Titre : Par Merlin !

Disclaimer : L'univers de cette fanfiction est le bébé (qui a bien grandi quand même) de JKR, nous ne faisons que l'utiliser afin d'assouvir nos désirs les plus fous ! Nous ne touchons aucune rémunération pour la publication de cette histoire. Notre salaire ? Vos reviews ! (et c'est gratuit !)

Résumé : Une mystérieuse apparition dans la Grande Salle va plonger Harry et les habitants de Poudlard dans la confusion la plus totale.

Pairing : Slash, Het, Yaoi. HP/OC, HG/DM et autres.

Cover : EpsilonSnape

Rating : T

Nbr de chapitres : 33

Auteures : EpsilonSnape et Pauu-Aya

Beta : Les auteures (dans la possibilité possible) et AudeSnape :)

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Notes d'auteures

Bonjour à tous !

On se retrouve pour la publication d'une nouvelle histoire à quatre mains : EpsilonSnape et Pauu-Aya sont les auteures tandis que AudeSnape a gentiment accepté le rôle de bêta =)

C'est une fiction longue, elle fait 33 chapitres, et nous la publierons au rythme d'un chapitre par semaine. Elle est intégralement écrite, donc pas de risque d'abandon, même s'il reste certains points à revoir !

Petit avertissement : il s'agit d'une histoire qui pourra vous sembler quelque peu crack par moment. De manière générale, l'histoire et le déroulement suivent un fil rouge tout à fait normal, mais de temps en temps, qu'il s'agisse pour certaines répliques ou des titres de chapitres, les auteures ont quelque peu… divaguées !

Bonne lecture à vous !

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Chapitre 1

Sirius

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« Nous sommes réunis aujourd'hui, pour accompagner une âme vers l'ascension et le repos éternel. Une âme qui nous a quittés trop tôt, alors que sa vie ne faisait que commencer…»

Harry cessa d'écouter le discours de l'homme. Il se tenait debout, comme tous les autres autour de lui, dans cette salle immense. Un cercueil de bonne facture avait été disposé au centre de la pièce et les sorciers et sorcières présents formaient un cercle autour. Le brun fixait du regard la bière devant lui, les poings fermés à s'en blanchir les phalanges, un léger filet de sang coulait le long de son pouce. Son visage était vide de toute autre expression que la détermination.

Il savait que le coffre de bois était vide, il n'y avait aucun corps. Le voile n'en laissait aucun. Et pourtant, il arrivait très bien à imaginer le visage de son ami, les yeux fermés comme s'il dormait, ses cheveux roux peignés par sa mère pour l'occasion. Une main se glissa doucement pour attraper son poignet, des doigts vinrent desserrer lentement les siens, un à un pour qu'il ne se fasse pas plus de mal.

Il se tourna vers son amie. Le visage d'Hermione était ravagé par les larmes. Ses yeux étaient rouges et bouffis, ses joues creusées par le manque de sommeil et ses lèvres marquées de les avoir trop mordues. Le regard d'Harry se voila, il le dirigea une nouvelle fois sur le cercueil.

« Je te vengerai,» murmura-t-il si bas que seule Hermione aurait pu l'entendre. « Je te jure que je te vengerai Ron. »

Il entendit un nouveau sanglot et ferma hermétiquement les paupières. Il ressentait à nouveau le besoin de serrer les poings mais ne le fit pas, ne voulant pas blesser celle délicate de sa meilleure amie. Il n'avait plus qu'elle maintenant.

« Nous le vengerons Harry… » murmura-t-elle. « Je te le promets. »

Il hocha légérement la tête, bien qu'Hermione ne puisse pas le voir, il s'apprêtait à répondre quelque chose, mais une voix rêveuse se fit entendre près d'eux :

« J'aime bien aller danser avec les Epikinos volants dans les cimetières la nuit, ils me racontent toujours beaucoup d'histoires. »

Harry écarquilla les yeux, tournant la tête pour regarder la personne derrière lui. Luna arborait un sourire joyeux, mais son regard était extrêmement triste.

« Il va me manquer, » dit-elle doucement. « Il se moquait souvent de moi, mais il était gentil. »

Hermione renifla et se tourna à son tour pour lui faire un sourire lumineux, bien que teinté de larmes.

