NOTE AUTEURE :

Il est des nooootre ! Ce chapitre à été enfin écrit comme les autreeeees !

Bon vous allez rire, mais ce chapitre aurait dû être le 13ème... Je bavarde tellement que j'ai dû ajouter des chapitres. Bon si la fiction vous plait, je pense que c'est plutôt une bonne nouvelle. XD Mais j'aime développer mes histoires sinon j'ai l'impression que c'est bâclé et moi bah je n'aime pas ça.

Je suis assez chiante là-dessus. Mais j'aime amener les choses pour que ça passe tranquille et que ça ne soit pas un truc qui arrive du jour au lendemain, comme ça.

Je trouve que c'est ce qui peu gâcher une histoire. Donc ça m'a souvent poussé à écrire des choses qui étaient plus longues que ce que j'avais prévu et du coup on se retrouve au chapitre 19 au lieu du 13.

Bon j'ai été tenté de couper ce chapitre en deux, mais je ne voulais pas étirer les choses encore plus... Donc c'est un texte de 20 . 000 mots qui vous attends bande de courageux.

Pour les fans de Sherlock, il y a une scène dans ce chapitre tiré d'un épisode. Si vous arrivez à le retrouver c'est top.

Une dernière chose : Wattpad déconne parfois sévère chez moi. Donc si je vous réponds pas, dites le moi, c'est que mon message n'a pas été envoyé. Déjà que parfois je galère pour recevoir les notifs de fiction que je suis ^^...

Sur ce je vous souhaite une bonne lecture !

CHAPITRE 19

Mikasa observa longuement les fioles à moitiés remplies du laboratoire d'un regard absent. Elle les fixait sans y prêter réellement attention. Elles étaient juste son point d'accroche à la réalité. Son esprit errait loin de ces fioles, loin de l'antre de la scientifique, loin de tout ce qui se passait autour d'elle. Son esprit était focalisé sur ces dernières semaines où sa vie avait radicalement changée.

La joue écrasée contre son poing, elle peinait à organiser ses pensées qui semblaient trop grosses pour entrées dans les placards virtuels de son esprit, habituellement si bien organisé. Elle était encore chamboulée par leur dernière mission en hors des murs et elle était restée la plus part du temps silencieuse.

Jean avait tenté plus d'une fois de lui adressé maladroitement la parole quand elle venait rendre visite à Sissi, mais elle préférait couper court à la conversation. Cela lui brisait le cœur, mais il n'y avait pas d'autres solutions qui s'offraient à elle.

Sissi s'en était sortie grâce aux soins d'Armin et d'Hanji. Ils avaient réalisés un excellent travail ensemble et le Major avait fais les éloges du blond durant leur retour au camp.

Le tacticien avait sentit son torse de gonfler de joie et de satisfaction alors qu'il avait plaqué avec un de ses poings contre sa poitrine en guise de remerciement. Armin avait été heureux d'avoir su agir correctement, sans avoir été un véritable trouillard. Il n'avait pas fui. Il n'avait pas été inutile.

Mikasa avait sentit une pointe de fierté transpercer sa poitrine quand elle avait vu son meilleur ami rayonner de bonheur parmi les soldats à la mine morne et abattue. Il méritait de briller de cette façon vu l'énergie qu'il dépensait pour le bataillon. Il avait tant progressé et travaillé sur lui-même.

Une partie des soldats étaient tombés au combat à cause de Berthold et le cœur de la jeune femme se serra de colère à cette idée. Il avait été sous la pointe de son épée durant tout ce temps et elle aurait pu le tuer afin de débarrassé la terre de ce traître.

Fermant les yeux, la jeune femme enfouit son visage entre ses bras, qui étaient croisés sur la paillasse du laboratoire. Depuis leur retour de mission, elle n'avait pas réussi à fermer l'œil. Elle revoyait en boucle l'image d'Annie en train d'être dévorée par ce titan qui avait surgi de nul part. Mikasa était épuisée tant mentalement que physiquement. Entre Sissi, le Caporal, Berthold, Annie...

Elle n'en pouvait plus et elle avait l'impression que les choses positives qu'elle avait réussi à obtenir, disparaissait aussi vite qu'ils s'étaient présentés à elle. Elle ne savait plus rien et elle doutait de tout. Elle sentit son cœur se comprimer une nouvelle fois alors que la fatigue la pesait.

Elle qui avait pensé que Berthold était la bonne personne à sauver dans le groupe qu'avait formé Reiner, elle s'était lourdement trompée. Annie avait été dévoré à cause de cette erreur. C'était à cause d'elle. La jeune Ackerman sentit la culpabilité peser sur ses épaules avec une tonne d'autres choses.

Est-ce que tout va bien ? l'interrogea Armin en la scrutant avec tristesse.

La jeune femme releva son visage péniblement alors qu'elle tentait de ne pas laisser le moindre indice de son état mental. Cela ne faisait que quelques jours que tout ceci s'était passée, mais Ackerman avait l'impression que cela faisait des semaines. Elle poussa un lourd soupire alors qu'elle passa une main sur son visage avant de dire :

Je vais bien.

Tu es certain ? Tu peines à rester éveillée.

Je vais bien, lui assura-t-elle en esquissant un maigre sourire qui ressemblait davantage une grimace.

Le blond n'était pas convaincu, mais elle était Mikasa. Il savait qu'elle peinait toujours à reconnaître que son état été moins bon qu'à l'accoutumé. Mais elle avait besoin de rassurer son entourage et la soldate ne s'était toujours pas remit de la trahison de Berthold.

Armin savait que cela n'avait rien à voir avec l'amitié naissante entre les deux soldats, mais plutôt à cause de cette tentative ratée que la brune avait faite en accordant sa confiance à quelqu'un qui ne la méritait pas.

Le soldat blond sentit son cœur se comprimé alors qu'il n'osait pas imaginer la déception qui avait du dévaster la jeune femme. Elle qui s'ouvrait si peu aux autres, se retrouvait à nouveau recroquevillée sur elle-même.

Il se souvenait de l'attitude de la jeune femme lors de leur retour au complexe. Elle n'avait adressé aucun regard à quiconque. Elle était restée en retrait et avait chevauché aux côtés de son demi-frère qui affichait une mine dévastée. Pensé à son meilleur ami retourna l'estomac du blond qui demanda d'une voix plus éraillée :

Et Eren ?

Le prénom de son frère frappa l'esprit de la soldate alors qu'un soupire lasse s'échappa de ses lèvres. Voilà six jours qu'ils étaient revenus de cette mission. Durant les deux premiers jours, Eren s'était enfermé dans sa chambre, refusant d'en sortir et de voir qui que ce soit d'autre que sa sœur adoptive.

La jeune femme avait été parlé au Major et avait exposé à ce dernier l'état dans lequel se trouvait Jäger. Elle s'était attendue à lutter afin d'obtenir une permission de repos pour son demi-frère, mais à sa grande surprise, le Major Smith lui avait accordé cette demande.

Mikasa avait senti un sentiment de reconnaissance envers le blond fleurir dans sa poitrine alors qu'il l'avait également félicité pour son attitude et son efficacité dans le combat. Entendre son supérieur qu'elle estimait tant la complimenté lui avait quelque peu remonté le moral.

Mais cela avait vite été balayé par la douleur d'avoir failli à sa mission de protéger Annie. Elle se sentait coupable de l'état dans lequel avait été mit son suicidaire de frère. Si elle avait été plus réactive et prudente, cela ne serait jamais arrivé.

Comprimant sa mâchoire, la soldate brune s'était promis de s'occuper de son demi-frère jusqu'à ce qu'il se remette de la perte de cette femme. Elle avait donc passé une grande partie de son temps libre à ses côtés.

Elle était la seule à avoir réussi à le voir. En réalité, elle était la seule qui arrivait à supporter la vue de son frère. Armin avait beaucoup de travail avec les demandes d'Erwin sur les titans-humains et les pertes du bataillon avaient obligés les chefs d'escouades à réfléchir à une nouvelle répartition des soldats dans les différents groupes.

Cela laissait beaucoup de temps aux recrues pour vaquer à leurs préoccupation et à chasser les affreux événements récents auxquels ils avaient été les acteurs. Mikasa avait donc passé la majeur partie de son temps avec son demi-frère à essayé de le sortir de son état de zombie.

Il ne ressemblait plus au soldat qui s'était promis d'éradiquer le moindre titan de cette planète. Il était dans un état larvaire. À chaque fois qu'elle lui rendait visite, elle s'installait dans un petit fauteuil, finissant recroquevillé sur ce dernier alors qu'elle le regardait rester immobile. Le silence qui régnait dans la chambre était toujours pénible pour la soldate, un comble pour elle qui affectionnait tant le silence et le calme.

Elle avait essayé de lui parler, mais il ne lui répondait jamais. Il se contentait de conserver son regard droit devant lui. C'était ainsi depuis qu'ils étaient rentrés et elle devait reconnaître qu'elle n'était pas dans un meilleur état que son demi-frère.

Le chemin du retour avait été pénible pour la soldate. Elle s'était tenue à l'écart du groupe, sentant les yeux de ses compagnons de combats lui brûler l'échine. Son regard était dans le vague, alors qu'elle comptait sur sa monture pour la guider en toute sécurité jusqu'au camp du bataillon.

Petra avait essayé de lui parler mais, elle était restée muette, prenant soin de rester éloignée de son Caporal blessé par sa faute.

Si elle n'avait pas été si négligente durant la transformation de Hoover, jamais il n'aurait eu à le combattre et jamais il n'aurait sa cheville dans un sale état. Il devait très certainement la voir comme un véritable monstre ou une vraie calamité.

Elle ne voulait pas vraiment le savoir car, à chaque fois qu'elle y pensait, elle sentait son cœur se comprimer douloureusement dans sa poitrine. Il était devenu si important pour la jeune femme qu'elle n'osait pas songer qu'elle ait pu le décevoir. Elle qui s'était jurée être à la hauteur de ses attentes, elle se sentait si loin de cela.

Elle avait serré les rênes de colère alors qu'elle songeait à la façon dont elle avait si facilement perdu le contrôle face à Bertolt. Il lui avait suffit de blesser Livaï et de tuer Annie pour la mettre hors d'elle.

Annie.

Le prénom de la femme qui était celle qui comptait le plus aux yeux de son demi-frère était si douloureux. Il était comme un millier de petites aiguilles qui fondaient sur elle pour lui rappeler sa faiblesse. Elle n'avait pas su la protéger.

Ackerman commençait sérieusement à penser qu'elle n'était pas une personne fréquentable et qu'à chaque fois qu'elle rencontrait quelqu'un elle finissait soit par le blessé, soit par être trahit.

Sa gorge se noua violemment à cette pensée alors qu'elle repensa au court de son existence ce qui amplifia cette impression chez la jeune femme. Ses parents étaient morts pour la protégé.

Eren avait failli mourir entre les mains de cet homme lorsqu'ils étaient enfants alors qu'il venait la sauver. Carla l'avait aussi sauvé en donnant sa vie à ce monstre pour qu'elle puisse fuir.

Livaï s'était blessé la cheville à cause de sa négligence ainsi que Sissi. Et à présent Annie... Serrant sa prise sur ses bras, la jeune femme dût se retenir de renifler peu glorieusement alors qu'un goût amer prenait place peu à peu dans sa bouche.

Elle poussa un soupire en songeant qu'Armin lui avait posé une question et qu'il attendait patiemment une réponse :

C'est toujours la même chose que depuis notre retour. Il ne parle plus, il ne mange plus, déclara Mikasa en fixant les fioles alors que la tristesse était devenue presque palpable dans son regard. Il ne rit plus et il fixe un point de la pièce sans bouger.

Je vois...

Le soldat resta immobile à fixer droit devant lui alors qu'il se sentait totalement impuissant face à la peine qu'éprouvait son meilleur ami. Lui qui arrivait toujours à trouver des solutions.

Je pense... Je pense qu'il s'en veut, Armin, dit-elle en ayant elle-même des difficultés à comprendre le sens de ses propres paroles.

Tu penses.

Non, j'en suis certaine. Mais c'est Eren, continua-t-elle d'une voix lourde alors qu'un coin de sa bouche se redressa péniblement. Ce qui se passe dans sa tête, on ne savait jamais ce qui peut s'y trouver. Je pensais qu'il m'en voudrait... Mais il n'a rien dis. Il ne dit rien...

Armin ne répondit rien et se contenta de baisser son regard en direction de la paillasse alors qu'il sentit la culpabilité l'envahir. Il aurait aimé faire quelque chose pour son meilleur ami, mais il se retrouvait toujours face à un mur. Il ne réagissait à rien et la seule fois où le blond avait pu venir lui rendre visite, il s'était contenté de rester immobile. Il n'avait réagi à rien. Ni aux livres que le tacticien lui avait apporté, ni aux anecdotes légère sur Connie et Sasha. Poussant un soupire, le soldat passa une main dans ses cheveux alors qu'il déclara d'une voix nerveuse :

Tu sais, il y a quelque chose dont je ne t'ai jamais parlé. À propos d'Eren et d'Annie.

Il vit sa meilleure amie légèrement tiqué, signe que sa curiosité venait d'être piquée à vif tandis qu'elle pencha légèrement sa tête sur le côté. Armin sut qu'il avait capté son attention et il reprit avec son flegme habituel :

Quand vous vous êtes disputés au réfectoire. Il m'a pas mal parlé. À ce moment, je ne pensais pas que cela pouvait avoir de l'importance, mais maintenant...

De quoi est-ce qu'il s'agit ? s'empressa de lui demander Mikasa sans chercher à dissimuler son impatience.

Elle lui écrivait des mots très courts qu'elle déposait dans sa chambre.

Ils s'échangeaient des mots ?

Juste elle, rectifia Armin en haussant ses sourcils. Il ne lui répondait jamais.

Mikasa fut surprise de la réponse de son ami et elle ne pu s'empêcher de déclarer d'une voix perplexe :

Eren est quelqu'un d'obstiné. Il répond toujours, même lorsqu'il a tord.

Le soldat blond haussa ses épaules avec désespoirs avant de dire d'une voix traînante :

Il se contentait de les ranger dans un tiroir de sa chambre.

Tu penses que c'était important.

Je n'en sais rien, avoua la blond avec sincérité alors qu'il haussait légèrement ses épaules. Mais si Annie était au courant de l'état de Berthold et de Reiner, ils devaient très certainement la surveiller de près. Alors elle devait trouver un moyen de communiquer avec Eren sans que personne ne puisse savoir ce qu'il y avait d'écris sur ses papiers.

C'est un peu tordu comme tactique.

Mais ça fonctionnait.

Tu penses qu'elle était de leur côté ?

Pour être franc, je n'ai jamais été sûr de la sincérité d'Annie... Enfin jusqu'à ce qu'elle donne sa vie pour te protéger toi et Eren...

Ackerman détourna son regard de celui de son ami en sentant la culpabilité l'envahir alors qu'elle ne pouvait qu'adhérer aux paroles de ce dernier. Annie avait toujours été une suspecte à ses yeux et un danger pour son frère. Mais elle lui avait prouvé le contraire en prenant part au combat contre Berthold. Elle avait presque gagner son respect.

C'est ridicule, si elle était avec eux alors elle n'aurait jamais fais tout ça, asséna Mikasa en secouant légèrement sa tête.

Peut-être qu'elle a changé d'avis en cours de route.

Hum... Pourquoi m'avoir cacher cette histoire de mots ? demanda-t-elle légèrement blessée que son ami lui ait dissimulé quelque chose qui pouvait avoir une certaine importance.

Je ne voulais pas que tu en souffres.

