Je suis de retour après un long hiatus, je m'en excuse j'ai eu une réelle panne d'inspiration. J'étais hésitante à poster la suite, car je n'étais pas certaine quant à l'évolution de mon intrigue.

Je vous remercie tout de même pour vos commentaires :))


L'enfant au sharingan

Chapitre 6

Dans le Pays du Feu

La forêt du Byakuren

Tanzuka était une destination lointaine.

Les deux membres de l'Akatsuki, l'utilisateur du Sharingan et le monstre du brouillard, traversèrent péniblement une forêt dense qui se révélait être la seule issue possible pour accéder au village marchand. Leur progression, rendue affligeante par la noirceur de la nuit, fut longue et silencieuse. Un vent froid et palpable souffla, créant une sorte de tourbillon qui fit grandement bouger herbes et feuilles. L'obscurité vertigineuse les fit vaciller légèrement, et puis elle rendit leur vision pratiquement trouble et floue. Ceux-ci oscillèrent donc sur des branches glissantes, et se retrouvèrent rapidement trempés par cette marche forcée.

D'une voix essoufflée, l'un d'eux suggéra brusquement :

- Itachi, il nous reste encore du chemin à faire, et la nuit nous empêche de distinguer clairement nos environs. Ne veux-tu pas que l'on prenne une petite pause ?

- Hn... répliqua simplement ce dernier.

- C'est-à-dire ...peux-tu être un peu plus explicite !? Rétorqua son partenaire d'un ton agacé.

- Hnn ... siffla une seconde fois le meurtrier du clan Uchiha.

En notant l'expression troublée qu'affichait Kisame, celui-ci ne put s'empêcher d'ajouter d'un ton las :

- Rien ne presse, trouvons-nous d'abord un refuge pour nous reposer un peu.

- Tu vois ce n'est pas compliqué quand tu veux, le réprimanda le démon sans queue d'un air profondément ennuyé.

En guise de réponse, il n'eut qu'un énième « hn » qui mit un terme définitif à la discussion.

OoOoO

À Tanzuka

Dans la maison close de Fumihiko

Assise sur un tabouret de bar, une belle femme sirota tranquillement sa boisson alcoolisée. Une moue boudeuse se dessina subitement sur son visage angélique, à la vue des clients un peu trop encombrants à son goût. Ce qui eut le don de l'agacer amplement. Elle n'appréciait pas forcément être collée tout au long d'une soirée exténuante. Grognant de lassitude, elle vérifia une nouvelle fois, à travers son petit miroir qu'elle gardait soigneusement avec elle, si son maquillage et sa coiffure demeurait impeccable. Rien à redire, elle était tout simplement éblouissante, sans vouloir paraître hautaine.

Elle était loin d'être repoussante, les clients qui lui collaient régulièrement aux basques le confirmeront sans problème. Elle semblait parfaitement ravissante dans sa sublime robe rouge, pourtant elle ne se sentit pas plus heureuse que ça. Elle était populaire, aimée et enviée. Les clients qu'elle qualifierait de grossiers et rudes, étaient intransigeants, pourtant ils la choisissaient toujours au profit des autres prostitués qui étaient à des kilomètres de sa beauté.

Alors pourquoi éprouvait-elle un profond désemparement, cette dernière songea d'une humeur morose.

Elle toussota légèrement. La fumée infecte de la cigarette qui imprégnait totalement la salle principale l'écœura et l'étouffa presque. Sans parler des mots indécents que les clients lui murmuraient incessamment dans l'oreille, la révulsaient plus qu'autre chose. Puis, l'ambiance corrompue qui accompagnait cette décadence la mit franchement mal à l'aise.

Poussant un faible gémissement, la prostituée se releva non sans délicatesse de son tabouret, en ignorant les plaintes de ses emmerdeurs de clients. Puis elle se dirigea d'un pas décidé en direction de la sortie pour respirer un bon coup. Bousculant au passage quelques autres prostituées qu'elle côtoyait au quotidien qui la scrutèrent par ailleurs d'un drôle d'air - en s'interrogeant fort probablement sur son comportement lunatique - elle se pressa de quitter le grand Hall. Ne voulant visiblement pas se faire disputer par sa patronne, elle tenta de se faire la plus discrète possible en empruntant la sortie de secours. Ainsi, la vieille mégère ne pourrait pas l'importuner plus que ça.

Rien qu'à entendre sa voix stridente, l'agaçait hautement.

Une fois dehors, la désagréable sensation d'enfermé disparut aussitôt, et elle put enfin respirer à nouveau. Certes, il faisait froid à l'extérieur, mais ce n'était un froid insoutenable qui lui glacerait tous les membres de son corps. Rien ne pouvait la déranger à cet instant précis. Même la pluie qui se déversait abondamment par les nuages sombres encombrants entièrement le ciel. Non, elle s'en fichait pas mal d'être mouillée, ou d'avoir les vêtements humides.