« Ce n'est pas comme si tu ne le reverrais plus de toute façon, Luna » dit-elle, sachant parfaitement que la jeune fille voyait - ou pensait voir - les personnes disparues.

« Bien sûr, » répondit Luna. « Je lui parlerai toujours des menus de la Grande Salle ! Il aimait tellement la nourriture. »

Les trois amis se tournèrent à nouveau vers le mage qui finissait son discours.

« Ronald Weasley a quitté le monde des vivants pour permettre à un autre d'y rester. Il était dévoué à ses amis et n'a pas hésité à se jeter devant un sort qui ne lui était pas destiné. Que sa famille et ses proches se souviennent de lui de cette façon. Comme le héros qu'il était. »

« Et comme un grand mangeur, » conclut Fred, à moins que ce soit George, la gorge serrée mais avec un sourire moqueur.

Sa remarque fit sourire quelques secondes certaines personnes. Cependant, aucun autre Weasley ne réagit. Une vague de remord et de culpabilité traversa Harry alors qu'il vit Molly Weasley fondre en larmes dans les bras de son époux. Il n'aurait jamais dû laisser ses amis l'accompagner ce soir-là, s'il avait écouté Hermione et qu'il avait travaillé un peu plus son Occlumancie, ou s'il s'était souvenu de l'existence du miroir à double sens, jamais Ron ne serait mort.

Harry l'avait retrouvé la veille, bien caché au fond de sa malle, et il avait fondu en larmes, se rendant compte de sa stupidité. Il avait mis plusieurs heures à s'en remettre, affalé sur son lit à baldaquin, les rideaux fermés pour se cacher de la vue des autres habitants du dortoir. Il ne voulait de toute façon pas voir le lit vide de Ron. C'était trop cruel.

A côté de Molly et Arthur se tenait Ginny. Quand Harry et Hermione étaient arrivés un peu plus tôt, elle ne leur avait pas jeté un seul regard. Ils ne l'avaient pas revue depuis la bataille du Ministère. Contrairement à Neville, Luna et eux deux, Ginny avait eu l'autorisation de retourner au Terrier après le drame. Le brun n'avait pas pu échanger la moindre parole avec son amie ou avec les jumeaux, il n'était de toute façon pas sûr de le vouloir. Qu'aurait-il bien pu leur dire ? Qu'il était désolé ? Que s'il le pouvait, il changerait les choses ?

Cela revenait à dire que Ron était mort pour rien. N'était-ce pas encore plus offensant ?

Harry ne pouvait penser à quoi que ce soit qui pourrait calmer l'esprit d'une famille ayant perdu l'un des leurs. Si Sirius était mort, il aurait refusé toutes phrases compatissantes, toutes tentatives de réconfort, toutes tapes sur l'épaule. Alors, Harry ne disait rien.

Il n'y avait rien à dire.

Après de longues minutes, durant lesquelles certains vinrent toucher le cercueil pour souhaiter un dernier au revoir à Ron avant de sortir de la pièce, il ne resta que la famille Weasley, Harry et Hermione. Le silence régna un moment, uniquement brisé par les pleurs de Molly, Arthur et Hermione.

Harry s'approcha du cercueil, leva une main comme pour la poser sur le bois, mais se ravisa au dernier moment. Il jeta un dernier regard à la famille de son meilleur ami, puis se détourna sans dire un mot. Il vit l'un des jumeaux effectuer un mouvement dans sa direction mais sortit à grands pas. La lumière du soleil l'aveugla un instant alors qu'il se retrouvait dehors. Plusieurs personnes se tournèrent vers lui et il se sentit oppressé par tous ces regards. Toujours sans parler ni montrer d'expressions particulières, il se décala vers la gauche, un peu à l'ombre d'un arbre, et attendit qu'Hermione sorte.

Il n'eut pas longtemps à patienter, la brune apparut dans l'encadrement de la porte seulement quelques secondes après lui. Elle resta immobile le temps de l'apercevoir, puis le rejoignit.

