Cette histoire est la suite d'Impulsion. Si vous ne l'avez pas lue, vous allez être perdus. Je ne promets pas de dates pour la suite, je sais qu'il m'arrive de ne pas pouvoir écrire pendant très (trop) longtemps. Merci à Karazthor the Necromagus pour m'avoir rappelé que j'aime bien écrire des histoires.


Harry se réveilla en sursaut. Rien d'inhabituel pour lui, malheureusement. Il tourna la tête pour regarder l'heure avant de se rappeler qu'il n'y avait pas d'électricité à Poudlard, et donc pas de radio-réveil. Le jeune garçon soupira avant de se retourner et de s'allonger sur le dos les yeux grands ouverts. Entre l'obscurité et sa mauvaise vision, il ne discernait rien, même pas le haut de son lit à baldaquin. Il referma alors les yeux.

Tout était calme. Un sifflement léger, aigu et régulier venait de sa gauche et dérangeait le silence autrement absolu du dortoir. « Sûrement Neville » pensa-t-il. En effet, la seule autre personne à dormir à sa gauche, Ron, était loin de se montrer aussi discret les nuits ou il décidait de ronfler (ce qui était trop souvent à son goût, malgré l'habitude).

Harry soupira de nouveau après quelques minutes, voyant que le sommeil lui échappait encore. Combien de minutes avaient bien pu s'écouler depuis son réveil ? Le jeune garçon repensa au radio-réveil rafistolé qu'il avait chez les Dursley. Là-bas, sa présence lui permettait de savoir que le temps s'écoulait à une lenteur abominable. Ici, son absence servait la même fonction.

Qu'est-ce qui avait bien pu le réveiller ? Il ne se souvenait plus. Harry trouva cela plutôt étrange. D'habitude, il avait la mauvaise habitude de se rappeler systématiquement des rêves qui étaient assez traumatiques pour le réveiller en sueur en pleine nuit.

Il était en sueur. Rien que d'y avoir pensé le rendait de plus en plus inconfortable. Plus le sommeil lui échappait, plus il avait l'impression désagréable de macérer dans son jus. Le jeune garçon soupira une troisième fois. Se rendormir lui semblait une tâche impossible maintenant. Il se leva alors le plus discrètement possible et commença à fouiller dans ses affaires à la recherche de sous-vêtements propres pour la journée. Après avoir trouvé l'objet de sa quête, il se dirigea vers les douches et se cogna le petit orteil contre le coin de son lit.

Il étouffa un hurlement de douleur, mais laisse s'échapper un gémissement à moitié audible. Bien sûr, une journée qui avait si bien commencée ne pouvait qu'aller en s'améliorant. Harry se rassit sur son lit, son pied gauche douloureux dans sa main, tentant de faire passer la douleur par un massage aussi maladroit qu'inefficace. Heureusement, il n'avait réveillé personne. « Heureusement ? Pour eux peut-être » pensa-t-il, avant de se lever de nouveau et de faire une nouvelle tentative en direction des douches, qui se déroula sans encombres cette fois-ci.

Arrivé dans la salle de bain, Harry se rendit compte qu'il avait choisi des chaussettes dépareillées. « Dobby serait fier de moi » se dit-il à voix basse, avant de hausser les épaules. Après ses aventures matinales, un allez-retour dans le dortoir sombre lui semblait bien trop dangereux de toute façon.

L'eau chaude aidant, les derniers vestiges de sueur et de fatigue quittèrent le jeune garçon pendant que la nuit laissait place à l'aube. Profitant des quelques faibles rayons de lumière, il s'aventura dans son dortoir, prit son sac et descendit silencieusement l'escalier en colimaçon qui menait vers la salle commune de Gryffondor. Il s'assit à une table et chercha dans son sac de quoi s'occuper. Son livre d'Histoire de la Magie, son livre de Divination, son livre de Potions.

Harry se souvint alors qu'il avait des devoirs à faire en Potions pour le lendemain. Prenant son courage à deux mains, ainsi qu'une plume, son encrier et un morceau de parchemin, Harry se lança de cette tâche ingrate.


Une heure plus tard, Ron trouva Harry encore penché sur son travail.

