Bonjour à tous,

je publie ce chapitre afin de m'excuser de mon absence ces dernières semaines et vous expliquer un peu pourquoi.

Si vous lisez ce que j'écris au début, vous savez déjà que ma situation personnelle est très compliquée et elle s'est encore plus complexifiée. Je ne sais pas du tout où je vais aller, je n'ai de maison pour l'instant que celles d'autres personnes et plus d'argent, ni de boulot. J'ai beaucoup galéré ces dernières années et je vais stabiliser ma situation avant d'écrire de nouveau...

Je n'ai répondu à aucun d'entre vous et je m'en excuse, je vous répondrais. SiverButterfly209, personne ne m'a jamais fait une aussi belle review, ou rarement. Si, c'est arrivé, mais c'est rare, et je t'en remercie. Pardon de ne pas avoir répondu encore, je suis vraiment dans une période de gros flou...

Merci de continuer à me suivre. Je compte par la suite faire une ellipse temporelle vers la fin de l'année et il n'y aura plus beaucoup, après tout ça, je ne suis là pour écrire la guerre qui a été déjà merveilleusement écrite, mais plutôt les dommages à l'intérieur de la tête d'Harry. J'ai changé mon pseudo magali dequiret en magali sans e, pour raison professionnelle. On m'a proposé d'écrire un roman pour enfant et je ne sais pas si ça va aboutir, mais quand on m'a proposé ça j'ai failli en recracher mon café. "Des romans pour enfants ?! Moooi ?!" Mais j'aimerais vraiment que ça marche alors voilà... ( j'ai également commencé à publier une wincest que je vous invite à découvrir si vous aimez )


Allongé sur le sable, Harry écoutait le souffle incessant de la mer qui inspirait, expirait sur la berge en une musique sublime qui tuait tous les autres bruits. Les vagues balayaient ses pieds nus par intermittence, mouillant son pantalon en toile remonté sur le haut de ses mollets, emportant, étouffant tout le reste, Poudlard, Voldemort, les cicatrices, ce qu'il avait pu être et ce qu'il était sensé devenir, il y avait juste lui, sans nom, sans passé, sans origine, sans avenir, juste lui, étendu sur le sable blanc, sa magie vibrante pour la première fois avec tout le reste de l'univers et il avait l'impression d'être baigné tout entier dans une source d'énergie pure qui ressemblait à ce qui luisait dans le regard d'une bleu sublime de Dumbledore, magie originelle qui n'avait besoin d'aucun artifice, aucun titre, rien, rien du tout. Elle le traversait au rythme des vagues, emportant loin de lui toute pensée superflue, nettoyant chaque recoin sombre de son âme. Et il se retrouvait là, pur et neuf comme au premier jour, et c'est comme si son être tout entier, tout ce qui faisait de lui un sorcier, faisait l'amour avec le monde. Au dessus de lui, des centaine, des millier, des milliard d'étoiles, et la lune si belle, si grande, si parfaite, l'immensité du ciel, et la chaude fraîcheur emportant toute forme de tension.

Harry ne se rappelait pas exactement où ils étaient. Une île, quelque part au milieu des caraïbes. Mais Harry ne voulait pas savoir où ils étaient. Comme ça, ils se perdraient pour ne jamais être retrouvés, éternels naufragés, seuls au monde, comme des dieux païens, comme Adam et Eve au milieu de l'Eden.

Harry ne tourna pas la tête lorsque l'homme s'assit à ses côtés, pas plus que ce dernier ne prit la parole. Ils n'en avaient pas besoin. Harry glissa ses doigts dans le sable fin, sublime matière encore tiède de la chaleur du jour et qui filtrait entre ses doigts en un massage léger. Il ferma les yeux, poussant un soupir qui se confondait à la houle.

Voilà une semaine qu'ils étaient ici, une semaine à peu près, Harry avait oublié la notion des jours.


