais finalement, il avait la preuve sous les yeux qu'il l'aimait bien.
Cependant, malgré la couleur apaisante du tissu, il ne pouvait pas nier les faits qu'il essayait d'ignorer le maximum du temps. Impossible de le faire quand la vérité venait de lui mettre un coup en plein visage.
Parce que si la dernière fois, Tôshirô avait eu l'air si fragile, inconscient sur le canapé de Ducky enroulé autour d'une lame plus grande que lui, là, debout et droit dans son salon, Hyôrinmaru dans son dos, ce n'était plus le cas. Le shinigami était si droit, si froid. Au naturel, il devait en intimider plus d'un. Il était un soldat, un guerrier, mort il y a bien trop longtemps. Quelqu'un qui avait vu et vécu (autant que le peut un mort) bien plus que lui, et continuerait encore alors que lui-même ne serait que poussière, certainement.
Quand Tôshirô lui avait fait comprendre qu'il avait retrouvé sa mémoire, Gibbs avait craint de perdre son fils. Parce que malgré l'affection, les mots, les actes et les papiers, Tôshirô aurait pu décider de le laisser derrière, voire même d'effacer son existence de la mémoire de ceux qui l'avait connu.
Mais le blandinet (qui rangeait désormais son vieux gigai dans un sac mortuaire) avait réussi à faire entendre que lui aussi, avait apprécié leur relation et qu'il voulait la conserver.
Ils étaient venus à un accord. Dans son gigai, ils étaient père et fils, en dehors, il était ex-capitaine et prenait le dessus niveau autorité.
Il regarda son fils entrer avec regret dans son gigai neuf et refaire les mêmes exercices que précédemment pour s'assurer qu'il soit bien ajusté et surtout, manœuvrable, grommelant sur l'impression d'être compressé de partout.
- Contrôle, rappela Gibbs en voyant le gel qui se formait au pied du jeune homme en tenue mondaine.
Le shinigami ferma les yeux et inspira profondément pour retrouver son calme et son contrôle. Heureusement, parce que sinon, le thé qu'il aurait bu aurait été un glaçon.
- Prêt ?
Le blandinet ajusta son arme sur son dos et ramassa son sac de cours pour faire signe à Noba d'entrer dedans.
- Si on veut, marmonna le mort en buvant son thé.
Sous sa forme spirituelle, Yoruichi regardait Anothony DiNozzo accomplir son rituel matinal de départ au travail. Avec moins d'énergie que d'habitude, certes, mais les habitudes étaient inchangées. Le café qui coulait pendant qu'il chantonnait sous la douche en italien, le choix des vêtements pendant qu'il se lançait un ou deux compliments.
Habituellement, la shinigami trouvait ça exaspérant et elle usait de sa forme de chat pour saboter la partie « compliment ». Mais là, elle était juste tellement contente qu'il ait survécu à la peste pour essayer de le détourner de ces habitudes bizarres de Casanova.
Ce qu'elle n'imaginait pas, par contre, c'est qu'il se fige sur le pas de sa chambre et la fixe avec des yeux ronds avant de brandir sur elle son arme de service.
- Comment es-tu rentrée ici ?!
Sur le dossier du canapé, Yoruichi leva un sourcil perplexe. Elle leva une de ses mains et la pinça, et sentit sa peau réelle sous ses doigts et non celle d'un possible gigai. Elle reposa sa main et eut un sourire pour Tony.
- Eh bien, monsieur serait donc capable de me voir désormais ?
C'est là que l'agent spécial nota la tenue de la femme et sa mâchoire se décrocha légèrement.
- Laisse-moi m'habiller et je répondrai à tes questions, Casanova~ ! caqueta l'ex-capitaine alors que le brun hésitait entre se cacher les yeux et continuer de la braquer.
Kate profitait de la tranquillité matinale d'un bureau encore vide de ses collègues pour dessiner dans son carnet. Le sujet du jour était Tony, dans toute son attitude désinvolte et assurée, renversé dans son siège de bureau, son téléphone à l'oreille, qui riait sur le papier à quelque chose que seul lui, en dépit des lunettes de soleil, semblait voir.
- C'est Tony ?
La jeune femme sursauta dans son siège et regarda par-dessus son épaule pour remarquer que McGee venait d'arriver. Elle referma son carnet de dessin en niant que c'était lui le sujet.
- Tu es sûr, parce qu'on dirait.
La jeune femme pivota sur sa chaise pour faire face à son collègue et au reste des bureaux de l'équipe.
- Pourquoi est-ce que tu tournes autour de mon bureau depuis une semaine ?
- Ben non, je ne tourne pas autour de ton bureau.
Elle se leva en montant la voix, ignorant la réponse de son collègue.
- Tu as peut-être décidé de te livrer au passe-temps favori de DiNozzo et de me harceler pendant tout le temps où il sera en arrêt maladie !
- Je-je-je-je veux juste m'assurer que ça va, tout simplement, bégaya l'homme devant l'avancée menaçante de sa collègue pourtant plus petite que lui.
- Pourquoi ça n'irait pas ?
- Eh bien, toi et Tony, vous êtes assez proches et… tu sais…
- Non, je ne sais pas. Quoi ? s'enquit-elle d'une voix coupante.
- Il a failli mourir.
Elle eut un soupir en roulant des yeux dans ses orbites.
- On est des agents du NCIS, McGee. Chacun de nous prend le risque de mourir à chaque fois qu'il passe cette porte. DiNozzo en avait parfaitement conscience. Là où c'est anormal, c'est qu'on ait eu une victime civile. Je ne serais pas surprise que Gibbs ne veuille plus que Tôshirô vienne en visite.
Et elle se détourna pour revenir à son bureau.
- Oui, mais c'est moi l'idiot qui ait tendu l'enveloppe contenant la peste.
Elle se tourna de nouveau vers lui et revint le rejoindre au milieu des bureaux.
- Tim, dit-elle avec force. Ce n'est pas ta faute.
Voyant qu'elle n'avait pas l'air de le convaincre, elle changea de tactique :
- Écoute, si tu veux vraiment occuper ton cerveau, pense à toutes les fois où Tony nous a insultés, s'est mêlé de notre vie privée et qu'il a failli mourir en nous devant à tous du fric !
- Ouais, tu as raison, il est parfois un peu odieux, accorda McGee qui se sentait pour le coup moins coupable.
- Ouais. J'aurais été plus touchée par la mort de Tôshirô que par la sienne.
C'est cet instant que choisit le téléphone de bureau de Tony pour se manifester, faisant se tourner les deux agents vers le bureau vide de leur collègue absent.
- N'empêche, il m'manque, avoua Tim en mettant ses mains dans les poches de son pantalon. Il te manque aussi, je suppose.
Kate hocha silencieusement la tête en regardant le téléphone cessait de sonner.
- Beaucoup. C'est ce qui fait son charme, son côté à la fois obsédé sexuel et Peter Pan.
Elle recula de deux pas pour rejoindre son bureau avant de se tourner innocemment vers son collègue.
- Tu le savais, n'est-ce pas, qu'il avait dit à toutes les filles d'en bas que tu étais gay. Il a dit que ça ferait un rival en moins !
Les sourcils froncés, la bouche légèrement ouverte, les bras croisés, McGee semblait apprendre la nouvelle pour la première fois et comprendre deux trois trucs bizarres.
- Quelle petite ordure ! souffla-t-il d'un air indigné.
Le grand sourire de Kate était rassuré. Elle avait réussi à détourner son ami de sa culpabilité.
- Reste sur ce sentiment, lui conseilla-t-elle. Et tout ira très bien !
Satisfaite, elle se détourna quand McGee l'interpella :
- Tu sais ce qu'il a dit à propos de toi ?
La jeune femme se retourna vers son camarade, curieuse.
- Que tu as essayé de coucher avec lui quand vous étiez au Paraguay.
Kate perdit son sourire pour un air assassin.
- Je vais l'tuer. J'te l'jure. Je vais emprunter Hyôrinmaru à Tôshirô et lui enfoncer la lame dans la gorge jusqu'à ce qu'elle lui ressorte par les fesses.
Tony n'était pas aussi fringant que l'était Tôshirô. Après, le shinigami avait une résistance et une énergie d'un autre niveau par rapport à un simple mortel. Mais entre son fils si énergique, qui n'avait pas l'air d'avoir frôlé la mort, et la tête de zombie de son employé, Gibbs ne pouvait s'empêcher de constater que c'était le jour et la nuit. Et de se demander qui était le mort des deux.
