s/5773626/1/Take-the-Ice
Twilight est à S. Meyer
Take The Ice à bellamarie117
Rien ne nous appartient sauf la traduction
La patineuse artistique Bella Swan rencontre le joueur de la Ligue Nationale de Hockey Edward Cullen. Les rêves olympiques de Bella sont anéantis par une blessure. Pourra-t-il l'aider à retrouver la force de remonter sur la glace? Vont-ils trouver l'amitié ou l'amour en attendant?
26 chapitres
TAKE The Ice de bellamarie117
[vaincre la glace - en piste]
1 – MINNESOTA NICE*
Je n'avais pas beaucoup réfléchi à ma vie "après". Cela n'avait jamais semblé être un problème urgent. Quand le destin vous donne un rêve si loin au-delà de votre imagination, il est difficile de croire que cela finira un jour et qu'il faudra repartir dans le tambour quotidien de la normalité.
Ordinaire. C'était un concept que ne je connaissais pas du tout.
Pour moi normal c'était se lever à cinq heures du matin pour être sur la glace avant que le soleil se lève. Passer des heures à s'étirer et à s'entraîner et à se préparer tandis que les autres allaient en classe ou au travail. Essayer des costumes, écouter des musiques jusqu'à ce que j'aie mal aux oreilles pour trouver la sélection parfaite qui correspondrait au ton du prochain morceau. C'était se prendre la tête avec les entraîneurs et les chorégraphes. C'était avoir mal aux muscles, être frustrée et déçue et vouloir toujours mieux. Et ça avait été ma vie…. jusqu'à présent.
D'aussi loin que je me souvienne j'avais été une patineuse. J'aimais la glace – sa surface lisse et vitreuse m'offrait un monde complètement différent et c'était mieux que tout rêve que je pouvais évoquer. Je ressentais de la joie chaque fois que je mettais le métal de mes lames sur la surface gelée. Ma mère Renée avait répéré mon intérêt quand j'étais très jeune et sauté sur l'opportunité pour me pousser et m'inciter à faire de la compétition. Des leçons particulières avec les meilleurs entraîneurs, des consultations avec des champions passés, différents chorégraphes qui cherchaient les programmes parfaits et des analystes pour les contrôler et s'assurer que nous pourrions faire pression sur tous les points possibles. Rien de mieux que le meilleur pour la fille de Renée Swan.
Si quelqu'un pouvait la critiquer d'être mon entraîneur et projeter ses propres rêves et aspirations sur sa fille je ne pouvais la blâmer pour ses actions. Elles m'avaient amené au plus haut et je n'y serai jamais arrivée seule. La compétition n'était pas ce qui me motivait en fait la politique sur la glace m'aurait fait tomber bien plus tôt si Renée n'avait pas été là pour en supporter le poids. Ce qui était important c'était ma sensation quand mes patins glissaient sur la glace, me permettant de me déplacer d'une façon qui n'arriverait jamais sur un sol solide. Non je ne pourrai jamais blâmer Renée. Même maintenant que le tapis m'avait été retiré sans coussin pour me protéger.
Ma mère avait été patineuse avant moi. Elle avait eu du potentiel mais n'avait jamais été une concurrente sérieuse. Elle n'avait jamais eu les ressources qui auraient pu l'aider et profiter des opportunités comme il fallait pour devenir une force de ce sport. A la place elle avait été enceinte de moi et s'était mariée avec mon père quand elle était jeune. Le regret des rêves qu'elle avait laissés la poursuivit jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus longtemps tolérer d'être une femme et une mère. Quand elle remarqua que j'aimais patiner et vit mon talent naturel sur la glace, elle sauta sur la chance de me faire devenir la championne qu'elle n'avait jamais été.