« Molly dit que nous allons directement au cimetière. »

Le brun hocha la tête. Hermione lui sourit et lui prit à nouveau la main pour aller jusqu'au lieu de recueillement à la mémoire de leur ami.

C'était une belle journée malgré ce triste moment. En cette fin juin, les arbres étaient plein de feuilles vertes, les fleurs s'ouvraient et les oiseaux se faisaient entendre. Le soleil discret, caché derrière quelques nuages blancs, les honorait de sa présence par intermittence. Le vent frais venait balayer les personnes venant dans ce triste lieu, comme une caresse réconfortante.

Alors qu'il se baladait main dans la main avec sa meilleure amie, Harry pensa que Ron n'en aurait certainement rien eu à faire qu'il fasse beau en ce jour. Il aurait davantage voulu donner son avis pour le buffet. D'après ce qu'Harry avait entendu, c'était d'ailleurs les elfes de Poudlard qui s'étaient chargés du repas après l'enterrement. Molly n'était pas en état de cuisiner et c'était comme un joli clin d'oeil pour celui qui avait toujours chanté les louanges de ces mets délicieux.

Lorsqu'un coup de vent balaya son visage, Harry sentit une larme, pourtant vaillamment retenue, glisser sur sa joue. Il essaya de se convaincre que c'était simplement le vent qui lui jouait des tours, bien qu'il sache que ses lunettes ne le laissaient pas passer. D'un revers de main, il essuya la traîtresse et essaya de bannir ses souvenirs pour garder un visage de marbre. Hermione à côté de lui était complètement effondrée, elle avait besoin de lui.

« Tu penses qu'il y en aura d'autres ? » demanda d'ailleurs celle-ci dans un sanglot.

« Que veux-tu dire ? »

« Des morts… » souffla-t-elle. « D'abord Cedric… Puis Ron… Qui d'autre va mourir dans cette folie ? Je ne pense pas pouvoir en supporter plus. Si mes parents… »

Elle ne finit pas sa phrase et Harry comprit. Si ses parents venaient à mourir, elle ne se relèverait pas. Il ne pouvait que la comprendre.

« Je ne sais pas 'Mione, » dit-il en se tournant vers elle.

Elle était si prostrée, si mal. Comment soulager sa peine ? Y avait-il seulement un moyen ? Lui, qui n'était pas très tactile, prit sur lui pour faire passer la main gauche de son amie dans sa propre main gauche, et enroula son bras droit autour de sa taille pour lui prodiguer un maximum de réconfort dans une étreinte maladroite.

Ce fut de cette façon qu'ils arrivèrent à l'endroit où le cercueil vide allait être enterré. Une petite foule de personnes attendait déjà. Toute leur classe avait eu le droit de quitter Poudlard et de rater les cours pour y assister. Ainsi, Dean, Seamus, Lavande, Parvati et Neville étaient présents. Il y avait aussi Albus Dumbledore, qui, en sa qualité de directeur, se devait de rendre hommage à son élève. La majorité des membres de l'Ordre du Phénix était là également. Remus, Tonks, Kingsley, Fol'Oeil et d'autres qu'Harry ne se rappelait pas avoir déjà vus. Il y avait aussi des inconnus, presque tous roux, qui devaient faire partie de la famille lointaine des Weasley.

« Harry regarde… » souffla Hermione en désignant un arbre reculé entre les pierres tombales.

Lorsqu'il tourna son regard dans cette direction, le Gryffondor remarqua une silhouette noire qu'il reconnaissait parfaitement. Un chien. Pas n'importe quel chien. Sirius. Il était loin de la cérémonie, assistant aux obsèques sous sa forme canine. C'était normal après tout, c'était pour le sauver que Ron était mort !

Oui, c'était pour sauver Sirius que Ron, n'écoutant que son courage, s'était jeté sur lui au moment où Bellatrix avait lancé son sort funeste. Harry pensait que son ami avait aussi légèrement trébuché à ce moment précis, mais il ne ternirait pas sa mémoire en le révélant à qui que ce soit. Ron avait sauvé Sirius au prix de sa propre vie. Il était passé à travers le voile de la mort à la place de son parrain.