- Tu es sûr que ça va aller ? s'enquit Gibbs au jeune agent pendant qu'ils étaient dans l'ascenseur.
- Je suis au top de ma forme, assura d'une voix lente presque sarcastique le brun.
- Ah oui ?
- Ben oui.
- Tu as une mine de déterré.
En effet, là où Gibbs avait nettement meilleure mine maintenant que Tôshirô se rappelait clairement de qui il était et donc qu'il n'avait plus de cauchemar aussi virulent (ou en tout cas, aussi bruyant), Tony avait des cernes immenses qui lui donnaient presque vingt ans de plus.
- Tu aurais le même genre de tête si tu découvrais que ton chat est en fait le fantôme de la femme que tu essayes de draguer en vain depuis plusieurs mois. Et je t'assure, Gibbs, toi aussi tu m'as manqué.
- Il te reste encore une semaine d'arrêt maladie, tu devrais la prendre, recommanda Gibbs sans faire de commentaire sur l'histoire de fantôme que lui avait déjà racontée Tony.
Il comprenait à présent ce qu'Ichigo avait voulu dire quand il avait parler du sens de l'humour particulier de Yoruichi Shihoin.
- Chez moi je pète les plombs et j'ai besoin de prendre l'air avec ce que j'ai vécu ce matin. Je suis peut-être pas au top du top, mais tu as besoin de moi.
Gibbs lui lança un regard sceptique.
- Bon, j'exagère. Mais pense à Kate et McGee. Ils doivent être aussi perdus sans moi que tu dois l'être sans ton fils.
- Ils en ont plus fait en quinze jours pendant l'année entière.
- Mais je leur ai quand même manqué !
- Oui, on va dire ça comme ça.
- J'ai hâte de voir la tête qu'ils vont faire, sourit Tony d'un air épuisé.
- Ah et concernant ton histoire de fantôme, je vois pas ce qui te dérange, puisque ces Hollows sont connus sous le nom de Charognards dans la marine et je les vois depuis très longtemps.
La porte de l'ascenseur s'ouvrit.
- Sans compter que mon fils a fait partie du même groupe que ton chat.
Et il pénétra dans l'étage laissant un DiNozzo abasourdi derrière lui.
Quoi ?! Tôshirô était un de ces drôles d'esprits dont lui avait parlé la femme qui s'était fait passer pendant tout ce temps pour un simple chat qu'il avait adopté ?!
Réalisant que l'ascenseur allait se refermer sur lui, Tony se dépêcha d'en sortir pour suivre Gibbs qui se dirigeait vers son bureau avec un café en main. Kate était à son poste au téléphone, prenant des notes sur ce qu'on lui disait au sujet d'une voiture. Elle tourna le dos à Tony sur son siège, continuant de prendre note de ce que le capitaine au téléphone lui disait.
Tony se dit que ce devait être important et tenta de saluer McGee qui revenait avec des dossiers dans les mains dans les bureaux. Sauf que Tim se contenta de marcher droit sur son bureau en l'ignorant totalement pour prendre des nouvelles de Tôshirô auprès de Gibbs.
- Il a jamais eu autant la forme, sourit narquoisement Gibbs.
- C'est quoi son problème ? s'enquit Tony auprès de Kate qui venait de raccrocher en montrant Tim de la main.
Kate l'ignora tout autant et alla faire le résumer de son appel à Gibbs :
- La police d'état de Virginie vient de recevoir un appel au sujet de deux marins morts.
- Où ? demanda le boss.
- Dans une voiture sur le bas-côté de la route dix-sept à Fredesricksburg.
Et elle lui donna ses notes pendant qu'il ramassait ses affaires en demandant à ce qu'on mette l'essence dans la voiture. Il jeta les clefs de la voiture pour cela et par instinct Tony voulut les attraper pour les voir passer au-dessus de sa tête et finir dans la main de McGee derrière lui.
Tony resta au milieu du bureau, absolument perdu de se voir ainsi ignoré.
- Finalement, je suis peut-être mort, ça expliquerait que je vois les fantômes.
- Tu le sens ? demanda Gibbs en sortant de derrière son bureau avec son café et son matériel.
- Quoi donc ?
Clac !
- Ow ! gémit le brun en se massant le crâne.
- Tu es toujours en vie. Bon retour, DiNozzo.
La scène montrait parfaitement que le meurtrier savait ce qu'il faisait.
Six balles avaient été tirées. Trois pour chacun des deux hommes morts. Et chaque balle était en soit mortelle.
Pourtant, le coupable avait laissé les papiers de ses victimes, permettant de les identifier. Prenant simplement une possible identification militaire.
Le pire était que leur assassin s'était barré avec les mains du conducteur.
Tony débarqua à cet instant, coupant Kate et Gibbs dans leur examen de la voiture pour leur annoncer que la voiture des deux marins était une location de l'aéroport de Dulles. Il allait dire autre chose quand un caillou se déroba sous son pied, l'envoyant faire une belle chute jusqu'au bas de la pente, percutant la mallette de travail de Kate qui s'esquiva juste à temps pour qu'il ne lui roule pas dessus.
- Tout va bien ? demanda machinalement Gibbs en retournant à l'enquête.
- J'essaie de retrouver mon souffle.
- Tu n'as pas la résistance de Tôshirô. Tu aurais vraiment dû prendre cette semaine de vacances, DiNozzo, malgré tout ce que ton chat te fait subir.
Et il s'éloigna en disant qu'il allait voir où en était Ducky et en demandant à Kate d'aider Tony.
Le vieil agent escalada aisément la pente pour disparaître en haut.
- Est-ce que ça fait mal ? s'enquit Kate à son camarade toujours étalé face contre terre.
- Assez, grogna l'homme au sol.
Il releva la tête pour voir ce que faisait sa collègue juste à temps pour se prendre le flash de l'appareil photo dans les yeux, l'agent Todd arborant un sourire plus que satisfait aux lèvres.
- Parfait, sourit-elle.
Et elle s'éloigna, ignorant la main faiblement tendue de l'homme.
Pendant ce temps, Gibbs s'informait sur la localisation de l'équipe du légiste auprès de McGee pour apprendre que Palmer devait s'être encore trompé à une intersection. Le boss ne put s'empêcher de sentir un frisson lui remonter l'échine, se sentant observé, le rendant encore plus nerveux. L'impression ne dura qu'un temps, puisque le van de Ducky, qui se disputait encore une fois avec son assistant au sujet du légiste qui devait les guider et qui avait la carte, arriva. Rien d'inhabituel, donc.
Kate profitait de son tête-à-tête avec Tony pour lui faire part de ses griefs au sujet de ses colportages. DiNozzo tenta de se justifier en voulant faire passer la chose pour une blague.
- Je pensais pas qu'il me croirait.
- Ah ? Et pourquoi pas ?
- Quiconque te regardant peut dire que ta poitrine, c'est du cent pour cent naturelle.
La jeune femme regarda son décolleté dû à son débardeur puis leva un regard choqué sur son collègue masculin.
- Attends ! Tu lui as dit que j'avais des implants mammaires !?
Tony ne put s'empêcher de rire en répondant que non.
- Tu sais quoi Tony ? Je n'arrive pas à croire que j'ai pu me faire du souci pour toi ! Tu n'es qu'un immense…
- Serpent, lança l'agent spécial.
- J'aurais pas choisi ce mot, mais…
- Non. Gros gros gros serpent. A tes pieds.
Kate baissa les yeux et laissa échapper un petit cri en voyant qu'il y avait en effet un serpent à ses pieds. Un beau serpent qui ondulait sur ses chaussures avec une belle couleur orangée.
- Dis moi qu'il est pas venimeux ! supplia la jeune femme en pleine hyperventilation.
- Je crois qu'il l'est, lui dit Tony avec calme en fixant l'animal.
Kate ne put s'empêcher de gémir en le voyant s'enrouler autour de sa cheville. Elle était à la limite de pleurer de peur quand elle demanda à Tony de faire quelque chose.
- Okay, je vais essayer de l'attraper, ne fais juste aucun mouvement brusque. Ils font ce genre de chose en permanence sur la chaîne Découverte, ça ne peut pas être si difficile que ça, rassura Tony en s'accroupissant pour ramasser le serpent.
Kate en eut marre et sortit son flingue pour tirer sur le reptile, bien que ce soit une mauvaise idée puisqu'elle allait se tirer dans le pied ainsi. Sous les gémissements paniqués de la jeune femme, Tony parvint enfin à s'emparer du serpent en le tenant bien derrière la tête pour ne pas se faire mordre, avant de le présenter fièrement à Kate.