Renée avait rencontré Charlie Swan quand elle avait dix-huit ans. Il était venu du Minnesota de Washington pour suivre une formation sur l'application de la loi. Elle avait vécu là toute sa vie et rêvé de l'excitation loin de ce qu'elle connaissait. Ils s'étaient rencontrés un soir avec des amis. Une romance tourbillonnante, un test de grossesse positif et un mariage rapide avaient assuré que Charlie reste dans le Midwest.
J'avais grandi dans le Minnesota jusqu'à l'âge de neuf ans. Quand mes parents avaient divorcé, Renée et moi avions déménagé dans le Colorado pour poursuivre mon avenir de patineuse. Charlie était retourné dans sa ville natale de Forks, Washington. Son travail de chef de police le satisfaisait et il appréciait la familiarité de la ville. Peut-être est-ce la toute la différence entre Charlie et Renée : il était satisfait de la vie qu'il connaissait et elle éprouvait un besoin pressant de tenter de nouvelles choses. J'étais l'équilibre entre les deux. Bien que j'apprécie de voyager et les nouvelles expériences en patinage de compétition, j'aimais la familiarité du seul endroit où j'étais restée plus longtemps et que je pouvais appeler chez moi. J'avais besoin de trouver ce sentiment d'appartenance et de stabilité.
Ça faisait des années que je n'étais pas revenue. Renée méprisait sa ville natale et tous les souvenirs qu'elle avait ici et avec Charlie partit il n'y avait vraiment aucune raison de revenir. Alors que ma réputation augmentait au point que mon nom était reconnu et lié au patinage, Renée gardait mon emploi du temps toujours complet ça rendait difficile de prendre des vacances. Charlie pouvait venir et me voir pendant de longs weekends de temps en temps mais même cela devenait de plus en plus rare.
Un bourdonnement monotone dans l'interphone de l'avion me fit sortir de ma rêverie, ramenant le battement sourd de mon genou à mon esprit.
"Mesdames et messieurs, c'est votre capitaine qui vous parle. Nous allons atterrir à l'aéroport St Paul à Minneapolis dans quinze minutes. Heure locale dix-huit heures et il fait moins neuf degrés. S'il vous plait rangez vos bagages et mettez vos ceintures de sécurité, rangez vos tablettes. Nous espérons que vous avez fait bon voyage et profiterez de votre séjour dans les villes jumelles*."
Chez moi. J'y étais finalement arrivée. Il avait fallu beaucoup de discussions pour la convaincre de me laisser venir ici. Certains pourraient penser que je voudrai être proche de ma famille dans ces circonstances mais même si j'aimais Charlie, Washington ne m'accueillerait jamais, je n'y avais été qu'une poignée de fois. Etre proche de Renée en ce moment ne m'aiderait pas du tout ni ne me procurerait aucun réconfort. Le Minnesota n'était pas seulement le juste milieu entre les deux mais c'était là que je me souvenais avoir été heureuse avant que Renée et Charlie se tourment le dos et avant que ma vie ne soit complètement absorbée par le monde du patinage. Ici j'étais juste Bella et j'espérais la retrouver. Bien sûr ça avait bien aidé que les meilleurs médecins et kiné soient ici.
Je rencontrerai le Dr Cullen lundi pour évaluer ma blessure et il me donnerait un pronostic pour mon temps de récupération. Je le savais déjà. La deuxième fois que mon patin a touché cette partie rugueuse sur la glace j'ai vu que la fin et "après " venaient frapper mon avenir immédiat.
Tout était encore très clair dans ma tête. Juste un entrainement un après-midi, un jour paresseux de fin d'automne. C'était une accalmie dans la saison, le calme avant la tempête si vous voulez. C'était quelques-uns de mes entraînements préférés. Je prenais n'importe quelle musique et je patinais librement sur la glace. Bien sûr je devais faire des sauts et encore des sauts pour rester en forme mais il n'y avait pas de chorégraphie à retenir, pas d'exercices à faire, pas de répétition d'un seul mouvement jusqu'à ce que ce soit la perfection à chaque fois. Je patinais simplement.
