Bonjour à tous ! Et voilà, j'ai envie de pleurer. Je vous avertis, ce premier chapitre risque de toucher une corde sensible…

J'ai été inspirée par un court texte publié sur Fanfiction mais malheureusement, je n'arrive pas à le retrouver. C'est en écoutant la chanson « Only Love » de Jordan Smith que m'est venue l'inspiration pour ce premier chapitre (allez l'écouter !). J'espère que vous allez aimer. Bonne lecture !


ONLY LOVE

"Lady... bug!"

Marinette ouvrit les yeux et tenta désespérément de respirer. Une douleur lancinante dans tout le côté gauche de son corps l'immobilisait complètement et le goût ferreux dans sa bouche, ainsi que la sensation de chaleur intense autours d'elle, la reconnecta rapidement à la réalité.

La vision floue, elle baissa difficilement les yeux sur la source principale de sa souffrance et vit les éclats de métaux qui transperçaient son abdomen. Plus bas, à une centaine de mètres, le sol l'appelait dangereusement.

Elle réalisa qu'elle était suspendue dans le vide.

Elle gémit mais se força à cesser aussitôt. L'intenable douleur provoquée par chacun de ses mouvements, par chacun de ses halètements, la força à rester immobile. Elle étouffait. Elle étouffait et ses organes vitaux étaient touchés.

Elle était en train de mourir.

Un cri rauque et désespéré se fit entendre au-dessus d'elle. Paniquée par le rugissement soudain de son compagnon, elle leva douloureusement la tête. Chat Noir se tenait d'un bras à une poutre encore debout de la Tour Eiffel et de son autre bras, la tenait par son poignet.

Un crissement métallique se fit entendre et la Tour Eiffel sembla vaciller. Autour d'elle, Ladybug pouvait entendre des bruits de batailles et d'éclats de voix. Elle savait que son équipe se battait de toutes leurs forces contre les trois Akumas que le Papillon avait envoyés mais la situation semblait critique.

Et la chaleur des poutres en train de fondre devenait de plus en plus insupportable.

Elle regarda Chat Noir qui luttait de toutes ses forces pour la ramener vers lui mais constata que ses efforts étaient inutiles. Trois profondes entailles avaient déchiré son costume au niveau de sa clavicule et malgré tous ses efforts, il n'arrivait pas à plier le bras pour la ramener à lui. S'il lâchait la poutre le retenant, ils sombreraient tous deux dans le vide.

Autour d'eux, l'écho de la bataille et des grincements métalliques faisaient rage. La chaleur du feu et la fumée les environnant empêchaient Marinette de respirer. Ça, et le flot de sang qui ne cessait d'envahir sa bouche.

Elle essaya de bouger son bras et d'attraper la main de son compagnon mais ses blessures profondes la rendaient faible. Dépourvu de son yoyo, qu'elle avait perdu en attrapant le deuxième Akuma, aucune autre option ne se présentait à elle. Le temps sembla s'arrêter quand elle réalisa que là, du haut de la Tour Eiffel, son voyage allait s'arrêter.

Elle se concentra alors sur son compagnon et fixa son regard dans le sien. La suie et la sueur sur visage de Chat Noir faisaient ressortir le vert émeraude de ses yeux. Elle eut soudain envie de s'y échapper et de s'y noyer.

Le visage crispé et concentré, Chat Noir lâcha un autre rugissement lorsque le poignet de Ladybug glissa légèrement de ses doigts. Elle vit la peur et la panique envahir ses traits.

"Chat...", souffla-t-elle, ce qui provoqua en elle une souffrance indescriptible.

Malgré le puissant grondement autours d'eux, elle sut aux mouvements des oreilles de son compagnon qu'il pouvait l'entendre.

"Acc-Accro...che-toi!", lui ordonna-t-il, la mâchoire crispée par l'effort.

Elle tenta de respirer, en vain. Elle n'avait plus beaucoup de temps.

"Je... suis... désolée..."

Chat Noir rugit et elle se sentit soulevée légèrement pour retomber aussitôt. Au mouvement, la main de son compagnon glissa une nouvelle fois de son poignet. Une larme fraîche coula sur la joue de l'héroïne et elle se força à sourire.

