Les promesses de l'océan
Bonjour à tous !
Après un long moment d'absence, je poste enfin ce chapitre que j'ai écrit dans la journée finalement ... C'est sûrement mon chapitre préféré dans tous ceux que j'ai écrit même si en fait, Shiley n'y apparaît pas du tout ... Chapitre centré majoritairement sur un nouvel OC qui me tenait beaucoup à cœur et Roger à certains passages. J'espère qu'il vous plaira, j'ai eu beaucoup de mal à l'écrire.
Oh oui et le début est exactement le même que la fin du chapitre précédent, je l'ai déplacé ici, je trouve que ça faisait mieux de finir sur un Buggy mourant au niveau suspens.
Pour ce chapitre je vais prendre quelques précaution, ne sait-on jamais mais CECI EST UNE FICTION, TOUTE RESSEMBLANCE AVEC DES DES PERSONNES EXISTANTES OU AYANT EXISTE EST PUREMENT FORTUITE.
One Piece ne m'appartient pas !
Un grand merci à tous ceux qui ont mis cette fic en follow ou fav !
CHAPITRE 11 : LEADER
Précédemment
Rayleigh replaça ses doigts sur la jugulaire devenue blanche du clown, attendit quelques secondes mais ne sentit toujours rien. Il plaça son oreille au dessus de sa bouche, son regard vers la poitrine sans vie du bleu. Aucun signe. Il jeta un regard à l'escargot qui ne transmettait que des tonalités régulières puis fini par capter le regard de Charles.
« On commence le massage cardiaque. »
Le brun jeta un regard effaré à Rayleigh avant d'allonger le mousse sur le sol le plus délicatement possible de ses mains tremblantes. Il regarda ses gestes un instant, le vit relever la tête du petit mousse puis joindre ses mains au dessus du sternum qui ne bougeait plus et enfin le vit se relever un peu pour se placer au dessus du corps qui lui semblait si fragile. Le second de l'équipage avait l'air de savoir ce qu'il faisait alors il ne pouvait pas rester sans rien faire. Il se releva, captant un instant le regard du blond.
« Je vais chercher de l'aide.
Le blond hocha la tête avant de se concentrer sur sa tache. Ses compagnons se portèrent alors volontaires pour l'accompagner tout en prenant soin que quelques uns restent avec le second en cas de problème. Sans plus attendre, Charles partit le plus vite possible. Son cœur battait la chamade. Comment se faisait-il qu'il n'ait pas remarqué l'état du mousse ? Il aurait dû faire plus attention à ses nakamas ! Alors qu'il se traitait de tous les noms, il arriva rapidement face à une porte fermée à double tour. Il tambourina sur le bois, priant tous les dieux qu'il connaissait pour que quelqu'un réponde alors qu'il hurlait à qui voulait bien l'entendre qu'il avait besoin d'aide. Mais comme d'habitude, aucune réponse.
Cela ne faisait que trois minutes tout au plus qu'il s'époumonait mais il était déjà à bout. Ils avaient perdu trop de compagnons et il était hors que questions qu'un de ses nakamas – un gamin de onze ans – ne meure à ses pieds. Des perles salées commençaient à fendre ses joues durcies par le sel marin mais il s'en fichait, il continuait à quémander de l'aide. Alors qu'il commençait à perdre espoir, il vit une porte s'ouvrir à une centaine de mètres. Un homme en sortit, tournant la tête de tous les côtés, cherchant probablement l'origine des hurlements. Sans plus attendre, il courut vers lui. En se rapprochant, il s'aperçut que l'homme était un adolescent mais c'était déjà ça. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, ses larmes avaient séchées ne laissant que des sillons humides sur sa peau. L'adolescent n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche que Charles lui attrapa la manche.
_ Un de mes nakamas s'est évanouit. On ne sait pas ce qu'il a. Il nous faut de l'aide. S'il-vous-plaît, il n'a que onze ans !
L'adolescent hocha la tête.
_ Je suis médecin. Montrez le moi.
Alors que Charles se confondait en remerciements, l'adolescent le poussa légèrement pour lui faire signe d'avancer puis il finit par être embarqué par le brun trop inquiet pour le petit mousse.
Quand ils arrivèrent sur place, Crocus était là, stéthoscope aux oreilles et Buggy assit. Charles poussa un long soupir de soulagement. Ce gosse lui en faisait vraiment voir de toutes les couleurs.
_ Alors ?
Crocus releva son visage pour regarder le brun qui venait d'arriver accompagné d'un adolescent qu'il n'avait jamais vu. Il secoua négativement la tête.
_ Je ne sais pas ce qu'il a. Je n'avais jamais vu ça auparavant. Il faudrait que je fasse plus de tests.
Les pirates hochèrent la tête, prêts à partir pour effectuer les tests nécessaires. Puis l'adolescent se positionna accroupit à côté de Buggy, sous les regards suspicieux des loups de mer. Le mousse le détailla, il lui donnait quinze ou seize ans, un visage aux contours assez doux et des yeux noirs profonds qui concordaient parfaitement à ses cheveux courts tout aussi noirs. Il remarqua un grain de beauté sur le haut de sa pommette gauche ce qui rendait son visage enfantin. Il fut coupé dans ses réflexion par la voix du garçon.
_ Comment te sens-tu ?
_ J'ai mal à la tête.
