Je me possède aucun des personnages des livres ou des adaptations au cinéma. Par contre Idelwën et Gohenlass sont des créations qui m'appartiennent.

Série de textes basés sur des idées nées lors de séance de drabbles ou des fan art croisés sur la toile qui va s'attacher à des moments de vie de Thranduil et Legolas quand celui-ci était enfant.

Je garde comme base les livres et les films donc cette série sera en dehors des mes autres textes qui forment un corpus à part entière.

Je considère donc dans cette série que la mère de Legolas est morte quand il était bébé. Voilà donc quelques instants de la vie d'un père élevant seul son fils unique.

Les textes ne vont pas suivre un déroulement chronologique mais seront proposés au fil de mes idées. Je ne sais donc absolument pas combien il y aura de chapitres ni à quelle fréquence je vais continuer la publication mais tous les textes contenus ici seront des OS.

Ce premier chapitre est venu en combinant les thème "Vers" proposé par la Nuit du FoF et un drabble que j'avais écris sur "Poésie" qui m'a donné envie d'écrire la scène en entier.

Le tout jeune Legolas rêve de devenir un guerrier et refuse obstinément de laisser Galion lui enseigner la poésie.

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)...


INSTANTS DE VIE

Chapitre 1 : Quelques vers de poésie

- Trop c'est trop ! C'est de l'insolence. Je n'ai jamais vu un jeune elfe se comporter de la sorte. Peut-être devriez-vous lui rappeler les droits et les devoirs d'un prince ? Sans vouloir vous offenser mon seigneur.

Thranduil soupira, observant Galion qui faisait les cent pas devant lui rouge de colère comme il ne l'avait pas vu depuis… Le roi fouilla quelques secondes dans sa mémoire… Depuis jamais en fait, ce qui était encore plus inquiétant.

- Vous êtes en train de vous rendre malade pour rien mon ami.

- Pour rien ? Si votre fils n'est pas capable de se tenir correctement dans mes cours, je ne sais pas ce que je vais pouvoir faire de lui.

Thranduil se redressa en soupirant, déposant le verre de vin qu'il tenait sur le bras de son trône avant de se lever et de descendre les quelques marches dans sa direction. Galion effectua une marche arrière de repli qui amusa son ami, toujours un peu étonné lui-même par les réactions que pouvaient entraîner certains de ses gestes. Il esquissa donc un léger sourire.

- Vous êtes en train de dramatiser. Il n'a que 33 ans (approximativement 11 ans d'apparence pour un enfant humain), ce n'est qu'un enfant.

- Il est insupportable. Je n'arrive pas à lui faire apprendre deux vers de poésie.

- Ce n'est pas un amateur de vers ?

- Il se braque. Il ne veut qu'apprendre l'art du combat.

Thranduil frémit doucement.

- Où est-il là ?

- A l'entraînement, j'ai dû finir par céder.

Le roi des elfes sylvains hocha la tête et posa une main sur le bras de son ami tout en tentant de prendre un ton rassurant.

- Je lui parlerais. Tout ira mieux demain.

- Je ne suis pas sûr qu'une seule discussion puisse arranger les choses.

- Ne vous en faites pas, répondit Thranduil en souriant.

Galion comprit qu'il était temps de prendre congé et il s'éclipsa poliment avec une révérence, sans noter, le regard triste de son roi.

OoooO

Il faisait nuit, l'entraînement comme le repas était fini depuis longtemps. Legolas avait fait une apparition si furtive au cours de ce dernier que Thranduil n'avait pas trouvé le moment approprié pour lui parler, mais au final, ce n'était pas plus mal. Il préférait venir le voir dans sa chambre.

Le roi salua un garde qu'il croisa et ses doigts serrèrent plus fort la couverture du livre qu'il tenait à la main. Un joli livre aux feuilles de parchemins dorées à l'or fin et à la couverture en argent ciselé. Il avait tant eu de mal à le prendre sans sa bibliothèque. Il avait fallu qu'il se motive, qu'il se dise que c'était pour le bien de son enfant.

Thranduil arriva devant la porte de Legolas. Il tapa doucement, mais en obtenant pas de réponses, décida de pénétrer à l'intérieur. D'un pas léger, il descendit les trois marches pour pénétrer dans la pièce et remarqua son fils, assis sur son lit, les genoux repliés contre lui dans une attitude qui montrait immédiatement ses sentiments, il était fâché !

- Tout va bien ?