Si je fermais les yeux maintenant je pouvais voir la patinoire vide, il y avait juste moi et la glace. Elle était pratiquement abandonnée car la fin de la journée approchait. Renée et mon entraîneur étaient assis dans les gradins, discutant de la prochaine série d'exercices pénibles à ajouter à ma routine, sans aucun doute. Les accords du Lac des Cygnes résonnaient dans les haut-parleurs de la patinoire. Nous avions récemment choisi le programme pour le libre de cette saison et je me distrayais en imaginant les mouvements qui correspondraient parfaitement à chaque note.
J'avais trouvé un rythme facile autour de la patinoire, accumulant un peu de vitesse au fur et à mesure que j'arrondissais pour prendre le virage pour étendre ma jambe et faire la spirale lorsque j'ai senti ma lame s'accrocher sur une surface rugueuse. Ma jambe d'appui est restée en arrière comme collée sur ce point pendant que mon corps et ma jambe libre continuaient dans la direction voulue.
J'avais senti le monde se dérober sous moi, mes bras voulant rattraper ma jambe tendue pour la rétracter avant de percuter le sol. Mes réflexes n'arrivaient pas à suivre et je m'effondrais sur la glace, le poids de mon corps sur ma cheville qui se tordit dans une direction contre-nature. Je me souviens de l'éclair de douleur dans ma tête et un petit cri de préoccupation des gradins, avant d'être enveloppée par des ténèbres au son du Tchaïkovski en arrière-plan.
Le crissement d'atterrissage me sortit de ma rêverie. Je devais vraiment arrêter de rêvasser.
Alors que l'avion s'arrêtait à la porte du terminal, j'étirai mes bras et regardai les passagers prendre leurs affaires, pressés de sortir le plus rapidement possible. J'avais la chance d'avoir deux sièges vides dans ma rangée et je n'avais pas besoin de me presser. J'attendis que la ruée vers la sortie se calme avant de prendre ma sacoche puis j'enfilais mon manteau, pensant qu'il valait mieux avoir trop chaud que d'essayer de l'enfiler plus tard une fois en équilibre sur mes béquilles, en attendant mes bagages.
Je réalisai que je n'avais même pas pris la peine de prendre mon livre ou mon iPod pendant tout le voyage. Je riais sobrement pensant à la possibilité que pour les autres passagers je devais avoir l'air d'un zombie, fixant l'air pendant tout de voyage de Jacksonville à Twin Cities.
Tu commences à perdre la boule Bella!
Me poussant pour me mettre debout, je boitillai dans l'allée, gardant mon poids sur ma bonne jambe pendant que je tâtonnai dans le casier pour récupérer mes béquilles. Je n'étais jamais la personne la plus coordonnée sur la terre ferme et les béquilles entravaient définitivement le peu de grâce que je possédais habituellement. Je parvins à marcher dans l'allée de l'avion, attraper mon sac sur le siège, ne trébuchant que deux fois.
Progrès!
Après avoir récupéré ma valise, je la fixai, me demandant comment j'allais arriver jusqu'au taxi avec mes sacoche, sac de sport et valise à roulettes et pas de mains libres.
"Besoin d'un coup de main?"
Je jetai un regard légèrement à ma gauche, sourire poli, prête à décliner l'offre purement par habitude, quand je rencontrai la plus pure nuance de vert émeraude de ma vie. Sous la chaleur amicale, dans ces yeux il y avait une profondeur et une intensité que je n'avais jamais senties dans le regard d'une autre personne. Je n'avais jamais pris le temps de regarder vraiment dans les yeux des gens avant, juste des regards passagers qui me disaient à peine la couleur de leurs iris. Maintenant, je trouvai qu'il m'était impossible de m'empêcher de ne pas me perdre dans cette vaste étendue de vert.
