Salut ! Je vous avait vaguement annoncé que je comptait publier une nouvelle histoire d'ici la fin des vacances. Nous sommes au dernier jour. Cet OS, je devait le publier en entier (20 960 mots...). Il est quand même long, non ? Du coup, je l'ai divisé en deux parties.

Détendez-vous avant la reprise des cours :)

Sur ce, j'espère qu'il va vous plaire ! J'ai beaucoup aimé l'écrire en tous cas !

PS : les personnages ainsi que l'image de cover ne sont pas à moi.

Bonne lecture !


Correspondance Partie 1

Nash sentit sa tête tomber de sa main sur laquelle elle était appuyée. Cela le réveilla. Il ouvrit un œil et depuis la table d'à côté, Silver lui passa un bout de papier. Nash lui renvoya sans même le lire. Il ferma de nouveau les yeux.

La fin de l'heure approchait. Le prof regarda la pendule et ferma la porte de la salle de cours qui était restée ouverte pour faire un courant d'air.

-Monsieur ! Il fait super chaud ! Se plaignit un élève.

-Veuillez attendre la fin du cours, dit-il en japonnais. Je dois vous parler de quelque chose.

-Et vous devez fermer la porte pour ça ?

-Oui. C'est top secret.

Avec un clin d'œil, il posa son doigt sur sa bouche, ce qui fit glousser les filles du premier rang. Le prof de japonnais posa ses mains sur son bureau.

-Bon, comme vous le savez, notre lycée est couplé avec beaucoup d'autres à travers le monde. La classe européenne part à Londres, la classe espagnole va aller à Madrid. Mais nous, comme on est une classe d'à peine vingt élèves, aucune chance qu'on parte. Ou presque. Le proviseur m'a mit au défit de trouver un lycée qui serai près à se coupler avec le notre pour vingt élèves.

-Et alors ?

-Si je vous en parle, c'est que j'ai trouvé. Pour le moment, c'est juste un projet, mais il est possible que nous partions au Japon dans l'année.

Les élèves commencèrent à s'exciter à l'entente de cette nouvelle. Nash ouvrit ses deux yeux et cessa de faire semblant de dormir. Un voyage ? Ce n'était pas une mauvaise idée.

-En fait, on voudrait faire comme la classe européenne et faire un échange de correspondants. Cela nous épargnerait pas mal de dépenses de logement.

L'entente du mot correspondant fit grimacer la salle.

-Oh non, j'avais un correspondant en sixième, il m'a parlé un mois puis silence radio !

-Je sais, je sais. Mais ce serai sympa, même si ça ne dure pas longtemps. Cela permettrait de tisser des liens, c'est important, non ?

Nash bailla. Un correspondant ? Très peu pour lui. Il préférait se rendormir.


Seijuro sentit sa tête tomber. Il la releva d'un coup et passa une main sur ses yeux fatigués. Les cours d'anglais avaient toujours eu un effet soporifique sur lui. Il ne saurait pas expliquer pourquoi. Il se retint de bailler alors que la prof faisait répéter un élève pour la cinquième fois, ce qui commençait à gaver toute la classe. Après qu'il ait mal prononcé le mot une sixième fois, elle renonça. Cela dit, Seijuro admirait sa détermination et sa persévérance.

La fin de l'heure approchait et Seijuro ne rêvait que de quitter cette salle. Il commença à ranger sa trousse. La prof regarda sa montre.

-Bon, ce sera tout pour aujourd'hui... mais ! J'ai encore quelque chose à vous dire.

Elle posa ses lunette sur le bord de son bureau.

-Le proviseur est venu me parler tout à l'heure. Il aimerai qu'on organise un échange de correspondants avec un lycée de Los Angeles. Il a été contacté par un prof de japonnais de là-bas.

-Des correspondants ? Râlèrent les élèves.

-Oui. J'aurai besoin de volontaires dans votre classe. Vous avez tous un bon niveau en anglais, ce serai une bonne expérience pour vous. Et puis, un voyage avec sa classe, c'est toujours sympa.

-Vous savez madame, l'Amérique, et surtout L.A., c'est pas si loin. Par contre, si on pouvais aller en Europe, là je signe tout de suite.

-Oh ouais !

-Mais, ce n'est pas l'Europe qu'on vous propose. Désolé. Alors, qui est volontaire ?

Comme par réflexe, elle se tourna vers le meilleur élève de sa classe, à savoir Akashi Seijuro. Lors des élections des délégués, personne ne s'était présenté et le garçon s'était désigné. Apparemment, elle s'attendait au même esprit de sacrifice.

-Akashi-kun ? Tu serai partant ?

-Je suis bilingue, cela ne m'apporterait pas grand chose. Et je suis déjà allé en Amérique.

Au fond de la classe, certains élèves levèrent les yeux au ciel.

-Oui, mais là, ce serai avec des amis.

Seijuro se tourna légèrement pour regarder ses camarades de classe. Aucun n'était son ami. Il ne s'entendait bien qu'avec les titulaires du club de basket. Non, ce n'était pas son truc les voyages scolaires.

La prof soupira et se tourna vers ses élèves.

-Ça vous fera rater des jours de cours.

Les élèves se regardèrent. Ils ne voulaient pas lever la main, sinon ils allaient passer pour les feignants de la classe.

Avec un long soupir, Seijuro finit par se porter volontaire, sachant qu'il allait le regretter. Il montrait l'exemple et peu de temps après lui, quelques mains se levèrent, jusqu'à ce que vingt noms soient sur la liste de la prof.


Nash soupira longuement. Aujourd'hui, M. Hirato devait leur donner la fiche de leur correspondant. Ils avaient tous pour ordre de leur envoyer un message dans le week-end pour prendre contact au plus tôt et nouer un lien avant le premier échange. Le prof déposa sur les tables les fiches de correspondants.

-Et, demandât un élève du premier rang, vous avez tirés au sort ?

-Oui. J'allais pas lire tous les profils pour savoir qui s'entendrait le mieux avec qui.

Il posa une fiche sur le bureau de Silver, puis sur celui de Nash qui prit à peine le temps de regarder.

-Oh ! Fit Silver, j'ai une meuf !

-Waouh... trop cool...

-Et toi ?

Il prit la fiche du bout des doigts.

-Un mec.

Il n'y avait pas de photo, ce qui était dommage. Il lu la fiche à la vitesse d'un escargot, vraiment peu motivé à l'idée de faire ce voyage. Bon alors... Akashi Seijuro, élève de seconde, né le 20 décembre, aime la musique, le shogi, les échecs, les chevaux et le basket. Le basket ? Et bien, au moins un truc qu'ils avaient en commun. En plus de la musique. Peut-être que ce mec n'avait pas un niveau trop mal et qu'ils pourront se faire un match.

Et puis quoi encore ? Il soupira et reposa sa tête sur le bureau. Il ne voulait pas d'un correspondant, c'était gavant. Se forcer à parler une autre langue, se forcer à sympathiser juste pour rendre les deux semaines d'échange un peu agréable. Enfin, peut-être pourra-il s'amuser à torturer un peu ce petit japonnais. Ce serai drôle de le traumatiser quand il viendra en Amérique.

Une élève leva la main.

-Monsieur, pourquoi ils sont plus jeunes que nous ?

-Parce qu'on est pédophiles ! Se marrât Silver au fond de la salle.

Le prof le dévisagea.

-Mais non. C'est une question de niveau. Ils sont tous très bons en anglais et on un niveau scolaire largement suffisant pour suivre des cours de terminales dans notre établissement.

-En gros, on est tellement nuls que des secondes peuvent prendre notre place. Super.


