Cet OS est dédié à Silver et Hatsu qui ont bien soutenu l'écriture. Des cookies à elles! (Et allez lire leurs fics aussi, elles sont très bien)
Avant tout autre chose, cet OS est basé sur les personnages et l'époque de "Saint Seiya: Le chapitre du Feu" de Miss Silver K et a été écrit avec son autorisation. Il faudra donc avoir lu sa fic pour comprendre cet OS (Et puis elle est très bien sa fic, allez la lire)
Ensuite ce texte est parti sur un gros délire à propos du personnage de Jean-Gilles (aka le garde random qui meurt en hors champs tellement il est pas important.) C'est aussi basé sur la théorie d'Hatsukoi-san comme quoi Arvydas serait le fils d'Arès. (Théorie absolument pas validée par Silver mais c'est rigolo de l'embêter avec)
OoOoO
Pourquoi l'avait-on envoyé patrouiller en bas des escaliers? Ce n'était normalement pas une de ses tâches, et pourtant il était bien là, aux limites du sanctuaire à monter la garde.
Jean-Gilles n'était qu'un simple garde du sanctuaire, habituellement assigné à la protection du treizième temple.
Il donna un coup de pied dans une pierre pour passer sa frustration, le projectile alla s'éclater en plusieurs dizaines d'éclats après avoir rencontré le tronc d'un arbre.
L'homme n'était peut-être pas un chevalier à proprement parler, il n'en avait pas moins développé un cosmos assez important, simplement aucune armure ne l'avait reconnu et ne fait qu'il avait rejoint le sanctuaire sur le tard ne lui avait pas permis d'obtenir une position plus favorable.
Jean-Gilles s'appuya contre un tronc, laissant son regard parcourir les pierres blanches du sanctuaire plus haut avec une certaine nostalgie, parfois il adorait cet endroit et à d'autre moments, il le détestait, pas qu'on lui ai vraiment laissé le choix de faire sa vie ici de toute façon.
Son existence avait pourtant bien commencé, né fils unique dans une famille qui avait les moyens de s'occuper de lui. Son père était un homme guadeloupéen exerçant l'honorable profession de fleuriste, tandis que sa mère, originaire du Vietnam, travaillait en tant que médecin urgentiste, les deux s'étaient rencontrés lors de vacances à Cuba et le coup de foudre avait été immédiat.
À peine quelques mots plus tard, ils s'installaient tous deux dans la ville d'Hanoï pour y élever leur enfant dans un véritable foyer.
Les années étaient passées belles et heureuses, mais la situation avait commencé à se dégrader. Alors que Jean-Gilles venait de fêter son onzième anniversaire, il perdit sa mère, fauchée par un automobiliste ivre. Son père n'avait pas supporté la perte de son épouse et les avait fait déménager dans sa ville natale de Morne-À-l'Eau. Si au début le fils avait cru qu'ils pourraient retrouver un semblant de vie normale, la réalité l'avait rapidement rattrapé, à peine quelques mois plus tard son géniteur le quittait à son tour après s'être laissé dépérir.
Le jeune garçon de douze ans s'était donc retrouvé seul dans un orphelinat avec aucun moyen de contacter la famille de sa mère restée au Vietnam. Deux très longues années étaient alors passées et un homme du sanctuaire d'Athéna avait remarqué le potentiel de son cosmos et lui avait proposé de le suivre, lui faisant miroiter des rêves de gloire et d'héroïsme.
Mais une fois sur le lieu sacré, Jean-Gilles fut encore déçu, personne ne voudrait s'encombrer d'un apprenti aussi vieux, alors il s'était retrouvé refourguer aux gardes des lieux, la chevalerie n'ayant rien à faire d'un orphelin de plus.
Le jeune homme s'était finalement créé une famille plus ou moins bancale parmi eux et la vie avait continué avec ses hauts et ses bas. Amitiés, amours, haine, peur, il avait vécu comme tous les autres.
Mais aujourd'hui il mourrait…
Le vietnamien n'avait même pas pu voir l'attaque venir, le coup était arrivé dans son dos, faisant couler le sang le long de sa peau cuivrée. Il s'affaissa rapidement, ses longues mèches noires et lisses obstruant sa vision. Ses jolis yeux roses pâles en amande se fermèrent une dernière fois…
"Athéna, murmura-t-il avant de s'éteindre."