C'était le début des vacances, beaucoup en avaient profité pour retourner chez eux et à cette heure de l'après-midi, il n'y avait qu'eux, Harry, Hermione et Ron pour rester dans le dortoir, à rêvasser, parler, jouer, sans l'envie réelle de rester là ni de sortir d'ailleurs, mais le parc bondé d'élèves rebutait un peu Harry qui, depuis tout ça, avait du mal à se mêler à la foule où des centaines de regards le guettaient, le craignaient et le jugeaient. Alors, ils étaient restés là et finalement, la paresse de ce début de vacances avait même contaminé Hermione. La jeune fille était allongée sur le lit d'Harry, lisant tranquillement alors qu'en dessous, sur le tapis, les deux amis faisaient une partie d'échec, comme avant, Harry adossé contre le bord du lit et Ron appuyé sur un bras, un paquet de bonbons à côté d'eux. Harry était en train d'hurler sa victoire, les bras levée au dessus de lui et la bouche encore pleine de chocolat lorsque Snape était rentré, si soudainement et sans prévenir qu'ils avaient tous sursauté.

- Potter, avait-il dit seulement avec un air neutre très particulier et en le regardant droit dans les yeux, niant totalement la présence de tout autres individus dans la pièce, préparez vos bagages. N'emportez que le minimum. Je vous attendrais demain, près de la cabane hurlante, à 9 h moins le quart. Un portoloin nous y attendra.

Un silence total s'était fait dans le dortoir, ils le fixaient tous sans rien dire et même Hermione, tirée de sa lecture, avait la mâchoire pendante. Harry, qui avait la bouche pleine, les commissures sans doutes encore tâchée de chocolat et les joues embrasées, avait d'abord avalé – difficilement – avant de bégayer d'une voix un peu trop aigue :

- Euh… qu'est-ce que… je ne comprends pas, où est-ce que… ? Dumbledore … ?

Il avait cette posture haute et hautaine, cette manière d'hausser les sourcils comme pour signifier qu'il était infiniment supérieur et que tout le monde était stupide, et ses mains qu'il tenait, liés devant lui. Il s'était contenté de faire volte-face dans un élégant et théatrale mouvement de cape et de dire d'un ton clair sur le seuil de la porte, avant de redescendre les escaliers :

- C'est les vacances, Potter. Ou croyez-vous que nous allions ? Inutile de vous surcharger. Il fera assez chaud, là où nous allons.

Harry ignorait totalement pourquoi il avait pris la peine de venir là, pour lui dire tout ça devant eux. Pourquoi il ne lui avait simplement pas écrit. Et puis, plus tard, il avait compris que Snape était fier, fier de venir là pour lui dire ça devant eux, eux qui l'avaient vu le torturer de la pire des façons. Ou peut-être que c'était sa manière de lui dire pardon, sa manière à lui de lui dire « puisqu'ils ont vu le pire, ils peuvent voir le meilleur ». En tout cas, sur le moment, Harry avait été très mal à l'aise.

Il les avait laissé comme ça, pantelant de stupeur, les questions sur le bord des lèvres et même Ron avait finit par éclater d'un rire incrédule. Alors, ils l'avaient bombardé de questions et cachant son visage écarlate, Harry avait fini par avouer que les choses s'étaient améliorés, et il avait mis cela sur le compte de ce qu'il s'était passé dans les toilettes. Hermione, à travers les gloussements incrédules de Ron, l'avait regardé droit dans les yeux et lui avait conseillé d'être prudent, le sondant si fort qu'Harry avait fini par détourner les yeux. Aucun d'eux ne l'avaient interrogés plus avant, argumentant des heures durant sur le pourquoi, le comment, le où et Harry les écoutait à peine, allongé sur son lit, fixant les broderies jaune d'or de son baldaquin. Bien plus tard, alors qu'ils s'endormaient et qu'Hermione était partie depuis longtemps, Ron lui avait seulement dit d'une drôle de voix :

- j'espère vraiment qu'il te fait du bien, Harry. Et s'il te fait du mal une seule fois de plus, je le démolirai. Tu sais, Harry… le laisse pas te faire tout ce qu'il veut. Tu as le droit de refuser, au cas où tu le saurais pas. Ouais, je sais, c'ets pas mes affaires… mais tu le sais, hein ?