La seule chose qui comptait, c'était son anxiété bouffante. Un courant d'air frais, c'était qu'il lui fallait. Elle n'en pouvait plus, elle n'avait pas l'esprit serein depuis ces dernières années un sentiment de culpabilité la rongeait intérieurement. Elle calma sa respiration irrégulière, puis elle entama une marche silencieuse en direction du parc qui longeait son établissement, et qui devait être vide à cette heure précise de la nuit. Elle ne se pressa pas pour autant, profitant du vent qui soufflait de plus en plus fort. Progressant d'un pas lent, elle franchit finalement - une quinzaine de minutes plus tard- l'entrée du parc. Puis sans plus attendre, elle partit s'installer sur un banc désert et humide. Fermant les yeux, elle tenta de faire le vide dans sa tête.

La pluie l'arrosait de plein fouet, mais elle n'en avait cure. Elle ne songea seulement qu'à se reposer à cet moment précis, et surtout d'éviter de trop penser à son métier encombrant qui l'étouffait de plus en plus. Le silence lui faisait agréablement du bien, et la rassurait un tant soit peu. Elle appréciait, comme à l'accoutumée, reposer son esprit embrouillé. Rester dans le calme lui apportait un peu de bonheur dans sa vie bien mouvementée qu'elle détestait tant. Pas qu'elle aspirait à la solitude, loin de là mais elle aimait seulement ces moments d'apaisements et de longues détentes qui lui procurèrent un bien fou.

Faire le vide dans son esprit l'aidait énormément à ne plus se ressasser des souvenirs douloureux qu'elle n'arrivait pas à refouler au plus profond d'elle. Des bribes d'images qu'elle aurait préférées effacer de sa mémoire, lui revenaient constamment en masse. Des erreurs, elle en avait fait des tonnes. La plupart, elle les regrettait sincèrement. Même si ses fautes commisses dans le passé lui pourrissaient son existence, elle devait continuer à vivre avec car elle ne pourrait jamais revenir en arrière pour les réparer.

Le mal était déjà fait.

Elle espérait seulement que son enfant pourrait la pardonner un jour pour l'avoir délibérément abandonné à son funeste destin. Essuyant de sa manche les quelques larmes qui lui avait échappé, elle lâcha pour la énième fois d'une voix piteuse :

- Ichigo, je suis sincèrement désolée pour tout le mal que je t'ai causé.

OoOoO

De retour dans l'établissement, Matsuri partit s'assoir à côté d'un client qui sentait affreusement la cigarette ; son odeur désagréable lui monta à la tête mais elle fit mine de rien. L'homme avec lequel elle prévoyait de finir la soirée, était fort séduisant et semblait avoir la vingtaine. À mesure que le temps passait, elle déduisit par sa posture, son accoutrement et sa façon de s'exprimer, qu'il ne pouvait s'agir que d'un shinobi.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, celui-ci ne portait aucun Hitai-ate alors elle ne sut pas dans l'immédiat s'il était un ennemi ou un allié. Il pouvait très bien être en mission pour collecter des informations auprès des prostituées. D'ailleurs, à en juger son comportement curieux et ses questions incessantes, elle était presque certaine de ce qu'elle avançait.

La discussion poursuivit, et il commença enfin à entrer dans le vif du sujet en évoquant des mercenaires venus d'un autre village :

- As-tu aperçu dans les environs des « étrangers » massivement équipés en armement ?

Elle plissa les yeux sous l'agacement qu'elle ressentit. Encore un interrogatoire comme si elle était d'humeur à en supporter un. Néanmoins, l'argent ne tombait pas du ciel et les shinobis étaient incontestablement les plus riches du coin. Celle-ci devait donc prendre sur elle si elle espérait continuer à survivre dans un monde aussi pourri que le sien.

Faisant semblant d'être intéressée par la tournure que prenait la conversation, elle laissa échapper d'une voix qui en disait long :

- Des types douteux arpentent toujours cet endroit puant, Tenma-san.

Le dénommé Tenma fut un instant déstabilisé par le ton mielleux que la prostituée avait employé. Ce qui fit grandement sourire cette dernière car elle sentit que c'était dans la poche - coucher avec ce beau ténébreux allait lui rapporter énormément.

- Neko-chan, j'insiste.

Elle se gratta légèrement le menton, en signe de réflexion. Puis son regard s'illumina et elle déclara d'une voix sérieuse :

- Quand j'y pense, il y a de cela une semaine un groupe de shinobi avait passé du bon temps par ici.

L'homme lui agrippa fermement l'épaule, l'air agité.

-Dis moi, est-ce que sur leur bandeau frontal figurait ce symbole ?

Sur cette déclaration, il lui tendit hâtivement un bout de papier sur lequel était représenté la conjonction de deux éléments de même nature - plus précisément l'intersection de deux cercles - qu'elle reconnut aussitôt.

- Oui, je crains que ça soit le même.

Le guerrier poussa un rugissement en tapant du poing la table autour de laquelle ils siégeaient avant de s'exclamer fortement sans se préoccuper outre mesure de sa présence :

- Bon sang, j'en étais persuadé ! Ils ne pouvaient s'agir que de ces salauds, de ces êtres abjects, de ces infâmes mercenaires de Kusa.

