Bonjour / Bonsoir !

Petit regard à gauche, petit regard à droite. Ouf, personne pour me rappeler mon retard dans mes fics.

En grande masochiste, j'aime me rajouter plus de travail que je n'ai de temps pour le réaliser. Une amie me souffle un crack-ship ( l'IzuNei/MonoDeku), cette même amie me souffle plus tard "2019, année du fluff". Mon cerveau fait un quelques liens rapide, trouve une situation sur Tumblr, l'améliore et la change jusqu'à ce qu'elle n'ait plus rien à voir, ajoute d'autre crack-ship, et me voilà avec un OS de plus de 20k, presque terminé, découpé en trois partie avec : des maux d'ados, du fluff, des couples toutes les trois lignes et quelques vannes un peu nulles.

Alors Hatsukoi-san, cet OS il est pour toi, je me suis amusée à l'imaginer, le travailler, l'écrire. J'ai adoré lire tes avis sur chaque partie au fur et à mesure que je te les envoyais. Et puisque 2019 est l'année du fluff, écrivons encore plus de fluff dans les prochains mois à venir !

Pour les autres : Je sais que j'ai du retard, j'ai eu trois semaines d'examens qui m'ont bouffé tout mon temps ou presque et j'ai profité de ces derniers jours pour écrire autre choses que mes chapitres qui me crient " poste moi!", " termine moi !" et " n'oublie pas ta deadline !". Je n'ai pas cours avant le premier février, ce qui me fait encore une semaine où je peux écrire à fond, dès que j'ai finis la dernière partie de cet OS, je m'y met !

J'espère que cette première partie vous plaira, j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire. je remercie encore une fois toute la population du Discord qui est derrière moi à chacune de mes idées farfelues. Je vous nem.

Sur ce bonne lecture !


Résumé: Un pari, un perdant, et une déclaration enflammée digne d'une mauvaise comédie romantique en plein milieu d'un entrainement commun. Neito Monoma, 17 ans, avait d'autres projets dans la vie que de ce confesser auprès du garçon dont il était tombé amoureux. Surtout si ce garçon fait partie de la première A, encore plus s'il s'appelle Izuku Midoriya. Malheureusement, un pari avec ses amis le pousse à se déclarer, et les ennuis s'enchainent lorsque son coup de cœur décide de prendre tout ça au sérieux.

Genres : Romance, fluff ( année du fluff il parait), humour ( un peu), hurt/comfort ( parce que j'aime fait angoissé mes persos sur des trucs débiles)

Rating : On va dire T pour les quelques insultes qui vont apparaitre ici et là.

Personnages : Neito Monoma / Izuku Midoriya ( comment ça c'est un crack ship ?) + Les best boi de la classe B aka : Kuroiro et Juzo ( toujours en couple), Awase ( toujours en crush sur Momo), Tsuburaba ( toujours un boulet), Rin ( toujours… Je sais pas mais il a un petit truc mdrrrr) et Kaibara ( avec toujours un mauvais plan en tête). Il y'a aussi la participation spéciale de Setsuna et Jiro, Vlad King, et tous les autres.

Remerciements : Bon j'ai déjà remercier Hatsu (coucouuuu), et le discord. Je crois que j'ai tout dit plus haut dans ma note d'auteur mais je voulais encore vous dire merci, parce que je vous aime, parce que sinon j'aurais sûrement jamais osé me lancer sur ce fandom qui est pourtant un puit sans fin d'idée pour moi.

Encore un merci à Hatsu pour sa bêta lecture, et un merci à Ahriall qui m'a aidé avec Word lorsque je me suis rencue compte que j'avais utilisé le mots "seconde" au lieu de "première" sur plus de 11K de texte. Parfois je suis un boulet.


Dans les vestiaires des garçons, quelques élèves de la premières B trainaient à enfiler leur costume. Ils étaient huit, certains déjà prêt, assis sur le banc au centre de la pièce, d'autre devant leur casier ouvert, à terminer de placer les derniers accessoires de leur tenue de super-héros.

« Et si on faisait un pari ? » demanda Kaibara, le visage tordu dans un sourire qui n'augurait rien de bon.

Les quelques adolescents présents se figèrent. Tous sentaient le mauvais coup arriver.

« Quel genre de pari ? » demanda Tsuburaba en refermant son casier.

A côté de lui, Awase hocha vivement la tête. Il n'était pas question qu'il accepte un truc douteux. Surtout quand c'était Sen ou Kuroiro qui le proposait. Mais il devait avouer que sa curiosité était piquée. Tout comme celle de Rin, qui enfila sa visière, son regard curieux maintenant caché.

« Juste un petit pari pour nous motiver. Rien de bien méchant.

- Et on gagne quoi ? » demanda Juzo, assis sur le banc.

Monoma et Tetsutetsu restaient silencieux, attendant de voir qu'elle idée saugrenue Kaibara allait leur sortir.

« Et si au lieu de récompenser le gagnant, on donnait un gage au perdant ?

- Super idée. » lança Kuroiro assis à côté de son petit ami.

Honenuki lui jeta un regard en coin, mais c'était peine perdue. Lorsque le garçon à la peau noire avait une idée, il était impossible de l'empêcher de la réaliser.

« Je propose un truc. » lâcha Shihai, il reprit dès qu'il eut l'autorisation de Kaibara. « Le perdant devra se confesser publiquement à l'élu de son cœur. »

Des protestations se firent rapidement entendre. Tout d'abord Awase et Tsuburaba – il leur était totalement impossible de se confesser aux filles qu'ils aimaient, ils allaient se prendre un râteau ! – puis des rires, surtout celui de Sen.

Rin et Honenuki restaient silencieux, l'originaire de Chine semblait aussi livide que lorsque Vlad leur préparait un programme digne d'un camp militaire, et l'expression de Juzo était cachée par son casque.

« Je ne trouve pas ça très équitable. » coupa finalement Monoma en s'avançant.

Les bras ouvert, paume vers le ciel, Neito semblait prêcher la bonne parole, et il ne fallu pas beaucoup de temps pour que Tsuburaba, Awase et Tetsutetsu le suivent, prêt à tout pour ne pas risquer de devoir se confesser.

« C'est trop facile de proposer ça quand deux d'entre nous sont déjà en couple. »

Un regard appuyé aux « amoureux » vint compléter ses dires, mais Kuroiro ne se démonta pas.

« Pour nous, il suffira de jouer le jeu et de faire une déclaration publique, mais j'ai pas vraiment peur, y'a pas beaucoup de chance que Juzo ou moi on perde. »

Des coups frappés à la porte les firent sursauter, et la voix puissante de Vlad qui leur demandait gentiment de se bouger les fesses résonna de l'autre côté.