- Bien sûr que je le sais, je… je le sais, ok ?!

- Ca t'a… il t'a fait du bien, au moins ?

- Mais de quoi…

- Ecoute je sais qu'il s'est passé quelque chose... Tu vas beaucoup mieux, depuis. Je suis pas idiot. Et c'est une très bonne chose, hein… une très bonne chose.

- Ron, ma vie sexuelle a déjà été étalée sur la place publique, je ne souhaite pas spécialement…

- Je sais je sais. Désolé, c'est juste… maintenant, c'est plus comme si on avait quoi que ce soit à se cacher, hein ? C'est juste… pour toi. Pour savoir s'il te traite bien. Bon, je sais. Pas mes affaires…. Mais maintenant je suis là. Pour les choses qui comptent vraiment. Bonne nuit, Harry.

- Bonne nuit, Ron.

Puis, après un instant de silence dans le dortoir silencieux et vide, Harry de dos avait rajouté :

- Ecoute, on l'a pas fait. Pas vraiment. Pas complètement. Il m'a juste… Il l'a très bien fait. Et ça m'a fait du bien. D'accord ? Et je ne suis pas… je n'ai pas l'intention… je suis pas prêt à aller jusqu'au bout. Alors pas la peine de t'inquiéter.

Il s'avéra cependant que les avertissements de Ron fussent totalement inutiles. Si les jours qui suivirent furent tout bonnement magiques, rien n'indiqua un quelconque rapprochement qui aurait pu avoir lieu entre eux. C'est un peu comme si Harry avait tout bonnement imaginé ce qu'il s'était passé, ce soir-là, cet étrange soir dans les appartements de Snape.

Cependant, si c'était un rêve, Harry ne voulait jamais se réveiller.