Le bleu attendit une réaction qui ne vint pas, à la place, son interlocuteur le jaugea de haut en bas. Il grimaça légèrement, de quel droit le regardait-il ainsi ? Puis il se ravisa, c'était sûrement la seule personne de l'île qui lui voulait du bien alors il allait éviter de se la mettre à dos. Après un cours instant de flottement, le garçon finit par reprendre la parole sous les oreilles attentives des pirates.
_ Est-ce que tu as eu de la fièvre ? Des douleurs musculaires et articulaires ?
Buggy hocha la tête. Finalement ce garçon avait l'air de savoir ce qu'il avait. Il avait de la chance dans son malheur.
_ Est-ce que tu aurais touché de la boue ou quelque chose comme ça ?
Le bleu lui jeta un regard d'interrogation, quel était le rapport ? Il finit par réfléchir à la question. Pourquoi aurait-il touché de la boue ? Puis il se rappela de ce moment quelques jours auparavant où il avait en effet retourné de la terre intrigué par son odeur.
_ Oui il y a quelques jours.
Le garçon se plongea alors dans sa réflexion avant de reposer son regard sur le mousse et de lui prendre le bras, le surprenant légèrement. Il sembla inspecter sa main. Il fit une grimace puis prit l'autre main avant de faire une moue. Buggy ne savait s'il était content ou non, il espérait juste que ce qu'il avait n'était pas trop grave. Après quelques secondes, l'adolescent se tourna vers Rayleigh qu'il avait identifié comme le meneur du groupe, ce qui était peut être dû au fait que lui seul soit à côté du mousse avec le médecin.
_ Il y a de fortes chances pour qu'il ait la leptospirose. Nous avons un début d'épidémie en ce moment.
Il se releva ensuite, invitant les pirates à faire de même avant de reprendre la parole.
_ J'ai tout ce qu'il faut chez moi pour le soigner, suivez moi. »
Rayleigh poussa un soupir de soulagement, la vie de son petit mousse n'était pas menacée. Il hocha la tête et remercia l'adolescent avant de le suivre en aidant Buggy à se remettre sur pied. Sans compter qu'ils allaient peut être enfin avoir des explications sur cette ville.
La nouvelle de Buggy malade avait vite fait le tour de l'équipage si bien qu'ils se retrouvaient tous, même les blessés qui avaient eu une permission exceptionnelle, dans la maison de l'adolescent. Maison qui n'en avait que le nom. Le bois était abîmé et n'était pas verni, laissant le froid, l'humidité et quelques insectes passer au travers. Tout à l'intérieur était rustique et ancien et tout le reste provenait de récupération. Ils étaient à présent dans ce qui pouvait s'apparenter à un salon. La plupart des pirates étaient assis à terre, les chaises étant trop peu nombreuses, il fallait dire que le nombre de matelots ne facilitait pas la tache. Roger, Shanks et Shiley s'étaient empressés de prendre des nouvelles de Buggy qui avait retrouvé tous ses esprits. L'adolescent leur ayant expliqué qu'il s'était évanoui à cause de la fatigue majoritairement, la maladie n'ayant pas cet effet. Il était à présent en train de mélanger quelques herbes entre elles avec de l'eau chaude tout en répondant aux questions qui lui étaient posées.
« Je m'appelle Atiell et j'ai dix-sept ans.
_ Pourrais-tu nous en dire plus sur la situation de ton pays ?
Le noiraud hocha la tête.
_ Je suppose que personne ne vous a rien dit. Nous ne disons rien pour nous protéger. On ne sait jamais à qui l'on a à faire. Parler à l'encontre du chef suprême reviendrait à nous mettre en danger de mort.
_ Pourtant toi tu nous parles bien, questionna Rayleigh.
_ Oui. C'est plus un conseil, chacun est libre de le suivre ou non.
Le blond n'était pas convaincu par cette réponse mais finit par hocher la tête. D'abord c'était le seul qui venait à leur encontre puis il leur expliquait tout sans aucune crainte. Le seigneur des ténèbres fut alors frappé par une idée. Peut être connaissait-il Tom qui lui avait parlé d'eux ? Le blond garda cette hypothèse en tête attendant le moment propice pour avoir plus d'informations. Il ne faudrait pas le froisser ou Buggy ne serait peut être pas soigné et l'histoire de l'île leur passerait sous le nez.
_ Nous avons dictateur au pouvoir. Il s'appelle Kim-Uan. Il a séparé l'île en deux parties, ne voulant investir d'argent dans notre partie de l'île. Donc la première partie est rayonnante, les rues sont pavées, les maisons sont décorées, les habitants ne manquent de rien, l'armée veille au grain pour que tout se passe sans accro. Tous les habitants là-bas sont dévoués à Kim-Uan. Ceux qui dérogent à la règle sont exécutés parfois en toute discrétion parfois sur une place publique selon la marque de non respect commise. De notre côté de l'île, c'est une toute autre histoire, comme vous avez pu le voir, les gens meurent de faim, sont malades et ne possèdent rien. Et la majeure partie des champs que vous voyez ne sont pas pour nous. Nous y travaillons tous les jours mais reversons toutes les récoltes à l'autre partie de l'île sous peine d'être tué.
Roger hocha la tête d'un air grave avant de prendre la parole.