« Bon ! On a plus le temps. » Pressa Sen « Vous êtes d'accord ou pas ? »

Et c'est avec un soupire à fendre l'âme que le reste de la bande accepta. Cela leur donnait une raison de se donner à fond, et apportait un peu de peps aux entrainement archaïque de Kan. Mais quand même, se déclarer publiquement ? Il n'y avait qu'un fourbe comme Kuroiro pour proposer un truc pareil ! Et puis, rien ne disait que tout le monde avait quelqu'un en vue. Sen, Rin et Monoma ne semblaient pas vraiment intéressé à l'idée d'avoir une relation amoureuse. Le premier préférant ses vannes et ses photos, le deuxième ne voyant les autres que comme de .s ami.e.s et le troisième… Eh bien c'était Neito, et tout le monde savait que son seul centre d'intérêt était de provoquer la première A. C'était même devenu carrément une obsession depuis quelques temps.

L'exercice du jour était individuel, comme si leur professeur principal avait décidé de tout faire pour que le pari se passe dans les meilleures conditions possibles. La classe se divisa donc, chacun se plaçant là où il aurait le plus de facilité sur le terrain. Le petit groupe était déterminé à faire le meilleur score possible. Il en valait de leur honneur.

Alors quand le coup de sifflet retentit, annonçant le début de l'entrainement, ils étaient les premiers à se jeter dans la mêlée. Chacun pour soi et que le meilleur gagne. Oh bien sûr, Kuroiro et Juzo n'avaient pas mis longtemps avant de s'allier ensemble – les règles ne l'interdisant pas- tout comme Tetsutetsu qui s'était rangé du côté de Kendo.

Les attaques s'enchainaient, tournant toujours autour des mêmes personnes. Il fallait dire que Sen avait bien envie de voir les autres se déclarer, et que si Tsuburaba et Awase s'en sortaient pas trop mal pour le moment, Monoma et Tetsutetsu étaient des cibles faciles dans cet exercice où ils semblaient pas mal désavantagés. Surement parce que l'un s'occupait plus de protéger Kendo et que l'autre avait de sérieuse difficulté à copié les alters de ses camarades.

Et lorsque l'après-midi toucha à sa fin, Vlad King regroupant tout ses étudiants en demi-cercle devant lui pour annoncer les résultats, les parieurs avaient la bougeotte malgré le fait qu'ils étaient vidés de toute énergie. Il fallait dire que chacun d'entre eux c'était donné à fond pour ne pas perdre, et qu'ils espéraient tous ne pas être le dernier. Alors quand, sur le petit tableau numérique derrière leur professeur principal, le classement s'afficha. Il n'eut qu'un cri de colère, mêler à la frustration d'avoir perdu, qui retentit dans le gymnase gamma.

C'était à Neito de se confesser à la personne qu'il aimait.


Le soir même, dans le dortoir des garçons, le petit groupe de parieurs s'était retrouvé dans la chambre du perdant.

Monoma, assis en tailleur sur son lit, son uniforme troqué pour un pantalon en flanelle et un vieux t-shirt, criait plus qu'il ne parlait pour exprimer son mécontentement. Il refusait de se confesser et il avait tout fait pour convaincre ses amis – pouvait-il seulement encore appeler ces traitres des amis ? - de laisser tomber. Il avait d'abord tenté de leur faire croire qu'il n'avait personne en vue, mais Kaibara avait balayer d'un revers de la mains ses arguments en prétextant que « une personne qui te plait te suffit, pas besoin d'être aussi fou amoureux que notre boulet national. »

Boulet qui protesta contre son surnom avant de se rappeler que sa dernière gaffe en date était d'avoir appelé la grenouille de Tsuyu un crapaud. Oui, vraiment, parfois il était un boulet.

« Mais sérieusement les gars ! J'ai personne en vue ! Je ne vais pas donner de faux espoirs à une jolie jeune fille juste pour vous faire plaisir !

- La jolie jeune fille risque surtout de partir en courant vu ton caractère Monoma » répliqua Kuroiro dont le dos reposait paresseusement contre son petit ami. « Et puis, si tu essaies autant de te défiler, c'est que c'est quelqu'un qu'on connait, alors ça promet d'être marrant. »

Le blond attrapa l'un de ses nombreux oreillers- tous collector et aux couleurs de son héro favori- avant de le balancer sur l'autre garçon.

« Arrête de dire des conneries ! »

Mais il n'eut qu'un rire bruyant en retour. Ce n'était pas avec ses faibles protestations qu'il arriverait à convaincre ses amis de lui lâcher la grappe. Mais heureusement pour lui, personne ne semblait décidé à le pousser dans ses derniers retranchements pour qu'il accepte.

« Enfin. » dit Juzo en ramassant le coussin « Personne ne t'en voudras si tu refuses, c'est juste dommage que tu n'aies pas le cran de faire une simple petite chose comme celle-là. Pour quelqu'un qui prétend vouloir dépasser la classe A… Il me semble qu'eux, ils n'hésitent pas à se confesser. »

Fourbe.

Honenuki était fourbe, il le savait, il n'y avait qu'un fourbe pour pouvoir sortir avec quelqu'un comme Shihai, mais de là à appuyer sans remord sur chacun de ses points faibles, en se cachant à peine de le provoquer – alors qu'ils savaient tous à quel point il était faible face aux provocations. Oui vraiment, c'était de la fourberie à l'état pur, et son air désintéressé ne le trompait pas, oh que non !

Mais le pire, c'était que même en ayant conscience de tout ça, il ne pu s'empêcher de réagir. Parce qu'il était faible, et que son égo refusait de rester abimé par les paroles de son ami.

« Bien sûr que je suis au-dessus des ratés de cette classe ! Je vais me déclarer, et tout le monde parlera de cette confession jusqu'à la fin de l'année ! »

Et il croisa les bras contre son torse, la tête haute, pour clôturer la discussion. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à mettre en œuvre ses paroles, et ça c'était sûrement le point le plus compliqué. Par ce que qu'il y'avait une chose sur laquelle il était certain, c'était que l'école allait en parler longtemps, de sa déclaration d'amour.

« Bon, c'est pas tout ça mais ça va être le couvre-feu. »

Après quelques blagues douteuses sur « qui était le crush de ce fanatique de Monoma ? » la chambre retomba dans le silence.

Lentement, la tête pleine de pensée tournant et se mélangeant, Neito ramassa son coussin, resté sur le sol, avant de le serrer contre lui. Il sentait déjà l'humiliation cuisante qu'il allait se prendre lors de sa confession.

Son regard acier se posa sur la photo qui trainait fièrement sur son bureau. Les autres étaient dans des cadres collectifs accrochés aux murs, remplis de moments fort qu'il avait partagé avec sa classe durant leur première année, ainsi qui pour ce début de deuxième.