Il ne voulait pas oublier la sensation de la main de Snape lorsqu'ils prirent le portoloin. Il ne voulait pas oublier la première fois qu'il avait vu cette plage, immense, blanche, bleue et verte, et si remplie de soleil qu'il n'avait pu totalement ouvrir les yeux. Il ne voulait pas oublier la forme de réserve dans les yeux de l'homme, cette lueur contenue derrière une forme de prestence si énervante, ni son petit ricanement moqueur lorsqu'il l'avait regardé s'habiller dans des vêtements moldus avec un mauvais goût certain - après tout, Harry n'avait jamais été vraiment habillé correctement - avant de rectifier les choses pour lui - lui-même était parfaitement bien habillé. En fait, ils n'avaient pas beaucoup parlé, pas de choses importantes. Ils avaient ri, surtout, ou plutôt Snape l'avait regardé rire dans un petit sourire étrange qui flottait sur ses lèvres. Ils avaient marché loin dans la forêt, atteint le sommet des montagnes, et vu toute sorte d'insectes terrifiants qui fascinait Harry et Snape se souvenait alors qu'il avait grandi dans un placard, avec des araignées pour seule compagnie. Ils avaient contemplé des heures durant d'immenses cascades chaudes au pied desquels, dans des bassins translucide bleu et verts, Harry se baignait, tout autre bruit balayé par le grondement. Ils avaient mangé des fruits et du riz et des choses frugales sous des couchers de soleil roses et visité les villages, les villes moldus qui vivent là-bas. Snape, qui, étonnement, avait de l'argent moldu, l'avait invité à bon nombre d'endroits et avait contemplé Harry se perdre au delà du soir dans la musique et la fête, goutant à tout ce qui passait, enchaînant les verres d'alcools divers et tous les nouveaux mets qui se présentaient. Alors, à travers la foule, alors qu'Harry déchaîné dansait comme l'un d'eux, Snape lui avait sourit, le regardant droit dans les yeux et pendant un instant, un instant sublime hors du temps, le temps d'un saut, suspendu dans le vide sous les tambours et les percussions, le temps d'un éclat de rire, de commissures de lèvres pleines prête et les joues rougies par le feu de la danse, le corps embrasé d'une liberté infinie, la pensée l'avait traversé. Qu'il ne le ramènerait jamais. Qu'il ne pouvait pas le rendre à ce monde et à ses cruautés. Ils resteraient là, pour l'éternité, cachés. Ni sorcier, ni moldu, juste eux, eux et le bout du monde. Il l'avait ramené sur la plage où une tente de sorcier, protégée par de nombreux sorts, les attendait. Il l'avait porté à moitié, ivre et hilare, la danse encore dans le sang, le rire sur le bord des lèvres, il l'avait regardé lui échapper pour se jeter dans la mer et était allé lui-même le repêché, le séchant d'un coup de baguette pour l'allonger sur le grand lit blanc qui lui avait laissé. Il souriait toujours, étalé comme il l'avait posé, les cheveux mi longs lui balayant le visage, les pieds nus couverts de sable, un tee-shirt blanc dénudant son ventre et simple un pantalon en toile kaki qui le faisait ressembler à un naufragé étalé devant lui comme une sirène d'un autre monde. Alors, il s'était simplement étendu à côté de lui, avait éteint toute lumière pour ne laisser que la lueur douce et enveloppante d'une chandelle et il l'avait caressé, encore et encore, parcourant son ventre, son visage, sa gorge, ses bras, ses mains, ses doigts. Et ce fut le seul contact, dont Harry n'aurait qu'un souvenir flou, qu'il se permit de ces quelques jours de voyage au bout du monde. Et le jeune homme ivre et libéré de toute entrave morale ou émotionnelle gémissait adorablement, laissant échapper par moment des demandes autoritaires, lui exhortant de continuer. Et Severus avait envie de rire. Et de pleurer à la fois. Et pour la première fois, alors, il réalisa qu'il l'aimait. Il réalisa à quel point Dumbledore avait raison, à quel point Harry était bien plus qu'Harry Potter, le survivant, le fils de James et de Lily.

C'était ce jeune homme si courageux à la magie si sensible, si instable et si particulière à qui il avait fait traversé l'enfer, gloussant, suppliant sous ses doigts de lui donner d'autres caresses, ce jeune homme si fragile, si fort, si insolent et rieur, les yeux cernés par trop de souffrances accumulées mais qui rendaient ses sourires que plus beaux encore, plus vrais qu'aucun autre. C'était ce jeune homme condamné à mourir, condamné à le haïr, pour qui il tombait aux portes de la mort et de l'enfer.

Quand il vint s'asseoir à ces côtés ce dernier soir, alors, Harry ne lui parla pas. Ils n'en avaient pas besoin. Il y avait le silence, ce merveilleux silence, paisible et complet, les immergeant dans la même bulle bienfaitrice et à cet instant, ils n'avaient besoin d'aucuns mots. Harry prit sa main et Severus l'enveloppa à la sienne avant de se laisser tomber sur le sable, lui aussi, face aux étoiles. Ils avaient fini par presque s'endormir lorsqu'Harry sans prévenir se releva soudain et se penchant, posa ses lèvres contre les siennes, un baiser humide et immobile, leurs bouches entrouvertes s'accordant déjà l'une à l'autre et Severus avait frissonné de tout son corps, s'éveillant seulement au contact soudain. Il n'avait rien fait, ni pour le repousser ni pour le rapprocher, il était resté là, étendu, statufié, les lèvres timides et quasi immobiles, les yeux clos, laissant Harry, plus passionné, manger, lécher et sucer ses lèvres avec une ardeur lente, réservée mais fougueuse.

Il avait seulement réagit lorsqu'Harry l'avait enjambé, glissant une main presque autoritaire derrière sa nuque en se penchant sur lui pour intensifier leur baiser, ses gémissements devenant audibles, son souffle chaud et pressant dans l'obscurité claire de la nuit. Alors, seulement, il l'avait repoussé, de deux mains posées sur ses épaules et ils s'étaient dévisagés.

