Enfin la suite tant attendue (par certaines personnes) \o/ J'ai galérer avec les scènes de combat, alors je suis pas mécontente de l'avoir bouclé XD (et c'est pas finit, je sens que je vais galérer avec les chapitres suivants)

J'espère que ce chapitre a vaut le coup d'attendre ! (si j'en crois ma bêta, oui XD Merci à Hatsukoi-san pour la correction, d'ailleurs ! ça a été fort utile) Bonne lecture à vous, les gens \o/


Des bruits d'explosions accompagnés de rire mauvais, des rochers qui s'effondrent, de la poussière qui se lève au loin... C'était le quotidien des Chevaliers noirs. Le calme n'avait plus sa place sur leur île depuis des siècles, les humains normaux s'étaient bien rendu compte qu'habiter ici était une mauvaise idée. Les pluies acides avaient dû les aider à prendre la décision de ne jamais remettre les pieds ici, également.

La chevaleresse du Corbeau Noir, une jeune filles aux longs cheveux blond, regardait l'horizon avec un air pensif, assise sur un rocher en hauteur qui lui laissait voir les kilomètres de décor dévasté. Ça faisait quelques temps qu'elle sentait de l'agitation en provenance de Grèce, l'endroit qu'elle et ses "supérieurs auto-proclamés" surveillaient tout particulièrement. Ils avaient soupçonné que la Guerre Sainte ne tarderait pas à éclater, et visiblement, ils ne s'étaient pas trompés. La bataille était si proche, ne pas pouvoir y participer la frustrait énormément. Cet endroit était bien joli, mais voir les autres traîtres se défouler sur des cailloux devenait vite lassant.

Des bras s'enroulèrent autour de son cou tandis qu'un torse se blottissait contre son dos. Bien malgré elle, la Corbeau ne put s'empêcher de sourire.

-A quoi tu penses ? demanda une voix féminine à son oreille.

-A des massacres.

-Bien sûr, pourquoi je demande aussi ! Gloussa-t-elle.

L'oiseau noir tourna la tête vers sa partenaire, la chevaleresse des Chiens de Chasse Noirs, afin d'échanger un baiser chaste avec elle. Si d'autres chevaleresses noirs étaient forcées de toujours porter le masque, ou refusaient tout simplement de l'enlever, elles, en revanche, avaient prouvées leur force et ne voyaient pas l'utilité de se cacher encore le visage.

Les doigts du canidé vinrent effleurer la cicatrice qui traversait l'œil droit de la blonde, elle en était fière, de cette marque. Même si elle lui avait enlevé un œil.

Malheureusement, leur petit moment de niaiserie et d'amour quotidien fut vite interrompu par un puissant cosmos qui éclata soudainement relativement proche d'elles. Les deux chevaleresses cessèrent leur activité immédiatement et se levèrent du rocher, leurs corps se mettant automatiquement en position de défense alors qu'une lumière rougeoyante flamboyait en contrebas. La chaleur, déjà intense dans cet environnement, monta encore de quelques degrés, devenant quasi étouffante même pour des chevaliers noirs.

Le reste d'entre eux ne tarda pas à se montrer, attiré par cette énergie étrangère et incroyablement plus puissante que toute leurs forces réunies. Il n'y avait aucun doute sur la nature de leur nouvel arrivant... Il s'agissait d'un Dieu. Aucun mortel, même parmi les Chevaliers d'Ors, ne pouvait posséder un tel cosmos.

Lorsque la lumière disparut, elle ne laissa qu'un jeune homme aux cheveux violet qui souriait largement. Dans un mouvement théâtrale, il écarte les bras, et cria en direction de la foule de chevaliers noirs qui s'était amassée :


-Qui es-tu ?! cracha la corbeau en direction de l'intru, assez fort pour être parfaitement entendue.

La divinité retint de justesse un rire face à l'impétuosité de la jeune fille. Son cosmos n'avait pas diminué depuis son arrivée, il pouvait voir et sentir que la plupart des chevaliers noirs étaient impressionnés et effrayés par sa présence. Mais elle ne semblait pas impressionnée le moins du monde. En une seconde, il disparut de son emplacement et réapparu en face de la blonde, flottant dans les airs alors que son visage se trouvait à quelques centimètres de celle de la chevaleresse. Malgré sa témérité, elle eut un mouvement de recul, surprise autant par la proximité soudaine et l'expression folle du Dieu.

-Phobos, dieu de la peur panique, ou de la terreur, si vous préférez... Enchanté.

Immédiatement, le cosmos du Chien de Chasse Noir s'éleva et son poing s'élança vers le visage de la Terreur, dans une tentative instinctive de protéger son aimée. Sans le moindre mal, cependant, son poing fut rapidement stoppé par la main de Phobos, dont le sourire se fit plus amusé. Malgré le gant de son armure, la jeune fille pouvait sentir une telle chaleur s'échapper de la paume de l'intru qu'elle en brûlait ses doigts.

-Du calme, jeune fille. Je viens en ami !

L'oiseau noir mit un bras sur le torse de sa partenaire, tout en reculant, la poussant à faire de même. Face à quelqu'un comme cet homme, il n'y avait aucun doute, elles n'avaient aucune chance de sortir vivantes d'un combat les opposant. Ça ne voulait pas dire qu'elle lui faisait confiance pour autant. Elle eut à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'une voix masculine gronda dans son dos.

-Qu'est-ce qu'un Dieu tel que vous viens faire dans un endroit comme celui-ci ?

Le corbeau reconnu sans mal le porteur de l'armure de l'Autel noir. Le plus puissant des Chevaliers Noirs, et par conséquent, leur chef. Il s'était imposé comme tel, mais personne ne l'acceptait réellement. Et surtout pas le Corbeau et le Chien de Chasse.

Ravi qu'on posait la question, et devinant qu'il était celui qui menait la danse par ici, Phobos, qui lévitait toujours jusque-là, se reposa sur le sol et vint s'approcher de lui.

-Evidemment, je viens requérir votre assistance pour la Guerre Sainte qui se déroule actuellement. Je suis certain que vous êtes nombreux ici à vouloir y participer.

Touché.

-Sachez, Seigneur Phobos, que nous n'obéissons à aucun Dieu, aussi puissant soit-

L'homme fût coupé dans sa phrase par une peur soudaine qui lui prit les tripes. Alors que le cosmos de la Divinité augmentait, chaque renégat put voir sous ses yeux des visions d'horreur exploitant leurs peurs les plus profondes. Leurs yeux n'étaient pas les seuls à subir les pouvoirs du Dieu, leurs corps également ressentaient des sensations qui n'existaient pas, qu'il s'agisse de brûlures, de blessures, de vertiges, tout ce qu'il était possible de ressentir était décuplé. Pire encore que s'ils vivaient directement les situations auxquelles ils étaient exposés.

Phobos ne pouvait cacher sa satisfaction face aux réactions des mortels à ses pouvoirs. Des cris, des gémissements, des paralysie, des spasmes... La plupart d'entre eux s'étaient effondrés sur le sol, alors que les plus forts parvenaient par miracle à rester sur leurs deux jambes. L'Autel, le Corbeau et le Chien de Chasse en faisaient partie, bien qu'ils se trouvaient dans un état de peur panique si forte qu'ils n'avaient plus le sens de la réalité. Finalement, après une trentaine de secondes qui avait semblé durer une éternité pour les Chevaliers Noirs, le Dieu décida de leur laisser reprendre leur souffle. Son cosmos s'apaisa petit à petit, entraînant avec lui les illusions qu'il avait créé dans leurs esprits. Mais après ce qu'ils venaient de vivre, la peur ne pouvait pas s'effacer si facilement. Et ce n'est pas la Terreur qui allait les aider.

-Alors ?

