Amis du jour, Bonjour !
Je suis enfin de retour, et ça fait un bien fou ! Alors, je me retrouve ici, avec une fic, disons... différente de tout ce que j'ai pu écrire. Elle est sombre et lumineuse, dure et douce, triste et joyeuse, bref, pas faite pour les âmes sensibles.
Elle m'a été inspirée d'une publicité diffusée il y a un moment, et qui a fait un scandale incroyable. Personnellement, je l'ai trouvé tellement... réaliste, que je me suis inspirée de l'idée de base pour écrire cette fic.
J'ai pris certains personnages de Teen Wolf, mais je tiens à préciser qu'ils seront OOC, donc pas la peine de me le faire remarquer ! ^^
Cette fic va traiter le sujet de l'adoption. Je n'ai personnellement pas vécu ce genre de situation, mais j'ai discuté avec des personnes adoptées. j'ai aussi mis quelques impressions de ma part. Donc, pas de jugements sur ma vision de tout ça.
D'autres thèmes seront abordés : viol, torture, meurtre, violence conjugale, adoption, soumission, mort, homosexualité, perte d'identité, discrimination, moquerie, insultes, amour...
Bref, cette fic est forte à lire, vous êtes prévenus. Je m'inspire du monde de Tim Burton, que je trouve absolument magique. Cette fic me tient à coeur, car je vais y mettre toute mon âme dedans. Certaines scènes seront tirés de mon vécu personnel.
Je répète une dernière fois : cette fic est très SOMBRE mais ! C'est une happy-end !
Bêta : Vampirou, qui a lu, relu, pleurée, hurlée, mais apparemment, a aimer ^^
Dernière précision : il n'y a pas de ship définis, car chaque personnage aura une place importante dans cette histoire. Stiles apparaîtra très tard, mais il sera là. Les premiers chapitres mettra en place l'histoire de chacun des membres de cette "famille". Patience est le maître-mot de cette fic.
Merci.
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10 ans plus tard...
- Je voudrais aller au lycée.
Cette phrase, Jennifer l'avait redouté pendant longtemps. Deucalion lui avait bien dit qu'un jour, son fils demanderait à découvrir le monde extérieur. Mais pour elle, tout était trop dangereux pour son enfant. Ou plutôt, son adolescent. Maintenant qu'il avait 16 ans, Matt ressentait de plus en plus le besoin d'apprendre autre chose que ce qu'il avait pu lire dans les livres.
- Écoute, je sais que tu as peur, mais je serais prudent, et je-
- D'accord.
Jennifer avait longtemps réfléchi à la situation. Si elle disait non, son fils pourrait décidé de partir quand même, sans prévenir. Et là, elle serait capable de retourner la ville pour le retrouver et le ramener. Mais elle ne voulait pas entrer en conflit avec son unique enfant.
Si elle disait oui, elle lui donnerait une liste de précaution à prendre. Mais même avec tout ça, comment les habitants de la ville allait l'accueillir ? Elle le savait, Matt n'avait pas un physique passe-partout. Et les gens pouvaient se montrer d'une cruauté sans pareil. La moindre différence pouvait engendrer une haine incompréhensible envers une personne. Jennifer savait que le visage de son fils pourrait effrayer les gens, et même les rendre mauvais.
Pour elle, son fils était beau, mais elle avait peur pour lui. Peur du regard des gens. Mais Matt savait se défendre, et si vraiment quelque chose de mal se passait, Deucalion pourrait toujours le surveiller discrètement. L'adolescent s'en rendrait vite compte, mais peu importait. Un loup en colère pouvait effrayer, et permettrait à Matt de vivre tranquillement.
- Je te promets que si ça ne va pas, je quitterais immédiatement les lieux, et je n'y retournerais pas, affirma Matt. Mais j'ai vraiment envie de faire des études. Surtout si je veux devenir journaliste-photographe !