_ Cette situation est inadmissible. Nous avons essayé d'accoster de l'autre côté de l'île mais nous avons été accueillis par une armée de soldats. Que peux-tu nous dire sur eux ?
_ Ils sont nombreux, très nombreux. Leur institution est très hiérarchisée. Ils ne feront pas un geste si personne ne leur en donne l'ordre. Mais une fois l'ordre donné, ils sont très efficaces et autonomes. À ma connaissance, il y a les soldats de base qui viennent prélever nos récoltes, les officiers subalternes qui les supervisent et les généraux qui donnent les ordres en cas de problèmes.
_ C'est déjà pas mal, merci. Sais-tu s'il y a une armée rebelle ou quelque chose de la sorte quelque part sur l'île ?
_ Pas à ma connaissance, pourquoi voulez-vous savoir cela ?
_ Cette armée et donc ce dictateur nous ont jeté de l'île. Nous sommes des pirates, il est hors de question que quelqu'un nous dicte notre route sans compter que cette situation est contraire à nos idéaux. Lorsque nous accostons sur une île où des personnes ont besoin d'aide, nous les aidons.
_ Ce sont de belles paroles que vous avez là Capitaine. Puis-je vous appeler Capitaine ?
Roger sourit en hochant la tête. L'adolescent reprit alors.
_ Mais je doute fort que vous puissiez vaincre une telle armée. Vous n'êtes pas assez nombreux et il y a peu de chances pour que vous soyez assez forts.
L'adolescent fut surpris par le rire de l'équipage. Il ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle dans ses paroles.
_ Que tu le veuilles ou non, nous irons tout de même à la bataille alors si tu sais quoique ce -
Roger n'eut pas le temps de finir sa phrase que la porte menant à l'extérieur s'ouvrit en fracas sur un homme blond d'une trentaine d'années. Il avait l'air affolé et n'avait même pas attendu que la porte soit complètement ouverte pour s'écrier :
- Chef ! Chef ! Les pirates ont dispa -
Il s'arrêta net en voyant les dits pirates installés plus ou moins confortablement dans le salon et Atiell soignant un jeune en le faisant boire un liquide contenu dans un bol. Celui-ci soupira d'ailleurs bruyamment en se rendant compte de la boulette de son compère qui se confondait en excuses.
_ Je suis désolé, je ne savais pas que les pirates étaient là et que enfin que tu t'étais allié à eux et que -
_ Romain, ce n'est rien. Entre.
Le blond arrêta de parler et entra dans la pièce très mal à l'aise sous le regard réprobateur de son chef. Quand la porte fut refermée et l'agitation dissipée, Rayleigh capta les yeux noirs de l'adolescent avec un sourire amusé.
_ Et donc tu es chef de ?
Il y eu un silence puis Atiell souffla de mécontentement en avouant.
_ Chef du marché noir.
_ Le marché noir a donc un leader. Quel est ton rôle exactement ?, continua le blond.
_ Je m'assure que tout se passe pour le mieux, qu'il n'y ait pas d'arnaque mais aussi que l'autre partie de l'île ne sache rien de ce trafic. Mes hommes montent la garde et m'informe si un soldat s'approche pour que nous ayons le temps de dissoudre la place.
Rayleigh le regarda d'un air peu convaincu. L'autre partie de l'île n'avait vraiment pas la connaissance d'un tel marché ? Même les îles alentours en connaissaient l'existence. Cette histoire était louche. Peut être qu'une nouvelle tactique pourrait révéler une quelconque information. Le blond se tourna alors vers Romain, le nouvel arrivant.
_ Tu montais la garde au marché noir n'est-ce pas ?
Le blond jeta un regard à son chef avant d'approuver d'un signe de tête.
_ Quand nous as-tu vu partir ?
Un long silence lui répondit avant qu'Atiell ne reprenne la parole en se relevant.
_ Je vous recueille chez moi, soigne votre compagnon, vous donne les réponses que vous cherchez mais cela ne vous suffit pas ? Vous doutez de mes paroles, de mon rôle ainsi de celui de mon organisation à propos duquel vous avez bien vu que je ne suis pas enclin à parler. Alors maintenant, je vais vous demander de sortir de chez moi.
Les sourcils de l'adolescent étaient froncés au possible et il était presque à bout de souffle après sa tirade. Leur nombre devait tout de même être intimidant pour un gamin de dix-sept ans. Voyant qu'aucun des pirates n'avait esquissé le moindre mouvement, son bras tendu vers la porte finit par retrouver sa place le long de son corps. Roger se leva alors, le surplombant de toute sa hauteur mais Atiell ne se démonta pas et soutint son regard.
_ T'as du cran gamin. Il en faut pour être leader. Mais il faut aussi voir au travers des gens. Tu es encore un peu jeune pour ça. Nous sommes des pirates, nous n'avons ni foi ni loi, oui, mais nous avons honneur, fierté, respect et volonté. Notre volonté c'est de parcourir le monde, plus libre que jamais. Notre vie passée nous incite à vouloir la même chose pour tous, pour vous. Nous voulons vous voir libres. Nous sommes puissants, sûrement l'un des plus puissants équipages pirates au monde. Leur armée a beau être entraînée, si elle n'a pas de volonté, elle tombera. Et toutes ces questions sont parce que nous sommes persuadés que tu nous caches quelque chose. Tu as trop d'informations sur l'ennemi mais trop peu sur ce que tu dis être. Tu es le chef de la révolution n'est-ce pas Atiell ?