Phobos croisa ses bras sur sa poitrine, souriant toujours autant en voyant l'Autel Noir s'appuyer à un rocher, afin de ne pas s'écrouler à cause de ses jambes rendus fébriles par l'expérience qu'il venait de vivre. Il déglutit. Etrangement, l'idée de revivre cette expérience ne le tentait pas du tout, et c'était bien le cas pour tous les Chevaliers Noirs.

-Q... Qu'est-ce que vous attendez de nous... ?

Les lèvres du Dieu s'écartèrent assez pour laisser voir ses dents tranchantes. Tout se déroulait comme prévu.

-Ecoutez-moi bien, parce-que je ne vais pas me répéter.


Posté devant sa maison, le regard fixé vers le treizième le temple, Matheus du Lion poussa un lourd soupir. Il se souvenait avec nostalgique de l'époque où il était un tout jeune chevalier. En tant qu'aîné, il avait vu ses onze frères d'armes grandir et obtenir leurs armures également. Il s'était entraîné avec eux, ils s'étaient mutuellement soutenus, si un seul d'entre eux avait lâché, tout le groupe en aurait pâti. Ça avait été dur, épuisant mentalement et physiquement, même douloureux... Mais quelles années heureuses ils avaient pu passer.

Plongé dans ses pensées, son regard se balada tranquillement sur l'horizon qui l'entourait , passant des maisons zodiacales aux chevaliers en contrebas, pour finir sur la ville qui bordait le sanctuaire. Il se rappelait avec émoi des jours où ses onze frères d'armes dorés ont reçu leurs armures respectives. Il était le plus âgé, il avait donc été le premier à recevoir la sienne, et si ça avait été un jour magnifique pour lui, il a toujours ressenti plus de joie et de fierté en voyant ses cadets rejoindre l'élite de l'armée d'Athéna à ses côtés. Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour revivre ces moments, juste une fois... mais c'est justement pour ça qu'il se battait aujourd'hui. Pas pour revenir à des moments passés, mais pour en apporter de nouveau, que ce soit à ses amis ou aux nombreux étrangers qui habitaient la ville de Rodorio. C'est ce qui le motivait, alors que certains de ses camarades proches étaient blessés, et dans des états déplorables. Ses poings se serrèrent et son sourire s'effaça en pensant à la souffrance inutile à laquelle ses deux jeunes frères d'armes avaient été exposés. Il était en colère... non, il était carrément furieux. Mais il était un chevalier d'or, et le plus âgé d'entre eux, il se devait de se contenir et montrer l'exemple.

Son regard fut vite attiré par une silhouette familière qui montait vers son temple. Jason, le chevalier du Taureau. Il fronça les sourcils, s'apprêtant à lui faire une remontrance pour avoir quitté son poste, lorsqu'il sentit le cosmos d'un autre de ses jeunes camarades s'approcher derrière lui. Il sourît, amusé par la situation qui était devenu habituelle après tout ce temps. Ce n'était pas raisonnable de les laisser faire alors qu'ils étaient en plein dans une guerre... Mais après tout, il ne sentait encore aucun ennemi dans les environs. Et ils n'allaient peut-être pas pouvoir profiter encore longtemps l'un de l'autre. Il n'avait pas le cœur à être raisonnable...

-Est-ce que je peux passer ? demanda le petit homme avec appréhension.

-Vous êtes vraiment pas croyable, tous les deux... soupira le lion en se mettant sur le côté. Je vous laisse cinq minutes, pas plus.

Avec un grand sourire, le châtain le remercia en passant. A peine entré de quelques pas, il aperçut son ami de la Balance s'approcher. Si il se retenait de courir, en revanche, ce ne fut pas le cas du septième gardien qui se précipita sur lui avec une mine radieuse sur le visage. Le Taureau eut tout juste le temps de tendre les bras avant de se faire enlacer et soulever du sol immédiatement, sous le regard bienveillant du Lion.

-Sasha, s'il te plait ! rit le plus petit en s'accrochant à son ami. On est plus des enfants !

-Laisse-moi en profiter tant que je peux !

Une fois son ami reposé sur le sol, les deux s'écartèrent légèrement l'un de l'autre afin de se regarder dans le blanc des yeux, les joues légèrement rougies.

-Je suis si content que tu sois en vie.

-Il faut dire que j'ai pas encore eut l'occasion de me battre, haha.

-Je sais... Ca arrivera, c'est inévitable. Mais je... Enfin... Essaye de ne pas mourir, d'accord ?

-Tu plaisantes ? Il faudra plus qu'une armée de timbrés pour venir à bout d'un taureau fier et vaillant comme moi !

-Evidemment, je me fais du soucis pour rien !

Un soupir rieur échappa à Matheus, ces deux-là n'étaient vraiment pas subtiles. Leur affection l'un pour l'autre était évidente, mais ils semblaient pourtant y être aveugle. S'ils n'avaient pas une guerre sur les bras, il leur aurait bien donner un coup de pouce... Mais ce n'était malheureusement pas le moment pour des histoires d'amour.

-Il vous reste encore trois minutes. Après, je vous refous dans vos maisons à coups de pieds dans l'derrière s'il le faut !

-Oui m'sieur ! répondirent les deux garçons à l'unisson.

Aux pieds des douze maisons, dans le cabanon du Guérisseur, un cosmos commença à s'éveiller, alertant les deux personnes s'y trouvant. Camille et son maître rassemblèrent verre d'eau et anti-douleur, alors que le chevalier du Poisson commençait enfin à émerger de son sommeil. Ses yeux papillonnèrent, sa bouche s'ouvrit sur un léger gémissement plaintif, qui confirma au médecin et son apprenti.e que les anti-douleurs allaient bel et bien servir.

-Qu'est-ce qui s'est passé... ?

Le jeune guerrier commença à se redresser, bien vite aidé par le plus âgé qui contrôlait minutieusement ses mouvements.

-Doucement, tu as été sacrément amoché, il ne faut pas te brusquer si on veut que tu guérisses rapidement.

Dio tourna le regard vers Gabriel, dont l'attention était maintenant retenu par l'enfant qui s'occupait de mettre un comprimé effervescent dans le verre d'eau qu'il tenait. Alors que la brume présente dans son esprit commençait à se dissiper, le Poissons remarqua la présence de son ami des Gémeaux allongé sur un autre lit. Les souvenirs des quelques minutes précédant son évanouissement lui revinrent soudainement en mémoire, lui provoquant une puissante inquiétude qui lui coupa le souffle un instant.

-Raijin !

D'un mouvement rapide, il dégagea le drap posé sur lui et s'apprêta à se lever, avant d'être immédiatement stopper dans son élan par la main du Guérisseur sur son torse.

-Calme-toi, ordonna-t-il en le repoussant vers le lit. Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "il ne faut pas te brusquer" ?

-Mais, Raijin... !

-Il va bien, et quand bien même ce n'était pas le cas, tu ne pourrais rien y faire.

-Maître... murmura Camille.

-Oui, je sais, "je suis trop dur".

L'homme soupira et tendit le verre au rosé, qui le prit sans discuter.

-Mais vous ne pouvez pas me dire que j'ai tort.

-...Comment suis-je arrivé ici ? demanda nerveusement le douzième gardien.

Gabriel jeta un coup d'œil au troisième gardien, ce qui suffit à Dio pour confirmer ses doutes. Qui d'autre aurait pu l'amener ici à temps pour le sauver, de toute façon ? Nerveux, il commença à boire. Chaque gorgée semblait lui demander beaucoup plus d'effort que d'habitude... Et le goût amer du médicament n'aidait pas.

-Il va survire, Dio.

-Mhm, acquiesça-t-il en finissant son breuvage.

Une fois qu'il eut vider son verre, le chevalier le rendit aussitôt à son aîné. Celui-ci se leva et se dirigea vers l'évier présent dans la pièce. Alors qu'il rinçait l'objet, il s'adressa à son élève, resté.e près du blessé.

-Camille, est-ce que tu veux bien expliquer ce qui s'est passé à notre patient ?

