Après avoir rapidement corrigé cette histoire (correction et amélioration rapides, désolée je n'ai pas pu faire mieux, ma vie IRL est un peu débordée et quitte à remettre cette histoire je préfère qu'elle soit un minimum améliorée avec quelques fautes, rares je l'espère, plutôt que bourrée de fautes), je la poste à nouveau sur ff. J'avoue avoir hésité à la supprimer car j'ai le sentiment qu'elle ne me correspond plus mais, sachant que des personnes l'ont aimée, la voici, repostée sur ce nouveau compte (lequel comptera les anciennes histoires que j'ai écrites il y a trèèèès longtemps et qui ne me ressemble plus du tout, que ce soit au niveau du style, de la forme, du fond... bref, de tout) ^^'

Disclaimer : Les personnages sont à Katsura Hoshino.

Couple(s) : du Lavi x Lenalee + Kanda x Allen


Chapitre Un.

— Dis-moi, petit garçon… Pourquoi pleures-tu ?

Un pas, deux pas, elle s'avançait. Elle ne se lassait pas de poser la même question. Elle devait le trouver. Elle parcourut la pièce du regard. De son unique œil, elle ne vit aucun signe de vie. Il se cachait drôlement bien, ce petit !

— On joue à cache-cache ? D'accord. Si je gagne, tu devras m'aider, petit.

Le côté gauche de sa bouche tenta de former un sourire, mais sa tentative ressembla davantage à une horrible grimace. De son unique oreille, elle essayait de distinguer le moindre bruit. N'importe quel son aurait suffi. Elle parcourut le reste de l'immense chambre à grandes enjambées mais ses gestes, semblables à ceux d'un automate, lui rendait son cheminement abscons.

— Où es-tu ? Je vais te trouver.

Elle s'accroupit avec grande peine, puis jeta de furtifs coups d'œil sous les meubles. Enfin, elle le vit. Allongé en boule sous son lit, il se cachait et ne faisait pas le moindre bruit ni aucun geste qui aurait pu le trahir.

— Je t'ai trouvé, déclara-t-elle en se rapprochant de l'enfant.

Elle s'approcha encore, encore, encore…

— J'ai gagné !

L'enfant releva vers elle un visage terrorisé baigné de larmes. Les yeux grands ouverts, il hurla. Il appela à l'aide ses parents, hurla, continua de pleurer, incapable de faire le moindre geste pour se sauver.

— Qu'est-ce qui te prend ? demanda calmement la jeune fille.

Elle était surprise de la réaction du jeune garçon. Déconcertée, elle l'observait, la tête penchée sur le côté. D'une voix tremblante, elle demanda :

— Pourquoi pleures-tu ? Pourquoi cries-tu ? Ne sommes-nous pas amis ?

Soudain, la porte s'ouvrit et deux adultes entrèrent, visiblement affolés.

— Allen ? Où es-tu ? Réponds !

Le petit garçon sortit de sous son lit et se jeta dans les bras de son père qui le serra fort contre lui. Allen renifla l'odeur de son parent et se calma sensiblement, sécurité de trouver du réconfort au beau milieu de ce cauchemar.

— Papa ! Dis-lui de partir, s'il-te-plaît ! sanglota l'enfant.

La mère regarda la pièce vide d'un œil inquiet.

— Mais de qui parles-tu, Allen ? s'enquit-elle.

— La petite fille !

Les parents s'entreregardèrent. Le père poussa un soupir.

— Nous sommes seuls, ici. Toi, maman, et moi. Il n'y a personne d'autre, Allen. Tu as dû faire un cauchemar. Tout va bien. Regarde, tu verras bien que j'ai raison…

En tremblant, le petit tourna le visage pour contempler sa chambre. Elle était toujours là.

— Si ! Elle est là ! Làààààà ! hurla-t-il en pointant du doigt la petite fille.

Ses parents avaient beau faire le tour de la pièce, ils ne trouvaient rien. Le père déposa son fils à terre et s'agenouilla en face de lui.

— Écoute, il n'y a personne, Allen ! Il n'y a aucune petite fille ni rien qui pourrait ressembler de près ou de loin à une enfant. Tout va bien !

— Mais…

— Tais-toi ! ordonna sa mère d'un ton sec.

La fatigue transparaissait dans sa voix.

— Tous les jours, c'est pareil ! Tu nous réveilles pour aucune raison ! Il n'y a personne ici ! Combien de fois nous faudra-t-il te le dire ?

