Je me possède aucun des personnages des livres ou des adaptations au cinéma. Par contre Idelwën et Gohenlass sont des créations qui m'appartiennent.
Faisant suite à ma série « L'histoire d'un roi », voici une série de plusieurs moments prenant place dans la jeunesse de Legolas.
Dans ce 26éme chapitre, alors que Thranduil est traumatisé par la mort de son fils, Gandalf arrive au palais des elfes sylvains.
Ce chapitre termine donc cette fic consacrée à la toute jeunesse de Legolas... Rendez-vous dans les notes d'auteur à la fin pour en savoir plus !
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)...
L'HISTOIRE D'UN PRINCE
Chapitre 25 : Deuil à Mirkwood
Thranduil serrait toujours le corps d'Arenor dans ses bras, son regard se posa sur Legolas qui venait de lui répondre et son jeune fils recula de deux pas. Il y avait tellement de colère dans ce regard. Son père pensait comme lui, tout était de sa faute.
Legolas baissa la tête et quitta précipitamment la salle, ne comprenant pas que la colère de Thranduil n'était pas dirigée contre son fils, mais contre lui-même… Lui qui n'avait pas pu le sauver de cette mort horrible. Lui qui pourtant aurait dû le comprendre avec ce rêve violent qu'il faisait depuis que son fils était enfant… Ce rêve était une prémonition qu'il n'avait pas pu éviter et cela le détruisait totalement… C'était un cauchemar…
...
Le corps d'Arenor était étendu sur un lit dans une des chambres de soins du palais. Les guérisseurs attendaient pour en prendre soin et nettoyer le sang, mais pour le moment, ils avaient été mis dehors de la pièce par Thranduil qui se tenait là, à moitié allongé sur le corps supplicié de son fils ainé, un fils qu'il refusait de quitter, comme il refusait de laisser quelconque le toucher.
Ses yeux étaient baignés par les larmes et il avait pris avec précaution sa main dans la sienne. Une main brisée et mutilée dont il ne pouvait détacher le regard. Un frisson le parcourut.
- Mon tout petit garçon… Ce n'est pas possible… Mon fils… Mon petit garçon… Comment j'ai pu laisser ces monstres te faire ça ? Comment j'ai pu ne pas être là pour te protéger ? … Mon fils… Tu es bien trop jeune pour avoir dû supporter ça ! … J'aurais dû te protéger… Pardonne-moi… Je t'aime tellement mon petit… Mon fils… Tout ce qu'ils t'ont fait… Je sais que tu ne leur as pas cédé… C'est cela qui a décuplé leur rage… Tu étais comme ton grand-père, fort, fier et déterminé… Je sais que tu as fais preuve de courage et de résistance, sinon, ils ne t'auraient pas fait ça, dit le roi en effleurant les brûlures au coin de ses yeux. Comme tu as dû les défier… Ils ne l'ont pas supporté, mon fils… Mon petit garçon… Eru… Pourquoi ? Demanda Thranduil en caressant avec douceur la joue froide et blême de son fils, Mon tout petit, pourquoi ? Pourquoi me l'enlever lui-aussi… Tu n'aurais jamais dû te retrouver dans cette situation… Melin le… Goheno nin… Melin le… (Je t'aime... Pardonne-moi... Je t'aime...)
Un frisson parcourut le roi qui s'écroula totalement sur le corps de son fils… Il avait perdu une partie de son cœur à la mort d'Idelwën, mais il venait de perdre une partie de son âme avec la mort de son fils… Si seulement il avait su que ce n'était pas le moment de partir… Si seulement il avait compris la vérité derrière ce maudit rêve. Les orcs lui arrachant Arenor… Arenor qu'il ne voulait pas perdre, qu'il ne voulait plus abandonner, même mort…
...
Effondré sur le corps de son fils, ne pouvant toujours pas arrêter ses larmes, Thranduil avait perdu la notion du temps et il sursauta lorsqu'une main se posa sur son épaule. La main de quelqu'un qui avait bravé son interdit, lui qui avait pourtant rappelé avec force qu'il voulait être seul… Il se redressa vivement, prêt à laisser exploser sa colère, mais se tut en découvrant le visage blème et les larmes de Gohenlass dont les jambes cédèrent en découvrant l'état de son meilleur ami, de ce petit frère de cœur qu'il avait vu grandir et qu'il aimait.