L'enfant hocha la tête avec un grand sourire, ravi d'avoir ce privilège. Iel se retourna vers le garçon, qui semblait encore confus par la situation.

-Seigneur Raijin vous a ramené ici à bout de bras, il a perdu connaissance dès son arrivée. Maître a pu vous sauver facilement, mais ça a été plus compliqué pour le Chevalier des Gémeaux...

-A cause de mon sang.

Le Chevaliers des Poissons serra les poings, la colère de ne pas avoir pu empêcher une telle chose l'envahissait peu à peu. Il ne s'était promis qu'une chose, c'était de ne jamais mettre ses amis, ni aucune personne innocent en danger à cause de son sang, et c'est finalement ce qui avait failli coûté la vie à l'un d'eux. L'enfant hocha la tête, comprenant aisément l'état dans lequel son aîné était, puis continua son récit.

-Il a failli mourir, mais Dame Athéna lui a sauvé la vie en lui offrant son propre sang.

Dio tomba des nues. Jamais il n'aurait pu imaginer que leur déesse en arriverait à une telle extrémité, mais puisque ça avait aidé à sauver son camarade... Il n'allait pas s'en plaindre, au contraire. Il était même touché que leur divinité en aille jusque-là pour ses protecteurs, bien que la démarche soit risquée.

-Et... Il arrive à le supporter... ? Le sang d'une divinité, ce n'est pas rien...

-Il se débrouille très bien, répondit le Guérisseur en se réinstallant sur la chaise près du lit du Poisson. Un humain normal aurait sûrement succombé, mais il n'est pas chevalier d'or pour rien. Il a eu des bas, mais il semble stable, pour le moment.

Bien qu'un peu rassuré, le Chevalier ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire arriver. Et si Raijin rechutait tout à coup ? Et si son sang était bien trop empoisonné pour disparaître, même avec celui d'Athéna, et même leur médecin ne s'en rendait pas compte ? C'était sûrement impossible, mais le cerveau humain n'était pas toujours cohérent. C'était dans leur nature de toujours penser au plus mauvais des scénarios lorsqu'ils étaient dans un état de détresse quelconque... Et il n'y faisait pas exception.

-Au moins, on a pu se débarrasser de deux puissants guerriers adverses... C'est déjà une bonne chose de faite.

L'élève et son maître approuvèrent d'un hochement de tête, encore inconscients du réel résultat de la mission des chevaliers de Pégase et de la Licorne.


-Pour la deuxième fois, merci de t'être occupé de lui jusqu'à mon retour, tu peux retourner dans ton temple à présent.

Gravissant les marches menant à son temple, avec Liu Yang dans ses bras, et un Scorpion aux fesses, Capricorne retenait difficilement des soupirs face au comportement borné du plus jeune. Il lui avait communiqué les ordres de la Déesse et leur Pope, précisant qu'ils devaient tous restés à leur poste à partir de maintenant, mais Khaled semblait bien décidé à l'accompagner jusqu'au bout. Ce qu'il trouvait déraisonnable, et un poil immature.

-Et pour la deuxième fois, je te réponds que c'est pas bien grave si je m'absente quelques minutes de ma maison ! Je suis le gardien du huitième temple, si un ennemi se pointait au premier, il lui faudrait beaucoup de temps pour débarquer chez moi, s'il arrive !

-Cette excuse aurait fonctionné si nous vivions une Guerre Sainte, disons, "normale". Or, nous avons actuellement deux...non, quatre armées sur le dos. Ce n'est pas prudent.

-Tu es parano, Naël. Laisse-moi au moins t'accompagner jusqu'au lit, après, je m'en irais !

L'aîné roula des yeux, agacé, mais dû bien se faire à l'idée qu'il ne pourrait pas lui faire changer d'avis. Son regard se posa sur son camarade inconscient. Son visage, précédemment paisible et serein, fut légèrement déformé par un froncement de sourcils et des lèvres pincés. Il aurait tellement voulu pouvoir faire plus que simplement regarder. Si seulement il avait été celui qui avait ramassé ce maudit objet...

-Hey.

L'égyptien fut bien vite arraché à ses pensées par une main se posant fermement sur son épaule. Son regard croisa celui de l'algérien, qui semblait comprendre ses doutes sans avoir à les entendre.

-Tu n'as rien à te reprocher, ok ?

Le dixième gardien resta silencieux. Bien sûr qu'il n'avait rien à se reprocher, il n'aurait pas pu prévoir ce qui allait se passer, mais tout de même... Il éprouvait beaucoup de regrets, celui de ne pas pouvoir agir plus activement dans le rétablissement de son ami en faisait partie. Il s'arrêta quelques instants devant le temple du Capricorne et leva le regard vers le treizième temple, imaginant sa divinité et le Grand Pope se tenir à l'intérieur. Ils étaient là, eux. Athéna était encore en vie et en pleine forme... C'est sur elle et sa protection qu'il devait se concentrer. Et alors qu'il s'apprêtait à faire un premier pas dans son temple, le bruit de multiples explosions lointain le poussa à se retourner. Il fronça les sourcils, tandis que le Scorpion écarquillait les yeux en voyant de la fumée presque noir s'échapper, non pas de rodorio, mais des autres villages alentours. Ils ne pouvaient pas tout voir de là où ils se trouvaient, mais les lointain cosmos malfaisant qui envahissaient les lieux et les bruits d'explosions suffirent à leur faire comprendre que tous les villages à proximité du Sanctuaire étaient attaqués.

Naël claqua de la langue avec agacement, c'était une offensive organisée. Quelqu'un cherchait à faire sortir les Chevaliers du Sanctuaire.

-Khaled, retourne dans ton putain de temple, sans discussion.

Alors que son aîné se mettait rapidement en route pour sa chambre, le cadet se dirigea sans discuter vers la maison qu'il était censé garder. A peine eût-il descendu deux marches que la voix de leur Déesse retentit dans son esprit, ainsi que ceux de toutes les personnes présentes au Sanctuaire.

"Chevaliers, le moment est critique !"

Dressée à côté de sa statue, Athéna regarda les environs, sur lesquels elle avait une vue parfaite. Elle serra son sceptre et ses dents, rendues presque folle de rage par les actes méprisables de ses ennemis, qui osaient s'en prendre à des pauvres gens innocents. Ils savaient parfaitement que sa conscience ne lui permettait pas de rester sans rien faire.

"Il semblerait que nos adversaires aient décidés de s'en prendre aux villages des environs. Je vais nommer, parmi les chevaliers de bronze et d'argent, le noms de tous ceux que je désire envoyer et où. Préparez-vous à partir aussitôt."

Un à un, Athéna commença à nommer ses chevaliers et leur titre respectifs. Elle forma des groupes composés tous de deux chevaliers d'argent et trois de bronze, ne pouvant malheureusement pas se permettre de perdre momentanément ni la majorité de son armée, ni sa partie la plus puissante. Chaque fois qu'un groupe fut finit d'être formé et le lieux de leur mission mentionné, les guerriers quittèrent le Sanctuaire aussi vite que leur entraînement le leur permettait. En tout, c'était cinq villages qui avaient été attaqué. La déesse était maintenant privé de dix chevaliers d'argent, et quinze chevaliers de bronze, ce qui représentait une minorité de ses Hommes... mais connaissant leurs ennemis, elle ne serait pas surprise si elle devait être obligée d'en envoyer plus.

"Les chevaliers d'or, ne quittez vos postes sous aucun prétexte. Je veux que les blessés restent à l'écart des combats."

"Déesse Athéna, si je puis me permettre..."

La divinité ouvrit grand les yeux avant de sourire légèrement, ravie, au même titre que tout ceux avec qui ils communiquaient télépathiquement, d'entendre la voix familière de son chevalier des Poissons.

"Dio, tu es réveillé ?"

"Oui, et je souhaite retourner sur le champ de bataille."

"Comment ?"