Deucalion savait depuis longtemps que son fils voulait faire ce métier. Vers l'âge de 9 ans, le petit garçon s'était découvert une passion pour la photographie en ouvrant un recueil d'images "vue du ciel". Le loup avait alors entreprit de trouver un appareil photo instantanée pour que son fils puisse s'entraîner. Et depuis, Matt avait rempli des tas d'album photo de famille, mitraillant ses parents à tout bout de champ, et s'était offert un matériel plus professionnel, et avait même construit une chambre noire.
- On va récupérer les formulaires, et on fera en sorte que tu fasses la prochaine rentrée scolaire, sourit Jennifer, même si elle n'en avait pas vraiment envie.
La semaine suivante, Matt était convoqué au lycée de Beacon Hills pour passer des tests. Il fallait évalué son niveau pour être sûr que son entrée à l'école se ferait sans trop de difficultés. Heureusement, Jennifer s'était donnée comme mission principale d'offrir la meilleure instruction à son fils. Elle savait qu'un jour, son fils allait vivre une vie hors de leur manoir.
Matt réussit ses examens haut-la-main, lui permettant ainsi d'être rapidement inscrit au lycée. Il rencontra le directeur, qui lui assura que son admission se ferait le plus tranquillement possible. L'adolescent se sentit rassuré, il sentait que cette année scolaire allait être enrichissante. Et puis, surtout, il allait enfin pouvoir côtoyer des jeunes de son âge. Il adorait ses parents, mais il se sentait des désirs de découvrir de nouveaux horizons.
...
Et voilà, on y était, premier jour de lycée pour Matt. L'adolescent avait passé beaucoup de temps dans la salle de bain, parfairant sa coiffure, vérifiant ses vêtements, sa posture... Il était stressé, mais essayait de ne pas le montrer à ses parents.
- Surtout, tu n'oublies pas. Si tu ne te sens pas de rester, tu peux rentrer à la maison, nous comprendrons, insista Jennifer, tendant le sac de déjeuner de son fils.
Ce dernier leva les yeux au ciel, mais embrassa sa mère sur la joue, avant de quitter le manoir. Il laissa son père le suivre sous forme de loup jusqu'au parking du lycée, avant de lui faire signe de s'arrêter.
- Attends dans la forêt, tu pourras m'y voir et m'y entendre, assura Matt, avant de marcher droit devant, le cœur battant à tout rompre.
L'adolescent entra dans le bâtiment scolaire, connaissant à peu près le chemin. Il rejoignit le proviseur du lycée, qui lui donna son emploi du temps, son numéro de casier ainsi que ses livres, avant de lui souhaiter une bonne rentrée. Matt déambula dans les couloirs à la recherche du fameux casier, qu'il trouva rapidement. Il déverrouilla le cadenas, l'ouvrit, puis glissa les livres dont il n'avait pas l'utilité, avant de prendre le chemin de son nouveau cours.
Mais rapidement, Matt remarqua les regards insistants d'autres élèves. Il savait que ses nouveaux camarades le dévisageraient, mais il se rassura en se disant qu'à force d'habitude, les élèves ne le remarqueraient plus. Quelqu'un lui rentra dans l'épaule, mais Matt se dit que le jeune garçon n'avait pas fait exprès.
Il entra dans une salle de classe, et sourit à son nouveau professeur. Monsieur Vanderbutter, professeur de littérature. Matt se présenta, puis prit place à un bureau. Il déballa ses affaires, appréhendant ce tout nouveau système de cours. La salle remplie, le professeur commença son cours en parlant d'un roman qu'il aimait beaucoup : Carrie. Il demanda à ce que l'un de ses élèves lui en fasse un résumé.
- Carrie est une jeune fille qui va au lycée, et qui semble normale. Mais en fait, elle cache des pouvoirs télékinétiques, répondit une élève. En gros, elle peut faire bouger un objet par la pensée. Sa mère est une femme tyrannique qui lui fait vivre un enfer.
- Elle meurt à la fin, on peut dire qu'elle est libérée de son fardeau, souligna une autre élève, une blonde que Matt trouva jolie.
- Ouais, heureusement, vu le monstre que c'est, ricana un adolescent au fond de la salle de classe.
La jeune blonde lança un regard noir à ce dernier, récoltant un doigt d'honneur. Le professeur demanda le calme, puis proposa à Matt de donner son avis sur le roman.