- Qu'est-ce que tu fais, Harry ? Demanda-t-il.

- Je n'arrivais pas à dormir, répondit le jeune garçon.

- Tes devoirs de potions ?

- Oui...

Ron semblait indigné, mais Harry fut épargné de toutes critiques de sa part par l'arrivée du troisième membre de leur trio de choc.

- Tu fais tes devoirs? Demanda Hermione.

- Ça m'arrive tu sais, répondit Harry.

- Pas si tôt le matin, contredit-elle.

- C'est pas faux, concéda-t-il.

- Allez ! Range tout ça, c'est l'heure de manger, intervint Ron.

Harry fourra négligemment son travail dans son sac, avant d'y mettre avec plus de délicatesse son matériel d'écriture.

- Rogue ne sera sûrement pas content si tu lui rends un travail froissé, fit remarquer Hermione.

- Rogue n'est jamais content de toute façon, répondit Harry, ce qui lui valut un mouvement de tête approbateur de la part de Ron.

- Ce n'est pas une raison quand même, protesta-t-elle.

Harry ne répondit pas. Il savait qu'elle avait raison, mais il n'avait pas envie de le lui dire. Hermione semblait vouloir continuer dans son élan, mais Ron insista qu'elle pourrait se tracasser pour eux plus tard et qu'il avait faim. Le calme avant la tempête qui faisait déjà rage dans les yeux d'Hermione se fit entendre et le Survivant ferma les yeux. Une dispute matinale, il y avait longtemps.


Harry mangeait silencieusement dans la grande salle. Il avait décidé de s'asseoir avec Neville et Ginny, loin de Ron et d'Hermione, qui, même fâchés, s'étaient quand même assis l'un en face de l'autre une dizaine de places plus loin.

- C'était pourquoi ce matin ? Demanda Neville.

- Ron a dit à Hermione qu'elle pourrait nous materner plus tard, parce qu'il avait faim. Et Hermione n'aime pas qu'on lui fasse remarquer quand elle est trop autoritaire.

- Mon frère a dit « materner » ? S'étonna Ginny.

- Il ne l'a pas dit comme ça, confirma Harry. Mais ils m'énervent tous les deux. Ron dit un truc maladroit. Hermione s'énerve au lieu de comprendre. Elle devrait comprendre non ? Les filles ne sont pas sensées comprendre les trucs comme ça ?

- Les trucs comme quoi ? Demanda Neville, visiblement perdu.

- C'est pas très sympa ce que je vais dire, mais je crois qu'Hermione est aussi nulle que Ron, répondit Ginny. Pour ça, ils se sont bien trouvés.

- Alors je fais quoi? Je les supporte encore comme ça pendant quatre ans ?

- C'est ça, ou tu vas les voir maintenant et tu... Harry, attend, non, n'y va pas !

Mais le jeune garçon était déjà parti. Il marcha vers ses deux amis d'un pas si déterminé que de nombreuses têtes se tournèrent sur son passage et le suivirent du regard, intrigués par ce qui allait se passer. Harry se posa devant ses deux amis qui le dévisagèrent, visiblement interloqués.

- Hermione. Quand tu nous fais la morale, je sais que tu ne veux que notre bien et que tu veux juste être la voix de la raison, parce que Ron et moi, c'est vrai qu'on n'est pas souvent raisonnable, mais tu ne peux pas nous reprocher qu'on te trouve autoritaire, commença Harry.

- Harry ! S'indigna la jeune fille.

- Laisse-moi terminer ! Insista-t-il. Oui, tu es autoritaire, mais quand Ron te le fait remarquer, ce n'est pas pour t'embêter, ce n'est pas pour t'insulter, c'est pour te faire un compliment. Il aime ça !

- Harry ! S'indigna à son tour Ron, ses oreilles s'empourprant à vue d'œil.

- Laisse-moi terminer ! Ron aime bien qu'on s'occupe de lui. Ron aime bien que tu t'occupes de lui et visiblement, tu aimes bien t'occuper de Ron aussi. Alors occupez-vous l'un de l'autre et revenez me voir quand vous serez calmés.