"Tu n'y pense pas ! intervint la voix du Bélier. Dio, tu viens tout juste de sortir d'un combat !"

"Du calme, Akim... Dio, que pense le Guérisseur sur ton état ?"

"...Il dit que je suis assez en forme pour agir."

"Mon gars, tu sais vraiment pas mentir, lâcha la voix mi-amusé mi-inquiète du Cancer."

Athéna passa une main sur son visage en soupirant. Bien vite, elle put sentir la présence et le cosmos rassurant de son Grand Pope, qui vint se poster à côté d'elle.

"Dio, reprit-elle avec assurance, je ne désire pas que tu reprennes tes fonctions immédiatement, et j'espère vraiment que nous serons en mesure de t'éviter un nouveau combat aussi tôt... Cependant, j'accepte que tu regagnes ta maison. La protection de tes roses empoisonnés pourrait nous être d'une grande aide, en cas de derniers recours."

"A vos ordres, Déesse."

-Qu'en est-il de Raijin ? demanda le Pope de vive voix.

La jeune femme lui sourît. Bien sûr, elle n'avait pas oublié son petit frère des Gémeaux.

"Gabriel, je vais te demander de confier Raijin à Lola du Centaure, afin qu'elle puisse l'amener auprès de nous au treizième temple."

"Ce ne sera pas un problème, Dame Athéna, répondit la chevaleresse concernée."

"Restez tous sur vos gardes, nous ne sommes pas à l'abri d'une attaque directe. Je veux être informée du moindre évènement suspect."

Après avoir reçu l'approbation de tous ses chevaliers, la Déesse mit fin à son lien télépathique. Pendant qu'elle parlait, les attaques n'avaient pas cessé, au contraire, elles ne faisaient qu'augmenter en puissance. Mais bien heureusement, la plupart des Chevaliers qu'elle avait envoyé étaient déjà sur les lieux qui leur avaient été confiés. Du coin de l'œil, une ombre se fit volontairement voir, attirant l'attention des deux personnes déjà présentes.

-As-tu quelque chose à nous dire, Fujin ? demanda amicalement la divinité.

A quelques mètres devant elle, le cadet des Gémeaux mit un genou à terre. Il avait beau être resté silencieux, pas une miette de la discussion télépathique ne lui avait échappé. Et il devait l'avouer, savoir que son frère allait arrivé ici très bientôt... Ca le rassurait.

-Raijin n'est pas encore en état de se battre, si vous voulez le faire venir ici, c'est pour qu'il soit mieux protégé, n'est-ce pas ?

-C'est exact. Où veux-tu en venir ?

-...Qui va garder la maison des Gémeaux en son absence ?

La Déesse et le Grand Pope échangèrent un bref regard, embêtés l'un comme l'autre. Ils avaient bien une solution toute prête, mais n'étaient pas encore sûr de si elle était bonne à prendre ou non.

-Et bien... commença Rémus. Personne, techniquement. Cependant, Fujin, tu as en toi toute les capacités requises pour revêtir l'armure, et tu connais les techniques propre aux Chevaliers des Gémeaux.

-Vous ne songez tout de même pas que je prenne sa place au grand jour ? demanda le jeune homme avec étonnement.

-Non, loin de là ! répondit la jeune femme. Au contraire, nous ne voulons pas que tu prennes part au combat, pour le moment. Cependant, tout comme ton frère, tu es doué en illusions. Et tu sais comment faire surgir le labyrinthe de la troisième maison...

Aussitôt, le jeune homme compris où ses aînés voulaient en venir. Il releva la tête, son regard brillant d'une loyauté et d'une détermination sans faille.

-Je comprends. Vous souhaitez que je ralentisse, voir piège les potentiels intrus.

-Es-tu prêt à le faire ?

-Bien sûr. Je pourrais le faire les yeux fermés, sans même être surplace. Vous pouvez compter sur moi.

-Merci, soupira la divinité avec soulagement. Maintenant, tu peux nous dire la véritable raison de ta présence ici ?

Fujin fut visiblement pris de court par la perspicacité de leur protectrice. Il ne pensait pas avoir été aussi évident, et pourtant... Elle, et le Grand Pope également, l'avaient perçu à jour dès qu'ils avaient sentit sa présence. Il ne pouvait rien dissimuler aux deux personnes qui le connaissaient le mieux... Après son jumeau, bien sûr.

-Je suis venu vous faire part de mes inquiétudes quant au chevalier du Sagittaire.

-Liu Yang ? questionna Rémus, perplexe. C'est gentil de t'inquiéter pour lui, mais il est déjà entre de bonnes mains. Nous nous occupons de lui autant que possible.

-Ce n'est pas ce que je voulais dire, maître.

Le Grand Pope et sa Déesse échangèrent un regard confus, attendant que leur cadet ne précise sa pensée. Après quelques secondes de pause, durant lesquels le jeune homme choisissait silencieusement les mots à employés, il reprit enfin la parole :

-Je propose que vous l'enfermiez jusqu'à ce que nous ayons déterminé ce que cet œil lui a fait.

Athéna fronça les sourcils, sa poigne sur son sceptre se resserra en même temps que les poings de Rémus se fermaient durement.

-Enfermer un des nôtres, tu n'y pense pas sérieusement, Fujin ? demanda la Déesse, avec plus de sévérité qu'elle ne l'avait voulu.

-J'ai bien peur que si, Déesse. En ce moment, son état est très instable, nous ignorons ce qu'il serait capable de faire sous l'influence de cet objet. Ce n'est pas prudent de le garder en liberté.

-Je ne vais pas emprisonner un de mes hommes sans réelle raison, Fujin.

-Si je puis me permettre, tenta le Grand Pope, je pense que mon élève a raison.

La Déesse se retourna rapidement vers son bras droit, outrée de l'entendre avoir le même avis que le plus jeune.

-Je te demande pardon ?

-Je sais que ça doit être dur à envisager pour vous, Déesse. Mais comprenez que votre sécurité passe avant tout, et que si, en effet, Liu Yang venait à devenir dangereux pour vous... Lui-même serait le premier à s'en vouloir. Je suis persuadé qu'il n'aura rien contre l'idée d'être enfermé, si ça peut l'empêcher de commettre l'irréparable.

La colère de la divinité ne faisait qu'augmenter de secondes en secondes, tant que les deux hommes se demandaient si elle n'allait pas craquée tout à coup. Et pourtant, d'un instant à l'autre, cette colère fut remplacée par un profond sentiment de tristesse, accompagné de regrets. La jeune femme tourna le dos à ses deux serviteurs et s'avança petit à petit vers le bord de la grande plateforme de pierre où ils se trouvaient. Elle se remit à fixer l'horizon, contemplant avec désarroi le terrible spectacle des villages en feu qui s'offraient à elle.

-Je comprends, finit-elle par lâcher après de longues secondes de silence. Faites ce qui vous semble juste.

Doucement, Fujin se leva, rassuré de savoir que sa requête avait été entendu.

-Je vais retourner à mes fonctions, à présent.

-Vas, nous nous occupons du reste.

Après une dernière salutation, le jeune Gémeaux disparu des lieux aussi discrètement qu'il y était apparu.


Le corps endormit du Chevalier dans les bras, Lola, une chevaleresse musclée à la peau basanée, venait de traverser les douze maisons et s'apprêtait maintenant à entrer dans la treizième. Aucun des gardiens n'avaient tenté de l'arrêter ou de ralentir son trajet, mais chacun d'entre eux avait montré leur inquiétude et affection envers leur jeune frère. Certains l'avaient suivi jusqu'aux limites de leur temple, comme Matheus, tandis que d'autres étaient restés à leur place, comme Naël. Ça lui faisait chaud au cœur de voir de tels hommes se soucier autant d'un des leurs.

-Par ici, dame Lola !