Sirius était toujours en fuite, malgré le fait que Luna, la belle et tendre Luna, avait attrapé Peter Pettigrow durant la bataille du Ministère. Harry se souvenait encore de ce moment : lorsqu'elle s'était redressée devant une escouade d'Auror, tenant la queue d'un rat entre son pouce et son index. Elle avait un sourire rêveur et les yeux dans le vague. Elle portait sur son nez ses lunettes étranges en forme de feuilles de chêne, et Harry doutait vraiment qu'elle puisse voir quelque chose à travers. Elle avait simplement tendu le bras et dit :

« J'ai attrapé un gros rat ! » d'une voix enfantine.

Il s'était avéré par la suite qu'il s'agissait bel et bien de Peter Pettigrow sous sa forme animagus et il était en ce moment même interrogé par les Aurors. Ce n'était qu'une question de temps avant que Sirius ne soit lavé de tout soupçon, mais à l'heure actuelle, il était encore un criminel recherché et ne pouvait assister publiquement à la cérémonie de son sauveur.

Même sous sa forme canine, Harry n'était pas certain qu'il soit le bienvenu au milieu des obsèques et il devait parfaitement s'en rendre compte pour rester aussi loin de la foule. Un chien ressemblant en tout point à un Sinistros sèmerait certainement la terreur dans un cimetière.

Harry serra les poings en regardant la silhouette noire, à moitié cachée derrière un bosquet de noisetiers. Il ressentait des sentiments contradictoires envers Sirius. Il aurait tant voulu qu'il soit à côté de lui. Il aurait tellement voulu ressentir sa force et son courage inébranlable, comme le tuteur qu'il aurait dû être. Néanmoins tout ceci n'était que du vent, qu'une douce illusion. Il pensait avoir enfin trouvé un mentor, un guide, un père, mais Sirius n'avait rien été de tout ça.

« Tu iras le voir après Harry, » lui glissa gentiment Hermione, ignorante des émotions qui traversaient son meilleur ami.

Le brun acquiesça et ils se tournèrent tous les deux vers la procession qui était en train d'emmener le cercueil. Cette deuxième partie de cérémonie ne fut pas longue. La bière fut mise en terre, et juste avant qu'elle ne soit recouverte, tous les sorciers et sorcières présents levèrent leur baguette vers le ciel, laissant échapper un léger filament argenté. Même les élèves de Poudlard, non-majeurs et non-autorisés à utiliser leur baguette en dehors de l'école, purent jeter ce simple sort.

Une minute de silence suivit ce moment, puis on recouvrit le cercueil. Quelques temps plus tard, la foule se dispersa et les élèves de Poudlard se mirent un peu en retrait, discutant de tout et de rien, mais évitant le sujet de Ron.

« Va lui parler, je vais détourner l'attention des autres, » dit Hermione.

Elle adressa un sourire encourageant à Harry puis alla en direction de ses camarades de classe. Elle eut un mouvement d'hésitation en passant près de Ginny, le doute se refléta un instant sur son visage, puis elle se détourna et rejoignit le groupe d'élèves.

Harry l'observa un moment, un pincement en coeur. Hermione s'était toujours bien entendue avec Ginny, elles avaient lié une solide amitié pendant les vacances au Terrier, puis pendant leurs séances de révisions à Poudlard. Elle lui avait écrit, le lendemain de la bataille, pour lui dire qu'elle partageait sa douleur et pensait beaucoup à elle, et que si besoin, la rousse pouvait se confier. Mais son hibou était revenu avec sa lettre. Elle n'avait même pas été ouverte.

Il se détourna finalement et se dirigea vers l'arbre où se trouvait Sirius. Celui-ci n'avait pas bougé depuis qu'il l'avait vu. Il était toujours aussi immobile au pied du tronc. Cependant, quand Harry fut suffisamment près, ses oreilles se relevèrent et le canidé poussa un petit jappement en entrant dans un bosquet. Harry fronça les sourcils et le suivit, découvrant un passage dans les feuilles qui donnait accès à un dôme de branches, caché par la végétation. Il devait se plier en deux pour y tenir, mais c'était un endroit agréable. Comme un cocon en pleine nature.

