AU DELA DU VOILE

Après qu'Harry eut traversé le voile au Département des Mystères, il se retrouva au Hueco Mundo. Ayant perdu toute mémoire, il se baptise Ulquiorra Schiffer. Il entre dans l'armée d'Aizen et devient l'Espada Cuarto. Mais peu à peu, sa mémoire lui revient et cela va avoir de sérieuses répercussions.

Prologue

« NON ! »

Harry pouvait voir ce qui était sur le point d'arriver. Sirius se tenait là, juste devant l'arche d'où on pouvait voir un voile translucide s'agiter lentement dans l'espace dépourvu du moindre courant d'air. Il pouvait entendre des murmures en provenir, incompréhensibles. Sirius était là, dos au voile, et faisait face à sa cousine complètement cinglée, Bellatrix Lestrange. Elle le menaçait de sa baguette, pointée directement vers son cœur.

Harry courut et poussa Sirius en dehors de la trajectoire du sortilège juste au moment où la sorcière prononça l'incantation mortelle. Encore un faisceau perdu. Hélas, dans son élan, ce ne fut pas Sirius qui passa au travers de l'arche, mais Harry. Il put sentir son corps traverser le voile inconsistant comme s'il traversait une cascade d'eau glacée, puis il le vit se faire de plus en plus transparent et finir par se décomposer, atome après atome dans l'air ambiant. Mais étrangement, cela ne faisait pas mal. Sa conscience partit lentement très loin du combat, loin du Ministère, loin de ses amis, loin de Sirius. Il ressentit un sentiment de paix l'envahir. Du moins au début…. Ensuite, il heurta le sol. Du sable. Il y avait du sable partout.

Il jeta un œil à son corps et remarqua qu'il était légèrement transparent. Il sut à ce moment-là qu'il était mort mais il ne trouvait pas cela des plus dérangeant. Il se sentait calme … et intrigué. Il y avait une chaîne brisée qui sortait de sa poitrine, juste à l'endroit où il présupposait que son cœur était. Et lentement, alors qu'il la regardait, fasciné, les maillons commencèrent à se corroder et à se dévorer entre eux. Et c'était douloureux. Tellement douloureux qu'Harry en regrettait les doloris de Voldemort. Plus la chaîne se faisait plus courte, plus c'était intolérable. Il hurlait. Il hurlait de douleur. Il était seul, personne autour de lui pour lui expliquer ce qui lui arrivait. Il avait de plus en plus peur. Et cette peur, au fur et à mesure que la chaîne se mangeait elle-même et finalement disparut pour ne laisser qu'un trou entre ses deux clavicules, elle se transforma en désespoir. Il était seul et sans espoir. Il hurlait de désespoir.

Et il perdit connaissance, sa conscience quittant son corps pour être remplacé par un appétit vorace. Tout ce qu'il pouvait encore ressentir n'était que le désespoir et seulement cela. Il ne savait pas qui il était. Il ne savait pas ce qu'il était. Il ne savait pas où il était. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il était seul et qu'il avait faim.

Et comme il avait faim, il se mit en quête de nourriture. Il chassa. Et il se nourrit de créatures noires à l'apparence étrange, toutes aussi différentes les unes des autres. Toutes étaient noires, avaient un trou, comme lui, et elles portaient une sorte de masque blanc. Elles aussi semblaient avoir faim car elles l'attaquaient tout autant que lui.

Vivre ou ne pas vivre. Tuer ou être tué. Manger ou être mangé. La dure loi du plus fort. La loi de la survie en ce monde sauvage.

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Beaucoup de temps était passé depuis sa mort. Du moins de ce qu'il pouvait en juger. Il avait appris beaucoup de choses sur son existence actuelle depuis. Il était ce qu'on appelait communément un Hollow et un Vasto Lordes qui plus est. Il était toujours aussi affamé, voire plus, qu'à ses débuts mais il avait un meilleur contrôle sur son insatiable appétit. Il savait également qu'il était puissant. Que la dimension dans laquelle il évoluait était appelée le Hueco Mundo, le monde des Hollows.

Le temps évoluait différemment en ce lieu gouverné par les sables et la nuit. Cela allait beaucoup plus lentement que dans le monde des misérables et faibles humains. 'Déchets.' Voilà comment il considérait ces êtres inférieurs.

Et il était toujours seul.

