Note : J'ai pris tellement de plaisir à écrire la précédente histoire, que je récidive... Le rythme sera un peu moins soutenu, et j'avoue que je ne sais pas trop où je vais...

N'hésitez pas à laisser vos avis.

Marinette avait de plus en plus de mal à concilier sa vie de collégienne anonyme avec son identité d'héroïne dont la mission était de sauver sa ville, Paris.

Elle devait mentir à ses proches alors qu'elle détestait ça. Elle manquait des heures de cours ou arrivait régulièrement en retard et ne savait plus quoi inventer comme excuses.

Elle avait épuisé la patience de son professeur principal, Madame Bustier, qui ne prenait même plus la peine de lui demander des explications. Elle lui jetait juste un regard déçu avant de retourner à son cours.

Tikki, son kwami, avait beau lui expliquer que c'était pour la bonne cause, qu'elle n'avait pas à avoir honte, la jeune fille ne pouvait pas s'empêcher de culpabiliser…

Les attaques du Papillon étant concentrées autour du collège, elle avait gagné un répit supplémentaire : en cas d'attaque à proximité, les élèves étaient évacués. Au début les autorités avaient pensé à confiner les enfants dans une classe, mais la nature particulière des vilains avaient dissuadé tout le monde d'appliquer cette solution, de peur de multiplier le nombre de victimes.

Le proviseur, Monsieur Damoclès, avait donc encouragé les élèves à rentrer chez eux si c'était possible, en toute sécurité.

Marinette était sur le qui-vive en permanence. Et elle se rendait compte qu'elle était épuisée.

Elle n'était qu'une adolescente écrasée par des responsabilités hors normes…

Mais la jeune fille restait malgré tout joyeuse comme à son habitude. Elle avait toujours été optimiste et elle savait voir le meilleur dans ce qui l'entourait.

Contempler Adrien Agreste était l'un des petits bonheurs quotidien dont elle ne pouvait pas se passer.

Lorsqu'elle avait rencontré le jeune homme, elle ne l'avait pas du tout apprécié. Il était ami avec Chloé dont le but dans la vie semblait de persécuter la jeune fille. Mais Adrien navré du malentendu, était venu s'expliquer.

Et ce jour là, sous un orage, elle s'était noyée dans ses incroyables yeux verts. Quand il lui avait tendu son parapluie pour qu'elle ne se mouille pas, quand leurs doigts s'étaient effleurés dans un contact électrique, Marinette était tombée désespérément amoureuse du jeune homme.

Tellement amoureuse qu'elle ne parvenait plus à lui parler normalement sans bégayer lamentablement ou rougir maladivement.

Des photos d'Adrien recouvraient ses murs et elle rêvait de passer sa vie aux côtés de ce jeune homme extraordinaire…

Cette année, elle avait également trouvé sa meilleure amie en la personne d'Alya. A peine s'étaient elles rencontrées que l'entente entre elles avaient été totale. Alya avait pris la timide Marinette sous son aile, prête à la pousser dans les bras d'Adrien à la moindre occasion. Elle l'encourageait également, comme lorsqu'elle l'avait encouragé à se présenter comme déléguée. Marinette pouvait compter sur le soutien inconditionnel d'Alya, et elle ferait n'importe quoi pour aider son amie.

Marinette, la maladroite Marinette, avait découvert une nouvelle facette de sa personnalité lorsqu'elle avait un jour trouvé une boîte contenant une paire de boucles d'oreille.

Et quand elle les avait essayées, Tikki, son kwami était apparue. Au départ, Marinette avait été effrayée. Elle avait refusé de devenir Ladybug, persuadée qu'elle ne serait jamais à la hauteur. Puis elle avait été découragée par l'ampleur de ce qui l'attendait. Sauver Paris, rien de moins !

Elle avait fini par se résigner à accepter la délicate mission de protéger la ville, en endossant le costume de la Coccinelle. Mais elle doutait encore de sa légitimité. Elle restait persuadée qu'elle n'était pas la bonne personne, qu'il y avait eu erreur. Son amie Alya par exemple, aurait fait une formidable Ladybug. Elle était tellement passionnée !

Comment elle, la timide Marinette, si maladroite, pouvait elle incarner une héroïne, se battre contre des vilains, si dans son quotidien elle échouait aux tâches les plus simples ?

Comment pouvait-elle ne pas être capable de parler à son camarade de classe pour lequel son cœur battait si fort ?

Mais elle avait promis à Paris d'être là pour se battre contre le Papillon. Sur le moment elle n'avait pas réfléchi, se laissant guider par son instinct et son sens de la justice.