Thranduil passa un bras autour de sa taille pour le soutenir, le sentant trembler comme une feuille.
- Je te tiens…
- Aran nìn (mon seigneur)… Quelle horreur… Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? Ces espèces de monstres… Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? Murmura-t-il totalement en larmes.
Thranduil tira le jeune capitaine dans ses bras.
- Doucement, calme-toi…
- J'étais venu vous chercher, murmura Gohenlass… Les guérisseurs ont besoin de prendre soin de son corps pour la cérémonie, mais aucun n'osait vous déranger.
- Alors, c'est toi qui es venu ?
- Ils ont pensé que j'étais le mieux placé, mais je ne m'attendais pas à autant de cruauté.
Gohenlass tendit la main et effleura la joue d'Arenor du bout des doigts, comme s'il avait peur de lui faire encore plus de mal. Thranduil le soutint et les deux elfes restèrent silencieux un long moment, avant d'accepter de sortir de la pièce. Une fois dans le couloir, Thranduil regarda autour de lui.
- Où est Legolas ?
- Je ne sais pas… Je n'ai pas pu le rattraper… Il est bouleversé…
Thranduil hocha la tête. Il savait qu'il aurait dû retrouver son jeune fils, mais pour le moment celui qui comptait le plus était étendu mort sur un lit et il avait des funérailles à préparer pour lui rendre hommage. Il espéra que Legolas viendrait le rejoindre de lui-même.
...
Mais Legolas n'était pas prêt à faire ce pas. Le jeune elfe était assis sur le sol de sa chambre, derrière son lit. Il avait ramené les genoux sur sa poitrine et posé sa tête sur ceux-ci pour pleurer, se moquant bien de la douleur que cette position lui entraîner à cause de sa blessure encore pas totalement guérie. Il souffrait tellement de toute façon. La douleur physique n'était pas le plus important… Bien au contraire, elle lui rappelait qu'il était en vie alors que son frère… Son frère était mort par sa faute… Il l'avait abandonné… Et son père ne pourrait jamais lui pardonner.
...
Un père qui était loin d'imaginer ce qu'était en train de traverser son jeune fils… Un père traumatisé qui avait reprit sa place auprès du corps de son enfant atrocement torturé. Les guérisseurs avaient nettoyé son visage et avaient revêtu son corps d'habits riches et propres. Si ce n'était le bandeau autours de ses yeux, il avait presque l'impression qu'il était en train de dormir… Thranduil frémit.
- Mon fils, je ne t'abandonnerais plus jamais.
OoooO
Quand Gandalf arriva, les elfes de Mirkwood étaient dans leur deuil. Cela faisait trois jours maintenant, qu'Arenor, le fils ainé du roi était mort. Il savait qu'il avait été capturé par les orcs et qu'il avait été torturé et mutilé avant d'être achevé sans pitié pour avoir refusé de céder à ses ennemis. Il savait aussi que Legolas et les guerriers elfes avaient bien tenté de sauver leur prince, mais ils étaient arrivés trop tard. Il n'y avait plus rien à faire.
Cela le touchait particulièrement parce que le magicien savait que le roi était absent lors de ce tragique moment. Il était avec lui, préparant une alliance qui permettrait à ses troupes et à celles de Celeborn de s'unir pour repousser les orcs. Le magicien avait vu la détresse, les peurs et les larmes du roi des elfes sylvains. Des choses qu'il cachait la plupart du temps, mais qu'il n'avait pu retenir tellement il était désespéré. Il avait eu des choses à terminer avant, puis il était venu à sa rencontre, sachant très bien qu'il aurait besoin de soutien pour traverser cette épreuve, Elrond ayant dû malheureusement les quitter, en cours de route, pour gagner au plus vite Imladris.
Des chants de deuil et des lamentations montaient de tous les coins du palais souterrain. Le corps du jeune prince, nettoyé du sang et de la boue qui le maculait était revêtu d'habits riches et soignés. Un fin voile bleu avait été noué autour de ses yeux pour cacher les traces de ses mutilations. Le corps de Narufinnel, morte un jour avant lui, avait été déposé sur un deuxième lit mortuaire à ses côtés. Les elfes avaient fait en sorte qu'ils se tiennent la main, comme le dernier geste d'amour d'un couple de jeune gens, fauchés par la barbarie d'une guerre qui leur avait pris la vie avant qu'ils ne commencent vraiment à vivre… avant qu'ils partagent le bonheur de s'unir et de devenir parents.