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Son arrivée aux enfers ne resterait qu'un souvenir très flou dans sa mémoire, une longue chute, la traversé de l'Archéon qu'il avait eu la chance de pouvoir payer, et enfin les portes du tribunal de la première prison s'ouvrant devant lui.
C'est un homme à la longue chevelure blanche et au visage sévère qu'il se présenta après avoir pénétré dans l'immense salle, le bruit de ses pas résonnants accompagnait sa marche. Le spectre, car cela ne pouvait qu'en être un, ouvrit le livre face à lui d'une main, l'autre serrant étroitement le fouet qu'il tenait.
"Quel est ton nom? interrogea-t-il simplement.
-Je suis Jean-Gilles, s'annonça-t-il avec détermination, garde du sanctuaire d'Athéna."
L'autre ne prit même pas la peine de lui répondre et commença simplement à tourner les pages de son ouvrage, cherchant le patronyme de son vis-à-vis parmi la longue liste.
Rune ne prenait plus en effet la peine de discuter avec les guerriers du sanctuaire, ce qui s'était déroulé lors de la guerre sainte précédente lui restait toujours au travers de la gorge. Sa sentence donc tomba sans aucune cérémonie.
"-Jean-Gilles Pham-Pommier, commença froidement le norvégien, pour tes péchés commis durant ta vie terrestre, je te condamne à la…
-Pas si vite! Interrompit une voix."
Le garde tourna la tête pour voir arriver un homme à l'épaisse tignasse violette, il marcha jusqu'à Jean-Gilles pour l'observer sous toutes les coutures. Son cosmos brûlant et hors de contrôle fit reculer le vietnamien d'un pas, incapable de supporter un telle puissance.
"-Seigneur Phobos, que faites-vous…
-C'est lui la première victime du camp d'Athéna? Interrompit le dieu.
-En effet, il a été abattu par les deux berserkers avec qui nous avons perdu le contact ce matin.
-Parfait."
Le guerrier d'Athéna n'aima pas le regard que lui jeta la divinité de la peur, ses yeux le détaillaient des pieds à la tête, l'analysant dans les moindres recoins. Un sourire fou étira les lèvres de Phobos, et il saisit Jean-Gilles par l'épaule avant de commencer à le traîner avec lui, celui-ci tenta bien de se dégager de sa poigne en vain.
''-Seigneur Phobos, interpella le spectre du Balrog, avec tout le respect que je vous dois, je peux savoir ce que vous faites?
-Je l'embarque pour qu'on puisse l'interroger tout simple, c'est une garde du sanctuaire d'Athéna, il aura forcément des informations utiles.
-Seigneur Phobos, vous ne pouvez pas déplacer les âmes des morts comme bon vous semble."
Le fils d'Arès se retourna en direction du spectre, projetant son cosmos enflammé dans sa direction, son énergie devenue particulièrement menaçante.
"-Cet ordre vient directement de mon père et d'Hadès, menaça-il joyeusement, tu n'as pas ton mot à dire dans cette histoire."
Et sans un mot de plus, le dieu tira le pauvre guadeloupéen à sa suite, sous le regard désabusé du balrog.
OoOoO
Arès attendait avec une certaine impatience son fils aîné, le plus jeune était déjà installé sur un fauteuil à ses côtés. Une théière remplie de thé à la framboise avait été posée près d'eux par un des serviteurs, un plateau empli de petits gâteaux accompagnait la boisson.
La porte s'ouvrit finalement pour laisser entrer les deux attendus, un Phobos ravi et sa victime terrifiée.
''-Voilà le chevalier que tu as demandé père.''
Et sans plus de cérémonies, la divinité de la peur alla se coller à son frère dans le fauteuil, manquant de renverser la tasse de celui-ci au passage.
Le dieu de la guerre lança un regard brûlant au garde, l'analysant dans le moindre détails et appréciant sa beauté au passage.
''-Que me voulez-vous ? Interrogea Jean-Gilles.
-Un peu de respect mortel, reprocha l'aîné des fils, tu t'adresses à Arès, dieu de la guerre.
-Ne t'énerve pas pour si peu Phobos, comment veux-tu qu'il ai appris à respecter les dieux vu la déesse qu'il protégeait. Après tout ma sœur n'est pas quelqu'un qui impose ce genre de sentiments.''
