Hey les filles !

Déjà de retour, non pas avec une suite, mais avec un "petit" texte qui se voulait être un one shot, à la base...

Je dis bien "à la base", parce que comme d'habitude, j'ai finalement quelque peu dévié de mon plan originel.

Cette histoire se composera donc a priori de deux parties.

J'espère qu'il vous plaira, mais par dessus, je souhaite de tout coeur que ma Kuro Hagi adorée l'aime !

En effet, c'était son anniversaire hier et cette modeste fic est mon cadeau pour elle !

Merci Nee-san pour tout ce que tu m'apportes ! Tu es ma Lumière, celle qui me soutient sans faille et réponds toujours présente pour me remonter le moral ! Notre amitié compte beaucoup pour moi et je veux qu'elle dure encore longtemps !

Désolée pour le retard du coup et pour le faire qu'il y aura une seconde partie qui viendra ultérieurement pour clore cette histoire...

Pour ce qui est du sujet abordé et bien, comme c'est indiqué dans le titre (et également parce que vous commencez à nous connaitre Kuro et moi-même...), il sera question d'un KagaAo. Oui, oui, dans ce sens. Le sens, c'est important ! Je précise que j'ai repris une idée que j'avais sommairement introduite dans "Voisins" et que j'ai donc décidée de la pousser ici à son paroxysme, chose que je ne pouvais pas faire ailleurs, car j'avais vraiment envie de l'exploiter ! Pour le contexte, il s'agit ni plus ni moins d'une fic qui se déroule dans le "canon" officiel et original du manga. Mais dans le futur. Disons vers les ... 28-30 ans de nos héros.

Enjoy !


« Daikicchi, c'est ridicule ! Tu n'as aucune preuve sur laquelle appuyer ta théorie ! »

Le blond au regard doré fronça de ses sourcils. Si son agent le voyait en ce moment même, il se prendrait certainement une sacrée soufflante ! En effet, elle lui avait déjà répété mille fois (au moins) de ne pas contracter à l'excès les muscles de son visage, prétextant que cela donnait des rides d'expression tenaces et précoces. Ce qui, cela allait sans dire, ruinerait sa carrière florissante de mannequin INTERNATIONAL, s'il vous plaît !

Mais c'était plus fort que lui. Malgré l'interdiction qui pesait sur lui et la menace de contrats prestigieux pouvant lui passer sous le nez, Kise ne pouvait s'empêcher de réagir ainsi.

Or, il n'y avait qu'une seule personne au monde qui pouvait le mettre dans tous ses états, de la sorte.

Celle-là même qui était assise en face de lui en cet instant.

Aomine Daiki.

Le brun n'avait même pas pris la peine de rentrer chez lui pour se changer. Il arborait donc toujours plus ou moins nonchalamment son uniforme de police. Une farandole de verres vides dans lesquels gisaient des glaçons raplapla, se trouvait éparpillée tout autour du grand basané.

C'était systématiquement comme ça, tous les vendredi soirs. Inlassablement. Indubitablement. In... bref, vous avez compris le truc ! Les deux amis avaient pour habitude de se retrouver à ce bar, après leur travail respectif et ils refaisaient le monde. Et à chaque fois, Aomine buvait plus que de raison. Le problème de l'officier, c'est qu'il ne tenait pas l'alcool. Pourtant, il en était parfaitement conscient, mais cela ne l'empêchait pas de vouloir jouer les kékés en se mettant une bonne cuite !

Kise avait renoncé depuis longtemps à intervenir en essayant de l'en dissuader.

Il se contentait donc de subir ses élucubrations et de le ramener chez lui à la fermeture du lieu de débauche. Cependant, lorsqu'il était trop fatigué pour le faire ou quand il avait un shooting très tôt le lendemain matin, il refilait plutôt « le bébé » à Himuro. Et le brun à la mèche ne faisait pas tant de cas de l'état de santé d'Aomine. La plupart du temps même, il se débarrassait de lui dès qu'il en avait marre, (c'est-à-dire plutôt rapidement, son seuil de tolérance au bullshit étant naturellement moins élevé que celui du blond mannequin.). Ce qui signifiait en général le jeter dans le premier taxi qui passait. Bon, au moins, Aomine ne finissait jamais ses nuits dans le caniveau, alors au final, on ne pouvait pas reprocher à Himuro son manque de responsabilité. Pour la courtoisie, en revanche, on repasserait bien volontiers...

Kise, lui, était d'une amitié sans faille, ne manquant jamais de patience devant les élucubrations d'Aomine.

Mais apparemment, même sa bonté naturelle avait quelques limites.

Qu'Aomine venait allègrement de franchir cette fois.

« Non mais sérieusement, comment peux-tu dire une chose pareille ? »

« Ca va, Kise, redescends de tes grands ch'veux, ok ? »

« Gnaaaa on dit des 'chevaux' et pas des 'cheveux'... » Soupira le blond. « Tu as vraiment trop bu, tu vois, tu n'es même plus cohérent ! » Le réprimanda t-il, en essayant de lui arracher des mains son verre de whisky déjà à moitié entamé.

« Crois-moi, j'suis farpaitement lucide... » Insista Aomine, tirant pour récupérer sa boisson. « Alors écoute-moi, d'accord ? Puisque j'te dis que les mecs à grosse bite tiennent moins longtemps que les autres, tu peux me faire confiance. C'est exactement comme pour les gros flingues : ils ont tendance à se vider plus vide que les autres ! »

« Vraiment ? » Se prêta au jeu le mannequin. « Et sur quelle obscure étude connue uniquement de toi te bases-tu pour tenir cette affirmation ? »

« Théorie. » Le corrigea immédiatement Aomine, agitant l'index. « Pour le moment, je n'en suis qu'au stade de la théorie, ne mets pas la charrue avant les vœux, steuplé. »

« Les 'bœufs'... on dit, les 'bœufs'... » Le corrigea t-il encore.

Décidément, Aomine ferait mieux d'abandonner les dictons hasardeux pour ce soir. C'est bien simple, il n'arrivait même pas à en aligner un seul de correct, à cause des ravages de l'alcool sur son organisme.

« Ouais, si tu veux... Bah en attendant, après avoir maté autant de films de boules que moi, tu en viendrais à la même conclusion, toi aussi ! »

Ah ça... Aomine devait détenir le record du Japon, en ce qui concernait le visionnage d'œuvres pornographiques en tous genres et quel que soit le support. Kise n'en débattit même pas avec le brun. Mais cela ne prouvait rien quant à sa théorie, qui restait bancale malgré ce fait d'arme remarquable(ment glauque ? Triste ? Débile ?)

« Daikicchi, tu oublies quelque chose d'essentiel. Le montage ! Ca fausse tout ! »

« Le montage ? T'inquiète, je m'y connais très bien quand il s'agit de monter une jolie poupée... »

« Gnaaaaaa tu es dégoûtant ! Je ne parlais pas de ce genre de montage là ! Quelle horreur ! »

« Pfff... tu dis ça uniquement parce que t'es GAY comme un poisson ! Mais ça marche aussi pour les mecs, rassure-toi ! »

« Hmmpff... j'ai même plus envie de corriger tes erreurs de dictons... » =_= Se plaignit le blond, en se prenant la tête dans les mains.

« Et puis, j'ai pt'être couché avec moins de gars que toi, mais je sais encore c'que j'dis ! Les mecs avec de petites queues tiennent plus longtemps, d'après mon expérience personnelle ! »

Kise soupira encore, à moitié écroulé sur la table. Ce qui n'était pas très élégant, surtout pour un top model, vous en conviendrez , mais Aomine l'usait vraiment. Réellement. C'était donc un moyen d'auto-défense qu'il avait élaboré quand le taux de connerie d'Aomine était over 9000 ! Joue gauche écrasée entre la table, Kise fixait un point de décor, le regard vide, le visage éteint.

De toute façon, il aurait du s'y attendre... C'était toujours ainsi avec Aomine. On en revenait forcément au sexe. C'était son sujet de conversation favori et Kise subissait continuellement les divagations de son ami, soir après soir. Que ce soit parce que le brun lui racontait (en détails) le dernier film X qu'il avait regardé (d'ailleurs, saviez-vous qu'Aomine était encore l'un des rares à fréquenter les cinémas pornographiques de la capitale ?) ou encore les exploits à l'horizontale de sa dernière conquête, Kise n'y coupait pas. Sans compter que depuis peu, Aomine avait même viré sa cuti, se mettant à « pratiquer » aussi bien les femmes que les hommes. Cela lui avait permis d'ELARGIR « ses horizons », comme il aimait lui-même à le répéter. (non sans un éclat de rire bien gras, en général.)

Quoiqu'il en soit, Kise avait donc l'habitude que leur conversation en revienne toujours au thème de prédilection d'Aomine. Il n'y avait rien à faire, c'était d'ailleurs à s'en demander si Aomine était capable de parler d'autre chose avec la même passion. Ou capable de se retenir d'aborder ce délicat et intime sujet...

De toute évidence, ce n'était pas encore ce soir que le miracle se produirait et Kise su qu'il devrait prendre son mal en patience. Le problème, c'est que le policier commençait sérieusement à lui pomper son énergie vitale, là. (et non autre chose, bande de perverses ! Surtout toi Lawiki, je sais à quoi tu as pensé en lisant le mot « pomper » !)

Il jeta un œil ennuyé à sa montre en or qui affichait fièrement vingt-trois heures trente-trois.

Bon. Là, c'était sûr, il allait avoir du mal à émerger pour son shooting du lendemain, prévu pour les alentours de six heures du matin. (apparemment, il était question d'une histoire de lever de soleil ou je ne sais quoi comme thème, d'où l'heure très matinale de la séance...) Et il était sans doute bon pour avoir de MEGA cernes. Il avait donc plutôt intérêt à venir une heure avant au studio, afin que sa maquilleuse ait suffisamment de temps pour lui ravaler la facade.

En tous cas, Kasamatsu était en retard...

L'autre brun avait promis de passer le prendre en rentrant du travail, vers vingt-trois heures et toujours rien. Pas que Kise s'inquiétait, en effet, Yukiocchi tenait ses promesses, mais là... il aurait vraiment apprécié le voir débarquer sur son cheval blanc pour le SAUVER cette conversation désespérément... dénuée d'intérêt ?

Ne restait plus qu'une seule option pour Kise. Prendre son mal en patience et tenter de se prêter au jeu, malgré son manque flagrant d'envie, en croisant les doigts pour que son fiancé franchisse au plus vite le seuil du bar, qui était devenu comme une sorte de résidence secondaire pour Aomine. (aussi affectueusement surnommé par ce dernier « Temple de la Baise ».)

« Daikicchi... »

« Hmm... ? »

« Ta théorie a une faille. »

Ce qui était un euphémisme pour dire qu'en vrai, elle était surtout complètement con.

« Ah ouais ? Et laquelle ? » Renifla sèchement Aomine, qui aimait toujours aussi peu être contredit, malgré les années qui passaient.

Bien. Kise avait réussi à attirer son attention.