Celle sur son bureau lui était tout aussi précieuse, dernier souvenir qu'il avait avec son père. Doucement, il attrapa le petit cadre en bois. L'image avait été prise lorsqu'ils vivaient encore dans la préfecture de Kanagawa. Avant que sa mère n'enferme tout ce qui était relatif à son couple dans des grosses boites en cartons, et qu'elle ne déménage à Akita.

Ils posaient tous les trois, Neito tenant fièrement son paquet cadeau contre lui, alors que mère brillait à côté d'eux. Ses cheveux blonds formaient comme une auréole dorée autour d'elle, illuminant la photo de son bonheur. Son père, les cheveux plus sombres et les yeux bleu, se tenait droit et fier, le même genre de regard hautain dont avait hérité son fils. Pourtant, Monoma avait conscience d'à quel point son père était quelqu'un de bon même sans être un héros.

« Qu'est ce que je dois faire papa ? »

C'était sûrement stupide de s'inquiéter autant, il savait que la personne à qui il se confierait était assez correcte pour ne pas le rabaisser devant tout le monde. Mais peu importe la réaction de l'autre, Neito savait que sa fierté allait s'en prendre un sacré coup.

Reposant la photo à sa place, il retourna s'allonger sur son lit, fixant les étoiles phosphorescentes qui étaient collée dessus. Kendo avait dit qu'il était un gamin, lui voyait à travers sa la présence de sa mère qui continuer de rester auprès de lui après toutes ces années.

Il avait pris soin de refaire certaines constellations, c'était une des choses qu'il préférait : regarder les étoiles dans le ciel. Peut-être qu'un jour il trouverait quelqu'un avec la même passion que lui.

C'était d'ailleurs cette passion pour l'astronomie qui l'avait aidé à accepter son déménagement. Pouvoir regarder les étoiles chaque soir depuis la fenêtre de sa chambre l'avait rendu particulièrement heureux au fil des années.

Lorsque ses pensées se calmèrent, Monoma se redressa avant d'attraper son cahier spécial « plan anti-classe A » et un stylo. Ce n'était pas en se morfondant qu'il allait réussir à éviter l'humiliation de sa déclaration. Il devait absolument mettre au point quelque chose pour que tout se passe dans les meilleures conditions possibles.

« Première étape, on choisit une date. »


Le reste de la semaine s'était déroulé sans accroche. Du moins, aussi bien qu'une semaine parmi la première B pouvait se dérouler sans accroche. Kaibara avait jeté son dévolu sur un Monoma à deux doigts de la crise de nerfs. Kuroiro et Juzo évitaient au maximum de se retrouver dans la même pièce qu'eux – il en valait clairement de leur survie puisqu'ils étaient en partie responsable de la situation actuelle- Rin et Tsuburaba avaient essayer de rassurer le blond mais c'était peine perdue. Et Awase… Awase se faisait tout petit parce qu'il savait que dès qu'il ouvrirait la bouche, on lui rabâcherait quelque chose sur Yaozoru.

Mais à côté de ça, Monoma n'avait pas pris le temps une seule fois d'aller agacer les élèves de la classe A. Il allait en cours, s'entrainait parfois avec Tetsutetsu, puis s'enfermait dans sa chambre pour terminer de mettre au point le plan qu'il avait prévu. Tout prenait forme, et il avait même prévu un plan de secours au cas où l'original foirerait.

Il ne restait plus qu'à attendre le lundi, jour prévu pour sa déclaration. Il n'en pouvait plus d'entendre. Sen le harcelait pour savoir quand est-ce qu'il allait le faire.

« Ne pense même pas que parce que tu nous fais attendre on va oublier. »

C'était clair, net et précis, ils voulaient du drama avec une déclaration enflammée. Ils n'allaient certainement pas être déçus. Tout allait être parfait, parce que Monoma était toujours parfait.

Enfin, le jour fatidique arriva. Neito pris un petit déjeuner à la française – son préféré- enchaina toutes les bonnes réponses à chaque cours, mangea un plat belge qui fit saliver tout le monde à sa table – ne jamais sous-estimer le pouvoir des frites.

Les astres semblaient alignés pour que tout se déroule à merveille.

Tous les lundi après-midi étaient consacré aux entrainements. Et celui d'aujourd'hui réunissait les deux classes de premières de filière héroïque. Monoma croisait les doigts pour la chance reste de son côté. Il fallait absolument qu'il puisse faire sa déclaration maintenant.

La présence de la classe A était obligatoire, il voulait voir leur visage se décomposer quand il agirait. Il voulait leur montrer de quoi il était capable.

Les consignes furent rapidement données et Monoma grimaça, son plan allait bientôt tomber à l'eau avec les idées farfelues que leur sortaient leurs professeurs. Des matchs en un contre un, classe contre classe. Ses chances de réussites dégringolaient rapidement. Mais il refusait de laisser tomber. C'était sûrement l'une de ses seules qualités : son refus d'abandonner.

Le tirage se faisait au sort, et personne n'avait le droit de savoir contre qui il allait se battre. Le premier match débuta, opposant Setsuna à Jiro. L'étudiante de première B transpirait la confiance alors qu'elle découvrait Earphone Jack en face d'elle.

« On va bien s'amuser toi et moi ma belle. »

Kyoka fronça légèrement les sourcils alors que Setsuna commençait son attaque, son corps se divisant un plusieurs morceaux.

Les autres étudiants étaient dans une petite salle, tous ensemble, et regardaient le match qui se déroulait sur un grand écran. Le match était serré, et les deux filles avaient plus ou moins le même style de combats. Elles étaient plus doué pour le repérage que pour le corps à corps.

Finalement, c'est Setsuna qui l'emporta, de justesses, mais elle était heureuse d'avoir pu prendre sa revange contre la jeune fille depuis leur entrainement commun en équipe. *

Ensuite vint le tour de Kendo, qui affronta Mina. Puis Awase contre Shoto, Kuroiro contre Bakugo, Rin contre Yaozoru, Kodai contre Denki et –

"Neito Monoma"

Le garçon fut appelé et il n'eut pas le temps de voir qui avait été choisit en même temps que lui. Il ne lui restait plus qu'a prier pour que sa chance du matin continue. Son plan était simple, il devait battre son adversaire, et avant que l'on n'ait le temps de changer de duo, il allait se tourner vers la caméra et… Et les portes s'ouvraient sur un Izuku Midoriya plus que prêt à le battre.

Dans sa tête, tout devenait blanc, il lui fallait trouver autre chose parce que jamais il ne pourrait vaincre l'autre garçon. Il n'y avait qu'à voir le nombre de fois où il s'était brisé les os. Ce serait du suicide de copier son alter, et le seul moyen pour que Monoma puisse gagner était justement, qu'il arrive copier l'alter le quelqu'un d'autre. Il avait moins de 50% de chance de tomber sur lui pourtant !