- Ok, je te l'accorde, haleta la femme. Tu as de bons côtés.
- Aha ! Alors, on est de nouveau amis ?! ricana l'homme.
- Oh ! C'est un beau serpent des blés ! Je peux le tenir ? remarqua McGee en les rejoignant, le regard fixé sur le reptile dans les mains de Tony.
- Non, il est venimeux ! avertit Kate en faisant signe au bleu de ne pas s'approcher.
- Eh bien, dans les faits, il ne l'est pas, rectifia le bleu.
- Si, il l'est insista DiNozzo.
- Et qu'est-ce qu'il en est de celui que tu as attrapé au parc national de Shenandoah ? Tu l'as gardé autour de ton cou pendant plus d'une heure.
La jeune femme alla de McGee à Tony comprenant qu'elle s'était faite avoir. Pour se justifier, l'homme toujours à genou se retrancha derrière la peste en disant que cela avait pu lui obscurcir la mémoire. Sans pitié, Kate lui donna un coup de pied dans l'épaule, l'envoyant au sol près du coffre de la voiture.
- T'es qu'un loser, siffla rageusement l'agente. Ok, retournons au travail McGee, vérifie le coffre. Personne ne touche les corps tant que Ducky ne dit pas « Ok ».
Et elle donna les clefs de la voiture à son collègue et reprit son appareil.
Pendant que le bleu ouvrait le coffre, Tony jeta un regard de son point de vue au sol tout autour, histoire de voir s'il y avait quelque chose d'intéressant et remarqua un suspicieux clignotement rouge sous le coffre.
- STOP ! MCGEE ! NE BOUGE PLUS ! cria Tony en se relevant aussi vite que possible d'un air ultra sérieux.
Tout le monde se figea.
- il y a une bombe sous la voiture, expliqua l'italien aux deux agents immobiles. Et il semblerait que le détonateur soit relié au coffre.
- Quoi ? s'étrangla le bleu.
- Jusqu'où as-tu tourné la clef ? s'enquit Kate alors que Tony se rapprochait lentement de la serrure.
- Je suis pas certain. Presque jusqu'au bout.
- Ok ne la laisse pas revenir brutalement, conseilla Tony.
Et il prit la place de McGee avec les clefs, et demanda au duo de prendre la fuite
- Mais on te laisse pas comme ça derrière ! protesta Kate.
- Je suis plus rapide que vous deux, je serai juste derrière vous. C'est un ordre.
C'était rare quand il usait du pouvoir de son ancienneté, mais quand il le faisait, c'était pour une bonne raison.
Sans compter qu'il y avait une chance que la bombe soit déjà enclenchée.
Tony prit une profonde inspiration alors que ses collègues remontaient la pente au pas de course.
- Anthony, tu aurais dû prendre cette semaine en plus, se dit à lui-même l'agent seul à seul avec le coffre piégé.
En haut, Gibbs était au téléphone pour qu'on vienne récupérer le véhicule quand il vit McGee et Kate débarquaient en courant.
- C'est la voiture !
- Elle est piégée !
BOUM !
Avec un parfait timing, la voiture explosa, jetant tout le monde à terre pour se sauver du souffle de la bombe. Un pneu en flamme projeté dans l'explosion jaillit du fossé et retomba sur l'asphalte, rebondissant légèrement avant de tomber à côté du trio d'agent. Gibbs le repoussa immédiatement pour se redresser, mais le cri de Kate appelant Tony les alerta immédiatement.
Il manquait quelqu'un.
Puis, une main se montra au bord du fossé.
Puis une autre.
En rampent, Tony remonta sur la route et passa par-dessus le ruban jaune qui délimitait la scène de crime.
- Patron, tu te souviens quand j'ai dit que je me suis jamais senti aussi bien ? haleta l'agent intact. J'ai menti.
Et il s'effondra de fatigue sur le bord de la route.
Tony n'appréciait pas du tout la visite médicale que lui faisait Ducky, surtout quand l'homme avait sa tenue de dissection sur le dos. Bon, oui, le médecin lui avait juste mis un thermomètre dans la bouche et prenait sa température et rien de plus, mais quand même !
Surtout qu'il lui disait qu'il allait bien, quoi !
Mais l'énorme pression sanguine de l'agent disait le contraire.
- Manquer d'exploser à tendance à avoir ce genre d'effet, rétorqua l'agent spécial avec son thermomètre toujours dans la bouche. Et traîner autour de Kate quand elle est de mauvaise humeur n'aide pas.
Il jeta un regard entendu à sa collègue féminine qui était elle aussi dans la salle d'autopsie, se tenant juste derrière Ducky.
- C'est certainement pas drôle, Tony, reprocha Kate.
- Je suis tout à fait d'accord. Si je n'étais pas venu travailler aujourd'hui, c'est McGee et toi qui seraient allongés sur les tables là-bas.
D'un geste de la tête, il désigna les tables d'examens derrière celle où il était assis, là où Palmer sortait délicatement les os carbonisés de leurs victimes.
Ducky récupéra le thermomètre, satisfait de voir qu'au moins, il avait une température normale.
Puisque l'examen était fini, Tony descendit de la table avec un grognement de douleur.
- Muscles douloureux ? devina Ducky.
- Seulement quand je bouge ou respire.
- Il est clair que tu ne t'es pas remis de ta rencontre avec l' . Tu as besoin de repos, annonça le médecin en lui tapotant le dos.
- Non, j'ai besoin de bosser, Ducky.
- Raah, Tony, je devrais te ramener chez toi et te mettre au lit, grommela Kate devant l'entêtement de son collègue.
Ducky et Tony se figèrent pour regarder la jeune femme.
- Pas dans ce sens-là, grinça l'agent Todd.
- Quoi donc, Kate ? demanda Gibbs en entrant dans la morgue à cet instant.
- Eh bien, je…
- Elle ne faisait qu'exprimer nos inquiétudes au sujet de Tony, informa diplomatiquement Ducky.
Le malade eut un grand sourire en réponse.
- Comment va-t-il ?
- Borné et inconscient de ses limites.
- C'est tout lui, remarqua Gibbs en allant voir les corps, ignorant son ami légiste qui disait à Tony qu'il n'en avait pas encore fini avec lui.
Tony l'ignora pour continuer de sourire d'un air entendu à Kate pour l'ambiguïté des paroles de celle-ci. Il tenta de relancer la discussion mais il se prit un coup de coude de la jeune femme dans le ventre.
- Un retour pour l'identification ? demanda Gibbs au légiste en regardant Palmer faire joujou avec les ossements.
- Bien heureusement, le crâne est assez intact, pointa Ducky en rejoignant Gibbs.
- Le problème est d'identifier quel morceau appartient à qui, glissa Palmer avec deux ossements carbonisés en main.
- Merci, je peux le voir, nota narquoisement l'agent spécial.
Et il alla embêter de nouveau Ducky, sur les fichiers dentaires cette fois, qui lui dit que ça permettait en effet de les identifier et qu'il avait eu des noms. Deux lieutenants. Westfall et Janssen. Westfall avait loué la Mustang il y a deux mois de ça.
- Kate, trouve-moi tout ce que tu peux sur ces hommes et demande à McGee de trouver qui a passé cet appel à la police.
Il se dirigea vers la sortie, passant devant Tony qui attendait ses ordres en essayant de ne pas piquer du nez.
- Va t'allonger avant de t'effondrer.
Et il quitta la morgue.
- Je vais pas m'évanouir, marmonna Tony. Peut-être pleurer un peu, me détester certainement…
Il reprit sa veste et se dirigea vers la sortie de la morgue en ignorant le regard de Palmer pour Kate.
- Mais les DiNozzo ne s'évanouissent pas. J'arrive patron.
Et d'une démarche lente, il rejoignit Gibbs dans l'ascenseur.
- Tu ne peux rien faire, Ducky ? demanda Kate.
- Eh bien je fais quelque chose justement, lui répondit l'homme en rangeant les dossiers d'identification dentaire des deux hommes.
- Quoi donc ?
Le vieux médecin s'arrêta devant Kate et lui dit clairement :
- Je prie.
Et il s'éloigna avec ses dossiers en main.
McGee était appuyé contre un bureau, regardant des plans satellites sur le plasma de leur bureau.
- T'es sûr que ça va aller ? s'enquit-il.
-Certain, répondit la voix de mort vivant de Tony au sol, derrière le bureau.
McGee baissa les yeux vers le sol à l'angle du bureau pour voir son collègue allongé là.
- T'as pas l'air très bien.