« Moi, je pense que l'obtention d'un orgasme masculin dépend des réactions de la personne, de son degré d'excitation et surtout de son self control. La taille du pénis, grande ou petite, n'a absolument rien à voir dans l'équation. » Purée, il s'était presque écorché la bouche en sortant le mot « pénis ». Yeurk. C'était presque indigne d'un mannequin civilisé et élégant comme lui. Néanmoins, il reprit : « Alors tu vois... je pense que ta théorie ne s'appuie que sur du vent. Si tu veux vraiment pouvoir la vérifier, il faudrait que tu... »

« … Baises avec un mec qui a une trompe d'éléphant à la place de la bite. » Lança une voix derrière eux, les faisant sursauter.

En même temps.

C'est que les deux lascars étaient facilement repérables. En effet, ils prenaient toujours la même table, la seule disposant d'un canapé circulaire en cuir rouge. Aomine avait décrété que c'était le meilleur endroit où s'installer, parce qu'il avait l'avantage de ne pas être situé loin du bar et qu'en plus, il offrait une vue confortable sur la salle entière. Il était donc particulièrement aisé de repérer ses futures proies en occupant ce point de mire, légèrement surélevé sur une petite estrade.

Du coup, Himuro n'avait eu aucun mal à les trouver.

A vrai dire, cela faisait un peu moment déjà qu'il multipliait les allers-retours dans leur secteur. L'expérience lui avait appris qu'Aomine ne partait jamais sans avoir au moins deux litres d'alcool dans l'estomac et là, l'officier avait commandé qu'une seule bouteille de whisky. Il ne faisait donc pas l'ombre d'un doute pour Himuro que le basané n'allait pas tarder à le héler pour qu'il le resserve.

« Putain Tatsuya, tu m'as fait flipper ! » S'écria Aomine, main sur son cœur encore affolé.

« Oups ^^ ! Si tu commences à ne plus m'entendre arriver, c'est que tu dois être bien rond déjà ! » S'excusa faussement le bellâtre.

« Ca, je le confirme... » Maugréa Kise, qui en avait marre de se taper les délires douteux d'Aomine, seul.

Mais à la façon dont Himuro s'accouda à leur table, le blond comprit que ce dernier allait leur tenir compagnie.

« En tous cas, Ryota a raison, tu sais ! La taille n'a rien à voir avec la durée ! Regarde Atsushi par exemple, il est monté comme un cheval, d'accord ? Et bien, je peux t'assurer qu'il tient pendant des heures ! » Se mit à rire le serveur.

Aomine roula des yeux.

C'était une des sales habitudes du brun au grain de beauté. Dès qu'il le pouvait, il s'empressait de placer discrètement ou non dans la conversation, l'air de rien, que son Titan était une bête au lit. Et Aomine commençait à ne plus pouvoir supporter ce refrain de petit couple parfait et heureux. Tout chez Murasakibara était hors de proportions pour un humain normal alors forcément, Dame Nature avait décidé qu'en plus, niveau bonus, il serait doté d'un tuyau d'arrosage en guise de phallus, évidemment. Ce n'était pas juste !

« Nan mais ça ne compte pas ! S'il arrive à te faire les fesses pendant aussi longtemps, c'est uniquement parce qu'il doit s'endormir par intermittence pendant que tu le chevauches ! » Le rabroua un Aomine jaloux des performances du géant.

« Et alors ? Ca ne me dérange pas de faire tout le travail, ni même qu'il s'endorme au beau milieu de l'acte. Ou qu'il se mette à manger. Ca l'aide à récupérer à tenir jusqu'au bout de la nuit ! De plus, son énoooooooooorme soldat, lui, reste au garde à vous même lorsqu'Atsushi est au en train de faire autre chose, ça, je peux te l'assurer ! » Se vanta encore l'insupportable américain.

Etaler sa vie privée sans la moindre pudeur passait encore lorsqu'il s'agissait de lui, mais dès qu'il était question d'Himuro, bizarrement, la patience d'Aomine avait tendance à s'évanouir complètement. Ce type était un Bisounours qui adorait balancer à la face du monde (clients compris...) à quel point il était heureux et formait un couple parfait avec leur ancien coéquipier.

Or, Aomine voulait avoir le monopole des galipettes endiablées.

Non parce que Kise, lui, avait au moins la décence de garder pour lui ce genre de détails croustillants. Mieux, Aomine le soupçonnait même de n'avoir aucune vie sexuelle avec son ex-capitaine. C'est vrai quoi, ce Kasamatsu était bien trop coincé de cul pour offrir à Kise ce qu'il désirait ! Aomine était même certain qu'ils faisaient lit à part... D'ailleurs, pendant qu'il vivait sous leur toit, jamais il ne les avait entendus faire la bête à deux dos...

… Alors qu'en ce qui concernait Murasakibara et Himuro, il en était tout autrement ! Enfin non, ce serait mentir que d'affirmer cela. Effectivement, durant son séjour chez le couple violet-noir, Aomine avait pu assister à un concert de cris orgasmiques uniquement joué par le brun. Murasakibara était plutôt du genre silencieux, hormis quelques grognements ça et là. (sans doute pour signaler que le paquet de chips qu'il consommait pendant le sexe était vide...) Aomine s'était même demandé plusieurs fois si le violet n'était pas décédé durant l'acte de chair. Ou si cette mante religieuse d'Himuro ne l'avait pas dévoré. Parce que le frère de Kagami, lui, était du genre... expressif, soit tout le contraire de son amant placide. Aomine l'avait même soupçonné à maintes reprises de simuler. Ou de faire exprès de gueuler comme un gyrophare de police juste pour l'emmerder et l'empêcher de pioncer tranquillement.

Mais en fait non, pas du tout. Voyez-vous, il se trouvait qu'avant de devenir serveur, Himuro avait tenté de devenir acteur (ce qui s'était soldé par un échec cuisant). De cette vocation professionnelle, le brun avait conservé un amour indéniable pour le surjeu. La chambre matrimoniale se muait donc chaque soir en scène de théâtre pour lui. Cependant, de l'avis d'Aomine, Himuro aurait du se lancer dans le porno, plutôt que dans le cinéma d'auteur. Et pour cause, il aurait sans doute eu un succès MONSTRUEUX vu ses talents de cantatrice et sa facilité à monter dans les aigus, ce qui est plutôt rare pour un mec.

Toujours était-il qu'à cause de cette tendance à surjouer et à exagérer constamment, Aomine se méfiait de l'homme au grain de beauté, comme de la peste. Avec le temps, il avait appris à ne pas croire tout ce que disait cet énergumène, qui prenait un malin plaisir à se moquer de lui à la moindre occasion, par dessus le marché.

« Génial... » Soupira Aomine, se retenant d'ajouter au passage un : « passionnant, ça ferait un très bon livre ! » (copyright mon bro, dès que je me mets à lui raconter un truc dont il se tamponne allègrement le coquillard.)

Bon, il l'aurait fait en temps normal, mais là, il n'était pas encore assez beurré pour trouver le juste ton dans le condescendance.

« Accepte juste de reconnaître que ta théorie ne vaut pas un clou ! »

« Pas question ! J'suis sûr de tenir un truc ! Et peut-être même qu'un jour, on me décernera un prix scientifique pour cette découverte majeure ! »

« Ouais bah le jour où ça arrivera, je me ferai un PLAISIR d'accrocher ce fameux prix dans le bar, en gage de reconnaissance de mon erreur. » Plaisanta Himuro, pince sans rire.

Aomine se mit à bouder et Kise, qui était resté silencieux depuis l'intervention de l'ex-joueur de Yosen, reprit la parole pour essayer de consoler son ami.

Et j'ai bien dit « ESSAYER », hein !

« Je suis d'accord avec Tatsuyacchi... »

… Ca commençait mal, en tous cas.

« … sur le fait que si tu veux prouver ta théorie, tu vas devoir te trouver un cobaye. »

Oh ? Aomine redressa la tête.

« Et pourquoi ce serait à moi de le faire ? »

« Parce que c'est TA théorie, voyons ! Il est donc normal que tu... donnes de ta personne pour en vérifier la fiabilité... » Poursuivit le blond, non sans quelques pincettes.

« Mouais... » Répliqua Aomine, pas franchement enchanté.

C'est qu'il n'avait pas DU TOUT envisagé cela ! Pourtant, c'était la seule option qui s'imposait pour qu'on cesse de l'asticoter.

« Et bien, tu peux faire directement une croix sur mon gros nounours ! Pas question que je te le prête ! » Ricana encore la fouine à la mèche.

« Non mais j'en veux pas d'ton panda à la con, tu peux le garder ! »

Pas qu'Aomine ait quelque chose contre Murasakibara, mais il n'aimait pas franchement la façon dont le violet acceptait systématiquement les caprices de son excentrique petit-ami. (alors qu'en vrai, c'était juste parce que Murasakibara n'en avait rien à carrer...)

« Et si tu admettais plutôt que cette théorie improbable te sert simplement d'excuse, parce que dans le fond, tu RÊVES de jouer les équilibristes sur un gros braquemart, sauf que tu n'arrives pas à l'assumer... ? » L'attaqua encore Himuro.

« Dans le fond ? » Judicieux choix de mots, quoiqu'Aomine comprit plutôt « dans le fondEMENT. » Ce qui ne lui plus pas franchement. Mais en même temps, rien de ce qui sortait (ni même entrait) de la bouche du terrible Tatsuya ne lui plaisait jamais...

« Hmm... c'est vrai que Daikicchi a toujours aimé ce qui tout était gros. Les gros burgers. Les grosses voitures. Les gros seins... je suppose que les grosses quéquettes ne sont donc que la suite logique de cet amour pour la démesure... » Approuva Kise, pensif.

« Oi, Kise ! Ferme-ta gueule, je t'interdis d'être du côté de ce sale cyclope ! » Rougit le principal accusé.

Autant il ne supportait pas ce baltringue de serveur, autant il détestait encore plus qu'on se ligue contre lui !

« Ah laisse-le Ryota, il n'y a que la vérité qui blesse. »

« Et si tu allais voir ailleurs si t'as pas d'autres tables à servir au lieu de nous faire chier ? On était au milieu d'une conversation qui ne te concernait pas et j'me souviens pas t'avoir demandé ton avis ! »

« My, my, such agressivity... Someone didn't get laid since a long time, I think... » Ironisa Himuro. « Heureusement pour toi, je connais justement LA personne qu'il te faut. Si je te la présente, ça devrait suffire à m'excuser de m'être incrusté à votre table sans autorisation. »

« Que veux-tu dire ? » S'intéressa subitement Aomine, piqué au vif dans sa curiosité.

« Tu sais, pour ta petite expérience. »

Haussement de sourcil de la part du principal concerné, qui ne voyait vraiment pas où Himuro voilait en venir.