Elle fixa son fils. Ses yeux cernés faisaient peine à voir. Elle se passa une main lasse sur le visage, se détourna et sortit. Le père poussa un long soupir. Il accompagna son fils à son lit et le borda. Le jeune garçon avait toujours le même regard paniqué.

— Papa… Il faut que tu me croies ! Je…

— Écoute, Allen. Il n'y a personne. Peut-être que tu entends du bruit qui vient de l'extérieur et que ça t'effraie mais…

— Non papa ! Je te jure que…

— Ne me coupe pas la parole ! Toi comme moi, nous savons qu'il n'y a personne d'autre ici. Alors dors, maintenant. Demain, tu vas à l'anniversaire d'un ami. Il vaut mieux que tu te reposes pour bien t'y amuser, ne penses-tu pas ?

Sans attendre de réponse de la part de son fils, il l'embrassa sur le front et sortit de la chambre après avoir murmuré un « bonne nuit » d'une voix éreintée.

Allen regarda la petite fille qui se tenait à l'autre bout de la pièce. Elle avait l'air de s'amuser de la situation. Pourquoi personne ne le croyait-il ? Lui, il la voyait. Elle était blonde. Toute petite. Elle devait avoir le même âge que lui, peut-être cinq ou six ans. Elle avait un œil bleu. Tous le côté gauche de son corps de la tête au milieu du ventre, semblait avoir été arraché à l'exception de son bras gauche qui pendait de manière étrange sur le côté. On voyait ses os, sa cervelle, ses organes… tout. Et pourtant, elle ne saignait pas.

Le petit garçon remonta sa couverture jusqu'à ses cheveux roux. Pourquoi personne ne le croyait-il jamais ? Pourquoi ?

— Aide-moi. Il ne me reste plus beaucoup de temps. Demain, il sera trop tard.

— Non, gémit le garçon. Laisse-moi tranquille !

— Aide-moi.

Sous sa couverture, Allen sentit de nouvelles larmes humidifier son visage.

— Aide-moi.

Il secoua la tête en signe de dénégation.

— Aide-moi.

Mais quand allait-elle se taire ? Quand allait-elle partir ? Pourquoi était-elle là ? Il n'était pas son ami ! Non ! Il ne la connaissait même pas ! Pourquoi lui viendrait-il en aide ?

— Aide-moi.

Quand allait-elle se taire ? Il n'avait rien demandé, lui !

Et puis l'aider ? Que pouvait-il faire ? Rien ! Il n'avait que cinq ans, voilà tout !

Il se cacha. Il pria pour qu'elle parte mais elle restait toujours là à répéter inlassablement sa demande.

« Aide-moi… Aide-moi… Aide-moi… » et ça n'en finissait pas. Ne pouvant en supporter davantage, il se redressa sur son lit

— Je ne peux pas t'aider ! Je ne peux pas et je ne veux pas ! Laisse-moi !

Elle se figea. Un rictus mauvais se forma sur la partie restante de son visage.

— Bien sûr que tu peux m'aider ! Ne sois pas égoïste ! Aide-moi ! implora-t-elle en le saisissant par le col de son pyjama.

— Laisses-moi ! Je ne peux pas t'aider ! Je ne veux pas ! pleura-t-il.

De colère, la petite fille enroula ses doigts pâles autour du cou de sa victime.

— ALORS CRÊVES ! CRÊVES !

Elle le lâcha quelques instants pour plonger ses ongles dans le visage du garçon. Elle entailla la peau et bientôt du sang se rependit sur les draps immaculés. Puis, elle revint à la gorge qu'elle enserra encore plus fortement. Allen se débattit. Il sentait ses forces le quitter et, alors qu'il était sur le point de sombrer dans l'inconscience, il vit la porte de sa chambre s'ouvrir et ses parents accourir vers lui. Il tentait toujours de se débattre, mais plus vigoureusement encore. Cependant, la fillette ne le lâchait pas. Elle lui saisit le bras et le lacera avec cruauté. Il tenta une fois de plus de se dégager. Il entendit ses parents crier. Sans doute tentaient-ils de comprendre ce qui se passait, en vain.

Enfin, au bout de ce qui lui avait semblé être une éternité, la fillette le laissa tomber. Furieuse, elle s'enfuit en traversant le mur qui donnait directement sur l'extérieur. Un sentiment de soulagement s'installa dans l'esprit d'Allen. Il avait le sentiment qu'elle le laisserait tranquille… Oui. Il allait sûrement en voir d'autres, comme avant, mais elle, elle le laisserait enfin en paix. Il en était certain.