Gandalf pressa un peu le pas. Il savait à quel point Thranduil aimait ses fils, même s'il ne leur disait que rarement et il savait qu'il devait être dévasté par cette tragédie. Il se dirigeait vers la salle du trône pour tenter de lui parler et lui faire part de ses sincères condoléances lorsqu'une jeune elfe rousse qu'il reconnut assez rapidement arriva vers lui en courant.
- Mithrandir !
- Tauriel ?
- Ô Mithrandir ! C'est une bénédiction que vous passiez par chez nous en ce triste moment.
- Qu'est se passe-t-il ?
- Il n'est pas sorti de ses appartements depuis trois jours et il n'arrête pas de pleurer. Lui qui était encore si faible… Il finit de dépérir et… c'est terrible… J'ai l'impression de ne rien faire pour pouvoir l'aider.
- Qui cela ? Demanda Gandalf en sachant qu'il ne pouvait pas s'agir de Thranduil.
- Legolas… C'est lui qui l'a trouvé.
- Oh par Eru, murmura Gandalf en comprenant. Il est toujours dans sa chambre ?
- Il n'en sort pas. Aidez-moi… Sinon j'ai bien peur que nous le perdions lui aussi…
A la suite de Tauriel, Gandalf traversa rapidement les couloirs du palais avec une certaine inquiétude. Si Arenor partageait une certaine froideur et assurance avec son père, souvent feinte malgré tout, Legolas était beaucoup plus sensible et à fleur de peau, comme l'était sa mère, Idelwën, morte quand les deux princes étaient encore des enfants… morte pour avoir sauvé la vie de son tout jeune fils de la barbarie des orcs… Cette sensibilité et cette peur de mal faire, ne le quittait que rarement… Alors, que ce soit le plus jeune des fils du roi qui ait retrouvé le corps de son ainé avait dû profondément le bouleverser. Gandalf savait que son père était maladroit, handicapé par ses sentiments qu'il ne laissait de peu souvent s'exprimer. Enfermé dans son deuil, il n'avait sans doute pas pris le temps de venir lui parler. Alors, il devait s'occuper de lui…
Lorsque Gandalf entra dans la chambre, dévalant rapidement les quelques petites marches qui menaient à l'intérieur, il découvrit Legolas assis sur le rebord de son lit, la tête posée dans sa main droite. Son corps se tordait sous les spasmes de ses sanglots et le magicien fut touché de le voir dans un tel état. Il s'approcha sans qu'il l'entende et posa une main sur son épaule. Le jeune prince sursauta, essuya ses yeux rapidement et se redressa comme un ressort.
- Désolé !
- Ne le soyez pas mon garçon. Cela est bien normal. Vous venez de perdre votre frère.
A l'évocation de son frère, Legolas se remit à pleurer et Gandalf fit un pas en avant pour le prendre dans ses bras. Ses joues étaient creusées et il y avait de profonds cernes sous ses yeux rougis par la douleur. Son teint était trop pâle, même pour un elfe, lui donnant un aspect maladif. Avec douceur, le magicien le serra contre lui et le sentit se mettre à trembler. Gandalf le berça doucement pour tenter de le calmer. Il souffrait…
- Allez Legolas, calmez-vous…
- Vous n'étiez pas là Mithrandir… Vous n'étiez pas là… Vous ne pouvez pas comprendre.
- Alors parlez-moi…
- J'ai tout fait pour le retrouver, mais je ne suis pas arrivé à temps. Je l'ai abandonné.
Les jambes de Legolas plièrent et Gandalf le rattrapa avant de s'asseoir avec lui sur le lit.
- Venez par là mon garçon…
Le jeune elfe se laissa faire et posa sa tête sur l'épaule du magicien en continuant de pleurer.
- J'ai échoué… Mon frère m'a sauvé la vie plusieurs fois, mais quand il a eu besoin de mon aide, je n'ai rien pu faire. Je l'ai abandonné… Tout est de ma faute.