Je ne suis pas amoureuse d'Eren, déclara la soldate avec sincérité, attirant l'attention de la scientifique qui écoutait discrètement leur conversation.

Je le sais, assura Armin en lui adressant un sourire rassurant. Maintenant, je le sais.

Les mots de son ami percuta son crâne alors qu'elle comprit à cet instant qu'Armin voulait lui dire quelque chose dont le sens dépassait la conversation qu'ils tenaient. Le visage rouge, elle détourna ses prunelles pâles en songeant qu'elle ne pouvait pas retenir les battements de son cœur.

Cela était souvent pénible pour elle alors qu'elle songeait à cet homme qu'elle n'avait fais qu'apercevoir que quelques secondes sans avoir pu échanger le moindre mots avec lui.

Livaï lui manquait et elle craignait que ce sentiment ne soit qu'à sens unique. Elle était certaine qu'elle l'avait déçu en ayant peiné à répondre à l'ordre du Major. Serrant ses poings, elle ne pouvait pas s'empêcher de songer à son Caporal qui devait à présent faire en sorte de se déplacer avec la cheville bandée.

Il n'assistait pas aux entraînements et Mikasa avait cru comprendre qu'il restait cloîtré dans son bureau, incendiant tout ceux qui pouvaient perturber sa tranquillité. Le Major avait donné à son ami une grande partie de la paperasse à faire afin d'occuper ses journées, jusqu'à son rétablissement et Ackerman ne pouvait pas s'empêcher de compatir à son sort. Il devait la détester et haïr Berthold.

Pourtant, elle ne pouvait pas ôter de son esprit cet instant sur cette branche où ils n'avaient été que tous les deux et d'une façon si intime. Pinçant ses lèvres, le brune sentit une myriade de frissons lui parcourir l'échine à la pensée qu'ils avaient été si proche.

Elle pouvait encore sentir la peau de son visage contre la paume de ses mains alors qu'elle avait planté ses prunelles pâles dans celles de l'homme. L'instant avait été si parfait malgré toute l'horreur qui s'était joué autour d'eux.

Mikasa avait espéré le retrouver et discuter avec lui de tout ça à leur retour, mais l'épisode avec Berthold et l'absence d'effort de la part de son Caporal l'avait vite fait déchanter. Certes elle n'avait chercher à avoir aucun contact avec son supérieur, mais elle avait ardemment désiré qu'il vienne la chercher pour parler de ce sujet.

Mais il n'était jamais venu. Il devait sans aucun doute regretter tout ceci. Ell s'efforçait de penser de cette façon car, cela lui évitait de se torturer l'esprit avec ces souvenirs qu'ils avaient ensembles. Pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter de son état.

Hanji ? l'interpella Mikasa le cœur au bord des lèvres.

Lorsque le regard aimable de la scientifique se planta dans le sien. La soldate se sentit perdre un peu de sa superbe et humecta ses lèvres avec nervosité.

Elle ne savait pas vraiment comment organiser ses mots pour demander ça sans être analysée par les deux soldats qui se tenaient dans cette pièce. Pourtant une seule question lui brûlait les lèvres et elle ne pouvait pas s'empêcher de demander :

C-comment va le Caporal ?

Hanji esquissa un sourire rassurant et chaleureux alors qu'Armin étudia le visage de sa meilleure amie. Il ne l'avait jamais se préoccuper de son supérieur et encore moins le demander avec une telle voix.

Le cœur du blond fit un bond dans sa poitrine alors qu'il se sentit soudain mal à l'aise en imaginant Mikasa et le Caporal ensemble. Cela était tellement étrange que cela soit véritablement possible.

Il a quelques égratignures et il devra faire attention à ne pas trop forcer sur son pied. Mais dans l'ensemble, tout va bien. Après, tu le connais, il est une véritable tête de mule qui faut convaincre de rester tranquille.

Bien, souffla-t-elle d'un mouvement de tête légèrement rassurée d'entendre de nouvelles si positives.

Pourquoi me demander ? Tu pourrais aller le constater toi-même, déclara Hanji avec douceur alors que la soldate baissa son regard en direction de la paillasse d'étude.

Elle n'avait pas réussi à se convaincre d'aller voir cet homme directement. Elle avait fais plusieurs fois des aller-retours entre la chambre de son demi-frère et le bureau du Caporal, mais elle s'était toujours dégonflée devant ce dernier.

Elle fixait longuement la porte en cherchant une excuse stupide pour le voir. Elle savait que cela était ridicule, mais elle était effrayée de lui faire face. Elle n'osait pas imaginer la lueur qui pourrait danser dans ses prunelles d'acier. Elle avait de le décevoir.

Je ne préfère pas.

Pourquoi ? l'interrogea le blond avec curiosité sans avoir pu retenir sa question.

Parce que Armin, dit-elle avec plus de fermeté en bondissant lentement sur ses deux pieds pour se dresser avec arrogance devant lui. Je dois y aller. Eren n'a pas encore eu son dîner. Bonne soirée à vous deux.

Elle sortie de la pièce d'un pas raide et empressé tandis que le tacticien lâcha un soupire accablé en constatent que Mikasa n'était pas prête à parler à cœur ouvert avec lui ou bien avec la scientifique. Il avait l'impression d'avoir fait trois pas en arrière.

Je ne la comprends pas, marmonna Armin en fixant toujours la porte par laquelle son amie avait disparu.

Elle commence à comprendre ce qu'elle ressent, lui répondit Hanji avec un sérieux qui était rare chez elle.

Cela fit tiqué le blond qui coula un regard interrogateur en direction de son amie qui continuait de fixer la porte par laquelle Mikasa venait de disparaître.

Ce qu'elle ressent ?

La scientifique coula un regard en direction du soldat blond qui la détaillait avec intensité alors qu'elle reprit :

Elle est aussi dense que Shorty de ce côté-là. Il faut juste qu'ils y en ait un qui soit plus courageux que l'autre pour que toute cette histoire aboutisse à quelque choses.

Tu penses qu'ils en auront ?

Je n'en sais strictement rien, ils sont tellement obtus, grommela Hanji en croisant ses bras contre sa poitrine avec mécontentement comme une enfant qui fait un caprice. Mais une chose est sûre, s'ils ne se bouge pas les fesses dans peu de temps, je les enferme ensembles jusqu'à ce qu'ils craquent !

Ce n'est pas un peu extrême ? grimaça le blond alors qu'Hanji arqua un de ses sourcils.

La scientifique se tourna vers le garçon avec inquiétude avant de pencher sa tête sur le côté pour déclarer d'une voix perplexe :

Tu penses qu'il faudrait que je les ligotes plutôt ?

O_o_o_o_O

Riz et légumes, présenta Mikasa d'une voix monocorde alors qu'elle déposait le plateau de nourritures devant son frère. J'ai dû affronté Sasha pour sauvez ton assiette. Elle attend certainement derrière la porte pour savoir si tu manges ou non.

Elle se redressa lentement pour aller s'asseoir dans son fauteuil en silence comme si tout ceci était une cérémonie sacrée dont chaque geste était mesuré.

Eren n'eut aucune réaction. Le regard tourné vers l'avant de son lit, dont les draps étaient impeccablement fait. Il accordait simplement la permission à sa sœur de rester dans sa chambre sur ce fauteuil à sentir le manque d'Annie. Sentir son absence avec un cœur si froid, si seul, mais baigné d'une chaleur douce à chaque fois que la pensée de la blonde traversait l'esprit du soldat.

Son regard glissa en direction de la petite commode près du lit de son frère et Mikasa sentit la curiosité naître dans sa poitrine.

Elle poussa un soupire en songeant qu'elle ne pouvait pas continuer à rester dans ce fauteuil sans bouger le petit doigt. Elle voulait tenté une nouvelle approche aujourd'hui et elle s'en sentait le courage.

Tu veux parler ? demanda-t-elle avec calme en observant son frère resté impassible. Si tu ne veux pas parler, je peux le faire seule.

Elle attendit quelques minutes, mais il ne bougea pas d'un iota et se contenta de respirer lentement. Elle serra légèrement sa prise sur les accoudoirs de son fauteuil tandis qu'elle sentait sa gorge se nouer.

Parler de sentiment n'était pas dans son domaine de compétence, mais elle voulait se dépasser pour Eren. Il était trop important pour elle et elle ne voulait pas qu'il se laisse sombrer. Faisant claquer sa langue contre son palais, la jeune femme se redressa sur son siège avant de déclarer d'une voix calme :

J'ai un sujet intéressant et je pense que j'aimerai avoir ton retour. Il concerne Annie.

Même si cela fut à peine visible, elle vit son Eren se tendre, irrémédiablement. Elle avait veillé à ne pas prononcé son nom devant lui pendant un certain temps, mais elle se rendait compte à présent que c'était ça qui le rendait si triste. Elle ne le protégerait plus comme avant. Non, elle l'aiderait à devenir plus fort, quitte à ce que cela soit pénible. Car cela allait l'être, autant pour lui que pour elle.

Vous étiez proche. Plus proche que je ne l'ai pensé.

Il ne répondit rien et se contenta de continuer à fixer droit devant lui alors que Mikasa laissait un soupire s'échapper de ses lèvres.

Je ne l'aimais pas. Vraiment, Eren. Elle représentait tout ce qui était dangereux pour moi. Mais même si ça me coûte de le reconnaître, elle a su être quelqu'un d'incroyable pendant cette sortie.

La soldate marqua une pause et remarqua qu'elle avait su capter l'attention de son demi-frère qui avait légèrement bougé sur son lit. Elle avait réussi à mettre des mots sur ce qu'elle avait vécu, même si elle savait parfaitement qu'il y avait beaucoup plus à dire.

Et je suis certaine qu'elle n'aurait pas voulu que tu sois dans cet état, conclua-t-elle ce qui eu le don d'arracher Eren à sa contemplation. Bien au contraire, elle t'aurait certainement servie une de ses répliques blessantes pour te faire réagir.

Il planta son regard émeraude dans les deux cercles pâle de sa demi-sœur. Mikasa eut l'impression qu'on venait de la poignarder en plein cœur lorsqu'elle vit la lueur de tristesse qui baignait dans le regard du brun. Mordant l'intérieur de sa joue, la brune inspira profondément, laissant ses poumons se remplir d'air alors qu'elle se décida à reconnaître avec difficulté :

Annie t'aimait-

Elle n'était pas amoureuse de moi, chuchota la voix éraillée de son frère.

Elle avait été si faible que s'il n'y avait pas un silence total qui régnait dans la pièce, elle ne l'aurait jamais entendue.

Pourquoi tu dis ça ?

Je le sais... C'est tout.

Je suis désolée.

Eren releva ses yeux gonflés en direction de la soldate qui lui adressait un regard sincère, abaissant pour cette fois le masque impassible qui recouvrait habituellement ses traits parfaitement ciselés.

Merci.

Il eut à nouveau un silence qui s'installa entre les deux soldats tandis que Mikasa cherchait à continuer la conversation qu'elle avait avec son demi-frère. Elle avait réussi à le sortir de sa léthargie. Ouvrant et refermant sa bouche à plusieurs reprises, Ackerman sentait son estomac se retourner.

Tu sais, quand tu disais que je ne l'aimais pas, c'était vrai. Je crois... Je crois que j'étais jalouse, reconnu péniblement Mikasa en pinçant ses lèvres alors que les mots semblaient lui brûler la langue. J'étais jalouse de savoir qu'elle pouvait être capable de te protéger.

Mikasa...

Je suis désolée de l'avoir mal jugée. Si tu m'en voulais-

Je ne t'en veux pas, murmura-t-il en détournant son regard. Je sais que tu as voulu bien faire... Tu veux toujours bien faire.

Elle vit Eren enfouir son visage entre ses mains tremblantes alors qu'un sanglot s'échappait de ses lèvres sans qu'il ne puisse le retenir. Son corps entier fut traverser de spasmes violent qui le fit hoqueter à chaque fois que sa gorge se nouait sous ses pleures.

Maladroitement, Mikasa posa une main sur le crâne de son demi-frère et enroula son bras libre autour de ses épaules pour le plaquer contre sa poitrine. Sans avoir le temps de s'habituer à leur proximité, elle sentit les mains d'Eren quitter son visage pour s'enrouler autour du buste de la soldate. Il s'agrippa au tissu de sa chemise blanche tirant dessus comme s'il était sur le point de se noyer.

Tout va bien.

Non, tout ne va pas bien, croassa-t-il alors que sa voix se brisa dans un nouveau sanglot. J'ai l'impression d'être déchiré en deux.

Mikasa le serra un peu plus contre elle et voulu à cet instant inspirer toute la peine et la douleur qui animait son frère. Elle se permit de fermer ses yeux alors qu'elle sentit son corps trembler également alors qu'elle relâchait toute la pression qu'elle avait accumulé depuis si longtemps. Elle se sentait soudain si faible et si vulnérable qu'elle peinait à rester stoïque.

Je suis désolée de ne rien pouvoir faire, murmura-t-elle en sentant son cœur se briser dans sa poitrine alors qu'elle tentait de canaliser les petits spasmes qui secouaient le corps d'Eren. Mais nous sommes des soldats, Eren. Elle en était un aussi.

Sa gorge était nouée alors qu'elle ne pouvait pas supporter le bruit des pleurs de son frère. Ils étaient comme une alarme qui sifflait à ses oreilles sans qu'elle ait la capacité de l'éteindre.

Ce qu'elle a fit, elle l'a fait pour toi.

Je ne voulais pas...

Elle l'a fait parce qu'elle t'aime, Eren.

O_o_o_o_o_O

Livaï était épuisé et il avait l'impression que son crâne allait exploser tandis que son pied continuait de le lancer légèrement. La douleur était bien plus tenable qu'il y a quelque jour et pour une fois, Hanji s'était montrée d'une grande aide avec la participation d'Armin.

Le Caporal avait noté que ce dernier s'était montré une nouvelle fois extrêmement utile dans les tactiques militaires et se jurait de l'employer davantage dans les futurs expéditions. Erwin avait été d'accord avec Livaï pour donner plus de responsabilité au soldat blond afin d'améliorer leurs attaques.

Livaï était à près de cinq heures de paperasses et il avait l'impression que jamais il n'en verrait la fin. La nuit était déjà entamée alors qu'il fixait les papiers entassés sur son bureau.

Il s'était acharné à s'occuper de diverses tâches dans l'espoir que son esprit cesserait d'errer en direction de la seule femme susceptible de le rendre complètement fou.

Mikasa Ackerman était devenue cette femme. La femme.

Il se permit pendant trois secondes de fermer ses yeux en projetant cette image parfaite de la soldate dans son esprit. Il s'était permit tous les jours de penser à elle et uniquement à elle durant une minute.

Deux, lorsqu'il se sentait généreux avec lui-même ou lorsqu'il ne l'avait pas vu. Pourtant, il savait que la minute serait toujours dépassée. Lorsqu'il pensait à elle, il avait l'impression de se noyer dans son souvenir.

Il était submergé par tout ce qui la définissait. Tout ce qu'il avait remarqué chez elle et qui faisait d'elle l'être le plus intéressant qui avait su le captiver dès le premier regard.

Son regard qu'il soit orageux ou tendre. Son sourire qu'il soit moqueur ou joyeux. Ses cheveux. Sa voix. Son esprit. Sa compassion si difficile à voir si on n'avait pas la chance d'y avoir le droit.

Il s'arrêta d'écrire et plaqua une main sur son visage.

Il ne pouvait pas réfléchir lorsqu'elle s'installait dans son crâne. Pas quand occupait ses pensées comme si elle était l'unique chose qui marquait son esprit.