- Eh bien, Carrie est une jeune fille hors norme, mais personne ne semble vouloir la comprendre. Ils ne voient en elle que la fille bizarre qui s'habillent différemment et qui n'a pas les mêmes centres d'intérêt. Et le fait d'avoir une mère tyrannique, névrosée et qui la hait, n'aide pas Carrie à vivre une vie normale. Pour moi, elle reflète le monde noirci par la dictature de la conformité qui est demandé à chacun. Alors que nous sommes tous différents.
Le professeur félicita Matt pour son avis, puis proposa un débat sur la conformité. L'adolescent, sentant un regard sur sa droite, se tourna dans cette direction et remarqua un sourire sur le visage de la blonde. A la fin du cours, cette dernière rejoignit Matt et lui proposa de le conduire à son prochain cours qu'ils avaient en commun. Ils discutèrent, puis entrèrent dans la nouvelle salle de cours.
- Au fait, je m'appelle Kelly, se présenta la jeune blonde. Toi, c'est Matt ? Comment ça se fait que je t'ai jamais vu avant ?
- Je suivais des cours à domicile, expliqua-t-il. Ma mère ne voulait pas trop que je côtoie les autres. Tu sais, à cause de ça, continua-t-il, montrant son visage. Elle avait pas envie que je finisse comme Carrie.
La salle se remplit, puis le professeur de chimie entra. Un homme trapu, chauve, avec un œil morve. Il annonça son nom- Monsieur Tonic- puis démarra son cours en distribuant des questionnaires à remplir pour évaluer le niveau de ses élèves. Matt regarda sa fiche avec appréhension. La chimie n'était pas sa matière préférée, mais il avait vraiment envie de montrer qu'il était aussi doué que ses camarades.
Matt termina ses exercices, puis ramena sa feuille au professeur qui le regarda avec étonnement. L'adolescent reprit place, alors que Monsieur Tonic commençait la correction. Au fur et à mesure, le professeur fronça les sourcils. Plusieurs autres élèves posèrent leurs fiches sur le bureau, le visage pâle. Apparemment, beaucoup d'entre eux n'avaient pas réussi le test.
- Bien, l'heure est terminée, posez vos stylos et ramenez-moi vos fiches, ordonna le professeur. Juste pour vous rassurer, les notes ne compteront pas pour votre moyenne finale.
Plusieurs soupirs de soulagement retentirent dans la salle. Chaque élève rangèrent leurs sacs puis quittèrent la classe. Matt suivit la troupe mais se fit stopper par son professeur. Ce dernier attendit qu'ils soient seuls pour discuter avec son élève.
- Dis-moi, j'ai remarqué que tu avais quelques facilités avec les composants chimiques de certains produits énoncés dans le test. Tu as appris ça chez toi ?
- C'est surtout que ces produits, je les utilise pour les développement de photos, expliqua Matt, redressant son sac sur son épaule. Alors j'essaie de bien les connaître pour ne pas faire exploser la maison.
Le professeur esquissa un sourire, amusé des remarques de son nouvel élève. Il lui proposa de s'inscrire au club de photographie, mais Matt refusa, préférant travailler seul dans sa propre chambre noire.
- Tu sais, je suis le coordinateur de ce club, insista le professeur. Mais au moins, pourrais-tu me présenter quelqu'unes de tes œuvres ? J'aimerais vraiment voir ta façon de voir le monde. Je suis sûr qu'elle doit être très différente du commun des mortels.
Matt se braqua. Pourquoi aurait-il une vision différente des choses ? Parce qu'il ne ressemblait pas aux autres ? Parce que le regard des gens étaient souvent bloqués sur son visage ? Il ouvrit la bouche pour répliquer, mais son professeur leva une main pour le stopper.
- J'ai perdu l'usage de mon œil après un bombardement pendant la guerre du Golfe, avoua Monsieur Tonic, montrant son oeil droit. Celui que tu vois est en verre. Le plus gros impact a détruit mon torse. J'ai reçu une greffe de peau, mais le résultat n'est pas très beau à voir. Alors, je sais ce que c'est que d'avoir les regards tournés sur une partie de nous qui n'est pas "présentable". Mais nous avons cette faculté de regarder les choses autrement. Et j'aimerais vraiment que tu me le montres.