- Non… Ce n'est pas de votre faute penneth (petit)…
- Si… Il venait de perdre Narufinnel. Il n'était pas en état de retourner se battre. J'aurais dû retrouver les mots pour le retenir… Ou j'aurais dû l'accompagner pour le protéger. Je l'ai abandonné… Tout est de ma faute… Et c'est ce que pense mon père aussi…
- Non, il était si inquiet pour vous… Il ne peut pas vous avoir dit cela…
- Il n'en a pas eu besoin… Je le sais…
Legolas se remit à trembler et Gandalf sentit son cœur se briser.
- Allons, nous savons tous les deux que c'est faux…
- Non, c'est la vérité… Depuis mon enfance, je ne fais que le décevoir. Je le sais… Il me reproche encore la mort de ma mère et maintenant, je vais aussi devoir vivre avec celle de mon frère…
- Ces deux morts ne sont pas de votre fait.
- Si Mithrandir… Je suis à l'origine des deux. Comment pourrait-il me pardonner ?
- C'est votre père… Murmura Gandalf…
- Justement… Pour le bien-être de tous et l'avenir de ce royaume, il aurait mieux valut que je périsse dans ces bois et… que ce soit mon frère qui survive. Cela aurait fait moins de peine à mon père et moins de mal à nos défenses…
Legolas se tut et se remit à pleurer, laissant sa tête sur l'épaule du magicien. Touché par la détresse du jeune elfe, ce dernier posa sa main sur sa tête et lui murmura d'une voix apaisante.
- Votre père ne sait pas toujours montrer ses sentiments, même si votre mère avait réussi à l'aider dans ce domaine, mais je sais qu'il vous aime profondément, Legolas, et qu'il ne vous tient nullement pour responsable de ce qui s'est passé.
- C'est faux, dit Legolas en se dégageant des bras de Gandalf. Il ne m'a pas adressé la parole depuis… Je sais qu'il m'en veut, mais je vais devoir vivre avec…
Il essuya ses larmes d'un revers de sa main tremblante et se leva du lit en murmurant.
- Pardonnez-moi, mais j'ai des obligations. Il est l'heure pour moi de mener la patrouille.
Il fit demi-tour pour sortir de la pièce, mais Gandalf l'attrapa par un bras et le retint.
- Pas dans cet état penneth ! Vous tenez à peine debout. Votre blessure mal guérie, votre chagrin… Vous avez besoin de repos.
- Je ne suis pas blessé.
- Non vous êtes bouleversé.
- Je veux traquer ces monstres et les faire payer.
- Le temps de la vengeance viendra, mais pour le moment, venez vous asseoir à côté de moi.
Bien conscient de la grande lassitude de son corps, Legolas soupira et vint se rasseoir au côté du magicien qui posa une main sur sa joue.
- Vous avez besoin de repos. Fermez les yeux… Dormez…
- Je ne peux pas, murmura doucement Legolas. Dés que je ferme les yeux je vois son corps étendu dans une mare de sang… les marques de torture sur son torse… ses mains mutilées pour qu'il ne puisse plus jamais tenir un arc et…
Legolas marqua une pause pour se remettre à pleurer avant de murmurer d'une voix faible.
- Il les a défiés jusqu'au bout… Je le sais parce que… parce qu'ils lui ont crevé les yeux…
Gandalf ferma les yeux, tentant de maîtriser ses émotions avant de passer un bras autour des épaules de jeune elfe qu'il attira contre lui.
- Ne pensez pas à ça mon enfant. Fermez les yeux, je vais vous aider à vous endormir…
Legolas se laissa faire et ferma doucement les yeux. Son corps épuisé lui réclamait un repos qu'il avait du mal à lui donner depuis ces trois derniers jours. Alors, en quelques secondes, il s'endormit dans les bras de Gandalf qui lui répétait doucement des mots apaisants en sindar. Il était si épuisé. Quand le magicien comprit qu'il dormait profondément, il le déposa doucement allonger sur le lit et remonta les couvertures sur lui avant de sortir de la chambre.
Gandalf entra dans la grande salle de réception du palais où il trouva Thranduil affalé sur son trône. Ses traits étaient tirés et le roi elfe ne semblait pas aller bien, ce qui était normal. A son entrée, il redressa la tête vers le magicien et le salua d'une voix lasse.
- Mithrandir, je suis heureux de vous revoir même si mon cœur n'est pas à la fête.
