Chapitre 13.

Attention : Tentative de suicide

Les reviews :

StangerinStrangerland : Merci d'avoir commenter ! Ton avis entre évidemment en conflit avec le mien. Mais on a tous notre propre façon de voir les choses. Je me suis fait un plaisir de te répondre à ton pavé en MP ^^

Miss Yuki 66 : Tu m'auras suivis jusqu'au bout. Je t'en remercie ^^. ( Bon bien que ça ne soit pas finit, Healing arrivera bientôt ! )

J'espère que vous aimerez ce dernier chapitre.


Le départ de Touya avait laissé un trou béant.

Shouto avait douze ans et plus que jamais, il ne cessait de se répéter que sa vie était fichue. Il l'avait souvent pensé. Il vivait pour Touya, et maintenant qu'il n'était plus là, plus rien n'avait d'importance. Vraiment plus rien.

Il avait pourtant été dans des états abominables : Il en avait connu des périodes de souffrances intenses ou il s'était senti si faible au point qu'il pensait qu'il n'allait pas s'en relever.

La bonne blague... Il ne s'était jamais sentit pire que maintenant. Ça y est, il avait touché le fond.

Sa mère l'avait laissé auparavant. Il avait tant de fois demandé à son père où était-elle partie. Il avait comprit qu'elle ne reviendrait pas. Et maintenant c'était au tour de Touya. Et comme pour sa mère, il savait qu'il ne le reverrait jamais. Il n'avait plus rien à présent.

C'est Fuyumi qui devait s'occuper de lui maintenant. Mais au fond, il aurait préféré qu'elle ne se cantonne pas à juste écouter son père. Il savait qu'elle n'avait pas envie de s'occuper de lui et c'était normal, il savait que Fuyumi ne l'aimait pas. Elle lui reprochait sans cesse d'être froid. Elle semblait toujours agacée par lui et pour la moindre chose. Elle lui reprochait de ne pas manger, de ne pas se lever à l'heure. Elle lui reprochait d'être triste que Touya soit partie, et elle l'accusait d'être égoïste. Qu'elle aussi était malheureuse et qu'elle en avait assez d'être celle qui devait le porter.

Elle n'était pas obligé de le porter. Il était totalement d'accord pour qu'elle le laisse tout seul dans son coin.

Shouto n'avait plus faim. Auparavant, il adorait les nouilles, le soba, le bœuf, les légumes. Maintenant, tout l'écœurait. Si il se forçait à avaler quelque chose, il finissait irrémédiablement par le vomir. Par conséquent, il s'affaiblit terriblement, maigrissant à vue d'œil.

Son père était en colère. Sa sœur lui avait bien dit que Shouto refusait de se nourrir, alors il l'avait forcé à manger, et il avait vomit. Endeavor le punissait encore, toujours, se complaignant d'à quel point il était faible et qu'il se laissait aller. Shouto déclenchait de la colère chez tout le monde. Même dieu devait sûrement le haïr, il était un enfant abominable qui n'avait plus de raison de vivre.

Sa sœur entra dans sa chambre un jour. Elle le gronda avec agacement.

- Shouto, tu te lèves encore en retard... Je vais encore devoir te conduire au collège, je n'ai pas que ça à faire bon sang !

Il resta dans son lit, ignorant sa voix criarde qui lui faisait des reproches. Il avait mal à la tête.

'' Laisses-moi tout seul... S'il te plait... ''

- Lèves toi ! Papa va être fâché ! Arrêtes d'être égoïste, je suis fatigué qu'il soit tout le temps de mauvaise humeur parce que tu ne fais pas d'efforts !

'' Arrêtes... Arrêtes de me crier dessus. Laisses moi disparaître tout seul. Pourquoi tu ne m'abandonnes juste pas comme tout le monde ? Tu ne m'aimes pas en plus. Nous ne sommes que des étrangers. ''

Elle le força à se lever. Sa tête tournait, il se sentait si mal, si fatigué.

- Laisses-moi... Tant pis Fuyumi... Dit-il faiblement.

