Sommaire : Après la disparition tragique de Nozomu Shiina, son meilleur ami Kyo Muramasa est désigné comme tuteur légal de sa petite soeur Yuya.

Couple : KyoxYuya parce que je les aime trop !

Disclaimer : Samurai Deeper Kyo ne m'appartient pas !

.

.

SAMURAI DEEPER KYO

Les liens du coeur

.

.

Chapitre 9 :

Un amour impossible

.

.

.

.

Kyo s'était endormi sur le canapé, plusieurs bouteilles de saké vides à côté de lui sur la table basse et sans une coupelle à l'horizon. Il avait bu au goulôt, ce qu'il faisait quand il était en colère ou contrarié.

Yuya, qui s'était décidée à sortir de sa chambre après avoir longtemps pleuré, resta silencieuse à observer ce spectacle qui avait un goût amer de déjà vu.

Elle qui avait pensé que Kyo lui avait montré des sentiments intenses à son égard lorsqu'il l'avait enlacée dans sa chambre après leur dispute de la veille...

- Je suis vraiment bête, hein Kyo ? Murmura-t-elle doucement en s'asseyant sur la table basse pour le regarder dormir.

Son visage n'était pas paisible. Il fronçait les sourcils et ses lèvres étaient étirées en une ligne fine, sa mâchoire crispée. Il était toujours à moitié nu, sa serviette de bain nouée autour des hanches. Ses longs cheveux étaient détachés et cascadaient sa poitrine musclée.

Yuya rougit bien malgré elle, se disant qu'il était vraiement très beau son Kyo. Ses yeux se posèrent à nouveau sur les traces laissées par Okuni.

Elle sentit de petites larmes perler au coin de ses yeux et les essuya rapidement. Elle avait bien assez pleuré pour aujourd'hui.

Et puis elle n'avait pas à se mettre dans des états pareils. Kyo n'était ni son mari ni son petit-ami même si parfois elle se laisser bercée d'illusions en passant le plus clair de son temps à la maison, avec lui.

Mais ça devait prendre fin.

Elle devait se ressaisir et cesser de nourrir cet espoir fou qu'il partagerait un jour ses sentiments et voudrait la garder près de lui pour toujours.

C'est elle qui voulait ça, plus que tout au monde mais... c'était seulement son besoin à elle.

Elle devait prendre une décision. Elle devait s'éloigner de lui.

Yuya se retint de se jeter dans ses bras lorsqu'il bougea légèrement dans son sommeil en murmurant son prénom.

Elle se releva précipitamment et retourna s'enfermer dans sa chambre, s'appuyant dos à celle-ci et se laissant glisser à terre. Elle se sentit submergée de nouveau et éclata en sanglots, réalisant que c'était bel et bien fini.

Elle allait devoir partir, le quitter pour de vrai. Elle ne devait plus être un poids pour lui.

Yuya devrait se séparer de l'homme qu'elle aimait plus que tout au monde et l'horreur de cette situation lui déchira le coeur et l'âme.

Comment pourrait-elle survivre sans lui ?

Yuya agrippa ses bras et se recroquevilla sur elle-même, le corps secoué de sanglots.

Jamais elle n'y arriverait, jamais elle ne pourrait l'oublier ou aimer quelqu'un d'autre. Il avait pris toute la place dans son coeur et tous ses souvenirs ou presque se rapportaient à lui.

Il avait laissé une marque indélébile, gravée dans sa chaire et dans ses os, coulant dans ses veines.

Yuya l'aimait tellement ! D'un amour immense, infini, de cet amour qu'on ne pouvait pas définir avec des mots, qu'on ne pouvait pas expliquer.

C'était lui et personne d'autre.

Kyo était son seul et unique amour et le resterait jusqu'à la fin de ses jours.

Pourtant elle ne l'aurait jamais, elle ne connaîtrait jamais le bonheur qu'il l'aime en retour. Jamais elle ne se marierait avec lui, jamais ils n'auraient d'enfants à eux...

Ses pleurs redoublèrent et elle ne put que supporter l'atroce douleur qui s'abattait sur elle et brisait ses rêves et son coeur en milles morceaux.

...

Kyo se réveilla en sursaut sur son canapé. Il se redressa rapidement en reprenant son souffle. Il regarda les bouteilles de saké vides et souffla d'un coup, comme soulagé.

Il avait fait un cauchemar horrible. Ca ne lui était pas arrivé depuis longtemps.

Il s'essuya le visage des deux mains puis se leva.

Il n'était toujours pas habillé et décida d'aller enfiler quelque chose de confortable. En avançant dans le couloir pour rejoindre sa chambre, il entendit les sanglots étouffés de Yuya qui provenaient de sa chambre fermée.