L'adolescent recula d'un pas, s'aidant du bois formant le plan de travail derrière lui pour se maintenir debout. Comment avaient-ils fait pour découvrir ça en si peu de temps ? Cet équipage semblait fort, c'était peut être sa seule chance d'en finir. Il fallait qu'ils aient une discussion. Il lâcha les yeux sombres du Capitaine pour se tourner vers Romain qui ne semblait plus savoir quoi faire.
_ Romain.
À l'entente de son nom, le blond sembla reconnecter à la réalité. Il poursuivit alors.
_ Rassemble tout le monde, je vous informerai de ma décision ici même dans trois heures.
L'homme hocha la tête avant de sortir de la maisonnette. Lorsque la porte se referma, Atiell reporta son regard sur les yeux noirs du Capitaine.
_ J'aimerai une démonstration de votre force si possible.
Roger opina et chercha Rayleigh du regard mais le noiraud le coupa dans son geste en désignant deux pirates assis par terre.
_ Entre vous deux.
Tous les regards se tournèrent vers Charles et Marc le cuisinier. Les deux jetèrent un œil à leur capitaine avant de se lever et de se mettre face à face. Et en tant que bons pirates, les paris commencèrent, la plupart supportant Charles. Après un bref coup d'œil à la salle, le combat fut reporté à l'extérieur. Charles sortit son épée tandis que Marc prit sa dague. Ils échangèrent quelques coups pour s'échauffer avant d'accélérer de plus en plus. Après une quarantaine de secondes, Marc bloqua l'épée de son adversaire et lui prit le bras, l'immobilisant, il le retourna alors d'une prise et le grand brun se retrouva à terre. Au moment où il allait lui mettre son arme sous la gorge, Charles se reprit, para et le combat reprit de nouveau. Ils furent coupés quelques instants plus tard par la voix de l'adolescent.
_ Merci.
_ Alors ?, demanda Roger même s'il s'attendait déjà à la réponse.
_ Votre niveau est bien supérieur que celui de mes compagnons et devrait au moins être égal à des officiers subalternes voire supérieurs. J'aimerai m'allier avec vous si vous le voulez bien.
_ Ce serait un honneur, répondit Roger.
_ Avant toute chose, j'aimerai vous partager mes informations, déclara-t-il en entrant dans sa maison suivit des pirates.
Une fois que tous furent réinstallés, il reprit la parole.
_ Pour commencer, par rapport à l'armée, il y a cinq grades différents. Le plus faible est celui de soldat, ce sont les plus nombreux, puis il y a les sous officiers, les officiers subalternes, les officiers supérieurs et les généraux. Chaque grade est ensuite divisé en sous grade mais je ne saurai pas vous en dire plus. Vous reconnaîtrez chaque grade grâce à leur force mais aussi grâce à leurs épaulettes qui sont toutes marron. Les soldats ont une plaque vide. Les sous officiers ont une plaque avec des fils jaunes tressés dessus. Les officiers subalternes ont une plaque avec une étoile argentée et un trait rouge horizontal. Les officiers supérieurs ont une plaque avec deux étoiles argentées et deux traites rouges horizontaux. Les généraux ont une plaque avec trois étoiles argentées mais pas de trait. Enfin, à la tête de cette armée, vous avez les maréchaux qui ont une plaque jaune avec une étoile argentée. Et tout au sommet, vous avez le généralissime, son nom est Ri-Yong. C'est celui qu'il faut battre pour pouvoir atteindre le dictateur. J'ai un portrait de lui.
Tandis qu'il se retournait pour fouiller dans le double fond d'un tiroir, Gabban posa la question qui brûlait les lèvres de tous les pirates.
_ Comment as-tu eu toutes ces informations ? Je doute fort que le généralissime vienne dans cette partie de l'île.
_ J'y viens.
Il leur tendit une feuille où un portrait-croquis d'un homme de trois quart figurait. Seul son visage permettait de voir qu'il ne laissait rien passer. Il était sec, tout en muscle mais avec un regard figé au loin qui, comme son grade, promettait une forte intelligence. Le noiraud donna le bout de papier marqué de diverses pliures au Capitaine qui le mémorisa.
_ La réponse à cette question se trouve dans la composition de notre organisation. Tous les hommes et quelques femmes habitant cette partie de l'île prendront part au combat. Notre but n'est pas de survivre mais de vaincre quoi qu'il en coûte pour la génération future, pour nos enfants.
_ Tu as des enfants ?, coupa Roger qui se doutait de la réponse.
_ Non mais en tant que leader, je ne peux pas me permettre qu'ils me voient comme un enfant. Il faut qu'ils puissent s'identifier à moi.
De toute évidence, ce petit bout d'homme était né pour diriger, Roger n'en doutait pas instant. S'il ne savait pas quoi faire après cette bataille, il rejoindrait son équipage pour sûr.
_ Nous nous entraînons dès que possible depuis maintenant bientôt deux ans. Nous n'avons pas beaucoup d'armes mais nous avons nos outils de labeur, nous savons les utiliser à la perfection. Nous vaincrons, notre volonté vaincra. Mais tous ces renseignements, je les tiens du premier chef de l'armée rebelle, mon frère.