Le lundi, après le week-end, c'était l'effervescence dans la classe japonaise.

-Tu as eu le mail de ton correspondant ?

-Oh oui ! Il est trop sympa !

-Le mien aussi. On a pleins de choses en commun !

Seijuro soupira. Sa voisine se tourna vers lui. Yuuki Nabeshima était peut-être la seule personne de sa classe qu'il appréciait. Elle était gentille, musicienne et basketteuse dans l'équipe féminine. Souvent, Seijuro se disait qu'elle ferai une petite-amie parfaite... s'il était attiré par les filles. Or Seijuro n'en avait aucune idée et n'avait jamais prit le temps de faire son introspection pour trancher la question. Heureusement, la jeune fille ne se faisait pas d'illusion.

-Tu as eu un mail de ton correspondant ? Lui demandât-elle gentiment.

Seijuro n'était au départ pas motivé pour ce voyage. Mais finalement, après y avoir réfléchit, cela lui permettra de ne pas passer dix jours chez lui et donc, dix jours loin de son père. Et ça, c'était une bonne nouvelle. Non pas que Seijuro n'aimait pas son père. Il lui était indifférent. Entre eux, c'était presque une relation entre patron et employé. Seijuro était constamment jugé sur son travail et devait obéir aux ordres.

-Non. Rien. Et toi ?

Elle se gratta la nuque, un peu gênée.

-Oui... Mais je le trouve un peu... insistant.

-Il te drague ?

-Ce n'est pas méchant ! Je saurai mettre les choses au clair. J'ai l'impression d'avoir affaire à un gamin qui découvre ce qu'est la gente féminine. Il veut que je lui envois une photo de moi.

-Tu vas en parler au prof ?

-Non, je vais régler ce problème comme une grande.

Elle fit un petit clin d'œil à Seijuro. De toute façon, Seijuro ne s'en faisait pas pour elle, il la savait débrouillarde.

Seijuro avait lu la fiche de son correspondant et d'après son profil, ça ne l'étonnait pas qu'il ne l'ai pas encore contacté. Il était exactement le genre de personne que Seijuro détestait. Nash Gold, dix-huit ans, terminale. Il y avait une photo de lui. On y voyait un jeune homme blond aux yeux verts, rien qu'à son visage en pouvait dire qu'il était grand et robuste. Il avait un sourire supérieur. Même le photographe qui avait prit le cliché, on sentait qu'il l'avait prit de haut. Et puis, on distinguait sur son cou, du côté gauche, un tatouage composé d'arabesques noires. Il n'y avait rien d'autres sur sa fiche, pas la moindre information supplémentaires. Preuve qu'il se fichait de cette correspondance. Seijuro n'aimait pas cette mentalité. Mais pour autant, il ne voulait pas faire le premier pas vers cette personne.

Il passa une semaine à écouter ses camarades parler de leurs correspondants à chaque début de cours d'anglais. Lui n'avait rien à dire. Il n'avait toujours aucun message de son correspondant.

-Et tu comptes attendre jusqu'au premier échange pour parler avec lui ? Demanda Yuuki.

-Non. Je vais attendre que son professeur l'oblige à faire le premier pas parce que cela finira par arriver.


-Je te jure, elle m'a rembarrée ! Elle a un sacré caractère.

-Et ça te plaît je suppose ?

Silver haussa les épaules. Les filles que se fichaient de lui et l'envoyaient balader, c'était pas son truc.

Le prof entra dans la salle et demanda à tous ses élèves de s'asseoir.

-Cela fait une semaine que je vous ais donné les fiches de vos correspondants. J'espère que vous leur avez envoyé un mail.

Silver donna un coup de coude à Nash.

-Tu l'as fait ?

-Non, pas encore.

Le prof entendit leur chuchotement.

-Allons Nash, ce n'est pas bien sérieux. Je veux que dès demain, tu ais envoyé un mail à ton correspondant. Il est important que vous aillez tôt un premier contact.

Nash soupira et se laissa aller sur sa chaise. Il mit les mains dans ses poches, signifiant clairement que ça l'ennuyait tout ça. Il voulait seulement qu'on lui fiche la paix.

-De plus, j'ai discuté avec le professeur de Rakuzan et nous avons convenu des meilleurs dates pour le voyage. Nous allons les soumettes au conseil de l'établissement cette semaine.

-Et ce sera quand le voyage du coup ?

-Vous savez que l'année scolaire n'est pas tout à fait la même entre ici et là-bas. Eux commencent les cours au printemps et nous en fin d'été. Mais nous avons convenu qu'il serai bien que l'échange ait lieux avant l'hiver. Ce seront eux qui viendrons en premier.

Ils discutèrent encore pendant cinq bonnes minutes de l'échange puis le professeur commença le cours.

À l'intercours, Silver et Nash retrouvèrent leurs amis dans la cours du lycée. Tous ensemble, ils formaient un club de streetbasket plutôt réputé dans la ville. Nash se mit un peu à l'écart et sortit son portable. Il alla sur sa boîte mail et commença à rédiger un message pour le correspondant. Qu'est-ce que c'était barbant tout ceci ! Tout ça pour un voyage qu'il ne voulait pas faire. Au pire, il pourrai se faire porter pâle au dernier moment. Voire même prétexter qu'il s'était cassé la jambe. Non, Silver ne lui pardonnerai jamais de le laisser seul faire ce voyage.

Bon... que dire à ce garçon ?

Salut. J'suis Nash, ton corres'.

Début impertinent. Vu le profil de son interlocuteur, il allait partir en dépression. Il avait l'air d'un premier de la classe. Et ensuite, que devait-il dire ? Sur sa fiche de présentation, il n'avait rien dit et n'avait pas envie de s'étendre sur ses passes-temps.

Il envoya ce simple message, considérant qu'il avait fait ce qu'on lui avait demandé. Mais au lieu d'envoyer le message en japonnais comme convenu, pour s'entraîner, il l'envoya plutôt en anglais.

À la fin de l'intercours, il senti son téléphone vibrer. Il venait de recevoir un mail.

Sans blague.

Je te jure, répondit Nash.

Il était un peu étonné par la répartie de son correspondant (qui répondait en japonnais). Il ne se présentait même pas, se contentant de réagir au premier degré à son mail. C'était étonnement plaisant.

Tu as mis du temps à te manifester. Pourquoi ?

Parce que ça m'emmerde.

J'apprécie l'honnêteté.

Je te le dit direct : je veux pas faire ce voyage alors ne t'attends pas à avoir affaire à quelqu'un d'aimable.

Je ne me faisais aucune illusion.

Nash sourit. C'était peut-être un premier de la classe mais il avait une répartie qui plaisait beaucoup à Nash. Il ne pouvait nier qu'il continuait à discuter avec lui rien que pour s'amuser. Peut-être était-ce ainsi qu'il avait le plus de chance de vraiment le connaître. Via son humour et non ses passes-temps, la couleur de ses cheveux ou ce genre de choses.


Cela faisait un mois que Seijuro discutait presque sans discontinuer avec Nash Gold. Il s'amusait à l'embêter, à le taquiner et à chercher ses points faibles vu qu'il n'avait rien mit sur sa feuille de présentation. C'était drôle et cela faisait passer le temps.

Ils étaient à une semaine du premier échange. Seijuro avait commencé à préparer sa valise, presque impatient de rencontrer enfin ce mec qu'il faisait tourner en bourrique depuis un mois. Il avait tout de même réussi à le pousser assez dans ses retranchements pour qu'il l'insulte et lui fasse la tête pendant plus d'une journée.