A peine avait-il mit un pied dans « l'arène », Monoma avait dut éviter un coup de l'autre garçon. Il devait trouver un plan, et vite, sinon il était bon pour se faire massacrer en quelques minutes. Mais l'adolescent aux cheveux vert ne semblait pas prêt à la lâcher, alors dans un dernier recourt, Neito planta ses pieds dans le sol, ses yeux gris rivé sur Izuku et dit d'une voix forte.

« Midoriya, j'ai des sentiments pour toi. »

Dans la petite salle, un silence de mort s'abattit. Certains comme Bakugo s'étaient étranglé lorsque Monoma avait fait sa déclaration. D'ailleurs il s'agissait maintenant plus d'une tirade que d'une déclaration, le garçon passant de « tu es la lumière de mes nuits » à « Même ma haine envers la première A ne peut pas entacher l'amour que j'éprouve pour toi. »

Kendo marmonna un « C'est grotesque. » alors que Setsuna et Kaminari étaient à deux doigts de pleurer de rire face au ridicule de la situation. Il fallait dire que le pauvre Midoriya ne savait plus où se mettre. Tout ses muscles s'étaient raidit et ses yeux s'étaient écarquillés sous la surprise.

« Nous devrions peut-être les faire arrêter ? »

La voix d'Ochaco s'éleva dans la salle, interpellant les professeurs, mais ils secouèrent la tête.

« C'est une tactique comme une autre en soit, même s'il n'y a que lui pour oser se ridiculiser de la sorte juste pour gagner. »

Mais quelques garçons de la premières B, eux, savaient que ce n'était pas que du cinéma. Parce que c'était le pari du blond, de se déclarer à la personne dont il était amoureux. Et aucun d'entre eux n'aurait imaginé que c'était le petit protégé d'All Might, son coup de cœur.

Sur le terrain, Izuku ne bougeait pas d'un pouce, continuant d'écouter le monologue sans fin de son adversaire. Une alarme sonnait dans sa tête. Il savait que l'autre ne faisait ça que pour se moquer de lui, de déstabiliser. Mais alors pourquoi n'avançait-il pas ?

Monoma n'avait que quelques pas à faire pour pouvoir le toucher mais il restait camper sur place, comme s'il ne pouvait plus s'arrêter de parler. L'espace d'un instant, Izuku se dit que, peut-être, l'autre était sincère dans ses paroles ? Mais c'était bien trop stupide.

Il finit par secouer la tête, son corps se remettant en mouvement. Le blond cessa de parler, un sourire prenant place sur son visage.

« Il faut croire que mon plan à raté. »

Alors c'était bien ça, ce n'était que du vent. Izuku serra les mâchoires, furieux de s'être laisser prendre au piège ne serait-ce que l'espace d'une première. Il avait pourtant l'habitude ! Avec toutes ces filles au collège qui se moquaient de lui, qui riaient de sa naïveté.

Et alors qu'il revêtait son alter pour frapper son adversaire, les voix criardes, féminines, hautaines, qui s'étaient moquées de lui pendant ses dernières années, hurlaient dans sa tête « Jamais la plus belle fille de l'école ne pourra tomber amoureuse de toi ! »

La sensation de son poing contre la joue de Monoma calma quelque peu sa colère. Comme s'il la transférait à l'autre garçon. Comme s'il essayer de lui faire comprendre par ce coup à quel point se moquer des sentiments des autres faisait mal.

Quelques minutes plus tard, Midoriya sortait vainqueur du match alors que Monoma était transféré vers l'infirmerie du lycée. Ce n'était rien de grave, Izuku ayant réussit à se contrôler, mais le blond n'avait pas su éviter le moindre de ses coups.


Lorsqu'il ouvrit les yeux, la première chose que remarqua Monoma fut le plafond immaculé de l'infirmerie. Ensuite, que son corps ne le faisait plus souffrir. Et finalement, que les abrutis qui avaient fait ce stupide pari avec lui étaient tous là, assis autour du lit, le visage inquiet pour certain.

« Je peux savoir ce que vous faites là ? »

L'humiliation cuisante qu'il s'était prise un peu plus tôt ne quittait pas son esprit. Il s'était mangé le pire coup de toute sa vie, auprès d'un mec à qui il n'aurait jamais pensé se déclarer un jour – il n'était pas débile, Izuku n'était ni gay, ni masochiste au point d'accepter gentiment ce qu'il ressentait.

« On a réussit à convaincre Kendo de ne pas rester ici pour te frapper dès ton réveil. » expliqua Kaibara en se passant une main dans les cheveux. « Il fallait dire qu'elle était furieuse de ta … déclaration. »

Le corps raide, Monoma le fusilla du regard en sifflant un « ferme-là ! » particulièrement sec. Mais il n'eut pas le temps d'ajouter autre chose que Recovery Girl apparaissait, tirant le rideau qui coupait son lit du reste de l'infirmerie.

« Je vois que tu es réveillé. Reste ici encore une heure ou deux, tu as pris de sacré et j'aimerais vérifier que tu te sentes vraiment mieux avant de retourner dans ton dortoir, d'accord ? »

Le blond hocha simplement la tête en réponse, il appréciait la petite dame, mais la trouvait pas mal autoritaire. Il suffisait de voir les savons qu'elle était capable de passer à Vlad King lorsque l'un d'eux tombait dans les pommes sous le coup de l'épuisement.

Il y'avait aussi les remontrances qu'elle faisait auprès d'Izuku, il l'avait vu plusieurs fois à l'infirmerie, alors qu'il cherchait quelqu'un à agacer, avoir que Recovery Girl ne l'avait jamais vu. Elle pouvait vraiment devenir effrayant dans ce genre de moment. Même si elle semblait plus souvent de bonne humeur.

« N'empêche que… Midoriya quoi. Pour un mec qui prétend haïr la première A, tu fais fort. »

Et heureusement pour Monoma, l'infirmière n'avait rien entendu du cri de douleur poussé par le malheureux qui avait osé dire cette phrase.

« Mêle-toi de ton cul Honenuki.

- Ah non, son cul c'est moi qui m'en mêle, par contre toi tu as l'air pas mal intéressé par ce du petit –

- Ne termine même pas ta phrase Kuroiro. »

L'adolescent eut un petit sourire alors que le blond se renfrognait. Il savait qu'il allait en prendre sur son grade. Lui, Neito Monoma, le gars qui haïssait la classe 1-A plus que tout au monde, avait le béguin pour l'un de ses meilleurs éléments.

« Et du coup, » demanda calmement Rin, assis au bout de son lit « tu comptes faire quoi ?