L'absence de réponse et l'air encore plus renfrogné de son jeune elfing, fit comprendre au Roi que la réponse était non. Il laissa échapper un soupir, par Eru qu'il était difficile d'élever seul cet enfant ! Il ne savait jamais comment le prendre ! Peut-être qu'il aurait dû boire quelques verres de plus pour se donner du courage ? Thranduil chassa rapidement cette idée. Il avait vu la chute des grandes cités, combattu les Grands Serpents du Nord, affronté des légions d'Orcs sanguinaires, alors il arriverait bien à se faire entendre d'un jeune elfing récalcitrant.

Le roi se rapprocha et s'assit sur le bord du lit de son fils qui tourna la tête pour ne pas le regarder.

- Legolas ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Rien ! Lança le petit elfe sur un ton agacé.

- Tu sais que ce n'est pas bien de mentir. Parle-moi.

- C'est Galion ! Lâcha ce dernier avec un profond agacement.

- Ah, cela vous fais au moins un point commun. Dis-moi.

- Il veut toujours que j'apprenne de la poésie, mais je n'en veux pas de ses vers ! Je veux travailler sur des traités militaires, des textes qui me serviront pour combattre les Orcs !

Thranduil frémit devant la froide détermination de son tout jeune garçon.

- Legolas. La guerre ne s'apprend malheureusement pas dans les livres, crois-moi, je ne le sais que trop bien.

- Mais la poésie c'est inutile ! Jamais je ne réciterai de poèmes !

- La poésie est la musique des mots. C'est très joli et ça détend.

- Je trouve ça ridicule.

- Legolas ! Le réprimanda un peu son père.

Aussitôt, le jeune elfing se tendit comme s'il avait peur de recevoir une gifle et le cœur de Thranduil se brisa. Est-ce qu'il lui donnait réellement l'impression d'être un père capable d'une telle horreur ? Il avança donc doucement la main, la posant sur son crâne avec douceur.

- Il ne faut pas dire des choses pareilles. La poésie peut toucher notre âme.

- Je ne vois pas comment !

Thranduil frissonna et maîtrisant mal les tremblements de ses doigts, il tendit le petit livre à la couverture d'argent à son fils. Legolas le regarda avec un air intrigué tout en le prenant.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Des poèmes.

Legolas déplia ses jambes et décida de parcourir rapidement les pages du livre que venait de lui donner son père.

- Ecris à la main ?

- Ecris par ta mère, murmura Thranduil ému.

Sa voix tremblait et les larmes avaient failli jaillir. Legolas, tout jeune qu'il était compris la peine de son père. Il parcourut quelques lignes du livre. L'écriture fine et bouclée, les mots ressemblant à un chant… Des mots pour son époux, pour son enfant à naître…. Legolas se mit à trembler et, comme son père, les larmes lui montèrent aux yeux… C'était ça la poésie… des sentiments… Des sentiments, qui n'avaient rien d'inutile.

Le jeune elfing posa le livre à côté de lui et, tout à son émotion, il se jeta dans les bras de son père.

- Ada (papa) !

Thranduil le réceptionna et le serra doucement contre lui.

- Ion nìn (mon fils).

- Goheno nin ada (pardonne-moi papa), je ne savais pas… Ces vers-là sont beaux. Je voudrais les lire et les apprendre.

- C'est pour cela que je te l'ai apporté ma petite-feuille.

- Mais je ne veux pas les lire seul.

- Pourquoi ?

- Parce qu'ils font mal !

- Non, tu verras. Nous allons les lire ensemble tous les deux et tu verras, cela ne te fera pas mal.

- Mais c'est nana (maman)

- Je sais… J'aurais dû te les donner avant. Tu sais, ma petite feuille, combattre est une chose horrible. Toutes mes nuits, je prie Eru pour que ça ne t'arrive jamais, mais je sais que mes prières sont vaines. L'Ombre avance… Tu te retrouveras bien assez tôt en face d'elle. Prends le temps pour autre chose. Il y a tellement de choses magnifiques à découvrir… La guerre et la mort n'en font pas partie.

- Je crois que je comprends, ada, dit le jeune elfe en se blottissant plus contre son père.

Thranduil sourit et prit le petit livre avant de se caler contre le mur en tenant son fils dans ses bras.

- Tu veux que nous en lisions quelques uns ?

- Oui… Je voudrais les apprendre.

Le roi sourit une nouvelle fois et déposa un baiser plein de tendresse sur le front de son petit elfing.

- Très bien… Alors commençons…

Legolas se blottit plus fort contre son père, fermant les yeux pour retenir ses larmes et se laisser bercer par les vers que lui lisait son père d'une voix qui tentait de rester stable… Jamais il n'avait l'impression de s'être autant trompé, la poésie n'était en rien inutile… Bien au contraire !


Voilà ! Première histoire pour ce nouveau recueil, j'espère qu'il vous a plu et à bientôt ! N'oubliez pas la review ;)