- Potter...

C'était un souffle, un souffle bas, qui voulait dire arrêtez, qui voulait dire je ne sais pas, qui voulait dire tant de choses qu'il taisait et la lueur, dans les yeux d'Harry, avait toute l'intensité incontrôlable des gryffondors. D'un mouvement souple, il l'avait retourné et Severus, le corps ramolli par le sommeil et la torpeur du soir, s'était laissé faire, réalisant seulement le geste alors qu'Harry était déjà en train de soulever son tee-shirt moldu.

- Potter, qu'est-ce que... ?

Alors, Harry avait posé ses lèvres dans le creux de son dos, remontant de sa langue le long de la colonne vertébrale jusqu'en haut, où il le mordit, et le reste de sa phrase mourut en un gémissement brusque alors que tout son corps se réveillait d'un seul coup, les muscles se tendant.

- Bon sang Potter ! dit-il dans un souffle étranglé. Qu'est-ce que vous faites ?!

Harry se redressa, s'asseyant sur ses fesses, massant ses épaules presque anodinement, comme s'il était payé pour ça et qu'il connaissait ce geste depuis longtemps.

- Quoi, ça ne fait pas du bien ?

Snape avait le visage caché dans l'ombre, sa nuque tendue et ses mains, passées au dessus de sa tête dans un geste avorté de se redresser pour l'en empêcher, s'enfonçaient en griffes dans le sable. Harry s'amusa, il s'amusa à le mordre, à le griffer, à le voir tressaillir et se retenir de frémir et se retenir de crier en ne gémissant que seulement par moments. A cet instant, Harry se sentait bien, libre et puissant, libéré de l'oppression et de Poudlard, il n'y avait plus qu'eux, eux au bout du monde et Snape lui appartenait, il lui appartenait enfin et il allaitle lui montrer. Sous le ciel sombre transpercé, les rôles semblaient s'être inversés, ou plutôt se révéler sous leur vrais jour : c'était lui, Harry, le dominateur, sûre de lui, et Snape, plus fragile, soumi à ses caresses et à sa volonté. Alors qu'Harry le léchait quelque part entre les reins, Snape redressa soudain la tête.

- Oh ! Potter... !

Harry redressa à peine les yeux dans un sourire carnassier, reprenant ce qu'il faisait.

- Potter... arrêtez !

Il y avait de l'urgence et un manque flagrant d'air dans sa voix, ses épaules, ses coudes étaient à demi redressés, comme hésitants entre deux positions, figés au milieu d'un mouvement. Son bassin, juste en dessous d'Harry, se contractait en geste répétitifs, sous la cadence de sa langue. Il se redressa, alors, s'asseyant carrément sur ses fesses, arrachant un gémissement plus fort à Severus qui céda, se laissant retomber sur le sable. Assis au dessus de lui, victorieux, Harry caressait paresseusement son dos nu.

- Quoi, qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi vous voulez que j'arrête ?

Son ton, si anodin, était une torture insoutenable dont il avait pleinement conscience, tout comme l'était la pression sur ses fesses, etouffant comme intensifiant le contact. Snape sembla sur le point de dire quelque chose mais il éclata de rire, un rire acerbe et mal à l'aise.

- Retournez-vous, ordonna alors Harry.

Snape avait les points et mâchoires serrés et son corps était contractés, sa tête baissée, inaccessible.

- Non.

Harry soupira et se releva à quatre pattes, lui laissant le champ libre.

- J'ai dit : retournez-vous !

- Potter...