- Non, ça suffit ! Allez, lèves-toi !

Il soupira, énervé par elle et son entêtement. Cela dit, il n'eut pas la force de commencer une dispute. Il se leva très faiblement. La tête baissé. Il n'avait pas la force de la lever. Il lui fallut puiser dans ses forces pour tenir sur ses jambes. Il était maigre, faible. En le voyant si pitoyable, Fuyumi baissa un peu le ton.

- Allez, vas te laver.

Elle sorti doucement en le regardant, s'assurant qu'il la suivait. Il titubait faiblement en se tenant mollement contre le mur. Il se sentait si mal... Si mal.

Si Touya avait été là... Si il l'avait vu dans cet état. Il l'aurait peut-être grondé. Ou alors il l'aurait serré très fort dans ses bras et l'aurait porté. Mais Touya n'était plus là. Toute les horreurs, tout les crimes s'étaient éclipsés. Il voulait juste que Touya le prenne dans ses bras. Même si c'était un mensonge. C'était un mensonge qui lui permettait de tenir sur ses deux pieds. Maintenant, il n'avait plus rien. Les larmes lui piquaient le bord des yeux. Il trembla avant de tomber sur ses genoux, au milieu du couloir.

Fuyumi s'arrêta et fronça les sourcil, elle se plaça près de lui et ordonna.

- Shouto... Lèves-toi ! Ne joue pas à ça ! On va être en retard. Je vais être en retard à cause de toi !

'' Ne sois pas en retard alors. Laisses-moi ici et va t'en...''

- Lèves toi ! Tu dois aller à l'école, ça suffit Shouto !

A quoi bon se lever, cela ne servait à rien. Il ne servait à rien, il était faible et inutile.

- Laisses-moi... Je t'en pris laisses-moi là...

Elle s'abaissa sur lui pour tenter de le relever.

- Tu dois te relever. Sois plus fort que ça !

Elle tenta de le relever une, puis deux fois, mais il finissait toujours par tomber sur ses genoux. Il ne pouvait plus se lever, il était trop faible. Elle commença à avoir des sueurs froides.

- Allez Shouto. Tu dois être fort. Sois fort.

Toujours les même mots. '' Sois fort '' et si il ne pouvait pas tout simplement ? Il ne pouvait pas se lever, il allait finir par s'évanouir si il se forçait. Et à quoi bon se forcer ? Pourquoi personne n'essayait jamais de comprendre ? Il n'en pouvait plus, il était à bout.

- Je ne peux pas... Je n'ai plus de forces...

- Ne dis pas ça, allez relèves-toi !

Il répondit d'une voix faible et sombre.

- Pourquoi ? Ça ne sert à rien. Plus rien ne sert à rien.

Il était tremblant, si faible. Tellement faible qu'il avait l'impression que son cœur pouvait lâcher à n'importe quel moment. Sa réplique suivante sonna comme un coup de fusil.

- De toute façon je vais bientôt mourir...

Elle écarquilla les yeux, surprise et effrayée par cette réplique inattendue.

- Nom de dieu ! Tu entends ce que tu dis ?!

Elle commença à s'inquiéter de plus belle, Shouto ne répondait pas, son visage creusé était inexpressif, des larmes s'échappaient de son regard vide, tombant silencieusement.

- Shouto tu ne vas pas mourir, reprends toi !

Elle commença à paniquer alors qu'il restait immobile sur le sol sans répondre. Il était bizarre, il lui faisait peur.

- Reprends-toi... Reprends-toi Shouto ! Reprends-toi !

Elle essaya de le relever une énième fois sans succès. Elle ne savait pas quoi faire. Son frère était mou, faible, désarticulé. Il était si pâle et il ne lui parlait plus. Que fallait-il qu'elle fasse ? Pourquoi c'était à elle de gérer ça ?

Au final, elle le remit au lit et appela son père. Elle était terriblement nerveuse.

- Papa faut-il que j'appelle un médecin ? Shouto va mal, il... Il ne tient même pas debout, il me fait peur...