La chevaleresse se tourna en direction de la voix féminine qui venait de l'appeler. Un sourire étira ses lèvres sous son masque en apercevant le visage éclatant de la garde qui lui faisait des grands signes pour attirer son attention. Cette même garde qui, précédemment, était allée chercher le chevalier du Capricorne, était également celle chargée de guider la Centaure jusqu'à la chambre préparée prestement pour le Chevalier blessé. Elle s'approcha de la jeune fille et, ensemble, partirent en direction de la fameuse pièce.

-Même en temps de crise, tu restes en forme, dis-moi.

-Oh, vous savez, ce n'est qu'une façon comme une autre de faire face à ce qui nous arrive. Votre présence joue beaucoup sur mon humeur aussi !

-Tu vas me faire rougir, gloussa la chevaleresse d'argent.

La présence du masque aidait bien heureusement à cacher la rougeur déjà présente sur ses joues, ce pour quoi elle était reconnaissante. Autant qu'elle l'était pour le fait que les femmes gardes, elles, n'en portaient pas. Ce qui lui permettait d'admirer les joues rosies de sa camarade.

Une fois arrivé à la chambre, Lola alla délicatement déposer le jeune homme dans son nouveau lit. A peine fut-il recouvert de ses draps que ses paupières commencèrent à frétiller, sa bouche se tordit légèrement et sa tête bougea doucement de droite à gauche. La chevaleresse put entendre sa garde préférée glapir à côté d'elle, avant de se précipiter vers la sortie de la chambre, d'où elle cria à un de ses collègues.

-Sire Raijin s'apprête à se réveiller ! Prévenez le Grand Pope et la Déesse Athéna !


Une explosion sur leur droite, les chevaliers esquivèrent de justesses des débris qui furent projetés dans leur direction. Des rires mauvais résonnaient autour d'eux, mais pas une trace de leurs provocateurs. Ça faisait au moins dix minutes qu'ils tournaient en ronds, attaquant à chaque endroit où il leur semblait avoir vu une silhouette, mais pas un ennemi ne se montrait au grand jour. Et ça commençait à devenir véritablement frustrant.

-Attention !

Le chevalier de l'Aigle fut soudainement plaqué au sol par son ami de la Flèche, lui évitant ainsi de se prendre une nuée de plumes noirs qui s'écrasa à l'endroit où il se trouvait précédemment. Grimaçant, le deuxième se releva d'abord, avant d'aider son ami à en faire de même.

-Rien de cassé, Ramsey ?

-Ça va, grâce à toi. Merci, Levi.

Les deux hommes se sourirent, avant de déployer leurs cosmos à la rechercher de celui ou celle qui était responsable de cette attaque.

-Je ne vois pas les bronzes, souligna la Flèche avec inquiétude.

-Mais leur cosmos ne s'est pas éteint, ils sont encore vivants quelque part. J'espère qu'ils ont réussi à faire évacuer tout le monde.

-Ce n'est pas de ces imbéciles dont vous devriez vous souciez, Chevaliers !

Ni l'un ni l'autre n'eut le temps de voir qui était la personne qui venait de leur adresser la parole, ils furent obligés d'éviter une nouvelle attaque, les mêmes plumes noirs chargées d'un cosmos malfaisant qui avait déjà failli les transpercer à plusieurs reprises. Enervé, Levi se mit en position d'attaque et chargea son poing de cosmos.

-Ca suffit les conneries, maintenant !

Tout en criant le nom de son attaque signature, le "Phantom Arrow", le chevalier d'argent projeta son poings devant lui, envoyant une multitude de flèches illusoires en direction de la femme qu'il apercevait maintenant clairement, perchée en haut des débris d'une maison.

Mais, à sa grande surprise, son ennemie se protégea aussitôt à l'aide de ses plumes noires qui se mirent à tourbillonner autour d'elle, lui offrant une protection sans faille contre les véritables flèches dissimulés parmi les illusions. Celles-ci s'écroulèrent sur le sol, provoquant le rire hautain de la chevaleresse du Corbeau Noir.

-Imbéciles ! Pour des chevaliers d'Argent, vous n'êtes pas très malins, hein ?

A ses côtés, une femme aux cheveux roux se posta, son cosmos menaçant flottant autour d'elle. Les deux argents pouvaient reconnaître les armures que leurs deux ennemies portaient, des répliques sombres de l'armure du Chien de Chasse et du Corbeau. Leurs attaques devaient également être des répliques, et dans ce cas, ils savaient à quoi s'attendre.

-Je m'occupe du Corbeau, annonça Ramsey, tu t'occupes de l'autre.

-Ça marche.

-C'est au sein d'une véritable guerre que vous vous trouvez ! leur cria la chevaleresse du Chien de Chasse noire. Vous n'aurez pas le luxe de choisir vos adversaires, cette fois-ci !

Et alors que, devant les cosmos grandissant de leurs adversaires, les deux jeunes hommes s'apprêtaient à encaisser une nouvelle attaque, trois corps s'écroulèrent soudainement à leurs pieds. Par réflexe, ils reculèrent tous les deux, regardant avec horreurs les cadavres déchiquetés de leurs amis de bronze.

-Par Athéna, quelle horreur, souffla l'Aigle.

La nausée prit les deux Chevaliers, mais ce qui les inquiétait le plus, c'était la troupe de chevaliers noirs qui venait de les encercler.

-Hahaha, vous êtes fait ! s'exclama sadiquement l'oiseau noir.

Ramsey et Levi se mirent dos à dos, chargeant leurs poings de cosmos, englobant leurs corps de cette même énergie, déterminés à ne pas se laisser abattre malgré leur désavantage. Ils étaient nombreux, mais leurs camarades étaient tout de même parvenu à en amocher certains avant de périr... Et maintenant, ils étaient encore plus motivés. Leurs sangs bouillaient dans leurs veines, enragés autant que tristes d'avoir perdu des frères d'armes sans même avoir eu le temps de le réaliser. Quelques minutes auparavant, ils avaient encore pu les sentir... et maintenant, il ne restait rien d'eux, autre que leurs corps.

-Vous allez payer pour ce que vous avez fait, monstres !

-Jamais vous ne serez assez nombreux pour nous tenir têtes. Les chevaliers noirs ne sont que des répliques des véritables Chevaliers !

La blonde grinça des dents, peu ravie de se faire une nouvelle fois comparer à ces chiens d'Athéna.

-C'est ce que nous allons voir. A l'attaque, mes minions !

Dans un cri de guerre unanime, les différents chevaliers noirs bondirent dans les airs. Des charges et des rafales de cosmos furent projetés en direction du duo. Au dernier moment, Ramsey attrapa le bras de son ami et bondit dans les airs avec lui, esquivant de justesse les différentes attaques. Ils profitèrent chacun de l'occasion pour attaquer, la Flèche utilisant sa technique des Phantom Arrows sur le premier ennemi qu'il avait devant lui, tandis que l'Aigle se servit de l'Eagle Toe Flash pour foncer sur l'un deux, pieds en avant, le percutant de plein fouet avant qu'il ne puisse réagir. Aussitôt sur le sol, les deux Argents bondirent chacun de leur côté et se préparèrent aux prochains assauts. Leurs pieds et leurs poings volèrent, leurs cosmos bouillaient rageusement, témoignant de leur détermination. Jamais auparavant ils n'avaient été aussi motivés à gagner un combat. De leur hauteur, le couple regardait avec amusement leurs minions se battre, empêchant par la même occasion les Chevaliers de les atteindre chaque fois qu'ils pensaient voir une ouverture. Et visiblement, ça commençait à jouer sur leurs nerfs.

Alors que Ramsey s'apprêtait à utiliser le Ryusei Ken sur l'une des jeunes femmes, un chevalier noir se posta soudainement devant lui et transperça le plastron de son armure d'un coup de poings, tordant son corps de douleur. Avec un sourire sadique, l'homme profita de l'occasion pour se saisir des cheveux de sa victime, le forcer à relever la tête, tout en amorçant un coup de poings. Mais lorsqu'il le projeta sur le visage du Chevalier, celui-ci le stoppa de ses mains, fusillant de son regard verdâtre celui carmin du renégat.