Et ne laissant aucune chance à ses deux amis de répondre, Harry s'en alla d'un pas tout aussi déterminé qu'il était venu, pris son sac sous les yeux médusés de Ginny et de Neville, avant de sortir de la grande salle.

Une fois hors de la vue des élèves attablés, il s'arrêta, ferma les yeux et laissa s'échapper un long soupir.

- Monsieur Potter.

Harry ouvrit les yeux brusquement et vit le directeur de Poudlard s'approcher de lui, accompagné par deux hommes portant des robes d'uniforme.

- Professeur Dumbledore ?

- Monsieur Potter, reprit-il, ces deux personnes sont des Aurors et ils voudraient vous poser quelques questions. Je serai bien sûr présent à vos côtés.

Harry semblait perdu. Il était encore tellement concentré dans son histoire avec Ron et Hermione qu'il ne voyait pas ce que les deux Aurors pouvaient bien lui vouloir. Bon d'accord, il avait dit des choses que Ron aurait préféré garder secrètes, mais cela n'avait rien d'illégal non ?

- Monsieur Potter, insista Dumbledore, voyant que le jeune garçon ne réagissait pas.

- Pardon monsieur. Euh, pourquoi ?

- C'est à propos de votre article dans le Chicaneur, expliqua un des deux hommes qui jusque là était resté silencieux.

- Il est sorti aujourd'hui ? S'exclama Harry.

- En effet.

- Très bien, déclara Dumbledore, maintenant que tout le monde est sur la même longueur d'onde, nous pouvons peut-être passer dans mon bureau ?

Pendant ce temps, à la table de Serpentard, une élève blonde lisait attentivement le journal.


A LA RECHERCHE DE LA VERITE par Harry Potter

Qui suis-je ? Je suis Harry Potter, le Survivant.

Enfin, je croyais que c'était aussi simple que ça jusqu'à l'année dernière quand j'ai rencontré Remus Lupin, un ami de mes parents et que je me suis rendu compte que je ne les connaissais pas vraiment. Je me suis renseigné, du mieux que j'ai pu, mais je suppose que l'on ne m'a dit que ce que je voulais entendre ou que, les années passant, seuls les bons souvenirs étaient restés.

J'ai appris le nom du meilleur ami de mon père : Sirius Black. J'ai découvert sa trahison, ses crimes. J'ai voulu savoir pourquoi et comment il avait pu faire ça. Mais personne ne savait. Pas même les archives, car il n'avait eu aucun procès.

La seule personne qui connaissait ces réponses était Sirius Black lui-même, mais rencontrer quelqu'un qui voulait me tuer ne me semblait pas une bonne idée. Jusqu'au moment où je l'ai rencontré. Car il ne voulait pas me tuer. Il voulait prouver son innocence. Bien sûr, je ne l'ai pas cru. Comment aurai-je pu le croire, lui que tout le monde savait coupable et donc moi aussi.

Mais j'ai dû croire Peter Pettigrow. Le dernier ami de mon père, que tout le monde croyait mort, mais qui, en fait, vivait caché. Caché sous la forme d'un rat, sa forme d'animagus. Quand il est apparu devant moi, toutes mes certitudes se sont ébranlées.

Il était mort. Tout le monde le savait. Comme tout le monde savait que Sirius Black avait trahi mes parents. Sauf que visiblement tout le monde se trompait. Sirius Black a forcé Peter Pettigrow à se révéler devant moi et celui-ci a avoué sa culpabilité avant de s'enfuir.

Sirius Black n'a pas trahi mes parents. Sirius Black n'a pas tué Peter Pettigrow. Sirius Black est innocent de tous les crimes dont on l'a accusé et condamné sans procès.

Depuis ces révélations, j'ai cherché à laver l'honneur de Sirius Black, mais personne n'a voulu m'écouter. Alors je m'adresse à tout le monde en espérant que quelqu'un m'entende.

Qui suis-je ? Je suis Harry Potter, le filleul de Sirius Black.


Astoria ferma son journal et ses yeux, visiblement agacée. Qui il était ? Harry Potter, idiot de Gryffondor à cent pour cent. Toujours à foncer tête baissée et à réfléchir plus tard aux conséquences.