Sans qu'ils ne s'en rendent compte, un jeu s'était mis en place. Un jeu proche de la séduction. C'était à qui énervera le plus l'autre, qui aura la meilleure répartie. Seijuro se félicitait d'avoir assisté à la plupart des disputes entre ses amis du collège. Aomine Daiki a toujours eu un don pour envoyer balader les autres et il usait parfois de métaphores bien recherchées et imagées. C'était sa source d'inspiration.

Je te préviens, on a pas de chambre d'amis. Tu dormira sur un matelas.

Seijuro haussa un sourcil à la réception de ce nouvel e-mail. Était-ce vrai ou bien Nash Gold cherchait-il encore à le taquiner ?

Quel accueil !

Ça m'emmerde autant que toi je te signale ! Le matelas sera dans ma chambre.

Tu dis ça mais tu pourra me piétiner pendant la nuit.

Figure-toi que je n'y avais même pas pensé ! Prépare des protections.

Ou alors j'invoquerai le dieu des invités et demanderai à dormir dans ton lit.

Ahah, ça n'existe pas. Et c'est ma chambre alors c'est moi qui décide.

Par certains aspects, Nash Gold qui avait pourtant deux ans de plus que lui était bien immature. Ou du moins, c'était l'impression qu'il donnait. Un gamin en train de répondre à un autre. Seijuro avait conscience qu'il se comportait comme tel.


On est dans l'avion.

Profite de tes dernières heures de bonheur. Après, tu sera avec moi. 24H/24h !

Je sais.

Tu as hâte ?

Nash eu conscience après l'avoir envoyé que c'était une question bizarre. Puis, il se demanda si lui-même avait hâte de le rencontrer. Et la réponse le perturba quelques petites secondes. Oui, il avait hâte de voir en vrai ce garçon qui le rendait parfois dingue.

Silver intercepta son regard perdu et lui tapa l'épaule.

-Hey, sors de ton monde.

-Qu'est-ce que tu me veux ?

-On f'ra quoi ce soir une fois les corres' arrivés ? On f'ra la fête ?

-J'sais pas... Déjà il y aura le goûter au lycée avant qu'on reparte tous chez nous. Mais ce soir... En tout cas, mes parents sont impatients de le recevoir.

-Les miens ont oublié. Je leur ais rappelé hier.

Tout a fait le genre de la famille Silver. Les Gold avaient un meilleur sens de l'accueil.

-Je pense qu'ils seront crevés par le voyage. Il serai mieux qu'on prévois un truc pour un autre jour.

-Genre ce week-end. Ce serai le pied de faire une fête chez toi.

-Ouais. Si j'arrive à faire partir mes parents et c'est pas gagné.

Nash sentit son téléphone vibrer et le sortit. Le prof n'avait aucune autorité dans la classe et tout le monde faisait ce qu'il voulait. Surtout que beaucoup étaient surexcités à l'idée de recevoir leurs correspondants.

Il alla dans sa boîte mail.

Oui.

Oui ? Il avait donc hâte lui aussi de le rencontrer. Nash se mit à sourire et tenta de se cacher en enfouissant sa tête dans ses bras sur son bureau. Il avait hâte. Et quand il sera là... Quand il sera devant lui... C'était vrai, que feront-ils ? Est-ce qu'ils iront jouer au basket avec les autres de son groupe d'amis ? est-ce qu'ils passerons leurs nuits à discuter ? est-ce qu'ils dormiront ensemble rien qu'une fois ?

Non, mais, et puis quoi encore !? Dormir ensemble ? Pourquoi pensait-il à ça ?

Les trois heures de cours suivantes passèrent au ralentis. Nash trépignait d'impatience. Puis, enfin, le prof les libéra. Nash grimpa dans la voiture de Silver et ils se rendirent à l'aéroport. Les deux habitaient le même quartier, ils étaient voisins depuis qu'ils étaient gamins.

-Tu vas essayer de draguer ta corres' ?

-En fait, j'ai déjà essayé d'obtenir des photos d'elle mais elle a refusé. Crois-moi, elle a du caractère ! Je pense qu'elle me laissera même pas essayer. Et si j'essaie... a tous les coups, je vais finir castré.

-Sérieux ?

-Oh oui ! Elle a été catégorique et pour preuve, elle m'a envoyé une photo de ses gants de boxe et sa carte d'abonnement à une salle de sport.

Nash se mit à rire en imaginant Silver (2m10 et 115kg) se faire mettre au tapis par une frêle japonaise qui devait pas dépasser le mètre soixante.

Ils arrivèrent avec dix minutes d'avance à l'aéroport. D'après leur prof, l'avion était bien à l'heure. Ils attendirent dans le grand hall de l'aéroport de Los Angeles. Enfin, leur avion fut annoncé et une vague de voyageurs ne tarda pas à arriver. Parmi tous ces visages, ils cherchèrent un groupe de lycéen qui finit par apparaître.

Silver savait déjà à quoi ressemblait sa correspondante car elle avait joint une photo d'identité à sa fiche de présentation. Nash par contre ne savait pas et parmi tous les lycéens, il en chercha un qui sorte du lot et qui ne soit avec personne.

Yuuki, la correspondante de Silver approcha avec à côté d'elle, un autre mec. Yuuki était plus grande qu'il ne le pensait. Elle devait faire plus d'un mètre soixante cinq. Elle était toute fine avec de longs cheveux bleus foncés et deux yeux bleus plus clair aux reflets azurés.

-Salut, dit-elle en se plantant devant Silver. J'ai amené mes gants de boxe.

-Euh... Ok.

Nash était mort de rire à côté. Silver était complètement décontenancé par l'assurance qu'elle dégageait, pas le moins du monde intimidée par la haute stature du garçon. Yuuki était largement plus grande que ses autres congénères. Sauf le garçon qui se tenait devant Nash et qui le dévisageait. Le blond finit par comprendre que c'était lui, Akashi Seijuro.

Ses yeux verts se plongèrent dans ce regard rouge et intense. Comment un simple regard pouvait-il être aussi perçant ? Nash n'avait pas les mots. Il regarda de haut en bas ce garçon. Il portait un jean qui moulait parfaitement ses jambes toute fines, une veste à capuche, un t-shirt avec un violon et un petit sac sur son épaule. Il avait l'ait détendu, sûr de lui. Et il était... beau.

Nash sentit une chaleur envahir son corps, partant de ses pieds pour monter vers son visage et son cerveau. Il se racla la gorge.

-Tu es... grand, pour un japonnais.

-J'ai du sang de grizzli.

A côté, Nash entendit Silver se mettre à rire.

-A peine crédible avec ta pilosité prépubère. T'a même pas un poil sur le menton !

-Tu peux parler. T'en as pas plus que moi.

-Tout dépend où...

Nash avait envie de se gifler. Il avait tendance à moins réfléchir quand il discutait avec lui. Comme si son intelligence se faisait la malle et qu'il ne restait en lui que son instinct qui le poussait à toujours surenchérir même si c'était débile et puéril et quitte à dire des choses aussi gênantes.

-Bon, Nash... Il serait temps qu'on y aille. Le parking c'est dix minutes gratuites et pas plus. Vous attendrez d'être chez toi pour baiser.

Les deux garçons rougirent en même temps et Nash fusilla Silver du regard avant d'empoigner la valise de Seijuro.


Il était grand. Il était blond. Il sentait le soleil et les vacances et un peu la transpiration, mais ce n'était pas si dérangeant. C'était viril. Il avait des yeux verts entourés de cils blonds. Son sourire était moqueur, parfaitement ce que Seijuro imaginait. Mais il y avait autre chose... Il y avait quelque chose de craquant dans son sourire.

