Elle se promenait près de palais de Buckingham avec un groupe de touriste. Nicole a toujours rêvé d'aller en Angleterre depuis aussi loin qu'elle se souvienne. Alors quand on lui a proposé un poste de comptable pour une entreprise de jeu vidéo québécoise dans leur succursale anglaise, elle a sauté dessus. Depuis maintenant 3 mois elle est responsable de l'équipe de 6 comptables que compte l'entreprise sur le sol Britannique. En ce jour de congé, la jeune femme de 22 ans décide de faire la touriste pour la première fois depuis son arrivée.
En arrivant près de son nouvel appartement, elle voit une boîte de carton qui n'était pas là ce matin. Intriguée, elle s'approche pour voir ce que c'est. Un gémissement étouffé se fait entendre en provenance de la boîte. Sans plus attendre, la comptable se précipite vers lui et l'ouvre avec précaution. Ce qu'elle y voit lui déchire le cœur. C'est un petit garçon de plus ou moins 5 ans avec des vêtements en lambeaux et couvert de sang et de saleté. Nicole enlève sa veste légère sans manche et enroule l'enfant dedans précautionneusement et l'emmène chez elle pour le soigner du mieux qu'elle le peut.
- Stéphane, tu sais, ce médecin que tu connais. Tu penses que tu peux lui demander de venir chez moi le plus rapidement possible? Demande la jeune femme à l'un de ses collègues au téléphone.
Elle avait posé le garçon sur la table de la cuisine et le déshabille doucement pour pouvoir le laver et voir l'étendu des dégâts sur le petit corps de l'enfant. Une demi heure plus tard, on frappe à la porte de son appartement. Le médecin regarde le garçon avec horreur et Nicole avec suspicion. Elle explique qu'elle ne connait pas cet enfant, mais c'était inconcevable pour elle de le laisser là où il était. Le garçon a de nombreuses fractures et contusions sur son petit corps. Il doit absolument être hospitalisé. La jeune femme aide le médecin à penser les plaies après les avoir nettoyées et l'enroule précautionneusement dans un drap blanc et propre. Elle monte derrière la voiture du médecin en veillant sur l'enfant à côté d'elle pendant qu'il les conduit à l'hôpital où il travaille. Une fois arrivés, Jack, le médecin en question, prend doucement le petit corps meurtrie de l'enfant et Nicole les suit comme un ombre. Ils entrent immédiatement dans le bloc opératoire et la jeune femme campe dans la salle d'attente pour attendre les nouvelles.
Après plus de 10 heures, Jack la rejoint en lui disant que l'enfant était hors de danger. Nicole soupire de soulagement en se laissant tomber dans le fauteuil qu'elle venait de quitter.
- Est-ce que je peux le voir? Demande-t-elle d'une petite voix inquiète.
- C'est inhabituel, comme vous n'êtes pas de la famille de l'enfant. Mais vue de la manière dont vous l'avez trouvé, je pense que c'est approprié.
Depuis ce temps, la jeune femme allait voir le petit garçon de 5 ans tout les jours après le travail. Elle lui amenait parfois une peluche, des livres d'enfants de son âge, des casse-têtes. Ils avaient un profond lien t'attachement l'un envers l'autre. Si bien que le psychologue qui suivait le garçon avait demandé l'aide de la jeune femme pour qu'il lui parle. L'enfant n'avait pas dit un mot depuis qu'il s'était réveillé après les opérations qu'il a eu.
Nicole entre doucement dans la chambre du petit garçon aux yeux verts perçants et il se détend en la voyant entrer dans la pièce.
- Bonjour, mon bonhomme, dit doucement la comptable. Je t'ai amené un petit quelque chose.
Elle s'approche lentement de lui et dépose un livre sur la couverture de son lit. C'est un livre sur Merlin l'Enchanteur.
- Est-ce que tu peux le lire tout seul, ou tu aimes mieux que je le lise pour toi?
Le gamin au cheveux noirs en bataille prend le livre et le regarde sous toutes ses coutures avant de le tendre à Nicole avec un regard incertain.