Il sentait ses parents le secouer mais ne répondit pas. Il n'en avait plus la force.

Doucement, ses yeux se fermèrent. Il accueillit les ténèbres comme une vieille amie.


Dix ans plus tard

La sonnerie retentit. Tous les élèves rangèrent leurs affaires en vitesse dans leur sac, manquant en faire chuter au sol, et s'empressèrent de sortir. Un adolescent aux cheveux blancs, qui prenait plus son temps que les autres, rangea lentement son livre de mathématiques et se leva. Il quitta la salle en silence. Il était midi. Il était temps ! Discrètement, il sortit de sa poche son téléphone portable. Il y lut un message de Lavi, son meilleur ami, qui lui disait de venir manger sur le toit. Il rangea le petit appareil et emprunta les escaliers pour rejoindre ses amis. À peine eut-il ouvert la porte qu'un rouquin surexcité lui sauta au cou.

— Alleeeen ! T'en as mis du temps !

— Bon sang, Lavi ! Tu ne pourrais pas te calmer ? répondit le blandin en levant les yeux au ciel.

Le roux ricana et le lâcha. Une adolescente brune salua Allen avec un grand sourire. Il lui rendit la pareille et s'installa à côté d'elle. Il ne daigna même pas saluer Kanda, le garçon brun qui se tenait en face de lui. Ils se détestaient mutuellement et ne s'adressaient jamais la parole, sauf lorsqu'ils se disputaient ou se battaient. Souvent, c'étaient même les deux à la fois.

Kanda et Lavi, âgés de dix-huit ans, étaient en terminale. Lenalee, quant à elle, était en première tandis qu'Allen était en seconde. S'ils se connaissaient tous les quatre, c'était uniquement parce qu'ils étaient amis d'enfance, sinon ils ne se seraient probablement jamais parlé dans l'enceinte du lycée. Sauf Lavi, réflexion faite. C'était le seul capable de se lier d'amitié avec des personnes d'autres classes, de différentes années. Allen était bien trop timide pour cela. Lenalee aussi. Quant à Kanda… eh bien, c'était une autre histoire.

Allen mangeait tranquillement avec les deux autres imbéciles qui se disputaient près de lui. Seul Kanda était énervé. Lavi, de son côté, semblait plutôt satisfait d'avoir réussi à mettre en colère le japonais. Allen se mit à les ignorer quand un mouvement brusque le fit lui relever la tête. Il regarda à sa droite et les vit. Ils étaient deux. Un garçon et une fille. Allen entendait leur voix mais ne parvenait pas vraiment à savoir ce qu'ils se disaient. Ils semblaient heureux et riaient de temps en temps mais, au bout de quelques instants, ils se sentirent observés et se tournèrent vers Allen. Ils lui sourirent et lui adressèrent un « coucou » de la main. Discrètement, Allen leur rendit ce geste, un petit sourire aux lèvres.

— Tu fais quoi, Allen ? demanda Lavi, un sourcil haussé.

Allen se détourna des deux individus et fit face à au rouquin, surpris qu'on l'ait vu. Du coin de l'œil, il remarqua que le couple riait de sa situation. Vraisemblablement, ils trouvaient ça très drôle. Leurs rires firent naître un fin sourire d'amusement sur les lèvres d'Allen.

— Rien. J'ai juste chassé un moustique qui m'énervait depuis le début du repas, répondit-il sans réfléchir.

Il entendit les deux autres rire de plus belle. Apparemment, ils semblaient être pris d'un fou rire incontrôlable. Allen ne pouvait guère leur en vouloir : il n'était pas vraiment doué, pour les mensonges.

Il dut se mordre la lèvre inférieure pour s'empêcher d'éclater de rire. Lenalee le regarda et, prenant sa réponse pour une blague qu'il aurait fait sciemment, sourit.

— Un moustique en plein jour ? T'es vraiment stupide, ma parole ! En plein mois de décembre, en plus ? Tu te fous de notre gueule, Moyashi ?

Allen sursauta. Il ne s'attendait pas à ce que Kanda lui adresse la parole, ce jour-là. Il avait cru que le kendoka l'ignorerait mais non. Le voilà qu'il l'agressait encore.

— Oui bon ! Un moustique, un moucheron… Un insecte quoi ! On s'en fout au final, bougonna le blandin.