Seijuro avait déjà aimé des femmes, mais aussi des hommes. Il s'était déjà surpris à en dévisager certains dans les vestiaires de son club de basket. Il avait déjà eu envie d'en toucher, voire d'en embrasser. Mais là, c'était encore différent. Il sentait quelque chose de plus fort que de l'attirance physique.

Il monta dans la voiture avec Yuuki, Silver et Nash. Les deux américains s'installèrent à l'avant et mirent la musique à fond, sûrement pour empêcher toute discussions ou bien inonder la voiture avec leurs goûts musicaux pour le moins particuliers.

Ils arrivèrent au lycée, laissèrent leurs affaires dans la voiture et rejoignirent les autres élèves dans l'un des gymnases, réquisitionné à l'occasion. Le directeur était là ainsi que quelques profs. Seijuro resta presque tout le long avec Yuuki car elle était la seule avec laquelle il s'entendait bien. Leur prof vint leur parler à un moment, un verre de jus d'orange dans les mains. Elle, elle semblait très heureuse d'être là.

Silver et Nash discutaient avec quelques uns de leurs amis, ignorant royalement leurs correspondants.

-Maintenant que je les vois, commença Yuuki. Je pense que ça va être difficile de finir ces quinze jours en bons termes.

-On verra bien. Ils n'ont pas l'air si méchants.

-Je ne parlais pas de méchanceté. Mais regarde-les : Ils ont deux ans de plus que nous, ils sont si assurés... On dirait que le monde leur appartient. Et regarde-nous : tous timides dans notre coin. Je pense que pour les autres, ça va être compliqué de bien s'entendre avec leur correspondant.

-S'ils ont réussi a l'écrit, il y arriveront de visu. Tu es déléguée toi aussi, non ? Croyons en notre classe.

Yuuki eu un petit rire.

-Toi, ça se voit vraiment que t'es capitaine d'un club.

-Et président du conseil des élèves.

-Ah, oui, j'oubliais ! Un titre de plus à ton tableau de chasse.

Nash arriva, morceau de gâteau dans les mains.

-Vous mangez rien ?

-Non.

-Bon, on va y aller alors.

Il avala son morceau de gâteau et prévint Silver d'un geste qu'il allait partir. Il entraîna Seijuro à l'extérieur, suivis par Silver qui ouvrit sa voiture pour laisser Nash prendre la valise de Seijuro et la transférer dans la sienne.

Nash conduisit avec la musique à fond vers un quartier un peu plus au nord. Il y avait nombre de grandes maisons, voire même des villas, toutes blanches et entourés de palmiers ou de buissons avec du gazon jaunit par la chaleur étouffante de la ville.

La voiture se gara devant une maison de taille moyenne pour ce quartier, a un étage. Il y avait déjà une voiture dans le garage, Seijuro supposa donc que les parents de Nash étaient déjà là. Il détailla un peu plus la maison : de grandes fenêtres, un toit clair, quelques arbres qui apportaient une petite surface d'ombre, du gazon brûlé. On avait beau être presque en automne, la nature souffrait encore, à croire que le gazon n'était jamais vert à Los Angeles.

Il suivit Nash à l'intérieur. La grande porte s'ouvrit sur un intérieur assez froid. Beaucoup de noir et de blanc, du carrelage sur le sol, un escalier en colimaçon sur le côté qui menait à une pièce palière qui déversait les chambres de l'étage. Il y avait au rez de chaussée un salon et une cuisine ouverte fonctionnelle. Les parents de Nash se trouvaient là. À travers la baie vitrée du salon, on apercevait le jardin arrière avec une piscine creusée et une terrasse couverte par un auvent.

Les parents de Nash étaient très souriants et Seijuro se sentit assez vite à l'aise avec eux. Il craignait qu'ils ne ressemblent à leur fils. Lara, la mère, était douce et Reese, le père, assez blagueur. C'était un couple qui se complétait bien et qui semblait heureux. Apparemment, Nash avait une grande sœur mais elle travaillait et vivait dans une autre ville désormais.

-Vous allez faire quoi cet après-midi ? Il n'est que dix-sept heures.

-On pourrait aller se baigner. Je pense que Seijuro crève de chaud.

Le concerné se contenta d'un sourire. Les japonnais le transpirent pas, ou très peu. Après tout, il n'y a rien de plus répugnant que la transpiration. Sauf celle de Nash apparemment car elle ne dérangeait pas Seijuro. Peut-être parce qu'il imaginait que ces petites gouttes se sueur tout en haut de son front et celles dans sa nuque faisaient partie intégrante du personnage.

Nash montra à Seijuro la salle de bain et le laissa se changer. Il l'avait heureusement prévenu qu'il devait prendre un maillot de bain.

La piscine passait ses après-midi au soleil et bien que l'automne soit là, il faisait encore chaud. Depuis une semaine, les températures l'après-midi n'étaient pas descendues en dessous de 23 degrés. De plus, la piscine était chauffée.

Seijuro plongea un pied et savoura la sensation. Il avait toujours adoré l'eau. Nash, lui, se montra bien moins délicat et sauta dans l'eau sans se mouiller. Il éclaboussa tout aux alentours, y comprit leurs serviettes de bain et la terrasse. Sa tête ressortie de l'eau, hilare.

-Oh, fait pas cette tête ! On dirait un chat trempé après la pluie. Tu fais presque pitié tu sais.

-Abruti, laissa échapper le rouge.

Il rougit d'avoir utilisé ce terme grossier et plongea à son tour dans l'eau, mais de façon bien plus élégante que Nash. Quand il ressortit de l'eau Nash avait disparu. Le blond attrapa le pied du rouge tel le requin des dents de la mer et l'entraîna sous l'eau.

Ils se chamaillèrent ainsi un long moment. Depuis la cuisine, Lara et Reese les observaient, étonnés de sentir ces deux garçons si proches alors qu'ils ne s'étaient rencontrés qu'il y a quelques heures.

Parfois, leurs mains touchaient une zone inappropriée pendant leurs chamailleries, tandis que Seijuro tentait de couler Nash ou l'inverse. À chaque fois, un picotement prenait possession de leurs corps et pendant un instant, ils ne savaient pas quoi faire, embarrassés par ces doigts qui s'aventuraient là où il ne fallait pas.

Ils sortirent de la piscine après plus d'une heure dans l'eau. Reese avait finit de préparer le repas et Lara le matelas dans la chambre de son fils. Elle avait sortit une serviette propre dans la salle de bain au cas où l'invité n'aurai pas eu la place d'en prendre une dans sa valise.

Seijuro prit sa douche en premier. Il se demandait pourquoi il se sentait aussi bien sous l'eau chaude, pourquoi il n'était pas impressionné par cette famille. Lara et Reese étaient gentils, adorables. Différents de Nash. Nash lui... il était Nash. Il était intrépide, il le faisait tourner en bourrique, il l'amusait.

Dans la chambre de Nash se trouvait une guitare posée nonchalamment dans un coin. Seijuro la prit et gratta quelques cordes. Il préférait le violon. Et le piano.

Nash revint de la douche. Il était torse nu avec seulement un jean. Seijuro se sentit rougir en le voyant. Une vague de chaleur traversa son corps entier. C'était la première fois qu'il ressentait cela. Nash lui prit la guitare des mains.

-Tu ne sais vraiment pas en jouer. C'est désolant.

Il s'assit en tailleur sur son lit avec sa guitare.

-Parce que toi tu sais en jouer ?

-À ton avis, monsieur le génie, pourquoi j'aurai une guitare dans ma chambre si je sais pas en jouer ?

-Pour frimer.

Nash eu un rictus amusé. Il commença à gratter un morceau, très doux, pas du tout le genre de musique que Seijuro imaginait qu'il écoutait. Nash jouait très bien. Pas une seule fausse note. Seijuro sourit.