- C'est bon, je vais te lire un chapitre aujourd'hui et le second demain, quand je reviendrai. Ça te va?
La garçon hoche doucement la tête en s'assoyant péniblement dans son lit d'hôpital. Nicole s'approche doucement de lui et l'aide à se redresser sur les nombreux oreillers derrière lui.
- Personne n'arrive à le toucher, ici, dit une infirmière qui était entrée silencieusement dans la pièce. Vous être la première personne que je voit qui arrive à s'approcher assez sans qu'il ne fasse une crise de panique.
- Et bien, quand ce petit bonhomme se sentira assez bien pour me raconter son histoire, on pourra peut-être remédier à la situation?
Après avoir lue le premier chapitre elle voit le petit garçon s'endormir. Elle dépose un baiser sur son front où trône une cicatrice en forme d'éclair et dépose le livre sur la table de chevet.
Chaque jour, depuis presque 2 mois, c'est la même routine pour la jeune femme. Elle travaille de 8h00 à 16h00 et file à l'hôpital voir le rescapé de 5 ans. Mais cette fois-ci, c'est différent.
- Bonjour mon grand, dit-elle avec un sourire doux.
- Bonjour, dit une petite voix rauque et peu assurée.
- Je suis contente d'entendre le son de ta voix.
Le garçon rougie violement et baisse la tête.
- Mon grand, ne te cache pas, je suis heureuse que tu acceptes de me parler. Et tu as une très jolie voix.
Elle s'assoit doucement sur le lit du garçon et le regarde de ses yeux pers et expressifs.
- Crois-tu que tu pourrais me dire comment tu t'appelles?
- Ha…
- Prends ton temps, rien ne presse, mon bonhomme.
- Harry, dit timidement le bambin.
- Je suis heureuse de te rencontrer, Harry. Moi, c'est Nicole. Mais tout le monde m'appelle Nicki.
Cette phrase fait ricaner le Harry en question. La jeune femme vient le voir tout les jours depuis qu'il est ici et elle lui dit ça comme si ils ne s'étaient jamais vue avant.
Jack, qui venait de passer dans le couloir, est plus que surpris d'entendre la voix de Harry pour la première fois depuis que le jeune homme est ici. Cette jeune femme fait vraiment des merveilles avec ce petit. Même le psy n'arrive pas à lui arracher un mot. Sur le fichier médical du garçon, le nom qui y est inscrit est John Smith, en attendent de connaître son véritable nom. Il met alors Harry comme prénom. C'est un bon début, il ne manque que le nom de famille. La police continue de chercher activement la famille de cet enfant. Mais fait surprenant, personne ne l'a déclaré disparu. Et tout porte à croire que c'est les personnes qui l'élevaient qui l'a battu au point de le laisser pour mort dans la boîte où Nicki l'a trouvé.
Quand le médecin en avait parlé à Nicole, elle avait immédiatement proposé de le prendre chez elle. Elle travaillait de son appartement et avait tout son temps pour aider le jeune Harry à penser ses blessures.
L'employeur de la jeune femme l'avait appuyé dans ses démarches et l'Hôpital aussi. Tout le personnel voyait comment le jeune John, maintenant Harry, était attaché à Nicole et l'inverse était une évidence.
- Harry, demande la jeune femme. J'ai une question très importante à te poser.
Le petit Harry s'assoit un peu plus droit dans son grand lit pour l'écouter attentivement.
- Je me suis beaucoup attaché à toi, depuis que je t'ai trouvé, dit-elle avec lenteur, pour être certaine qu'il comprend tout. Et comme les médecins pensent que se sont les gens chez qui tu habitais qui t'ont fait… qui t'on fait ça. Je me demandais si tu… si tu aurais envie de venir habiter avec moi.
- Habiter avec toi? Demande Harry en fronçant des sourcils.
- Oui, avec moi, dans ma maison. Tu aurais une chambre juste pour toi, juste en face de la mienne. Comme je travaille de chez moi, il y aurait toujours quelqu'un pour prendre soin de toi. Tu pourrais aller à l'école ou une personne pourrait venir te donner des cours à la maison.