« C'est très simple : comme tu n'es pas sans l'ignorer, je travaille ici depuis de nombreuses années maintenant. Je connais donc tous les habitués de ces lieux et je peux te dire qu'à l'époque où je n'étais pas encore en couple avec Atsu-chéri, je m'en suis donné à coeur joie ! Pour tout te dire, je me suis envoyé en l'air avec la totalité des clients du bar ahaha ! Grâce mon physique de jeune premier, je ne suis jamais rentré bredouille, moi, contrairement à certains... »

Et vas-y que je te balance une pique gratuite. Mais bref, passons, ce qui interpella Aomine ce fut le mot « TOTALITE ». Kise aussi, apparemment, puisqu'il manqua de s'étouffer en buvant.

« Qu-quoi ? Tatsuyacchi ! Tu exagères, j'espère ! T-tous les clients ? »

« Tu ne me crois pas, Ryota ? Tu veux que je demande à tous ceux avec qui j'ai couché ici présents de lever la main ? Oh... et il va s'en dire que je me suis envoyé tout le staff aussi, tant qu'à faire. Tu comprends, je m'ennuyais une fois que j'avais fait le tour de tous les clients... »

Gloups, ça faisait froid dans le dos de Kise. Tandis que les prouesses d'Himuro suscitaient plutôt l'envie et peut-être même l'admiration chez Aomine... Mais il se garda bien de l'admettre.

« Non merci, ça ira, nous te croyons sur parole ! » Essaya de le calmer Kise.

« Tiens, d'ailleurs, c'est assez amusant. A bien y réfléchir... je crois qu'Aomine est le seul ici à ne pas être passé entre mes cuisses ahaha ! »

« Comment ça le 'seul' ? Et Kise, alors ? »

Grand silence gêné de la part du blond, qui se mit à baisser les yeux, tel un enfant pris en flagrant délit la main dans la bonbonnière.

« Oh naaaaan t'as pas fait ça ? Dis quelque chose, putain ! »

« Gnaaaa mais c'était il y a tellement longtemps ! On était encore au lycée, ça ne compte pas ! »

« C'est encore pire, tu veux dire ! P'tain j'le crois pas... et tu m'avais caché ça ! »

« Mais la vérité finit toujours par éclater un jour ou l'autre ahaha ! Qu''y a t-il Ryota, aurais-tu honte de ce que nous avons fait ? Moi en tous cas, je ne regrette rien, tu t'étais même plutôt bien débrouillé dans mes souvenirs. » Sourit Himuro, lui adressant un clin d'oeil rapide d'allumeur.

« Je veux savoir quand et comment ça s'est passé ! » Eructa Aomine, tapant du poing sur la table.

C'est qu'il était possessif envers ses... amis. Bien entendu, Kise avait le droit de se faire sauter par qui il voulait... excepté Tatsuya, l'ennemi mortel d'Aomine ! Et le blond le savait bien, pourtant !

« On avait un pacte, Kise ! »

Franchement, d'imaginer ces deux minets ensemble, lui filait la gerbe.

Et encore plus lorsqu'il était question de deviner lequel des deux avait été au-dessus...

« Un pacte ? Quel pacte ? Me feriez-vous des cachotteries mes petits bichons ? »

« Gnaaa mais c'était il y a si longtemps, Daikicchi ! Notre pacte n'était même pas entré en vigueur à ce moment-là ! »

Genre c'était une raison valable ! Et bien pas pour Aomine !

« Si tu veux tout savoir, c'était pour tes dix-huit ans, chez Taiga. » Répondit Himuro à la place du blond.

« Ah ouais ! Carrément le jour de mon anniversaire en plus ! Ah bravo, Kise, elle est belle l'amitié ! Je me souviens qu'on a été obligés d'attendre plus d'une heure pour couper le gâteau et ouvrir mes cadeaux, parce qu'on te cherchait partout, alors qu'en fait, t'étais juste en train de t'envoyer en l'air avec le Cyclope ! »

« Oh c'est bon, il y a prescription maintenant, pas la peine d'en faire tout un plat. » Le défendit Himuro.

« Non, justement ! En matière pénale, la prescription est de vingt ans ! » Et Aomine savait de quoi il parlait de par son statut de représentant de la loi. « Et ça ne fait que dix ans ! En plus, si j'me souviens bien, à cette époque-là, t'étais pas déjà avec ton Kasamatchiant ? »

« C'était compliqué ! ^^' »

Le blond avait tellement honte qu'il avait envie de disparaître sous la table ! Il n'y avait rien de pire que de devoir se justifier devant un officier de police et connaissant Aomine, cette innocence discussion allait vite se changer en véritable interrogatoire.

« Ouais bah compliqué ou pas, il était quand même présent à ma fête ce jour-là ! Et quelque chose me dit qu'il serait ravi de l'apprendre ! »

« A vrai dire, je lui en ai déjà parlé, il y a longtemps... »

« Quoi !? »

« En vérité, on avait mis tout le monde au courant, sauf toi. Mais c'est maintenant chose faite, alors de quoi tu te plains !? » Sourit sournoisement Himuro.

« Je vais vous tuer tous les deux ! Comment avez-vous osé me cacher un truc pareil ? Arghhh ! » S'exclama le brun en sautant sir Kise pour l'étrangler.

Sauf qu'Himuro ne l'entendit pas de cette oreille et il les sépara autoritairement.

« Oui, bon, vous réglerez vos histoires plus tard ! Là, j'étais en train de parler et j'ai horreur qu'on me coupe ! Je disais donc que grâce à mon travail, j'ai le privilège de croiser toutes sortes de personnages intéressants. Et je sais exactement qui pourrait convenir à la situation ! Or, tu as de la chance, notre homme est justement là ce soir ! » S'enthousiasma l'acteur raté.

Là, ça devenait intéressant. Finalement, cet empaffé d'Himuro allait peut-être se montrer utile, pour une fois...

« Ah bon ? » Fit Kise, tellement crédule et adorable.

Mine de rien, ça l'intriguait aussi.

« Je sais que je ne devrai vraiment pas dire cela mais... ce type a la plus grosse que j'ai jamais prise. Et ce n'est pas peu de le dire. Même Atsushi a l'air d'un écolier à côté ! »

Wow.

Une telle révélation laissait rêveur. Ou complètement terrorisé, c'est selon.

D'ailleurs, Kise s'empourpra. Mais Aomine, lui, n'était pas homme à s'en laisser compter si facilement. Il croisa les bras sur son torse, qu'il bomba exagérément, avant de demander :

« Qu'est-ce que tu entends par 'grosse' exactement ? »

C'est qu'il avait besoin de garanties, le petit ! Autant pour les femmes, ça ne le dérangeait pas de faire le premier pas, autant pour les mecs, c'était une autre paire de manches ! Il avait des principes et dès qu'il était question de conquêtes masculines, Aomine restait de la vieille école. Il refusait d'aller leur faire la cour. Mais si ce gars-là avait un anaconda à la place de l'appendice génital, cela valait bien le coup de faire une petite entorse au règlement...

« Et bien... il me semble que la moyenne nationale japonaise tourne actuellement autour des treize centimètres, alors tout ce qui se trouve au dessus peut être considéré comme gros... » Expliqua Himuro en mimant des tailles avec ses doigts.

« Tu parles de virilité... » Pensa intérieurement Aomine, qui se sentait finalement plutôt bien loti du haut de ses seize centimètres de plaisir pur.

Il s'autorisa même à arborer un petit sourire en coin.

Certes, il n'avait pas offert son cul à des milliers de mecs jusqu'ici, étant donné qu'il venait tout juste d'entrer dans le « game », mais jamais il n'était encore tombé sur un type mieux doté que lui, en tous cas !

« Mais je suppose que pour les besoins de l'expérience, nous devons viser plus haut. Disons... au minimum dix-huit centimètres. Bien que vingt seraient parfaits, mais c'est sans doute trop demander. » Ironisa Aomine, sûr de lui.

« Vingt centimètres, tu dis ? Alors oui, c'est définitivement le cobaye qu'il te faut... Si tu es prêt à aller au-delà de cette longueur, bien entendu. » Fit-il en lâchant un rire.

« Pardon !? » S'étouffa à son tour Aomine. « De quelle taille parlons-nous là, au juste ? »

Le brun eut une intuition imparable à ce sujet. Ses paume commencèrent à transpirer et l'artère de son aine se mit à battre dans son caleçon. Pas possible, Himuro devait encore être en train de se payer sa tête, comme d'habitude...

« Hmm... » Fit Himuro en attrapant un des menus qui traînaient sur la table au milieu des verres vides. « A titre d'exemple, sache que cette carte fait vingt centimètres et bien que je n'ai pas mesuré la bite de ce gars, je suis à peu près certain qu'elle était plus grande. »

Et avec un objet sous les yeux pour se rendre compte concrètement de la taille de la chose, le refrain était tout autre. Yeux écarquillés, Kise lâcha un cri d'effroi ou de surprise, difficile à dire. Quant à Aomine, sa bouche devint sèche et son accéléra sa cadence. Une douce bouffée de chaleur l'envahit, tandis que son visage devait à présent refléter une excitation difficilement contenue. Himuro avait fait mouche, trouvant les arguments qu'il fallait. Maintenant, Aomine avait plus que jamais envie de vérifier par lui-même sa petite théorie. Il se redressa et scanna d'un œil alerte la salle dans l'espoir de localiser le gars dont parlait le petit-ami de Murasakibara.

« Mais si tu as trop peur, pour te l'enfiler, je peux le comprendre, hein. Dommage, j'étais pourtant prêt à aller l'aborder pour toi. » Ajouta Himuro.

Himuro qui, face au délai de réponse trop important d'Aomine, les abandonna donc lâchement à leurs rêveries respectives. (bien que pour Kise, cela s'apparenterait plus à un cauchemar...)

« Respire, Daikicchi ! Tu vas faire une crise cardiaque, sinon ! »

« Merde, rappelle-le ! Je suis sûr qu'il nous mène encore en bateau ce cyclope et moi, je ne crois que ce que je vois ! »

« Alors tu vas accepter de rencontrer ce soit disant mec mystère ? »

« Evidemment, qu'est-ce que je risque, après tout ? A part être déçu... ? »

... et accessoirement, avoir le tunnel sous la Manche en guise de trou de balle ?

« C'est une façon de voir les choses, mais s'il s'avère que Tatsuyacchi a raison, comment vas-tu faire pour... ? »

« C'est un problème dont on se souciera plus tard ! Pour l'instant, il FAUT que je vois ce type pour en avoir le cœur net ! Demande à Himuro d'offrir un verre de ma part à son fameux candidat ! » Ordonna Aomine en sautillant nerveusement sur son siège, tel le tyran en plein caprice.

« Ok... mais par pitié, calme-toi ! Et surtout, ne bouge pas, je reviens tout de suite. » Ajouta gentiment Kise, avant de se lever pour s'élancer à la poursuite du facétieux serveur.

Tss... pas la peine de la préciser... comme si Aomine allait prendre le risque de louper une telle occasion !