-Tu me joue la sérénade ?

-Quoi ? Ça te plairait ?

Seijuro se persuada que sa question était là seulement pour l'embêter.


La classe japonaise se regroupait tous les matins devant le lycée avant de se rendre dans les salles de cours. Ils suivaient les même cours ou presque que la classe de Nash. Parfois, ils suivaient des cours avec leurs profs tous ensemble. Ils avaient sport, ce qui faisait beaucoup rire Nash. Il s'amusait à voir Seijuro courir avec lui (il courait vite, le bougre!). Et puis, le voir en tenue de sport, c'était hilarant parce que c'était un style qui ne lui allait pas.

Ils faisaient des sorties en ville, ils visitèrent Hollywood, Downtown et la zone portuaire. Mais aussi des musées, le Bronson canyon, le Griffith Observatory. Seijuro s'amusait bien, finalement, ce voyage n'était pas un mauvais moment. Et contre toute attente, le moment que Seijuro préférait dans la journée c'était le soir, quand il se retrouvait seule avec Nash. Lara et Reese rentraient tard le soir, au moins deux voire trois heures après que Nash et Seijuro aient finis leurs cours.

Et pendant ces trois heures seuls, il s'en passait des choses... Nash apprenait à Akashi à jouer de la guitare, ils se baignaient dans la piscine, ils parlaient de tout et rien. Bien sûr, il continuaient à se taquiner car c'était l'essence même de leur relation. Mais petit à petit, les piques ayant pour seul but de dominer la conversation et embêter l'autre devenaient plus tendancieuses. Ils se draguaient sans même s'en rendre compte. La transition s'était faite doucement si bien qu'eux même n'avaient rien sentit.

Il arrivait qu'ils se détaillent à la dérobée, qu'une main se glisse là où il ne fallait pas quand ils jouaient dans la piscine ou quand ils se chamaillaient avec les coussins du canapé. Seijuro était étrangement l'impression d'être lui-même. Il cherchait moins à faire son roi, il n'en avait pas envie devant Nash. Il arrivait à rire, à jouer comme un enfant, à ressentir ce qu'il n'avait jamais ressentit durant son enfance. Il s'amusait et il aurait adoré que ce voyage ne se termine jamais.

Nash présenta, un soir après les cours, son équipe de streetbasket à Seijuro. Silver en faisait également partis. L'équipe avait une certaine renommée dans la ville.

-Il paraît que tu joue au basket, Seijuro, le taquina Nash en prenant un ballon de basket.

Pour s'entraîner, Jabberwock, l'équipe de Nash, réquisitionnait toujours le même terrain. C'était leur terrain et ils l'avaient tagué en conséquence. Personne n'avait le droit de s'en approcher quand ils y étaient.

-Il paraît.

-Tu parles ! Rit Silver. Avec sa taille, il peut même pas atteindre le panier. Tu es peut-être grand pour un japonais mais t'es petit pour un basketteur.

Nash lui lança un ballon que Seijuro rattrapa d'une main.

-Montre nous ça, alors.

Deux membres de Jabberwock se placèrent entre le panier et Seijuro. Le japonais n'avait pas joué depuis un petit moment. Ce défit ne lui déplaisait pas. Il fit rebondir le ballon devant lui, le temps d'analyser les gestes défensifs de ses adversaires. Puis, il attaqua. Les deux joueurs face à lui changèrent leur jambe d'appuis et Seijuro en profita pour faire passer le ballon entre ses jambes et changer d'un coup son rythme. Cela fit perdre l'équilibre à ses adversaires qui tombèrent sur les fesses. Seijuro avait maintenant la voie libre pour aller marquer. Et pour faire taire les moqueries de Silver, Seijuro s'appliqua pour faire un dunk.

-Et bien ! Souffla Nash. Tu m'impressionnes.

Seijuro remercia Nash par une petite courbette.

Silver voulu affronter Seijuro et sans surprise, se retrouva les fesses par terre. Nash, plus raisonnable, préféra ne pas tenter. Il voyait bien l'aisance de Seijuro sur le terrain et il y avait un risque qu'il le batte. Or, Nash ne tenait pas à se ridiculiser devant son équipe. Il était le capitaine après tout.

Seijuro passa un bon moment en compagnie de l'équipe. Ils firent plusieurs matchs en trois contre trois. Nash préférait être équipier de Seijuro pour être assuré de ne pas perdre. Il ne saurait dire pourquoi le japonais gagnait toujours. Il n'y avait même plus de suspens au bout d'un moment et cela en devint une blague chaque fois que son équipe marquait un point.

Ils se dirent au revoir presque quatre heures plus tard. Il faisait nuit noire et si la faim n'avait pas commencé à les déranger, ils auraient sûrement joué plus longtemps.


Lara et Reese prévoyaient de s'absenter samedi soir. Nash et Silver y voyaient une aubaine pour faire une petite fête.

-Une fête ? Demanda Seijuro, incertain.

-Ouais. Ça va être cool.

-Tu as conscience que personne dans ma classe n'est un fêtard ? On préfère bosser dans notre chambre ou aux cours du soir que de boire de la bière collé contre d'autres ados.

-On a tous des vices cachés. Je suis prêt à parier que tes petits camarades aimeraient bien participer à une vraie soirée. Et puis, sinon, quand en auront-ils l'occasion si comme tu dis, ils passent leur temps à bosser ?

Vu comme ça, il n'avait pas tord.

-Je te rassure, il n'y aura pas d'alcool. On ne pourrai pas se le permettre. Imagine qu'un de tes camarades le dise aux profs, on serai dans la merde. Non, il y aura de la bouffe, de la musique et la piscine.

Si cette fête se contentait de ça, alors c'était faisable. Nash le chargea d'en informer ses camarades. Beaucoup étaient sceptiques et refusèrent de venir. Sur la vingtaine d'élève participant au voyage, seuls onze acceptèrent l'invitation. Les profs qui eurent vent de cette fête se méfièrent et demandèrent les détails. Mais il n'y avait rien de suspect à l'horizon alors ils laissèrent faire.

Nash était doué pour organiser des fêtes. Peut-être le faisait-il souvent ? Seijuro ne savait pas. Il avait gonflé des bouées pour la piscine, passé une heure en cours à faire la playlist, écumer les magasins à la recherche de boissons et de choses à grignoter. Lara et Reese avaient en tout cas entièrement confiance en lui.

Le soir même, les invités arrivèrent tôt. Silver et Yuuki furent les premiers à se présenter à la porte. La jeune fille avait insisté pour apporter un dessert bien qu'elle n'était pas sûr qu'il serait mangé étant donné tout ce qu'il y avait déjà dans la cuisine.

Yuuki n'aimait pas particulièrement son correspondant qu'elle trouvait trop vulgaire. Cela dit, il avait une culture cinématographique qui l'avait étonné et le plus clair de leur temps, ils le passaient à regarder des films de genre. Et c'était sympa, elle ne se plaignait pas. Par contre, elle et Seijuro recevaient les plaintes d'autres de leurs camarades qui ne s'entendaient pas avec leur correspondant. Les univers avaient du mal à se croiser.

La fête se déroula sans encombre. C'était finalement un moment très sympa et certains camarades de Seijuro, en recevant des messages enthousiastes de leurs amis finirent par venir. Ils firent tous plus ample connaissance et surtout, découvrirent qu'autour d'une bonne musique et un paquet de chips, ils étaient tout simplement des adolescents et qu'ils n'étaient pas si différents.