Devant lui, la forme de Patmol évolua lentement pour laisser apparaître un homme accroupi, les bras entre ses jambes et les paumes au sol. Sirius ne semblait pas s'être rasé depuis la bataille, et sous ses yeux se dessinaient de grands cernes noirs. Il arborait cependant un sourire réconfortant adressé à son filleul.

« Comment vas-tu ? » s'inquiéta Sirius.

Le Gryffondor ne prit pas la peine d'ouvrir la bouche, le regard qu'il lui lança valait toutes les réponses du monde.

« Ouais… c'était une question stupide, » marmonna-t-il.

Un silence gênant s'imposa quelques secondes, puis Harry prit la parole.

« Alors… alors maintenant que Peter a été capturé. Tu vas retrouver ta liberté. Ca veut dire que… je vais pouvoir habiter chez toi n'est-ce pas ? »

Il espérait sincèrement que cela se passerait ainsi. Sirius n'avait peut-être pas été le meilleur des tuteurs jusque-là, mais il n'avait pas beaucoup eu l'occasion de se comporter en tant que tel non plus, et un été chez Sirius serait toujours mieux qu'un été chez son oncle et sa tante. Le sourire de Sirius s'élargit. Il changea de position pour s'asseoir en tailleur et proposa à Harry d'en faire de même.

« J'espère que ça va résoudre les choses oui ! Selon Dumbledore, le procès de Peter est dans trois jours, et on espère que je sois complètement innocenté après ça. Il y aura surement un autre procès plus tard à propos de mon évasion d'Azkaban et de mes droits, mais si tout va bien, je serai libre vendredi soir. »

Un véritable sourire s'épanouit sur le visage d'Harry. Il était réellement content de savoir que son parrain serait bientôt libre après tant d'années. La joie était à peine apparue sur son visage qu'elle s'éteignit. Il se sentait coupable d'être heureux en ce moment. Molly était à quelques mètres à peine et pleurait toutes les larmes de son corps.

Il n'avait pas le droit d'être heureux. Peut-être plus tard, mais pas aujourd'hui.

Sirius remarqua immédiatement son changement d'humeur et s'en inquiéta.

« Que se passe-t-il louveteau ? Tu ne veux plus venir chez moi ? »

« Si… Bien sûr que si… » murmura Harry, prenant sa tête dans ses mains. « Mais c'est compliqué en ce moment… »

« Oh, James… » souffla Sirius en s'approchant.

Aussitôt, Harry se figea et sentit monter en lui une incroyable colère.

« James ? » répéta-t-il froidement.

Sirius s'était interrompu dans son mouvement, se rendant compte trop tard de son erreur. Son visage blanchit légèrement.

« Je… désolé Harry, » corrigea-t-il rapidement. « Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, surement parce que tu lui ressembles beaucoup et- »

« Justement ! » l'interrompit Harry d'une voix forte. « Je lui ressemble Sirius. Je ne suis pas James. Je ne suis pas mon père. »

« Ecoute Harry, je comprends que tu sois énervé, mais c'était une simple erreur, je- »

« Un simple erreur ? » insista Harry en montant encore d'un ton. « Ce n'est pas une simple erreur Sirius. Ca fait combien de fois que tu m'appelles comme ça hein ? Trois fois ? Quatre fois ? Non attends… en fait j'ai l'impression que ça arrive à chaque fois qu'on se voit ! Comme ce soir-là. »

Une expression de surprise traversa le visage de Sirius.

« Ce soir-là ? »

Harry l'observait avec une réelle fureur, et pourtant ces yeux furent soudainement brillants de larmes.

« Oui ce soir-là. Quand Ron est mort. Tu crois que je n'ai pas entendu ? Juste après que Bellatrix ait jeté son sort, quand tu as compris que tu allais mourir, tu m'as appelé James. Ron a sacrifié sa vie pour quelqu'un qui me prend pour mon père ! Lui au moins m'appréciait pour qui j'étais ! Lui au moins savait que j'étais Harry, et pas Harry qui ressemble tellement à son père James ! »

Sirius resta bouche-bée face aux reproches fondés de son filleul. Il n'avait aucune justification à lui apporter et aucune excuse à ce sujet n'aurait été utile.