Aomine passa les cinq minutes suivantes à se tortiller sur son siège, incapable de rester en place, pire que s'il avait une crise d'hémorroïdes. Après ce qui lui sembla être une éternité, Kise revint s'asseoir près de lui et Aomine put suivre du regard Himuro qui amenait une bouteille du meilleur saké de la maison à sa proie du soir. Le grand brun au visage délicat se dirigea vers une petite table située un peu en retrait. N'y tenant plus, Aomine se percha sur le dossier du canapé, voulant à tout prix voir où il allait s'arrêter.

Les ombres et les lumières clignotantes du bar rendaient la localisation difficile. Une véritable partie de cache-cache. Himuro se tenait à côté d'un homme, plutôt grand, dos tourné à la salle. Le gars était assis sur un tabouret, coudes appuyés sur une table circulaire. Et parce que ses jambes étaient enroulées autour des pieds du tabouret, son dos se retrouvait courbé vers l'arrière, offrant un fessier des plus tentants au regard expert d'Aomine, qui, vraiment, était déjà au bord de la syncope à ce stade. Et évidemment, son anxiété ne fut qu'augmenter, lorsqu'il remarqua qu'Himuro riait avec son future conquête. « Sans doute à propos de moi. » Pensa Aomine, nombriliste.

Et la situation empira définitivement, lorsque le grand gaillard daigna enfin se lever de son siège, se retournant et avançant dans leur direction.

« Heu... Daikicchi... ? » Interrogea nerveusement Kise. « Je crois que tu devrais sérieusement envisager de reconsidérer la question... »

« Même pas en rêve ! Sache que je relève toujours un défi, quelle que soit son ampleur. Et puis, je te l'ai déjà dit : c'est juste de la curiosité scientifique ! »

Ah, elle avait bon dos la soit disant curiosité scientifique. A n'en point douter, tous les Einstein du monde devaient se retourner dans leur tomber en entendant leur art être ainsi souillé par Aomine.

Mais bientôt, il fut incapable de parler et surtout, de continuer à faire bonne figure, regardant impuissant, Kagami Taiga traverser la salle avec le grand sourire qu'il avait jamais vu personne arborer. Himuro suivait, avec son plateau, un peu en retrait, tête baissée, mais incapable de cacher son amusement. Aomine pouvait même apercevoir les épaules de ce satané cyclope trembler d'un fou rire contenu.

Et soudain, il fut trop tard.

Car en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire « double pénétration », Kagami était à côté d'eux, fixant Aomine avec ses grands yeux innocents. Et le moins que l'on puisse dire, c'était qu'Aomine faisait moins le malin à présent. L'ancien de Too était pétrifié sur place, totalement consumé par le stress et l'anticipation.

« Aomine, Kise... » Les salua poliment Kagami, toujours souriant.

Ah l'bâtard !

L'ironie de cette situation semblait l'amuser au plus haut point, tandis qu'Aomine, lui, se liquéfiait sur place, tel un glaçon resté trop longtemps dans son verre.

« Kagamicchi ! Quel plaisir de te revoir ! Assied-toi donc avec nous ! » L'invita gentiment Kise, encore un peu surpris malgré tout.

Sans mentir cela faisait facilement dix ans qu'ils n'avaient pas revu le Tigre de Seirin. Il faut dire qu'après le lycée, Kagami était reparti aux USA dans l'espoir de passer pro. Et apparemment, ça n'avait pas trop mal marché pour lui, puisqu'il jouait à présent en NBA, chez les Bulls. Toute la Génération des Miracle s'était rangée, abandonnant son rêve de gloire, mais Kagami, lui, l'avait poursuivit.

Aomine avait été le dernier à accepter de renoncer à une carrière de basketteur. Jusqu'au dernier moment, il y avait cru. Jouer au basket, c'était tout ce qu'il savait faire dans la vie. Mais cela n'avait pas été suffisant, malgré son indéniable talent et il en avait conservé une certaine amertume envers Kagami, qui lui, avait réussi de son côté. Peut-être que si le roux était resté au Japon et avait continué à jouer contre lui, les choses se seraient déroulées autrement pour Aomine... Il en voulait presque à Kagami de l'avoir délaissé ainsi, sans lui donner de nouvelles. Certes, ils n'avaient jamais été amis, ni même proches, mais... Kagami était la seule personne dont la conception du basket se rapprochait un tant soit peu de la sienne... et puis...

Non, rien.

Ce n'était pas le moment d'éprouver des regrets.

« Alors, qu'est-ce que tu deviens ? » Demanda Kise, pour rompre le pensant silence.

Les deux power forward se regardaient en effet en chiens de faillance, s'observant par dessus la table, sans qu'aucun des deux ne parvienne à débiter le moindre mot.

Ils se jaugeaient, attendant le bon moment pour prendre le dessus sur l'autre.

Comme pendant un match de basket.

Comme avant.

« Pas grand chose, la routine quoi. »

Ah oui, toujours aussi taciturne et bavard le Kagami. Mais Kise n'était pas du genre à s'avouer vaincu à la moindre déroute. Il insista donc pour délier les langues.

« Ca se passe bien pour toi à Chicago ? Quel bon vent t'amène ici ? »

« J'ai pas à me plaindre. Et pour ce qui est de Tokyo, je suis simplement de passage pour quelques jours. »

Moui... ça ne les avançait pas plus. Pourtant, Kise était certain qu'Aomine aussi avait envie d'en savoir plus sur la présence de Kagami ici et sa vie outre Atlantique.

Et bien qu'il ne dise mot, Aomine n'en restait pas moins intéressé par Kagami. Kise avait vu juste, à la manière dont le brun détaillait son vis-à-vis, approuvant ses changements physiques. Ses cheveux soigneusement coupés autour des oreilles, dégageant même sa nuque, mais ils restaient assez long pour qu'Aomine puisse imaginer leur douceur sous ses doigts. Sa frange était en revanche aussi disciplinée que quand ils étaient encore lycéens. Par contre, son visage était plus anguleux qu'avant, tendant ses pommettes plus proéminentes que dans ses souvenirs. Cela lui donnait une certaine maturité. Finalement,n Kagami avait bien tourné. Mieux que bien, même. Et ce regard sauvage et indomptable, aux éclats rubis qui l'avait toujours fasciné, semblait le dévorer sur place. Aomine frissonna.

Kagami était tellement sexy... du genre... du genre justement qu'aucun des gars qu'il n'avait eu dans son lit, ne pouvait égaler.

Aomine avait suivi distraitement la carrière de son homologue et il n'était pas sans savoir que Kagami évoluait dans l'une des meilleures équipes du difficile championnat américain, s'en sortant avec les honneurs. On pouvait dire que ça roulait pour le tigre. Ce n'était ni l'argent, ni les coups d'un soir qui devaient manquer...

Sa puissance restait palpable, il n'avait rien perdu de sa superbe, au contraire, et Aomine se maudit mentalement en sentant un début d'érection dans son caleçon.

Mais tandis que Kise avait pris le relais, racontant sa vie de mannequin INTERNATIONAL, vu qu'il avait échoué à tirer les ver(re)s du nez de Kagami, le rouge se décida enfin à reprendre la parole, pour entrer dans le vif du sujet. Pas avant que le blond eut terminé de vanter ses palpitants défilés haute couture, ceci dit. C'est qu'il était courtois, le rouge.

« Tatsuya m'a dit que vous me cherchiez. »

Inutile de tourner autour du pot, droit au panier, comme d'habitude. La franchise de Kagami était quelque chose qu'Aomine admirait autant qu'il exécrait. Quelqu'un d'aussi en phase avec ses désirs était tout bonnement... énervant.

« Pas toi en particulier. » Répondit Aomine d'un ton assez sec, espérant que cela suffirait à dissimuler son émoi.

« En fait... Daikicchi recherche un garçon possédant un attribut... spécial et Tatsuyacchi nous a dit que tu satisfaisais ce critère. »

« Vraiment ? » S'étonna Kagami, dont l'un des sourcils bifides se releva en accent circonflexe sur son front, disparaissant presque sous son épaisse frange.

De quoi pouvait-il bien s'agir ? Hmm... il n'y avait qu'une seule façon de le savoir...

« Je vous écoute, que désirez-vous exactement et en quoi puis-je vous être utile ? » Demanda t-il, sans se départir de son apparente innocence.

Après tout, il pouvait bien leur rendre service, en souvenir du bon vieux temps, même si de l'eau avait coulé sous les ponts depuis. Ponts que le tigre avait d'ailleurs coupés avec ses anciens camarades. Pas forcément de la manière volontaire, mais la vie était ainsi faite et mener la grande vie justement de l'autre côté de l'océan n'aidait pas à conserver des liens solides avec autrui. Il n'y avait guère qu'avec Kuroko, son ombre, et Tatsuya, son frère de cœur, que Kagami était parvenu à conserver un semblant de relation.

Entendant la voix rauque de Kagami venir flirter avec ses oreilles, Aomine sut qu'il n'allait pas tarder à se remettre à gigoter sur son siège. Surtout maintenant qu'il s'agissait d'expliquer sa théorie à quelqu'un d'autre que Kise. Bon ok, ce n'était pas tout à fait vrai. En effet, Aomine avait l'intime conviction d'être « meilleur » que la plupart des autres mortels masculins et il n'avait donc cure de ce que les autres pensaient généralement de lui. Mais, aussi bizarre que ce soit, il se souciait de ce que Kagami pourrait penser de lui. Et surprise, c'était loin d'être un sentiment agréable.

« J'ai une théorie. Mais je ne peux pas t'en parler tout de suite, cela pourrait fausser les résultats. »

Kagami écouta, non sans une pointe de suspicion dans ses prunelles écarlates. Il attendait patiemment qu'Aomine lui explique la suite, mais ce dernier, comme à son habitude, crut bon de rappeler un certain paramètre.

« Après tout, toi et moi, nous ne sommes pas potes. Alors pour commencer, je ne vois vraiment pas pourquoi je devrai t'en parler . Et puis, je ne voudrai surtout pas que notre antagonisme vienne parasiter ou pire, ruiner mon expérience ! »

Vas-y mange-toi ça, c'est gratuit.

Et amplement mérité, de l'opinion d'Aomine. C'est vrai, ce type avait fuit à l'autre bout de la planète avec à peine un aurevoir, mais voici qu'il resurgissait à présent, tel un démon du passé et il faudrait encore lui faire des courbettes ? Ah ça, pas question ! La fierté d'Aomine lui interdisait de baisser sa garder. Il allait traiter Kagami avec le dédain que ce lâcheur méritait ! Ca lui apprendrait à n'avoir donné de ses nouvelles que par l'intermédiaire de Kuroko pendant toutes ces années ! Naturellement, il ne vint pas à l'esprit d'Aomine que l'inverse était réciproque. Lui non plus n'avait rien fait pour garder contact avec Kagami. Jamais il ne lui avait écrit. Jamais il ne l'avait appelé. Jamais il n'avait cherché à le revoir, préférant tirer une croix sur le roux pour tenter de l'oublier. Mais hélas, il n'y était jamais parvenu et maintenant qu'il avait Kagami en face de lui, l'ancienne plaie qu'il pensait cicatrisée s'était ouverte à nouveau.