Le garde du sanctuaire voulut immédiatement ouvrir la bouche pour contester ces insultes mais fut coupé par la divinité posant un doigt sur ses lèvres pour lui signifier de se taire.
''-Ne pousse pas trop ta chance mortel, Athéna ne peut rien pour toi ici, tu es mort mais je te laisse une opportunité de rejoindre le camp des vainqueurs alors je te conseille de ne pas m'énerver.''
Arès gardait peut-être un ton enjoué et un grand sourire à chacune de ses paroles mais ses yeux promettaient une mort imminente à la moindre action qui lui déplairait.
La divinité saisit ensuite une tasse de thé qu'il tendit au captif.
''-Soyons amis heu…
-Jean-Gilles.''
Les ricanements de Phobos face à ce patronyme furent ignorés par tout le reste des personnes présentes.
''-Jean-Gilles donc, tu as dû le comprendre: je suis Arès, dieu de la guerre offensive et de la destruction. Et voici deux de mes fils: Phobos dieu de la peur et Deimos dieu de la crainte.''es fils: Phobos, dieu de la peur et Deimos, dieu de la crainte.
-Mais tu me connais déjà, rit le premier cité."
L'ancien guerrier d'Athéna réussit finalement à décrocher son regard des pupilles océans d'Arès pour se concentrer sur la progéniture de ne perdit pas de temps sur l'aîné qu'il avait déjà eu le malheur de côtoyer mais il lâcha un cri de surprise à la vue du cadet. Cette chevelure rose claire, ces yeux bleus pâles...
"-Seigneur Arvydas?
-Non pas Arvydas, reprit Arès, Deimos."
Jean-Gilles n'en croyait pas ses yeux, une copie quasi-conforme du chevalier du verseau se tenait face à lui, il manquait certes la cicatrice au niveau de son visage et leurs cosmos ne se ressemblaient en rien mais le reste y était.
''-Il semblerait qu'il m'ait confondu avec l'un guerriers d'Athéna, comprit rapidement la plus jeune divinité.''
Les sourcils de toute la famille olympienne se froncèrent à cette idée, il n'était simplement pas possible qu'un mortel puisse autant ressembler à Deimos.
''-Cela ne se pourrait… Murmura le plus jeune.
-Tu vas nous dire tout ce que tu sais sur cet Arvydas ! S'écria Phobos.
-Je ne vous donnerais aucune information à son sujet ou à quelque sujet que ce soit, rétorqua sèchement le vietnamien.''
Cette réponse ne fit qu'augmenter la rage du dieu de la peur qui se releva de son siège pour le saisir par la gorge.
''-Nous n'avons pas de temps à perdre avec ton égo ridicule humain, alors tu vas répondre ou je t'arracherais ce que je veux savoir d'une manière bien plus douloureuse."
L'ai commença à manquer au guadeloupéen qui se débattait faiblement de la prise de son agresseur.
''-Ça suffit Phobos, détruire son âme ne nous aidera en rien.
-Mais père s'il a des informations sur…
-Lâche-le.''
Le fils aîné d'Aphrodite laissa sa victime tomber au sol avec un dépit non dissimulé. Arès se pencha alors vers lui pour le relever avant de saisir son menton pour le forcer à le regarder dans les yeux, les flammes de son cosmos visibles jusque dans ses iris.
''-Nous t'avons amené ici et épargné ta prison éternelle pour que tu nous fournisses des informations, alors tu vas nous les donner. Je peux employer la manière forte bien que je doute que tu l'apprécie.
-Je ne dirais rien…
-Vraiment ?''
La divinité augmenta à peine la force de son énergie, répandant autour de lui une chaleur insupportable au commun des mortels.
Jean-Gilles n'était qu'un simple garde, il n'avait pas été entraîné pour ce genre de situations, et il ne pouvait pas supporter des conditions extrêmes comme les chevaliers, alors finalement il craqua.
''-Arvydas est le chevalier d'or du Verseau, il ressemble énormément à votre fils…
-Quel âge a-t-il ? S'enquit Deimos.
-Vingt-trois ans…
-Ça correspond avec le moment où il a disparu…''
Le regard d'après s'était progressivement assombri à chacunes de révélations pour être finalement rempli de haine.