Kanda ne répondit pas. Allen ne s'était pas énervé comme le Japonais l'avait sans doute espéré. Lenalee lui avait un jour laissé entendre que Kanda aimait les disputes qu'il avait avec lui et qu'il l'appréciait bien plus qu'il n'en paraissait, que c'était uniquement sa timidité qui altérait leur relation, mais Allen n'y croyait pas.

Le repas fini, ils restèrent encore quelques minutes à discuter. Enfin… en ce qui concernait Kanda, lui, il se contenta d'acquiescer à quelques questions.

Allen poussa un petit soupir. Il posa un doigt inconsciemment sur sa cicatrice et la caressa, l'air rêveur. Il lui semblait avoir fait un rêve, la nuit dernière, et celui-ci lui rappelait un souvenir de son enfance. Un souvenir qu'il aurait aimé effacer de sa mémoire.

— Qu'est-ce qu'il y a, Allen ? lui demanda doucement Lenalee.

Il la regarda et grimaça en prenant conscience de son geste.

— Euh…oui ça va, répondit-il en se forçant à sourire.

Sourire que Lenalee lui rendit. Allen surprit un regard vaguement inquiet de la part de Kanda. Il ne s'y attendait vraiment pas mais ne fit aucun commentaire. Il n'était pas d'humeur à se disputer.

Lorsqu'il fut l'heure, chacun se leva pour partir en direction de leur salle de classe.

— Allen ! Attends ! le héla soudainement Lavi.

L'adolescent se tourna.

— Quoi ?

— J'ai oublié de te dire ! Ce soir, Kanda, Lenalee et moi, on s'est dit que ce serait cool qu'on aille tous au ciné. Lenalee m'a dit qu'elle t'avait envoyé un sms mais tu n'as pas répondu pour dire si tu venais ou pas, alors…

— Je te dirais. J'y réfléchis encore.

— Ne tarde pas non plus ! Sinon on bouffe tout le pop-corn.

Un SMS de Lenalee ? Allen sentit un poids tomber dans son estomac. Il n'en avait reçu aucun. Sans doute avait-elle menti à Lavi. Ces derniers temps, elle essayait de faire en sorte que ni Allen ni Kanda ne viennent avec eux en ville, probablement pour essayer de déclarer sa flamme au rouquin.

À ce train-là, elle n'y arrivera jamais…, songea Allen.

Une fois assis en classe, il sortit son téléphone portable le plus discrètement possible et entreprit d'envoyer un texto à son amie.

« Veux-tu que je ne vienne pas ce soir, pour que vous soyez seuls, toi et Lavi ? »

Il dissimula l'appareil sous son tee-shirt et attendit patiemment sa réponse. Personne ne semblait l'avoir remarqué, et c'était tant mieux. Allen prenait sérieusement des notes du cours lorsque son téléphone vibra.

« Si Kanda ne venait pas je t'aurai bien demandé de ne pas venir, mais étant donné qu'il a dit OK… Donc, c'est mort pour moi. T_T Mais du coup viens, ce sera sympa ! »

Kanda sera là ? Décidemment, il n'avait rien remarqué, celui-là ? Il était vraiment idiot de ne pas avoir remarqué que Lenalee était folle de Lavi. Mais non, môsieur venait. Bon, tant pis. Allen s'y rendrait aussi. Il répondit un simple « OK » avant de se remettre au travail.

L'après-midi passa à une vitesse hallucinante, puis vint le soir. Allen décida de rentrer chez lui histoire de déposer ses affaires. Il était dix-sept heures et ils avaient rendez-vous à vingt-et-une heure. Il avait quatre heures à tuer, devant lui. Il pouvait faire ses devoirs, se laver, manger un truc et lire un peu… En espérant que son tuteur ne soit pas présent.

Dix ans plus tôt, il avait gravement été blessé à l'œil et à son bras gauche. Étrangement, ses cheveux avaient perdu leur couleur d'origine et étaient devenus blanc comme neige. Suite à cet incident, il avait été placé en famille d'accueil car on avait jugé que ses parents le battaient. Il avait beau tenté de les défendre, personne n'avait accepté de le croire. Mais qui aurait pu croire son histoire ? Qu'une petite fille décédée, un fantôme, un esprit l'avait torturé ?

Après cette dure nuit, il ne l'avait plus jamais revue. Depuis, il voyait d'autres esprits, mais ils ne lui voulaient aucun mal. Tout comme le couple qu'il avait vu, le matin même. Ils étaient morts mais ne lui faisaient rien. Au contraire, ils riaient, lui souriaient… Il était le seul à les voir. Il ne pouvait se confier à personne, et encore moins à ses amis. Que croiraient-ils, s'il venait à leur révéler ce qu'il voyait ? Allen n'avait pas besoin de se questionner longtemps pour imaginer ce qu'il adviendrait de lui et de leur amitié.

