Bonjour! Me voici pour ma première fanfiction. J'espère que cela vous plaira. C'est un court épilogue pour introduire l'univers dans lequel tournera cette ff. N'hésitez pas à laisser des commentaires pour que je sache si je continue. Bonne lecture :3

Alors qu'elle rangeait ses affaires, ayant terminé son service, son bip résonna dans sa poche. Abby soupira alors avant d'envoyer rapidement un message à sa fille tout en courant vers le bloc opératoire principal, où elle était attendue. Fermant les yeux, elle se douta qu'elle allait une nouvelle fois décevoir sa fille. Cela faisait longtemps qu'elles n'avaient pas pu profiter d'une soirée ensemble. Finalement, elles ne se voyaient que lorsque sa fille venait en tant que bénévole ou stagiaire à l'hôpital. Chassant ces pensées de son esprit, la chirurgienne pénétra le bloc avant de demander quelques détails à une infirmière. Ses gants et son masque placés, elle regarda les constantes de la jeune femme avant de hocher la tête, venant regarder les plaies multiples présentes sur le thorax et les membres de sa patiente, ainsi que sur son visage. Visage qu'elle eut l'occasion alors de détailler avant que son souffle ne se coupe brutalement. Plissant les yeux, elle se pinça l'arête du nez pour reprendre contenance avant de prendre les directives de l'opération. Instruments en main, la quarantenaire s'occupa de vérifier chacune des blessures avant de les refermer une à une, veillant toujours aux constantes de cette femme qu'elle ne voyait que trop souvent aux urgences. Overdose. Coma éthylique. Traumatisme crânien. Maintenant accident de moto. Abby songea qu'elle devait avoir passé plus de temps avec cette patiente qu'avec sa propre fille ces dernières semaines. Il faudrait vraiment qu'elle en avertisse Marcus, son compagnon qui était aussi psychiatre. Peut-être lui arriverait-il à la raisonner là où elle avait échoué. Quand enfin elle referma la dernière blessure, elle laissa la patiente aux soins de ses collègues avant de sortir du bloc. Epuisée, elle retourna se changer avant de regarder l'heure. Il était pratiquement minuit. Trop tard pour passer une vraie soirée avec sa fille. Soupirant une nouvelle fois, elle se dépêcha pourtant et prit la route pour rentrer chez elle.

Sans surprise, la chirurgienne trouva sa fille allongée sur le canapé devant une série, les restes d'une pizza posée sur la table basse. La jeune blonde ne lui accorda aucun regard et affirma seulement, d'une voix dénuée de sentiments :

-Ta pizza est dans le four.

Fermant brièvement les yeux, Abby la rejoint alors et quémanda doucement de la main une place sur le canapé. Après hésitation, elle finit par l'obtenir et souffla :

-Je suis vraiment désolée Clarke. Je t'assure que j'aurais préféré passer cette soirée avec toi qu'au bloc mais tu sais que mon métier est...

-Je sais maman. Je ne t'en veux pas. J'aurais juste aimé qu'enfin on est un moment à nous mais comment t'en vouloir de sauver des vies...

Clarke sourit doucement mais ses yeux démontraient de sa tristesse. Doucement, la chirurgienne vint la tirer vers elle pour la prendre dans ses bras. Elle n'avait pas de réponses à cela. Pas d'excuses à lui apporter. Pas de réponses pour la satisfaire. Son métier occupait quasiment toutes ses journées. Toute sa vie finalement. Elle savait que c'était difficile pour sa fille de palier à l'absence de ses deux parents. Depuis la mort de son père, la blonde s'était vraiment renfermée et Abby n'avait pas pu être vraiment présente pour elle. La chirurgienne regrettait de ne pas avoir été là pour qu'elles fassent leur deuil ensemble. Elle avait eu le besoin de se noyer dans son travail pour surmonter ses épreuves et en avait délaissé sa fille qui, longtemps, lui en avait voulu. Aujourd'hui, leur relation s'était améliorée et Clarke acceptait que sa mère est refait sa vie avec Marcus, même si, pour le moment, il ne vivait pas sous le même toit qu'elles. Cependant, la jeune lycéenne désirait avoir plus de temps avec sa mère pour profiter des choses simples de la vie, comme manger une pizza devant Netflix, qu'elles auraient mis une heure à choisir avant de se mettre d'accord sur une qu'elles auraient déjà vu une centaine de fois sans se lasser. Mais même cela, Abby n'arrivait que rarement à lui offrir. Fort heureusement, Clarke était une jeune femme forte et compréhensive. Elle comprenait que sa mère soit plus souvent à l'hôpital qu'à la maison et, même si c'était parfois douloureux, elle l'acceptait et elle répondit ainsi à son étreinte avant de murmurer :

-Ce n'est pas grave. On se voit de toute façon demain à l'hôpital.