Matt accepta, ravi. Il quitta la salle de classe, et fut étonné de voir que Kelly l'attendait plus loin, appuyée nonchalamment sur les casiers. Ils allèrent ensemble dans leur dernier cours de la journée.
Sport.
Matt grimaça. Il allait devoir se changer dans les vestiaires, devant tout le monde. Il ne s'était jamais retrouvé en sous-vêtements devant personne d'autre que ses parents, et ça le mettait très mal à l'aise. Il se mit dans le coin le plus reculé du vestiaire, et se changea rapidement. Il crut entendre un haut-le-cœur, mais mit ça sur le compte du refus de faire du sport. Il rejoignit ses camarades devant un mur d'escalade, et fut suivit par Kelly.
- Je déteste cette pratique, murmura-t-elle, attachant ses épais cheveux blonds. J'ai le vertige, et ça n'aide pas avec ma maladie.
- Qu'est-ce que tu-
- REYES ! Vu que t'as l'air de vouloir parler, viens donc raconter ta vie au mur des lamentations ! beugla le professeur de sport, un jeune homme, sûrement fraîchement diplômé. MAGNE-TOI !
Matt regarda ce professeur à l'air hystérique, et se demanda comment il avait pu être accepté parmi des adolescents. Kelly s'exécuta, mais rapidement, elle se figea en plein milieu de son ascension. Malgré les remontrances de son professeur, elle redescendit, sous les moqueries de ses camarades de classe.
- Bin alors la Moche, on va encore se faire pipi dessus ? se marra un élève -Bradley, si Matt se souvenait bien. J'aurais dû emmener un caméscope.
- Laisse-la, elle va encore s'écrouler pour faire son intéressante, nargua un autre adolescent. Cette vieille mongole aime se montrer en spectacle.
Kelly quitta le gymnase, sous les rires de certains élèves. Matt la suivit, conscient du mal des paroles prononcées. Il retrouva la jeune fille dans le couloir, appuyée contre un mur, les poings serrés. Elle avait le regard fixé sur le sol, et respirait profondément. Matt posa sa main sur l'épaule de la blonde, la faisant sursauter. Il s'excusa, mais fut rassuré par le sourire un peu triste de cette dernière.
- J'aurais adoré faire comme toi, suivre des cours à domicile, murmura Kelly, essuyant une larme. Ca m'aurait évitée de devoir supporter tous ces crétins. D'habitude, je les recadre, mais là... Bradley était mon meilleur ami, je comprends pas son comportement.
Le professeur de sport déboula comme un forcené, hurlant sur les deux absents. Matt lui expliqua la situation, ce qui eut pour effet de calmer le crieur. Il comprit la réaction de la jeune fille, et punit les deux moqueurs de 20 tours de pistes, mais Kelly et Matt n'échappèrent pas au reste du cours.
A la fin de ce dernier, tous quittèrent le gymnase et retournèrent aux vestiaires. Matt, bravant son appréhension, se dirigea vers les douches collectives. Rapidement, il remarqua qu'aucun garçon présent ne le regardait, malgré leurs nudités. Il se lava tranquillement, puis retourna auprès de ses affaires. Il se rhabilla, échangeant quelques mots avec Camden, un garçon avec qui il partageait des cours en commun.
- A la fin de l'année, j'aurais 18 ans, et je pourrais enfin partir à l'armée, avoua Camden, enfilant un sweat.
- Regarde-moi ça, un Monstre double-face et un Demeuré congénitale ensemble, ricana Bradley, faisant rire son compère. On rajoute la Mongole, et on pourrait presque monter un Freaky-Show !
Camden offrit son plus beau doigt d'honneur aux deux crétins, avant de conduire Matt hors du vestiaire, se dirigeant vers la sortie. Ils y retrouvèrent Kelly, de nouveau fringante, appuyée contre un mur près de la grande porte. Ensemble, ils firent un bout de chemin, discutant de leurs familles respectives.