D'ailleurs, depuis quand était-elle devenue si importante ? Depuis quand était-elle devenue la femme qui comptait ?

Livaï jeta sa tête en arrière tandis qu'il sentait la fatigue monter d'un cran. Il voulait qu'elle sorte de sa tête et qu'elle le rejoigne uniquement lorsqu'il serait en train de rêver ou de faire des cauchemars. Pas avant. Il voulait revivre cet instant dans l'arbre. Quand elle l'avait regardé avec inquiétude et intérêt.

Quand elle avait cessé de combattre pour lui apporter de l'intention à lui et uniquement à lui. Il pouvait encore sentir la chaleur de ses mains sur son visage et la douceur du contact. Ses joues se chauffèrent d'elle-même tandis qu'il humectait ses lèvres sèches. Il ne pouvait pas ôter cette sensation de son esprit et il voulait plus.

Il désirait tellement plus que contact aussi chaste. Il la voulait tout entière et bien plus longtemps que ses quelques secondes durant cet enfer. Il souhaitait l'avoir dans son lit, dans son bureau, dans n'importe quel endroit tant qu'elle serait près de lui en sécurité.

Il devait lui parler, cela était certain. Il avait dit à Hanji qu'il comptait le faire, mais à leur retour, il n'avait eu aucune chance de le faire. Cette cheville blessée le mettait en rogne et il avait comme l'impression qu'elle évitait de croiser son chemin. Il s'interrogeait sur les regrets que pouvait avoir Ackerman. Est-ce qu'elle s'en voulait d'avoir été aussi familière avec lui ou bien est-ce à cause de se qui s'est passé avec Berthold.

Ackerman était beaucoup trop sous pression ses derniers temps. Et cela lui pesait pour lui aussi. Mikasa méritait d'être tranquille et il acceptait de la laisser se remettre de tout ce qui s'était passé.

Il se sentait tout de même lâche. Il savait que pour lui, cela était l'excuse parfaite pour gagner du temps avant de se trouver face à Ackerman. Une fois à seul avec cette femme, il ne pourrait plus faire marche arrière et il serait obliger de mettre les choses au clair une bonne fois pour toute. Car s'il ne le faisait pas, il deviendrait complètement fou.

Déjà que ses six jours avaient été une véritable souffrance pour le Caporal qui avait fait en sorte de rester un maximum loin des autres membres du bataillons. Il avait cette cheville stupide qui l'empêchait d'être actif dans le complexe et d'assister aux entraînements.

Il poussa un soupire, vidant l'air de ses poumons alors que ses sangles lui donnaient l'impression d'étouffer tout comme le foulard d'Isabel qui trônait toujours autour de son cou. Il l'agrippa rapidement en ouvrant ses yeux qui étaient devenus vitreux alors que son cœur cognait à nouveau beaucoup trop vite.

Pourquoi devait-elle compliquer toujours les choses ?

Le Caporal esquissa un sourire douloureux en songeant qu'elle n'y était strictement pour rien. Son seul crime était d'être elle-même. Mais, jamais il ne pourrait réellement lui reprocher.

Tu es toujours en train de travailler, déclara Erwin en refermant la porte du bureau de son Caporal.

Livaï fronça légèrement ses sourcils en songeant qu'il ne l'avait même pas entendu entrer. Il coula un regard en direction de son ami et pinça ses lèvres fines. Il n'appréciait pas particulièrement lorsqu'on entrait dans ses appartements sans s'être annoncé et encore moins lorsqu'il s'agissait d'Erwin. Cet homme avait le don d'arriver à lire en lui sans aucune difficulté et Livaï détestait ça.

Qu'est-ce que tu fous, ici ?

J'avais envie de boire un coup. Mais tout seul ça serait trop triste, asséna-t-il en levant une bouteille devant lui pour accompagner ses propos ainsi que deux verres de whisky.

Livaï grimaça de dégoût devant la liqueur presque rougeâtre qui tournoyait sous les mouvements du Major. L'alcool n'avait jamais eu un bon rapport avec le brun qui se souvenait qu'il en ingurgitait uniquement lorsqu'il peinait à supporter les images horribles que son passé lui avait offert. Il plissa son nez et foudroya son ami du regard alors qu'il demanda d'un ton acerbe :

Qui te dit que j'ai envie de boire cette merde ?

J'apporte à boire. Libre à toi d'en faire ce que tu veux.

Erwin n'attendit pas l'accord de son Caporal pour s'asseoir face à lui en plaquant ses deux verres sur le bureau impeccablement rangé malgré la masse de papiers qui s'y accumulaient. Le bruit du verre contre le bois coûteux fit redresser la tête de Livaï qui se contentait de lancer un regard noir à son ami blond qui l'observait curieusement.

L'idée que ses deux récipients transparent puissent rayer son meuble fit serrer sa mâchoire alors qu'il se leva pour aller chercher en boitillant dans l'unique commode de la pièce deux petits rondins de lièges pour les posés sur son bureau.

Le trajet du bureau jusqu'au meuble fut plus long qu'à l'accoutumé car son pied restait encore un handicape pour lui et il refusait d'utiliser cette stupide canne qui lui donnait l'impression d'être un vieillard inutile. Il boitilla jusqu'à son bureau, contournant Erwin qui déclara d'une voix neutre :

Tu n'es pas sorti de ton bureau depuis un sacrément bout de temps. Ton pied te fait encore trop mal pour te déplacer ?

Livaï évita le regard de son ami et plaça soigneusement les rondins sur le bureau alors qu'Erwin restait silencieux. Il voulait faire parler son ami, mais il savait que ce n'était pas en l'assommant de mots qu'il arriverait à en tirer quelque chose. Lorsque le brun s'installa enfin face à lui pour reprendre sa tâche, Erwin l'entendit enfin lui répondre brièvement :

J'étais trop occupé.

Je vois, marmonna le Major en débouchant la bouteille pour remplir les deux verres.

Le liquide virevolta dans ces derniers tandis que Livaï resta silencieux en posant son stylo près de ses documents. Il étira sa colonne vertébrale, la sentant craquer sous l'effort. Il n'avait pas bougé depuis bien trop longtemps et faire bouger ses muscles sous sa peau lui faisait un bien fou. Il songea qu'une rapide douche d'eau brûlante serait une bonne idée pour conclure cette nuit atroce.

Une fois qu'Erwin eut fini sa tâche, il s'en empara d'un et poussa l'autre en direction de son ami qui continuait de le toiser. Erwin fit tournoyer le liquide brun dans son verre avant de sourire doucement lorsqu'il vit Livaï se pencher en avant pour prendre le sien.

Il savait que lorsque le Caporal acceptait une boisson plus forte que le thé, c'était signe qu'il était perturbé par quelque chose ou bien par quelqu'un. Ce dernier se laissa lourdement tomber dans son siège en expulsant de l'air par ses narines.

Tu m'as l'air préoccupé.

J'ai des papiers qui attendent, répliqua Livaï avec sa lassitude légendaire en désignant l'objet de son mal de crâne d'un coup de menton. Je te rappel que tu m'as déchargé toute ta putain de partie.

C'est vrai que tu dois à nouveau t'en occuper, se moqua le Major en lui tendant un verre à moitié rempli.

Livaï s'en empara et le porta à ses lèvres pour avaler une gorgée du liquide brun sous le regard perçant de son ami. Il n'aimait pas être épié et encore moins par le Major. Il savait que ce dernier déduisait facilement les choses. C'était comme s'il avait un foutu troisième œil qui décelait les secrets et angoisses les plus enfouis. Cela fit se tendre le Caporal qui lâcha un grognement inaudible en signe de mécontentement.

Arrête de me mater comme ça, je vais finir par croire que je te plais.

Tu es contrarié, se contenta de répondre Erwin en haussant ses sourcils broussailleux.

Deux titans qui faisaient partis du bataillon ont été découverts, y a de quoi être contrarié.

C'est vrai. Mais je ne pense pas qu'il s'agisse de ça.

Vraiment ? railla Livaï en agitant doucement son verre pour faire tournoyer sa boisson. Tu serais donc doté de putain de dons de télépathe alors ?

Pas tellement. Tu agis bizarre ces derniers temps, ça me suffit à voir qu'il y a un souci. Rien que ta petite scène avec le cadet Kirstein sous la tente me suffit pour le voir.

Tu côtoies trop quatre yeux. Ca te bousille le système cérébral, maugréa-t-il en détournant son regard en direction de son verre alors les deux billes azurs de son ami le sondait longuement.

Tu sais que je n'aime pas le mensonge, lui dit Erwin avant de lever son verre pour le porter au bord de ses lèvres.

Moi non plus, rétorqua Livaï d'un ton sec tandis que le major poussa un soupire d'agacement devant son entêtement.

Erwin en avait assez de tourner autour du pot et d'attendre patiemment que son Caporal d'ami vienne lui parler de ses troubles. Le blond pencha légèrement la tête en déclarant d'une voix épuisée :

Je dois essayer de deviner ?

Si ça t'amuse, siffla Livaï en levant son verre devant ses lèvres sous le regard incisif du Major.

Sérieusement, tu n'as pas l'intention d'en parler ?

De parler de quoi ?

Erwin le fixa quelques instants alors qu'un léger sourire était entrain de naître sur ses lèvres habituellement rigide.

D'Ackerman.

Le nom de la jeune femme avait si rapidement glisser sur sa langue que le Major fut surprit de voir les sourcils de Livaï se rassembler. Il vit son Caporal avaler une gorgée avant de plaquer doucement le cul du verre contre l'accoudoir de son fauteuil.

Tch. Pourquoi tu me parles de cette gamine ?

Je pense que tu le sais parfaitement, asséna le blond en lorgnant son ami qui se tordait légèrement mal à l'aise sur son fauteuil.

Si ton esprit tordu se poser la question, je ne couche pas avec.

Je ne parlais pas de ça, répliqua Erwin en haussant ses épais sourcils blonds. Ce n'est pas ce genre d'histoire que tu as avec cette fille. Ou plutôt avec cette femme... Hanji m'a dit qu'elle l'appelait « la » femme lorsqu'elle l'associait à toi. Ce n'est pas rien.

Les doigts du Caporal s'enfoncèrent dans le rembourrage de son fauteuil alors qu'il peinait à articuler :

La bigleuse devrait la fermer.

Elle a touché un point sensible et elle n'est pas la seule à l'avoir remarqué. Petra l'a vu et je l'ai vu aussi. Il faudrait être stupide d'ailleurs pour ne pas le voir et je pense que le petit intermède avec Kirstein était lié à ça.

Ce morveux est complètement à côté de la plaque, tenta de rétorqué le brun d'un ton sec.

Il était jaloux et il l'est toujours parce qu'il a bien vu ce qui se passait entre vous.

Livaï se contenta de rester silencieux alors que son regard fixait le vide. Ses yeux restaient inexpressifs, mais le Major voyait aisément le combat qui se livrait dans l'esprit de son ami. Il avait touché la corde sensible. Après tout, cela n'était pas compliqué.

Il connaissait Livaï depuis si longtemps qu'il savait lorsque ce dernier était contrarié. La façade stoïque du brun ne lui cachait rien, bien au contraire. Elle révélait tellement de choses qui mettaient le brun dans une position délicate.

Il poussa un bref soupire avant d'appuyer sa mâchoire contre son poing alors qu'il scrutait le Caporal.

Livaï, tu as beau être l'homme le plus puissant de l'Humanité, je suis désolé de te dire que tu es d'une bêtise profonde.

Pour toute réponse, le brun lui lança un regard noir avant de faire claquer sa langue contre son palais pour siffler :

Je ne savais pas que tu étais aussi doué dans les compliments.

Arrête ! souffla le Major définitivement irrité par l'attitude de son ami. Tu es tellement obsédé par ton envie de cacher tes sentiments, que tu ne te rends même pas compte que tu ne les contrôles pas.

Tch. Qu'est-ce que tu essayes de dire ? demanda Livaï se crispant légèrement sa mâchoire, défiant son ami du regard.

Erwin passa une main sur son visage tandis qu'il cherchait les bons mots. Il savait à quel point Livaï était têtu et obstiné. Le convaincre allait être une tâche ardue mais, il savait que cela valait la peine d'essayer. Le laisser aller dans le mur de cette façon était le meilleur moyen de le voir s'autodétruire.

J'ai vu la façon dont tu la regardais pendant que les autres ne te prêtaient pas attention. Tu la dévores du regard et ça te rend malade de ne pas être avec elle comme tu le veux.

Je dévore pas Ackerman du regard, ne pu-t-il s'empêcher de dire dans l'unique but de le contredire.

Ce n'est pas l'image que tu dégages quand tu penses que personnes ne te vois.

Cette fois-ci, Livaï fut surprit par la remarque d'Erwin. Un hoquet de surprise s'échappa des lèvres du Caporal tandis que ses yeux habituellement si ennuyés furent légèrement écarquillés.

Tu joues au psy maintenant ? siffla-t-il mal à l'aise en détournant son regard mais, Erwin ne lâcha pas l'affaire en attaquant une nouvelle fois.

Tu as dis à Hanji que tu lui parlerais et tu n'as rien fais.

Je n'ai pas à aller-

Bon sang, elle est en vie et elle t'attend Livaï. Est-ce que tu vas te réveiller et arrêter d'agir comme un merdeux ?

Clignant des yeux, Livaï lorgna son ami alors que sa mâchoire tomba discrètement. Il n'avait jamais entendu Erwin parler de cette façon et avec autant de vigueur de quelque chose qui ne concernait pas les titans.

Il dût se ressaisir car il poussa un soupire irrité avant de répliquer avec le peu d'assurance qu'il avait :

Comme je te l'ai déjà dis et comme tu le dis aux nouvelles recrues, une relation intime n'a rien d'une bonne chose et ne permet pas de survivre.

De quoi tu as peur ? De la perdre ? Crois-moi Livaï, tu t'en mordras les doigts de ne jamais avoir réussi à lui dire avant de la perdre. Elle est en vie, bon sang, alors cesse d'être un âne et va la voir, articula Erwin en serrant son emprise sur son verre en songeant à Mary Dork qu'il avait perdu en agissant aussi bêtement que son ami. Va lui dire ce que tu ressens une bonne fois pour toute et cesse d'être effrayé comme un gamin.

Ce que tu dis n'a pas de sens, rétorqua-t-il en secouant légèrement sa tête, s'avouant déjà vaincu. Y a rien av-

Ecrit lui ou va la voir, mais fait quelque chose tant qu'il y a une chance. Parce que cette chance ne durera pas éternellement. Ne soit pas un trou du cul. Alors, profites du temps présent.

La voix d'Erwin n'était pas aussi calme et posé qu'à l'accoutumé. Elle était sèche, autoritaire et porté par un élan qui surprit Livaï. Ce dernier détourna le regard en sentant les paroles de son ami s'infiltrer dans son crâne. Il n'aimait l'impression qu'elle lui retournait.

Il n'aimait pas cette façon qu'il avait de toucher là où ça faisait mal. Il serra sa prise sur son verre alors que sa mâchoire s'était comprimée violemment sous le regard du Major. Ce dernier savait combien son ami était perturbé par ses mots, mais il devait les entendre et se réveiller une bonne fois pour toute.

Tout ceci avait beaucoup trop traîné et il ne pouvait plus attendre. Livaï ne devait certainement pas se rendre compte de la chance qu'il avait en ayant encore Ackerman à ses côtés. Cette femme était une excellente soldate, mais il connaissait beaucoup trop les règles cruelle de la guerre contre les titans. Même les meilleurs tombaient.