Ce jour-là, elle avait découvert son partenaire. Chat Noir.

Un gentil garçon, dont l'aide était précieuse. Un peu trop fanfaron, sûr de lui. Un peu trop dragueur aussi. Il semblait aimer les mauvaises blagues, mais malgré tout, il était fiable.

Elle avait appris à le connaître et ils avaient tous les deux une relation peu conventionnelle.

Chat Noir flirtait et blaguait sans arrêt, Ladybug le repoussait et levait les yeux au ciel exaspérée.

Mais Chat Noir n'hésitait pas à se mettre en danger pour la protéger, se plaçait toujours de façon à être celui qui prendrait les coups. Chat Noir ne posait jamais de questions : il suivait sa partenaire aveuglément. Et Ladybug se refusait à l'avouer mais elle avait appris à apprécier son coéquipier. Elle pouvait lui confier sa vie les yeux fermés, elle savait qu'il se tenait à ses côtés. Elle souffrait de le voir se mettre en danger et craignait plus que tout qu'il ne soit blessé.

Chat et elle étaient proches sans se connaître sous le masque. Ils apprenaient encore à se découvrir. Et elle veillait à ce qu'ils gardent leurs identités secrètes… Si Chat avait été le seul à décider, il y a bien longtemps qu'ils se seraient mutuellement démasqués. Marinette s'accrochait encore à son identité secrète, par peur de décevoir Chat. Comment pourrait il être heureux de découvrir que la partenaire qu'il admirait tant n'était au final que la banale Marinette ?

La journée avait commencé comme à l'habitude : Marinette n'avait pas entendu le réveil parce qu'elle avait veillé tard. Sa mère était venue la réveiller au dernier moment, mais elle serait en retard au collège.

Elle s'était donc préparée en vitesse, attrapant en passant un croissant en passant dans la boutique de ses parents.

Elle était arrivée essoufflée et rouge d'avoir couru dans la classe, s'attirant des commentaires désagréables de Chloé.

Elle ignora la peste blonde, s'installa en soufflant un "bonjour" à Alya qui lui sourit. Son amie lui fit un clin d'œil en murmurant "panne de réveil ? ". Gênée, Marinette acquiesça.

Heureusement elle était arrivée avant leur professeur cette fois-ci. Elle commença à sortir ses affaires.

Marinette jeta un coup d'œil à Adrien devant elle, qui semblait lui aussi manquer de sommeil. Il avait croisé ses bras sur la table et posé sa tête dessus. De sa place la jeune fille pouvait voir ses yeux ouverts mais regardant dans le vague.

Elle rougit légèrement comme à chaque fois qu'elle le regardait ou pensait à lui.

Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas le brusque remue-ménage à l'extérieur. Ni les murmures de plus en plus forts de ses camarades. Par contre, elle vit Adrien se redresser brusquement sourcils froncés. Il regarda autour de lui, croisant son regard un bref instant.

Marinette aurait pu jurer que le jeune homme semblait ravi de la situation, mais elle avait dû rêver.

Un Akuma. Alors qu'elle n'était pas au mieux de sa forme. Et à proximité du collège, voire dans le collège…

Soupirant de lassitude, elle se leva prête à sortir.

Alya la retint par le bras :

- Hey Marinette. Tu fais quoi là ?

- Besoin d'aller aux toilettes…

- Pas moyen. Ça chauffe dehors. On doit rester en sécurité.

- Alya, je serais prudente. Je dois vraiment y aller.

Alya fronça les sourcils, exaspérée. Parfois Marinette lui donnait des envies de hurler. La douce jeune fille était en permanence dans son monde et semblait imperméable à la réalité…

Adrien de son côté rencontrait les mêmes difficultés à s'éclipser. Entendant la conversation entre les deux filles, Adrien fut pris d'une inspiration subite.

- Alya, ça te rassurerait si j' escorte Marinette ? Je dois aller voir le Proviseur.

Adrien pensait accompagner Marinette jusqu'aux toilettes, puis s'éclipser pour se transformer et rejoindre sa Lady, qui devait déjà l'attendre.

De son côté Marinette s'était figée en entendant la proposition d'Adrien. Elle essayait désespérément d'avoir l'air normale, de reprendre sa respiration.

Alya grogna puis leva les bras au ciel en capitulant.

Marinette toujours muette se glissa hors de la classe suivie de près par Adrien.

Devant les toilettes, elle se tourna vers lui, écarlate, murmura un "merci" et disparu derrière la porte.