Matt leur raconta qu'il était un enfant adopté, sans la partie résurrection. Il parla de sa mère, douce et aimante, puis de son père, fort caractère et protecteur. Kelly lui expliqua qu'elle vivait seule depuis un an, après que sa mère ai refait sa vie avec un autre homme qui ne voulait pas de l'adolescente. Elle était fille unique, mais aurait adoré avoir un frère ou une sœur. Matt lui raconta qu'avant lui, sa mère avait eu un garçon, mais qu'il était mort avant son arrivée.
- Tu me parleras un jour de comment tu t'es fait cette cicatrice ? demanda-t-elle, curieuse.
Matt se posa la question. Pourrait-il un jour lui faire assez confiance pour lui raconter sa véritable histoire ? Pourquoi pas. Après tout, elle ne le regardait pas comme les autres, avec cet air horrifié. Au contraire. Elle semblait le voir comme le faisait Jennifer. Sans cicatrice, sans cette œil étrange, sans appréhension. Soudain, elle s'approcha lentement, tendant une main vers ce visage si différent. Matt la laissa faire, ne se sentant pas menacer. Erica posa ses doigts fins sur une joue, et traça la ligne qui la barrait. Un léger sourire sur les lèvres, la jeune fille était ébahie par ce qu'elle voyait. Tout le monde le traitait de monstre, mais elle ne voyait qu'un adolescent de son âge, qui sortait du commun. Elle-même ne se sentait pas à sa place dans cette société, où tous la jugeait parce qu'elle était différente.
- Je ne vois pas pourquoi j'aurais peur de toi, sourit Kelly, reposant ses mains sur ses hanches. A part si tu peux faire sortir un rayon laser de ton œil, je ne vois pas pourquoi tu serais dangereux.
- Ça serait tellement cool ! Genre comme dans ce film, Terminator ! s'exclama Camden, avant de regarder l'heure sur sa montre. Mince, désolé, faut que j'me dépêche, je suis déjà en retard, et mon père va... A plus tard !
Kelly et Matt saluèrent l'adolescent, puis continuèrent à discuter, tout sourire.
- Alors la mongole, on drague le monstre ? ricana Bradley, récoltant un regard noir de la jeune blonde.
- Viens, on s'en va, sinon je vais faire un carnage, grogna Kelly, tirant Matt par le bras. Je te raccompagne jusque chez toi si tu v-
- NON ! coupa durement l'adolescent, avant de s'excuser. C'est juste que... Tu sais, ma maison est pas très bien rangée et... Voilà.
- Tu sais, tu n'as pas à avoir honte de ta famille, rassura Kelly. J'ai déjà vu ta maman, et elle a l'air très gentille. Mais soit, si tu ne te sens pas encore de me la présenter, je saurais rester patiente. Le jour où tu seras prêt, fais-moi signe !
Sur ces mots, l'adolescente fit demi-tour après un dernier au-revoir enjoué. Matt n'en revenait toujours pas de s'être fait une amie en une journée. Amie était un bien grand mot, mais pour lui, cette nouvelle personne était importante pour lui, il le sentait. Sur le chemin du retour, traversant la forêt, il retrouva son père qui le regardait en biais.
- Je comprends pas pourquoi les autres élèves ne l'aiment pas, expliqua Matt. Elle est gentille, douce, et jolie. Elle m'a dit qu'elle était gravement malade, mais je ne sais pas ce que c'est.
- Ça s'appelle l'épilepsie, affirma Deucalion, qui venait de reprendre forme humaine. Pour faire simple, l'épilepsie est une maladie neurologique qui se traduit par une activité électrique anormale du cerveau. Ça engendre des malaises, des spasmes... C'est assez effrayant à voir, mais c'est pire pour le malade, qui ne contrôle plus rien.
- On peut en mourir ? s'enquit Matt, inquiet.
Deucalion ne répondit pas, car son fils connaissait la réponse. Il avait déjà réfléchi à l'idée de mordre la jeune fille pour la sauver de ce terrible fardeau, mais il avait senti que ça ne marcherait pas. Oh, non pas que Kelly ne soit pas quelqu'un de bien, mais Deucalion sentait que s'il la mordait, il empêcherait un évènement important d'arriver.