Un peu en retrait, dans un coin avec un verre qui attendait d'être bu, Seijuro se surpris à parler de l'avenir avec Nash. Ils parlèrent de l'université, de leurs projets, de leurs rêves. Et un peu de leur enfance. Seijuro raconta ses longues heures à travailler dans sa chambre pour être parfait, des quelques heures de détente auquel il avait droit par semaine, de la pression sur ses épaules, de ce lui qu'il devait sans cesse étouffer et qu'il avait l'impression de révéler en ce moment.

Nash lui confia son enfance, plutôt simple, à jouer au basket dans la rue avec Silver, à échanger des cartes pokemon dans la cour de récréation, à jouer à mario et sonic en réseau sur la nintendo DS, à ne rien écouter en cours car il avait toujours trouvé l'extérieur plus intéressant à regarder. Ils se retrouvèrent dans leur amour pour la musique qui était à tous les deux leur moyen d'évasion.

-Et donc, ton métier rêvé, c'est quoi ? Demanda Nash en buvant une gorgée de sa boisson pétillante.

-J'aimerai être joueur professionnel de Shogi.

-Oulà... ça doit pas rapporter beaucoup.

-En effet... C'est surtout que je sais que jamais mon père ne me laissera faire. Ce n'est qu'un rêve et rien de plus.

-T'as pas le droit de rêver ?

-Si... du moment que je ne le dis pas à voix haute et que je le concrétise pas.

-Putain, c'est triste...

Seijuro ne releva pas. C'était une réalité dont il s'était accommodé avec le temps. Il savait qu'il ne pouvait pas se défaire de ses chaînes, il avait accepté leur existence. Oh, il n'était pas le seul à être ainsi. L'éducation qu'il avait eu, beaucoup d'autres enfants japonnais y avaient droit. Ce n'était pas pour rien si ce pays avait un des plus grand taux de suicide au monde chez les adolescents. Soit on craquait devant l'impossibilité d'être qui on veut et on décidait d'être soi dans un dernier geste de délivrance, soit on acceptait son sort la tête haute et on se contentait de rêver la nuit.

Pour le moment, Seijuro était dans la deuxième catégorie. Mais dans son lycée qui regroupait la crème des élèves de Kyoto et donc ceux venant des milieux les plus strictes, deux suicides avaient déjà été recensé dans l'année.

-Tu sais quoi, j'ai hâte de venir chez toi.

Nash ne disait pas cela avec ironie. Il était sincère. Pendant quelques secondes ils se regardèrent, muets par une émotion étrange.

Yuuki vint interrompre cet échange, suivie par Silver. Seijuro se mit à parler avec son amie et Nash, en les regardant, se rendit compte qu'il était profondément jaloux et en colère. Cette gamine venait interrompre un moment qu'il savait important. Comment osait-elle ?

Il regarda Silver.

-Et t'es pas mieux, toi !

-Quoi ? Mais j'ai rien dit ! Et rien fait !

Nash termina son verre. Il regarda Seijuro du coin de l'œil. Il voyait sa jolie nuque et ses cheveux rouges. Il avait envie de poser sa main à cette endroit, de tester sa réaction à son contact. Il avait déjà effleuré ses mains quand il lui apprenait à jouer de la guitare. Il adorait ces moments et avait l'impression que Seijuro en redemandait toujours.

Non, il devait se faire des illusions. Pourtant...

La fête prit fin, chacun retourna chez lui et Nash et Seijuro rangèrent tout le bazar. Ça s'était si bien passé que le rouge avait l'impression d'avoir rêvé. Mais Nash était Nash et il considérait que c'était bien gentil tout ça mais il ne s'était pas assez amusé.

Seijuro retournait vers la table installée à l'extérieur. Il ne restait plus que quelques assiettes à ranger et les bouées à dégonfler. Alors qu'il passait à côté de la piscine, Nash le poussa. Seijuro tomba tout habillé dans la piscine. Le blond était plié de rire sur le bord.

-C'est pas drôle !

-Oh, tu verrai ta tête ! J'ai jamais rien vu d'aussi...

Seijuro lui jeta de l'eau sur les chaussures car c'était tout ce qu'il pouvait atteindre. Nash retira ses chaussures, puis son pantalon et son t-shirt avant de sauter dans l'eau lui aussi.

-Allez, Seijuro ! Déshabille-toi ! C'est quand même plus agréable !

Le rouge lui lança un regard mauvais puis sous le regard intéressé de Nash, retira ses chaussures, chaussettes, son pantalon et sa chemise. Il avait agrémenté le tout de geste plutôt sensuel. Était-ce intentionnel ?

-Voilà, t'es content monsieur l'exhibitionniste ?

-N'importe quoi ! Ta répartie manque de mordant.

-Tu veux du mordant ?

Seijuro se jeta sur Nash et profita de l'effet de surprise pour l'agripper et mordre son épaule. Bien sûr, il ne fit pas cela tel un sauvage, il gardait son élégance naturelle.

-Du sang de grizzli, hein ? Commenta Nash avec le sourire.

Nash voulu passer sa main dans cette chevelure mouillée mais se retint. Seijuro rit avant de s'éloigner.

-Exactement !

Ils se chamaillèrent comme ils savaient si bien le faire et Nash parvint à coincer Seijuro contre le mur de la piscine, les mains de chaque côté de son visage, appuyées contre le rebord.

Il avait envie de lui dire qu'il l'aimait beaucoup, qu'il le rendait heureux, qu'il désirait le faire sien, apposer sa marque sur son corps pour que personne n'ose le toucher une fois de retour au Japon. Il ne voulait pas qu'il parte. Ils s'amusaient bien après tout.

Une main de Nash se posa sur l'épaule nue de Seijuro. Le rouge tressaillit. Il pencha la tête en arrière, le regard plein de défit. Vas-y, touches-moi plus si tu le peux.

Bien sûr que je le peux. Pour qui me prends-tu avec tes grands airs ?

Alors vas-y, fais-le. De toute façon tu ne peux pas le faire sans que je te donne mon consentement.

Nash fronça les sourcils. Oh, mais il n'attendait pas son autorisation, il n'en avait pas besoin. Alors fais-le. La grande main du blond remonta et caressa son cou. Seijuro se laissait faire tout en, rien qu'avec son regard, continuait à l'intimider et à diriger. Nash faisait ce qu'il lui demandait, ce qu'il voulait. Et il voulait qu'il le touche. Il avait ce profond désir.

Seijuro était plongé dans ses yeux verts. Il ne réalisai pas encore ce qui se passait, que ce n'était pas comme ça que ses parents l'avait éduqué, qu'il n'était même pas sûr de son orientation sexuelle. Mais Nash lui faisait ressentir quelque chose de nouveau. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Seijuro avait envie d'essayer avant de trancher la question.

Nash marqua une imperceptible hésitation avant de se pencher vers les lèvres de Seijuro.

La porte d'entré de la maison s'ouvrit d'un coup et surpris les deux garçons qui sortirent de la transe engendrée pas leurs regards de braise. Un camarade de classe de Nash entra.

-Euh... Je crois que j'ai oublié mes clés.

Nash s'éloigna de Seijuro et se força à sourire. L'intrus dû comprendre qu'il avait interrompu quelque chose d'important et se dépêcha de retrouver ses clés avant de déguerpir. Il ferma délicatement la porte.

Seijuro préféra sortir de la piscine avant de ressentir de nouveau cette passion déplacée. Il valait sûrement mieux qu'il ne se passe rien d'étrange avec Nash. Ils étaient correspondants. Rien de plus.

-Je vais prendre une douche, déclara Seijuro avant de monter à l'étage, emportant avec lui ses vêtements humides.