C'était un grognement. Un grognement agressif. Et Harry ne savait pas très bien, à vrai dire, ce qui le rebutait. Avait-il peur de ce qu'il pourrait arriver ? Ou craignait-il qu'il ne se passe rien, au contraire, et qu'Harry, si innocent, se contente de ça en lui enlevant jusqu'à la pression bienfaitrice du sol en dessous de lui ? Harry n'attendit pas de le savoir, ni qu'il se décide. Il le retourna d'un seul geste tout aussi autoritaire et alors, sourit doucement. Il y avait une telle vulnérabilité, dans ses yeux, à cet instant. Une telle souffrance. Il s'assit, tout simplement, pas sur lui, pas assez, presque là, et caressant sa gorge, il savoura le cri de frustration incontrôlable qui lui échappa. Enfin, Harry se pencha sur lui, l'effleurant à peine, par hasard, pour se repositionner. Ses doigts effleuraient anodinement son ventre, lui provoquant des contractions involontaires. Alors, Snape le regarda dans les yeux et glissa ses mains jusqu'à ses hanches comme pour le forcer à s'avancer mais Harry refusa.

- Je croyais que vous vouliez que j'arrête ?

Snape siffla de colère, rejetant sa tête en arrière, cognant furieusement. Ses mains s'enfoncèrent férocement dans le sable.

- Vous voulez... me faire payer... c'est ça...

Ils échangèrent un regard, et Harry décida d'arrêter là sa torture. Son visage redevint doux et d'un geste lent, il posa la main dessus, le massant doucement à travers le tissu. Snape poussa un cri, sa tête cognant plus fort sur le sable et ses fesses se contractant soudain, à la recherche du contact, et Harry arrêta un moment. Il ne voulait pas qu'il vienne comme ça.

- Je n'ai pas l'intention de vous faire payer quoi que ce soit, Snape.

Disant cela, il son caleçon, lentement, et ils se dévisagèrent. Snape, déjà hors de lui-même, rouge et ne maîtrisant plus rien, le corps parcouru de frissons nerveux. Harry le saisit d'une main, allant et venant, doucement. Son regard l'embrassant et l'enveloppant.

- Oh oui Potter... ooooh bon sang, oui...

Le regard de Snape lui échappa alors qu'il retombait en arrière, comme fou. Harry profita de ce moment d'inatention pour se pencher prestement et le prendre dans sa bouche. Snape eut un sursaut brutal qu'il l'aurait presque fait sursauter lui-même et il pouvait voir que malgré les contractions qui agitaient son bassin, Snape se retenait fortement de ne pas s'enfoncer brutalement dans sa bouche comme, Harry le réalisa avec une certaine culpabilité, il l'avait fait.

- Potter, votre main... je vous en prie...

Il leva la main mais n'eut pas besoin de terminer sa phrase. Harry comprit ce qu'il voulait dire et le saisit fermement, gémissant lui-même à la demande étranglée. Hors de contrôle, alors, l'homme vint en secousses plus violentes, sa voix partant tellement qu'elle se cassa. Alors, Harry se laissa retomber à ses côtés, le regardant reprendre son souffle, le corps toujours parcourus de tremblement comme après une décharge électrique, gémissant toujours et les doigts se serrant, se desserrant compulsivement. Harry leva la main et lentement, la passa sur son visage. Snape ouvrit seulement les yeux et se tourna vers lui dans une forme de sursaut. Harry sourit, comme un sourire d'excuse face à l'affolement qu'il y avait dans son regard.

- Ca va ? J-J'ai fait quelque chose de mal ? C'était la première fois, je voulais juste... J'espère que je ne vous ai pas...

Snape le coupa d'un mouvement de la tête et s'allongeant sur le côté, le prit contre lui, une main dans son dos, une autre passée sur sa nuque. Snape tremblait étrangement et il mit un moment à lui rendre le geste, posant une main prudente sur son dos.

- Non, Potter. C'était parfait.

Sa voix tremblait.

- Merci.

En réponse, Harry enfouit sa tête dans son cou et il restèrent un moment comme ça jusqu'à ce que Snape ne descende ses mains pour les rapprocher totalement. Il se recula, se redressant sur un coude pour le regarder dans les yeux.

- Vous êtes dur, constata-t-il

Harry, blotti contre le sable, lui adressa un sourire coupable. Snape le saisit plus fermement à travers le tissu, forçant Harry à se mordre les lèvres.