Endeavor sembla agacé, il lui répondit alors qu'il s'en chargerait lui-même. Le soir il était parti dans la chambre de son fils. Il s'apprêtait sûrement à le punir mais quand il le vit complètement faible, pâle et abattu. Il commença lui aussi à s'inquiéter. Ni Rei, ni Touya ne c'était jamais retrouvé dans ce genre d'état. Cela faisait peur. Comme si il était lentement en train de s'éteindre. Il descendit pour préparer lui même un repas, s'emparant de divers vitamines dans la pharmacie. Fuyumi le suivait partout, de la cuisine jusqu'à la chambre, il finit par grommeler.

- C'est bon ! Je m'en charge. Ne restes pas dans mes pâtes !

Il s'était rué dans la chambre de son fils.

- Manges Shouto !

Il avait passé des heures à le forcer à manger. Malgré tout, Shouto finissait par vomir. Endeavor était agacé et en même temps, il commençait à avoir des sueurs froides. Ça n'allait pas. C'était grave... Il tenta un peu de tout pour l'obliger à se réveiller. Il le gronda dans un premier temps, puis il essaya de parler plus doucement. En lui demandant de faire des efforts, en lui demandant si il souhaitait vraiment se laisser aller comme ça. Mais il n'eut aucune réponse. C'était comme parler à une poupée de porcelaine. C'était effrayant.

Au final, il descendit et demanda à Fuyumi avec un regard perturbé, inquiet et déboussolé.

- Si demain matin, il est toujours dans cet état... Appelle un médecin.

Fuyumi se sentit soulagée en l'entendant dire cela. Le lendemain arriva et elle n'avait qu'une hâte, emmener Shouto voir quelqu'un. Peut-être qu'enfin, les choses pourraient s'arranger et elle n'aurait plus ce problème sur la conscience.

Shouto dormait dans son futon, tout emmitouflé dans les draps, son visage seul dépassait des couvertures. Il semblait vraiment minuscule comme ça.

Elle s'approcha de lui en avalant sa salive : Il était si pâle et il avait l'air si faible, comme une poupée de chiffon. Elle dit doucement.

- Allez Shouto... Lèves- toi. Il ne répondit pas, il semblait dormir profondément.

Elle s'approcha et marcha sur un petit objet en plastique sur le sol. Elle regarda avec curiosité et ramassa ce qui semblait être, un taille crayon, sauf que le couvercle avait été enlevé et la lame avait été dévissée. Elle fronça les sourcils, ne comprenant pas immédiatement. Elle s'abaissa sur Shouto et le secoua.

- Hey... Allez, réveille toi ! S'il te plait.

Elle commença a éprouver une légère angoisse en le voyant si profondément endormi.

- Shouto ?

Son cœur s'emballa. Il y avait quelque chose d'anormal. Elle souleva le drap et elle cria.

Le drap était couvert de sang, la lame du taille crayon était sur le matelas, tâché de sang, Shouto s'était profondément entaillé les poignets et maintenant, il avait l'air de dormir. Mais en fait peut-être qu'il était déjà trop tard. Elle le fit brusquement basculer sur le dos, cherchant à savoir si il était vivant. Dans la panique, elle ne parvint pas à se concentrer pour percevoir un pouls. Elle s'imagina que c'était trop tard. Elle commença à sangloter en hyperventilant, s'enfuyant de la chambre pour prendre son portable. Elle appela expressément les secours. On lui demanda de lui poser un garrot sur les poignets en attendant qu'ils arrivent. Pendant tout ce temps, elle pleura en tentant de le faire se réveiller.

- Shouto réveilles-toi... Réveilles-toi !

Un mélange de culpabilité et de colère lui serra la gorge.

- Pourquoi tu me fais ça !? Pourquoi tu as fais ça !? Qu'est-ce que j'aurais dût faire de plus hein ? Tu ne dis jamais, JAMAIS RIEN A PERSONNE ! JE DOIS FAIRE QUOI MOI ?