''-C'était donc elle qui l'a enlevé… Cette petite peste a osé m'arracher le plus jeune de mes fils et a en plus eu le culot de l'ajouter à sa propre armée…
-Je suis sûr que mère nous apporterait un soutien non négligeable dans cette guerre s'il apprenait cette nouvelle.
-Avant de convaincre Aphrodite de se joindre à nous, nous devons déjà lui apporter la preuve qu'il s'agit bien de lui.
-Je pars immédiatement pour le sanctuaire, déclara Phobos, je ramènerais notre frère à la maison.
-Dans ce cas je t'accompagne, intervint Deimos, nous ne savons pas de quoi il est capable, mieux vaut être deux pour notre premier contact avec lui.
-Tu peux le dire que tu t'inquiètes pour moi.''
Avec un sourire amusé, l'aîné des frères se pencha vers le plus jeune pour lui voler un baiser avant de quitter les lieux avec lui sur les talons, sous le regard de leur géniteur. Une fois ses enfans bien partis,celui-ci se concentra sur son invité pour lui ordonner simplement.
"-Tu vas me dire absolument tout ce qu'i savoir sur le sanctuaires, les plans, les personnes y séjournant, toutes les informations que tu peux sur chacun des chevaliers, et tu as intérêt à ne rien omettre."
OoOoO
"Attention!"
Arvydas se jeta sur le chevalier du scorpion, lui faisant éviter de justesse les flammes que le verseau avait senti venir. Les deux guerriers roulèrent sur quelques mètres, se retrouvant l'un sur l'autre dans un position plutôt compromettante.
"-Il fallait me le dire que tu préférais être en dessous, taquina l'algérien pour détendre la situation.
-Ne serait-ce pas plutôt toi qui essaie de me faire passer un message? rétorqua le lituanien."
Khaled rougit immédiatement face à l'insinuation, il était possible qu'il y ait pensé, mais là n'était pas la question. Son camarade finit par le repousser gentiment pour se relever et tendit une main dans sa direction pour l'aider à faire de même.
"-Allez, encouragea-t-il, il faut que nous trouvions la cause de cet incendie"
Les deux membres de l'élite dorée d'Athéna avaient été envoyé à Rodoria après que plusieurs feux se soient déclarés. Une fois sur place ils s'étaient rapidement rendus compte que l'origine des brasiers n'avait aucun sens, pire encore les flammèches semblaient les poursuivre et se rapprocher d'eux un peu plus chaque seconde.
"-Ce n'est sûrement pas un incident, les berserkers doivent être dans le coup.
-Je le pense aussi…"
Ils poursuivirent leur recherche, en vain. Les guerriers ne trouvaient que des cendres, des murs écroulés, et des objets noircis.
Khaled finit néanmoins par se prendre les pieds dans un des nombreux débris envahissant le passage et chuta au sol. Le verseau se précipita alors dans sa direction pour lui venir en aide mais un mur de feu jaillit immédiatement entre eux pour les séparer.
Le chevalier des glaces tenta alors d'utiliser son cosmos pour combattre les flammes sans succès.
"-Arvydas, toussa son compagnon.
-Je suis là! Est-ce que ça va?
-Trop de fumée, j'arrive plus à respirer."
Le lituanien n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait faire, il ne pouvait que sentir l'énergie de son ami derrière la barrière de chaleur et son cosmos était inutile face à cette dernière. Mais le verseau ne pouvait tout simplement pas l'abandonner ainsi, faute d'une meilleure solution, il avança vers le brasier, priant pour que son armure le protège des flammèches. Sans qu'il ne comprenne comment, il réussit à atteindre Khaled sans encombre, celui-ci n'était pas parvenu à se remettre debout et s'étouffait lentement à cause de la fumée. Arvydas n'eut pas d'autre choix que de le soulever dans ses bras pour pouvoir le déplacer.
''-Tiens bon, murmura-t-il, je vais nous sortir de là et nous ramener au sanctuaire.
-J'ai bien peur que cela ne soit pas possible."
Un cercle de flamme s'était totalement refermé autour des chevaliers et deux nouvelles personnes les y rejoignirent.