- Je sais votre majesté, c'est terrible. Pourrais-je vous parler seul à seul un moment ?
- Je n'ai pas le temps hélas… Je prépare les cérémonies pour la mort de mon fils…
- Je sais, répéta une nouvelle fois le magicien. Mais vous souvenez-vous que vous en avez un deuxième ?
- Cela est une bien étrange question ! S'exclama Thranduil légèrement courroucé par l'arrogance du magicien.
- Comprenez-moi, je ne dis pas qu'il ne faut pas honorer les morts, mais il faut savoir prendre soin des vivants. De ce que j'ai compris, c'est Legolas qui a trouvé le corps d'Arenor.
- Oui, il menait les recherches.
- Avez-vous pris le temps de lui parler ?
- Non, j'ai eu des funérailles à préparer, mais mon fils est fort. Nous surmonterons cette perte comme celles que nous avons déjà dû subir par le passé.
- C'est là que vous vous trompez mon seigneur… Il n'est pas fort… Il est bouleversé. Il se tient pour responsable de la mort d'Arenor et pense qu'il aurait mieux fallu que ce soit lui parce que cela vous aurez fait moins de peine.
Thranduil frémit.
- Il ne peut avoir dit cela ?
- Il pense être une déception constante pour vous et que sa mort aurait moins affecté le Royaume que celle de son frère… Je ne sais pas ce qu'il y a de vrai ou de faux dans tout cela, mais si vous tenez à cet enfant et je sais à quel point c'est le cas, il a besoin des bras de son père…
Gandalf fit demi-tour et Thranduil frémit de nouveau.
Quand Gandalf entra de nouveau dans la chambre, Legolas était réveillé, car ses cauchemars ne l'avaient pas laissé se reposer très longtemps. Allongé sur le côté, lui tournant le dos, le jeune elfe continuait de pleurer la mort de son frère. La magicien gris soupira et vint s'asseoir dans son dos au bord du lit.
- Mon petit…
Legolas sanglota et murmura d'une voix cassée.
- Que vais-je faire maintenant Mithrandir ? Mon frère est mort… Mon père me haie pour ne pas l'avoir sauvé… Si seulement j'étais mort à sa place… Cela aurait arrangé tout le monde…
Ce dernier posa une main sur l'épaule de Legolas.
- C'est faux mon garçon… Votre père ne souhaite pas votre mort…
- Si… Je n'arrête pas de le décevoir… Je ne mérite que la mort… Et Arenor méritait de vivre…
Legolas se remit à pleurer douloureusement. Gandalf retira sa main de son épaule et se leva du bord du lit. Le magicien savait que le roi l'avait suivi après leur rapide entretien dans la salle du trône et qu'il venait d'entendre la voix brisée de son fils, expliquant que sa mort aurait été la meilleure des choses. Thranduil s'approcha du lit, les larmes aux yeux et se laissa tomber assis sur le bord. Il posa une main tremblante sur l'épaule de son fils, bouleversé par les mots qu'il venait de murmurer.
- Ion nín (mon fils)…
- Adar (père) ! S'exclama Legolas en sursautant.
Le jeune elfe s'assit sur son lit et essuya rapidement ses larmes avant de se lever en chancelant.
- Je vais m'occuper des patrouilles, je suis désolé ! ça ne se reproduira plus ! Je suis désolé.
Il y avait de la crainte dans sa voix… une crainte réelle qui fit mal au cœur de son père. Le jeune prince fit mine de vouloir partir, mais Thranduil le rattrapa par un bras et le fit asseoir en face de lui.
- Non mon petit… Reste là…
La main de Thranduil se posa sur la joue amaigrie de son fils qui sursauta comme s'il attendait un coup. Son cœur se serra.
- Oh mon enfant… Je suis désolé mon fils…
- Pas autant que moi, père. J'aurais dû le retrouver à temps… J'aurais dû le sauver.
- Allons, tu avais été si gravement blessé.
- C'était déjà de ma faute…
- Non, ce sont nos ennemis.
- J'aurais dû être avec lui… J'aurais dû le retrouver.
- Je sais que tu as fait tout ton possible pour le retrouver, mais ces orcs sont des sadiques et des monstres. Il n'avait aucune chance. Je ne t'en veux point pour sa mort. Elle n'est pas de ton fait mon enfant !