Tout ces moments où elle l'avait jugé de voleur de frère, ou elle avait nié ses abus à cause de la jalousie et de la solitude, lui revinrent en pleine face. Et elle luttait férocement contre la culpabilité : Ça n'était pas de sa faute ! Ça n'étais pas de sa faute à elle si tout allait mal depuis sa naissance à lui !

Peut-être Shouto l'avait-il détesté pour l'avoir jugé sans savoir. Oui... Shouto devait sûrement la haïr de tout son coeur et c'est pour ça qu'il ne parlait jamais et qu'il ne faisait pas le moindre effort ! Et c'est parce qu'il haïssait tout le monde dans cette famille maintenant qu'il avait fait une telle chose ! Aurait-elle du jouer la gentille grande soeur folle de son petit frère pour qu'il arrête de jouer les malheureux ? Il ne comprenait pas que Fuyumi souffrait elle aussi de la situation, il était sûrement enfermé dans sa propre petite bulle de malheur depuis le début. Et maintenant il faisait ça, et c'est elle qui devait le gérer. C'était égoïste !

Fuyumi aussi souffrait de solitude, Fuyumi ne comprenait pas pourquoi elle se devait d'être un soutient infaillible, parce qu'elle était adulte et Shouto un enfant ? C'était injuste. Elle aussi elle était humaine et avait des sentiments. Et là maintenant, il en rajoutait une couche !

Shouto avait sûrement essayé de se tuer pour faire culpabiliser tout le monde une énième fois !

Les secours arrivèrent après d'interminables minutes. Presque aussitôt, les ambulancier prirent son groupe sanguin et le perfusèrent. Le jeune garçon avait perdu énormément de sang et il était en très basse arythmie. Cela dit, son cœur ne lâcha pas, par miracle.

Il resta inconscient très longtemps à l'hôpital. Endeavor était extrêmement en colère.

Cela dit, ce n'était pas la même colère que d'habitude. Il était bien évidemment en colère contre son fils, mais il y avait aussi autre chose. Comme si cet homme violent et sans remords s'était soudainement rendu compte que... Peut-être, il ne s'y était pas bien prit, peut-être sentait-il qu'il était allé trop loin. Malgré tout, un homme tel qu'Endeavor ne l'avouerait jamais.

L'infirmier qui s'occupait de Shouto avait demandé.

- Pourquoi votre fils a t-il tenté de se suicider ? C'est-il passé un événement particulier chez vous récemment ?

Endeavor s'était pincé les lèvres avant de répondre finalement.

- Mon fils aîné est parti récemment. Il ne reviendra pas à la maison.

La méfiance de l'infirmier s'atténua légèrement.

- Vos fils étaient proches l'un de l'autre ?

Endeavor se racla la gorge avant d'expliquer que Touya était celui qui s'occupait de lui auparavant. Fuyumi haussa un sourcil à ses cotés. Pourquoi son père ne parlait-il pas du viol ?

Quand ils rentrèrent à la maison, elle lui posa finalement la question. Endeavor sembla embêté, agacé.

- Fuyumi... Je suis le héro numéro deux. Etre un héro, c'est être une célébrité, les gens voudrons essayer d'en apprendre plus...

Il bouillonnait dans son fauteuil.

- Ta mère a déjà mit le boxon dans ma carrière à l'époque quand elle est devenu folle et où elle a blessé Shouto. J'ai sué eau et sang pour étouffer ce bordel. Alors imagines maintenant si demain la presse apprend que ton frère... Mon fils... Est un monstre.

Fuyumi déglutit. D'un coté, elle pensait que Shouto avait besoin d'être suivit psychologiquement à cause des viols et de sa tentative de suicide. Elle aurait aimé qu'il le soit parce qu'elle était épuisé de devoir gérer cette situation.

Et en même temps... Ce que son père lui disait lui faisait peur. Elle aussi était la fille d'Endeavor. Que dirait les gens autour d'elle si ils apprenait qu'elle était la sœur d'un violeur ? Qu'elle n'avait rien vu et rien fait durant toute ces années ?