- Et tu serais ma maman?
- Si c'est ce que tu veux, oui.
- Et je pourrais faire le ménage en échange, faire à manger et sortir les poubelles.
- Harry, calme toi, dit Nicki en riant. Je ne te demande que de faire le ménage de ta chambre, j'ai déjà une personne très compétente pour le ménage. Pour ce qui est des repas, tu peux m'aider si tu le souhaites, mais ce n'est pas obligatoire. Et pour les poubelles, je m'en charge.
À partir de cette soirée, Nicole et l'hôpital remplissent les papiers pour que la jeune femme puisse avoir la garde de Harry. Il se nomme maintenant Harry Raymond-Potter. La police avait retrouvé la trace de sa famille, les Dursley, dans le Surrey et les avaient arrêtés pour négligence envers mineur et d'autres chefs d'accusations les plus horribles les uns que les autres.
Une semaine plus tard, Nicole amenait Harry dans sa nouvelle maison. Elle avait tout préparé. La couleur dominante de la chambre de son nouveau fils était le vert, sa couleur préférée. Les murs étaient recouverts de papier-peint à l'image d'une magnifique forêt. Il y avait trois bibliothèques dans la pièce. Une avec des livres pour enfant de l'âge de Harry, une avec des jouets, des casse-têtes et des peluches. Et l'autre n'avait rien dedans pour le moment. Elle l'avait mise là pour que Harry puisse y mettre ses futures possessions et ce qu'il aime vraiment. Le lit était grand et moelleux avec un édredon vert et bleu marin où un croissant de lune trônait en son centre.
Quand Nicole guide Harry dans la pièce, il s'arrête net dans l'entrée.
- Est-ce que tu vas bien? Lui demande sa nouvelle maman avec inquiétude.
- C'est… c'est pour moi?
- Bien sûr que c'est pour toi. Juste pour toi. Viens, je vais te montrer ta chambre, dit-elle en lui tendant la main.
Harry prend la main de Nicki et entre dans la pièce en regardant partout à la fois. Dans deux bibliothèques, il y a tout les livres, les casse-têtes et les peluches que Nicole lui avait amené à l'hôpital. Il y avait un fauteuil à bascule dans le coin de la chambre, près de la fenêtre, un grand lit qui l'appelait pour dormir dedans avec une peluche en forme de chat gris et blanc qui ressemblait à s'y méprendre au chat de Nicole, Inox.
Les jours passent et Harry semble s'habituer tout doucement à sa nouvelle vie. Les Dursley sont en prison et leur fils dans un centre pour enfants violents. Le juge a confirmé la garde de Harry Potter, maintenant Harry Raymond-Potter, à Nicole et rien ni personne ne pourrait les séparer. Comme Harry ne faisait toujours confiance en personne sauf Nicole, elle avait engagé un précepteur privé qui enseignait à Harry tout ce qu'il devait savoir pour un enfant de son âge. Lire, écrire, compter et Nicki restait travailler dans la pièce pour garder un œil sur eux, ce qui convenait parfaitement à Harry.
Deux ans passent et pour son anniversaire, Nicole décide de faire une journée mère/fils dans le centre-ville de Londres avec Harry. C'est son 7e anniversaire en ce 31 juillet 1987. Ils vont déjeuner dans un fast food, ce qui n'est pas dans les habitudes de la petite famille, qui mange très équilibré. Ils vont ensuite au cinéma et Harry demande à sa mère si ils peuvent aller au musé d'histoire naturelle.
Ils vont donc dans le cartier culturel de la métropole et Harry regarde partout en même temps.
- Maman?
- Oui, mon cœur?
- Tu crois que Merlin pourrait faire des potions avec des os de dinosaures? Demande la garçon qui avait une obsession pour l'enchanteur.
- Je n'en ai aucune idée, dit patiemment Nicole en regardant le squelette d'un de ses animaux disparus. Pour ça, il aurait fallut que Merlin existe en même temps que les dinosaures, mon cœur. Ou qu'il ait su où en trouvé. Tu ne crois pas?