- Comment ça qu'est ce que je compte faire ? »

Un léger silence s'installa dans l'infirmerie, les garçons se jetaient des regards alors que Monoma gardait obstinément les bras croisés contre son torse. Mais Rin continua, il fallait bien crever l'abcès, et avec quelqu'un comme Neito, mieux valait le faire vite si on ne voulait pas que le revers soit trop violent.

« A propos de Midoriya, est-ce que tu comptes lui dire un jour que tu étais sérieux ?

- Jamais de la vie ! Ce qu'il s'est passé aujourd'hui n'aurait jamais dû arriver. Et je refuse que ce sujet revienne sur le tapis. J'ai réussi à le convaincre que c'était une manœuvre pour gagner du temps. Il n'y a que vous qui êtes au courant de ça et je compte bien faire en sorte que personne d'autre ne l'apprenne. Il en va de ma réputation.

- Ta réputation ? Tu as dormi un peu plus d'une heure et il n'en a pas fallu plus pour que Setsuna et Kaminari en parles tellement qu'une partie du lycée est déjà au courant. » trancha Tsuburaba. « Tout le monde parle de ta déclaration et du fait que tu n'as pas hésité une seule première à te ridiculiser pour gagner. Sans compter les paris sur « est-il gay ? ». A ce rythme ça va prendre encore plus d'ampleur et dans quelques jours tout le monde saura que tu es réellement amoureux de Midoriya. Où plutôt, tout le monde le supposera à cause d'une foutu rumeur. »

Le visage crispé et les poings serrant le drap blanc de son lit, Monoma accusa le coup sans broncher. Il n'avait pas pris en compte le fait que cette rumeur pourrait prendre autant d'ampleur. En fait, il avait surtout espéré être assez invisible pour qu'on n'y apporte pas autant d'importance. C'était stupide quand on voyait tous les efforts qu'il avait mis pour que justement, on le remarque et qu'il puisse frapper les esprits avec cette stupide déclaration.

« De toute façon mec, nous on te soutiens. Et si faut casser des gueules, on est là aussi. »

Après une dernière tape virile de la part de Tetsutetsu, les garçons quittèrent l'infirmerie sur ordre de Recovery Girl. Monoma devait se reposer s'il voulait pouvoir regagner sa chambre avant le couvre-feu.

Alors Neito se laissa glisser contre les coussins en fermant les yeux, il n'était pas certains de pouvoir encore dormir, mais il pouvait toujours profiter du calme ambiant de la pièce. Après tout, ce n'était pas comme s'il attendait la visite de quelqu'un. Dans ce genre de moment, il préférait le calme ou les paroles rassurante de sa mère.

Mais il n'eut pas le temps d'y penser plus longtemps que Morphée venait déjà le happer.


« Monoma ! »

L'interpellé se figea au milieu du couloir. L'assistante de Recovery Girl l'avait laissé manger son plateau repas dans l'infirmerie et à cette heure-ci, tout le monde était dans le réfectoire. Alors que foutait Midoriya ici ?

Prenant une grande inspiration, Neito vida son esprit de toute pensée parasite. Il n'avait pas le temps de se morfondre sur ses erreurs. Et si l'adolescent aux cheveux verts était assez stupide pour continuer à l'approcher, alors il lui ferait passer l'envie vite et bien. Comme ça avec un peu de chance, les rumeurs seraient étouffées dans l'œuf.

« Alors alors ? Si ce n'est pas ce cher Midoriya ! Que me vaut le déplaisir de ta visite ? »

Monoma avait repris sa pose habituelle, grand sourire hypocrite placé sur le visage et mains levée vers le ciel comme s'il était une sorte de Messie venu sur terre pour ouvrir les yeux aux gens sur la première A.

Mais Izuku ne sembla pas se formaliser du ton ironique qu'avait employé son camarade de filière. En fait, il semblait à moitié plongé dans ses pensée, son expression tiraillée entre plusieurs émotions.

« J'aimerais que l'on discute de ce qui s'est passé pendant le match ?

- Tu veux dire, moi qui te berne avec une pseudo déclaration enflammée ? Laisse tomber Midoriya. »

Sa voix claqua dans le couloir vide, ses yeux gris s'étaient fait plus perçant mais l'autre adolescent serra simplement les poings.

« Et moi j'aimerais que l'on mette les choses à plat, ce n'est pas très correct de-

- Il n'y a rien de plus à dire là-dessus ! » coupa Neito, dont le calme apparent semblait s'émietter. « J'avais besoin de quelque chose pour te divertir et je me suis dit que ce serait marrant. Je n'éprouve rien d'autre pour toi qu'un agacement grandissant. La classe A n'est composé que d'insectes tout juste bon à voleter autour des pros pour se faire bien voir. Au moins dans la première B nous avons assez de jugeote et de l'honneur pour ne pas se lancer stupidement dans des missions suicide comme vous le faites à chaque fois ! »

Perdant pour de bon son sang-froid, le blond fit volte-face avant de marcher d'un pas rapide vers la sortie. Il devait faire appel à toute sa volonté pour ne pas courir purement et simplement loin de l'autre garçon. Autre garçon qui était restait planté là, incapable de le retenir malgré tout ce qu'il avait envie de lui dire.

En fait, Midoriya était resté figé à cause de la lueur dans le regard de Monoma. Cette lueur qui lui criait que quelque chose clochait dans son discours. Cette lueur qui lui donnait envie de rattraper Neito et le forcer à lui dire la vérité, même si ce n'était pas vraiment correct de pousser les gens à se confier. Cet éclat qui, malgré la douleur des souvenirs qui remontaient à cause de cette stupide déclaration, le poussait à vouloir en savoir plus.

C'était stupide et très certainement inutile. Après tout, Monoma haïssait sa classe, alors s'il venait le trouver… Ouais, ça risquait de très mal se passer. Mieux valait surement laisser tomber. Ses camarades continuaient de le taquiner mais en dehors de quelques regards appuyés ainsi que des messes basses… Il n'avait pas vraiment eu d'ennuis. Le temps que les gens se calment tout irait mieux et il n'aurait plus à penser à ça… Il n'aurait plus à penser au fait que Monoma s'étaient moqué de lui.

Peut-être était-ce le fait que Monoma avait la même aura que ces filles populaires dans son collège qui le poussait à vouloir une justice. Midoriya avait tellement été marqué par ces années de sa vie, à chaque il avait l'espoir d'une demande sérieuse mais c'était toujours une nouvelle blague, une nouvelle humiliation. Mais les yeux de Monoma ne semblaient pas aussi sombres que celui de ces filles à ce moment-là.

Y'avait-il un espoir, même minime, que Neito ait été sérieux ?