Lâchant un soupire lourd, le Major sentit son Caporal être au bord de l'explosion, mais il était décidé à ne pas lâcher l'affaire.

Il voulait le faire réagir afin qu'il accepte enfin de vivre pour lui et non pas seulement pour une vengeance envers toute une espèce. Livaï était profondément humain et Erwin le savait. Tout comme il savait que cela était une chose dangereuse pour le brun. Il était perpétuellement guidé par ses sentiments alors qu'il s'efforçait de les enfouir au fond de lui.

Tu as perdu Isabel. Mais si elle était toujours là, elle te dirait la même chose que moi. Farlan aussi.

Livaï se renfrogna en sentant son cœur se comprimer violemment à l'évocation des deux personnes qu'il avait perdu à cause des titans. Ils n'aimaient pas quand on parlait d'eux, surtout pour lui faire comprendre ses erreurs. Il savait parfaitement ce que lui aurait dit Farlan.

Tout comme il était certain qu'il aurait adoré Ackerman à la première rencontre. Il lui aurait dit de foncé et aurait certainement tenté de parler avec la jeune femme afin de lui facilité les choses. Mais Farlan n'était plus là. Le Caporal détourna son regard qui abritait à présent une lueur triste qui le trahissait.

Tch. C'est stupide.

Le Major ne dit rien, scrutant son ami alors qu'il sentait son cœur se serrer à la vision qui se jouait devant lui. Pour la première fois depuis sa rencontre avec Livaï, il le vit plus abattu de jamais.

Le Caporal fixait son verre avec tristesse tandis que sa tête était légèrement penchée en avant, laissant ses cheveux dissimuler ses yeux. Il voulait que le Major disparaisse de son bureau et le laisse reprendre sa corvée de paperasse. Il voulait oublié toute ses choses qui remplissaient son crâne au point de lui donner envie de s'effondrer sur place.

Pourquoi faut-il que tu sois toujours seul ? l'interrogea Erwin d'une voix lourde de sens alors que son ami crispa sa mâchoire avec force.

Le blond ne dit rien et se leva lentement pour se diriger en direction de son Caporal dont il ne voyait toujours pas l'expression. Il se déplaça avec douceur comme on approchait un animal blessé. Les mots restaient bloqués quelques secondes dans sa gorge alors qu'il avait l'impression que toute la peine du brun remplissait la pièce.

Arrête de te punir, Livaï. Ou ne la puni pas avec toi, dit-il avec bonté en lorgnant la tête baissée de son ami. Tu as le droit d'aimer. Ne te l'interdit pas.

À la fin de cette phrase, Erwin vit le corps de son ami être légèrement secouer de petits spasmes. Cela lui fendit le cœur. Il resta immobile alors qu'un sanglot soudain s'échappa des lèvres du Caporal.

Immédiatement se dernier posa une main sur son visage pour le dissimuler davantage mais, il savait qu'Erwin l'avait entendu. Un autre suivit, plus fort et plus clair et cela semblait le déchirer de l'intérieur.

Sa poitrine le brûlait alors que son visage était rincé par les larmes. Il ne supportait plus cette douleur qu'il tentait de canaliser depuis tant de temps. Elle était trop vive et trop présente pour être gérée.

Il avait l'impression d'être déchiré en deux. Il ne supportait plus tout ça. C'était trop lourd et trop pénible pour lui alors qu'il sentait ses nerfs lâcher.

Tout ira bien, Livaï. Tu n'es pas seul, entendit-il entre deux sanglots alors que la main d'Erwin se posait sur son crâne avec compassion comme il l'avait fait le jour où Isabel était morte.

O_o_o_O

Il a fini son repas ? demanda Sasha alors qu'Ackerman sortait de la chambre de son demi-frère.

Elle remarqua que sa colocataire n'était pas seule. Elle avait été rejointe par Connie, Jean. Elle ignora ce dernier qui la lorgnait d'un regard étrange qu'elle n'arrivait pas à déterminé.

Elle lâcha un soupire en songeant que ce manège se jouait depuis six jours. À chaque fois qu'elle rendait visite à Eren, tous l'attendaient de l'autre côté, patientant d'avoir de bonnes nouvelles de la part de la soldate.

Le regard de cette dernière coula en direction du plateau à moitié entamé qu'elle tenait entre ses bras et grimaça. Il avait grignoté une petite partie du plat et le peu qu'il avait mangé avait été presque à contre-cœur car elle avait négocié pour qu'il ne se couche pas le ventre vide.

Il a mangé et nous avons parlé. Il progresse.

C'est rassurant, reconnu Connie qui avait été de ceux qui avait tenté de faire réagir Eren en lui rendant visite. Tu penses qu'il voudra nous voir dans pas longtemps ?

Il n'est pas encore pleinement sorti d'affaire, mais je pense qu'il pourra dans pas très longtemps se remettre à retrouver une vie... normal si je puis dire.

Pauvre Eren, soupira Sasha alors que Connie pressa tendrement les épaules de la soldate en guise de réconfort. C'est horrible qu'il soit comme ça. Lui qui était toujours souriant...

Le regard triste de Sasha lui perforait la poitrine.

Il s'en sortira, assura Mikasa en serrant sa prise sur le petit plateau dans l'espoir d'avoir raison.

Elle n'osait pas imaginer le contraire. Eren avait toujours été quelqu'un qui chérissait la vie et qui voulait utiliser la sienne à des fins honorables. S'il l'abandonnait mentalement, Mikasa savait qu'il n'y aurait plus aucun moyen de faire un retour en arrière.

On pensait passer un moment tous ensemble dans le réfectoire. Marco à reçu des pâtisseries de sa mère et un nouveau jeu de cartes, annonça Connie en tentant d'être le plus léger possible alors qu'il pointait de son pouce derrière lui le couloir qui menait à la salle à manger. Ça te dirait de venir avec nous ?

Les yeux de la soldate s'écarquillèrent légèrement en constatant qu'il était une des rares fois où Springer lui proposait de se joindre à eux.

Habituellement c'était Sasha ou Armin qui lui proposaient car tous les autres étaient effrayés ou impressionnés par sa froideur. Clignant des yeux, il lui fallut quelques secondes pour re reprendre avant de déclarer d'une voix douce :

C'est gentil, mais je pense qu'il faut que je dorme.

Oh...

Tu veux que je te raccompagne ? l'interrogea calmement Jean observant intensément la brune qui lui jeta un regard qu'elle voulait neutre.

Mikasa savait parfaitement ce qu'il voulait faire et elle devait avouer qu'elle n'avait aucune envie de discuter avec son ami ce soir. Elle n'était pas en état d'entendre ses reproches ou bien ses avertissements.

Elle croulait de fatigue et sa discussion avec Eren l'avait affaibli. Relevant son visage pour se donner contenance, elle secoua légèrement ce dernier avant de déclarer qu'elle s'en sortirait seule.

Elle salua tous ses amis, ne laissant pas le temps à Kirstein de répliquer et elle s'empressa de rejoindre sa chambre. Cette dernière était plongée dans l'obscurité et la soldate devait bien avouer que cela était une excellente chose.

Son crâne la faisait affreusement souffrir et ses yeux ne pouvaient qu'être reconnaissant de ne plus être sollicités. La douleur qui lui vrillait la tête devenait presque insupportable. Elle était épuisée et elle ne désirait que du calme et du repos.

Sans aucune grâce, la jeune femme se laissa tomber sur son matelas sans retenir son poids. Elle fit deux petits bonds avant de se stabiliser. Les bras écartés en croix, elle laissa un lourd soupire s'échapper de ses lèvres.

Elle ne voulait plus penser à rien et savourer la solitude qu'elle avait enfin réussi à obtenir. Eren était en sécurité et il avait enfin eu une réaction. Cela était suffisant pour la jeune femme pour qu'elle puisse s'octroyer un moment de répit. Remuant sur la piteuse surface molle, elle fronça les yeux sourcils en entendant un bruissement de papier sous son corps.

Roulant sur le côté, elle tâta la zone du bout des doigts et agrippa le morceau de papiers quand elle parvient à le trouver. Il était impossible pour la jeune femme d'arriver à lire ce qui était inscrit dessus. Alors d'un bond rapide, elle s'empressa d'aller au petit bureau qu'elle partageait avec Sasha et y alluma une bougie.

Ackerman approcha le morceau de papier qui était découpée en une bande de papier. Plissant des yeux, elle approcha sa découverte de la source lumineuse et elle sentit son sang se glacer dans ses veines quand elle put y lire :

« Je dois te parler, mangeons ensemble ce soir ».

Mikasa fronça ses sourcils tandis que son regard restait rivé sur le morceau de papier. L'écriture était fine et soignée. Elle ne se souvenait pas de l'avoir déjà vu quelque part. La soldate retourna le papier et remarqua qu'une adresse y était inscrite.

Qui pouvait bien lui laisser ce genre de mot pour lui donner rendez-vous en ville ?

Soudain, elle songea à ce qu'Armin lui avait dit sur Annie et les mots étranges qu'elle laissait à Eren.

Non, c'était ridicule. Annie venait de mourir, dévorée par un titan devant ses yeux alors qu'elle était entrain de combattre Berthold. Elle était morte et en train de baigner dans le liquide de digestion d'un titan.

Cette idée lui fendit le cœur. Jamais elle n'aurait cru être aussi peinée en songeant à la mort d'Annie. Cette femme qu'elle avait toujours suspecté d'être dangereuse pour son frère s'était révélée être la femme dont il était tombé amoureux.

Elle sentit son organe vital louper un battement. Elle n'avait pas été si perspicace qu'elle l'aurait cru. Elle secoua sa tête en songeant qu'il fallait qu'elle arrête de se torturer l'esprit avec tout ça. Pinçant ses lèvres, elle laissa son attention se concentrer sur ce mot qu'elle tenait entre ses doigts.

Elle plissa à nouveau ses yeux et observa l'écriture dans tous les sens, dans l'espoir de trouver un indice qui lui permettrait de savoir qui avait bien pu lui laisser un tel message.

Ce mot n'était pas présent dans sa chambre avant qu'elle ne la quitte ce matin. C'était donc quelqu'un qui avait pu avoir accès aux dortoirs et qui devait sans aucun doute connaître les lieux.

Mais si cela était une personne du bataillon, pourquoi éprouvait-elle un besoin de lui donner un rendez-vous en ville ? Avait-il besoin de lui dire quelque chose qui devait n'être entendu par personne d'autre ? Cela avait-il un lien avec Reiner, Berthold ou même Annie ?

Mikasa n'en savait strictement rien et cela l'agaçait plus que tout. La jeune femme avait toujours eu horreur d'être dans le flou et encore plus quand cela la concernait directement. Peut-être que la personne qui venait de lui laisser ça ne lui voulait pas du bien ?

La jeune femme se sentit légèrement frémir alors que ses doigts se crispèrent sur le morceau de papier. Si quelqu'un lui voulait du mal, elle s'en moquait bien, mais elle désirait que cela n'atteigne pas ses amis.

Elle avait déjà perdu beaucoup trop dans cette guerre aux titans et les personnes qui l'entouraient prenaient une place si importante dans sa vie, qu'elle refusait qu'on les lui dérobes.

La jeune femme observa longuement le morceau de papier qu'elle tenait entre ses mains alors que sa gorge se serra et que son estomac se nouait. Si quelqu'un avait prit la peine de lui laisser un mot comme ça dans sa chambre, c'est qu'il y avait quelque chose d'important.

Elle retourna s'allonger sur le lit en se laissant à nouveau tomber de tout son poids. Elle conserva le morceau de papier dans sa main alors qu'elle s'interrogeait sur ce qu'elle devait faire.

Si Armin était à ses côtés, elle savait parfaitement ce qu'il lui dirait. La jeune femme l'entendait d'ici lui dire d'être prudente et de se rendre à cet endroit uniquement accompagné de plusieurs personnes.

C'était très certainement la meilleure chose à faire et Mikasa se martelait cette phrase en fixant le plafond. Elle devait se montrer prudente. Bien que Berthold et Reiner soient enfermés, Mikasa n'était jamais vraiment rassurée. Quelque chose en elle se tordait à cette idée tandis qu'elle peinait à comprendre pourquoi elle était inquiète au sujet de ses deux titans.

La jeune femme savait qu'elle pouvait faire confiance au Major pour gérer les deux traîtres qui croupissaient dans les sous-sols du bataillon. Il savait ce qu'il faisait et agissait dans l'intérêt de ses soldats et de l'humanité.

Oui, elle devait lui faire confiance.

O_o_o_O

Mikasa n'avait pas pu résister à la curiosité qui la rongeait. Elle devait savoir. Elle le désirait ardemment, c'est alors que tout naturellement elle s'était éclipsée du camp sans laisser la moindre chance à quiconque de la suivre ou bien de se rendre compte de son absence.

Par chance, Sasha ne passerait pas la nuit dans leur dortoir et tiendrait compagnie à Connie. Cette idée avait rassuré la soldate qui se trouvait devant une taverne du centre de la ville. Elle jeta un regard désapprobateur à la façade du bâtiment qui ne lui inspirait que très peu confiance.

Elle était heureuse d'avoir laisser son uniforme du bataillon au complexe pour ne porter une tenue beaucoup plus passe-partout. Son long manteau sombre qui dissimulait une partie de son corps, lui permettait tout de même de cacher une petite lame de couteau en cas de problème.

Elle releva son écharpe rouge au niveau de son nez et inspira profondément avant de pénétrer dans l'auberge. Prudemment, la jeune femme lorgna chaque coin quand elle pénétra dans la pièce, elle fut frappée par l'agitation ambiante.

Le lieu était fréquenté par une grande partie des hommes qui travaillaient dans les petits commerces alentours et les rares femmes qui étaient présentes ne semblaient pas être ici par hasard.

Glissant des regards écœurés en direction des hommes qui roucoulaient de façon libidineuse avec les femmes qui les entouraient et les poussaient à la consommation. Mikasa releva son visage avec dédain et continua son chemin jusqu'au bar ou un homme ricanait à la vue d'un de ses clients qui tentait de tenir correctement son sa chaise haute.

Les mains plongées dans ses poches de manteau, la soldate serra le morceau de papier qui avait été déposé sur son lit tandis qu'elle continuait son chemin. L'air impassible sur son visage lui paraissait être encore une fois utile alors qu'elle pouvait sentir des regards lourds posés sur elle. Elle n'aurait pas l'habitude d'ignorer les gens qui la toisaient avec insistance, elle se serait sentit mal à l'aise. Mais c'est avec toute l'assurance et l'arrogance dont elle pouvait faire preuve qu'elle se planta face à l'aubergiste qui ne la remarqua pas immédiatement.

Il fallut que Mikasa se racle la gorge pour attirer l'attention de l'homme. Elle remarqua que les pupilles de ce dernier s'agrandit avant de balayé lourdement la silhouette de la soldate.

De quoi tu as besoin ma jolie ?

La jeune femme ne prit pas la peine d'afficher un air de dégoût sur son visage lisse et se contenta de rester avec cette expression stoïque.

De l'accès à la chambre 610.

L'aubergiste haussa ses sourcils, surprit d'entendre un ton si autoritaire et implacable puisse venir d'une femme de son âge. Elle désirait rapidement mettre une distance entre cet homme et elle. Elle ne voulait pas être prise pour une de ses filles avec qui il pouvait s'amuser filter. Elle n'était pas intéressée et elle était là pour une seule et unique chose : le message. Elle vit l'homme saisir un carnet en cuir noir et l'ouvrir rapidement pour chercher une réservation pour cette chambre.

J'ai Ackerman pour cette chambre.

C'est moi.

Ackerman c'est ça ?