Les pirates lui jetèrent un regard de surprise. La plupart, comme Rayleigh et Roger, pensaient qu'il tenait tous ces renseignements d'une enfance vécue de l'autre côté. De parents exécutés, les enfants auraient fuit, montant petit à petit une révolte. Semblant lire dans leurs pensées, il reprit la parole.
_ Mes parents, mon frère et moi-même avons toujours vécu de ce côté de l'île. Mes parents étaient totalement contre ce régime. Ma mère mourut d'une maladie, c'est pourquoi je suis maintenant médecin. Mon père fut exécuté sur la place publique car il avait refusé de donner sa récolte. Elle avait été très mauvaise cette année là, nous l'avions gardé pour nous nourrir. Les quelques villageois nous aidaient, mon frère et moi pratiquions la médecine en plus de cultiver notre champs. Tout le monde nous connaissait et nous soutenait, c'est sûrement pour ça que lorsque mon frère eut quinze ans, il monta cette révolution. Rapidement, je fut nommé co-leader et je pris la place de chef seul lorsqu'il s'engagea dans l'armée à seize ans. Il y est en tant qu'infiltré depuis un an maintenant. Personne ne le sait, j'ai simulé ma mort et ait pris la place de mon frère, ayant trop peur que quelqu'un parle et fasse tout capoter et pour garder le plus de personnes possible à l'armée puisque la plupart des gens suivant mon frère, me trouvant trop jeune.
Les pirates regardèrent l'adolescent devant eux. Après tout ce qu'il avait vécu, après tout ce qu'il avait accompli, après toutes les responsabilités qu'il avait connues, ce petit bout d'homme semblait incassable et prêt à tout pour sauver son peuple. Roger en était maintenant sûr, s'il acceptait, Atiell rejoindrait son équipage.
_ Nous nous voyons de temps en temps en prétextant que je dois leur faire part de mes avancées en médecine ou leur faire part si une épidémie touchait la nourriture. Il m'est plus ou moins simple de lui transmettre des nouvelles même s'il est toujours accompagné d'un garde. Je vais maintenant vous expliquer le plan que l'on a.
Tous les pirates l'écoutèrent en silence, buvant ses paroles.
_ Lorsque nous sommes prêts, je dois lui transmettre un certain message. Il s'occupera alors de détourner l'attention d'une grande partie des soldats en libérant les prisonniers et en sabotant les communications. Le soldat y travaillant fait parti de ce que l'on a nommé l'armée intérieure. Ce sont des soldats au sein de l'armée qui veulent en finir avec ce régime.
_ Tu sais le nombre de soldats ?
_ Pour 5000 habitants dans cette partie de l'île, il y a 250 soldats mais attention, les habitants pourraient devenir un problème si la bataille s'éternise. Tous les hommes ont suivis une formation militaire de trois ans. Ils ont des compétences en arts martiaux, maniement d'épée et fusil. S'ils décident de se joindre aux combats, vous pourrez aisément les reconnaître à leur tenue. On pourrait en tirer un avantage car dans la confusion, les soldats pourraient avoir ordre de ne pas nous tuer pour épargner les citoyens.
_ Et combien d'hommes y a-t-il dans ton armée rebelle ?
_ Environ 350 personnes.
Voyant que les pirates ne posaient pas plus de questions, l'adolescent reprit.
_ Je voudrai faire passer le message à mon frère ce soir pour que nous soyons prêts à attaquer le plus tôt possible. Il devrait avoir besoin de sa matinée pour tout organiser et nous pourrons attaquer aux environs de treize heures. À cette heure, nous espérons aussi que certains soldats soient plus faibles puisque tous n'auront pas mangé. Qu'en dites-vous ?
Roger regarda son équipage qui hocha fermement la tête, ils étaient prêts à en découdre alors il hocha lui aussi la tête en signe d'accord.
_ Je vais en informer mes compagnons, ils doivent tous être réuni dehors à cette heure-ci. »
Roger et son équipage sortit alors dehors pour assister à l'échange et être présentés aux habitants. Shiley ne put s'empêcher d'admirer cet homme, qui, du haut de ses dix-sept ans menait une armée, prêt à donner sa vie pour la liberté. Elle espérait un jour devenir comme lui, il lui rappelait son Capitaine. La brunette regarda à l'extérieur et fut surprise de voir toutes ces personnes, elle n'en voyait pas le bout, prêtes à combattre alors que leur corps était bien trop faibles pour un tel effort. Il y avait un chuchotement permanent mais tous se turent lorsqu'Atiell prit place sur le pas de la porte. Il prit la parole d'une voix calme mais où la rage pouvait se faire sentir. Il articulait chaque mot, laissait parfois quelques secondes entre eux pour qu'ils aient plus d'impact.
« Mes amis, ce soir, je voudrai vous présenter des personnes extraordinaires : ces pirates à mes côtés. Ce sont des hommes libres qui se battent pour la liberté des autres. Ils ont en eux honneur, courage, force, respect, dévotion et volonté. Et aujourd'hui, cet équipage est notre allié. Ils donneront leur vie pour nous parce que la liberté de tous est leur idéal et nous donnerons notre vie pour eux parce cette liberté est notre avenir !
Un cri de de soutient retentit quand Atiell brandit son poing en l'air pour accentuer ses paroles. Puis le silence revint lorsqu'il reprit la parole.
