Chapitre 7 : A l'ombre de ton cœur

Les bouches se cherchaient, avides. Elles dérapaient, curieuses de tout. Elles se dévoraient, gourmandes.

Les étreintes était fortes et vives. Les mains étaient animées par cette volonté d'aller partout à la fois sur le corps de l'autre.

Un "Er...eeeen..." défaillant fit écho à un "Liv..." étranglé.

Les corps se heurtaient, plaquant l'autre contre toute surface verticale à portée de dos.

Les sensations étaient telles qu'elles prenaient à la fois le souffle et la position statique, rendant tremblants les appuis.

L'urgence de se posséder se faisait de plus en plus pressante, dominant les corps dans leur recherche de plaisir. Les verges étaient déjà surtendues, à la limite de suinter de contentement.

Les rôles avaient une distribution équilibrée - mais il fallait cependant avouer que Livaï devenait fou lorsqu'Eren le remplissait de toute sa vibrante longueur !...

Eren n'aurait jamais pensé que le Caporal-chef soit aussi bon à prendre, du reste. Il demeurait, chaque fois, ébloui par sa jouissance tant elle lui éclaboussait le visage de bonheur.

"Si tu veux mon avis, Caporal-chef, on a été dessinés pour ça." déclara Eren, laissant la pulpe de ses doigts parcourir l'échine de Livaï.

"Tss." lui répondit Livaï, sourire audible. "Et maintenant ? On fout quoi de nous, bordel ?"

"Il est vrai que nous étions habitués à échanger des coups..."

Livaï bascula sur le dos, rendant plus accessible son corps aux caresses et attentions d'Eren.

"Il n'y a plus qu'à composer."

Eren admirait la façon dont était formé le corps sec de Livaï. Les boutons de ses seins, notamment ; des aréoles d'étroite circonférence ; très réceptifs. C'était un véritable appel aux caresses et autres supplices délicieux. Les doigts d'Eren ne s'en privaient pas, faisant grimacer Livaï tant la zone était sensible.

"Mal ?..."

"Avec ta bouche, c'est meilleur." assorti d'un sourire shooté aux endorphines.

"T'as toujours été sensible de cet endroit ?"

"Toujours."

Eren se hissa à moitié sur Livaï. "Une chose est sûre, Livaï... rien ne m'aurait fait renoncé à toi, en ce bas monde."

"Tss. T'es vraiment le Titan le plus obtus que je connaiss... haaaan..."

C'était reparti. Comme s'ils étaient incapables de s'arrêter.

Les plaisirs charnels pillaient à la guerre le temps de pause entre deux combats.

Eren laissait la pluie fine de printemps le mouiller jusqu'aux os.

Au loin, Livaï l'appelait. Il en distinguait la silhouette déformée par la bruine.

"BORDEL, T'ES SOURD ?!"

Livaï envisagea le Caporal-chef avec un sourire particulièrement pervers. "Qu'est-ce que tu veux ?"

"CE QUE JE VEUX ?!" en rage, saisissant Eren par les épaules pour le tourner vers lui.

Ouch !... Eren se rappela douloureusement la force de Livaï malgré son mètre 60. Il masqua une grimace avec une certaine habileté.

"Tu es de moins en moins assidu aux entraînements, Eren." le fixant avec des pupilles meurtrières.

"Ça y est, t'as terminé ?..."

Les mains crispées de Livaï tremblèrent de colère sur leur prise.

"Qu'est-ce qui te fait bisquer, Livaï ?... Que tu ne puisses pluuuuuuuuuu..."

Au sol. Livaï juché dessus, frappant comme un diable. D'un poing puis de l'autre. Essoufflé de rage.

La pupille d'Eren envisageait son assaillant.

"C'est pas parce que t'as atteint la majorité que tu ne te trouves plus sous ma responsabilité, enfoiré !"

Il était... d'une beauté animale, torse se soulevant et s'abaissant sous le coup des poussées d'adrénaline, chevelure sombre trempée.

"Te mets pas dans cet état, Caporal-chef..." murmura Eren, si lentement que Livaï put lire sur ses lèvres malgré les rafales sifflantes.

"Tu crois que j'ai envie de te voir crever ? Hein, Eren ? Tu trouves pas que j'ai suffisamment donné de ce côté-là ?!" étranglé de rage.

Oh, c'était donc cela ?...

Eren leva la main pour caresser le visage marqué par cette détresse rugissante.

"Ils ont été nombreux ceux qui, avant toi, se croyaient increvables." se redressant. "Alors tu vas suivre chaque entraînement, pigé ?!"

Eren afficha un sourire presque doux.

"J'y veillerai personnellement." annonça Livaï.

C'était tellement touchant qu'Eren eut une montée de larmes, le projetant des années en arrière, lorsqu'il découvrait la cruauté de ce monde, mais cette fois-ci c'était pour découvrir l'amour d'un homme.

FIN.