Assis sur son appui de fenêtre, Monoma avait sorti son télescope et profitait du manque de nuage pour essayer d'apercevoir quelques étoiles. La pollution de Tokyo rendait l'exercice compliqué mais quand, après avoir changé la lentille pour une plus puissante, il aperçut une première constellation, un sourire pris place sur ses lèvres.

Même les stickers collés à son plafond n'avaient pas réussi à le calmer. Mais maintenant qu'il essayait de trouver les différentes constellations cachées dans le ciel, il sentait son cœur s'alléger quelque peu.

Il avait encore de travers le savon que lui avait passé Kendo, même s'il devait avouer qu'il était plutôt habitué maintenant. Il n'avait pas essayé de se défendre, le professeur Vlad se trouvant juste derrière la déléguée, le jaugeant d'un regard sévère.

Il savait qu'il avait merdé. Ce n'était pas parce qu'il passait sa vie à provoquer les imbéciles de la première A qu'il n'avait pas conscience de ce qu'il faisait. Mais il fallait bien que quelqu'un les remette à leur place, qu'ils comprennent qu'il n'y avait pas qu'eux, et qu'ils n'étaient pas au-dessus des autres. Et peu importe que Setsuna drague sans aucune pudeur l'une des filles de cette classe, peu importe que Tsuburaba et Awase soient raide dingue de Yaozoru et Asui, peu importe à quel point Kendo s'efforçait de lui dire et lui rappeler que « la première A n'est pas détestable, ce ne sont pas nos ennemis. ». Lui n'avait qu'une envie : Que la classe 1-B aie son moment de gloire, qu'enfin on le remarque pour ce qu'ils étaient.

Monoma en avait plus que marre d'être dans l'ombre des autres. Il connaissait les limites de son alter, il avait conscience qu'il devait travailler deux fois plus que les autres. C'était pour ça qu'il s'était aussi bien entendu avec Shinso, même si celui-ci restait quelqu'un de plutôt effacé. Il n'avait même pas réussi à lui en vouloir d'être entré dans la première A, ce n'était que le destin, ses efforts payaient et il se retrouvait dans la lumière des « gagnants ».

A peine ses pensées avaient-elles effleurée le sujet « Shinso Hitoshi » que son portable vibra, annonçant l'arrivée d'un message, qui s'avérait être justement l'adolescent aux cheveux violet.

« Le hasard est effrayant parfois. » marmonna le blond.

Il reposa son cellulaire avant de ranger son télescope. Il était curieux de voir ce que lui voulait son camarade – il ne pouvait décemment pas l'appeler « ami » puisque Shinso détestait l'idée d'avoir des ami- lui qui n'envoyait que rarement de messages.

Retirant son sweat-shirt épais, Monoma se glissa sous ses draps, portable en main, prêt à affronter ce que lui voulait l'autre garçon.

De : Shin-chan

Midoriya te cherchait. Il a l'air franchement déterminé.

Ah.

C'était donc ça ? Neito secoua la tête, il ne se formalisa pas du manque de politesse flagrant du sms, c'était Shinso, il allait toujours droit au but et prenait rarement en compte des détails comme la délicatesse de ses propos.

D'un geste agacé, Monoma répondit un bref « je l'ai vu, je n'avais rien de plus à lui dire. » auquel il n'eut jamais de réponse. Du Hitoshi tout craché. Il n'y avait que lui pour débuter une conversation et de pas y répondre.

Un coup d'œil sur l'écran de son portable lui appris que les minuits approchaient déjà à grand pas. Il valait mieux qu'il aille se coucher maintenant s'il ne voulait pas ressembler à un zombie le lendemain matin.

Enfin pour ça il fallait arriver à trouver le sommeil, et ce n'était clairement pas une chose évidente quand son cerveau préférait lui rappeler toutes les erreurs qu'il avait commise aujourd'hui et qui lui promettait des prochaines semaines dignes d'un enfer terrestre.

Et alors qu'il serrait doucement l'un de ses nombreux coussins contre lui, le regard perdu dans la couleur verdâtre des étoiles sur son plafond, Monoma ne se doutait pas un seul instant qu'une autre personne, les bras en crois sur une couverture aux couleur d'All Might, était aussi incapable de trouver le sommeil.


Le lendemain, Monoma passa sûrement l'une de ses pires journées depuis le début de sa scolarité à Yuei. Il avait du sourire et répondre aux rumeurs comme si de rien était alors qu'il avait clairement envie de coller une baffe à la première personne inconnue osant lui adresser la parole.

Il déjeuna loin de Kuroiro et ses sous-entendus plus que tendancieux, préférant la compagnie calme de Shinso auprès de qui il pu se plaindre allègrement. Il avait ensuite enchainé sur des cours auxquels il n'arrivait à trouver aucun intérêt pour finir par s'enfermer dans sa chambre jusqu'à l'heure du repas du soir.

Et les jours continuaient de s'enchainer ainsi. Il avait fini par répondre aux questions indiscrètes pour le plus grand plaisir des commères du lycée. Oh bien sûr, il ne faisait qu'utiliser les rumeurs pour faire monter sa côte de popularité et bientôt on ne parlerait plus que de lui, mais pas pour cette foutu déclaration à la con.

Il n'avait plus croisé Midoriya aussi, et c'était un soulagement pour lui. Il savait à quel point la première A était remplis de personne butée avec lesquelles il était incapable d'avoir une véritable discussion. Et puis, il se doutait bien que l'autre garçon allait finir par lâcher l'affaire. Il n'était que Monoma de la première B, toujours dans l'ombre des vrais héros.

Secouant la tête pour s'obliger à oublier ses noires pensées, Monoma se rendit à la bibliothèque de l'école. Quand il avait du temps libre comme aujourd'hui, il pouvait passer des heures dans cette salle remplie de bouquins, à étudier les différents types d'alters ainsi que leur utilisation. C'était son professeur principal qui l'avait poussé à faire se genre de recherches pour améliorer l'utilisation du sien. Après tout, il restait dépendant des autres et mieux il comprenait le fonctionnement des autres types de pouvoirs, plus il avait de chance de pouvoir se débrouiller seul face aux vilains.

Lorsqu'il arriva devant la grande porte grise coulissante, le petit panneau à côté indiquant « bibliothèque », Neito y entra sans hésitation, saluât d'un grand sourire la femme qui gérait l'endroit avant de se diriger vers la section qui l'intéressait.

La pièce était grande, avec des murs larges et une dizaine de sections différentes plus que bien fournies. Cela allait de la mécanique à l'histoire du monde, en passant l'évolution des alters. Impossible de ne pas y trouver son bonheur.