-Ton stage te plaît toujours ? Jackson est un bon maître de stage ?

-Oui il est sympa. Bon, je vais me coucher. Bonne nuit m'man.

-Bonne nuit ma puce.

Clarke secoua la tête à ce surnom avant d'éteindre la télé et gagner sa chambre. S'asseyant sur son lit, elle se demandait encore comment elle allait pouvoir dire à sa mère que le monde hospitalier ne l'intéressait pas. Au départ, elle avait choisi de faire des stages là-bas pour voir plus souvent sa mère. Elle aimait y faire du bénévolat, aider les patients avec quelques sourires et paroles gentilles. Mais elle ne voulait pas en faire son métier. Sa vraie passion, c'était l'art. Elle rêvait de devenir une peintre reconnue, même si ce milieu était difficile et ses chances de percer quasi inexistantes. Cependant, c'était la vie qu'elle voulait mener après son diplôme en poche. Il ne lui restait que quelques mois pour en informer sa mère et ce ne serait pas une partie de plaisir. Ce fut sur ces pensées qu'elle s'endormit.

Du côté de la quarantenaire, le sommeil fut moins aisé à trouver. La fatigue était pourtant bien présente mais toutes ses pensées étaient tournées vers cette jeune femme. Elle savait qu'un jour, elle ne parviendrait pas à la sauver ou trouverait directement son nom dans le journal, dans la rubrique mortuaire. Son rôle consistait seulement à la soigner mais elle aurait aimé pouvoir faire plus. Comprendre pourquoi une femme si jeune se détruisait ainsi. Quel plaisir trouvait-elle à défier sans cesse la mort ? C'était un appel à l'aide. Abby le sentait mais ne savait comment lui tendre la main sans la réfracter. Un geste brusque et sa patiente fuirait pour ne jamais revenir, elle le sentait. Alors comment devait-elle agir ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Oui. Elle se devait d'en parler à Marcus. Il était la seule personne qu'elle connaissait qui pourrait sans doute aider la jeune femme à s'en sortir. Finalement, la chirurgienne s'endormit pour quelques petites heures avant que son réveil ne sonne avant celui de sa fille et qu'elle se dirige à l'hôpital. Elle aurait aimé pouvoir y accompagner Clarke mais son stage débutait deux heures après la prise de service de la chirurgienne. Arrivée à l'hôpital, elle enfila comme à son habitude sa blouse avant de se diriger vers les salles de réveil. Sans grande surprise, elle découvrit sa patiente de la veille bien éveillée, le regard noir, envoyer balader un des infirmiers venus sans doute lui changer les pansements. Soupirant, Abby entra dans la chambre et fit signe à l'infirmier de les laisser seul, ce qu'il fit sans une once d'hésitation, bien heureux de ne pas avoir à batailler avec la jeune femme plus longtemps. S'approchant du lit de la patiente, la chirurgienne releva ses constantes avant d'enfin adresser un regard à la brune, qui évitait volontairement le sien. Cette dernière finit pourtant par souffler :

-C'est encore vous mon médecin madame Griffin ?

Cela n'était pas dit avec animosité. Un simple constat de la part de la patiente qui avait toujours affaire à cette chirurgienne. Secouant la tête, la quarantenaire affirma :

-Je ne suis toujours pas ton médecin tu le sais. Je venais seulement vérifier que tu allais bien.

Abby était chirurgienne. Elle opérait et, s'il n'y avait pas de complication, ne venait que rarement au chevet de ses patients. Ses collègues prenaient le relais, lui permettant de pouvoir passer à un nouveau cas. Malheureusement, dans une grande ville comme celle-ci, le bloc était rarement vide. Après un long silence, la chirurgienne inspira profondément avant de finalement se lancer, plantant son regard dans celui de sa patiente qui fronça les sourcils à cette attitude inhabituelle :

-Il faut qu'on parle Lexa...