Et puis, elle n'avait pas arrêter de se plaindre de Shouto auprès de ses amis, comme quoi c'était le bébé de la famille et qu'il était plus précieux que tout le monde. Qu'à cause de lui, son grand frère l'ignorait et elle se retrouvait seule et triste. Puis du jour au lendemain... Ces mêmes amis apprendraient que depuis tout ce temps Fuyumi se plaignait d'un enfant traumatisé et abusé sexuellement depuis sa plus tendre enfance. Ils penseraient d'elle qu'elle était un monstre sans cœur...

Alors elle acquiesça en accord avec son père. Il ne fallait pas parler du viol. Il fallait faire comme si ça n'avait pas exister. Et tout irait bien mieux pour tout le monde.

Shouto finit par se réveiller dans un état catatonique. Durant plusieurs jours, les médecins essayèrent de lui parler et de le ramener à la raison, sans obtenir de réaction concluante. Il restait figé dans son lit, avec ce regard mort sans âme. Mangeant docilement, prenant ses médicaments docilement, mais sans jamais sortir de cet état rigide et sans dire le moindre mot. Comme si il était un objet, un pauvre jouet sans âme. Le personnel de l'hôpital était mal à l'aise en sa présence. C'était rare de voir un enfant dans un tel état psychologique et physique. On mettait sa tentative de suicide sur le dos du départ de son frère, mais certains s'interrogeaient, pensant qu'il y avait certainement plus que ça. Mais Endeavor et sa réputation faisaient peur, donc personne ne disait rien.

Pour le faire réagir, l'infirmier tentait de lui parler gentiment.

- Ton frère est parti mais tu es encore jeune et plein d'espoir tu sais ?

Shouto entendait ces mots, mais il n'en pensait rien. Ils ne le soulageaient pas le moins du monde. Cela dit, ses yeux s'emplissaient de larmes qui tombait silencieusement dès qu'on lui parlait de Touya qui ne reviendrait pas. L'infirmier était gêné, perturbé par ces réactions, comme si le désespoir le plus noir s'abattait sur lui. Il valait mieux ne plus parler de son frère...

Endeavor et Fuyumi entrèrent dans la chambre de Shouto quand les médecins finirent par leur donner l'autorisation d'aller le voir. Le garçon était toujours dans un état passif perturbant, cela dit, il semblait entendre et comprendre. Peut-être que son père et sa sœur seraient capable de déclencher une réaction.

Le héro avait accumulé de la colère ces dernier jours, il bouillonnait d'envie de le gronder, cela dit. Il se retrouva en face de cet enfant brisé et amorphe et inconsciemment, cela le brida. Il s'assit juste à ses cotés en parlant d'une voix grave et pleine de reproches.

- Tu te rends compte de ce que tu as fait Shouto ?

Le garçon ne lui répondit pas. Il ne le regardait même pas. Il n'avait pas du tout la force d'affronter son père.

- Penses à ta sœur. Tu te rends compte de la frayeur abominable que tu lui a faite ?

Il ne leva toujours pas les yeux. Fuyumi regarda le sol, elle lui en voulait toujours pour ce qu'il s'était passé. Elle aurait aimé que Shouto la regarde et éprouve des remords. Mais les mots de son père ne devaient pas le toucher. Il se fichait sûrement de ce qu'elle ressentait et de si elle avait eu peur ou pas vu qu'il la détestait.

- Tu ne dois plus jamais faire rien de ce genre. Tu m'entends Shouto ?

Il baissa encore plus bas la tête. Comme si chaque mots prononcés était un poids qu'on lui mettait sur le dos. Endeavor parla d'une voix plus douce.

- Allez... Fais tes excuses à ta sœur et on en reparle plus.

La gorge du garçon se serra. Il lui semblait qu'il avait déjà entendu ce genre de chose.

'' Excuses-toi Shouto... Excuses-toi, même si tu souffres, même si c'est toi qui est blessé. Même si c'est toi qui est couvert de honte, abîmé, même si c'est toi qui désire disparaître. Excuses-toi... ''

Il n'avait plus de forces, voilà la vérité. Il était incapable de se défendre, de s'énerver, il était amorphe et docile maintenant. Alors il répondit avec un murmure.