C'est ça.

Deuxième étage, cinquième porte à droite, petite.

Mikasa se contenta d'hocher brièvement de la tête en s'emparant rapidement de la clef pour se diriger vers le lieu de rencontre. Son cœur palpitait dans sa poitrine tandis qu'elle se dirigeait vivement en direction des escaliers.

Elle ignora les quelques ivrognes qui l'interpellaient par diverses noms plus ou moins flatteurs. Elle n'avait pas le temps de s'arrêter pour les remettre à leur place et elle savait que cela ne ferait que lui apporter des problèmes supplémentaires.

Lorsque Mikasa entra dans la chambre, elle fut surprise de voir que des bougies avaient été disposées et allumées dans la pièce. C'était sûr et certain que la personne qui lui avait laissé ce mot l'attendait.

Elle passa le seuil de la porte avec prudence, en mesurant chacun de ses gestes tandis que ses yeux se baladaient dans la pièce.

Elle ne se sentait pas sereine et elle ne désirait pas prendre de risque inconsidérée. La soldate n'avait prévenu personne et elle ne voulait pas entendre une nouvelle fois qu'elle avait été stupide s'il lui arrivait quelque chose.

Mikasa se planta au centre de la chambre et elle remarqua qu'il n'y avait que très peu de meubles. Seul un lit d'une place ainsi qu'un petit guéridon qui supportait un petit vase vermeil vide. Il n'y avait rien de spécial dans cette pièce à part peut-être une absence de vie.

Ackerman poussa un soupire en passant une main dans ses cheveux alors qu'elle se sentait ridicule d'être seule dans cette chambre. Elle s'était peut-être déplacée pour rien. Il n'y avait finalement personne et ses bougies avaient dût être allumées par les anciens utilisateurs de la chambre. Elle roula des yeux avant de pivoter sur ses pieds pour faire face à la porte d'entrée. Elle fut surprise de voir une petite silhouette capuchonnée se dessiner dans l'embrasure de la porte. Fronçant ses sourcils, Mikasa resta fermement ancré ancré dans le sol. La personne qui se tenait devant elle fit deux pas dans sa direction avant de se redresser et de passer une main sous sa capuche pour dévoiler son identité à la soldate brune.

Quand Mikasa croisa le regard bleuté de l'inconnue, elle sentit son sang se glacer dans ses veines et son souffle se couper.

C'est impossible...

Salut Ackerman.

A...A...

Le lieu n'est pas très agréable, mais au moins nous pouvons discuter sans être dérangées.

Mikasa fixa longuement Annie en sentant son cœur rater un battement. Comment cette femme qui s'était fait dévorer par un titan était-elle présente devant ses yeux ? Elle aurait dut être régurgité par un de ses monstres après des semaines de digestion.

Pourtant elle ne laissait entrevoir aucune trace, ni blessure. Comment cela était-il possible ? Elle l'avait vu. Elle avait vu son visage disparaître derrière les dents du titan. Elle l'avait vu et elle n'avait rien pu faire.

Cependant, toutes ces questions furent balayées de son esprit lorsqu'elle songea à Eren. Le prénom de son frère frappa son esprit et elle put enfin ouvrir la bouche pour parler.

Dis-lui que tu es en vie.

Non, rétorqua Annie d'une voix traînante. Il me chercherait.

S'il ne le fait pas, je le ferai.

Je n'en doute pas, répliqua la blonde avec sincérité.

Dis-lui que tu es en vie.

Non. Je ne peux pas.

Très bien, alors je lui dirai, déclara Mikasa d'un ton cassant en foudroyant la blonde du regard. Il te croit morte et nous l'avons tous crus. Je t'ai vu te faire manger.

Je suis douée pour disparaître et j'avais besoin de le faire.

Alors pourquoi m'avoir laissé ce mot ?

Un court silence s'était établit entre les deux jeunes femmes tandis qu'elles se jaugeaient avec calme. Annie laissa sa mâchoire se décrocher alors que ses mains se levèrent rapidement devant elle avant de retomber à la même vitesse.

Bon, j'ai fais une bêtise, déclara-t-elle d'une voix monotone. J'ai oublié de prendre quelque chose qu'Eren a et j'en ai besoin.

Qu'est-ce que s'est ?

Quelque chose d'important et j'aurai besoin de ton aide pour le récupérer.

Non, fit Mikasa en articulant exagérément.

C'est pour sa sécurité.

Non, répéta la soldate aux cheveux de jais tandis que ses yeux ne formèrent que deux fentes sombre.

Je ne peux pas le revoir.

Qu'est-ce que tu as fais Annie ?

Rien de méchant.

Au ton que la femme venait d'employer, Mikasa savait parfaitement que c'était le contraire.

Pourquoi vouloir disparaître alors ?

J'ai mes raisons.

Ce n'est pas une réponse. Dis à Eren que tu es en vie avant que je ne décide de te tuer moi-même.

Et qu'est-ce que je lui dirai ? l'interrogea Annie avec lassitude.

Tu lui as laissé des messages. Je le sais. Alors tu n'as pas besoin de mon aide pour savoir quoi lui dire.

Annie arqua un sourcil en croisant ses bras contre sa poitrine.

Je ne lui écrivais rien que des choses qui ne soit très ordinaire.

Il n'y a rien d'ordinaire dans tout ça, la contraria Mikasa en pinçant ses lèvres avec sévérité.

J'ai juste écris des choses simples : « Bonjour, j'aime ton sourire et ta façon de tomber quand nous combattons. Mangeons ensemble ce soir ». « Je n'aime pas la façon dont tu as l'air triste ce soir, mangeons ensemble ce soir ». Ou encore « j'ai juste envie de te voir ce soir, mangeons ensemble », récita la blonde en laissant un sourire malicieux ourlet faiblement ses lèvres fines.

Les avaient-elles appris par cœur ? Mikasa en était certaine et cela la déstabilisait de voir que cette fille n'avait pas cessé de flirter avec son frère sans la moindre gêne. Comment n'avait-elle pas pu voir ça ?

En réalité, la soldate savait comment elle ne l'avait pas vu. Elle savait surtout pourquoi et cela se résumait en un prénom :

Livaï.

Il était la raison de son manque d'attention car il l'avait accaparé à lui seul ses derniers mois. Annie tourna ses talons pour se poster près de la porte de la chambre et posa sa main sur la poignée de cette dernière. Elle était prête à disparaître à nouveau et la soldate brune ne pouvait le tolérer. Son frère était encore enfermé dans cette stupide chambre à souffrir comme un animal blesser de la perte de cette femme. Elle ne pouvait pas la laisser partir.

Est-ce que tu aimes Eren ? demanda soudainement Mikasa en observant le dos de sa rivale.

Ce dernier se raidit tandis que sa main se crispa autour du morceau de métal. Mikasa sentit une vague d'appréhension et aussi de satisfaction naître dans sa poitrine quand elle vit la réaction de la blonde.

Lentement, Annie dévissa son cou pour regarder de ses yeux océans la soldate. Son regard imperméable s'ébranla légèrement en même temps que le ton de sa voix lorsqu'elle demanda :

Pourquoi ?

Est-ce que tu l'aimes ? répéta-t-elle avec plus de force ce qui poussa la blonde à se tourner complètement vers elle.

Son regard impassible balaya la silhouette de la sœur d'Eren alors qu'elle conservait son attitude décontractée. Elle ne voulait pas montrer ce qu'elle ressentait et ça, Mikasa l'avait bien compris car elle avait le même système de défense.

Elle était aussi douée qu'elle, mais pas assez pour la duper. Il était drôle pour la brune de voir à quel point Annie était si semblable à elle. Cela la dérangeait autant que cela la rassurait. Si cela n'était pas le cas, jamais elle n'aurait pu avoir un espoir de rendre son frère à nouveau heureux.

Tu as peur que je brise votre petit couple.

Nous ne sommes pas un couple.

Bien sûr que si vous l'êtes, la sermonna Annie en prenant la peine de laisser un sourire narquois barrer ses lèvres.

Je ne suis pas amoureuse d'Eren.

Cela n'a rien à voir avec un sentiment romantique.

Tu n'as pas répondu à ma question, répliqua Mikasa avec morosité en ignorant la remarque de la blonde.

Pour une des rares fois de sa vie, Mikasa sentait sa patience la quitter. Elle fit un pas vers Annie et se stoppa aussi vite. Elle voulait des réponses. Elle voulait voir cette femme qui avait réussit à se frayer un chemin jusqu'au cœur de son frère se rendre compte de tout le mal qu'elle était entrain de lui infliger.

Elle voulait lui montrer le regard abattu et vitreux qu'il avait ses derniers temps alors qu'elle s'amusait à gambader à droite et à gauche sans se soucier de ce qu'elle avait laissé derrière elle. Les poings de la brunes se serraient furieusement, laissant ses ongles s'enfoncer sans aucune délicatesse dans la chaire de ses paumes de mains. Il avait une possibilité pour qu'Eren soit à nouveau heureux.

Qu'il sourit à nouveau et ait cette attitude agaçante qu'il manquait tant à la jeune femme. Elle releva sa tête en observant Annie qui restait toujours impassible face à elle.

Mikasa aurait voulu s'approcher de la blonde pour saisir ses épaules et la secouer sens ménagement dans l'espoir une réaction. Son attitude si détaché et son ton si nonchalamment la mettait hors d'elle. Ackerman passa une main sur son visage et ne sut quoi faire pour la faire réagir.

Elle fit un petit tour sur elle-même en réfléchissant rapidement à la façon dont Armin aurait opéré. Il n'était pas dû genre à exploser comme elle pouvait le faire au bout d'un certain temps.

Non, il aurait posé des mots précis dans la conversation pour amener son interlocutrice à se confesser sans même s'en rendre compte. Mais elle n'était absolument pas qualifiée pour faire ce genre de chose.

Manier les mots et les tournures de phrases était comme combattre un ennemi invisible. C'était épuisant et loin d'être productif pour elle. La brune ne pouvait que parler franchement en espérant que ses mots percuterait l'esprit si cristallisé d'Annie. Qu'ils percent ce mur immense qui l'entourait et la séparait du monde extérieur. Le monde où l'attendait Eren de pied ferme.

Parce que lui, il pense que tu ne l'aimes pas. Et je ne veux pas le voir souffrir en imaginant qu'il t'a perdu sans t'avoir dit ce qu'il ressentait. Alors réponds-moi, l'implora-t-elle presque en pointant son index vers le sol avec ferveur alors que sa voix avait prit de l'assurance. Est-ce que tu l'aimes ?

Ackerman qui parle de sentiments, se moqua Annie en laissant un coin de sa bouche se redresser. Qu'est-ce que tu y connais à ça ?

J'aime mon frère.

Tu l'adores. Mais tu ne l'aimes pas.

Mikasa fronça ses sourcils tandis qu'elle avait l'impression de marcher sur des œufs avec des bottes en plombs. Qu'est-ce que cette nuance pouvait bien apporter à leur conversation ?

Elle ressentait de l'amour pour son frère et bien entendu qu'elle l'adorait. Elle l'adorait jusqu'à donner sa vie pour le protéger de tout ce qui pouvait bien être un danger pour lui. Cela n'était un secret pour personne. La femme aux cheveux noire remarqua l'agacement d'Annie devant son expression perplexe. Elle passa une main sur son visage avant de reprendre :

Tu as une obsession malsaine pour lui. Ca en ait pitoyable d'ailleurs.

Il est ma famille et je protège ma famille. Cela n'a rien de malsain ou de pitoyable.

Tu l'adores et moi je commence à l'aimer, constata la blonde en haussant ses épaules avec nonchalance. Regarde-nous. Laquelle des deux est la plus pathétique, selon toi ?

Annie ponctua sa phrase en penchant légèrement sa tête sur le côté alors qu'elle inspecta à nouveau la femme qui se tenait face à elle.

Si j'ai voulu disparaître c'est pour le protéger quoique tu penses. Mais je ne compte pas lui dire.

Parce que tu ne veux pas le faire souffrir peut-être ? rétorqua Mikasa avec sarcasme tandis que Leonhardt hocha faiblement de la tête.

Vouloir protégé une personne qu'on aime est quelque chose de naturel même pour le soldat qui est le plus fort de l'Humanité. Je pense que tu me comprends, Ackerman.

Qu'est-ce que tu racontes ? demanda-t-elle avec franchise alors qu'Annie ourlait ses lèvres une nouvelle fois au point de dévoiler ses dents.

Voyons. Tu le sais... Mais nous ne sommes pas là pour parler de ce sujet. Il nous faudrait toute une nuit pour en parler.

Mais de quoi-

Je veux la clef d'Eren, asséna Annie avec impatience en se tournant à nouveau vers la porte pour l'ouvrir d'un geste presque rude.

Celle de la cave ?

Celle-là, oui.

Pourquoi ?

Annie ne répondit rien et se contenta hausser ses sourcils blonds. Elle fixa longuement son interlocutrice qui la toisait à présent avec une colère qui était palpable.

Pourquoi, Annie ?

Je ne peux pas te le dire.

Pourquoi ?

Je te l'ai déjà dis. C'est pour sa sécurité.

C'est à cause de Reiner ?

Je ne peux pas en parler.

Pourquoi m'avoir sauvé alors ?

Si je te le dis, je serais obligée de te tuer Ackerman, soupira Annie visible agacée par la quantité de question de la brune.

Je ne compte pas te lâcher d'une semelle jusqu'à ce que je sache et qu'Eren le sache aussi, maugréa Mikasa d'un ton menaçant.

Alors nous nous retrouverons dans pas longtemps, Ackerman.

La voix de la soldate blonde raisonna dans la pièce tandis qu'elle rabattit sa capuche par-dessus sa tête pour dissimuler son visage avant de disparaître.

Mikasa ne fit rien pour la retenir. A quoi cela aurait-il put servir. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'Annie voulait aller dans cette cave. Là où se trouvaient toutes les notes des expériences du père d'Eren. Voulait-elle devenir un titan à son tour ?

Si c'était cela. Mikasa savait qu'elle serait obligée de tuer cette femme sans prendre en compte les sentiments de son frère et cela lui perfora la poitrine. Blesser Eren de cette façon était le meilleur moyen de se rendre détestable à ses yeux, pourtant elle n'avait pas le choix, parce qu'Annie ne lui laissait pas. Elle avait choisi un camp et Mikasa aussi.

O_o_o_o_O

Depuis son bureau, Livaï pouvait voir les cadets s'entraîner au sprint sous la direction d'un des membres de son escouade. Son regard se dirigea immédiatement sur une écharpe rouge qui flottait autour du visage de la jeune femme qui ne quittait pas son esprit. Elle se tenait près de ses camarades et frappa dans la main levé du garçon blond qu'Hanji appréciait tant.

Mikasa affichait un des rares sourire tandis qu'elle était postée près de son ami blond, Armin. Il lui chuchota quelque chose à l'oreille et cela eut le don d'agacer Livaï. Il fronça ses sourcils avant de lever sa tasse de thé à sa bouche pour y tremper ses lèvres.

Il supportait de moins en moins les interactions qu'elle pouvait avoir avec les autres hommes, même lorsqu'il s'agissait de garçon comme Armin qui n'était en rien un danger pour lui.

Il vit le sourire de la jeune femme s'étirer sur ses lèvres tandis qu'elle jetait un regard amusé au blond en guise de réponse. Le cœur de Livaï fit un bond dans sa poitrine tandis qu'il peinait à déglutir sa gorgée de thé.

Pourquoi était-elle ainsi ? Il pencha légèrement sa tête alors qu'il plissait des yeux. Elle n'était jamais agréable avec lui, toujours en train de le chercher et de le pousser dans ses retranchements.