- C'est déjà une amélioration.
- En quoi ?
- Si j'en crois Gibbs, j'ai l'air d'une merde.
- Tu sais, Kate s'est faite beaucoup de souci pour toi.
- Elle s'en fait pour tout.
- Non, je veux dire vraiment inquiète.
Tony ouvrit les yeux et tourna lentement la tête vers son collègue, lui demandant d'être plus clair.
- Je me dis, peut-être, tu sais…
Tony se contenta de rire narquoisement devant le sous-entendu.
- Moi et Kate. Ça n'arrivera jamais, sourit l'agent. Tôshirô développera de l'humour avant que ça n'arrive.
- Pourquoi pas ?
- Elle est trop intelligente pour ça.
McGee releva la tête en voyant que Kate arrivait justement dans les bureaux.
- Elle arrive. Tu me crois pas, eh bien tu vas voir.
Et il se leva pour aller à la rencontre de sa collègue qui lui transmis les ordres de Gibbs. Elle remarqua alors que Tony n'était pas visible, lui faisant froncer les sourcils.
- Je pense qu'il s'est allongé quelque part.
- Tant mieux, il en a besoin. J'ai croisé Tôshirô dans l'ascenseur. Je commence à avoir une liste de questions phénoménale à son sujet. Tu me croirais pas si je te dis qu'il allait aussi bien que d'habitude. Pire encore, il a l'air de réussir de nouveau à dormir la nuit ! Ce garçon est juste inhumain, grommela Kate en se mettant à son ordinateur.
- Je suis d'accord que Tôshirô n'est pas un jeune homme tout à fait normal. Dis-moi, Kate, tu as l'air de te faire pas mal de souci pour Tony, non ?
Kate releva le nez de son pc pour savoir d'où sortait ce commentaire quand elle nota le geste discret du doigt de son camarade qui pointa vers le bureau de Tony, signalant que le concerné était allongé là à bailler aux corneilles.
- Eh bien, c'est mon équipier, répondit la jeune femme.
- C'est tout ? Parce que parfois, j'ai l'impression qu'il est plus que ça pour toi.
Kate ouvrit son tiroir alors qu'elle riait de l'insinuation du bleu.
- Allons, t'as dû y songer, insista Tim.
Comprenant enfin le plan, elle se redressa et se saisit de sa bouteille d'eau sur son bureau pour en sortir.
- J'admet qu'il y a des moments où Tony peut être agréable et charmant, et pas totalement dégoûtant.
- Donc, s'il n'était pas un de tes équipiers ? demanda McGee en s'écartant du bureau pour laisser la place à Kate.
- Ah, ça, c'est une discussion difficile. Disons qu'il peut être intelligent et brave…
Tony se tourna en silence sur le côté, un immense sourire aux lèvres en écoutant Kate lui chantait des louanges.
- …sans parler qu'il est assez sexy. Tu sais, dans un autre monde, j'aurai pu m'imaginer épouser quelqu'un dans son genre.
Elle se pencha par-dessus le bureau et commença à verser de l'eau sur la tête de leur camarade à terre. C'était bien noté ! Aujourd'hui, c'était la journée nationale pour bizuter Tony !
De toute façon, il le leur rendait bien le reste de l'année.
Il se redressa pour se plaindre mais Gibbs arriva à cet instant pour l'engueuler en lui rappelant qu'il avait pour ordre de s'allonger.
- Je l'étais, se justifia Tony alors que les deux autres agents retourner à leurs pénates.
Gibbs s'arrêta devant le bureau de Tony avec son café en main et jeta un regard éloquent à l'agent malade.
- Je le suis, rectifia Tony en se remettant à terre à la verticale.
- Pas ici, refusa Gibbs.
Furax, l'homme se releva, arracha sa veste de sa chaise et s'en alla devant le grand sourire de Kate qui lui fit même un petit au revoir de la main. Geste auquel il répondit avec un rictus qui criait qu'il aurait sa vengeance.
Abby était devant sa table de travail, examinant ce qu'on avait pu récupérer de la voiture, jetant de temps à autre des regards à Tôshirô qui s'était assis en tailleur sur une des chaises, son ordinateur portable sur les genoux pour travailler un dossier de la fac, tendant de temps à autre le bras pour attraper une tasse de thé derrière lui juste à côté du Caff Pow d'Abby. La jeune femme eut un sourire en le voyant rattraper sans même y penser son nodachi quand il manqua de tomber du bureau où il l'avait allongé, sans jamais se détourner de son travail sur son pc.
Même si elle avait l'impression que quelque chose avait changé chez le jeune homme, elle était heureuse qu'il soit en forme et surtout vivant. Tôshirô était une sorte de petit-frère pour elle. Elle aurait eu beaucoup de mal à surmonter sa mort et celle de Tony si les deux avaient perdu la vie avec cet incident.
- Je ne vais pas m'envoler, tu peux arrêter de me surveiller, assura Tôshirô sans se détourner de son travail.
- Navrée, je suis juste tellement heureuse de te voir ici !
Tôshirô roula des yeux dans ses orbites et appuya avec satisfaction sur une touche.
- Fini ce truc. Je déteste faire les choses dans la précipitation parce que je suis en retard ou quoi que ce soit, grommela l'étudiant. Imprimante ?
- Utilise celle de mon bureau.
Tôshirô se leva pour aller rejoindre le bureau de la jeune femme, la laissa finir ses prélèvements. Elle boucha son flacon, s'assura de loin en se tordant le cou que le blandinet s'en sortait, puis alla déposer son échantillon dans une de ses machines d'analyse derrière elle.
- Bien le bonjour à toi, ma chère Lady, salua Tony d'une voix de velours.
- Tony ! Tu es de retour ! s'exclama Abby en se retournant avec un grand sourire.
Et l'instant suivant, elle lui sautait dans les bras pour le serrer fort contre elle au point de presque l'étrangler. Les grognements de l'agent l'alertèrent et elle redescendit sur le sol, s'inquiétant de sa santé.
- La peste et une explosion ont eu raison de l'insupportable Anthony DiNozzo, nota la voix laconique et froide de Tôshirô.
Tony se figea en regardant le jeune homme sur le pas de la porte du bureau de Abby, quelques papiers en main qu'il était auparavant entrain de relire.
- Agrafeuse ? questionna le blandinet en se détournant de l'agent toujours figé.
Abby en attrapa une sur sa table de travail et la lança dans le dos du blandinet qui l'attrapa aisément sans se défaire de ce qu'il faisait.
Les mots du matin de Gibbs était juste figé dans l'esprit de Tony.
Tôshirô Hitsugaya était un des leurs. Un mort.
Pourtant, le garçon était toujours le même qu'il avait connu. Froid, facilement irritable, sarcastique et obsédé par le travail bien fait dans les temps et surtout haineux envers l'alcool et inséparable de son arme qui était, de ce qu'il vit du coin de l'œil, posée sur une des tables de Abby.
- On dirait que tu as vu un fantôme, commenta Abby.
Si elle savait…
- Disons que son apparence ne l'aide pas, maugréa Tony.
- Tu devrais peut-être t'asseoir.
- Eh bien, je songeais plutôt à m'allonger là, à côté de ton réfrigérateur.
- Bien entendu !
Marchant lentement avec l'aide de la scientifique, il arriva jusqu'au frigo vitrifié contre le mur de droite du laboratoire et s'allongea avec un grognement de bien-être. Abby l'accompagna jusqu'à destination avant de filer à son bureau pour récupérer un hypo en peluche qu'elle gardait dans un coin pour revenir à l'agent à terre et lui tendre l'anima.
- Tu peux utiliser Bert comme oreiller.
Tony déposa la peluche à terre et s'allongea pour que sa tête repose sur le gros ventre de la peluche.
Prouuut
Tony jeta un regard perplexe à l'animal.
- C'est normal qu'il fasse ce bruit ! informa en souriant Abby.
- Tu as un animal en peluche qui pète ?
- Ouais ! C'est cool ?!
Tony ne savait pas ce qui était le plus bizarre. L'animal en peluche qui pète ou le mort qui se comportait comme un vivant qui faisait des allers et venus dans le bureau d'Abby.
- Qu'est-ce que j'ai loupé ? demanda Tony.
Abby s'accroupit à côté de lui pour lui rapporter les dernières news :
- Gibbs est devenu de plus en plus agacé suite à ton absence.
- Il veut pas me laisser voir son genou, même si c'est une cause de ses sautes d'humeurs, marmonna Tôshirô en quittant le bureau, le nez dans ses papiers.