Il s'arrêta un instant, fixant la porte qui le séparait de sa protégée. De celle qui illuminait sa vie de son sourire radieux, de son regard magnifique aux milles dégradés de vert. Sa précieuse Yuya.

Celle à qui il avait arraché le sourire par la plus stupide et lâche de toutes les décisions qu'il avait pu prendre dans sa vie.

Il resta là à l'écouter pleurer, sans bouger, sans rien dire. Jamais il n'avait autant regretté ses actions.

Il lui avait fait tellement de mal... tout ça pour se protéger lui-même, pour ne pas...

Il ferma les yeux, se forçant à l'écouter pour payer sa faute. Jamais il ne souffrait autant qu'en la blessant.

Cette gamine était devenue le centre de son existence. Elle l'avait soumis à sa volonté et n'en avait aucune idée.

Yuya était tout pour lui, sa vie, son âme, son souffle. Il ne vivait que pour elle à présent. Il ne voulait qu'elle, n'avait besoin que d'elle pour être heureux.

Elle était sa raison d'être, sa raison de vivre.

L'amour de sa vie.

Les yeux de Kyo s'écarquillèrent à cette pensée qui avait éclaté dans son esprit comme un terrible coup de tonnerre.

Un tonerre grondant de vérité et aveuglant de clareté.

Non...

Il refusait d'y croire...

C'était impossible... pourtant... pourtant...

C'était tellement évident.

Il l'aimait.

Il recula d'un pas sous le poids de ce terrible aveu. Comment était-ce possible ? Comment pouvait-il...

Ce n'était qu'une gamine, Yuya n'était qu'une gamine !

- Non, souffla-t-il en s'éloignant de quelques pas.

Il ne put se tenir si près d'elle à cette minute et partit s'enfermer dans sa chambre. Il laissa tomber sa serviette sur le sol, cherchant fébrilement un pantalon dans son armoire et un haut moulant aux manches longues, noirs tous les deux. Il s'habilla rapidement et partit s'assoir sur son lit.

Ses yeux rouges fixaient ses mains qui tremblaient.

Il serra les poings et ferma les yeux.

Non.

Ce n'était pas vrai, il n'était pas amoureux d'elle. C'était impensable. Elle n'avait que quatorze ans... Il avait douze ans de plus qu'elle.

Mais il savait que c'était la vérité nue qui lui était apparue. Il le savait aussi clairement qu'il savait Yuya amoureuse de lui.

Non !

Il ne pouvait pas... il ne devait pas...

Ses mains ne s'arrêtèrent pas de trembler et il se fit violence pour ne pas se mettre à tout casser autour de lui.

Quelle honte, quelle horreur !

Sa Yuya, sa Yuya...

Kyo ferma les yeux. Il l'aimait, il avait beau refuser de l'accepter, il l'aimait, il le savait. Il le sentait au plus profond de son être. Il l'aimait.

Un grognement de rage s'échappa de ses lèvres. Comment pouvait-il faire comme si c'était normal ? Comment pouvait-il l'accepter ?

Ce n'était qu'une gamine qui allait encore au collège, qui dormait encore avec des peluches.

La force de ses propres sentiments l'étouffa. Il se leva, prenant de grandes inspirations pour tenter de se calmer, mais c'était peine perdue.

Il ne pouvait plus faire marche arrière maintenant qu'il avait compris. Maintenant qu'il savait pourquoi elle avait toujours été si spéciale pour lui.

Il l'aimait déjà, depuis longtemps.

Pas de l'amour qui existait entre un homme et une femme, pas à ce moment-là...

C'était autre chose, quelque chose de bien plus profond et presque mystique.

C'était comme si...

Comme si son âme s'était éprise de la sienne.

Il se rappela alors l'expression de Nozomu lorsqu'il les regardait, de celle de son père.

Toutes les fois où il avait été jaloux de son petit frère, pourquoi il voulait tant les séparer... Pourquoi il voulait à tout prix être le centre de son monde...

Yuya.

Yuya.

Yuya.

Kyo ferma à nouveau les yeux, serrant fort ses poings qui tremblaient encore. Lorsqu'elle avait commencé à grandir, à changer physiquement et à se développer, il avait rendu de plus nombreuses visites à Okuni.

Il s'en souvenait maintenant.

Il s'était mit à la taquiner sur sa petite poitrine, soulevait sa jupe, faisait des allusions coquines et jubilait intérieurement en la voyant rougir et se débattre comme une furie.

Il inspirait profondément l'odeur de son shampoing et son gel douche après son bain, le faisant presque grogner de plaisir.