_ Demain mes amis, demain nous marcherons. Nous marcherons et nous vaincrons. Même si nos corps lâcherons, notre esprit vaincra ! Même si nos compagnons s'éteindront, leur volonté vaincra ! Et si nous tombons, nous nous relèveront ! Pour la liberté ! Pour nos familles ! Pour nos enfants ! Pour eux, demain, nous vaincrons !
Et encore une fois, le noiraud brandit son poing vers le ciel sous les hurlements et les pleurs de l'armée rebelle. Une fois que la tension fut redescendue, Atiell reprit la parole d'une voix plus posée, presque douce.
_ Mais ce soir, ce soir il n'y aura pas de guerre. Ce soir vous profiterez de vos êtres chers. Reposez vous et soyez prêts à marcher à dix heures.
Les hommes hochèrent la tête et se dispersèrent des rêves plein la tête. Lorsque tous furent partis, Atiell se retourna vers le Capitaine, lui demandant d'un regard comment c'était. D'abord surpris qu'un tel leader lui demande cela, Roger se rappela que c'était un gamin avant tout. Il lui fit un grand sourire en passant une main dans ses cheveux courts.
_ C'était fantastique. »
Une larme coula le long de la joue de l'adolescent avant qu'il ne la sèche et qu'un regard prêt à relever tous les défis prenne place dans ses yeux noirs trop matures pour son âge. C'est à ce moment que Roger comprit. Ce gamin ne pourrait jamais le rejoindre. Il était fait pour diriger, pour raviver la flamme de l'espoir. Avec de simples mots, ce gamin pouvait rallier à lui des continents et soulever des montagnes. Il ne pourrait jamais avoir une telle personne sous ses ordres, il était bien trop libre et indomptable.
Ils rentrèrent de nouveau dans la maisonnette. Tous reprirent leur place, encore abasourdis par le discours de l'adolescent. Après quelques instants de silence, Atiell prit la parole.
_ Il faut que je me rende dans une bonne heure à la frontière pour voir mon frère. Je pensais emmener avec moi un de vos mousses pour qu'il puisse transmettre toutes les informations importantes relatives à l'équipage et à l'armée rebelle à mon frère.
_ Que comptes-tu prétexter ?, demanda Rayleigh.
_ Une maladie que je n'arrive pas à identifier qui est apparue sur plusieurs enfants après ingestion de blé. Il prendra l'enfant pour en récupérer les symptômes puis le laissera partir puisque la maladie sera extrêmement contagieuse après plus de trente minutes d'exposition.
Le blond hocha la tête puis regarda Roger qui hocha lui aussi la tête. Le brun se tourna vers ses mousses. Il n'était pas très rassuré mais ils n'avaient pas trop le choix. Buggy étant encore malade et Shiley toujours blessée à l'abdomen, son choix se porta alors sur Shanks. Il l'aurait sûrement aussi choisit même si les deux autres moussaillons étaient au meilleur de leur forme.
_ Shanks t'accompagnera. Quand partez vous ?
Il hocha la tête en regardant le roux avant de répondre au Capitaine.
_ Dans quelques minutes si possible.
Shanks se leva, signe qu'il était prêt à partir. Ses compagnons lui souhaitèrent bonne chance tandis qu'il se dirigeait vers la porte avec Atiell. Une fois sortis, ils partirent directement en direction de la frontière.
_ Qu'est-ce que je dois transmettre comme information exactement ?
_ Nous avons environ une heure de marche, je t'expliquerai tout en chemin. »
La frontière était en vue. Ils étaient juste à l'orée de la forêt, encore cachés par les arbres. Atiell lui fit alors signe d'attendre.
« Ne pose pas de question et laisse moi t'expliquer.
L'adolescent se dirigea vers un arbre et y grimpa. Shanks l'observa d'en bas. Il avait l'impression que le noiraud se changeait. Peut être avaient-ils besoin de vêtements plus adaptés à la société de l'autre côté de l'île. Alors qu'il regardait ses propres vêtements se demandant si lui aussi devait se changer, son regard se tourna vers son compagnon qui venait d'atterrir de son perchoir. Il faillit faire un AVC en voyant une fille. D'abord dubitatif, il l'observa plus attentivement. Il, enfin elle, avait de longs cheveux noirs lisses descendant jusqu'à mi-dos, ses pupilles noires étaient à présent noisettes et son grain de beauté avait disparu. Ses vêtements étaient les mêmes mais il pouvait voir qu'elle ne cachait apparemment plus sa poitrine au vu du léger relief qui était apparu.
_ Je suis une fille. C'est en fait pour ça que j'ai prit l'apparence de mon frère à la tête de l'armée rebelle. Même si j'aimerai bien me battre pour l'égalité homme-femme, ce n'est pas mon combat ou du moins, pas maintenant. Et ici, comme dans beaucoup d'endroit, il est bien difficile d'être une femme et cheffe d'une armée. Ma priorité est la liberté de cette île et donc qu'un maximum de personnes me suivent sans douter de mes capacités.
Shanks était pour le moins surpris. Il fut d'un coup frappé par la ressemblance avec Shiley et comprit peut être un peu mieux sont désir de prouver qu'elle pouvait se débrouiller seule. Il ne la jugea pas, ne commenta pas.
_ Tu t'appelles comment ?
Elle parut un instant surprise avant de sourire et de répondre.
_ Johanna mais tout le monde m'appelait Joha.