- Mais j'aurais dû le sauver, répéta Legolas en ne pouvant plus contenir ses larmes. Je l'ai abandonné.
L'une des larmes du jeune elfe coula sur la main de son père qui était toujours posée sur sa joue. Le roi ressentit toute la détresse de son plus jeune fils et se pencha en avant pour le serrer dans ses bras. Il le sentit se tendre et cela le bouleversa un peu plus… Il était tellement peu habitué à recevoir un geste d'affection qu'il était sur ses gardes.
- Mon petit garçon qui ressemble tant à sa mère… J'oublie parfois à quel point tu peux être empathique et sensible… Ne pleure plus, je suis là mon fils.
- Je suis désolé, ada (papa)… Murmura Legolas en posant sa tête sur l'épaule de son père.
Le jeune elfe était mal et ce petit élan d'affection, si rare d'habitude, lui faisait du bien.
- Arrête de dire cela mon enfant… Tu n'as pas à être désolé. Je sais que tu as tout tenté pour le sauver et…
- Si j'étais mort à sa place père, vous…
- Chut… Ne finis pas cette phrase, elle est fausse. Mon garçon… Mon tout petit garçon… Comment je pourrais souhaiter ta mort ? Tu es mon fils… Iâr nìn (mon sang)… Je t'aime… Regarde-moi.
Legolas redressa la tête et ses yeux en larmes croisèrent ceux de son père qui le fixèrent avec affection.
- Melin le lass pîn nìn (je t'aime ma petite feuille)… Et tu ne m'as jamais déçu, tu sais… Je ne voulais perdre aucun de mes fils… Ni Arenor… Ni toi… Mon Legolas… Mon tout petit garçon… La chair de ma chair… Comment peux-tu penser une chose aussi terrible ? Comment peux-tu penser que ta mort puisse me faire moins de mal que celle de ton frère ainé ?… Je suis désolé de ne pas être venu te voir avant. J'étais tellement bouleversé par la mort de ton frère, que j'ai oublié ce que tu pouvais ressentir. Pardonne-moi ma petite feuille… Nous aurions dû le pleurer ensemble.
Des larmes coulèrent sur les joues du roi Elfe pendant qu'il serrait plus fort son fils dans ses bras.
- Tu es ma raison de respirer Legolas… Je ne pourrais pas supporter de te perdre… Je t'aime tellement… Je suis désolé de ne pas savoir te le montrer plus souvent… Mon père n'était pas très démonstratif et je crois que j'ai trop pris de lui.
- Ada… Murmura doucement Legolas.
Le jeune elfe sembla se détendre et se blottit plus fort dans les bras de son père, heureux de le savoir prêt de lui.
- Je suis là ion nin. Tu as l'air si épuisé… Il faut dormir mon enfant.
- Je n'y arrive pas…
- Avec mon aide, tu vas y parvenir…
Tout en gardant son fils dans ses bras, Thranduil s'allongea sur le lit. Le jeune prince elfe se laissa faire et se blottit au creux des bras de son père qui le serra contre sa poitrine. La tête de Legolas reposait entre le cou et l'épaule de Thranduil qui posa une main sur ses cheveux pendant que l'autre bras s'enroulait autour du corps de son fils.
- Ferme les yeux maintenant, repose-toi.
Legolas frémit, mais se laissa aller, ne mettant que quelques secondes à s'endormir dans les bras de son père. Gandalf le regarda s'effondrer dans les bras du roi et sourit avant de sortir doucement de la chambre. Thranduil lui murmura.
- Merci Mithrandir
FIN A suivre...
Eh bien voilà, je tenais à remercier tous ceux qui avaient lus cette fic jusqu'au bout. J'espère qu'elle vous a plu et que vous êtes prêt à vous embarquer pour la suite. Dans les prochaines semaines (voire jours) je vais commencer à publier la trois parties de ces histoires consacrées aux Elfes. Elle se nommera "L'histoire de deux royaumes" parce que je vais allez explorer un peu plus ce qui se passe chez Elrond, histoire d'aborder un peu plus Elladan et Elrohir et d'introduire le tout jeune Estel par la suite. Bien évidement Thranduil et Legolas seront toujours présents et au centre de nombreuses intrigues, alors à bientôt !