Adrien sourit, se passant la main dans les cheveux. Marinette était vraiment une drôle de fille. Attachante. Mais mystérieuse.

Il ne comprenait pas pourquoi elle semblait si mal à l'aise en sa compagnie. Parfois, la voir comme ça lui donnait envie de la prendre dans ses bras pour la réconforter…

Il hésita un instant espérant que Marinette n'aurait pas l'idée de se balader hors des toilettes seule, puis se dit que la meilleure façon de protéger son amie était encore de faire intervenir Chat Noir pour régler le problème potentiel…

Il partit donc en courant et choisit un placard à balais pour s'y transformer en toute discrétion.

Marinette n'avait pas attendu. A peine entrée dans les toilettes, elle avait demandé à Tikki de la transformer.

Devenue Ladybug, elle entrouvrit légèrement la porte espérant qu'Adrien était déjà parti. Elle se glissa à l'extérieur et partit en courant en direction des cris.

Elle n'eut pas à aller bien loin : à peine arrivée dans la cour du collège elle tomba sur un vilain récemment akumatisé. L'homme - le vilain - était immense. Il traînait derrière lui une poubelle, et vociférait des mots sans suite.

Elle sentit la présence de Chat Noir derrière elle.

- Bonjour Chaton !

- Ma lady. Qu'avons nous aujourd'hui ?

- Monsieur Poubelle apparemment. Et il n'est pas content.

- Chat-rmant.

- Je ne vois pas où peut de cacher l'akuma…

- Regarde autour de son cou, le badge qu'il porte. Ça pourrait être ça non ?

- Bien vu ! Allons régler ça !

Leur danse habituelle commença. Les deux héros agissaient en parfaite symbiose, l'un avec l'autre. Comme s'ils communiquaient autrement qu'avec des mots.

Rapidement leurs efforts furent couronnés de succès et Ladybug put purifier l'akuma. Et tout redevint normal, comme si rien ne s'était passé.

Un "bien joué" de circonstances, un échange de sourires.

Une plaisanterie de Chat, vite coupée par le rappel à l'ordre de leurs Miraculous qui indiquait que le temps leur était compté.

Et les deux héros partirent chacun de leur côté, retournant vers leur autre vie, celle qu'ils ne partageaient pas.

Ladybug se glissa dans les toilettes vérifiant que personne n'était présent aux alentours et redevint Marinette.

La jeune fille se passa les mains sous l'eau, essayant de retrouver son calme. Même si elle était devenue bien plus sportive qu'elle n'aurait pu le penser, la peur de se faire surprendre au moment où elle changeait d'identité lui coupait littéralement le souffle.

Elle se regarda d'un air absent dans le miroir, notant ses cernes de plus en plus prononcés. Elle avait juste besoin de repos. D'un peu moins de stress et de cauchemars. Mais elle était Ladybug et elle n'avait pas tellement le choix.

Elle était aussi Marinette et il était temps de retourner en classe.

Elle rejoignit sa classe arrivant en même temps qu'Adrien. Il lui sourit, ce qui la fit à nouveau rougir, et ils regagnèrent leurs places respectives. Par chance, le professeur n'arriva qu'après eux, ils n'eurent donc pas à justifier leur retard.

À la fin du cours, Madame Bustier les retint quelques instants pour leur annoncer qu'ils auraient un exposé à préparer en binôme, et qu'elle avait déjà préparé les groupes.

- Il n'y aura aucun changement de fait. Aucune réclamation ne sera autorisée. Chloé et Sabrina. Juleka et Rose. Kim et Alix. Mylène et Ivan. Max et Nathaniel. Nino et Alya. Adrien et Marinette.

Marinette se figea stupéfaite. Alya rit ravie. Chloé se mit à hurler, furieuse qu'Adrien soit avec une autre qu'elle.

Madame Bustier haussa la voix.

- J'ai prévenu que je n'accepterai aucune récriminations. Même venant de vous, Mademoiselle Bourgeois.

Elle distribua les sujets des exposés lèvres pincées. Puis libéra la classe.

Marinette resta assise, abasourdie. Elle allait devoir travailler avec Adrien. Alors qu'elle était incapable de communiquer avec lui.

Alya passa la tête dans la salle de classe.

- Marinette ? Tu prends racine ?

- J'arrive…

- Qu'est ce qui t arrive? Non attends… laisse moi deviner. Les exposés ?

Marinette hocha la tête, l'air désespéré.

- C'est l'occasion ou jamais de parler avec lui ma belle !