Je fus sortie de ma rêverie quand un passager heurta ma béquille, voulant attraper son sac sur le carrousel. La soudaineté du coup me fit perdre équilibre et ma béquille frappa la barrière métallique du carrousel. Je tendis mon bras pour essayer de me rattraper et je rencontrai une silhouette chaude et solide. Levant les yeux, une fois de plus je rencontrai ces yeux. Je déviai mon regard rapidement. Ce que je trouvai valait bien plus qu'un coup d'œil de passage mais je m'étais déjà bien assez embarrassée et je marmonnai "Désolée" avant de reculer pour essayer de me stabiliser.
"Est-ce que tu vas bien?" La préoccupation était évidente dans sa voix de baryton veloutée. Ses bras étaient toujours autour de moi.
"Oui, bien sûr. Je vais bien," dis-je, toujours dans son étreinte. Son étreinte par souci pour ma sécurité plutôt que par passion ou désir, mit mon cœur en branle. Je craignais de perdre tous mes sens si je restais dans ses bras.
Je me raclai la gorge nerveusement, réussissant à sortir, "Merci" et regardant ses bras autour de mon torse.
Il devait avoir réalisé qu'il devait les bouger car soudainement il les retira.
"Désolé, tu m'as fait peur pendant une minute," dit-il, nerveusement?
Il se pencha pour ramasser mes béquilles et je profitai d'inspirer un bon coup, je ne m'étais même pas aperçue que je retenais mon souffle.
"Voilà," dit l'étranger aux yeux verts en me tendant mes béquilles. Rapidement je les mis sous mes bras, m'appuyant dessus. Même des mois après l'accident, j'étais encore bancale sur mes pieds sans leur aide.
"Je te remercie, encore une fois," dis-je, levant les yeux sous la frange qui tombait sur mes yeux. Je remarquai sa main se tendre vers mon visage avant qu'il ne la retire rapidement et la coince dans sa poche.
"Bien sûr, pas de problème," m'assura-t-il, sa main libre montant dans ses cheveux, les ébouriffant. Sa coiffure était désordonnée et d'une étrange couleur pas brune, pas rouge ou orange mais presque bronze. Comme ses yeux, c'était une couleur que je n'avais jamais vue auparavant. Je me trouvais vouloir remplacer sa main par la mienne pour repousser les mèches errantes sur son front. Je commençais même à soulever ma main avant de me rattraper et la passer mes cheveux dans une habitude nerveuse.
Son visage était distrayant et terriblement beau. Son nez était légèrement tordu, comme s'il l'avait cassé dans le passé, sa mâchoire était forte, ciselée et mal rasée, pas un truc délibéré, mais plus comme s'il ne s'était pas rasé depuis quelques jours. Mon désir de passer mes doigts dans ses cheveux fut remplacé par l'envie de poser ma joue contre la sienne pour le sentir contre ma peau lisse.
"Euh, as-tu besoin d'aide? Il semble que tu aies les mains pleines."
"Oh, non. Je veux dire, oui... euh tu n'as pas besoin de m'aider, je suis sûre que tu as autre chose à faire," balbutiai-je, atterrée un peu par ma propre maladresse. Pourquoi ne pouvais-je pas simplement la fermer et accepter gracieusement l'aide de ce magnifique étranger? Oh, c'est vrai, je suis têtue comme une mule et j'ai habitude de prendre toujours soin de moi-même sans aide.
"Vraiment, il n'y a aucun problème," dit l'étranger magnifique. J'hésitai encore, mon sourcil levé. "Promis, je ne suis pas pressé," dit-il.
"Bien sûr, ce serait génial. Merci," cédai-je. "Attends-tu tes bagages?" J'avais à peine enlevé mon regard de son visage depuis qu'il m'avait aidé à rester debout, mais je vis un immense sac de sport à ses pieds à côté de mes propres sacs. Il le mit facilement à son épaule comme s'il ne pesait rien, même si le sac avait l'air assez lourd.