Il s'était même résolu à la faire sienne lorsqu'elle serait plus âgée.

Mais il ne pensait pas qu'il était à ce point épris de cette jeune fille, qu'il l'aimait réellement et profondément.

Il fallait qu'il sorte, il fallait qu'il se défoule, qu'il cogne sur quelqu'un, n'importe quoi !

Il sortit de sa chambre en trombe et se stoppa net en regardant la porte de la chambre de Yuya.

Son corps, son coeur, tout son être hurlait son nom.

Il pouvait toujours l'entendre pleurer. Depuis son retour ce matin, elle ne faisait que pleurer.

Kyo abattit violemment ses deux poings sur sa porte, la faisant sursauter dans un cri et stopper net ses sanglots.

Il ferma les yeux et serra les dents, se faisant violence pour ne pas ouvrir la porte et se faire pardonner en lui avouant tout.

- Yuya...

Sa voix tendue et presque désespérée résonna dans le silence soudain assourdissant de leur appartement.

La jeune blonde essuya les larmes qui dévalaient encore son visage, ses jambes tremblantes sous elle.

- K-Kyo... souffla-t-elle, se tournant légèrement vers la porte close de sa chambre.

De l'autre côté, Kyo tremblait, les poings serrés, appuyés fermement contre la surface claire.

- Yuya, répéta-t-il d'une toujours voix tendue. C'est la dernière fois que je te fais pleurer...

- Kyo ?... souffla Yuya en posant une petite main tremblante sur la porte de sa chambre.

- Je la reverrai plus, dit-il d'une voix ferme et tendue, je te le jure.

Yuya resta interdite.

Vraiment ?

Il n'allait plus revoir Okuni ?

De nouvelles larmes roulèrent sur ses joues et Yuya ferma les yeux, un nouvel espoir fou naissant au creux de son coeur. Il ne la verrait plus jamais ?

De grosses gouttes salées tombèrent sur ses cuisses, ses genoux repliés sous elle. Yuya rouvrit les yeux, ne pouvant rien distinguer à travers ses larmes.

Voilà qu'il se prive encore pour toi, souffla tout à coup une petite voix dans sa tête. Tu ne comprendras donc jamais rien ?

Yuya retint un sanglot.

Elle venait juste de décider qu'elle devait le quitter dès que possible et voilà qu'après quelques mots de lui, elle oubliait toutes ses résolutions.

Il refuserait toujours d'être avec une femme parce qu'elle était là. Toujours là.

Yuya ne put rien répondre, portant les mains à sa bouche pour étouffer de nouveaux sanglots. Tu dois le faire, reprit la petite voix, tu dois quitter Kyo. Comment peux-tu penser qu'il veuille passer sa vie à jouer les nounous ?

Kyo...

Si ce n'était pas Okuni, ce serait une autre.

Souviens-toi du genre de femmes avec qui tu l'as déjà vu, se moqua la petite voix, tu trouves franchement que tu leur ressemble ? Regarde-toi ma pauvre.

Yuya ferma les yeux brutalement, resserrant ses mains sur sa bouche jusqu'à en avoir mal.

Elles étaient toutes magnifiques. Les ex-petites amies de Kyo étaient toutes grandes avec de longs cheveux noirs, des beaux yeux foncés aux longs cils. De belles jambes galbées, des poitrines et des hanches généreuses, de hauts talons et des tenus à faire pâlir n'importe quel grand couturier.

Quitte-le et épargne-toi toute cette souffrance, dit la petite voix soudain plus douce. Il ne te regardera jamais de cette façon.

Kyo...

Rends-lui sa liberté...

Sa liberté, répéta Yuya dans son esprit embrouillé de douleur.

C'est ce que tu as de mieux à faire, conclut la petite voix avant de disparaître.

Ne l'entendant pas répondre, Kyo retira ses poings serrés de la porte.

- Je vais voir mon vieux, murmura-t-il, les yeux fixés sur la poignée qui restait immobile. J'en ai pas pour longtemps.

Yuya ne répondit pas, incapable de prononcer un mot tant sa gorge était nouée.

- Je reviendrai vite, murmura Kyo avant de s'éloigner dans le couloir et de décrocher son blouson en cuir et de l'enfiler.

Il mit ses bottes et se tourna une dernière fois vers la chambre de Yuya. Il pensait ce qu'il avait dit. Il ne verrait ni Okuni ni aucune autre fille. De toute façon, maintenant qu'il savait il ne pouvait plus faire semblant.

Il sortit de l'appartement et referma la porte derrière lui.

Ce serait Yuya et pas une autre.

Sa planche à pain deviendrait bientôt une femme, et elle serait la sienne.

.

.

A suivre...

.

.