Il s'est choisi un nom pour lui-même il y a quelques temps, il ne sait pas exactement combien puisqu'en ce lieu la nuit était éternelle mais cela n'avait aucune importance. Son nom : Ulquiorra Schiffer.

Il marchait dans ce lieu désertique, sans destination précise, suivant juste sa faim, n'ayant pas vraiment d'autre occupation, dévorant d'autres Hollows pour s'approprier leur force, leur énergie spirituelle et devenir plus fort encore. Il n'avait que cela à faire pour faire passer l'éternité. Soudain, une main se tendit devant lui.

« Joins-toi à nous et je peux te promettre que tu ne seras plus jamais seul. Ta faim sera assouvie et tu gagneras un pouvoir encore plus grand. Qu'en penses-tu ? »

L'homme qui lui faisait face s'appelait Sosuke Aizen. Et il lui tendait la main. Ulquiorra regardait cette main offerte pensivement, jugeant le pour et le contre, analysant minutieusement ce choix.

Il prit la main et la serra.

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Ulquiorra était agenouillé devant le Maître Aizen, le corps entièrement recouvert de bandelettes. Aujourd'hui, en cette nuit éternelle, était le moment de son évolution. Il allait devenir un Arrancar grâce au pouvoir du Hogyoku, cette pierre qui était en la possession de son Maître et sauveur.

Il se sentit parcouru par l'énergie de la pierre quand le Maître Aizen la posa sur son masque. C'était d'abord doux et chaleureux avant de se faire glacial et douloureux. Mais Ulquiorra ne broncha pas. La douleur n'était qu'une information du corps transféré au cerveau pour lui signaler qu'il se passait quelque chose. Et il savait déjà cela. De toute façon, crier et pleurer était une perte de temps et d'énergie. Alors il attendit que la transformation cesse. Vers la fin, la douleur se fit encore plus forte et il serra la mâchoire en sentant son masque se briser.

« Lève-toi, Ulquiorra Schiffer, mon nouvel Arrancar, bienvenue parmi les Espadas, » dit Aizen en ôtant la pierre dorénavant du front de son nouvel homme de mains.

Ulquiorra se redressa, nu comme un ver, et observa son Maître avant de s'agenouiller devant lui. Il avait tenu parole. Il ressentait sa nouvelle puissance et il n'était plus seul. Il faisait partie des Espadas, les plus puissants guerriers Arrancars de tout le Hueco Mundo.

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Ulquiorra se tenait dans sa chambre de Las Noches, le grand palais sur le toit du Hueco Mundo, demeure des Vasto Lordes et des Espadas. Il avait un simple lit à baldaquin aux draps aussi verts que ses yeux, d'une teinte émeraude. Il avait un bureau sur lequel s'entassait une petite pile de livres de sciences et de philosophies. Il était nu devant son miroir et s'observait, découvrant sa nouvelle apparence.

Il avait la peau pâle, presque blanche, imberbe. Il donnait l'impression d'avoir une quinzaine d'années tout au plus. Une fine musculature était visible laissant supposer qu'il avait une certaine force. Mais ce n'était qu'illusion comparé à la force réelle qu'il savait posséder. Une force puissante, immense, meurtrière. Ses ongles étaient noirs, contrastant largement avec le reste de sa peau. Un trou sombre d'environ huit centimètres de diamètre se situait entre ses deux clavicules et il avait un grand '4' tatoué à l'encre noire sur son pectoral gauche. Son visage inexpressif était anguleux et encadré par une chevelure noire corbeau qui lui arrivait aux épaules. Son masque, brisé depuis son évolution, n'était plus qu'une plaque d'os sur le côté gauche de sa tête, un peu comme un casque et une corne en partait, se dressant dans les airs, sur une bonne dizaine de centimètres. Il avait deux traits verts, aussi vert que ses yeux, qui partaient de ces derniers et tombaient, suivant la logique de la gravité pour dessiner ce qui s'apparentait le plus à des larmes. Seules traces visibles du désespoir qui l'habitait encore.

Il était l'Espada Quarto, Ulquiorra Schiffer et son pouvoir résidait dans le désespoir qu'il pouvait insuffler aux gens et aux créatures qui l'entouraient.

Il se dirigea vers sa penderie et y prit sa tenue. Il se vêtit de son hakama et de son haori blancs et sortit. Une réunion des Espadas allait bientôt se faire et Maître Aizen n'aimait pas le retard. Ulquiorra mit ses mains dans ses poches et avança de son pas lent vers la salle du trône, ignorant tout le monde sur son chemin.