-Trop lent, enfoiré.

D'un coup, le chevalier noir fut gratifié d'un coup de pied fulgurant dans les côtes, qui le fit lâcher prise sur la chevelure de l'Argenté. Aussitôt, celui-ci se faufila dans le dos de son ennemi, tordant le bras qu'il tenait au passage. Tandis qu'il le maintenait d'une main, l'autre se plaqua sur la tête du renégat et, usant de son cosmos pour plus de dommages, il plaqua le corps de celui-ci sur le sol. Les morceaux d'armures sombres volèrent en éclats autour de lui, éraflant même une de ses joues. Au même moment, un autre minion se jeta sur lui, trop impoli pour attendre qu'il en ait fini avec son camarade. Ramsey bondit aussitôt, esquivant le coup de poing arrivant en sa direction, prit la position de l'Eagle Toe Flash et atterrit à grande vitesse sur le dos de son adversaire, qui s'abattit sur le premier qu'il avait déjà vaincu.

Il jeta un regard à son camarde de la Flèche, qui semblait s'en sortir tant bien que mal, avant de descendre de la petite pile de corps qu'il venait de créer. Si le premier restait immobile, probablement mort, voire mourant, l'autre tenta de se relever, crachant du sang par la même occasion.

-Connard... !

L'Aigle ne lui laissa pas le temps de préparer un nouvel assaut. Aussitôt debout, il lui transperça la poitrine de son poing. Une expression de pure douleur tordit le visage de l'homme, mais pas un son ne traversa sa gorge. Ramsey ne prit même pas le temps de regarder son corps s'écrouler sur le sol et lui tourna le dos, s'éloignant pour s'approcher de son frère d'arme qui affrontait encore deux de ces guerriers. Les corps de ceux tombés au combat jonchaient le sol, au milieu des débris et des ruines du village. Maintenant qu'il y pensait... Les villageois qui avaient été supposément évacués n'avaient peut-être pas survécus, non plus. Il grinça des dents, avant de se jeter sur un chevalier noir qui s'apprêtait à asséner un coup potentiellement mortel à son camarade.

Levi sentit tout juste une décharge lui effleurer l'arrière de la tête et la nuque, coupant une partie de ses cheveux au passage, avant que le corps de son attaquant ne soit projeter au sol par la puissance d'un coup de poing, venant de son camarade de l'Aigle. Avec un sourire, la Flèche esquiva un nouveau coup, puis un second, se prit un troisième en pleine figure, puis répliqua en profitant de ce bras tendu vers lui. Il se saisit du poignet et du biceps du chevalier noir, et, d'un coup de genou bien placé, le brisa dans un craquement horrifiant. L'homme poussa un cri de douleur, mais le Chevalier d'Athéna ne ressentait aucune pitié pour lui. Il lâcha son biceps et, du coup, lui asséna un violent coup dans le nez, l'envoyant à terre aussitôt. Dans son élan, il chargea son cosmos, regarda une dernière fois son adversaire qui tentait de se relever, avant de jeter son poing en direction de son cœur, lui transperçant la poitrine dans une petite explosion de cosmos.

Un dernier rescapé tenta à nouveau de l'attaquer, se jetant sur lui dans un cri de rage, avant qu'il ne reçoive le corps inanimé d'un de ses frères d'armes sur lui. Essoufflé, Ramsey s'empressa de rejoindre son ami, qui surveillait durement le dernier minion encore en vie. Ils pensaient qu'ils allaient devoir l'achever, que le combat n'était pas encore terminé, et pourtant, l'homme n'eut que le temps de se débarrasser de la dépouille de son "ami" avant que des plumes noires ne le transpercent de part en part, le surprenant lui, et les Argents. Avec dégoût, ils regardèrent leur adversaire s'éteindre dans un dernier cri, avant de relever la tête vers les deux seules personnes encore vivantes.

-Il était voué à mourir, se justifia la blonde. Je n'ai fait qu'abrégé ses souffrances, et gagner du temps.

-Ce n'est pas comme si on s'attendait à leur victoire, de toute façon ! gloussa la rouquine.

-Vous êtes répugnantes... lança l'Aigle avec dédain.

-Tu auras tout le loisir de me juger lorsque tu auras gagné ce combat. Si ça arrive, bien sûr !

La Chevaleresse du Chien de Chasse noir fut la première à agir, bondissant de sa hauteur en criant un "million ghot attack", une technique que les deux jeunes hommes connaissaient, et n'étaient donc pas surpris de voir la jeune fille se multiplier. Au même moment, l'oiseau noir chargea son cosmos et envoya une multitude de plumes en direction de la Flèche, obligeant celui-ci à bondir sur le côté pour les éviter. Exactement ce à quoi s'attendait la chevaleresse, pour laisser place à sa partenaire, dont elle et ses faux clones purent encercler sans problème le chevalier restant. Ramsey fut alors victime d'un nombre incalculable de coups de pieds et poings qui le heurtèrent à grande vitesse. Ils semblaient venir de partout, mais dans l'action, il lui était bien trop difficile de parvenir à deviner qui était la véritable chevaleresse parmi les illusions.

Levi aurait pu l'aider sans la présence du Corbeau, malheureusement, celle-ci ne lui laissa pas le moindre répit. Le cosmos, et surtout les plumes volaient, l'attaquant sans cesse. Il parvint à esquiver pendant un moment quasi chaque plume, jusqu'à ce qu'enfin, il ne parvienne à envoyer un fin rayon de cosmos vers la jeune fille. Si elle réussît à esquiver, l'attaque ne fut pas inutile pour autant, car elle lui permit enfin d'avoir une ouverture, un temps d'accalmie. Tandis que le jeune homme bondissait sur la maison en ruines, Ramsey, de son côté, parvint enfin à se sortir de la situation dans laquelle il se trouvait. La véritable chevaleresse noire vit son bras être saisit, et sa force utilisée contre elle, car dans un seul et même élan, l'Aigle la fit voler en tirant sur son membre, jusqu'à ce qu'elle ne vienne s'écraser du côté opposé à celui où elle se trouvait précédemment. Elle grimaça, mais ne laissa aucun gémissement lui échapper. Elle n'était pas comme les laquais qu'ils venaient basiquement d'envoyer à l'abattoir, et Ramsey s'en rendit rapidement compte lorsque son cosmos augmenta drastiquement. Par réflexe, il la lâcha et bondit en arrière. Avec stupéfaction, il fut témoin de la disparition de la rouquine, qui réapparu néanmoins dans son dos quelques instants plus tard.

En sentant le cosmos derrière lui, Ramsey se retourna rapidement et envoya son poing en direction du ventre de la jeune fille. Celle-ci évita facilement ce coup, ainsi que celui qui suivait, et ceux d'après, reculant en même temps que le Chevalier avançait. Le sourire qu'elle arborait avait le don de l'énerver, mais rien n'y faisait, il ne parvenait pas à l'atteindre. Lorsque la jeune femme fut fatiguée de rester passive, elle esquiva un dernier coup de pied et projeta son genou dans le ventre de son adversaire, lui coupant le souffle instantanément. S'en suivit un puissant coup de poing sur sa joue qui l'envoya à terre, où la chevaleresse noir lui écrasa la tête de son pieds. Du sang coulait du nez de l'Argent, qui réalisait maintenant comment cette femme avait pu esquiver ses coups avec tant de facilité. Il se sentait stupide de ne pas y avoir penser plus tôt, alors que ça lui paraissait si évident.

-Enfin, tu t'en souviens ! rit la rouquine. Il t'en a fallu, du temps. Servir Athéna rend vraiment les humains plus stupides.

Comme si son poids actuel ne suffisait pas, la canidé appuya d'autant plus sur la tête du chevalier coincé, tout en se penchant en sa direction. Ramsey grimaça, ses doigts se crispèrent sur le sol, ramenant de la terre entre ses ongles.