- Comment tu peux l'aider ? s'étonna Abby.
- Avec mes arts démoniaques japonais.
La gothique se contenta de rire à ce qui lui semblait une bonne blague alors que Tony avait l'impression fugitive que le blandinet était très sérieux.
- Kate a cassé avec l'avocat avec qui elle sortait, chose que je pense très bien vu son manque d'hygiène personnelle… continua Abby.
- Sur l'affaire, précisa Tony en essayant de suivre les yeux les déplacements du fils du patron. J'ai pu apercevoir la bombe, c'est un travail de pro.
- Et vous avez juste mon bon monsieur. J'ai étudié dix échantillons jusqu'ici.
Agilement, elle vint s'allonger à côté de Tony, ses couettes traînant au-dessus de sa tête. Tôshirô les regarda faire, ne sachant s'il devait être amusé ou exaspéré avant de secouer la tête. Ils parlaient boulot, ça n'avait rien à voir avec Matsumoto qui séchait le sien.
La scientifique expliqua ce qu'elle avait pu obtenir de la composition de la bombe. Il devrait y avoir normalement une trace indiquant l'origine des produits et donc de celui qui l'avait planté, mais celle-ci ne laissait aucun indice, outre que suggérer que leur homme l'avait faite de A à Z. Et pourtant, la composition était parfaite, presque exacte. Si c'était artisanal, il y aurait eu des défauts, mais là, c'était comme si le produit avait été manufacturé comme tous les autres explosifs militaires, sans qu'on n'y laisse la trace qu'ils possédaient tous.
Et ça ne devrait pas être possible.
- C'est possible, contredit Gibbs en apparaissant au-dessus d'eux à l'envers.
C'est cet instant que Bert choisit pour se manifester avec un autre de ses pets.
- C'est la peluche, patron. Pas vraie Abby ?
- Quelle peluche ? demanda innocemment la gothique.
Alors que Tony pointait l'hypo sous sa tête, Tôshirô attrapa une main de Abby pour l'aider à se relever avec aisance et lui rendit l'agrafeuse.
- Tu es certain qu'ils ne sont pas traçables ? se fit confirma Gibbs.
- Jusqu'à présent je n'ai rien, mais je cherche toujours.
- Et pour le détonateur ?
- Il est bizarre aussi.
Profitant qu'Abby soit au pc en lui expliquant la bizarrerie du détonateur (composants simples sans le moindre numéro) et donc ne les regardant pas, Gibbs échangea un regard avec son fils en montrant Tony d'un geste de la tête et en levant un sourcil. Le blandinet grimaça et agita sa main pour un geste disant approximativement ou incertain. Le père baissa et leva de nouveau son sourcil et le fils haussa des épaules avant de souffler le terme shinrai. Le patron roula des yeux d'exaspération et l'étudiant leva les mains pour dire qu'il n'y était pour rien.
- Allons-y DiNozzo, on a un problème, on dirait que quelqu'un essaie de nous tuer encore, pointa Gibbs en quitta la pièce.
- Faîtes vous tuer, et je m'assurerai personnellement de faire de votre mort un enfer, rétorqua d'un ton sans émotion Tôshirô.
- Je pense qu'aucun des deux ne parle sérieusement, sourit nerveusement Tony en se relevant
Il jeta l'animal à Abby.
- Le plus drôle, DiNozzo, c'est que tu penses que nous ne sommes pas sérieux, pointa narquoisement le nippon.
- Tôshirô, avec moi un instant ! appela Gibbs depuis l'ascenseur. Laisse Hyôrinmaru, ce ne sera pas long.
Cela n'était pas au goût du zanpakuto qui se fit un plaisir d'être vocal dans son partage de son déplaisir à l'adresse de son maître. Abby les regarda passer, enlaçant dans ses bras sa peluche qu'elle serra assez fort pour la faire péter.
Le trio entra dans l'ascenseur que Gibbs mit en arrêt d'urgence, les laissant dans la pénombre.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda nerveusement Tony.
Est-ce qu'on allait lui prendre son âme ?
Le fantôme avait-il corrompu Gibbs pour qu'il le laisse le tuer ?
- C'est tristement drôle de voir à quel point tes pensées sont écrites sur ton visage, DiNozzo, marmonna Tôshirô en secouant la tête pendant qu'il remontait les manches de son t-shirt long.
Tony se prit une claque bien familière sur l'arrière du crâne et serra les dents.
- Je m'occupe pas des vivants, en règle générale. Si encore tu étais mort ou si tu menaçais la balance que les miens s'obstinent à préserver, tu aurais depuis longtemps Hyôrinmaru en travers le corps. Appartiens-tu à l'une des ses deux catégories, Agent Anthony DiNozzo.
- Non…
- Je porte bien le nom de Tôshirô Hitsugaya. Peu probable que ce soit celui que j'ai eu à la naissance, mais c'est le mien aujourd'hui. Alors, maintenant qu'il a été admis que je n'ai aucune raison de dévorer ton âme ou de te tuer, tu vas t'asseoir par terre, dos à moi.
Tony ne put s'empêcher de frissonner devant le ton.
- A combien de tes hommes tu as fait peur avec ce ton de voix ? déconna Gibbs avec un sourire de coin à l'adresse de son fils adoptif.
- Si ce ton de voix avait eu de l'effet sur Matsumoto, mon bureau n'aurait pas été ravagé par bon nombre de ses fêtes qu'elle improvisait en mon absence et je n'aurai jamais eu à essayer de la changer tant de fois en statue de glace, marmonna Tôshirô. DiNozzo. On peut faire ça de la manière pacifique ou brutale, et tu ne veux certainement pas que je m'énerve contre toi. Assis.
- O-ok…
Il s'assit avec hésitation dos à Tôshirô, à même le sol, et sursauta en sentant les mains glaciales du jeune homme sur lui quand il s'accroupit dans son dos.
- C'est bien digne de Shihoin, ça, grommela l'ex-capitaine en regardant ce qu'il savait du kidô médicinal entrer en action sur Tony. Rester au basique et trouver les fondements trop contraignants à expliquer. On s'étonne des conneries que Kurosaki a fait avec son groupe quand ils ont décidé de sauver envers et contre tout la petite Kuchiki.
- Kurosaki est… commença Tony.
- Les Kurosaki sont une prise de tête monumentale et tu ne comprendras pas la moitié des explications que je te donnerai sur le sujet. Tosan, fais-moi penser à aller toucher deux mots à Hyôrinmaru plus tard, il commence à me rendre fou.
- On parle d'un sabre, là.
- Hyôrinmaru est plus qu'un simple nodachi, DiNozzo. Et arrête de bouger, j'ai déjà du mal à contrôler mon énergie, alors si tu ne veux pas que je te réduise par erreur en poussière, reste tranquille.
- Tu as ce pouvoir ? s'enquit Gibbs.
- Tout dépend de la puissance spirituelle de monsieur, répondit le blandinet avec tristesse. Vu tout ce que j'ai perdu toutes ces années sans pratique et sans souvenir, je suis incapable de ressentir quoi que ce soit outre ma propre énergie. Je baigne littéralement dedans. Il me faudra du temps pour parvenir à tout remettre sous contrôle et pouvoir dire si oui ou non, il serait assez puissant pour me supporter à pleine puissance.
Tôshirô regarda son père avec un sourire de coin.
- Urahara m'a dit qu'il faudrait que je sois en Bankai avec vraiment l'envie de t'écraser pour que tu perdes connaissance, tosan.
- Je pense que c'est un compliment, pas toi, Tony ?
- C'est un compliment, assura le shinigami. Karin a vu Aizen littéralement faire s'évaporer des gens en poussière avec sa puissance.
Et il retourna à sa mission sur Tony qui restait désormais immobile.
Il ferma les yeux, laissant sa tête tomber vers l'avant.
Il ne savait pas ce que le mort lui faisait, mais c'était relaxant. Ses douleurs musculaires commençaient à s'apaiser et sa respiration était plus facile.
Puis, tout s'arrêta.
Il rouvrit les yeux en sentant Tôshirô reculer, le souffle court.
Et un froid intense envahir l'habitacle de l'ascenseur.
Du givre commençait littéralement à se former autour d'eux, faisant que l'agent se releva d'un bond. Il se frotta les bras, tremblotant sous l'air étrangement lourd et gelé de la cage d'acier. Puis son regard tomba sur Tôshirô qui était planté ainsi, sans bouger, le regard vide, immobile. Gibbs porta un doigt à ses lèvres, lui faisant signe de ne rien dire et retourna à l'observation du jeune homme immobile. Et aussi mystérieusement que cela était apparu, la glace disparut. Lentement, la température remonta et le shinigami laissa échapper une profonde expiration.