"Non, j'ai tout," dit-il, tapotant le sac avant de prendre la poignée de ma valise puis l'étirer et poser mon sac de sport dessus. Je saisis la sangle de ma sacoche avant qu'il ne puisse ajouter encore plus de charge pour lui. Je ne suis pas complètement handicapée et je n'allais certainement pas le laisser tout transporter.
"Quelqu'un vient te chercher ou tu es garée quelque part?" demanda-t-il, en me faisant signe d'avancer vers les portes coulissantes automatiques.
"Non je vais juste prendre un taxi je pense," répondis-je, en essayant de faire attention où je posai mes béquilles et en faisant attention à la foule autour de moi. La dernière chose que je voulais faire c'était me mettre encore un peu plus dans l'embarras.
"Tu veux que je t'amène quelque part? Ma voiture est garée dans le parking de nuit."
Mes yeux allèrent vers les siens avec un mélange d'envie et de confusion. Ça devait être ça le "sympa le Minnesota*!" auquel tout le monde se référait toujours. Visiblement la chevalerie avait toujours cours dans cet état.
"Non vraiment, un taxi sera parfait," l'assurai-je et il me regarda en hochant la tête. Son visage avait une expression qui ressemblait presque à… de la déception? Je secouai la tête à ma propre bêtise, mais ne voulant pas paraître ingrate, je lui dis que j'appréciais son offre.
Quand nous arrivâmes aux portes, l'atmosphère surchauffée de l'aéroport céda sa place au froid glacial et je me maudis d'avoir laissé mes mitaines au fond de mon sac. Je pouvais sentir mes oreilles devenir roses dans l'air glacial et je haletai au changement soudain de température.
Il regarda vers moi, un coin de sa bouche levé en un petit sourire à ma réaction évidente au froid. "Tu viens d'où? Son ton contenait une pointe d'humour comme s'il trouvait que mon inconfort était amusant.
"Euh… d'ici à l'origine mais ça fait longtemps. Je suppose que j'ai oublié à quoi janvier ressemble dans le Minnesota," je rougis, à la fois à cause du froid et aussi parce que j'étais en train de me comporter comme une petite fille timide et penaude. Ce n'est pas comme si je n'avais pas grandi dans des patinoires et des espaces gelés toute ma vie. Reprends-toi Bella!
"Alors où étais-tu si ce n'était pas le Minnesota?" s'enquit-il, réellement intéressé, il y avait de la curiosité dans son ton. Il ne semblait pas demander juste pour faire la conversation. Et franchement qui demanderait ça par curiosité à l'extérieur d'un aéroport par ce froid glacial?
"Le plus récemment la Floride. Avant le Colorado. D'autres endroits ici et là. Nous avons beaucoup déménagé je suppose," dis-je, en posant mon sac à mes pieds, me tournant légèrement vers lui et faisant glisser mon regard de mes chaussures à son visage.
"Nous?"
"Oui, ma mère et moi. Elle ne donne pas l'impression de vouloir s'installer quelque part, tu sais? Et jusqu'à très récemment… où elle allait j'allais."
"Hum, comme des nomades modernes, hein?"
"Oui, je… je suppose que tu peux dire ça," dis-je, en le regardant avec un petit sourire.
Pourquoi était-il toujours là en train de me parler? Il n'avait aucun indice de qui j'étais et il ne connaissait même pas mon nom. La courtoisie et la gentillesse auraient dû mettre fin à son obligation il y a cinq minutes quand nous étions arrivés sur le trottoir. Il restait là, plus beau que n'importe qui d'autre sur lequel j'avais posé les yeux de toute ma vie, sa main toujours sur ma valise et continuant à bavarder avec moi.
"Tu es ici pour un moment alors?" demanda-t-il, sa tête se baissa mais ses yeux regardaient sous ses cheveux qui tombaient en désordre sur son front pour trouver les miens.
Je ne pouvais pas quitter ses yeux même si je le voulais. J'étais leur prisonnière mais ça n'était pas déplaisant. "Pendant l'avenir prévisible," répondis-je timidement.