Cependant, Kagami ne prit même pas la mouche et aussi étonnant que cela puisse paraître, il laissa passer cette provocation, préférant se concentrer sur le sujet qui les avait réunis.

« Ok, c'est toi qui vois. Mais j'ai au moins le droit de savoir en quoi ça concerne la taille de mon phallus. Ou ça aussi tu refuses de me le dire ? »

C'était la seule chose qu'Himuro lui avait expliquée, quand il était venu le débaucher à sa table avec une bouteille de whisky bon marché, alors Kagami essayait clopin, clopant, d'obtenir des détails...

Aomine dut prendre sur lui pour ne pas s'enfoncer dans son siège en gémissant comme une midinette, lorsque Kagami planta ses orbes flamboyantes dans les siennes. Bon sang... les yeux du tigre lui avaient toujours fait un de ces effets inavouables... Se félicitant mentalement de son inflexible self control, Aomine s'avança de manière inamicale vers Kagami, coudes posés sur la table et doigts croisés.

« Il faut que je couche avec toi. » Avoua t-il le plus calmement possible.

Kagami papillonna des paupières et ne parvint pas à articuler plus qu'un « Oh » de surprise. Apparemment, c'était toujours trop lui demander que de prononcer une phrase complète. Avec sujet, verbe et complément. Non mais quel abruti ! Aomine ne put s'empêcher de rouler des yeux, priant intérieurement tous les dieux qu'il connaissait. Ca n'allait pas être du gâteau dans ces conditions. Pourquoi avait-il fallu que le mec le mieux monté du bar soit également celui dont le Q.I. était le plus limité ? Tiens, Aomine devrait peut-être se pencher sur cette théorie-là ensuite : est-ce que la taille du cerveau est inversement proportionnelle à celle du sexe chez les australopithèques ?

« Donc... si je comprends bien, tu as besoin de me baiser parce que j'ai une grosse queue ? »

... Présenté comme ça, ça sonnait comme l'excuse la plus merdique qu'Aomine ait jamais entendue dans la bouche de quiconque. Ce qui n'était pas rien, quand même.

« MAIS NON, ESPECE DE DEBILE CONGENITAL ! JE VEUX QUE CE SOIT TOI QUI ME BAISES ! » Hurla Aomine, s'étant levé d'un coup, hystérique.

Ah mais ! Bordel, c'était déjà suffisamment difficile à avouer comme ça ! Etait-ce donc de sa faute si Kagami ne bitait pas un mot de ce qu'il lui disait ? Non ! Alors il ne voyait pas pourquoi il devrait prendre des gants ! Après tout, ce n'était pas non plus le tigre qui risquait de se retrouver en train de boiter pendant une semaine ensuite ! L'un dans l'autre (c'était le cas de le dire...), Kagami pouvait donc bien faire un petit effort pour suivre, quand même !

« Maaaaaaaaaa... calme-toi Daikicchi ! » Essaya de le faire se rasseoir Kise. « Tout le monde nous regarde...! »

« Toi, on n't'a pas sonné et puis d'abord, j'croyais justement qu't'aimais ça, te faire mater ! C'est pas le principe même de ton métier, p't'être, de te faire reluquer par la Terre entière ? » L'attaque son ami, qui ne parvenait plus à conserver son attitude détachée.

Kise baissa la tête, ne pipant mot. Il savait qu'Aomine pouvait se montrer quelque peu... blessant lorsqu'il s'emportait. Mais ce n'était pas vraiment contre lui. Et puis, il n'y avait qu'à voir la moue dégoûtée qu'affichait Aomine en cet instant pour deviner qu'il se sentait humilié par la situation. Devoir demander un telle chose et à son RIVAL par dessus le marché, quelle ironie ! Il y avait très certainement quelqu'un là-haut qui lui en voulait personnellement et prenait un malin plaisir à lui pourrir l'existence.

Le rire cristallin de Kagami éclata face à ce petit spectacle et le visage d'Aomine devint si rouge qu'on aurait pu faire cuire un œuf dessus, tandis que le reste de son corps se couvrait d'une pellicule de sueur froide.

Il fallut bien quelques minutes pour que Kagami recouvre son stoïcisme habituel. Longues minutes au cours desquelles Kise fit de son mieux pour se fondre dans le décor et se rendre invisible, sentant qu'Aomine était proche de l'explosion. Comme si cela allait le protéger de la colère du fauve noir...

« Ecoute Kagami, ce n'est pas comme si je te demandais un gros sacrifice. Me dis pas qu'tu t'sens pas capable de faire ça, quand même... » Enonça Aomine d'une petite voix, tout en faisant mine d'essuyer une poussière imaginaire sur sa manche d'uniforme, probablement pour éviter de croiser le regard pétillant et moqueur du tigre.

« Tu sais quoi, Aomine ? Je crois surtout que c'est un prétexte bidon pour me piéger. Tu l'as dit toi-même, après tout, nous ne sommes pas potes. Et je ne serai pas étonné que tu cherches à te venger de moi ou un truc dans ce goût-là... »

Sur ces mots, Kagami se laissa retomber nonchalamment sur son siège, écartant largement les cuisses, tandis qu'il se passait une main dans les cheveux. Le regard d'Aomine descendit le long du torse parfait du roux et s'arrêta sur la braguette de son jean. Il ne réalisa d'ailleurs pas qu'il la fixait (et bavait sans doute dessus...), jusqu'à ce que Kagami le rappelle à l'ordre.

« Bordel de merde, Aomine ! Mon visage est ici ! »

Et Aomine fut arraché à sa rêverie par la voix de Kagami qui le raillait et son index qui désignait sa tête. Et bien que le ton soit indubitablement sévère, Aomine y décela une infime pointe d'amusement. Ce que confirma le sourire effronté qui s'étirait sur les lèvres du tigre, lorsque le brun réussit finalement à détachement son regard de l'entrejambe de Kagami, pour le reporter sur son visage. Il sentit même le rouge lui brûler les joues, mais remercia sa carnation naturelle de cacher les dégâts.

Faisant de son mieux pour reprendre l'avantage, Aomine repassa à l'attaque et il cracha :

« Pfff... ça me fout tellement les glandes ! Non seulement, tu sautes plus haut qu'un kangourou à ressors, mais comme si ce n'était pas suffisant, il fallait également que tu sois pourvu une bite énorme ! Apparemment, les fées qui se sont penchées sur ton berceau à ta naissance ont décrétées que seul un type monté comme un cheval aurait le privilège d'être assez viril pour terrasser la Génération des Miracles au grand complet ! »

Malgré son air irrité et ses yeux qui lançaient de la foudre, Aomine sentit que son intervention fut comme un coup d'épee dans l'eau. En effet, Kagami ne se départit de son sourire victorieux que lorsqu'il se pencha vers eux.

« Si c'est vraiment ce que tu penses... Sur ces bonnes parents, messieurs, et malgré cette agréable discussion ô combien passionnante, je me vois au regret de devoir prendre congé de vous. Ca m'a fait très plaisir de te revoir Kise et laisse-moi te dire que tu as bien du courage pour supporter ce sauvageon. Quant à toi, Aomine, désolé mais j'ai autre chose à faire que passer le reste de ma soirée à écouter ton petit couplet sur tes désirs refoulés. Je les ai suffisamment entendu au temps du lycée... Merci pour le verre et... comme on dit, à un de ces quatres ! Ou pas. »

La mâchoire d'Aomine manqua de se décrocher face à ce refus aussi soudain que franc, mais ses sourcils se froncèrent dès que Kagami se leva effectivement pour s'en aller. Le rouge mit les mains dans les poches de son pantalon serré, sans doute à la recherche de son portefeuille et ce geste innocent ne fit qu'exacerber davantage la libido dévorante du policier.

Ah mais question de le laisser filer à l'Américaine, (c'est pas anglaise qu'on dit d'habitude ?) après tout le mal qu'Aomine s'était donné ! Et surtout, le brun ne pouvait pas prendre le risque de le voir disparaître de sa vie à nouveau, aussi vite, aussi brusquement et si proche du but. Sans compter que Kagami pourrait aller raconter à Kuroko ce qu'il lui avait demandé, auquel cas ce serait la disgrâce assurée pour au moins trois générations de petits basanés.

« Repose immédiatement ton cul sur cette putain de chaise ! Je n'ai pas terminé, Kagami ! »

Le rouge stoppa net, mais il resta malgré tout debout, reprenant la parole.

« Que les choses soient claires, Aomine. Je suis venu à ta table parce que tu voulais quelque chose de moi. Je ne me suis en aucun cas invité, c'est TOI qui m'as demandé, nuance. »

A cet instant, Kagami avait l'air tellement suffisant et sûr de lui qu'Aomine avait envie de lui écraser un cendrier en pleine gueule. Si tant est qu'il y en ait eu un sur la table. Comment pouvait-on être aussi méprisant ? Ce connard de tigre allait lui payer ! Ce n'était pas parce que Môssieur Kagami jouait aux Amériques en professionnel et qu'il était pété de tune qu'il avait le droit de lui parler sur ce ton à lui, le grand Aomine Daiki. Malheureusement, encore une fois, le policier n'eut pas l'idée de se remettre en question. Pas plus qu'il ne réalisa que c'était son attitude agressive qui provoquait le départ de son ancien rival.

« Personnellement, je n'ai rien à prouver et je ne te dois rien. Alors tu vas devoir te trouver un autre pigeon pour continuer ta petite expérience stupide. »

Putain de merde, Aomine se sentait pris à la gorge, là ! Il en éprouvait même des difficultés à respirer. Bien-sûr, c'était de Kagami dont on parlait. Son rival. Son... non-ami. L'ancienne nouvelle lumière de son ancienne ombre. Celui qui avait battu toute la Génération des Miracles, en leur remettant du plomb dans la cervelle et dans les chevilles. Celui qui était parti à l'étranger en l'abandonnant comme un vieux chien incontinent dont on ne voudrait plus parce qu'il se soulage sur votre tapis persan hors de prix. Celui qui menait la vie qu'il avait toujours voulue, lui.

Et au lieu de calmer le jeu en lui présentant ses plus plates excuses ou en lui demandant POLIMENT si « stp, mademoiseau, tu veux bien coucher avec moi, allez steup' fais pas ta pute quoi, c'est pour une expérience scientifique hyper importante pour la survie de la race humaine, sisi, j'te jure, en plus, tu vas kiffer. », Aomine s'enfonça dans son bourbier. Sa fierté et sa rancoeur se mêlaient en un poison mortifère, jaillissant sous forme de mots.

« De toute façon, c'est des conneries tout ça ! J'suis sûr qu'en vrai, t'as une toute petite queue en forme de tire-bouchon en plus, comme les porcs ! Cet enfoiré d'Himuro a encore essayé d'me rouler, parce qu'il savait que ça me foutrait hors de moi de revoir ta sale face d'imposteur ! Et tu sais quoi ? Il a parfaitement réussi ! Du coup, c'est moi qui m'casse d'ici ! » Eructa Aomine, shootant violemment dans la table, qui manqua de se renverser.