« Tu penses que c'est ma faute si ton ami est mort, » finit-il par murmurer. « Et tu as raison, je suis désolé. Vraiment désolé. »

La réaction de Harry ne fut pas celle qu'il attendait. La colère du jeune homme sembla encore monter d'un cran, si c'était possible. Un rire noir sortit de sa gorge.

« Tu ne comprends vraiment rien Sirius. Tu crois que c'est ce que je te reproche ? Que Ron soit mort à cause de toi ? »

« Je… »

« S'il y a quelque chose que je ne peux pas te reprocher, c'est bien ça. Je suis responsable de sa mort, c'est moi qui ai voulu qu'on aille là-bas et je n'ai pas pensé à vérifier où tu étais. Toi, tu n'y es pour rien. Non… C'est tout autre chose que je te reproche ! Mais encore une fois, tu ne comprends rien. J'étais tellement content à l'idée d'avoir quelqu'un sur qui compter, quelqu'un vers qui je pourrais me tourner en cas de problèmes ou de doute. Mais toi tout ce que tu fais c'est me dire de mettre une potion de Pétefeu dans le verre de Malfoy ou d'attendre. Mais attendre quoi au juste Sirius ? J'ai attendu un an ! Un an. J'ai attendu d'avoir des nouvelles de toi, j'ai attendu que tu comprennes que j'étais Harry et pas James. J'ai attendu toute cette semaine que tu viennes me voir, que tu m'envoies ne serait-ce qu'une lettre pour savoir comment j'allais ! Et où étais-tu ? Où étais-tu quand j'allais pas bien ? Où avais-tu disparu juste après la mort de Ron ? Et quand Vernon m'enfermait une fois de plus dans ma chambre, me passant à manger par une trappe ? Où étais-tu tout ce temps ? Tu n'étais même pas à mes côtés aujourd'hui, alors que j'avais besoin de toi pour me soutenir. J'ai perdu mon meilleur ami, et tu n'étais pas là. »

Harry avait déclaré sa tirade d'une seule fois, reprenant à peine son souffle et il avait crié ses dernières phrases. Des larmes de rage coulaient sur ses joues.

« Harry, » haleta Sirius. « Je suis désolé. Pard- »

« Non, » le coupa Harry d'une voix tranchante. « C'est trop tard maintenant, j'en ai marre de tes excuses… » souffla-t-il avant de tourner le dos et d'écarter les feuilles pour rejoindre la foule rassemblée.

Beaucoup le regardait avec les sourcils froncés. Ils avaient sans aucun doute entendu une dispute et, même s'ils n'avaient pas pu discerner les propos, un enterrement n'était absolument pas le lieu pour régler ses comptes avec qui que ce soit.

Harry rejoignit Hermione et garda le visage fermé lorsqu'elle lui jeta un coup d'oeil inquiet. Il n'avait pas envie d'expliquer sa soudaine explosion à son amie. Lui même ne savait pas vraiment pourquoi tout était sorti si soudainement. Ce n'était ni le moment, ni le lieu. Les émotions étaient trop fortes, trop bousculées pour qu'il puisse les gérer d'une autre manière que celle qu'il connaissait bien : la colère.

Peut-être qu'il s'en voudrait plus tard pour la façon dont il avait parlé à Sirius.

Mais… Plus tard.

Aujourd'hui, il gérait comme il le pouvait.

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Sirius Black, assassin ou victime ?

Durant la bataille ayant ravagé le Ministère de la Magie il y a dix jours, prouvant ainsi la véracité des propos du jeune Harry Potter (biographie p.7) au sujet du retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, les Aurors ont fait une prise des plus surprenantes.

Un homme que tout le monde croyait mort depuis près de quinze ans, Peter Pettigrow (biographie en p.9), a été attrapé à la suite de ces affrontements. Que faisait-il là ? Pourquoi s'est-il caché pendant si longtemps ? Aurait-il quelque chose à se reprocher ?

Rita Skeeter a mené l'enquête pour vous.