Je fermai les yeux et me giflai mentalement. Enfer Bella? Sérieusement es-tu en train de flirter avec ce merveilleux bon samaritain qui est vraiment hors de ta portée? Penses-tu vraiment que tu puisses flirter avec des béquilles alors que tu ne peux pas le faire quand tu es au mieux? Dans tes rêves. Tes rêves très vifs qui seront maintenant beaucoup plus agréables après avoir ces souvenirs.
"Eh bien c'est bon à savoir." J'ouvris les yeux et les levai pour rencontrer les siens à nouveau, il avait un sourire en coin à couper le souffle.
Je crois que je me suis juste un peu pâmée. Totalement magnifique, sexy à mort, à couper le souffle, tellement sexy. Je pris ma lèvre inférieure entre mes dents pour la mâchonner comme je le faisais toujours quand j'étais nerveuse ou hors de mon élément. Et être là à flirter avec un Adonis de un mètre quatre-vingt trois était réellement être en dehors de mon élément. Et être la destinataire de ce sourire tordu et sexy réveillait des sentiments que je ne pensais jamais être capable d'avoir pour une autre personne. Une chose à laquelle je réfléchirai plus tard, lorsque je ne serai plus sous son regard observateur.
"Peut-être que ça signifie qu'on pourra se croiser ailleurs en ville," dit-il en levant sa main de ma valise pour mettre ses cheveux en désordre à nouveau. Je me demandais si c'était une de ses habitudes comme pour moi de mâchonner ma lèvre. Ça expliquerait pourquoi ses cheveux partaient dans tous les sens, créant un beau désordre bronze au sommet de sa tête.
"Oui c'est une possibilité. Tu vis dans le coin?" demandai-je, ne voulant pas mettre fin à la conversation malgré le froid et le fait que je pourrai prendre un taxi et être en route depuis une dizaine de minutes.
"Oui St Paul."
"Bien moi aussi. Je veux dire que j'emménage."
"Au centre?"
"Oui, je ne connais pas bien le coin mais de ce que j'en ai vu ça parait bien."
"Ma sœur vit là-bas et il semblerait qu'elle aime ça. Je suis près de Summit Hill."
"Vraiment? C'est vraiment un beau quartier. Je l'aimais beaucoup quand je vivais ici, les vieilles maisons."
"Oui," dit-il, ses yeux passant de mes yeux à ma bouche alors que nous restions en silence simplement à nous regarder. Je revins au présent quand une bourrasque de vent froid s'abattit. Je me recroquevillai et poussai un cri étranglé parce que gémir et jurer rend toujours plus chaud, pas vrai?
"Bienvenue dans le Minnesota alors!" dit-il, en attrapant mes mains nues, les tenant entre les siennes et les frottant doucement pour les réchauffer.
Je fus abasourdie par deux choses. Ses mains étaient chaudes, en particulier contre mes doigts tout froids. Il n'avait pas de gants et ses mains auraient dû être aussi froides que les miennes mais le contraste était formidable. L'autre était le moment où sa peau toucha la mienne, je sentis un choc, pas vraiment comme la piqûre rapide de l'électricité statique mais un peu comme si mon corps tout entier était branché et maintenant un courant électrique bourdonnait à travers. Je levai les yeux pour voir s'il l'avait senti aussi, mais je ne pouvais pas être sûre, le seul changement dans son expression était un léger plissement de son front, comme s'il se concentrait sur un casse-tête.
"Nous devrions probablement héler un taxi, il gèle ici et tu n'es pas vraiment habillée pour ce temps," dit-il après un moment, hochant la tête vers mon manque de bonnet et mitaines.