- Oh Alya ! Je suis une catastrophe sur pattes !

Alya se mit à rire en entraînant son amie vers la cour.

Elles s'installèrent sur un banc et Alya commença à lui raconter les dernières nouvelles concernant Ladybug… Marinette écoutait religieusement son amie, prenant garde à avoir l'air surprise. Si Alya savait qu'elle était assise juste à côté de son idole…

Alya s'interrompit brutalement, et sourit largement.

Marinette se retourna surprise, et se perdit dans deux yeux émeraude.

Adrien avait décidé d'aller voir Marinette pour décider avec elle de l'organisation pour faire leur exposé. Il avait été ravi de se retrouver en binôme avec Marinette. La jeune fille le fascinait sans qu'il ne puisse expliquer pourquoi. Elle était terriblement maladroite, elle était incapable d'avoir une discussion avec lui. Mais il avait eu l'occasion à quelques reprises de découvrir une jeune fille courageuse et volontaire, éprise de justice, toujours prête à aider les autres.

Il avait eu l'occasion de discuter avec elle sous l'identité de Chat Noir, et il avait découvert une autre Marinette, taquine, débrouillarde et sûre d'elle.

Lorsque la jeune fille se retourna, il se perdit dans ses yeux si bleus, fasciné.

Lorsqu'Alya toussota pour manifester sa présence, il rougit légèrement, avant d'expliquer en se frottant la nuque nerveusement :

- Marinette, je venais te voir pour savoir comment tu voulais qu'on s'organise pour l'exposé ?

- Ah. Euh. Je…- Écarlate, la jeune fille inspira profondément avant de continuer- on peut se retrouver chez moi, c'est à côté.

- OK. Demain soir ça irait ? Ou ce week-end si tu préfères.

- Comme tu veux. Je suis là. Je veux dire je n'ai rien de prévu.

- Parfait. Chez toi. Demain soir.

Alya dut secouer Marinette après le départ d'Adrien. La jeune fille était restée figée, rêveuse.

Adrien, le garçon dont elle était amoureuse depuis le début de l'année, allait venir chez elle. Pour travailler. En tête à tête.

- Alya. Je suis fichue…

- Du calme Marinette. Sois toi-même et tout ira bien.

- Hum… Je ne suis pas sûre que ça suffise !

Le soir même, à la nuit tombée, Marinette trop énervée pour dormir décida de se transformer, pour aller faire un tour dans Paris. Elle avait passé une partie de la soirée à imaginer les pires scénarios catastrophe pouvant se produire avec Adrien. Elle en était arrivée à la conclusion qu'elle allait se ridiculiser.

Elle aimait sa ville, et être Ladybug lui avait donné un angle de vue inédit. Paris depuis les toits était encore plus magique.

Parfois, devenir Ladybug et contempler la ville lumière l'aidait à se détendre. Partie sans but précis, elle se retrouva comme souvent près de la tour Eiffel. Son endroit préféré dans la capitale. Elle monta au dernier étage de la dame de fer, pour y trouver le calme et l'intimité dont elle avait besoin.

C'est dans ces moments qu'elle ne doutait plus de la décision qu'elle avait prise de protéger la ville.

Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas les bruits de pas qui approchaient. Pas plus qu'elle n'entendit la légère exclamation de surprise.

Si bien que quand une main se posa légèrement sur son épaule, elle glapit de surprise en sursautant violemment.

En se retournant, elle reconnut immédiatement son partenaire.

- Ce n'est que moi ma Lady !

- Chat ! Que fais tu ici ?

- Et bien, j'aime les nuits parisiennes… surtout depuis les toits !

Ladybug leva les yeux au ciel en souriant.

- Et toi ma Lady ? Besoin de compagnie ?

- J'avais besoin de prendre l'air. De réfléchir.

Chat devint sérieux, loin de ses facéties habituelles.

- Des problèmes ma lady ?

La jeune fille rit, amusée.

- Rien de grave. J'ai parfois du mal à tout concilier. Entre ma vie "normale" et ma vie Ladybug. Je suis tellement maladroite que je ne comprends pas pourquoi j'ai été choisie…

- Ma Lady, personne d'autre que toi ne serait plus apte à aider les gens. Tu es l'héroïne qui redonne de l'espoir à cette ville quand des vilains passent à l'attaque. Et je peux t'assurer que tu t'en sors très bien ! Et puis j'aimerais te connaître sous le masque parce que je pense que tu es aussi extraordinaire, même si tu penses le contraire.