Voyant qu'il ne dirait rien de plus, elle lui fit signe de le suivre en adoptant certains symptômes. Elle fit de grands signes à la vigie qui après quelques instants la reconnue et lui dit d'approcher d'un mouvement de main. Ils avancèrent jusqu'à des grilles où un garde les attendait. Joha prit la parole.
_ Bonjour, je suis le médecin de l'autre côté de l'île. Je suis venue voir le docteur Atiell, nous avons plusieurs cas de maladies fortement contagieuses après trente minutes d'exposition. Cela touche majoritairement les enfants qui ont mangé du blé, je vous ai apporté un enfant qui a ces symptômes si vous voulez.
Le garde hocha la tête avant de faire passer Shanks de l'autre côté de la grille puis lui répondit.
_ Le docteur Atiell n'est malheureusement pas disponible, il sera examiné par un autre médecin.
Joha et Shanks écarquillèrent les yeux un instant. Malgré leur panique, ils restèrent calme.
_ Je peux l'accompagner ? Je lui ai toujours parlé du docteur Atiell, il pourrait être mal à l'aise en se retrouvant avec quelqu'un d'autre.
Le garde acquiesça, la laissant entrer au grand soulagement du roux. Ils suivirent le garde le long d'un couloir avant d'arriver dans une grande pièce en pierre. La fraîcheur présente contrastait avec la chaleur qui régnait dehors. Un homme brun s'approcha d'eux, la quarantaine, l'uniforme de l'armée avec une croix rouge sur son épaulette. Le garde qui les accompagnait expliqua la situation à l'homme qui hocha la tête. Joha en profita pour poser sa question.
_ Savez-vous ce qui retient le docteur Atiell ?
_ Il est en réunion, répondit le soldat puis il fit signe à Shanks d'approcher. Comment tu te sens ?
_ J'ai très mal au ventre, je suis très fatigué et parfois ma respiration se bloque et je commence à avoir beaucoup de salive.
L'homme fronça les sourcils en continuant d'ausculter le mousse.
_ Depuis combien de temps avez-vous ces cas ?
_ Cela doit faire une ou deux semaines, je n'ai pas trouver de remède et les enfants finissent juste par mourir. Nous avons eu trois morts mais la durée de vie dépend du patient.
_ Par contre, je trouve assez suspect que malgré cette maladie très grave, cet enfant soit en pleine forme. Une tension parfaite, rythme cardiaque normal, pas de fièvre, de toux ou quoique ce soit qui accompagnerait un mal de ventre et une fatigue.
Joha commençait à paniquer.
_ C'est d'ailleurs pour ça que je ne comprends pas cette maladie.
_ Qu'en disent les autres médecins ?
_ Ils ne savent pas non plus.
Le brun fit un signe de tête peu convaincu. Il appela un autre garde qui attendit son ordre.
_ Allez me chercher Atiell, son supérieur et son dossier depuis son arrivée dans l'armée. Et emmenez ces deux là aux cachots. Je suspecte cette femme de haute trahison envers le chef suprême.
Shanks et Joha n'eurent pas le temps de réagir qu'on leur passait les menottes et qu'on les traînait à travers de nombreux couloirs de pierre. Ils finirent par être placés en détention. Les cachots étaient en hauteur et les barreaux donnaient sur la place publique, rappelant chaque jour aux prisonniers le sort qui les attendait. Le garde repartit ensuite, les laissant enfermés.
_ Shanks écoute moi bien. Quoi qu'il arrive, tu dois t'enfuir, aucun des habitants ne connaît le chemin pour venir ici. Il faudra que tu les guides. Quand tu arriveras à l'orée de la forêt, tu la longeras vers l'ouest pour te retrouver trois tours de gardes plus loin donc sans compter celle-ci, c'est la troisième. C'est la tour la moins gardée. Si vous vous en emparez, vous aurez un accès à la tour centrale. De la tour centrale, vous pourrez aller où vous voudrez et vous aurez une position en hauteur. Je dois rester ici pour innocenter mon frère. Ne vous précipitez pas, attendez bien treize heures pour que l'armée interne soit prête, d'accord ?
Shanks hocha la tête sous le flux de l'information. Ça voulait dire quoi au juste 'rester ici pour innocenter son frère' ? En le voyant faire signe de la tête, Joha reprit.
_ Pour sortir d'ici, tu te feras passer pour mort, ils te jetteront dans une fosse commune à l'extérieur de leur cité. Tu devras faire ce geste.
Elle approcha sa main de son cou, plaça ses doigts le long de sa mâchoire et reprit la parole.
_ Tu sens où sont mes doigts ?
Voyant qu'il opinait, elle continua.
_ Tu auras juste à appuyer.
Elle appuya comme elle venait de le dire et le pouls du roux s'arrêta. Elle ré-appuya au même endroit et il reprit une grande goulée d'air, totalement effrayé d'être mort pendant quelques instants.
_ Personne ne seras là pour te réveiller mais ta pseudo mort finira d'innocenter Atiell qui se portera volontaire pour te mettre dans cette fosse commune et il te réveillera. C'est une demande que même le chef suprême ne pourra pas refuser ne t'inquiètes pas. Mais surtout ne fais rien avant qu'il ne soit innocenté par moi d'accord, il faut absolument que tu vérifies si ça marche ou non.
_ Mais si tu es innocentée, ils me relâcheront.