Il arriva devant chez lui et ouvrit la porte d'entrée. Marian Cross, son tuteur, était absent. Il ne devait toujours pas être rentré du travail, ce qui arrangea bien Allen qui ne souhaitait pas se prendre la tête avec celui-ci, ce qui était malheureusement devenu monnaie courante, avec cet homme.

Il monta dans sa chambre, s'installa à son bureau et ouvrit son agenda. Il était vendredi et il remarqua qu'avec chance il n'avait que deux exercices de physique et un petit problème de maths à faire. Nul dans ces matières, il mit une bonne heure à boucler son travail. Lorsqu'il eut terminé, il s'étira et souffla. Il rangea le tout et partit prendre une douche, après quoi il se fit cuire une pizza en lisant un manga. Il mangea et s'habilla convenablement pour une soirée cinéma : ce qu'il trouva sous ses mains, en d'autres termes. Il attendit en s'affalant dans le canapé en poursuivant sa lecture. Lorsqu'il fut vingt-et-une heure, il se rendit compte avec effroi qu'il n'était toujours pas parti. Il se leva, manqua de tomber et courut enfiler ses baskets.

Il attrapa quelques pièces, les rangea dans son jean et courut à toutes jambes prendre le bus. Le film commençait trois quarts d'heure plus tard. Ils avaient prévu de se retrouver en avance pour traîner un peu dans la rue. Il ne serait pas en retard pour le film. Pour le reste… eh bien il était inutile de tergiverser : il était déjà en retard. Il arriva à trente devant le cinéma et consulta son téléphone.

Aucun appel. Aucun message.

Pourtant, connaissant Lavi, il l'aurait déjà harcelé depuis longtemps. Il entreprit d'appeler son ami mais tomba sur son répondeur. Il tenta alors avec le numéro de Lenalee mais celui-ci était déjà occupé. Il ne savait plus vraiment qui appeler. Il consulta son répertoire. Il ne lui restait plus que Kanda. Il hésita une minute puis appuya sur la touche verte. Il plaça son téléphone contre son oreille mais, à la première tonalité, il raccrocha. Il n'avait pas l'habitude d'appeler le kendoka. D'ailleurs il ne l'avait jamais fait. Il avait juste son numéro car Lavi l'avait forcé à l'avoir « au cas où ».

Il attendit, mais personne ne vint. Il regarda l'heure. Vingt-deux heures trente. Le film avait commencé depuis longtemps et aucune trace de ses amis. Il se leva, se sentant soudain stupide d'avoir attendu aussi longtemps. Il s'apprêtait à partir lorsque son portable sonna. Il décrocha et reconnut la voix affolée de Lavi.

— Allen ! On a un gros problème ! Yû a disparu ! Avec Lenalee on l'a cherché partout ! On est allé voir chez lui mais ses parents assurent qu'il est parti nous rejoindre au ciné ! Et il ne répond pas au téléphone !

— Il est peut-être en retard, maugréa Allen.

— Non ! Je le sens pas ! C'est… Attends ! Lenalee ? Attends deux minutes, Allen.

Allen garda son portable à son oreille sans entendre ce qui se passait puis, au bout de quelques instant, il entendit Lavi reprendre son portable.

— Allen…

Sa voix avait changé. On y percevait un profond chagrin. Allen sentit un long frisson parcourir sa colonne vertébrale.

— Lavi… qu'est-ce qu'il y a ?

Il y eut un long silence, puis Lavi le brisa :

— On a retrouvé Yû. Ses parents viennent d'appeler Lenalee. Le bus dans lequel il était a eu un grave accident. Yû est…

Allen refusa d'entendre la suite. Ses oreilles sifflantes refusaient de percevoir la voix de Lavi et ce fut avec un étrange automatisme qu'il raccrocha au nez de son ami. Les yeux dans le vague, il observa la route goudronnée devant lui. Il ne comprenait plus rien.


OH MY FUCKING GOD. Je vous jure que si je la publie à nouveau c'est vraiment pour faire plaisir à ceux qui ont aimé cette histoire car je suis vraiment gênée par cet ancien style d'écriture qui a été le mien, il y a de cela plusieurs années maintenant x) sans parler de l'histoire qui n'est plus du tout mon genre… m'enfin bref x)