Mais alors que Kise s'était levé pour aller à sa suite, Kagami retint le basané d'une simple main sur son épaule.

« Très bien, je vois qu'il s'agit en fait d'un truc personnel... que dirais-tu de m'accompagner aux chiottes deux minutes ? J'ai un truc à te montrer avant de quitter cet endroit. »

« Quoi ? » Répondit instinctivement Aomine, dont toute colère semblait s'être évaporée.

« Disons simplement que je me sens d'humeur généreuse tout à coup. Suis-moi avant que je ne change d'avis. »

Aomine ne put retenir un frisson. Avant de le planter là, il lança un dernier regard à Kise, qui se contenta de hausser des épaules, probablement aussi largué que son ami.

De toute façon, qu'est-ce qu'il avait à perdre ? Et puis au pire, si Kagami en profitait pour le faire tourner en bourrique, Aomine pourrait toujours envisager de l'envoyer se rincer les dents dans un des urinoirs. (et de préférence, le plus dégueulasse.)


Le brun suivit donc son interlocuteur, interloqué. Il fit néanmoins attention à garder suffisamment ses distances pour ne pas que cela paraisse trop suspect. Lorsqu'il arriva dans les toilettes, sans surprise, Kagami s'y trouvait déjà. Le rouge était même en train d'inspecter les différentes cabines, probablement pour vérifier qu'ils étaient bien seuls. Aomine le laissa faire, restant à l'écart et n'en branlant pas une (façon de parler hein...), comme à son habitude.

Décrétant qu'ils bénéficiaient d'une intimité suffisante, Kagami revint vers lui avant de le pousser sans ménagement dans la cabine du fond, la plus grande et la plus propre également.

« Tu veux des preuves ? Je vais t'en donner tellement que tu ne sauras plus quoi en faire. » Souffla t-il chaudement droit dans le creux de l'oreille d'Aomine.

A ce stade, Aomine ressemblait sûrement à une carpe japonaise hors de son bassin. Bouche ouverte et œil vitreux. Il se fila une bonne claque mentale, se faisant violence pour répondre avec une indifférence toute travaillée.

« J'espère pour toi qu'il ne s'agit pas de preuves falsifiées. Parce que le policier que je suis ne se laissera pas duper, contrairement à Himuro. »

« Pas d'inquiétude, tout est véridique et d'origine. Parfaitement naturel. » Ajouta Kagami, avec cette pointe d'amusement retrouvé dans la voix.

Il verrouilla soigneusement la porte derrière eux et laissa un espace conséquent entre eux, sans doute pour ne pas paraître trop intrusif. Ou pour qu'Aomine puisse avoir une meilleure vue d'ensemble, sans avoir à lui coller le nez dessus. Le silence reprit ses droits, s'installant entre eux comme à l'accoutumée et ils se jaugèrent nouveau. Un jeu de regard s'engagea entre eux, chacun cherchant à faire plier l'autre. L'ambiance était pesante. Et la patience n'était pas le fort d'Aomine.

« Allez Kagami, sors ton matos. »

Le rouge décroisa les bras en soupirant. Il n'aimait pas franchement qu'on lui donne des ordres, que voulez-vous, certaines choses ne changeront jamais ! Néanmoins, il commença à défaire la ceinture de son pantalon, gardant son regard ancré dans celui d'Aomine. Il ne parvenait pas à s'en détacher, pendant que ses mains s'activaient sur le cuir. Aomine de son côté, soutenait son regard, faisant mine de n'observer Kagami que du coin de l'oeil, alors qu'en réalité, pas le moindre geste ne lui échappait.

L'officier se figea dès que les mouvements de Kagami cessèrent. Il était si près de la voir. Enfin. Si proche de savoir ce que ça faisait de se faire écarteler et défoncer sans pitié. Il désirait tellement ce sexe en lui qu'il ne pouvait presque plus respirer. Et son érection prisonnière battait durement contre son pantalon d'uniforme.

« Dépêche-toi, je n'ai pas toute la nuit, Kagami ! » Asséna t-il pour inciter le rouge à virer les mains du centre de son attention.

Le rouge semblait pendre un malin plaisir à faire durer ce petit effeuillage plus que de raison, cachant son sexe de manière volontaire et calculée. Or, cela avait le don d'exaspérer Aomine, qui avait plus que hâte de passer aux choses sérieuses ! Il voulait qu'on lui amène le plat principal dans la seconde !

Cependant, Kagami lui rappela qu'il ne fallait pas sauter la partie hors-d'oeuvres.

Avalant péniblement sa salive lorsque le joueur des Bulls ôta ses mains de son entrejambe, Aomine baissa les yeux.

Et il se sentit totalement dépité.

Ce fut la douche froide.

Kagami n'était pas dur. Même pas un tout petit peu. La panthère ne lui faisait pas le moindre effet, de toute évidence.

Aomine se sentit déstabilisé. Son égo démesuré venait d'en prendre un sacré coup. Kagami ne le trouvait-il donc pas irrésistiblement attirant ? Comment osait-il ?

Face au manque total de réaction de son ancien rival, Kagami se mit à rire sous cape. Il n'imaginait que trop bien ce qui se passait dans la tête du l'obsédé à la peau sombre. Aussi, prit-il un plaisir certain à le taquiner.

« Qu'est-ce qui ne va pas, Aomine ? Serais-tu déçu par le plus grand des hasards ? »

C'était un euphémisme.

Le stade de la déception était largement dépassé. Une fois de plus, Aomine se sentait humilié.

Mais Kagami ne lui laissa guère le temps de s'appesantir sur son sort.

« Si tu veux obtenir ce que tu désires, il va falloir y mettre du tien et faire un petit effort. »

La violence de cette réplique fut presque assez forte pour lui faire quitter immédiatement l'endroit, mais sa fierté l'en empêcha. Il leva la tête vers Kagami et renifla sèchement.

« Occupe-t'en toi-même ! »

Mais peu disposé à le laisser partir comme ça, Kagami tendit la main et caressa tendrement la joue d'Aomine. Ce geste fit sursauter le brun.

« Allons, si tu veux que je te baise, il va falloir que tu m'en donnes l'envie d'abord. »

Aomine n'arrivait plus à bouger et encore moins à tenir un train de pensées cohérentes. Mais rapidement, son regard fut attiré vers l'impressionnant morceau de chair encore flasque qui sortait du pantalon de Kagami. Bordel, Himuro, n'avait pas menti pour une fois. Elle était énorme, même au repos. Mais le brun savait que cela n'était pas une garantie. Certains mecs ont une taille raisonnable au repos et dès qu'il se mettent à bander, ils ne gagnent pas plus d'un ou deux centimètres, la déception... D'ailleurs, en parlant de bander, Aomine s'en voulait se bander aussi fort, de son côté. A tel point qu'il pourrait jouir dans l'instant, sans même avoir besoin de se toucher au préalable.

Finalement, au bord de la résignation ou de la folie, il ne savait plus trop, le brun abdiqua. Il ferma les yeux et s'agenouilla docilement. Heureusement quel le sol était vierge de la moindre flaque d'urine ! Et pour obtenir un résultat plus rapide et probant, nul doute que le sexe oral demeurait l'option la plus efficace. Avant toute chose, il échauffa précautionneusement les muscles de sa nuque pour essayer de se détendre. Ce n'était pas le moment de se faire un torticolis ! Allez expliquer la façon dont ce serait arrivé aux autres, après !

C'était un risque qu'il ne pouvait pas prendre.

Il fouilla donc dans la poche avant de sa chemise et il en sortit un petit sachet argenté qu'il déchira avec les dents. Ne jamais ouvrir une capote comme ça, les amis, n'essayez surtout pas chez vous ! Vous pourriez la percer avec vos dents par accident ! Mais Aomine, lui, avait une certaine maîtrise du sujet et il trouvait cela diablement sexy pour donner envie à son partenaire, puisque c'était bien de cela dont il était question, non ?

Approchant son nez de sa cible, Aomine pouvait clairement sentir la chaleur qui irradiait du sexe de Kagami. Et son odeur également. Surprise : ça sentait le mâle. Tellement évident, pourtant, me direz-vous. Mais cela ne dérangeait pas Aomine. Il y avait également un petit relent de savon au parfum ambré sur la peau du tigre. Probablement de ceux qu'on trouve dans les grands hôtels de luxe. Toujours était-il qu'Aomine perdit la notion du temps. Il ne sut combien de temps il resta ainsi à contempler la verge de Kagami, laissant tous ses fantasmes les plus inavouables envahir son esprit.

Le grand moment était finalement arrivé et Kagami choisit de ne pas le brusquer. Il attendit qu'Aomine se remette de lui-même à bouger. Finalement, lorsqu'il eut gravé dans sa mémoire la forme de ce qui allait le ravir dans quelques instants, il prit l'instrument en dans sa main et le massa sommairement. Juste histoire de le faire passer du stade de légume ramolli à celui de courgette bien dure.

La peau de Kagami était tellement douce et son membre tenait parfaitement dans sa main. Aomine sentit le roux frissonner sous ses durillons. Apparemment, il appréciait le traitement et encore, ce n'était rien en prévision de ce que le brun lui réservait. La première fois que le brun avait tenu une queue autre que la sienne, il avait éprouvé un fort sentiment de répulsion. Mais ce n'était rien comparé à la première fois qu'il avait sucé un mec. Il se rappelait un peu honteusement, avoir vomi de la bonne grosse bile de saoulard sur le gars en question. Inutile de dire que le soufflé était directement retombé après cela !

Sauf que bizarrement, il ne ressentait rien de tout cela en ce moment même. D'aucuns vous diront que c'était sans doute parce qu'il avait prit le pli depuis le temps, mais ne vous y trompez pas, Aomine savait que c'était totalement faux.

HATER'S GONNA HATE !

Si Kagami avait été le tout premier mec qu'il aurait caressé, le policier était certain que de tels désagréments ne seraient pas arrivés. D'ailleurs, au moment d'enfiler son petit capuchon à Tiger-chan, il hésita tout bonnement. Le préservatif n'était même pas un XXL et Aomine doutait donc que le morceau de latex parvienne à contenir toute la fougue de Kagami.

« Qu'est-ce qui se passe ? Tu n'as plus envie de faire ça ? »

Kagami ne comptait pas le forcer. Bien-sûr, dans l'idéal, il préférerait qu'Aomine s'exécute, mais si le brun reculait, il comprendrait. Sans doute. Enfin, sûrement. Disons qu'il le tolérerait, quoi.

Après tout, il ne savait rien de la vie amoureuse et sexuelle du brun. Tiens, c'était bien simple ! Jusqu'à il y a encore dix minutes, il était persuadé qu'Aomine ne jurait que par les vagins et les gros lolos ! D'où son idée première que le policier se foutait de sa gueule, lorsqu'il prétendait aimer les poutres longues comme des baobabs et adorer grimper sur des palmiers immenses !

« Non, c'est pas ce que tu crois... » Avoua presque timidement Aomine.

« Alors quoi ? » Insista Kagami, bien décidé à obtenir le fin mot de cette histoire.