- Bon sang, Potter, vous êtes... terriblement dur.

Harry éclata d'un petit rire, se cachant derrière sa main. On ne voyait que l'ombre de la commissure de ses lèvres et le bord de son oeil dépasser. Alors, Snape glissa la main sous le tissu de son pantalon mais avant qu'il n'ai pu le toucher, Harry ouvrit la bouche pour parler et s'arrêta après avoir inspiré trop d'air d'un seul coup.

Snape le regarda, immobilisant son geste.

- Oui ?

Harry rougit.

- Vous voulez pas, euh...

Snape sourit doucement.

- Potter, arrêtez avec foutue hésitation. Vous m'aviez dans la bouche i peine 5 minutes, je crois que vous pouvez tout me demander.

Harry se relâcha, expirant lentement, et neutres, ils se dévisagèrent.

- Je préférerais simplement que vous vous mettiez derrière moi.

Snape parut un peu surprit. Il s'attendait certainement à quelque chose de plus osé, mais il optempéra et Harry força son corps plus vers lui.

- Enlacez-moi... plus fort.

Sans un mot, alors, Snape se colla contre lui, enlaçant leur jambes et le serrant d'un bras, glissa l'autre dans son caleçon. Harry laissa instantanément échapper un souffle étranglé.

Il gémissait doucement, bouche étroitement close, la main de l'homme, ferme et enveloppante, allant là où il fallait, pressant exactement où ça faisait du bien.

- Bon sang, Harry, laissez-vous aller. Criez. Allez-y.

Harry voulut pleurer et ses hanches s'animèrent, intensifiant la pression.

- Oooh...Ooooooh...

Snape s'arrêta, juste à temps, et Harry gémit.

- Vous êtes beaucoup plus loquace, quand vous buvez, Potter.

Sur-ce, il continua, et alors Harry sentit tout son être flancher. La jouissance fut brève et violente et il cria en capturant le sable entre ses doigts. Après un coup de baguette pour les nettoyer, Severus l'enlaça fermement. Ils écoutèrent le vent un moment puis, Harry lui prit la main, s'accrocha à sa main.

- Snape... me ramenez pas.

Severus, qui commençait à s'endormir, rouvrit les yeux.

- Je veux rester ici... pour toujours. Ici, je suis libre... j'ai pas à être qui que ce soit pour personne.

La main de Snape captura la sienne, plus fortement et lorsqu'il parla, ce fut d'une voix de gorge sans souffle.

- Il le faut, Potter. Il le faut.

Harry grommela, à moitié endormi déjà. C'était un de ces moments où Severus se rendait compte à quel point il était jeune, trop jeune pour mourir, à peine touché par l'âge adulte et bientôt balayé par la vie. Il l'arracha au sol, le soulevant dans ses bras pour l'emmener jusqu'au lit où il se coucha sous les draps avec lui, l'enlaçant comme il l'avait fait sur la plage, comme si le rempart de son corps pouvait le protéger contre Voldemort.

C'était blanc, quand ils se réveillèrent. Blanc, pur et l'on entendait seulement le chant exotique des oiseaux. Harry se retourna et encore un peu endormi, cherchant le contact, passa un bras au dessus de l'homme qui, parfaitement réveillé, l'enlaça d'un bras, laissant le jeune homme se réveiller doucement contre lui, grognant un peu. Il dégagea une mèche de cheveux noir.

- Potter, vous êtes désespérant.

Et il l'était. Désespérément beau. Sa façon de se blottir, désespérément attendrissante. Il aurait pu le briser, à chaque instant. Un jour, il le briserait de nouveau et il était là, contre lui, dans la confiance la plus absolue. Il caressa son dos nu et Harry frémit, gémit.

- Oh c'est bon…

Snape sourit, les yeux humides.

Snape... me ramenez pas.

Il ferma les yeux, laissant une larme couler, blême et silencieuse.