- Je suis rouillé. Onabara-sensei * aurait honte de moi.
- Tu t'en sortiras, petit génie, sourit Gibbs en ébouriffant les cheveux neigeux du nippon.
- Qu'est-ce qu'il vient de se passer ? s'enquit Tony.
- Comment te sens-tu ? lui demanda Tôshirô en chassant machinalement la main sur son crâne.
L'agent fit rouler ses épaules, se sentant largement mieux que quand il était arrivé au boulot ce matin-là.
- Assez bien. Mieux que ce matin, je dirais même.
- J'ai usé de mes compétences pour te rendre un peu de force et essayer d'apaiser tes muscles. Je ne suis pas un expert dans le kidô médical, donc, c'est ma limite.
- Et le froid, c'est quoi ?
- Qu'est-ce qu'il se passe quand tu plantes un robinet dans le réservoir d'un barrage ?
Gibbs remit l'ascenseur en marche alors que DiNozzo disait que ça explosait.
- C'est ce qui a failli arriver, répondit le patron alors que les portes s'ouvraient de nouveau sur le couloir menant au labo d'Abby dans lequel Tôshirô s'engagea.
Comme on s'y attendait, aucune identification n'avait été laissée pour l'appel du 911. Pas de nom et intraçable. Il était donc probable que le poseur de bombe soit celui qui ait passé l'appel.
Quant aux morts, c'était deux pilotes dont l'un faisait des tests d'équipements.
Mais pourquoi les mains ?
Cela n'état pas nécessaire pour les accès aux bases navales auxquelles les deux hommes avaient accès.
Quant à ce sur quoi ils travaillaient, c'était classifié.
On en avait après eux.
La voiture était civile, les deux hommes n'étaient pas en uniforme.
Mais pourtant, la personne qui avait passé l'appel avait précisé qu'il s'agissait de marines. Quelqu'un avait voulu que le NCIS soit sur place.
C'était un coup monté par quelqu'un qui voulait vraiment les tuer.
La chose était assez grave pour qu'il aille s'adresser au directeur Morrow au sujet de l'affaire.
D'autant plus qu'il avait des soupçons à cause du fait que les explosifs soient clairement de qualité militaire, mais intraçables. Chose impossible à obtenir hormis dans certains cercles. Entrer ici le nom d'une autre agence.
Malheureusement, le directeur semblait savoir quelque chose qu'il n'avait pas la possibilité de partager avec Gibbs. Ce qui irritait l'homme puisqu'il avait failli perdre toute son équipe ce matin dans l'explosion. Deux semaines avant, c'étaient Tôshirô et Tony qui devaient affronter la peste et là, quelqu'un voulait les faire sauter.
- Je suis en train de me transformer en Yuzu, avoua Karin en distribuant les bentô à l'équipe qui travaillait tard ce soir-là au bureau.
- Je suis certaine que ça doit plaire à quelqu'un que tu veuilles bien apprendre à cuisiner, sourit Kate en voyant la façon dont Tôshirô regardait sa petite-amie distribuer les repas.
Karin se retourna vers le bureau de Gibbs sur lequel Tôshirô s'était assis en tailleur, son arme sur les genoux. Il leva un sourcil inquisiteur au regard de la demoiselle.
- Cela serait une compétence importante si son frère la laissait partir et si je n'avais pas tout simplement renoncé à prendre un appartement devant la tête de mule qu'est otosan, répondit Tôshirô. Et contrairement à ce que tu peux penser, Todd-san, je sais faire à manger.
McGee masqua son rire derrière son propre repas made in Kurosaki.
Karin tendit un bentô à son petit-ami qui l'accepta avec un doux sourire, avant d'en prendre un autre et de le porter au bureau de Tony qui était à son bureau, avachi vers l'arrière, perdu dans ses pensées.
Il lui jeta un œil et sourit faiblement.
- C'est gentil, mais j'ai pas faim.
Karin leva haut les sourcils et regarda les autres.
De ce qu'elle avait appris à connaître de l'équipe, Tony était un bon vivant et certainement pas du genre à laisser passer de la nourriture gratuite.
- Il est peut-être mourant ? songea Kate.
- S'il meurt, il sait que je suis capable de faire de son repos éternel un enfer, sourit narquoisement Tôshirô.
- Et comment ? s'enquit McGee.
- Je suis sûr que Kurosaki voudra bien laisser entendre auprès de Kenpachi que Tony ci-présent est un puissant combattant.
- Kenpachi… ? Le gars qui passe son temps à courser Ichi-nii pour lui demander un duel à chaque fois qu'il le voit ? se fit clarifier Karin en fronçant les sourcils.
- Tout juste ! ricana machiavéliquement le blandinet.
- Tu as retrouvé ta mémoire ? s'enquit Kate en notant que le nom était inconnu et que Karin ne pouvait pas lui en avoir parlé.
- Hm. Pas de très beaux souvenirs pour certains, mais je sais où je me situe bien assez pour être heureux d'avoir eu 'tôsan pour prendre soin de moi quand j'en avais besoin.
- Et tes parents ? Je veux, dire, biologiques, pointa McGee. Ils doivent se faire du souci.
- Jamais connus. Je pense que c'est pour ça que j'ai dit à 'tôsan, après le retour de ma mémoire, que je souhaitais continuer l'adoption.
Tôshirô ne put empêcher un tic de lui agiter les sourcils quand Kate se leva de sa chaise pour lui tirer une joue sous le sourire attendrie de Karin.
- Tu nous aurais manqué si tu étais parti, lui dit l'agente avec un grand sourire.
La conversation s'arrêta quand Gibbs arriva en disant qu'il voulait savoir ce que faisaient les deux marines à Aberdeen, là où Westfall avait été déployé pour les tests et qu'il voulait les infos à son retour, puisqu'il sortait.
- Tôsan ? appela Tôshirô.
- /Occupe-toi des morts et laisse-moi les vivants./
Il prit le bentô des mains de Karin et le déposa sur le bureau de Tony.
- Mange quelque chose, exigea le boss.
- Il reste le vôtre, pointa la brune en retournant au bureau de McGee où elle avait posé son sac, puisque celui-ci mangeait à celui de Kate.
- Tu as déjà mangé ?
- Non, pas encore, je vais manger avec Ichi-nii, mais…
- Je serais plus rassuré si tu voulais bien rester encore un moment ici, Karin. Merci d'avoir pensé à moi, mais je te laisse ma part.
- Il y a vraiment un danger, comprit Tôshirô.
- Et tant que je n'aurai aucune réponse, soyons prudents.
Et il s'éloigna.
Tôshirô le regarda partir puis se leva.
- Je reviens, dit-il à Karin avec un air entendu.
Elle se doutait de la raison. Après avoir suffisamment vu de fois Kon prendre la place de son frère, elle comprenait le principe des âmes artificielles. Surtout qu'au retour de sa courte absence, elle vit clairement le gigai revenir s'asseoir impassiblement derrière le bureau et fermer les yeux sans rien dire et sans Hyôrinmaru, alors que l'esprit de son petit-ami passait en coup de vent devant les fenêtres, surprenant Tony qui ne s'attendait pas à voir deux Tôshirô.
Et en voyant la suspicieuse moto jaune observer Gibbs, le shinigami, du haut du lampadaire sur lequel il s'était posté, pouvait se dire qu'il avait bien fait de prendre son père adoptif en filature.
Dans le bureau, on se demandait clairement à quoi pouvait servir les mains de leur marine mort.
Le trophée était à exclure puisque dans ce cas, il aurait pris les mains de l'autre homme aussi.
- On a des emmerdes, fit McGee.
- Tu parles de la bombe ou des deux corps en bas, s'enquit Tony en jouant avec le curry que leur avait préparé Karin.
- Non, FBI.
Tout le monde se tourna vers l'ascenseur pour voir en effet Tobias Fornell et son nouveau collègue Ichimaru Gin en train d'arriver.
- On doit être dans une merde encore plus profonde que ce que j'imaginais, commenta Tony.
Gin remarqua immédiatement que le gigai de Tôshirô n'avait pas de shinigami dedans et murmura quelque chose à son collègue qui hocha la tête. L'argenté alla donc s'asseoir sur le bord du bureau de McGee, ignorant le regard nerveux que Noba et Karin lui jetaient, avant d'avaler son propre konpaku et de disparaître d'un shunpo sans prêter attention à la chute de la chaise de Tony. Karin reposa son bentô et alla aider l'agent à se relever.