La mère et le fils ne se rendent pas compte qu'ils ont attiré l'attention d'un homme pas très loin d'eux. Il est particulièrement grand, les cheveux lisses et noirs, comme ses yeux et sa chemise. Un nez busqué, qui donne du caractère à son visage sévère au regard impénétrable.
- Tu crois que ça existe vraiment, les potions, maman?
- Et pourquoi pas? Demande la jeune femme de 24 ans. Nous avons bien les médicaments, les produits ménager et bien d'autres mixtures pour nous simplifier la vie. Ce ne sont pas des potions, pour toi?
- Mais non, maman, dit le petit garçon au cheveux noirs d'un air exaspéré. Je te parle de vraies potions. Tu sais, comme dans les films. Avec un chaudron, une cuillère de bois et tout le reste.
- Je n'en ai jamais vue, mon cœur. Mais c'est comme les billets de 1000 dollars canadiens. Je n'en ai jamais vue, mais je sais qu'ils existent.
L'homme en noir fronce des sourcils en entendant l'enfant ricaner derrière sa petite main. Le garçon demande à sa mère si il peut aller se promener un peu vers les mammouths et elle acquiesce en lui rappelant la règle de toujours être dans son champ de vision.
Le gamin la remercie et va directement au fond de la salle d'exposition. Moins de 5 minutes plus tard, un bruit d'explosion se fait entendre, les murs tremblent sur leurs fondations, l'un des murs s'écroule et la salle d'exposition est remplie de poussière.
L'homme en noir entend le crie déchirant de la jeune femme.
- HARRY! Harry où es-tu? HARRY!
- Maman! Entend la jeune femme vers le fond de la salle.
Malgré la douleur de sa jambe droite, Nicki se précipite le plus rapidement possible vers la voix de son fils. Mais un bout de mur emprisonne l'enfant. Elle voit ses yeux verts et terrifiés derrière le pan de mur qui les sépare.
- Harry! Est-ce que tu es blessé? Est-ce que tu as mal quelque part?
- J'ai peur, maman, dit l'enfant d'une voix emplie de sanglots.
- Madame, reculez-vous, je vais essayer de tasser le mur, dit une voix cassante derrière elle.
Sans réfléchir, elle s'exécute pour laisser de la place à un homme de son âge habillé avec un pantalon et une chemise qui auraient dû être noirs avant l'explosion. Elle ne quitte pas son fils des yeux dans le trou où elle voit son regard. Elle ne remarque pas que l'homme a sorti un bout de bois long, noir et fin. Elle sait juste que son fils peut enfin sortir des gravas pour la rejoindre.
- Maman!
- Harry! Mon cœur, est-ce que tu vas bien? Est-ce que tu as mal quelque part?
Elle écarte des mèches de cheveux du visage de l'enfant et l'homme remarque l'éclair sur le front du garçon. Elle sert son enfant contre elle en se tournant vers l'homme qui a libéré son fils.
- Merci, monsieur. Merci infiniment. Comment puis-je vous remercier? Demande la jeune femme.
- Acceptez de prendre un café avec moi dans quelques jours pour me donner des nouvelles de ce garçon, propose l'homme en lui tendant une carte d'affaire.
La jeune femme fronce des sourcils en prenant la carte professionnelle pendant que Harry se dégage de ses bras pour remercier l'homme à son tour.
- Merci, monsieur, dit le gamin en lui tendant la main. Je suis Harry, Harry Raymond. Maman s'appelle Nicole.
- Pas de quoi, jeune homme, dit l'homme de son regard analytique. Je suis Severus Rogue, ajoute-t-il en lui serrant la main.
L'homme se penche doucement vers l'enfant et lui chuchote quelque chose à l'oreille avant de saluer la jeune femme d'un signe de tête et de partir. Harry a un sourire rayonnant en retournant dans les bras de sa mère adoptive.
- Et qu'est-ce qui te fait sourire comme ça, mon cœur?
- Mr Rogue m'a dit que les potions existaient pour vrai, dit le gamin, émerveillé.