Il n'y a qu'une nuit où elle avait été particulièrement agréable avec lui. Ou encore lors de cet entrainement où la situation l'avait dépassé. Ou encore sur ce toit et sur cet arbre... Ou bien dans cet infirmerie. Elle lui avait dit qu'il comptait. Elle l'avait appelé par son prénom. Elle l'avait rassuré.

Non en réalité, elle avait été souvent agréable avec lui et il ne l'avait pas toujours remercié. Il crispa sa mâchoire tandis qu'il leva sa tasse de thé au bord de ses lèvres.

Ses yeux se plissèrent alors qu'il ne lâchait pas Mikasa Ackerman du regard. Il ne comptait pas les heures qu'il avait passé près de cette fenêtre à les voir s'entraîner. Il la contemplait sans cesse avec le sentiment étrange de ressentir un manque.

Il songea au comportement de la jeune femme sur cette branche. Elle aurait pu mourir pour lui sauver la vie et cette idée cogna dans chaque recoin du crâne du Caporal.

Il la voulait.

Cela était certain.

Il la voulait pour lui et uniquement pour lui. Plus le temps passait, plus il avait l'impression d'être rongé de l'intérieur. Mikasa Ackerman était si proche de lui et en même temps si inaccessible. Il serra sa prise sur la tasse en sentant la jalousie parcourir ses veines.

Elle avait passé une grande partie avec son idiot de frère. Hanji lui avait dit que le garçon avait été traumatisé par la perte de Leonhardt et que Mikasa s'était affairée à lui tenir compagnie pour tenter de lui remonter le moral.

Encore une fois, elle avait pensé à lui. Elle n'avait pensé qu'à Eren, alors que lui se tenait seul dans sa chambre à observer cette femme depuis son bureau comme un véritable voyeur. Il aurait la voulu la voir venir lui rendre visite et prendre de ses nouvelles. Mais elle n'était pas venue. Il lâcha un « tch » de mécontentement en détournant son regard d'Ackerman. Il se trouvait ridicule.

Il avait l'impression d'être un chien qui quémandait une attention ou un regard chaleureux de cette femme.

Il se sentait si stupide et pathétique qu'il s'écarta vivement de la fenêtre pour plaquer sa tasse de thé contre la surface lisse de son bureau. Il en avait assez de se torturer l'esprit pour cette femme. Il agrippa d'une main, une poignée de cheveux de les tira doucement.

Il songea aux propos de Kirstein dans la tente. Le Caporal ne pouvait pas s'empêcher de réfléchir chaque minute à la réponse qu'avait bien pu lui donner la jeune femme. Hanji lui avait parlé après surprit Jean et Mikasa en train de discuter brièvement devant la porte de l'infirmerie.

Le Caporal avait tenté de refréner la curiosité qui avait galopé dans sa poitrine dans l'espoir de ne pas paraître trop suspect aux yeux de la scientifique, mais il n'avait été guère brillant dans cet exercice. Bien au contraire. Elle avait gloussé et lui avait tout détaillé dans les moindres détails.

Tu aurais vu la tête de Mikasa. Elle était vraiment en colère après Jean, lui avait expliqué la scientifique en secouant vivement sa main dans les airs. Je n'ai pas tout entendue, mais Kirstein n'arrêtait pas de dire à Mikasa qu'elle ferait une bêtise en choisissant d'aller dans cette voie. Tu crois qu'il sous-entendait quoi par là ?

Lâchant un lourd soupire, Livaï laissa ses doigts enlisés dans ses cheveux retomber lourdement le long de son corps. Il savait parfaitement que le cadet ne le portait pas dans son cœur et il soupçonnait le garçon d'avoir remarqué son intérêt pour Ackerman. Après tout, plus le temps passait, plus Livaï peinait à le dissimuler aux yeux des autres. Même Erwin l'avait remarqué et à son grand étonnement, il l'encourageait dans cette voie.

Il avait le soutient de ses amis, il ne manquait plus qu'un peu de courage et l'accord de la personne qui était la plus concernée par toute cette histoire. Ackerman.

Il boitilla jusqu'à son fauteuil en jetant un regard mauvais à la paperasse qui était encore vierge. Sa soirée avec Erwin l'avait poussé à extérioriser ce qu'il ressentait et il était vidé. Il n'aurait jamais pensé que celui puisse lui faire un tel bien et que cela soit aussi épuisant.

Les paroles d'Erwin résonnaient dans son crâne alors qu'elle était là, devant lui. Elle était superbe. Il serra ses poings en fronçant ses sourcils de colère. Cette colère qui bouillonnant en lui d'être aussi faible face à cette femme.

Nom et raison du dérangement, déclara-t-il avec lassitude alors qu'il plongea son regard sur les lignes des documents qu'il devait traité.

C'est Ackerman, Caporal. Erd m'a demandé de vous apportez le rapport de l'entraînement d'aujourd'hui.

Livaï se figea sur son siège alors que son souffle s'était coupé. Il sentit tous les poils de son corps se redresser tandis que la voix de Mikasa semblait résonner délicieusement dans son crâne. Pourquoi devait-elle venir ici et maintenant ? Il n'était pas prêt à la voir et il était encore chamboulé par l'échange qu'il avait eu durant la nuit avec le Major. Gesticulant maladroitement sur son assise, il passa une main nerveuse sur son visage en laissant son regard balayer la pièce.

Cela ne servait à rien car il n'avait aucune raison de fuir. Pourtant, il ne pouvait pas empêcher son cœur de tambouriner dans sa poitrine, ni même son pouls palpiter sous sa peau. Il ne pouvait pas lui demander de partir alors qu'elle venait pour une raison officiel.

Pour quelle autre raison serait-elle venue ? s'interrogea-t-il avec amertume en sentant ses lèvres se pincer.

Il se redressa sur son siège en songeant qu'il n'avait pas vraiment le choix. Il l'invita donc à entrer alors qu'il s'empresserait de retourner son attention ses papiers. Il entendit Ackerman ouvrir délicatement la porte et la refermer derrière elle alors qu'elle fit quelques pas dans sa direction.

Il se tendit en sentant l'odeur de jasmin parvenir à ses narines. Il dut faire un effort sur-humain pour ne pas fermer ses yeux et inspirer profondément. L'envie de remplir ses poumons avec l'odeur de la soldate était presque obsessionnelle. Il serra davantage ses lèvres l'une contre l'autre pour qu'elles ne forment plus qu'une ligne blanche.

Livaï n'entendit aucun bruit et il ne put retenir ses yeux d'errer jusqu'à la jeune femme qui se tenait à quelques pas de lui. Elle affichait un visage impassible, sans la moindre trace de haine ou de colère.

Elle le vit glisser son regard en direction du petit plateau qu'elle tenait entre ses mains où se trouvait le rapport du soldat de l'escouade de son Caporal ainsi qu'une tasse fumante de thé noir. Elle se sentit soudain mal à l'aise d'avoir pris une telle initiative alors qu'elle ne l'avait pas vu depuis plusieurs jours, mais elle voulait s'excuser d'une certaine façon d'avoir été si distante.

Même si cela ne semblait pas avoir perturbé son supérieur, elle voulait lui montrer qu'elle ne l'avait pas oublié. Mordant sa lèvre, elle baissa à son tour son regard en direction du plateau pour dire maladroitement :

J'ai pensé que ça vous ferait plaisir d'avoir du thé. Avec votre cheville, il faut limiter vos déplacements alors-

Tu n'as qu'à poser ça là, déclara-t-il d'une voix bourrue qui n'étonna pas la jeune femme.

Comment vous portez-vous ? l'interrogea-t-elle en glissant un regard en direction du pied de son supérieur.

J'ai pas le temps de discuter, j'ai du boulot.

Elle ne fut pas surprise de sa mauvaise humeur et décida de passer outra car elle savait pertinemment qu'il détestait ne pas pouvoir s'entraîner et remplir ses stupides papiers.

Mordant nerveusement l'intérieur de sa joue, elle sentit son cœur se comprimer quand elle le vit enseveli de paperasse. Habituellement cela la faisait rire, mais plus maintenant.

Il lui faisait de la peine et elle comprenait totalement ce qu'il ressentait. Elle aussi avait cru devenir folle à rester allonger dans ce stupide lit durant plusieurs jours.

Je peux peut-être vous aidez ? demanda-t-elle simplement alors qu'elle le vit légèrement tiquer à ces mots. Je sais combien c'est répétitif et avec la douleur de votre cheville...

L'aider ? Il releva sa tête pour planter ses prunelles dans celles de la jeune femme et il se sentit défaillir. Elle le regardait le plus simplement du monde et il crut en mourir de plaisir. Elle voulait l'aider. Lui.

Te force pas gamine, j'ai déjà fait une grosse partie du boulot.

Je peux faire la suite, les entraînements sont finis et j'ai du temps libre. Comme ça vous pourriez vous reposer, proposa-t-elle doucement ce qui fit frissonner Livaï qui s'empressa de se renfrogner pour dissimuler les rougeurs qui prenaient place sur ses pommettes.

Tch, tu me prends pour ton môme ?

Je vois que l'inactivité physique vous mets de bonne humeur Caporal, grogna-t-elle en levant les yeux au ciel.

Je ne supporte plus cette putain de cheville. Mais cela ne veut pas dire que je ne peux plus bouger mon cul.

Je n'ai pas dis ça, déclara-t-elle sans pouvoir s'empêcher de lever les yeux au ciel. Je voulais juste vous aidez.

Je m'en sortirai très bien seul. Je suis pas ton petit copain qui chouine dans sa chambre comme un gamin capricieux,rétorqua-t-il sans pouvoir retenir son ton désagréable qui était le seul signe de sa jaloux envers Jäger.

Ackerman tiqua légèrement à l'évocation de son demi-frère et eut l'impression qu'un sceau d'eau glacé venait de lui tomber dessus alors qu'elle pensa à sa rencontre de la vieil avec Annie.

Eren a perdu quelqu'un d'important.

On perd tous des gens important, Ackerman.

Mikasa sentit son cœur se comprimer alors qu'il avait employé son nom de famille. Elle lui avait pourtant demandé de l'appeler par son prénom la dernière fois. Elle se sentit blessée et elle ne pu s'empêcher de le montrer.

Je sais bien... Mais pour Eren c'est différent.

Tu dis ça parce que tu le couves comme un mome.

Je dis ça parce qu'il était amoureux d'Annie, rétorqua-t-elle vivement ce qui eut le don de surprendre le Caporal.

La jeune femme n'eut pas la force de supporter davantage le regard de son supérieur alors que son visage s'enflamma légèrement. Elle voulait qu'il comprenne que si elle avait été à la place d'Eren, elle aurait été dévasté de le perdre. Mordant l'intérieur de sa joue, la soldate sentit son coeur brimballer dans sa poitrine alors qu'elle peina à articuler :

Si j'avais été à la place d'Eren... Je pense que je n'aurai pas tenu le coup.

Mais ce n'est pas le cas, marmonna le Caporal en conversant son regard curieux sur la brune. À moins que tu veuilles parler de Kirstein. Il m'a raconté le coup de la déclaration qu'il t'a fait. Alors ça y es-tu es casé Ackerman ?

Le ton que son supérieur employait lui déplaisait fortement et elle n'arrivait pas à comprendre comme Jean en était venu à parler de ça avec leur Caporal. Se redressant pour se donner contenance, Mikasa sentit ses sourcils se froncer davantage alors qu'elle nota une pointe de reproche dans la voix du brun.

Je ne suis pas avec Jean. Il est juste un ami. Mais on dirait que vous avez envie de me voir avec lui.

Dis pas de conneries, gamine. Vos histoires, je m'en contre fou totalement.

Alors pourquoi me dire ça ?

Je t'ai dis que je m'en tapais et- putain ! s'exclama-t-il en se redressant ses pieds avant de se couper dans sa phrase quand sa cheville blessée le fit siffler de douleur.

Les prunelles de Mikasa s'écarquillèrent d'horreur quand elle se de plier en deux alors qu'il avait tenté de se relever.

Livaï ! s'exclama-t-elle en fondant vers lui pour l'empêcher de se faire le moindre mal, mais il avait déjà réussi retenir sa chute.

Il leva une main en direction de Mikasa qui l'observait avec des yeux immenses, remplis de peur et d'inquiétude. Lorsqu'il vit cela dans le regard de la soldate, il sentit son cœur bondir hors de sa poitrine et il se traita mentalement d'idiot.

Il resta quelques secondes dans sa position avant de se redresser convenablement pour afficher un air qu'il voulait détaché. Il remarqua à quel point la respiration de la recrue était saccadée tandis qu'elle tenait encore le plateau entre ses mains. Mais ce qui avait le plus frappé le Caporal, fut la façon dont-elle avait prononcé son prénom. Il ne pu s'empêcher de sentir une pointe de satisfaction transpercer dans sa poitrine, mais il ne le montra pas.

C-C'est bon Ackerman, je vais bien.

Vous êtes certain ?

La voix de la soldate avait été légèrement chevrotante et le cœur du Caporal éclata dans sa poitrine. Elle s'inquiétait véritablement de son état. Il se sentait ridicule d'avoir été aussi agressif avec elle alors qu'elle s'efforçait visiblement d'être gentille avec lui.

Il foirait tout sur toute la ligne comme toujours. Cette idée le fit se renfrogner alors qu'il la vit poser le plateau sur le bureau juste à côté de lui. D'un geste rapide, il s'empara de la tasse de thé pour se donner contenance alors qu'il se redressa correctement. Il voulait lui montrer qu'il allait bien et qu'il lui en fallait plus pour être mit hors circuit.

Ouais, je survivrai.

D'accord, dit-elle d'un ton qui transpirait la perplexité et la déception. Je vous laisse. Si vous avez besoin, je serai avec Eren.

Il la vit l'observer longuement en mordant nerveusement sa lèvre inférieur tandis qu'il peinait à réfléchir correctement.

Encore une fois elle s'en allait. Il sentit tous les muscles de son corps se tendre quand la dernière phrase de la jeune femme résonnait dans son crâne. Elle partait retrouver Jäger après qu'elle lui ait proposé son aide.

Elle voulait rester avec lui, mais il l'avait envoyé balader. C'était comme ça à chaque fois et il se sentait lâche. Il se sentit si stupide et ridicule qu'il comprima violemment sa mâchoire. Ses doigts le picotait et il en oubliait le thé qu'il avait renversé. Il ne voyait plus que Mikasa Ackerman qui était encore une fois sur le point de partir loin de lui.

Et à nouveau il était pétrifié sur place. La colère contre lui-même grandissait dans sa poitrine alors que ses jambes mouraient d'envies de se déplacer.

Les paroles d'Erwin résonnaient dans son crâne alors qu'elle était là, devant lui. Elle était superbe. Il serra ses poings en fronçant ses sourcils de colère. Cette colère qui bouillonnant en lui d'être aussi faible face à cette femme.

Il ne pouvait pas fuir éternellement ou encore rester comme un idiot à la regarder s'éloigner peu à peu de lui alors qu'elle lui avait montré qu'il comptait pour elle.

Putain de merde, siffla-t-il avant de faire claquer sa tasse contre la surface sombre de son bureau avant de se tourner en direction de Mikasa.

Alertée par le bruit, la jeune femme pivota pour demander à son supérieur ce qui lui arrivait, mais elle fut stoppée par l'intensité des prunelles de l'hommes. Elles la transperçaient.

Il la fusilla du regard tandis qu'elle le vit s'empresser de se diriger vers elle. Il s'efforça de ne pas clopiner alors que ses bras s'enroulaient autour de la taille de la jeune femme.