Il interrompit la coccinelle qui s'apprêtait à protester :

- Je sais, je sais. Tu vas me dire que nos identités doivent rester cachées. Je dis juste que je pense que tu es aussi extraordinaire avec ou sans le masque. Tu as juste besoin que quelqu'un te le dise.

Ladybug rougit, gênée. Elle avait l'habitude des flirts légers de son partenaire, mais elle voyait bien qu'il était sérieux et qu'il pensait sincèrement ses paroles.

- Chat, je…

- Chut… viens ma lady.

Chat la prit dans ses bras. Ladybug n'essaya même pas de le repousser. Elle se sentit apaisée dans l'étreinte du jeune homme. Elle se laissa aller contre lui, en fermant les yeux, profitant de la chaleur de son corps. Elle avait l'impression d'avoir trouvé sa place.

Chat n'en croyait pas ses yeux. Sa Lady était dans ses bras, totalement détendue.

Quand il était parti de chez lui, il avait soif de liberté. Il voulait échapper à son quotidien de plus en plus étouffant et être Chat Noir lui permettait de s'évader. La nuit les toits de Paris devenaient son royaume, et il oubliait tout ce qui n'allait pas. Chat était libre.

De loin, il avait vu la silhouette mince de sa partenaire sur la tour Eiffel. Inquiet, il avait pensé à une attaque. Mais en s'approchant, il avait découvert sa jolie coccinelle l'air triste et désemparé, perdue dans ses pensées. Il avait souhaité la réconforter, lui redonner son sourire si lumineux, et n'avait pas pu se cacher derrière ses habituelles plaisanteries en entendant la jeune fille se dévaloriser.

Il était depuis longtemps convaincu que Ladybug était hors du commun. Courageuse, altruiste, généreuse et gentille… elle avait à de nombreuses reprises prouvé qu'elle possédait ces qualités. Il se doutait qu'elle n'était pas parfaite, mais il savait au fond de lui que la jeune fille sous le masque possédait les mêmes qualités.

La voyant si fragile, il l'avait prise dans ses bras, pour la réconforter. Loin de se dégager, elle s'était laissé aller contre lui. Il inspirait son odeur fruitée, sentait la chaleur de son corps contre lui. Il lui semblait qu'elle avait sa place dans ses bras, comme si jusqu'à maintenant il n'avait pas su ce qui lui manquait…

Chat Noir était tombé amoureux de Ladybug à leur première rencontre. Il avait découvert une jeune fille pleine de doutes qui s'était lancée tête la première vers le danger pour protéger des innocents.

Puis face à leur ennemi, elle avait juré dans une tirade enflammée de défendre leur ville et son cœur avait basculé.

Au fil de leurs aventures, il avait vu mille et un détails qui avaient renforcé son admiration pour sa mystérieuse partenaire… et même si elle le rabrouait gentiment, même si elle avait avoué en aimer un autre, peu importe. Elle lui avait volé son cœur.

Ladybug leva la tête et rencontra les yeux incroyables de son ami. Elle se perdit un instant dans le vert de son regard en se demandant s'il conservait ses yeux de chat lorsqu'il n'était plus masqué.

Elle se rendit compte qu'elle était dans les bras de Chat, et que ça ne la gênait même pas. Elle s'arracha de son étreinte à regrets.

- Merci chaton. Je… je dois rentrer avant que quelqu'un ne s'aperçoive de mon absence.

- Ma lady. A ton service. Si tu as besoin de parler, n'hésite pas.

- Chat, je… - Ladybug inspira profondément et continua sans réfléchir.- je serai là demain soir.

Sans attendre la réponse de son partenaire stupéfait, elle piqua un baiser sur sa joue et s'élança pour rentrer chez elle.

Chat, bouche ouverte, resta un moment immobile. Puis il sourit lentement ravi. Un rendez vous avec sa lady… le rêve !

Ladybug redevint Marinette sur son balcon, après avoir vérifié qu'elle était seule. Elle se glissa dans sa chambre, offrit un cookie à Tikki qui semblait étrangement silencieuse.

Elle se glissa rapidement dans son lit, essayant de ne pas penser à ce qu'elle venait de faire. Donner rendez vous à Chat Noir. Se laisser aller dans ses bras.

Ses sentiments avaient changé pour Chat. Elle avait une confiance aveugle en lui. Elle l'appréciait bien plus qu'avant, soupçonnant que ses blagues et ses flirts n'étaient qu'une façade masquant sa personnalité. Mais elle venait de lui donner rendez-vous.