Leurs cosmos étaient bien plus puissant que tous ceux qu'il avait pu rencontrer dans sa vie. Sachant parfaitement qu'un combat contre eux serait sans espoir, le lituanien avança aussi rapidement que possible vers le brasier pour le traverser de nouveau, cette fois-ci cependant la morsure du feu l'empêcha de continuer et il ne pouvait pas se permettre de blesser son compagnon encore plus que celui-ci ne l'était déjà.
"-Tu ne pourras pas quitter ce cercle, les flammes ne t'ont pas brûlé uniquement car nous ne voulions pas te faire du mal, commença l'un des individus.
-Mais on ne compte pas te laisser partir, même si c'est au prix de quelques brûlures.
-Qu'est-ce que vous nous voulez? cracha faiblement le scorpion.
-De toi, uniquement ta mort, c'est notre frère que nous sommes venu récupérer. Tu n'es qu'un imprévu dans le déroulement des choses.
-Vous ne trouverez personne en brûlant cette ville, déclara Arvydas.
-Et pourtant la personne que nous cherchons se trouve face à nous…"
Le chevalier du verseau ne comprenait pas les insinuations des hommes face à lui, ils cherchaient leur frère, hors il n'y avait que lui et Khaled, tous deux orphelins, cela ne pouvait tout de même pas dire que…
"-Ces hommes te ressemblent Vy'... souffla l'algérien. Surtout celui à droite…"
Sur cette affirmation, il ne pouvait qu'avoir confiance en son compagnon, sauf que celui-ci était mourant dans ses bras.
Arvydas ne pouvait pas se permettre de perdre du temps avec eux, la vie de son ami était en jeu, alors cette histoire rocambolesque de frères devrait attendre.
"-Laissez-moi passer, il a besoin de soins.
-Tu n'iras nul part Arvydas, laisse ce chevalier et rejoins-nous.
-Je n'ai pas de temps à perdre à vous combattre.
-Très bien, je ne voulais pas en arriver là mais tu ne me laisses pas le choix."
Avant que le lituanien n'ai le temps de réagir, l'un des hommes le frappa au niveau du crâne, le faisant vaciller et lâcher le corps du scorpion. Il sentit ensuite deux bras le soulever doucement et une voix s'excuser:
"-Désolé, nous ne voulions pas employer la force mais nous ne pouvons simplement pas te laisser entre les mains d'Athéna.
-Deimos, qu'est-ce qu'on fait de l'autre? Je l'achève ou je le laisse agoniser?
-Ne le touchez pas, murmura le verseau avant de sombrer dans l'inconscience."
Phobos lança un regard dédaigneux au chevalier laisser au sol avant de se reporter sur son cadet et de lui offrir un sourire victorieux. Il s'approcha ensuite de ses deux frères et laissa une de ses mains jouer avec les mèches du plus jeune.
"-C'est vrai qu'il te ressemble, même s'il a les yeux beaucoup plus clairs.
-Il est aveugle…
-Il ne l'était pas à sa naissance, Athéna n'aurait tout de même pas osé…"
Les cosmos des deux divinités s'emplirent de colère à cette pensée. Leur tante allait payer pour ce qu'elle avait osé faire subir au plus jeune membre de leur fratrie. Deimos finit cependant par désigner le chevalier du scorpion à son frère d'un signe du menton.
"-Ils ont l'air particulièrement proche, nous ferions mieux de l'emmener aussi.
-On est pas venu chercher un chevalier de plus, celui que père à récupérer ce matin devrait suffir.
-Arvydas sera sûrement plus coopératif s'il apprend que nous avons gardé son ami en vie et même soigné.
-Si tu le dis…"
Le dieu de la peur récupéra alors négligemment le corps de Khaled et tous disparurent dans un éclair de cosmos.
OoOoO
Lorsqu'Arvydas revint à lui, il sentit d'abord le matelas moelleux sur lequel il était installé puis les épaisses couvertures qui le recouvrait. Le verseau ouvrit ensuite les yeux et fut assailli par la lumières et les couleurs autour de lui, il voyait.
Se relevant en panique, il voulut se mettre debout mais une main le stoppa net dans son action et le força à se rallonger sur le lit.
"-Tu es encore faible, n'essaie pas de te lever."