Nash termina de ranger tout le matériel de la fête et fit la vaisselle. Il sentait son cœur lourd avec un sentiment d'inaccomplis. Il avait faillit se passer quelque chose. Il avait faillit embrasser Seijuro. Depuis quand c'était son genre les jeunes asiatiques ? Nash savait bien au fond de lui que ce n'était pas une question de physique, même si les yeux de Seijuro ajoutaient quelque chose à son charisme. Seijuro était lui-même et c'était ainsi que Nash l'aimait.

Pardon ? Aimait ? Nash avait envie de se gifler. Il ne pouvait pas tomber amoureux d'un mec qui allait quitter le pays dans quelques jours et qu'il n'allait par la suite revoir qu'un mois plus tard pour, là encore, une durée très limitée. Non, ce n'était pas de l'amour. Juste une certaine attirance qu'il ne pouvait nier.

Nash soupira et monta dans sa chambre. Il enfila son pyjama et s'allongea sur son lit. Il entendait l'eau couler. Il ne pu s'empêcher d'imaginer Seijuro sous la douche, les cheveux trempés, les gouttes d'eau veinardes qui exploraient toute son anatomie, la mousse du gel douche qui coulait le long de ses longues jambes, la buée sur le plexiglas qui devait masquer son corps désirable. Nash s'allongea sur le ventre pour cacher son entre-jambe qui le démangeait.

Seijuro sortit de sa douche, enroula une serviette autour de ses hanches, se brossa les dents avant d'aller dans la chambre prendre un pyjama. Nash était sur son lit, sur le ventre, Seijuro pensa qu'il dormait.

Le garçon retourna dans la salle de bain étendre sa serviette puis revint. Il s'installa sur le matelas, frappa son oreiller pour lui redonner une forme convenable puis rabattit le drap sur lui. Seijuro se savait fatigué. Il était tard après tout. Pourtant, le sommeil le fuyait. Il ne faisait que penser au garçon qui dormait à un mètre de lui. Il pouvait entendre la respiration de Nash. Elle était loin d'être calme comme celle d'une personne endormie.

Seijuro se tourna et fit face à Nash. Il avait les yeux grands ouverts et la lumière de la lune se reflétait dans ses iris vertes.

-Tu ne dors pas ? Chuchotât Seijuro.

-Non. J'ai pas sommeil.

Ils se sourirent. Nash se décala dans son lit puis tapota la place libre. Seijuro hésita avant de se lever et de le rejoindre dans son lit. Ils n'étaient séparés que par deux petits centimètres.

-Sa majesté me donne-t-elle la permission ?

Seijuro n'avait même pas à lui demander la permission de quoi. Il savait de quoi Nash parlait. Il se chargea lui-même de combler les deux centimètres entre eux. Seijuro saisit la nuque du blond et fit se rencontrer leurs lèvres. Nash fut d'abord surpris, puis, il accepta cette domination de Seijuro dans l'échange. Lui, ne voulait de toute manière qu'une seule chose désormais : Seijuro tout entier.

Nash passa ses mains dans son dos et colla son corps contre lui. Il sentait la chaleur grimper entre eux. Seijuro finit par le pousser et l'allonger sur le dos avant de se mettre sur lui. Leurs bassins s'entre-choquaient. Nash passait ses mains sous son haut de pyjama et caressait la peau parfaite de son dos.

Seijuro l'embrassait avec passion, sans la moindre retenue. C'était divin. Ces quelques minutes étaient pour le moment les plus belles de sa vie.

Tout deux avaient conscience qu'ils ne retiraient leurs hauts que parce qu'ils avaient chaud. Il y avait une limite, une étape qu'ils ne voulaient pas dépasser ce soir, quand bien-même ils avaient la maison pour eux tout seuls. Hors de question de brûler les étapes.

Petit à petit, la fatigue prit le dessus. Leurs baisers étaient moins énergiques. Seijuro cala sa tête dans le creux du cou de Nash et décida d'y rester pour la nuit à venir. Le blond n'y voyait aucune objection.


Reese et Lara étaient rentrés au matin. Ils avaient dormit chez les amis qui les avaient invités. Ils n'eurent pas conscience de la tension qui régnait entre leur fils et son correspondant. Seijuro s'était réveillé contre Nash qui, lui, ne dormait plus depuis un moment déjà et lui caressait le dos.

Ils n'échangèrent pas un mot. Seijuro se dégagea et se rendit dans la salle de bain. Il s'y enferma et se passa de l'eau gelée sur le visage. Il se souvenait parfaitement bien des baisers endiablés échangés avec Nash. Comment avait-il pu se convaincre que s'était une bonne idée ? Avait-il été possédé par quelqu'un d'autre ? Y avait-il de l'alcool caché dans les boissons de la veille ?

Au petit-déjeuner, Lara demanda aux garçons ce qu'ils comptaient faire de leur dimanche.

-Je ne sais pas encore, répondit Nash.

Il se tourna vers Seijuro.

-Tu aimerai faire quelque chose de particulier ?

Le japonnais ne savait pas vraiment. Il s'imaginait mal rester seul avec Nash compte tenu de leur comportement de la veille.

-J'ai quelques devoirs à faire, menti Seijuro.

-D'accord. Nous on va faire des courses cette après-midi. La maison sera pour vous si jamais vous voulez inviter Silver, par exemple.

-Il est venu à la fête hier soir, précisa Nash.

Les parents acquiescèrent et commencèrent à percevoir la drôle d'ambiance. Nash regardait Seijuro à la dérobée et semblait attendre quelque chose de lui.

-On pourrait aller manger quelque chose à l'extérieur ce midi ? Pinky a sortit un nouveau burger.

Nash acquiesça.

Le matin, l'américain gratta distraitement sa guitare pendant que Seijuro, assis en tailleur sur son matelas, faisait semblant de faire ses devoirs. Il refaisait de vieux exercices de math pour ne pas sembler suspect au yeux du blond.

À midi, ils allèrent avec Lara et Reese dans un diner typiquement américain. Des banquettes rouges encerclaient des tables argentées. Il y avait des enseignes lumineuses un peu partout et une odeur de friture et de graisse avait prit possession de l'endroit. Pour autant, la nourriture semblait bonne. Tout était fait maison.

Lara commanda une simple salade avec une barquette de frites, Reese un gros hamburger, tout comme Nash tandis que Seijuro se contenta de wings de poulet avec sauce barbecue. Nash lui proposa de goûter une bouchée de son hamburger au bacon, mais le garçon refusa. Il n'était pas habitué à manger en grande quantité. Lara et Reese se forcèrent à faire la conversation, comprenant bien qu'il y avait un froid entre les deux correspondants.

Ils prirent des milkshake puis quittèrent le diner. Les parents repassèrent par la maison pour déposer les deux garçons avant de partir faire les courses.

Seijuro alla s'installer sur une chaise longue, face à la piscine avec un livre. Il avait l'intention de rester dans son monde pour le moment. Nash, lui, démarra un film dans le salon. Il n'était pas sûr de comprendre pourquoi il gardait ses distances. Ses parents n'étaient pas là, il pourrait en profiter pour discuter avec Seijuro. Était-il si lâche ?

Nash soupira lourdement. Il éteignit la télévision et réalisa alors que Seijuro était debout, à un mètre de lui.

-Salut, dit le japonnais.

-Salut... Je pensais que plus jamais tu n'allais m'adresser la parole.

-Et pourquoi aurai-je fait ça ?

-Tu veux que je te fasse un dessin ? Tu m'a embrassé comme une bête hier soir.

-Une bête ?

-Oui ! Un grizzli si tu veux.

-C'est toi l'ours. Tu m'a touché avec tes grosses paluches.