Les semaines passèrent, pendant lesquels Matt avait continué d'aller au lycée. Malgré quelques remarques désobligeantes de certains élèves, il avait réussi le pari fou de se fondre dans la masse. Kelly et Camden faisait parti de son cercle d'amis, créant le trio des Monstres, comme certains crétins aimaient les appeler. Mais Matt s'en fichait, préférant se jouer de ce nom.
Un jour qu'il prenait ses amis en photos, Camden remarqua quelque chose, et en fit part à son ami.
- Dis Matt, pourquoi tu utilises toujours le même œil pour photographier ? Je sais que tu y vois, alors...
- C'est vrai, ça... Tu nous as toujours dit qu'il fonctionnait comme l'autre. Oh, désolé, c'est peut-être pas une question à poser...
Mais Matt ne se sentit pas vexé. Au contraire, il trouva que la question était intrigante. Il est vrai qu'il ne se servait presque jamais de son œil atrophié. Pas qu'il n'y voyait pas avec, mais il n'avait jamais fait de différence. Amusé, il présenta son appareil photo devant son œil, et ferma l'autre.
- Ne bougez plus...
Et plus aucun ne sortit de la bouche du jeune photographe. Car ce qu'il voyait dans l'objectif était pas normal. Matt jeta son appareil au sol, effrayé. Il entendit Kelly lui parler, mais il n'entendait plus rien. L'image ne voulait pas le quitter, comme imprimer sur sa rétine.
Une gifle le fit sortir de son hébétude.
- Eh mon pote ! Allez, respire ! s'inquiéta Camden, le visage de son ami proche du sien.
- Mais qu'est-ce qui t'as pris ? On dirait que t'as vu un fantôme ! s'enquit Kelly, l'appareil miraculeusement intact dans ses mains. On est si moche sur la photo ?
- Je dois rentrer, coupa Matt, le visage livide.
Tout en faisant fi des appels de ses amis, il fonça droit vers sa maison, l'estomac noué, le coeur battant à tout rompre. Il entra en trombe dans la grande demeure, et s'effondra au sol, inconscient.
...
- Il se réveille.
Matt ouvrit lentement les yeux, la tête légèrement douloureuse. Il sentit une main se poser sur son front, et reconnut la douceur de sa mère. Il se redressa, son regard se posant sur sa mère. Et sur Camden.
- Je... Je t'ai suivi, quand t'as pété un plomb et... Kelly ne sait rien.
Matt fronça les sourcils, puis remarqua la présence de son père. En loup. Oh non.
- C'est cool mec, j'veux dire... Wow ! C'est flippant, mais ça va. Enfin je crois. Mais comment... Non. Attends.
- Il sait tout, affirma Jennifer, apportant un verre d'eau à son fils. Tu avais oublié ton appareil photo, et il t'as suivi pour te le rendre. Mais quand tu t'es écroulé au sol, Camden a voulu s'approcher et... Disons que ton père à l'esprit très protecteur.
Camden raconta alors comment il s'était retrouvé face à un énorme loup noir enragé.
- Matt ! Attends ! T'as oublié ton appareil !
Camden courrait aussi vite qu'il pouvait, mais Matt avait pris beaucoup d'avance. Arrivé près de la grande demeure, il s'arrêta, un long frisson le parcourant le long de la colonne vertébrale. Cette maison avait quelque chose d'étrange, de sinistre. Pourtant, le jardin était sublime, tout avait été réparé, et les oiseaux chantaient gaiement.
Camden entra, et trouva son ami allongé au sol, inconscient. Il fonça droit sur lui, la respiration saccadée. Mais un grognement le fit se figer. Les yeux écarquillés, il se tourna lentement, le cœur battant à tout rompre. Un hurlement de pur terreur sortit de sa gorge lorsqu'il se retrouva face à un loup monstrueux. Ce qui était le plus étrange, c'était qu'il se tenait debout. Comment un loup pouvait se tenir droit comme un homme ?