« C'est juste que je me disais que je préférerai te sucer sans capote. »

Ah.

Ah.

AAAAAH.

Celle-ci, honnêtement, Kagami ne s'y attendait pas. Il ne l'avait pas vue venir.

Qu'était-il sensé répondre à cela déjà ? Ah oui, quelque chose comme ça :

« J'suis pas sûr que ce soit une bonne idée, aussi flatteuse soit-elle. Tu ne sais pas... »

« …Dans quelles bouches ni dans quels culs ma queue a déjà traîné... ? Très fin, Taiga ! Ouais, nan, tu ne peux absolument pas dire un truc pareil et surtout pas de cette façon là... » Se fustigea t-il mentalement.

« … avec qui j'ai batifolé avant et... »

Il s'était retenu juste à temps d'employer le terme « avec qui j'ai des folies de mon corps », ce qui l'aurait automatiquement catalogué au rang des pires beaufs' de l'Histoire.

« C'est bon, j'ai compris le message. J'suis pas con, qu'est-ce que tu crois ? Mais j'ai confiance en toi, je ne sais pas pourquoi... Peut-être parce que t'as toujours donné de toi l'image d'un mec responsable et mature... »

Cette fois et pour la première fois de la soirée, ce fut Kagami qui s'empourpra. Il ignorait qu'Aomine pensait ainsi de lui. Ce qui, reconnaissons-le, était bien la chose la plus sympa qu'il lui avait dite depuis leurs retrouvailles. Et peut-être même depuis toujours, avouons-le carrément.

« Mais t'en fais pas, je vais le faire quand même. J'veux pas te faire prendre le moindre risque me concernant. »

Ah. Ok. Elle était donc là la fameuse explication. Bon, bon, même si ça lui brûlait les lèvres à présent, Kagami devait tenir encore un peu et attendre avant de lui poser la question fatidique du nombre de conquêtes et de MST que celles-ci lui avaient valu. Après tout, ce serait con d'échouer si prêt du but, d'un côté comme de l'autre. Kagami pouvait bien tenir sa langue le temps d'une gâterie, non ?

« Ok bien... je veux dire, fais comme tu l'sens. » Répondit brièvement Kagami, en panne d'inspi.

Aomine hocha de la tête et il déroula la protection sur le membre ressuscité de son... heu... compagnon d'un soir... ? Enfin bref, comme il l'avait supputé, le casque était trop petit pour la tête du chevalier qu'il était sensé couvrir. Bah tant pis. Il faudrait que ça fasse la blague. Ils n'avaient plus le temps, ni même l'envie de sortir acheter des préservatifs plus grands de toute façon. Et puis, de l'avis d'Aomine, c'était plutôt à Kagami de prévoir ce genre de trucs ! Quand on est équipé d'un sexe hors normes, on se déplace avec ses propres affaires ! Mais bon, encore une fois, la négligence de Kagami ne pouvait être qu'une preuve supplémentaire de son sérieux. S'il était sorti sans protection, ce n'était pas par inconscience, mais bel et bien parce qu'il ne comptait pas faire usage de sa queue ce soir, voilà tout. Et en un sens, cela avait le don de rassurer Aomine. C'est ainsi que le basané choisit de croire cette théorie un peu simpliste. Mais après tout, les théories foireuses n'étaient-elles pas son apanage ?

Passant à la vitesse supérieure, Aomine releva le bas du T-shirt de Kagami, le roulant pour ne pas qu'il se mette en travers de sa route. Le brun dévoila ensuite un abdomen finement dessiné. Les célèbres tablettes de chocolat qui font baver hmm... Aomine éprouva l'envie impérieuse d'aller y fourrer son visage et il le fit donc, sans se priver. Il frotta doucement son visage contre ce ventre plat si tentant et fut rempli d'un inexplicable soulagement lorsqu'il sentit l'érection de Kagami venir flirter avec sa joue. Il fut encore plus soulagé par le soupir étouffé qui accompagna le durcissement de la situation. Bon sang que Kagami sentait bon, rendant Aomine chargé du désir de le goûter. Et comme il ne pouvait s'y résoudre avec le sexe du rouge pour des questions évidentes d'hygiène, le brun coupa la poire en deux. Il se contenta de lécher la peau douce de son aine avec une infinie précaution, laissant derrière lui une traînée de salive luisante.

Ses mains s'attardèrent sur les fesses fermes du rouge qu'il palpa amoureusement, avant de s'y agripper comme à une bouée de sauvetage lorsqu'il se décida enfin à prendre en bouche l'imposant morceau de chair. D'abord, avec sa langue, il apprécia le diamètre du membre, cherchant à le mesurer approximativement, en mémorisant chaque portion.

Il lui sembla même que Kagami prenait encore du volume.

Himuro n'était pas loin de la vérité et bien qu'Aomine n'avait pas avec un double décimètre intégré dans la bouche, il était à peu près certain que l'autre brun disait vrai. Il y avait là plus de vingt centimètres pulsants et palpitants. De quoi filer le tournis même à la pompeuse de bites la plus aguerrie ! D'ailleurs, malgré ses efforts pour détendre sa mâchoire et son cou, Aomine ne parvint pas à tout engloutir. Mais quand le gland de Kagami, suite à un mouvement de bassin inopiné de ce dernier, vint buter sans autorisation contre son palais, Aomine dut réprimer un réflexe nauséeux.

Il planta sans hésitation ses ongles dans le fessier dodu de Kagami pour le tenir en place et lui signaler qu'il ne devait surtout pas bouger. Pas encore.

Aomine n'était pas prêt.

Il cherchait plutôt à dompter le mastodonte qui lui chatouillait les amygdales pour l'instant.

Chaque chose en son temps.

Grognant légèrement de douleur, Kagami lui montra qu'il avait bien comprit le message en restant bien tranquille. Ce qui ne l'empêcha pas de glisser une main dans la crinière courte de son lion noir. Aomine en laissa presque échapper un soupir de plaisir et il accentua le contact.

Le basané oublia où ils se trouvaient. Il ne pensait plus qu'à la main qui caressait ses cheveux et au sexe enflé qui remplissait sa bouche. Cette fois, il entoura sa langue autour de l'extrémité, suçant doucement le derme sensible jusqu'à ce que Kagami se mette à exprimer vocalement ses désidératas.

Pour que son bonheur soit complet, Aomine aurait aimé pouvoir goûter cette si appétissante érection, dont il parvenait à deviner le goût salé-amer même à travers le latex. Comme il aurait aimé pourvoir recueillir chaque goutte de rosée qui perlait sur la virilité zébrée de veine qu'il sentait contre son palais. Faisant rouler sa langue sur la chair turgescente, et plus particulièrement sur le gland encapuchonné, Aomine ouvrit plus grand la bouche pour tenter de s'ajuster à la taille de l'intrus. Ses doigts de sa main gauche s'emparèrent de la base de la hampe soyeuse qu'il caressa du pouce, pour mieux la guider, mais également pour lui interdire toute échappatoire. Son autre main, elle, reposait toujours sur une fesse bien ronde et bombée, profitant simplement de sa chaleur.

Et quand enfin, il entama ses premiers mouvement de tête de haut en bas, il réalisa qu'il avait fermé les yeux depuis le début de l'expérience. Non pour en effacer Kagami, mais plutôt dans le but d'exacerber ses autres sens. C'était un truc qu'il avait appris dans « Les Chevaliers du Zodiaque ». Un des mecs faisait ça, lui sembla t-il, non pas pour pomper le dard de ses ennemis hein, on parle tout de même d'un dessin animé pour gosses, mais pour décupler sa puissance. Le sexe oral était toujours un festin pour les sens, hélas, comme il était privé actuellement de celui du goût et de la vue, Aomine espérait naïvement au moins que son sacrifice parviendrait à faire atteindre le septième, non, le huitième sens même, à Kagami. Que brûle sa cosmo-énergie !

Accélérant impitoyablement la cadence de succion, Aomine réalisa que c'était sans doute la première fois qu'il était aussi absorbé par cette tâche. Il avait chaud. Il se sentait extraordinairement bien et détendu, malgré l'inconfort qui accompagnait une verge aux proportions aussi inédites. Serrant fermement les lèvres l'une contre l'autre, il les fit glisser plus vite sur le bout arrondi de son jouet, puis il suça suffisamment fort pour creuser ses joues. Ses dents virent ensuite frôler le rebord de la peau fine et Aomine en fut récompensé par un grognement sourd et passionné.

Presque animal.

Cette plainte gutturale le ramena à la réalité. N'y tenant plus, ses yeux s'ouvrirent d'un coup et il regarda le visage de Kagami désormais bien rouge. Une paume se posa sous son menton et Aomine tenta vainement de sourire autour de l'obstruction goûtue, mais il échoua assez misérablement. Ce fut à ce moment-là seulement qu'il comprit également qu'il avait un début de crampe dans la nuque. Se retirant jusqu'à ce que sa bouche perde le contact, mais pas trop quand même puisqu'un épais filament de salive le reliait toujours au sexe de Kagami, tel un cordon ombilical nourricier, Aomine se rappela finalement pour quoi il était là. Son regard se posa inexorablement sur le pénis extraordinairement dur et dressé de son homologue.

« Oh bordel de merde... » Pensa t-il.

C'était la première voix qu'il voyait le sexe majestueux du roux entièrement réveillé. Et le moins que l'on puisse était que sa vue le perturba. Le cœur d'Aomine se mit à battre la chamade entre désir et peur.

Kagami était un colosse.

Arborant avec insolence et au bas mot (et selon une estimation plutôt pessimiste) vingt-quatre centimètres, voire même vingt-cinq. De plus, il était relativement large également, ce qui n'était pas un point à négliger sans la position d'Aomine. Sa main, qui tenait toujours fermement le préservatif posé sur la hampe pour l'empêcher de glisser, se mit à trembler.

Tout simplement parfait.

MONSTRUEUSEMENT parfait même, pour être plus précis.

« Penser à remercier Himuro... » Murmura t-il d'une voix inintellligible.

Le beau brun se sentait totalement transfiguré et plein d'une envie presque douloureuse de se retrouver sans défense, cloué contre la paroi de la cabine par cet engin infernal, en suppliant Kagami de lui en donner plus, plus fort, plus longtemps.

Aomine voulait jouir.

Et cela allait sans dire, que Kagami soit en lui quand cela arriverait.

« Ca va, Aomine ? » S'assura d'ailleurs le tigre d'une voix douce.

Le silence de son rival n'avait jamais été de bonne augure jusqu'ici. Et vu son regard halluciné, agrémenté de pupilles dilatées, Kagami préféra être certain que le brun ne risquait ni de s'enfuir en hurlant au monstre, ni de s'évanouir. Non parce que les deux cas de figures lui étaient déjà précédemment arrivés. Ne riez pas, c'est un sujet très sérieux !

Aomine eut du mal à déglutir, mais réalisant que Kagami attendait une réponse, il hocha de la tête. C'était tout de dont il était capable en l'état et mieux valait ne pas trop lui en demander, le temps qu'il se remette de sa découverte.