-Je suis la chevaleresse du chien de chasse noir, tes pensées n'ont aucun secret pour moi.

-Urgh... Alors tu dois déjà savoir ce que je pense de votre petit groupe de renégats.

-Heh, je n'ai même pas besoin d'utiliser mes pouvoirs pour ça.

Le chevalier soupira en fermant les yeux, il n'y avait qu'un seul moyen de passer outre la technique mentale du chevalier du chien de chasse, qui leur permettait, ainsi qu'aux porteurs de leur réplique noire, de lire les pensées de n'importe qui. Mais la jeune femme n'allait pas le laisser y arriver aussi facilement. Elle leva son pied, avant de l'abattre une première fois sur la tête de l'homme, réitérant la manœuvre à plusieurs reprise jusqu'à ce que Ramsey ne parvienne à surmonter la fatigue et la douleur pour rouler sur le côté, juste à temps pour laisser le pieds de la renégat s'écraser sur le sol, qui se détruit sous l'impact. S'il n'avait pas réussi à esquiver ce coup, c'est sa tête qui aurait été explosé.

Le Chevalier se remit rapidement sur ses pieds, sous le regard agacé de la jeune femme.

-Pitié, cesse de résister pour rien. Tu es déjà à moitié mort, abandonne et je t'offrirais une mort digne et rapide.

-Il n'y aura rien de digne à abandonner un combat.

La traitresse fronça les sourcils en sentant le cosmos de son adversaire augmenter petit à petit. Cet effronté avait même l'audace de fermer les yeux devant elle, comme s'il ne la considérait même pas comme une réelle menace. Tout en essuyant le sang coulant de son nez du dos de sa main, il tentait de faire le vide dans son esprit... et si ça continuait ainsi, il y parviendrait. Mais elle n'allait pas le laisser faire. Elle se jeta sur lui, et, avant qu'il ne puisse réagir, lui asséna un coup de pieds dans les côtes. L'Argent grimaça, une de ses jambes flancha mais il parvint de justesse à rester debout. Il souffla bruyamment, rouvrit les yeux et bloqua de justesse le poing qui volait à sa direction. Le glapissement que la surprise provoqua à la jeune fille le fit sourire, elle n'avait pas prévu ça, et surtout, elle n'avait pas pu lire dans ses pensées.

-Ce n'est pas possible, grommela-t-elle entre ses dents. Tu ne peux pas déjà avoir réussi...

-A vider mon esprit ? Ne me sous-estime pas, veux-tu...

Dans un rire léger, il rapprocha son visage de la rouquine, serrant un peu plus le poing qu'il tenait encore.

-C'est facile d'arrêter de penser quand on est un tel idiot !

-Te fous pas de ma gueule, connard !

-Loin de moi cette idée, voyons.

En un instant, leurs deux cosmos s'élevèrent à leur maximum, se heurtant l'un à l'autre avec la puissance d'une explosion. Les débris volèrent, le sol se creusa sous leurs pieds, leurs regards restaient accrochés l'un à l'autre. La renégat ignorait comment cet homme parvenait encore à dégager autant de force et de puissance dans son état, elle devait s'avouer être assez impressionnée... mais bien plus agacée. Un sourire sadique étira ses lèvres. Certes, il était fort... mais il ne tiendra pas longtemps, son corps était bien trop affaiblit.

-C'est ça, ton plan ? Donner tout ce que tu as dans l'espoir de me tuer avant de mourir ?

-Ce combat ne pourra finir que de deux façons. Avec ta défaite, ou avec notre mort à tous les deux.

-Tu te surestime, Chevalier !

-C'est ce que nous allons voir.


Pendant que le combat commençait à faire rage entre le chien de chasse et l'Aigle, la Flèche et le Corbeau n'étaient pas en reste de leur côté. Les deux adversaires avaient leurs propres armes, et les utilisaient à la quasi-perfection. Levi n'avait pu échapper à des dizaines de plumes, dont certaines étaient encore plantés dans son corps. La douleur qu'elles lui provoquaient, couplé à la fatigue, ralentissait son cosmos, mais ne ternissait en rien sa motivation. Alors qu'il envoyait pour la énième fois une pluie de flèches de cosmos sur son adversaire, la renégat ne pouvait qu'être admirative par tant de détermination. Voyant qu'elle n'allait pas avoir le temps de mettre sa barrière de plumes en place, elle bondit sur le côté afin d'éviter l'attaque. Un gémissement de douleur traversa ses dents serrées lorsqu'une des flèches lui traversa l'épaule, provoquant une douleur aiguë qui se propagea sur toute la zone.

Maintenant énervée, elle atterrit sans problèmes et jeta un regard noir à son adversaire, qui semblait satisfait de sa petite réussite. Elle aurait pu éviter cette flèche, si elle avait pu voir avec ses deux yeux. Rageusement, elle se saisit de l'objet et l'arracha sans la moindre hésitation, faisant gicler son sang. Mais peu lui importait, elle avait vécu sur l'île de Death Queen, la douleur, elle y était habituée.

-Ne te réjouis pas trop vite, mon gars. Ce n'est que le début.

Des plumes noirs se rassemblèrent autour de la main de la jeune femme, qui, d'un mouvement rapide et précis, les projeta ainsi que la flèche maintenant chargée de son cosmos, en direction de son adversaire. La surprise fut telle que le jeune homme resta figé un court instant, juste le temps qu'il fallait pour que sa propre arme ne s'enfonce dans la chaire de sa cuisse droite. Tandis que les plumes transpercèrent son torse. Sa bouche s'ouvrit sur un cri silencieux, alors qu'il tombait à genoux sur le sol, sous le regard sadique et le sourire ravie de son bourreau. Elle jeta un rapide coup d'œil à sa compagne, qui se déchaînait sur son adversaire, avant de s'approcher de la Flèche, tordu de douleur.

-Alors, on fait moins le malin, hm ?

Malgré sa position de faiblesse, Levi osa relever la tête, offrant à la chevaleresse noire un regard des plus haineux et répugné. D'agacement, elle fit claquer sa langue.

-Ne me regarde pas comme ça, tu es celui qui a choisis cette voie, à toi de l'assumer.

Sans lui laisser le temps de répliquer, Corbeau l'asséna d'un coup de pieds en pleine figure, qui le fit tomber des ruines et s'écraser douloureusement sur le sol, à quelques mètres de son frère d'arme, dont la tête reposait maintenant sous le pied de son adversaire. Après avoir cracher le sang qui s'était accumulé dans sa bouche, Levi se redressa tant bien que mal. La douleur lui floutait la vue et provoquait des tremblements incontrôlables à tout son corps. Il ne put que vaguement distinguer la silhouette noire atterrir à côté de lui, avant de sentir un nouveau coup de pieds dans son ventre. Il geignit, cherchant frénétiquement à récupérer son souffle, sans le moindre succès. Sa gorge le brûlait, ses yeux attaqués par la poussière qui avait volé à son atterrissage, également. Il se sentit être tourné de force par le pied de la chevaleresse, mais n'entendit que vaguement son soupir énervé.

-Pfff, tu es si pathétique.

Elle grimaça, dégoûtée de se retrouver à affronter un adversaire aussi faible. De son pied, elle vint lentement enfoncer la flèche déjà plantée, arrachant un cri de plus en plus sonore à son adversaire.

-Sérieusement, je m'attendais à mieux. Ton pote de l'Aigle a au moins le mérite d'imposer un certain challenge à ma femme.

Les cosmos qui explosèrent d'un coup lui fit relever la tête vers le combat de l'autre duo. Leur affrontement n'allait pas tarder à s'achever, et elle était confiante que sa rouquine le gagnerait haut la main. L'Argent de la Flèche voulu profiter de l'occasion, pendant qu'elle était distraite, alors il chargea un de ses poings de son cosmos. Mais lorsqu'il leva soudainement son poing, envoyant une décharge de cosmos vers son ennemie, celle-ci se recula, esquivant le coup avec une telle facilité que Levi put sentir la frustration et la honte l'envahir. Il croisa le regard déçu du Corbeau, désabusée par ses performances.