- Va falloir que vous appreniez à ignorer tout ça, parce que ça finira par causer votre perte, DiNozzo-san, siffla-t-elle entre ses dents. J'ai perdu ma mère à cause de ça, croyez-moi, c'est pas la meilleure des morts possibles.
Avant que Tony ne puisse poser de question, Fornell demanda où était Gibbs.
- Il est dehors, répondit Kate.
- Où ?
- Je l'ignore. Essayez sur son téléphone.
- J'ai tenté mais il ne répond pas, agent Todd.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda finalement Tony en encaissant le choc.
Ils étaient encore nombreux comme ça à se révéler être des morts sous couverture ?
Fornell jeta un long regard circulaire et s'arrêta sur Tôshirô et Karin.
- On va retrouver Abby-san, Gibbs-san nous a demandé de rester ici tant qu'il n'était pas certain de la menace, annonça Karin. Viens, Tôshirô.
Noba ramassa les affaires qu'il avait vu Tôshirô porter le matin même et suivit la jeune femme jusqu'à l'ascenseur pour rejoindre la scientifique. Fornell attendit que le duo ne soit plus là pour annoncer la mauvaise nouvelle :
- Ari Haswari est de retour au pays.
Tout le monde se redressa et Kate fut la plus vocale :
- VOUS AVEZ LAISSÉ CE PSYCHOPATHE REVENIR DANS LE PAYS SANS NOUS LE DIRE !
- Il était supposé nous aider à découvrir une cellule d'Al-Qaïda ici, à Washington.
- Qu'est-ce que vous voulez dire par 'supposé' ? s'enquit Tony.
La voix de Gin le fit sursauter parce qu'il ne s'attendait pas à ce que le corps puisse toujours parler sans son occupant :
- Il y a de fortes chances que ce soit plus pour une affaire personnelle qu'autre chose.
- Exact, il planifie la mort de Gibbs, grommela Fornell.
Tôshirô ne chercha pas à se cacher quand Gibbs le vit en sortant de son Starbucks favori. Il se demanda juste quelle vision il devait donner pour que son père adoptif ait un mouvement de recul en le voyant ainsi debout sur le lampadaire. Peu importe.
Il pointa du doigt une table à la gauche de la sortie, dont l'occupant lisait apparemment le journal, son casque de moto jaune sur la nappe.
Gibbs regarda dans la direction indiquée et le lecteur baissa son journal, dévoilant le visage de Ari.
La crispation de la mâchoire de son père était plus que compréhensible. S'il ne s'accrochait pas à ses valeurs de shinigami comme une moule à son rocher, il lui aurait déjà fait sauter la tête.
- Cet homme m'horripile et la naïveté des mortels à son sujet n'est même pas drôle, commenta la voix de Gin, surprenant à moitié Tôshirô.
Il jeta un vague regard à sa droite pour voir l'homme se tenant à son niveau, ses mains dans son kimono pour ne pas changer, bien que son sourire ne soit pas présent sur ses lèvres.
- Ose me dire que mon reiatsu se sent à des mètres à la ronde et je te transforme en statue de glace, Gin, grommela le plus jeune.
- Non, j'allais juste te demander si tu avais pas pris quelques centimètres, mais maintenant que tu le pointes, il est vrai que tu fais concurrence à Kurosaki niveau contrôle.
La descente de la température tira un sourire à Ichimaru alors qu'en bas, les mortels resserraient leurs vêtements. Ils regardèrent Gibbs et Ari discutant tranquillement en buvant leur boisson respective.
- Dire que durant mon amnésie, j'avais rebaptisé cet homme Aizen. Une bien pâle copie de cet enfoiré.
- Mais pas très loin, accorda Gin avec une moue approbatrice. Les deux sont de fins manipulateurs, Hasouari est juste plus jeune et avec moins de moyen qu'en avait Aizen.
Tôshirô fronça les sourcils en voyant l'homme saluer de la main une mère et sa fille à une autre table pendant sa conversation avec Gibbs et sauta de son perchoir pour arriver sans bruit sur la terrasse.
- Il commence à faire frais, nota Ari en fronçant les sourcils.
- Certainement le regret d'avoir piégé une table avec une bombe qui te fait dire ça, répondit Gibbs.
- Vous avez un sacré humour, agent spécial Gibbs.
- Et je cherche toujours une bonne raison de te tirer dessus.
- Pas de nodachi sous la main, cette fois ?
Gibbs embraya la conversation pour savoir ce qu'il faisait ici, laissant à Tôshirô la possibilité de vérifier les tables pour une présence de bombe. Il se figea en entendant la condition pour que l'homme puisse avoir des informations sur la cellule de Al-Qaïda. Comment par hasard, il s'agissait de tuer Gibbs ! Tch !
Tôshirô ressortit de sous la table pour passer à la suivante, cherchant la possible bombe.
- Comment se porte Caithlin ? demanda Ari. J'ai beaucoup pensé à elle. Et à votre fils, d'ailleurs, un sacré personnage.
- Approche-toi d'elle et j'en ai rien à faire de l'agence qui te couvre, mais je te tuerai cette fois.
- Oh ? Pas de menace pour protéger votre fils ?
- Parce que c'est bien la dernière personne que tu puisses tuer. Pour l'avoir, il faudrait que tu sois déjà mort.
- Comme je m'y attendais.
Tôshirô sortit de sous la table, perplexe par le commentaire. L'homme ne le regarda pas, continuant de fixer Gibbs, mais son commentaire à l'instant le laisser plus que perplexe.
- Hitsugaya !
Tôshirô regarda Gin qui avait rejoint la table de Gibbs et Ari qui s'apprêtait à partir. Il pointa le dessous de la table et le blandinet compris.
- Où est l'objet ? demanda Gibbs alors qu'Ari montait sur sa bécane.
Sous la table où son père était assis auparavant, Tôshirô était en train de détacher la bombe qu'il engloba dans une gangue de glace avant de la passer à Ichimaru qui s'en alla d'un shunpo avec.
- Oh, j'ai presque oublié. Il n'y en a pas, annonça Ari en mettant son casque.
- Donc, si je soulève cette nappe de table, je ne trouverai rien, c'est bien ça ? fit Gibbs.
- Vérifiez donc.
Et il s'en alla.
- Gin vient de partir avec la bombe. Elle était sur minuteur, raconta Tôshirô à son père. J'ai hâte que tu l'envoies dans mon coin pour m'occuper de son cas.
- Il finira mort. Et vite, siffla Gibbs.
Gibbs commençait à devenir fou.
Sans compter qu'Ari était là depuis une semaine et que le FBI le leur avait caché, on leur disait de rester sagement à la maison, assis sur leurs fesses, laissant ces incompétents lui voler sa vengeance.
Et pour couronner le tout, il était désormais sous protection !
Mais Morrow était un vieux filou qui connaissait son homme plus que personne et surtout, les moyens de contourner les demandes du FBI tout en semblant les respecter.
Après tout, ils n'avaient trouvé aucune preuve qui connectait Ari à ce double meurtre.
Et la personne en charge de sa protection n'était nulle autre que Kate. Une experte fédérale dans le domaine puisqu'elle avait déjà assuré la protection du président.
Tôshirô apprécia très peu d'être inclus dans l'affaire alors que Karin était absolument perplexe sur le pourquoi elle et son frère devaient être protégés. Le shinigami connaissait suffisamment Ichigo pour savoir que c'était le rouquin qui faisait la protection et pas l'inverse. Zangetsu n'apprécierait certainement pas la situation. Hyôrinmaru grommelait contre l'humaine qui osait sous-estimer son maître et sa capacité de se défendre contre ce vulgaire Ari.
Nan et puis, surtout, ne plus pouvoir aller à l'université tant que l'affaire n'était pas conclue ? il avait passé deux semaines à devoir reprendre un minimum contrôle sur son reiatsu et il venait tout juste de retourner en cours !
Il sentait qu'il devrait trouver un moment pour s'isoler assez pour échanger avec Noba et aller voir Kurosaki ou Gin pour une passe d'arme, si Urahara n'était pas lui-même volontaire.
Puis, voyant la décision de son père de rester sur place, il sourit intérieurement. Il profiterait du couvert de la nuit pour faire une patrouille pour se décharger de sa frustration. Cette brève expédition au-dehors lui avait montré à quel point ça lui avait manqué cette course dans le ciel des villes à sentir le vent nocturne froid sur son visage.
Et surtout, ça l'aidait à lutter contre le nœud dans son estomac que cette affaire lui laisser.