Ok, il avait bien senti dans sa bouche que Kagami était disons... gros, mais l'avoir sous les yeux au summum de son érection était toute autre chose...

Face à la réaction peu engageante d'Aomine, le roux soupira et d'une voix plate, il annonça :

« Tu ne me dois rien, on peut s'arrêter là. »

Les sourcils d'Aomine se froncèrent de leur propre chef. Il n'était pas certain de comprendre où Kagami voulait en venir, mais une chose était sûre en revanche : ça ne lui plaisait pas !

« Quoi ? » Demanda alors notre fier brun, complètement confus.

Kagami devint encore plus rouge que ses cheveux et il détourna rapidement les yeux pour cacher sa gêne, puis, il s'éclaircit la gorge avant de poursuivre :

« Et bien, tu sais... maintenant que tu m'as vu nu, je ne serai pas en colère si tu changeais d'avis. »

Aomine le fixa pendant qu'il parlait et il fut certain de reconnaître l'expression faciale – pourtant très bien dissimulée – de quelqu'un s'attendant à être rejeté. Il ne pouvait y croire. Se levant, serrant les poings pour s'empêcher de saisir la verge de Kagami et de s'y accrocher comme à un cocotier pour le restant de ses jours, Aomine lança à son tour :

« Pour commencer, je ne t'ai pas encore vu complètement à poil. Et ensuite... putain mec, mais qu'est-ce que tu m'chantes là ? » Demanda Aomine, encore abasourdi, avant de rajouter malicieusement. « T'es bien gentil, mais ton petit couplet sur tes désirs refoulés, tu peux t'le carrer là où j'pense. »

Cette imitation maladroite de Kagami sembla tomber au bon moment, puisqu'elle arriva à détendre l'atmosphère qui s'était quelque peu tendue. Malgré cette intervention, cependant, Kagami baissa légèrement la tête. Une brèche venait de s'ouvrir dans son apparente confiance en lui. Et dès qu'il parlait, Aomine perçut l'humour forcé caché derrière ses mots.

« La plupart des gens qui... l'ont vue... ont préféré prendre leurs jambes à leur cou. » Avoua t-il humblement.

Mais sincèrement, Aomine, lui, n'avait pas du tout envie de faire ce que décrivait Kagami. Non seulement il s'était donné un mal de chien (à l'échelle Aominesque, hein, soyons d'accord...) pour en arriver là après que Kagami lui ait fait ravaler sa fierté à coup de provocations, mais en plus, il n'arrivait pas à croire quelqu'un puisse avoir l'idée stupide d'avoir envie de s'éloigner de cette magnifique lance ardente ! Ca n'avait strictement pas le moindre sens à ses yeux !

« Je pense qu'ils ont tout simplement peur d'avoir mal. » Expliqua Kagami, sa voix à nouveau totalement sous contrôle.

Non mais quelle connerie ! Lui, ne demandait rien de mieux que se faire déchirer l'anus avec violence ! Et à cet instant précis, une petite part d'Aomine aurait voulu réconforter Kagami après cet aveu, mais ce n'était tout simplement pas dans sa nature, obligeant le basané à exclure cette solution.

« Si tu crois qu'tu m'fais peur, Kagami... Laisse-moi te dire que tu te trompes lourdement. » Réussit-il à dire plutôt abruptement, surcompensant son envie d'être tendre par de la brusquerie.

Kagami souffla, incrédule et Aomine se sentit fortement agacé par cet accès d'auto-apitoiement mal déguisé auquel ne l'avait pourtant pas habitué le roux. Non mais sérieusement, comment Kagami pouvait-il ne serait-ce qu'un instant s'imaginer que le brun allait l'abandonner à son triste (enviable ?) sort, alors qu'une érection persistante était en train de tremper l'avant de son boxer ? Si CA c'était pas une preuve suffisante, alors Aomine voulait bien rendre sur le champ son insigne de flic !

Désireux de mettre un terme à ce pathos larmoyant qui n'avait pas lieu d'être, Aomine attrapa vigoureusement la main de son vis-à-vis et il la fourra sans aucune forme de cérémonie dans son froc, la pressant contre sa propre érection qui semblait crier pour qu'on la libère de ses geôles de tissu. L'effet escompté fut atteint, puisqu'Aomine capta à nouveau toute l'attention de Kagami. Ce dernier lui lança cependant un regard suspicieux.

« Tu sens à quel point tu m'excites ? »

Parfois, des actes valent mieux que toutes les belles paroles de la Terre.

« Maintenant dis-moi : est-ce que j'ai l'air de flipper, franchement ? »

Aomine put alors observer avec délectation Kagami se lécher les lèvres. Geste totalement inconscient, mais ô combien révélateur ! Se sentant encouragé, il entreprit donc de se frotter plus fort contre la main de Kagami, laissant même échapper un soupir de plaisir des fois que le grand dadais aux tifs rouges n'ait toujours pas bien saisi le message ou qu'un doute subsiste dans son esprit étriqué.

Apparemment, Kagami parut comprendre la teneur de cette initiative, puisqu'il commença à masturber le brun de manière plus que volontaire. Aomine fut cependant perturbé et un peu cassé dans son élan par l'expression indéchiffrable qu'arborait le visage de Kagami. Une expression qui lui hurlait à Aomine que le tigre allait chercher à l'embrasser, d'une seconde à l'autre.

Et ô bordel ! Il eut tout juste le temps d'esquiver, quand Kagami commença à se pencher en avant. Il essaya de rendre son mouvement de recul le plus subtil possible, pas vraiment désireux de déprimer davantage le rouge. Pour se faire pardonner, il avança jusqu'à ce que leurs joues se rencontrent, sentant le doux frôlement d'une mèche de Kagami contre sa tempe. Il savait que sa respiration était saccadée, mais il fut heureux d'entendre que celle du basketteur professionnel l'était aussi. Un souffle chaud vagabondait dans son cou et il sentit son oreille chauffer.

La main de Kagami ne l'avait pas quitté, bougeant lentement, mais avec prudence. L'envie de jouir monta subitement en Aomine. Il tenta donc de saisir à son tour le sexe délaissé du tigre, mais se fit durement refouler.

« Pas maintenant... » Sussurra le roux dans sa nuque.

Obéissant, Aomine continua plutôt à frotter sa joue contre celle de son homologue à la mâchoire plus carrée que la sienne. Il pouvait presque sentir la barbe naissante de Kagami venir râper doucement sa peau. Ses genoux faiblirent les premiers et Aomine fut contraint de s'appuyer contre le mur pour pouvoir rester debout. Luttant pour ne pas s'écrouler à cause de ses jambes en coton, Aomine avait parfaitement conscience que deux ou trois allers-retours grand max de plus suffiraient à le faire envoyer la purée. Manquant de s'étrangler en avalant sa salive, tant sa gorge devenait aussi sèche que le cul d'une momie, Aomine ne put que constater à quel point la main de Kagami faisait des merveilles sur son membre. Chaque mouvement était calculé à l'économie, précis et sans fioriture, mais pourtant terriblement efficace.

Le policier ne souhaitait rien d'autre que se laisser aller, en toute confiance.

Cette pensée fut suffisante pour le mettre en orbite et il poussa un cri incontrôlable au moment où le premier jet de sperme chaud quitta son sexe, bientôt suivi par un autre et puis encore un autre, jusqu'à ce qu'il soit complètement déchargé de sa semence et pantelant. Sans s'en rendre compte, Aomine avait appuyé son front contre l'épaule de Kagami, tandis qu'il essayait de faire retrouver à sa respiration un rythme plus régulier. Kagami, quant à lui, posa sa main libre sur la hanche d'Aomine et ce simple geste fut suffisant pour évoquer une certaine intimité entre eux. Intimité qu'Aomine n'avait même pas vue venir.

Kagami ne lâcha finalement le chibre de son partenaire que lorsque son érection commença à retomber. Sa main était si chaude, enrobante, protectrice.

« Tu peux sortir. » Dit Kagami avec douceur.

« Non attends... » Le coupa Aomine, à nouveau pris de panique. « Tu bandes toujours... »

« Si tu veux que je sois en état de m'occuper de toi ensuite, mieux vaut en rester là pour le moment. »

« Ah. » Fit le basané, un peu déçu.

Il avait toujours été merdique dès qu'il s'agissait de cacher ses émotions. Il espérait donc que sa déception ne se lisait pas trop sur son visage, ne tenant pas à vexer Kagami après l'orgasme que le rouge venait de lui offrir si généreusement.

« Tu devrais y aller en premier. » Conseilla Kagami, pendant que son flic préféré se rhabillait. « Si on sort tous les deux en même temps, ça risque de paraître suspect. Je te rejoins dans deux minutes, promis, le temps que je calme le fauve. Sinon, je ne vais jamais pouvoir remettre dans mon jean, ce qui serait tout de même assez fâcheux, car je ne tiens pas à traverse le bar cul nu, offert à la vue de tous. »

En effet, vu la taille actuelle de la tour de Tokyo, mieux valait renoncer à ce plan dangereux. Non mais quelle idée saugrenue aussi que de se balader la bistouquette comprimée dans un tissu aussi serré ! C'était un coup à se rompre le frein, ça encore ! Bon... Aomine ne pouvait cependant nier que ce pantalon soulignait à merveille la cambrure naturelle de Kagami et ses différents attributs masculins. Mais tout de même, ce n'était pas une raison pour risquer l'implosion pénienne !

Aomine protesta donc pas et il se dirigea jusqu'aux lavabos, où il se lava les mains sommairement, des rêves pleins la tête...

Qu'allait-il se passer ensuite ? Kagami allait-il vraiment s'occuper de lui, comme promis ? Il avait plutôt intérêt ! Non parce que c'était bien beau de lui branler la nouille en vitesse dans les chiottes, mais Aomine n'avait encore rien obtenu de concret pour appuyer sa théorie ! Et autant dire qu'il ne comptait pas lâcher Kagami avant que ce soit le cas !

Quelques instants plus tard, Kagami le rejoignit comme promis et il se lava les mains en silence. Le rouge pouvait sentir le regard lourd du brun sur lui. Un regard signalant l'attente, le désir... Il allait devoir lui en donner pour son argent. Mais ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Jamais il n'avait eu pour projet de partir comme un voleur de toute façon.

Puisqu'Aomine semblait tenir par dessus tout à sentir sa queue dans son petit cul que Kagami espérait serré et chaud, il allait la lui donner.

Mais que le basané ne vienne pas se plaindre après.

Que Kagami se rassure, cependant. Ce n'était pas le genre de la maison. En tant que flic, Aomine enregistrait les dépôts de plaintes, mais jamais il n'en était lui-même l'auteur.

« Viens, allons à mon hôtel... On y sera plus tranquilles pour continuer ta petite expérience. »


Voilàààà c'est la fin de cette première partie !

N'oubliez surtout pas de me faire part de vos impressions en commentaires et surtout de souhaiter bon anniversaire à ma Kuro-chérie !

A la prochaine ! (la semaine prochaine, justement ?)