Il l'attira contre son torse sans ménagement alors que son regard brûlant se planta dans celui de la soldate qui sentit un courant électrique la parcourir de la tête aux pieds.

Elle hoqueta de surprise quand elle sentit ses doigts de Livaï s'enfoncer dans sa peau alors que son visage ne se tenait qu'à un pouce du sien. Son sang se gela dans ses veines tandis que sa mâchoire se décrocha légèrement.

Livaï qu'e-, murmura-t-elle avant que ses lèvres ne se pressent contre les siennes.

Elle resta immobile, les yeux écarquillés tandis que ses poings étaient fermement serrer le long de ses flancs. Elle sentit la main du brun se dresser devant sa joue pour la rapprocher de lui. Ses jambes avancèrent d'elle-même tandis que son cerveau semblait ne plus réussir à analyser la situation.

Qu'est-ce qu'il est en train de faire cet idiot ? pensa-t-elle en sentant la chaleur des lèvres de Livaï se répandre sur tout son visage. Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Je n'ai jamais pensé qu'il puisse faire une chose aussi... physique.

Je devrai le gifler.

Mikasa leva lentement sa main, sentant son cœur palpiter dans sa poitrine. Son geste était presque tremblant mais, sa main se serra en poing alors que ses pupilles se dilataient.

Je dois le gifler.

Pourtant, sa main resta en suspend à mi-chemin lorsqu'elle sentit ses lèvres commencer à se mouvoir de la même façon. Ses paupières se fermaient lentement tandis qu'elle sentit l'homme sourire contre ses lèvres.

Le combat qui se menait entre eux était féroce, sauvage. Chacun voulait prendre le contrôle sur l'autre tandis que leurs gestes étaient maladroits. Livaï épingla les poignets de la jeune femme contre la porte de son bureau tandis qu'il demandait l'accès à sa langue. Il en mourait d'envie depuis si longtemps qu'il crut ne jamais être satisfait. Il verrouilla rapidement la porte de la pièce dans l'espoir de n'être dérangé par aucune âme qui vive.

Gémissante, Mikasa résista encore quelques instants avant de concédée à accepter. Elle sentit le monde autour d'elle s'arrêter alors que son corps tout entier frémissait de plaisir et d'envie. Elle remua ses hanches qui se firent immédiatement plaquées contre celle de son amant qui raffermit sa prise sur elle.

Il était incroyable. Ce baiser était incroyable. Elle était dévastée tandis que son cœur ne cessait de battre furieusement au point que le bruit de ses battements cognaient dans son crâne. Elle ne savait plus ce qu'il fallait faire, ni comment. La seule chose dont elle était capable était d'embrasser cet homme qui la tenait jalousement contre lui et qui la dévorait de baisers avec une force incroyable.

Lorsqu'il écarta ses lèvres des siennes, elle ne pu s'empêcher de papillonner fiévreusement des cils pour reprendre contenance. Mais il ne lui laissa pas le temps de dire quelque chose alors qu'une des mains de Livaï glissa dans ses cheveux pour l'intimer à lui laisser accès à sa gorge. Il voulait la recouvrir de baisers. Il voulait goûter sa peau jusqu'à en être rassasié.

L'unique souci qui se posait au Caporal était qu'il était sûr et certain qu'il en n'aurait jamais assez de toucher cette femme.

Ses reins étaient brûlants tandis que Mikasa balança sa tête en arrière pour laisser un libre accès à l'homme alors que ses lèvres gonflées par leur baiser laissaient échappés un gémissements suppliant.

Les joues recouvertes d'une flaque carmin, la soldate pouvait sentir les lèvres de Livaï tracer un sillon brûlant le long de sa gorge. Cela lui rappelait celui qu'il avait dessiné de la pulpe de son doigts lorsqu'elle l'avait retrouvé ivre dans sa chambre.

La ribambelle de frissons que ce geste lui apporta la fit se mordre l'intérieur de sa joue. Elle voulait qu'il continue ainsi jusqu'à en avoir assez car, elle était au bord de l'explosion. Ce n'était que des baisers, de simple baisers, mais pour Mikasa c'était incroyablement érotique. Elle se consumait à chaque pression de ses lèvres contre sa peau et à chaque suçon qu'il lui administrait.

Elle sentit son souffle se couper quand Livaï s'empara de sa peau de sa gorge entre ses lèvres pour l'aspirer doucement. Elle serra vivement ses cuisses alors qu'une pulsation de plaisir résonna dans ses entrailles. Elle se sentait soudain si fébrile qu'elle s'accrocha fermement aux épaules du brun. Elle n'avait jamais songer que ce genre de choses puissent déclencher de telles réactions. Mais elle ne pouvait pas nier qu'elle dérivait loin de toute choses concrète sous les assauts de l'homme qui se tenait pressé contre elle.

De la pointe de sa langue, il marqua les fines veines qui apparaissaient à ses yeux. Mordillant, croquant sa peau d'albâtre, Livaï fit glisser ses longues mains sur les hanches de la jeune femme avant de les empoigner. Il malaxa sa peau alors que les gémissements de Mikasa parvenaient à ses oreilles. Ces sons firent chavirer le cœur du Caporal. Lui qui n'aurait jamais cru les entendre, se sentit défaillir de bonheur. Il ne voulait qu'elle et l'avoir pour lui seul. L'entendre gémir dans son étreinte le rendit fou.

Lentement, à l'aide d'une de ses mains il progressa dans l'intimité de la jeune femme tandis qu'il écrasait ses lèvres contre les siennes. Il savait qu'il était audacieux de s'aventurer aussi directement vers cette zone, mais il avait l'impression de devenir fou et de ne plus rien contrôler.

À présent qu'il avait eu le courage de faire une telle déclaration à Mikasa, il ne voulait plus s'arrêter. Il voulait la faire sienne le plus rapidement possible et réitérer l'acte à de multiples reprises.

Il s'était préparé à ce qu'elle le repousse et s'enfui de la pièce sans un regard en arrière, mais ce qu'elle fit le surprit et l'encouragea à poursuivre. Elle prit rapidement le visage de son Caporal entre ses mains pour l'attirer vers le sien tandis que ses lèvres s'écrasèrent contre sa bouche. Elle glissa rapidement ses doigts dans les cheveux de Livaï alors que la main main libre de ce dernier s'enroula autour de sa taille.

De l'autre il effleura la zone sensible de la jeune femme avant de la sentir se tendre entre ses bras. Il écarta ses lèvres de celle de son amante pour planter son regard dans celui d'Ackerman. Il voulait la voir basculer dans la luxure et dans l'envie qui allait la saisir et ne plus la lâcher jusqu'à ce qu'elle soit totalement repue.

Les prunelles de la jeune femme étaient si brillantes de désir et de plaisir que le brun n'en cru pas ses yeux. Il n'aurait jamais pensé voir Mikasa dans un tel état par sa faute.

Cette idée lui donna du courage alors qu'il ôta sa main en arrachant un gémissement de la gorge de la jeune femme. Elle ne voulait pas que tout ceci s'arrête de cette façon et elle lui jeta un regard réprobateur alors qu'il lui offrit une sourire narquois. Il s'empara d'une de ses mains et l'entraîna doucement vers le lit.

Elle s'y installa rapidement et elle l'observa sous ses épais cils bruns. Sa gorge était nouée tandis qu'elle tremblait légèrement d'appréhension. Elle n'avait jamais fait ce genre de chose et elle ne savait pas vraiment comment faire pour ne pas paraître maladroite. Mikasa remarqua que son compagnon était dans le même état qu'elle alors qu'il peinait à conserver une respiration régulière, mais ce fut peine perdu. Le soldat ne pouvait pas cacher son appréhension, ni même la bosse qui s'était formé au niveau de son entrejambe. Mikasa le remarqua et ses yeux s'écarquillèrent alors que son visage se mit à rosir vivement.

Je ne veux pas faire ça vite, asséna Livaï péniblement en reculant alors que la jeune femme se redressait pour lui faire face.

Mikasa vit son amant se mettre à genoux devant elle tandis qu'elle pouvait sentir son visage être recouvert d'un rouge profond.

Il était à genoux, vulnérable. Cette image la frappa de plein fouet et lui fit monter les larmes aux yeux. Elle eut l'impression que le monde venait de s'effondrer tout autour d'elle.

Il n'y avait plus que lui et elle. Son cœur explosait dans sa poitrine alors qu'elle pu lire une multitude de sentiments dans le regard du brun.

Ses yeux qui habituellement étaient si froid, luisait à présent d'une chaleur ardente. Elle sentit son cœur se nouée alors qu'elle vit de la dévotion dans les deux prunelles d'acier de son amant. Il ne l'avait jamais regardé de cette façon et elle avait l'impression de fondre sur place.

Livaï, murmura-t-elle d'une voix pleine d'émotion alors que sa mâchoire se décrocha d'elle-même.

Je veux que nous y allions à notre rythme... Je n'ai jamais... Fais ce genre de trucs...

Elle l'observa se saisir de son pied droit envelopper dans la botte. D'un geste lent et délicat, il tira délicatement la chaussure de la jeune femme en ancrant son regard dans le sien.

Mikasa était paralysée, observant son Caporal ôter la masse de cuire avec douceur. Il fit glisser la chaussure jusqu'à ce qu'elle en soit extirpée avant de basculer légèrement en avant pour embrasser sa cheville avec dévotion.

Elle hoqueta de surprise en le voyant faire. Lorsqu'il releva ses yeux pour la lorgner à travers ses cils sombres, elle crut fondre comme neige au soleil. C'était la chose la plus sensuelle qu'elle ait vu de sa vie. Il quitta son pied pour réitérer la même chose sur l'autre.

Je veux que nous fassions ça correctement, Mikasa, déclara-t-il doucement tandis que ses sourcils étaient froncés. J'ai trop attendu pour tout gâcher maintenant.

Sa voix était si grave et presque douloureuse aux oreilles de Mikasa. Elle resta statufiée tandis que les mains de l'homme remontaient lentement le long de son corps. Elle voulu lui dire qu'elle voulait aussi savourer ce moment, mais l'émotion empêchait les mots de sortir. Il était si doux qu'elle ne put détacher son regard du spectacle qui se jouait devant ses yeux.

Ce ne fut que lorsqu'il déverrouilla l'attache qui maintenait ses sangles au niveau de sa poitrine, qu'elle se rendit compte qu'elle avait retenue sa respiration. Ses seins qui avaient été comprimés durant tout se temps furent libérés et totalement offerts à la vu de Livaï.

Elle était si obnubilée par le regard gris de son amant, qu'elle semblait avoir perdu tous ses réflexes. Cette pensée la terrorisait autant qu'elle l'excitait. Comme faisait-il pour la faire se sentir ainsi ? Quel pouvoir avait-il pour la rendre aussi vulnérable ?

Il lui suffisait d'accrocher son regard ou bien d'entendre le son de sa voix pour trembler de plaisir. Perdue dans ses pensées, Mikasa ne remarqua pas qu'il lui avait ôté une partie de ses sangles alors qu'il embrassait tendrement sa gorge malgré l'écharpe qui lui barrait la route. Il se trouvait entre ses jambes et ses doigts s'afféraient à défaire un à un les boutons de sa chemise blanche.

Elle se dressa au dessus de lui tandis que ses cheveux tombaient devant son visage. La jeune femme pouvait sentir le rouge s'étaler sur son visage alors qu'elle redressait lentement sa colonne vertébrale.

Lorsqu'il écarta les pans de sa chemise, elle sentit un petit courant frais effleurer sa poitrine alors que le visage de l'homme s'approcha d'elle. Elle ne pouvait pas retenir l'appréhension et l'impatience qui naissait dans sa poitrine. Mikasa ne supportait pas l'attente qui la torturait.

Il enfonça lentement ses doigts dans la chaire de la jeune femme tandis que la poitrine de cette dernière s'offrait aux yeux du Caporal. Humectant ses lèvres, l'homme se pencha sur ses deux bourgeons pour les enfermer entre ses lèvres. Quand elle sentit la langue du brun rouler autour de la poitrine de son sein, elle lâcha un gémissement en prononçant le prénom du Caporal. Elle agrippa son visage pour l'encourager à poursuivre alors qu'il s'activa à goûter son mamelon droit avant de se charger du gauche. Ils étaient fièrement dressés devant son visage alors qu'il pouvait sentir ses pointes se durcirent à chaque coup de langue qu'il administrait.

Cela était à la fois un véritable plaisir et une vraie torture pour Livaï. Il voulait prendre son temps et apprécier la moindre parcelle du corps de la jeune femme, mais le plaisir de se trouver en elle le dévorait littéralement. Il pouvait sentir la bosser son pantalon grandir un peu plus au point de devenir douloureux.

Doucement, Mikasa s'écarta de son amant sans le prévenir et s'allongea sans détourner son regard pâle de celui de l'homme. Etendue, les bras écartés, elle mordit nerveusement sa lèvre dans l'espoir qu'il comprenne son invitation. Sans rien dire, Livaï déboutonna rapidement sa chemise et l'ôta d'un geste sec avant de ramper sur le lit pour se tenir au dessus de la brune.

La soldate laissa ses mains errer sur torse de son compagnon avant de glisser lentement en direction de son bas ventre. Elle le fixa longuement droit dans les yeux, cherchant un quelconque indice sur l'état de l'homme. Elle voulait voir s'il était réticent ou si c'était tout le contraire. Bien heureusement pour elle, ce fut la deuxième option. Quand elle ôta le bouton du pantalon de son supérieur, elle l'entendit ronronner de plaisir alors qu'un de ses ongles effleura à travers le tissus la longueur de son membre.

Elle sentit ses muscles se contracter alors que l'appréhension la gagnait. Elle qui était venue lui apporter un peu de thé et un rapport elle se retrouvait allonger dans le lit de son Caporal, à moitié nue, à deux doigts de faire l'amour avec ce dernier.

Cette pensée la fit frissonner plaisir alors qu'elle abaissa la braguette de ce dernier sans détacher ses yeux des deux biles d'acier de Livaï. Il était captivant.

Elle stoppa ses gestes alors qu'il se mit à remuer légèrement son corps pour se débarasser de son pantalon ainsi que de son sous-vêtement. Le visage en feu, Mikasa osa laisser son regard glisser en direction du membre ériger du brun qui lui paraissait être bien trop grand pour elle. Elle voulu rire à cette pensée, mais elle était paralysée par la virilité qui se dégageait à cet instant de Livaï. Elle se sentit si stupide de l'avoir traité de nabot et de s'être moquée de lui à diverses reprises.

Nerveuse ?

Il lui avait demandé ça avec douceur alors qu'il avait commencer à s'occupé à son tour de la débarrasser de son pantalon blanc. Il n'y avait aucune moquerie dans sa voix, juste de l'inquiétude. Avait-il peu qu'elle regrette ? Elle espérait que non, car elle avait l'impression de mourir sur place.

N'arrivant pas à prononcer le moindre mot, elle secoua sa tête et plaça rapidement une main derrière la tête de l'homme pour le rapprocher de son visage et écraser ses lèvres contre les siennes.

Elle l'entendit siffler de placer alors qu'il répondit à son baiser avec toute la passion dont-il pouvait faire peur. Il avait l'impression d'être désespéré à chaque fois que ses lèvres entraient en contactes avec celle de la jeune femme. Il s'afféra péniblement à lui ôté sa culotte qu'il ne chercha pas davantage à voir, avant de la faire basculer en arrière sans rompre leur baiser.