De ce que l'enquête leur appris, il s'avérait que des sortes de missiles et les commandants allant avec avait disparu. Personne ne l'avait remarqué parce qu'il s'agissait d'une arme assez vieille datant de 1970. Et pourtant, son contrôle nécessitait les empreintes de Westfal au vu des ajouts technologiques faits.
Si on lui mettait des explosifs dans le ventre, il ne pourrait pas aller bien loin, mais il pourrait faire bien assez de dégâts si c'était lancé sur des gens.
Et d'après la vidéo surveillance, le soir même de la mort de Westfal, le missile était volé. Les cambrioleurs étaient peut-être tous cagoulés, mais le profil de celui qui semblait être le chef et la façon dont il se massa les épaules criaient ARI.
L'homme ne cherchait pas à infiltrer une celle d'Al-Qaïda.
Il la dirigeait.
Fornell était sur le point de faire la seconde plus grosse erreur de sa vie.
- La seconde plus grosse erreur de ma vie ? C'est assez dramatique, nota Fornell en entrant dans le MTAC là où attendait Gibbs debout devant le grand écran. Quelle était ma première ?
- Avoir épousé ma seconde femme, lui répondit Gibbs alors que Tony et Kate s'asseyaient dans les sièges derrière eux.
- Tu aurais pu m'avertir.
- Je l'ai fait.
Fornell se tourna vers les agents derrière.
- Pour ma défense, je pensais qu'il exagérait. Mais en fait, non.
- Où est Ari ? demanda Gibbs.
- Quel mot ne comprends-tu pas dans « ne t'implique pas » ?
- La partie où il vole un missile de la navy et tue tout un tas d'innocents. Où est ton partenaire ?
- Une équipe s'est fait descendre dans le sud, il est parti sur place. Et on a vérifié les Danborn Avionics. Et ils ont toujours leur seul prototype. Ton fils ?
- Ari a volé un missile téléguidé ! Réveille-toi ! Tôshirô est à la morgue avec Ducky.
Gibbs demanda à un des agents en charge de la salle d'afficher la vidéo de surveillance et bientôt sur l'écran, le plan du missile apparut. En mettant du Semtex dans le nez de l'engin, il devenait le missile du pauvre.
- Même Gin a vu au travers ! Si tu ne m'écoutes pas, tu aurais pu l'écouter lui ! Il se joue de vous ! Il n'a jamais été un double-agent ! Alors, où est-il ?!
- Tout ce qu'on a, c'est un numéro de téléphone crypté.
- Appelle-le !
- Tu ne peux pas le tracer d'ici ! Il faudrait un satellite de la NSA !
Un signe à l'adresse de l'opératrice et ils eurent un contrôleur de la NSA à l'écran qui leur indiqua qu'il avait deux satellites opérationnels sur les cinq prochaines minutes et qu'il n'attendait plus que le numéro.
- Donne-leur le numéro ou je demande à Tôshirô de le trouver lui, et je te promets qu'il finira mort de sa main si je le fais, avertit Gibbs à l'oreille de Tobias.
Fornell soupira et sortit son portefeuille de la poche de sa veste.
- Tu es certain à ce sujet ?
- Aussi certain que quand je t'ai dit qu'elle viderait ton compte en banque avant de partir.
L'agent du FBI donna une carte à Gibbs qui l'a transmis à la NSA.
Il essaya de gagner un maximum de temps pour obtenir la localisation de Ari qui avait répondu puisqu'on avait mis le nom de Gibbs sur l'identifiant de l'appelant. Il lui raconta bobard sur bobard, sur le fait que Fornell et son collègue avaient dû descendre au sud sur une autre affaire et que lui-même avait déposé sa démission au NCIS.
Surtout, il lui avait promis que la prochaine fois qu'ils se verraient, ce serait la dernière.
Finalement, on localisa le numéro à Norfolk.
- Qu'est-ce qu'il fabrique à Norfolk ? questionna Fornell montrant à quel point il s'était fait rouler.
Tôshirô était reconnaissant du don de Noba. Vraiment.
Cela lui avait permis de gagner un temps fou.
Il n'avait peut-être pas le droit de s'en prendre aux vivants, mais rien ne l'empêcher de les protéger.
Sous sa forme spirituelle, les mains sur les vagues pour maintenir le sort actif aussi longtemps que possible avec un maximum de puissance et d'amplitude, Tôshirô regarda son Kyômon se dresser devant lui, protégeant les spectateurs.
Il ferma les yeux, priant pour que ça soit suffisant.
La conduite était nerveuse et inquiète.
McGee aurait pour mission de s'occuper de brouiller les transmissions de l'appareil de commande du missile pour ne faire aucune victime.
Ils étaient le 24 Mai et le navire sur lequel Paula était stationnée devait revenir au port auprès son stationnement dans le Golf. Toute la flotte était de retour. Soit cinq navires en tout. Une très bonne cible pour des terroristes. Pas les navires en eux-mêmes, mais le port qui serait plein à craquer par les familles et les amis des marins.
Arrivés sur place, les choses sérieuses commencèrent. McGee dut rester en arrière pour s'occuper de brouiller le drone, pendant que le reste du groupe ouvrait le feu en faisant sortir les terroristes de leur cachette en tirant sur un lampadaire rouillé du bloc abandonné.
Tony se précipita vers l'échelle de secours pour accéder au toit alors que Kate et Gibbs passaient par la cage d'escalier classique. Et bientôt, ils subirent un assaut des terroristes qui les arrosèrent de leurs flingues, les obligeant à se cacher derrière des véhicules cachaient là.
McGee les avertit dans leurs casques qu'ils avaient lancé le drone avant de retourner à sa mission pour en prendre le contrôle.
Finalement, Tony arriva en haut de l'escalier de secours, regardant discrètement sur le toit pour voir s'il apercevait quelqu'un avant de décrire la situation au reste de l'équipe.
Ainsi commença l'invasion du toit.
Tony descendit un homme qu'il avait prit à revers et enfin, ils parvinrent à avoir celui qui contrôlait le missile pour le descendre.
- McGee ! Cette chose vole toujours !
L'agent encore en bas allait lui dire qu'il avait déjà fait la moitié du travail quand on se mit à lui tirer dessus depuis une fenêtre, le forçant à se mettre à couvert.
Là malchance fit qu'une balle passa au travers le matériel de McGee.
- Tu sais conduire ce truc ? demanda Tony.
- Non, mais je sais l'écraser, répondit Gibbs.
Il recula en levant son arme, usant de sa méthode miracle : trois balles dans l'appareil et un missile à la mer. Ils écoutèrent le rapport de McGee sur ce qu'il en était de son tireur avant de faire l'inventaire des chargeurs.
Gibbs était en train de recharger quand Kate remarqua la porte du toit s'ouvrir doucement.
- TIREUR !
Elle se jeta entre Gibbs et l'homme, se prenant une balle dans la poitrine pour atterrir douloureusement au sol. Le patron répliqua immédiatement, abatant l'individu en quelques balles. La situation apparemment sous contrôle, les deux hommes se précipitèrent sur leur collègue à terre, ouvrant son blouson pour voir que la balle avait fini dans le gilet pare-balle de la jeune femme.
- Est-ce que ça va ? s'enquit Tony.
- Ow ! gémit Kate avec un pauvre sourire douloureux. Je viens juste de me faire tirer dessus, tu penses que je vais comment, DiNozzo ?
- Que tu n'iras pas à tes cours de Pilates demain ?
Toujours avec les grognements de la jeune femme, ils l'aidèrent à se remettre debout.
- On a plus besoin de garde du corps, Kate, informa Gibbs une fois la femme sur pied.
- Tu t'en es bien sortie ! sourit Tony.
- Pour une fois, DiNozzo a raison.
Cela fit rire Kate.
- Woawe ! Je pensais qu'il faudrait que je meure avant…
Pan !
Le coup prit tout le monde par surprise. En un instant, un trou était apparu sur le front de Kate et Tony, derrière la jeune femme, se retrouva aspergé de sang.
Personne ne sut ce que Kate allait dire.
Sa phrase mourut avec elle alors que son corps tombait au sol, ne laissant que son esprit debout et perplexe, une chaîne brisée pendant de sa poitrine, son corps derrière elle fixant d'un regard aveugle le ciel, le sang continuant de couler à flot de l'arrière de son crâne.
- Navrée Caithlin, s'excusa Ari depuis un toit voisin d'où il avait tiré avec son fusil de sniper.
AN : Pour rappel il s'agit du seul enseignant connu de l'académie.