Tentée par l'élan impulsif du ninja et de nature curieuse, Matsuri voulut en apprendre davantage:

- Qu'ont-ils fait au juste pour mériter un tel déferlement de haine ?

L'homme un peu trop bavard à son goût n'hésita même pas une seule seconde avant de lui répondre :

- Ces lâches ont provoqué une grande explosion qui a fait de nombreuses victimes.

La femme trancha d'un ton sarcastique :

- Rien d'étonnant venant des shinobis.

Son interlocuteur objecta :

- Nous ne sommes pas tous les mêmes.

- Si tu le dis, Tenma-san qu'il en soit ainsi. Reprit t-elle avant d'ajouter, d'ailleurs je présente toutes mes sincères condoléances aux familles des victimes.

En entendant ces quelques mots, l'expression du guerrier s'assombrit considérablement. Il serra les dents, puis énonça d'une voix enragée :

- Les familles dis-tu !? Ne me fais pas rire la grande majorité des victimes étaient des orphelins.

Ses paroles frappèrent de plein fouet la jeune femme qui fut empli d'une inquiétude sourde à l'entente du terme « orphelin ». Sa bouche s'assécha, sa gorge se noua et elle sentit une boule au ventre mais elle l'interrogea quand même d'une voix tremblante :

- Où a eu lieu cette explosion !? Rassure-moi elle ne s'est pas déclenchée à l'orphelinat Aomitsu.

Le shinobi ne tarda pas à confirmer ses pires craintes :

- Malheureusement, il s'agit de cet endroit.

Après le doute, la peur s'installa dans son cœur à l'idée d'avoir perdu un être cher. Naturellement, elle persista pour en savoir plus :

- Des survivants, y'en a t-il ?

Seul un silence glacial lui répondit, et elle s'écroula sous le choc :« Non. Non. C'est impossible, Ichigo ne peut pas être mort » songea t-elle l'esprit embrouillé. Sa respiration se fit irrégulière, elle fut prise de spasmes incontrôlables et le bruit de ses sanglots commencèrent à envahir la salle. Son client se précipita à son chevet pour la relever, mais elle se débattit fortement en hurlant sans cesse le nom de son fils : Ichigo.

OoOoO

Quelques heures plus tard

À proximité de Tanzuka

Sur la place de l'incident, un véritable champ de ruines s'étendait sur plusieurs kilomètres. Les deux membres de l'Akatsuki chargés de mener l'enquête sur l'explosion, semblaient complètement désorientés. L'obscurité était telle qu'ils eurent du mal à se repérer, même avec son dojutsu Itachi ne distinguait rien. Ce fut comme s'ils se trouvaient dans un champ magnétique qui troublait tous leurs sens et rendait inefficace toutes leurs actions.

Enfin, le plus perturbant fut le trou béant qui se dressait devant leurs yeux dans lequel ils percevaient quelques débris de bâtiment mais aucun morceau de corps humain. Pour progresser dans leur recherche, ils plongèrent sans une once d'inquiétude dans ce cratère qui recelait probablement un bon nombre de secrets. Itachi activa à nouveau son sharingan mais cette fois-ci il fonctionna à merveille, il scruta alors minutieusement les environs lorsqu'un détail lui sauta aux yeux.

- Kisame, ne fais plus un pas !

Celui-ci arqua un sourcil devant le ton employé - il n'appréciait pas spécialement qu'on lui donne des ordres -mais n'exécuta plus aucun mouvement.

- Que t'arrive t'il, t'as remarqué quelque chose Itachi ?

Le concerné laissa échapper un simple : « Hn » en avançant prudemment vers l'endroit exact où son acolyte se tenait rigidement tel un piquet.

- Bon alors t'as avalé ta langue ? Insista une seconde fois le démon sans queue.

L'Uchiha suggéra d'une voix profonde :

- Cette substance verte éparpillée un peu partout au sol pourrait être la cause de cette destruction massive.

Devant le regard interrogateur de son interlocuteur, celui-ci poursuivit :

- Je perçois subtilement une odeur de mort provenir de ce liquide.

- C'est sacrément flippant ça, tressaillit Kisame. Il faut peut-être qu'on prélève un échantillon pour savoir de quoi il en tourne, acheva t-il.

Le possesseur du sharingan acquiesça, avant de préciser :

- Il ne faut surtout pas entrer en contact avec la substance.

Suite à cet avertissement, Kisame se crispa légèrement, l'air inquiet. Puis, il attarda son regard sur un petit buisson, et repéra la signature d'un de leurs compagnons d'arme.

Rassuré, celui-ci ne tarda pas à l'interpeller :

- Zetsu, sors de ta cachette on a besoin de ton aide.

Une fraction de seconde plus tard, la plante carnivore se montra.

- Vous avez fait du bon boulot les gars, maintenant laissez-nous nous occuper du reste.

Satisfait de sa réponse, Itachi commença à tourner les talons mais s'arrêta lorsqu'il entendit la voix étonnamment malicieuse de son partenaire de crime lui proposer :

- Tiens, et si on allait se détendre dans la maison close de Fumihiko.

à suivre