- Je suis désolé...


Trois années passèrent. Natsuo Todoroki avait dix-neuf ans. Cela faisait un an qu'il avait commencer à organiser son départ de Kyushu pour revenir chez lui, à Shizuoka. Cela faisait neuf ans qu'il n'avait pas pu revenir chez lui. A l'époque, Natsuo avait vu son grand frère subir une violence inouïe de la part de son père, et puis Shouto avait prit sa place. Peut-être le fait que Shouto était son petit frère, la violence le choqua encore plus. Âgé de dix ans, Natsuo avait tenté de dire à ses professeurs que son père était violent. Résultat. Il avait été envoyé au loin dans un pensionnat. Il en avait énormément souffert. Durant toute ces années il avait gardé contact avec sa grande sœur Fuyumi, mais il n'eut plus aucune nouvelles de Shouto et Touya. Cela lui faisait de la peine de ne pas pouvoir savoir comment ils se portaient. Il était triste, il n'avait pas pu voir son petit frère grandir. Il avait un souvenir de Shouto comme celui d'un enfant vraiment mignon et timide. Le genre de petit garçon qui avait besoin d'un protecteur.

Natsuo était le deuxième plus jeune, mais il aurait adoré pouvoir être un grand frère. Parfois, il avait demandé des nouvelles du petit à Fuyumi, et elle semblait ne jamais vouloir s'étaler sur son cas. Lui répondant simplement d'une voix joyeuse que tout allait bien.

Aujourd'hui. Le jeune homme de dix-neuf ans revenait à la maison. Il était impatient de rentrer. Shouto n'était plus un petit garçon aujourd'hui, il avait quinze ans. Mais il mourrait d'envie de le revoir, de voir si il était possible de construire quelque chose avec lui.

Mais...

Il rentra à la maison. L'accueil de Fuyumi fut très chaleureux. Elle le serra dans ses bras, l'embrassa et pleura en riant.

- Tu es devenu si grand. Je suis heureuse de te retrouver.

L'accueil lui fit plaisir, il pensa à tord que tout aller bien se passer. Mais voilà. Il posa tout de suite les questions qu'il ne fallait pas.

- Où est Touya dis ?

Fuyumi se figea et perdit lentement son expression joyeuse. Natsuo tiqua.

- Hé bien ?

- Hum...

Elle se racla la gorge en regardant ailleurs avant de répondre avec un ton étrangement faux.

- Touya ne vit plus ici. Il est parti.

- Ah bon ? Natsuo fronça les sourcils. Il était... Surprit. Mais... Tu ne me l'avais pas dit... Il est parti il n'y a pas longtemps alors.

Elle ne répondit pas et haussa juste nerveusement les épaules. IL fronça les sourcils.

- Et... Où est-il partit ? Il sait au moins que je suis revenu ?

La gène de sa sœur se renforça.

- Il est parti Natsuo c'est tout ! Moi je ne sais pas où est-ce qu'il est allé.

Sa façon de répondre lui sembla nerveuse. Il eut même l'impression qu'elle mentait. Mais ils venaient juste de se retrouver, il ne voulait pas plomber l'ambiance dès le premier jour. Il décida donc d'en reparler plus tard et demanda.

- Et Shouto... Où est Shouto ?

Fuyumi resta toujours aussi gênée. Cela dit, elle répondit simplement.

- Il est dans sa chambre à l'étage.

- Ok.

Il avança en la regardant. Elle était étrange et elle l'inquiétait. Il monta les escaliers et toqua doucement à la porte avant d'entrer.

Il aperçut la silhouette svelte du jeune homme qui regardait par la fenêtre. Ce dernier tourna la tête vers lui avec une expression surprise. Natsuo resta stoïque dans l'encadrement de la porte. Le mignon petit garçon innocent avait laissé place à un superbe jeune homme.

Cela dit, son visage inexpressif et ce petit quelque chose de douloureux dans son regard le perturbèrent. Il ravala son malaise pour lui sourire doucement.

- Bonjour Shouto...