"Oui, sans doute j'aurais dû sortir mes gants avant l'atterrissage." Je souris à mon manque de prévoyance et il rit, serrant mes doigts doucement avant de lâcher prise et d'héler un taxi. Dès qu'il enleva sa main j'éprouvais immédiatement un sentiment de perte, réalisant que c'était la fin de cette conversation de rêve avec ce bel homme. Bien que nous n'ayons pas parlé de quoi que ce soit d'extrêmement important, je m'étais sentie instantanément connectée à lui. Je ne connaissais même pas son nom, je ne savais rien sur lui, mais je sentais qu'il me manquerait quand il ne serait plus à mes côtés.
Il plaça mon sac de sport et ma valise dans le coffre avant de le fermer et puis alla vers la portière du passager pour l'ouvrir pour moi. Il prit ma sacoche et la glissa sur le siège de l'autre côté. Je boitillai vers le bord du trottoir mais hésitai avant de monter, debout d'un côté de la portière et lui de l'autre, ses avant-bras sur la portière quand il se pencha vers moi.
"Merci de ton aide…"
"Edward."
"Edward," répétai-je, profitant de son prénom sur ma langue. Un beau prénom inhabituel pour un bel et insolite homme. Il semblait que rien en lui ne soit ordinaire ou attendu. "C'était sympa de te parler."
"Pareil…" Il fit une pause, attendant que je dise mon prénom.
"Bella," dis-je, le regardant sous mes cils.
"Bella. Ce fut un immense plaisir." Et de nouveau ce sourire sexy en coin. Je soupirai silencieusement et pris mes béquilles pour les poser sur le siège.
Je levai les yeux pour lui faire un sourire et un petit salut avant de me glisser dans le taxi.
Il ne ferma pas la portière de suite, au contraire, il se pencha et toucha mon épaule timidement. "Bella?"
"Ouais, Edward?"
"Hum, mes amis et moi traînons dans un bar sur l'artère principale presque tous les mardis soir, vers huit heures. Le bar c'est Billy's."
"Ouais, j'en ai entendu parler."
"Peut-être que je te verrai là- bas un de ces soirs?" suggéra-t-il, le ton de sa voix plein d'espoir et incertain. Il était si étrange de voir un homme si beau agir en moins confiant, mais pas moins convaincant.
"Ouais, je pourrais probablement y passer un jour. Une fois que je serai installée, tu sais…" balbutiai-je. Il voulait me voir à nouveau et à cette seule pensée mon cœur battit plus fort dans ma poitrine.
"Super! Eh bien, j'espère te voir bientôt, Bella," il recula et récupéra son sac avant de fermer ma portière.
Il leva la main, me saluant et je me retournai timidement pendant que le taxi partait. Quand le taxi tourna, je m'adossai dans mon siège, enfin capable de reprendre mon souffle et me détendre maintenant qu'il était hors de ma vue. Je donnai mon adresse au chauffeur avant de fermer les yeux, appuyant ma tête contre le dossier. Je ne savais pas si j'aurais effectivement le courage de le voir encore une fois, probablement que je me convaincrais que c'était un coup de chance. Il n'y avait aucun moyen que je puisse retenir l'attention d'un homme comme Edward. Mais pendant un petit moment j'imaginais son beau visage et rêvais que d'une certaine manière il pourrait être à moi.
…
*Minnesota Nice (Minnesota sympa)….
Le comportement stéréotypé des gens du Minnesota d'être courtois, réservé et doux, est populairement connu sous le nom de Minnesota Nice. Les caractéristiques culturelles de "Minnesota Nice" comprennent la politesse amicale, une aversion pour la confrontation, un manque d'envie de faire des histoires ou de se démarquer, la retenue émotionnelle et l'auto dépréciation.
* Villes jumelles Minneapolis-Saint Paul …Saint Paul est la capitale de l'État du Minnesota, aux États-Unis. Elle en est la deuxième ville par le nombre d'habitants après Minneapolis avec laquelle elle forme la conurbation de Minneapolis-Saint Paul, d'où l'expression villes jumelles car les deux villes se sont fondues en une grande ville