_ Non, cela voudra dire que j'avais raison à propos de la maladie et ils voudront peut être te garder pour faire plus d'analyses. On ne peut pas prendre ce risque. Maintenant essaye de faire ce que je t'ai fait.
Le roux tâta son cou et sa mâchoire plusieurs fois avant de finalement perdre connaissance. Il fut réveillé quelques instants plus tard par Joha qui lui demanda de le faire encore une fois. Il réussit du premier coup. Elle le réveilla et lui sourit.
_ Ne t'inquiètes pas, tout ira bien, fais confiance à mon frère. Et surtout, quoi qu'il fasse, il le fait pour la liberté de notre peuple, ne l'oublie jamais Shanks. »
Elle lui fit un dernier sourire avant qu'un garde ne l'emmène sous les yeux du roux impuissant. Il la regarda tourner à l'angle du couloir avant de la voir disparaître. Et maintenant il devait attendre qu'Atiell ne soit innocenté. Il ne savait même pas comment il pouvait le savoir, leur discussion était allée bien trop vite pour lui. Il fut sortit de ses pensées par le bruit d'une cloche. Il vit alors de nombreuses personnes se rassembler sur la grande place. Il entendit alors une voix d'homme s'élever.
« Aujourd'hui, nous remettons en cause la fidélité de deux citoyens : Atiell et Johanna.
Le roux fut scotché aux barreaux lorsqu'il vit la jeune femme monter sur l'estrade, toujours menottée. Atiell, le portrait craché de Johanna en garçon, s'avança lui aussi à l'autre bout. L'homme continua.
_ Ils sont accusés de complots contre le chef suprême.
Des exclamations d'indignation et de surprise s'élevèrent de la cour. Tous les bruits se stoppèrent lorsque l'homme reprit.
_ Nous rendons leur jugement immédiatement. Atiell, connaissez-vous cette femme ?
_ Oui. Elle est médecin de l'autre côté de l'île, elle venait nous donner des informations sur les potentielles maladies qui pourraient nous toucher via la nourriture.
_ Et aujourd'hui ?
_ C'est le docteur Michiels qui l'a accueillie. Plusieurs de leurs enfants souffriraient de douleurs au ventre, de grande fatigue et d'une respiration qui se coupe jusqu'à ce que, dans certains cas, mort s'en suive.
Des exclamations de peur s'élevèrent. Une voix de femme se fit plus forte que les autres.
_ Nos enfants peuvent-ils être touchés ?
_ C'est possible. En attendant d'éclaircir cette affaire, je vous conseille de ne plus manger de blé d'après ce que l'on m'a rapporté, déclara Atiell.
_ Merci docteur Atiell. Un peu de calme s'il vous plaît, déclara l'homme à l'intention de la cour.
Le silence reprit sa place, rendant l'atmosphère de plus en plus lourde. L'homme reprit.
_ Afin de tester la fidélité de ce médecin et ainsi de l'innocenter de tout complot envers le chef suprême, je vais lui demander de prouver cette fidélité. Qu'on apporte le revolver. »
Shanks écarquilla les yeux de stupeur, c'était quoi cette histoire ? Il remarqua qu'Atiell avait lui aussi ouvert les yeux de peur tandis que Joha n'avait pas bougé d'un millimètre. C'est à ce moment que Shanks se rappela de ses paroles 'quoi qu'il arrive', 'quoi qu'il fasse'. Elle savait exactement ce qui allait lui arriver. Il priait qu'un retournement de situation se produise. Il se remémora son discours. Un leader comme elle ne pouvait pas mourir de la sorte. Elle avait tout perdu et tout abandonné pour la liberté des siens et maintenant elle allait donner sa vie. Ce n'était pas possible que la vie puisse faire des choses si injustes.
Comme si la scène se passa au ralentit, Shanks vit un soldat apporter un revolver au médecin. Il le prit, l'observa puis planta son regard dans celui de sa sœur. À ce moment, Shanks eut de l'espoir. Il n'allait pas tirer sur sa sœur. Ou bien ce serait une balle à blanc. Alors que le roux se répétait ces phrases inlassablement, il vit les lèvres de Joha bouger mais ne devina pas ce qu'elle disait. Il vit Atiell lever son bras, poser le deuxième en renfort. Tout se passait au ralentit sous les yeux de Shanks, il n'entendait plus que son cœur battre de plus en plus vite alors qu'il était collé aux barreaux. Il vit Atiell mettre l'adolescente en joue, Joha ferma les yeux, Shanks cru discerner un léger sourire. Elle lui donnait son accord. Le coup de feu résonna aux oreilles de Shanks qui s'écroula en même temps que la corps du chef de l'Armée Rebelle. Atiell venait de tuer sa sœur d'une balle dans la tête. La tristesse, la culpabilité, la douleur, le respect, l'impuissance, la haine et l'admiration sillonnèrent les joues du roux sous forme de perles salées tandis son cœur battait, plus vivant que jamais. C'était maintenant à son tour de s'arrêter.
Et voilà c'est la fin de ce court chapitre. Le prochain sera sûrement très court (encore plus court que celui-ci) mais j'essayerai de me rattraper en postant 'rapidement' ! J'espère que ça vous a plu, ,'hésitez pas à laisser une review :) D'ailleurs, je pensais réécrire ce chapitre pour incorporer plus de détails, dites moi ce que vous en pensez !