Quand son corps brûlant se pressa contre celui de la jeune femme, il crut défaillir de bonheur. Il pouvait sentir chacune des courbes de son corps s'ancrées parfaitement avec le sien. Ses seins rebondis s'écrasaient contre son torse solide alors que ses hanches s'emboîtaient avec les siennes.

Elle est parfaite.

Il arrêta leur échange et se redressa difficilement au dessus d'elle alors que leurs respirations étaient eratiques.

Tout va bien, Mikasa ?

Tout va bien.

Si tu veux qu'on arrête, il faut me le dire maintenant. Parce que je serai incapable de m'arrêter.

Elle lui adressa un sourire mi tendre, mi amusée alors qu'elle posa une de ses mains contre sa joue pour la caresser de la pulpe de son pouce. Son regard brillant la rendait lumineuse et fit rater un battement dans la poitrine de Livaï alors qu'elle articula avec émotion :

Je ne veux pas que ça s'arrête, même s'il y a une attaque.

Cela fit légèrement rire Livaï qui déposa son front contre celui d'Ackerman alors qu'il fermait ses yeux. Il avait besoin de s'arrêter une seconde et de réaliser ce qui était en train de se passer entre eux. Il allait lui faire l'amour et être le plus tendre possible avec elle parce que ce qu'il allait faire à cet instant n'était pas que du sexe. Cela voulait dire beaucoup plus pour lui.

Je vais essayer d'être doux, déclara-t-il d'une voix mal assuré alors qu'il tremblait d'appréhension.

Son rythme cardiaque était beaucoup trop rapide et le corps nu de la jeune femme pressé contre le sien n'aidait en rien le Caporal. Il voulait que tout se passe bien et lui montrer combien elle était importante à ses yeux.

Il voulait la rendre heureuse et la mettre en sécurité. Il voulait qu'elle ressente toutes ces choses qu'ils n'arrivaient pas encore à dire à haute voix.

La main droite de Mikasa se posa à l'arrière de la nuque du jeune homme alors qu'elle se mit à jouer nerveusement avec la naissance de ses cheveux.

Elle avait ancré son regard incroyablement brillant dans celui de son amant alors qu'elle brûlait d'impatience. Elle n'arrivait pas à croire ce qui était en train de lui arriver. Elle oubliait tout. Absolument tout.

Tout ira bien, lui assura-t-elle dans un murmure alors qu'elle relevait ses hanches pour accompagner ses propos.

Elle mordit furieusement sa lèvre quand elle le vit écarquillé des yeux alors que son entrée effleura le bout de son sexe. Le contact entre eux était si chaud qu'elle pouvait le sentir palpité contre son intimité.

Un gémissement retranscrivant son impatience s'échappa de ses lèvres alors qu'elle émit une petite impulsion derrière le crâne de son amant pour qu'il l'embrasse à nouveau. Elle avait besoin de lui. C'était comme une urgence qui la rongeait jusqu'au plus profond de ses entrailles. Elle n'aspirait à ne faire plus qu'un avec lui.

Elle mouvait ses lèvres contre celle de Livaï tandis qu'elle sentit les doigts de ce dernier s'agripper à ses cheveux. Il les fit remontés jusqu'au sommet de son crâne et les laissa se refermer sur une touffe ébène qu'il saisit fermement. Il était lui aussi à bout.

Malgré la peur qui le tenaillait, il ne pouvait plus attendre. De sa main libre, il attrapa un des flancs de la jeune femme et poussa lentement se hanches. La lenteur du mouvement était une véritable torture pour le Caporal.

Dès qu'il avait commencé à entrer en elle, il avait sentit une chaleur hors du commun l'envelopper. Il ôta sa lèvres de cette de son amante alors qu'il crispa violemment sa mâchoire. Il l'entendit émettre un petit cri tandis qu'elle enveloppa les hanches de l'homme à l'aide de ses jambes et agrippa un de ses avant-bras pour y planter ses ongle.

Elle s'arqua davantage alors qu'une douleur dans son bas ventre la saisi. Elle ferma d'instinct ses yeux alors qu'elle tentait de contrôler la sensation désagréable qui fleurissait en elle. Ce n'était pas insoutenable, mais cela la dérangeait.

Elle inspira et expira à plusieurs reprises alors que Livaï déposait une myriade de baisers sur sa gorge tendue avant qu'il ne peine à respirer convenablement. Il avait à peine passer les portes de son intimité qu'il avait l'impression d'avoir reçu un coup de massue.

Je... Mikasa... Tout...

Je vais bien, peina-t-elle à dire alors qu'elle enfonçait ses ongles dans le dos du brun. Il me faut juste une minute...

Il n'arrivait pas à savoir s'il pouvait lui accorder cette minute qu'il désirait si ardemment utiliser pour remuer lentement du bassin. Mais le visage crispé de la jeune femme l'encouragea à être patient alors qu'il écarta les petits cheveux qui tombaient devant ses yeux.

Son geste était tendre et il se voulait rassurant. Il n'était pas un expert en ce genre de chose et bien que le désir le consumait tout entier, il ne voulait pas la blesser. Il ne voulait pas être égoïste.

Je ne veux pas te faire de mal, déclara-t-il d'une voix mal assurée alors qu'il tremblait d'appréhension.

Il la sentit se détendre lentement alors qu'elle conservait ses yeux fermés pour calmer les petites pulsations de douleur qui enflammait son bas ventre. Elle s'habituait à sa présence et chaque minute fut de plus en plus plaisante.

Dans un murmure, elle lui demanda de bouger à nouveau. Il enroula ses bras autour de la jeune femme et s'exécuta lentement alors qu'il ne supportait pas de voir cette expression de douleur s'incruster sur son visage.

La gorge nouée, il songea à s'arrêter mais quand elle ancra son regard dans le sien, il sut que cela n'était pas nécessaire. Elle l'encourageait doucement, par des paroles tendres et rassurantes qui aidaient Livaï à se mouvoir. Cette fois-ci, le mouvement ne fut plus aussi désagréable que la première fois. Bien au contraire.

Il était sensuel et lui procurait un plaisir qu'elle n'aurait jamais cru possible. Basculant la tête en arrière sur le matelas, Mikasa pouvait à peine contrôler les petits sifflements de bonheur qu'elle émettait alors que son amant déposait une myriade de baisers sur sa gorge, passant par sa poitrine qui bougeait au rythme de leurs hanches. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle puisse ressentir de tels choses par de simples gestes.

Sa bouche s'entrouvrit alors que de petites vagues de plaisir la parcouraient de la tête aux pieds. C'était si électrisant pour la soldate qui s'agrippa davantage au dos de son compagnon qui lâchait des râles incroyablement rauque. Elle n'aurait jamais penser voir Livaï dans un tel état. Il n'était plus l'homme autoritaire et froid qu'elle avait connu sur le camp d'entraînement, ni même le nabot arrogant qui lorgnait les gens avec désintérêt.

Il était loin de ce personnage qu'il tentait chaque jour de faire jouer aux yeux des autres. Mikasa aurait menti si elle avait dis qu'elle détestait le voir ainsi entre ses bras. Bien au contraire. Elle aimait ses petits gémissements qui s'échappaient de sa gorge. Cette façon dont il disait son prénom en lui jurant qu'elle était fantastique dans sa manière de l'accueillir ou dans ses baisers.

Elle mordit nerveusement sa lèvre quand elle le vit froncer ses sourcils alors qu'elle venait de le faire basculer pour qu'elle puisse se trouver au dessus de lui. Elle était heureuse de toujours l'avoir en elle tandis que son corps s'écrasait sur celui du Caporal. Il l'observa avec interrogation alors qu'elle approchait ses lèvres de son oreille pour en mordiller le lobe.

Ackerman sentit l'homme tressaillir sous ses caresses alors que les mains de ce dernier empoignaient davantage ses hanches. Il murmura son prénom un bon nombre de fois sans véritablement s'en rendre compte. Ses chuchotements plaintifs firent réagir la brune qui se mit à bouger à nouveau sur son amant, sentant son membre frémir de plaisir en elle.

Elle n'avait jamais penser qu'une telle sensation puisse exister. C'était si intense pour la jeune femme qu'elle ne put s'empêcher de se cambrer pour davantage le sentir contre elle. Ses mains se posèrent sur le torse sculpté du brun qui observait sa compagne avec dévotion. Il avait l'impression de mourir à petit feu alors que le regard brûlant de Mikasa s'ancrait dans le sien.

C'était comme si un lien indestructible venait d'être scellé entre eux. Il se souvenait de la première fois qu'il l'avait vu. Le regard meurtrie qu'elle lui avait lancé pour avoir touché à son demi-frère. Cela lui paraissait à présent si loin qu'il se demandait si cela s'était vraiment passé. Le regard de la soldate à cet instant n'inspirait que du désir et de l'attirance.

Elle se consumait de plaisir à l'instar du Caporal. Il laissa un sifflement s'échapper de ses lèvres alors qu'une nouvelle vague de bonheur le dévastait. Il savait que tout ceci ne durait pas encore longtemps. C'était la première fois qu'il faisait une telle chose et il peinait à garder le contrôle de la situation.

À chaque fois qu'il tentait de maîtriser le plaisir qui le submergeait, il se retrouvait désarmé face à la quantité incroyable de sensation qui le dévorait. De plus, la vision glorieuse d'Ackerman sur lui et de ses gémissements ne l'aidait en rien à rester calme.

Ondulant des hanches, elle mordit nerveusement sa lèvre tandis que sa tête de balançait en arrière. Les mouvements lents de ses hanches contre celle de son amant la firent gémir de plaisir. Elle pouvait sentir le désir la consumer de l'intérieur alors qu'une des mains de Livaï sillonnait sa poitrine. Il était si doux et si tendre qu'elle se sentait mourir à petit feu.

Ses doigts étaient aériens alors qu'ils titillaient avec grâce les petits bourgeons roses qui pointaient dans la direction de l'homme. Elle hoqueta de surprise lorsqu'elle sentit ses lèvres de Livaï en prendre possession pour les suçoter avec gourmandise.

Il prit un de ses seins en coupe pour facilité sa prise. Il s'acharna sur ces monts crémeux avec ferveur tandis que Mikasa faisait rouler ses hanches à un rythme plus rapide alors que ses mains se crochetèrent aux trapèzes de l'homme.

Ses épaules étaient solides et plus large que dans ses souvenir. Elle peinait à ne pas s'y accrocher quand il lui assénait de temps à autres des petits coups de reins.

Elle ne pouvait pas retenir ses nouveaux gémissements qui éclataient dans la pièce alors qu'il asséna de petits coups de langues avant de s'écarter de la poitrine de sa compagne pour observer le plaisir qui déformait les traits de son visage.

Elle était splendide et il ne pouvait pas retenir le bonheur qui éclatait dans son crâne alors que son désir ne faisait qu'accroître à chaque mouvement qu'il exécutait. Il était au bord du gouffre et le point de rupture n'était pas très loin pour le brun. Il savait qu'il avait bientôt atteindre le point culminant, mais il refusait de se laisser basculer sans entraîner Mikasa avec lui.

Il n'avait jamais vécu une chose pareille et il pouvait comprendre pourquoi cela pouvait l'affolé comme le disait si bien Auruo. Livaï savait qu'il ne se lasserait jamais de sentir cette femme tout autour de lui, dresser de cette façon juste au dessus de lui ou alors étendue sous son corps. Elle était parfaite.

Sa peau était brûlante et elle devenait pantelante à chacun de ses gestes. Elle se tordit en jetant sa tête en arrière afin de lui offrir un accès à sa gorge, mais il n'y alla pas.

Il se contenta de sourire avec satisfaction avant de lui donner un coup de rein sec et habile. Surprise, la jeune femme laissa sa tête basculer en arrière alors qu'un couinement s'échapper de ses lèvres. Elle redressa son crâne à nouveau et planta son regard dans celui de l'homme.

La soldate put y lire de l'amusement ainsi que du plaisir mais surtout quelque chose qu'elle n'avait jamais cru possible : de la dévotion. Cela la fit tiquer alors que son cœur débordait d'amour et de satisfaction.

Elle aimait cette lueur dans son regard alors qu'il la lorgnait sans aucune vergogne. Elle avait voulu ça depuis tellement de temps qu'elle se surprit elle-même de ne le réaliser que maintenant.

Les mains de son amant enveloppaient ses hanches avec fermeté, s'assurant qu'elle puisse rester coller à lui à chaque mouvement.

Elle n'arrivait pas à se détacher de son regard alors qu'ils entamèrent une danse sensuelle, dont le rythme variait selon leurs humeurs. La plupart du temps, il était lent et donnait à la jeune femme l'impression de se consumer entre les mains de son compagnon alors qu'elle gémissait encore et toujours.

Elle sentait ses muscles se tendre de plus en plus alors que les parois de son intimité se resserrait autour de Livaï. Elle murmura son prénom, l'implorant de ne plus retenir le plaisir qui lui rongeait les entrailles alors qu'elle s'accrochait davantage à lui. Elle enfonça ses ongles dans la peau de l'homme pour contenir le volume de ses plaintes.

Livaï laissa des grognements délicieux à ses oreilles s'échapper de sa gorge alors qu'il enfonçait ses doigts dans sa peau pour la sentir davantage. Il ouvrait et fermait sa bouche à plusieurs reprises tandis que Mikasa commençait à chercher à prendre le contrôle de la situation.

Elle fut surprise de constater qu'il la laissa faire. Elle se pencha au dessus du torse de son amant de y déposa un sillon de baiser alors que ses hanches continuaient de s'activer en un mouvement fluide.

Quand elle approcha son visage de celui de son amant, elle pouvait aisément voir combien que ce dernier était déformé par le plaisir qui l'envahissait. Elle se redressa doucement pour le surplomber à nouveau.

Tu vas me tuer, murmura-t-il d'une voix rauque alors qu'une de ses mains glissaient jusqu'à sa gorge.

Depuis le temps que j'en rêve, répliqua-t-elle difficilement sur le même ton alors que son amant laissa un sourire amusé naître sur ses lèvres.

Il releva son épaule pour que ses doigts se calent derrière la jeune femme afin de l'attirer vers lui. Comprenant son geste, elle esquissa un sourire avant de suivre sa demande en se penchant vers ses lèvres. Elle les brossa à l'aide des siennes avant de planter un baiser d'adoration. Elle le voulait tout entier.

Elle désirait qu'il ne cesse jamais ce qu'il était en train de lui faire. Elle voulait rester enfermée dans cette pièce avec lui pour oublier tout ce qui se passait à l'extérieur. Mikasa ne voulait pas arrêter de ressentir ce bonheur qui explosait dans sa poitrine comme un feu d'artifice. Elle ne désirait continuer de voir Livaï la regarder de cette façon.

Mikasa réalisa à cet instant qu'Annie avait raison. Elle n'aimait pas Eren. Elle l'adorait comme on idolâtrait un être cher et important. Eren représentait son salut et sa chance de faire de bonnes choses dans sa vie. Elle ne l'aimait pas. Celui qu'elle aimait au point de devenir faible et vulnérable se trouvait contre elle, fermement presser contre son corps lasse et au bord de l'explosion.

Oui. C'était Livaï qui avait ce privilège.

O_o_o_o_O

J'ai envie de dire... ENFIN ! Il était temps. Enfin j'espère que votre patience (que j'ai mis à rude épreuve je le conçois totalement) à été bien utilisée. Dans tous les cas, ils ont été droit au but, même si ils ont été lent à se lancer. J'attends vos retours avec impatience et je vous dis au week-end prochain cette fois-ci. En attendant, je retourne me moucher comme une tarée parce que j'ai encore eu la chance de choper un rhume... Joie !