-Tu fais honte à ta Déesse.

Et alors que les plumes situées autour de lui et sur son torse se mirent à flotter au-dessus de lui, le chevalier laissa retomber son bras et ferma les yeux avec résignation. La blonde se montra clémente avec lui, en lui tranchant la gorge et transperçant le cœur en un seul et même assaut. Si ça n'avait tenu qu'à elle, il aurait souffert un peu plus avant de s'éteindre, mais la torture n'était pas dans ses priorités. Le cosmos de son adversaire disparut rapidement, ce qui n'échappa au dernier encore vivant.

Malgré l'intensité de son combat, Ramsey sentit la mort de son frère d'arme, comme s'il la vivait lui-même. Le choc et la tristesse immense qui l'envahirent furent pris comme une occasion pour la chevaleresse noire de prendre l'avantage. Elle leva son poing encore libre, et, juste à temps pour que l'Argent ne le voit, lui transperça la poitrine avec. Ramsey écarquilla les yeux, un faible gémissement s'échappa de sa gorge alors qu'il se sentait devenir plus fébrile.

Non, non, il ne pouvait pas mourir comme ça, il ne pouvait pas laisser ces renégats gagner, il ne pouvait pas les laisser en vie après ce qu'ils avaient fait. Sa tête lui tournait, il se sentait brûler de l'intérieur, mais il ne pouvait pas abandonner ainsi, il devait se battre. Il ne se permettra jamais de mourir, sans en emporter au moins une dans sa chute.

Son cosmos s'affaiblit, arrachant de grands sourire aux deux jeunes femmes, qui s'effacèrent aussitôt qu'il explosa de nouveau, avec bien plus d'intensité qu'auparavant. Pendant quelques instants, l'Aigle parvint à atteindre la puissance d'un chevalier d'or, de courts instants, mais largement suffisants. Dans un cri de rage, il jeta son poing en direction du cœur de la jeune fille, atteignant la vitesse de la lumière pendant une seconde. Aucun cri, aucun son ne sortit de la gorge de la rouquine, alors qu'un trou béant avait remplacer l'endroit où se trouvait le plus vital de ses organes.

La chevaleresse blonde resta figée, alors qu'elle observait avec horreur les deux énergies se dissiper peu à peu... jusqu'à ce que le corps du chevalier d'Argent ne s'effondre, suivit peu de temps après par celui du chien de chasse noire.

-Non... Non, non, non non non !

Alors que des larmes commencèrent à embuer sa vue, le Corbeau se précipita vers son aimée et s'agenouilla à ses côtés, avant de la prendre dans ses bras.

-Carmen, réveille-toi je t'en supplie ! Tu peux pas... Tu peux pas me faire ça ! Tu peux pas mourir maintenant !

Alors qu'elle serrait contre elle le corps inanimée de sa femme, espérant qu'un miracle quelconque arrive et la ramène à elle, un cosmos familier et indésirable se fit sentir à quelques mètres d'elle. Elle ne leva pas le regard, se fichant éperdument de l'homme qui les regardait sûrement avec dédain, incapable de comprendre les sentiments qu'elle ressentait pour leur camarade.

-Je peux savoir ce que tu fais ? Si tu as fini ce combat, tu devrais avancer.

-Ferme-là ! Je ne veux pas t'entendre ! Tu ne comprends rien, tu n'as jamais rien compris !

-Kamélia, nous avons des ordres.

-Je m'en fous !

-Nous devons continuer, combattre l'armée d'Athéna, nous n'avons pas de temps à perdre. Laisse-la derrière, comme les autres.

Le Corbeau leva le regard vers le chevalier de l'Autel noir, le fusillant de son œil unique, à la fois énervée et dégoûtée par ses paroles.

-Comment oses-tu me demander une chose pareil ? Nous nous sommes toujours promis de rester ensemble, quoi qu'il arrive. Et je tiendrais parole, je n'irais nulle part sans ma bien-aimée !

-Elle était encore vivante lorsque vous vous êtes fait cette promesse. Et maintenant elle est morte. Te trimballer son cadavre ne te mèneras pas bien loin.

Kamélia resta silencieuse, mais son regard en disait long. Avec toute la délicatesse dont elle pouvait faire preuve, elle déposa le corps de sa moitié sur le sol, avant de se relever. Elle s'avança vers l'homme, sa démarche était calme, mais son cosmos témoignait de toute sa rage et sa haine. Ainsi, lorsqu'elle voulut porter un coup à la figure de l'Autel Noir, celui-ci n'eut aucun mal à l'intercepter, bloquant son poing avec plus de difficultés qu'il ne l'admettrait jamais.

-Je n'ai aucune leçon de recevoir d'un enculé qui n'a jamais su aimer. Je suis mariée à cette femme, et je compte bien rester avec elle jusqu'à lui avoir offert un enterrement décent.

-Tu te feras tuée avant d'en avoir eu l'occasion, seigneur Phobos n'aura aucune pitié pour une déserteuse.

-Alors je rejoindrais Carmen aux Enfers, et avec le sourire.

Un combat menaçait d'éclater à tout moment entre les deux chevaliers noirs, le cosmos de l'un brûlant aussi sauvagement que l'autre. Mais cet échange silencieux ne dura pas très longtemps, car il fut interrompu par une voix résonnant directement dans leur esprit.

"Je peux savoir ce que vous fabriquez ?"

Le duo cessa finalement leur début d'affrontement, la panique commençant à les envahir en même temps que les souvenirs de leur première rencontre avec Phobos leur revenaient en mémoire. Et pour cause, ils reconnaissaient la voix de cette même divinité.

-S-sire Phobos... tenta l'Autel Noir.

"Je vous ai dit de continuer vers le Sanctuaire d'Athéna si vous surviviez, c'est pourtant pas compliqué à suivre pour des mortels."

-Nous sommes désolés, seigneur Phobos, nous avons juste... continua la Corbeau, se mordant la lèvre inférieur. Nous avons comme qui dirait... perdu des éléments importants.

-Elle refuse de partir sans sa très chère femme, surtout.

Si seulement un regard pouvait tuer, l'homme serait déjà mort grâce à ses yeux. Même des Enfers, Phobos pouvait aisément sentir la rage qu'elle ressentait envers son frère d'arme. Il poussa un soupir amusé, se régalant de tous sentiments négatifs qu'il pouvait sentir chez ces deux humains.

"C'est tout ?"

-...Avec tout le respect que je vous dois, je ne partirais pas sans elle, seigneur.

"A quoi bon t'attarder sur son corps, tu la reverras bientôt de toute façon."

-Je...

"Et je ne parle pas de mort."

La blonde se figea. Que voulait-il dire ? Il n'allait quand même pas... ?

-Vous allez la ressusciter ? ne put-elle s'empêcher de demander, de l'espoir dans la voix.

"Bien sûr, si nous gagnons."

Le sourire mauvais du Dieu s'agrandit petit à petit. Comme s'il se souciait du sort de simples chevaliers noirs...

"Mais pour ça, il faut que vous avanciez. Compris ?"

-Oui, répondirent les deux chevaliers noirs d'une même voix.

"Parfait. Allez-y, et ne me décevez pas."

Aussitôt la communication coupée, l'Autel Noir se mit à courir en direction de leur prochain objectif. Après avoir jeté un dernier regard en direction de sa bien-aimée, Kamélia ne tarda pas à le suivre, décidée à remporter la victoire coûte que coûte afin de pouvoir enfin vivre paisiblement avec la personne la plus importante de toute son existence.

Même de loin, ils pouvaient sentir les dizaines de cosmos qui explosaient au Sanctuaire d'Athéna.