Nash ne pu s'empêcher de sourire. Petit à petit, il sentait l'atmosphère qui s'allégeait.

-Grosse paluche, soupira Nash. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !

-Et c'était bon ? Demanda Seijuro avec une voix chevrotante mais sensuelle.

Nash cru avoir mal compris la question.

-Bien sûr. C'était délicieux. Et j'aurai bien aimé que l'effort persévère. Je t'ai caressé le dos ce matin.

Au tour de Seijuro de soupirer.

-Nash... Jusqu'à hier soir je n'avais jamais réfléchis à si j'aimais les hommes ou les femmes.

-Quelle question débile ! Tu t'en fou, non ? Moi j'aime bien les deux. Je me fiche d'embrasser un mec ou une nana.

-Je ne suis pas n'importe qui dans mon pays. Je suis le fils d'un homme très influent qui verrai mal ce genre d'attirance.

-Attirance ? Tu serai attiré par moi ?

Seijuro lutta contre les rougeurs qui s'étendaient sur ses joues.

-Le message n'était pas assez clair quand je t'ai monté dessus hier soir ?

-Si. Mais ton comportement de ces dernières heures est contradictoire.

-Qu'importe. De toute façon, Nash, tout ceci est voué à l'échec. J'ai eu tord de répondre à tes avances. Que se passera-t-il mardi, quand je vais repartir ?

-Et bien, on attendra un mois pour se revoir. Je viendrai chez toi, je rencontrerai ton père...

Rien qu'à cette idée, Seijuro sentait ses poils se hérisser.

-Il est hors de question qu'il se passe quelque chose entre nous une fois là-bas.

-Écoute, Seijuro. Tu ne voudrai pas juste savourer le présent au lieu de tout de suite penser au futur ? Pour le moment, ton père n'est pas là, mes parents non plus. On a de comptes à rendre à personne. Ne pensons pas à mardi, à ton départ. Profitons justement du temps qu'il nous reste.

Le rouge ne savait plus vraiment quoi penser. S'il approfondissait ce début de relation, il ne pourra plus revenir en arrière. Si l'attirance devenait amour... Si un mois ne suffisait pas à la faire taire... si cela s'empirait même après une telle séparation... C'était un très gros risque à pendre.

Nash n'avait pas envie de réfléchir. Il se leva du canapé, prenant appuis sur ses genoux et se posta juste devant Seijuro. Le garçon ne recula pas. Il resta bien stoïque. Nash posa sa main juste au dessus de sa hanche et l'attira contre lui.

-Ne penses qu'à l'instant, OK ?

Qu'à l'instant... Il n'avait jamais fait ça. Sur un terrain de basket, sur un plateau de shogi, il avait toujours plusieurs coups d'avance. Il aimait deviner l'avenir, l'entrevoir à chaque instant. Ne vivre que dans l'instant, il n'en avait pas l'habitude. Nash ne lui proposait que des choses inédites.

Ils s'embrassèrent avec autant de fougue que la veille. Leurs langues s'entremêlaient. Les mains de Nash exploraient son dos, puis ses fesses.

-Tu es à moi maintenant, souffla Nash entre deux baisers.

Il mordilla la lèvre inférieure de Seijuro. Petit à petit, le japonnais se sentait fondre dans ses bras. Ses jambes étaient molles, il sentait son esprit embrumé par le plaisir qu'il ressentait quand Nash le touchait.

Il en voulait plus et en même temps, il préférait s'imposer des limites. Il n'était pas près pour aller plus loin malgré tout ce plaisir qu'il ressentait et qu'il avait envie de ressentir. Il ne connaissait pas assez Nash.

Mais le blond, lui, ne pensait pas vraiment ainsi. Lui, il voulait posséder Seijuro avant son départ. Il était comme ça. Il aimait avoir de l'influence sur les choses, sur les gens. Il aimait beaucoup Seijuro et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressentit cela. Et puis, le garçon était si mignon, si innocent concernant les relations amoureuses. Il le sentait dans sa façon d'embrasser. Nash n'avait pas peur que le mois qui allait les séparer allait suffire à Seijuro pour se trouver quelqu'un.

Seijuro fronça les sourcils quand il sentit le pantalon de Nash devenir dur contre lui. Pendant un instant, il cru que c'était autre chose, sûrement son imagination, mais son instinct le détrompait. Nash bandait.

Seijuro se dégagea alors de ses bras et recula de plusieurs pas. Il s'essuya la bouche. Nash soupira lourdement et passa une main dans ses cheveux.

-Je ne veux pas aller plus loin.

-Pas plus loin que quelques baisers ?

Nash eu un sourire moqueur.

-Je t'imaginais prude mais pas à ce point...

-Je-...

-Je sais ! Tu n'est pas n'importe qui ! Mais réfléchit, Seijuro. Quand aura-tu de nouveau l'occasion de te laisser aller ? Mardi, tu vas retourner chez toi et retrouver ta vie qui va reprendre son cours et suivre son chemin parfaitement tracé. Ne me fais pas croire que c'est ce que tu veux. Je le sens, quand je t'embrasse, je sens que tu es un rebelle, que tu as envie de me déshabiller et de me sauter dessus pour donner vie à ce que tu refoules depuis longtemps. Tu es frustré et inexpérimenté, ça se sent.

-Arrêtes de penser que tu sais tout de moi. On se connaît à peine, je te signale. Et nos vies sont bien différentes.

Nash allait répliquer quand ils entendirent le bruit de portières de voitures qui se refermaient. Le blond sauta alors sur le canapé et attrapa la télécommande pour allumer la télévision.

Les parents de Nash entrèrent, les bras chargés de sacs de courses. Ils retrouvèrent la même ambiance froide et tendue que quand ils avaient quittés les garçons. Seijuro se força à sourire.

-Je peux vous aider ?


La classe japonaise ne parlait que de la fête de samedi soir. Même si les correspondants n'avaient, sur le coup, pas montrés beaucoup d'émotions, ils avaient en fait beaucoup aimer passer du temps tous ensemble et rencontrer les américains dans un contexte moins scolaire.

Lundi, la classe japonaise alla visiter un musée sans les américains qui devaient continuer à suivre leurs cours habituel. Seijuro restait en froid avec Nash. Cela faisait plus de vingt-quatre heures qu'ils ne s'étaient pas adressés la parole. À peine un bonjour au petit matin.

Puis, vint mardi et le départ de l'aéroport de Los Angeles tôt le matin. Seijuro avait préparé sa valise la veille. Les parents de Nash accompagnèrent les deux correspondants à l'aéroport et tous les autres de la classe attendait. Ils semblaient tous plutôt heureux de repartir. Seijuro ne savait pas vraiment. Il avait besoin de temps pour se retrouver alors ce mois de répits, il allait l'accueillir à bras ouverts. Mais en même temps, il sentait qu'il avait raté quelque chose, qu'il allait avoir des regrets.

-On se revoit dans un mois, lui dit Nash, mains dans les poches.

-Oui. À dans un mois.

C'était froid. Distant. Ils n'ajoutèrent pas un mot. Seijuro se détourna et alla rejoindre sa classe ainsi que Yuuki qui le regardait, intriguée par l'atmosphère qu'elle sentait entre lui et Nash.

L'avion décolla à l'heure. Nash le regarda partir. Il espérait que tout allait s'arranger avant qu'il n'aille au Japon. Hors de question de passer dix jours dans une ambiance aussi pourrie. Il avait envie de retrouver la relation qu'ils avaient avant.

Avant ces baisers.


Waouh ! Long, non ?

Je ne sais pas encore quand je vais publier la suite, mais je pense assez vite quand même. Je n'ai pas envie de faire traîner trop longtemps l'intrigue.

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