Arrivé dans le rayon qui comprenait A peu près tous les ouvrages possibles sur l'utilisation des alters, Monoma en sélectionna deux ou trois avant de se diriger vers l'une des nombreuses tables. Il en choisit une assez éloignée de l'entrée, pour ne pas être dérangé par les vas-et-viens des autres étudiants, avant de sortir un cahier et d'ouvrir le premier bouquin qui s'intitulait « Alters : comment les développer ? »

Il passa les premiers chapitres, éternel radotage sur l'apparition des alters – sérieux pourquoi tous les livres sur ce sujet devaient commencer par l'histoire des super pouvoirs ? Il la connaissait par cœur bordel ! - avant d'arriver sur la partie deux : le contrôle des alters de force.

Les seules personnes possédant un alter de force dans leur année étaient Sato et Midoriya de la première A. Il y'avait bien Kendo, dont la puissance se décuplait avec ses mains, qui se rapprochait de se genre d'alter, mais c'était encore différents.

Monoma inscrivit quelques éléments plus scientifiques pour mieux comprendre le fonctionnement de ce type d'alter, il nota aussi quelques mots qu'il comprenait mal et dont il irait chercher la signification plus tard. Avant de se pencher sur l'aspect plus pratique : Comment renforcer son corps pour mieux utiliser son alter de force, les problèmes causés par ce genre de pouvoir, comment répartir convenablement sa force pour ne pas endommager son corps.

Le blond eut un petit rictus en lisant le dernier sous-titre, il en connaissait qui aurait dû tomber sur cet ouvrage plus tôt. Avant de secouer la tête et de replonger dans sa lecture, il n'avait pas le temps de penser à ce genre de bêtises !


La tête ailleurs, Midoriya écoutait d'une oreille distraite les bavardages d'Ochaco. Son amie lui racontait sa dernière mission faite en agence, ses petites mains faisant beaucoup de gestes pour accompagner son récit.

En temps normal, il aurait adoré suivre l'histoire de la jeune fille, mais depuis quelques jours, son moral était au ras de pâquerettes. Et ça, tout le monde autour de lui l'avait bien remarqué. Kaminari et Mina avaient même arrêté leur sous-entendu sur l'incident avec Monoma. Et de toute façon, Iida ne les aurait pas laisser continuer plus longtemps, son rôle de délégué impliquant aussi une bonne entente et un respect mutuel entre étudiants.

« Deku ? est-ce que tout va bien ? »

Ochaco s'arrêta dans son récit, avançant doucement le haut de son corps vers lui. Mais Izuku le remarqua à peine. Jusqu'à ce qu'elle pose une main sur son avant-bras, le faisant sursauter.

« Oh ! Euh, oui tout va bien Uraraka ne t'en fais pas. Je… je vais juste aller à la bibliothèque pour termine le devoir d'anglais d'accord ? »

Les joues rouges, Izuku ne laissa même pas le temps à la jeune fille de répondre avant de prendre ses jambes à son cou et de fuir vers la partie est du bâtiment, là où se trouvait la bibliothèque. Il avait besoin de remettre de l'ordre dans ses pensées, et un peu de calme lui ferait surement le plus grand bien.

Pressant le pas, l'adolescent aux cheveux vert longea les différents couloirs de Yuei jusqu'à atteindre sa destination. Il entra dans la vaste pièce et de dirigea rapidement vers les tables du fond. Il voulait rester le plus loin possible des gens alors cela lui semblait une bonne idée. L'arrière de la bibliothèque était rarement occupé, surtout un vendredi après-midi, quand tout le monde espérait renter chez lui et quitter l'internat.

Pourtant, il se figea en apercevant une tête blonde penchée sur un énorme volume. Monoma semblait concentré sur ses notes, faisant plusieurs flèches comme une sorte de schéma. Et les livres ouverts sur la table… L'utilisations ses alters ? Depuis quand le garçon s'intéressait-il à ce sujet ?

Izuku hésita de longues minutes. Sa dernière discussion avec l'autre adolescent s'était plutôt mal passée, et il craignait de s'attirer une nouvelle fois ses foudres. Avant de secouer vivement la tête. La bibliothèque était libre d'accès, Monoma n'avait pas le droit de l'empêcher de s'assoir à la même table que lui, même si ça lui semblait louche. Alors il partit à la recherche d'un dictionnaire d'anglais qu'il déposa quelques minutes plus tard en face de l'étudiant blond qui ne releva même pas la tête de ses notes.

Midoriya hésita quelques premières à l'interpeller, avant de se dire que s'il était venu ici en quête de tranquillité ce n'était pas pour démarrer une dispute avec Neito.

D'un geste lent, il sortit son cours et quelques feuilles de brouillon pour commencer la rédaction qu'il devait rendre pour lundi prochain. L'intitulé ne l'inspirait pas vraiment alors il fouillait plus dans le dictionnaire à la recherche de mots qu'il ne connaissait pas encore.

Il griffonna rapidement quelques idées en soupirant, et c'est à ce moment là que Monoma décida de relever sa tête de son livre. Avant d'écarquiller brusquement les yeux. Une première plus tard, son visage se tordait dans une grimace hautaine.

« Je peux savoir ce que tu fais ici ? »

Izuku sursauta et lâcha son crayon qui roula jusqu'au côté de la table du blond. Il avait la même expression qu'un animal prit entre les phares d'une voiture. Comme si de grosses lettres lumineuses annonçait « coupable » au-dessus de sa tête. Coupable de quoi, il ne savait pas, mais il arrivait à se sentir coupable.

« je.. hum..je devais travailler sur mon devoir d'anglais et… Enfin, la bibliothèque reste le meilleur endroit pour travailler tu ne trouves pas ? »

Monoma arqua un sourcil. Est-ce qu'il se foutait de lui. Soupirant théâtralement, une main passée dans les cheveux, Neito reposa sa question.

« Qu'est ce que tu fous là ? A ma table je veux dire. Est-ce que la question est trop simple pour un prodige de la première A ? Il faut peut-être que j'emploie un langage plus soutenu ?

- Quoi ? Non ! »

Secouant les mains devant lui, Izuku essayait de calmer l'humeur massacrante de l'autre garçon. Il voulait lui expliquer la situation mais cela semblait plus compliquer qu'il n'en avait l'air. Surtout avec des personnes comme Monoma, qui ne laissaient que rarement la parole à leur interlocuteur.

« C'est juste que… je voulais un peu de calme alors je me suis dit que le fond de la bibliothèque ce serait bien. Mais quand je suis arrivé tu étais déjà là et je ne savais pas quoi faire. Alors je me suis dit que si je me faisais discret ça irait, et que j'aurais le temps de terminer mon devoir d'anglais avant que tu ne me remarque puisque tu semblais plongé dans ton travail. D'ailleurs tes ouvrages on l'air super intéressant, tu t'intéresses aux fonctions des autres alters ? C'est pour t'aider dans le contrôle du tien ?