"N'y... pense... pas!", cria Chat.

Il laissa échapper un sanglot.

"N'y pense... pas!"

Elle lui souffla enfin les mots qu'elle avait retenus en elle si longtemps.

"Je t'aime."

Elle vit le désespoir percuter le visage de Chat. Au même moment, le jeune-homme se détransforma.

"Non…, gémit-il, une larme traçant son chemin sur la joue. Non, non, non."

Il ferma les yeux sous l'effort intense qu'il devait faire pour la garder à ses côtés mais si Chat Noir n'avait pas pu la sauver, alors Adrien ne le pourrait pas non plus.

Le regard de Marinette s'arrêta quelques secondes sur son visage puis descendit sur l'épaule blessée du jeune-homme. Du sang coulait abondamment de sa blessure, longeant son bras jusqu'à leurs mains jointes puis continuait son chemin le long du corps de Marinette. Elle comprit alors pourquoi elle glissait de son emprise.

Ouvre les yeux Chaton, Adrien.

Adrien.

J'aimerais te regarder une dernière fois…

En d'autres circonstances, elle aurait sûrement été surprise ou même paniquée par l'identité de son partenaire, mais à quelques secondes de la mort, seul un sentiment de regret fraya un chemin dans son cœur. Le regret de ne jamais lui avoir révélé son identité. Le regret de savoir qu'en plus d'avoir perdu sa mère, il perdrait aussi sa Ladybug. Le regret de n'avoir jamais pu exprimer ses sentiments ni à l'un, ni à l'autre des garçons qu'elle aimait sans avoir su qu'ils étaient le même. Et le regret de savoir qu'elle ne serait pas à ses côtés lorsqu'il vaincrait Papillon.

Parce qu'il le vaincrait, elle le savait.

Et alors que la pointe de la tour Eiffel descendait lentement vers le sol dans un bruit de métal assourdissant et qu'elle voyait Adrien lutter en vain contre le destin inévitable qui l'attendait, elle décida qu'il vivrait.

Les mots lui manquèrent mais sa volonté était si forte que Tikki obéit.

Détransformation.

Adrien ouvrit les yeux au moment même où la magie du Miraculous de la jeune-fille laissa place à son amie et ancienne camarade de classe. Sans gant pour raffermir leur prise, les doigts de Marinette glissèrent de ceux d'Adrien et elle tomba en chute libre.

Ses yeux plongés dans ceux du jeune-homme, elle y vit une agonie indescriptible.

Je suis désolée chaton... Il n'y avait plus rien à faire.

Parce que même s'il avait pu la sauver de la chute, il n'aurait pu la sauver de ses blessures. Elle souhaita de toutes ses forces qu'il saurait vivre après sa mort. Vraiment vivre, pour lui et non pour les autres. Ce fut son dernier souhait.

Elle ferma les yeux et se sentit partir, mais se força à rester éveillée encore un peu, le temps de faire ses adieux. À sa famille. À Tikki. À ses amis. À Adrien.

C'est alors qu'au milieu de sa chute, elle sentit une main attraper son bras. Elle voulut ouvrir les yeux mais son corps ne répondait plus à ses ordres. La douleur avait maintenant disparu et elle savait que son cœur venait d'arrêter de battre. Deux bras forts l'attirèrent vers un corps chaud et se refermèrent autours de son dos et de sa nuque.

Il l'aurait suivi jusqu'au bout du monde. Il l'aurait protégé jusqu'à la fin.

Elle avait été naïve de croire qu'il vivrait sans elle.

Alors, dans la chaleur de ses bras, elle se laissa aller et rendit son dernier souffle.


Aaaaah je suis terrible ! J'imagine que certains doivent me détester, mais l'histoire n'est pas finie. Elle sera constituée de quatre chapitres. Ou peut-être seulement trois. J'ai déjà tout écrit mais, bien que j'aime le 4e chapitre, je ne sais pas s'il est vraiment nécessaire de l'ajouter. Je verrai ! Je publierai la suite rapidement, juste le temps de faire quelques corrections, et hop !

Et n'hésitez pas à commenter, ça me fait toujours super plaisir de connaître vos avis !