Ce vingt-huit juin 1996, nous assistions au procès du tristement célèbre Peter Pettigrow, connu dans le monde magique pour avoir péri après être allé à la poursuite de son meilleur ami, le non moins célèbre Sirius Black (découvrez tout de son histoire p.10). D'après les conclusions des Aurors de l'époque, Pettigrow avait confronté son ami au sujet du meurtre des Potter et était mort dans une explosion quelques secondes plus tard, avec douze Moldus. Ils n'avaient alors retrouvé qu'un doigt, qui fut mis en terre quelques jours plus tard dans des obsèques somptueuses à la charge du Ministère, sous les larmes de sa pauvre mère, décédée peu de temps après.

Au cours du procès qui a eu lieu en ce jour, nous avons appris que tout ceci n'était que pure spéculation.

En effet, en 1980, quand James et Lily Potter ont décidé de protéger leur maison et de prendre un Gardien du Secret, nous avons tous cru que Sirius Black tenait ce rôle. Cependant, il ne s'agissait que d'une rumeur lancée par celui-ci. L'objectif était simple : attirer tous les Mangemorts à sa poursuite tandis que le réel Gardien du Secret restait en sécurité. En réalité, Peter Pettigrow était, dans l'ombre, le porteur du charme. Quoi de plus simple pour cet homme dont l'avant-bras avait été marqué à l'insu de ses amis, de révéler la position des Potter à Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom qui, comme vous le savez, mit un terme à la vie de ce célèbre couple de Gryffondor, signant ainsi sa perte (retrouvez nos articles de l'époque, p.15).

Ce fut alors tout naturellement que les soupçons se portèrent sur Sirius Black, sa fuite semblant signer une oeuvre qui n'était pourtant pas la sienne.

Etant tombé sur les corps de ses meilleurs amis récemment tués, lui seul avait compris qui en était la cause et il avait décidé de partir à la recherche de Peter Pettigrow pour les venger. C'était sans compter la ruse de cet homme qui fit exploser une rue Moldue et profita de la panique pour se trancher un doigt, se changer en sa forme animagus (un rat, notons qu'il est un animagus non déclaré) et prendre la fuite, laissant Sirius Black aux mains de la justice magique.

Aucun procès n'avait été réclamé pour Sirius Black, les preuves de l'époque parlaient d'elles-mêmes. Le jeune homme, en état de choc, n'avait, de plus, rien dit pour s'innocenter, persuadé d'avoir été la cause de ce drame. En effet, c'était lui qui avait convaincu les Potter de prendre Peter Pettigrow comme Gardien de leur secret, provoquant leur perte... Aujourd'hui, nous pouvons dire qu'il est resté onze ans et neuf mois enfermé à Azkaban pour un crime qu'il n'a pas commis. Évadé depuis presque trois ans, beaucoup de questions restent en suspens.

Comment s'est-il échappé ? Où est-il ? Pourquoi n'avoir jamais réclamé de procès ? Refera-t-il surface maintenant que le véritable coupable a été jugé ?

Dans tous les cas, ces questions ne changeront pas la sentence de Peter Pettigrow, qui a été reconnu coupable après son interrogatoire devant le Magenmagot sous veritaserum et a immédiatement subi le baiser du détraqueur.

Le Premier Ministre s'est exprimé à ce propos cet après-midi, après le procès. Il a déclaré regretter l'erreur judiciaire qu'a subi Sirius Black et lui présente les excuses du Monde Sorcier. Il a déclaré Sirius Black libre et invite ce dernier à se rendre au Ministère de la Magie. Il y sera reçu avec les honneurs et les excuses qu'il mérite. (Retrouvez l'intervention intégrale de notre Premier Ministre à la fin de cette édition)

Le procès de Sirius Black, lors duquel sera tablée la restitution de ses biens et de son statut, se déroulera demain, samedi vingt-neuf juin, malgré sa probable absence, et nous y assisterons pour vous, chers lecteurs.

R.S.

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Nous espérons que ce chapitre vous aura plu. Il n'est pas très gai, mais c'est une mise en place pour la suite. Nous avouons honteusement que lors de l'élaboration de cette trame, nous ne savions pas où caser Ron. Alors… On l'a éliminé ! :D

N'hésitez pas à nous faire part de vos impressions, nous laisser des reviews, nous mettre en fav parce qu'il faut avouer que ça fait du bien.

On se retrouve la semaine prochaine,

Aupaupsi