- Par pitié ferme là. » marmonna Monoma en prenant une position plus détendue. « J'ai pas envie de me faire mettre dehors parce qu'un petit con de la classe A est venue empiéter dans mon espace personnel. Alors tu vas arrêter de souffler comme un bœuf parce que tu es une buse en anglais et me laisser continuer ce que je fais tranquillement. »

Midoriya ne put qu'hocher vivement la tête, à moitié surpris par le fait que Monoma se soit montré aussi conciliant, et à moitié soulagé de ne pas s'être mangé encore plus de remarques acerbes. Et il ne pouvait pas s'empêcher de se demander s'il était vraiment amoureux de lui. C'était vraiment trop étrange de se dire que Monoma était capable d'avoir des sentiments pour quelqu'un mais d'insulter cette même personne sans remord en même temps.

Enfin bref, on parlait de Monoma, ce n'était au fond pas si étonnant que ça, même si Izuku détestait avoir des préjugés sur les gens, son caractère était assez particulier pour que ce soit le cas.

Les sourcils froncés alors que Neito était déjà replongé dans son livre, Midoriya se mit à pousser plus loin la réflexion sur le comportement de l'autre garçon. Il devait avouer qu'il ne le connaissait pas beaucoup, mais qu'en dehors de ses piques habituelles envers la première A, il avait toujours été d'une grande aide envers sa propre classe. Tenya lui avait dit une fois que Neito avait talonné Kendo dans les votes en tant que délégué.

« Kendo m'a dit qu'il était un bon leader et que c'était lui qui poussait sa classe à se donner à fond. De grande qualités de délégué si tu veux mon avis. Dommage qu'il ait si mauvais caractère. »

Alors peut-être que Monoma n'était pas si mauvais que ça dans le fond.

Après avoir secoué une dernière fois la tête pour se motiver à rester concentré sur son devoir d'anglais, Midoriya repris son brouillon, y ajoutant toutes sorte de détails même s'il n'était pas vraiment sûr de lui. Peut-être devrait-il demander un coup de main à Yaozoru ? C'était la première de la classe après tout, elle pourrait sûrement l'aider.

Le temps continua de passer, une minute devenant dix, dix minutes devant une heure. Le calme régnait dans le fond de la bibliothèque, le silence seulement perturbé par le bruit du crayon grattant le papier.

Midoriya alternait entre s'arracher les cheveux sur son devoir et regarder Monoma travailler. Lorsqu'il était concentré sur ce qu'il faisait, le blond n'avait plus cette expression hautaine qu'il portait dès qu'il apercevait l'un des élèves de la classe A. ses paupières étaient baissée et ses cils formaient des ombres sur ses pommettes hautes. Quelques mèches tombaient devant son visage. Oui, Midoriya devait avouer que Monoma était un beau garçon.

C'était assez perturbant pour lui d'admettre qu'un garçon était beau. Il savait que Todoroki plaisait aux filles par exemple, mais il ne s'était jamais penché sur l'idée de le trouver ou non beau. Pour lui, il était simplement dans les critères standard de beauté. Tout comme Bakugo au collège.

C'étaient des garçons beaux parce que la société les trouvait beau, et Izuku n'avait jamais poussé la réflexion plus loin jusqu'à aujourd'hui. Il fallait dire qu'il avait toujours été plus attiré par le sexe opposé. Et qu'en dehors de Denki et Tenya, il ne connaissait pas beaucoup d'autres garçons en couples avec des personnes du même sexe. Il jugeait que cela ne le regardait pas, et si quelqu'un voulait lui parler de ses déboires amoureux il l'écouterait, même s'il doutait êtes d'une grande aide. Jusqu'à l'année dernière, il pensait encore éprouver des sentiments pour Uraraka avant de se rendre compte qu'elle n'était qu'une précieuse amie, rien de plus.

Le bruit d'un livre refermé brusquement le fit relever la tête. Monoma le fixait, l'air plutôt agacé. Ses yeux gris avaient pris une teinte orageuse, s'éloignant des nuances de bleu que l'on pouvait y voir habituellement- comment savait-il ça ? Il n'en avait pas la moindre idée- et il avait vraiment quelque chose d'effrayant lorsqu'il se mettait en colère ainsi.

« Est-ce que tu comptes marmonner comme ça encore longtemps ? »

Midoriya se raidit brusquement. Il avait marmonné ? Est-ce que le blond avait compris ce qu'il racontait ? Allait-il encore se moquer de lui ? Au fond de son esprit, les voix de ses bourreaux recommençaient leur babillage, lui soufflant que c'était la honte d'avoir dit presque tout haut que lui, Midoriya le sans alter, trouvait quelqu'un beau.

Mais il n'était plus un sans alter, depuis plus d'un an maintenant il avait le One for All et pouvait devenir un héros. Il n'était peut-être pas un tombeur, mais il avait le droit, comme n'importe qui, de trouver une personne belle.

Mais Monoma n'ajouta rien de plus en voyant qu'il s'était tut. L'adolescent aux cheveux blond se leva pour ranger ses livres avant de revenir avec deux nouveaux, dont l'un ne portait pas sur les alters mais plutôt sur…

« Tu t'intéresses à l'astronomie ? »

La question était sortie toute seule et Izuku n'eut comme seul réflexe de poser ses mains devant sa bouche avant de s'excuser pour sa curiosité mal placée. Puis il reprit son crayon et commença à écrire frénétiquement en espérant que Neito ne pique pas une nouvelle colère. Il n'était décidément pas doué avec les interactions sociales.

Le calme retomba presqu'aussitôt, Midoriya refusa de lever son nez de la feuille jusqu'à ce que, bien plus tard dans la journée, Monoma ne l'interpelle.

Le blond avait rangé ses affaires et même le livre sur les alters, par contre celui sur la science des étoiles se retrouvait sous son bras alors que son sac de cours pendait de l'autre côté de son corps.

« Hey, tu t'es gouré dans ton devoir. Si tu choisis d'exploité ce thème-là, c'est le côté politico-économique que tu dois mettre en avant, pas socio-économique. Et ta formule pour le conditionnel est mauvaise aussi. »

Puis sans un mot de plus, il disparut à travers les rayons pour quitter la bibliothèque. Izuku se rendant à peine compte que Monoma, l'anti-première A par excellence, venait de l'aider. Lorsque son cerveau capta l'information, il était déjà trop tard pour le remercier, mais Izuku se pencha sur sa feuille pour corriger sa rédaction qui lui semblait bien plus simple maintenant qu'il abordait le thème autrement.


*Pour celles et ceux qui n'auraient pas lu les scans, c'est un petit spoil. L'équipe de Setsuna affronte l'équipe de Bakugo dans laquelle se trouve justement Jiro. Je trouvais ça sympas qu'elle puisse avoir sa revanche xD