Camden se leva lentement, la peur au ventre. Il regardait cette... chose face à lui, et ne savait pas comment réagir. Il faisait face à un... un loup-garou ! Ca ne devait pas exister, si ? L'adolescent reprit ses esprits en se rappelant la présence de son ami au sol.
Et si la bête l'attaquait ? Il ne pouvait pas le laisser ainsi. Son regard toujours rivé sur le lycan, Camden s'agenouilla et posa sa main sur l'épaule de Matt. Mais cela ne sembla pas plaire à la bête, qui se mit à rugir avec violence, levant une patte griffue vers le plus jeune.
- DEUCALION ! ARRÊTE !
Camden se tourna de nouveau, et remarqua une femme au visage barré de cicatrices. Celle-ci s'approcha du loup et posa sa main sur son museau, semblant le calmer instantanément.
- Reste calme, il ne te fera pas de mal, sourit la femme, promenant ses mains sur le torse de Matt. Je suis ravie de te rencontrer Camden. Je suis Jennifer, la maman de Matt.
- J-je... Il..., tenta l'adolescent, avant d'inspirer un grand coup. Il a pris une photo de nous, et il a eu l'air d'avoir peur.
- On va le mettre dans son lit, affirma Jennifer, regardant le loup. Il est prêt, vas-y.
Et sous le regard ébahi de Camden, la bête aux pelage noir prit la forme d'un homme. Nu. Ce dernier enfila un pantalon qui traînait, puis prit Matt dans ses bras et le transporta dans une chambre. Jennifer posa sa main sur le front de son fils et ferma les yeux quelques instants.
- Bien, il va dormir un peu, tout va bien, sourit-elle, puis se tourna vers Camden. Je sais que je peux te faire confiance. Matt t'a raconté une partie une de notre histoire, je vais te conter le reste. Si tu as peur, que tu ne te sens pas en sécurité, ou que tu préfères tout oublier, je ferais tout pour ça. Tu es prêt ?
- Et t'es resté ? s'étonna Matt, regardant son ami qui semblait calme.
- Il a hurlé, pleuré, rit, vomit, mais dans l'ensemble, je trouve qu'il s'est montré très courageux, affirma Deucalion, un sourire en coin.
Matt regarda Camden, encore un peu inquiet. Sur le coup, son ami avait l'air de prendre tout ça avec sérénité. Mais par la suite, que se passerait-il ? Allait-il en parler à tout le monde ? Matt n'avait jamais réfléchi à l'idée que quelqu'un d'autre sache la vérité sur sa famille. Chacun avait vécu son lot d'horreur, Matt ne voulait pas qu'ils se retrouvent exposés à la haine des autres et-
- Tu réfléchis trop mon pote ! gronda Camden, le bousculant légèrement. C'est cool pour moi. J'veux dire, ta mère t'as ramené à la vie, et ton père est une créature mythique, et toi... Tu restes mon ami, même en tant que zombie...
Matt le frappa à l'épaule, mais ne put que sourire en voyant son ami rire de bon cœur. Si ses parents avaient jugé bon de tout lui raconter, il savait qu'il pourrait lui faire confiance. Mais qu'en serait-il pour Kelly ? Comprendrait-elle la situation ? Elle était sa meilleure amie, au même titre que Camden et-
- On y pensera plus tard, affirma Jennifer, connaissant les pensées de son fils. Mais pour l'instant, j'ai besoin que tu me dises exactement ce qui s'est passé quand tu as pris la photo.
Matt hésita. Comment raconter ce que son œil avait vu ? Parce qu'il le savait, ce n'était pas normal, et il n'avait jamais vécu ça avant. La coïncidence était trop forte pour ne pas faire le rapprochement entre cet œil "ressuscité" et ce qu'il avait vu au moment de la prise de la photo. Il souffla lentement, le cœur au bord des lèvres.
- Je... Je t'ai vu Camden. Tu avais le visage couvert d'hématomes.
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Je suis tellement contente d'avoir fini ce chapitre !
Et n'oubliez pas, une review c'est gratuit et c'est bon pour le moral !