Un homme à la longue chevelure rose et aux yeux bleus lui faisait face, le verseau reconnu son cosmos comme celui d'un des deux qu'il avait croisé avant de s'évanouir. Celui que Khaled avait dit lui ressembler.
"-Qui êtes-vous? questionna-t-il.
-Père ne devrait pas tarder à arriver, attendons-le avant de faire les présentations, intervint une autre voix.
-Où est Khaled?
-L'humain qui était avec toi? Enfermé dans une cellule pour être qu'il ne fasse rien d'idiot.
-Nous nous sommes assurés qu'il ne mourrait pas avant, rassura le plus jeune."
Tant de questions tourbillonnaient dans son esprit, le chevalier ne comprenait que très vaguement la situation. Où était-il? Qui était ces personnes? Dans quel état se trouvait son compagnon? Comment arrivait-il à voir?
Plus le temps avançait et plus il lui semblait que les hommes autour de lui n'étaient pas de simples humains.
La porte de la chambre s'ouvrit à la volée, le coupant dans ses pensées et laissant apparaître une nouvelle personne à l'énergie terrifiante. Celui-ci lui lança un grand sourire qui lui fit froid dans le dos bien que cela ne devait clairement pas être son intention.
"-Vous l'avez donc retrouvez, déclara l'arrivant avec satisfaction, beau travail à tous les deux.
-Il était évident que le sanctuaire enverrait quelqu'un avec des pouvoirs de glace pour gérer un incendie, expliqua le plus jeune frère, nous n'avions plus qu'à attendre qu'il arrive.
-Avec l'autre humain, siffla Phobos.
-Serais-tu jaloux Phobos, Deimos ne te suffit-il plus?"
La divinité de la peur rit à l'intervention de son père avant de saisir son amant par la taille pour l'embrasser fougueusement puis de reprendre:
"-Deimos me convient parfaitement, bien que je n'aurais pas dit non à quelqu'un lui ressemblant autant.
-Phobos…
-Toujours en est-il que notre frère peut faire mieux qu'un simple humain.
-Pourriez-vous m'expliquer cette histoire de frères, demanda Arvydas, j'aimerais comprendre la raison de mon enlèvement.
-On ne t'a pas enlevé, rétorqua froidement Arès, Athéna l'a fait…
-Père, je pense qu'il aurait besoin d'entendre l'histoire depuis le début pour tout comprendre."
Le dieu de la guerre soupira légèrement, peu ravi de se souvenir de cette série d'évènement, avant de reprendre:
"-Tout d'abord si tu ne l'avais pas compris, je suis Arès, dieu de la guerre et Deimos et Phobos sont deux de mes fils.
-Notre fratrie est plutôt étendue mais nous avons tous deux la même mère, ajouta la divinité de la crainte.
-Toujours en est-il qu'Aphrodite a voulu, il y a une vingtaine d'année, que nous ayons un autre enfant.
-Et père a accepté car il ne peut rien lui refuser.
-Tais-toi Phobos ou je te renvois sur l'Olympe.
-Cet enfant c'était toi Arvydas, expliqua finalement Deimos."
Impossible…
C'était tout bonnement inimaginable, il n'avait aucune goûte de sang divin dans les veines, il n'était qu'un simple humain.
La tête commença à lui tourner…
L'histoire de la provenance du verseau ne lui avait jamais paru comme un mystère à résoudre: un simple nourrisson abandonné dans un orphelinat puis emmené au sanctuaire et qui s'était vu offrir un entraînement de chevalier grâce à son cosmos particulièrement puissant. Il s'était toujours contenté de cette version, n'ayant jamais eu l'envie particulière de revenir sur ses origines.
Et voilà qu'au bord de la guerre sainte, leur ennemi le faisait enlever Arvydas pour lui raconter qu'il était le fils de deux divinités majeures. Il n'y croyait pas une seule seconde, cela ne pouvait être qu'un stratagème étrange des divinités guerrières pour un quelconque plan.
"-A peine étais-tu né que tu as disparu, poursuivit son pseudo-père, nous t'avions laissé sans surveillance à peine quelques minutes en plein milieu de l'Olympe, ce genre de chose n'aurait jamais dû se produire et pourtant tu t'étais bien fait enlevé et nous n'avions aucun suspect. Je n'aurais jamais imaginé qu'Athéna puisse agir de manière aussi basse pour s'en prendre à Aphrodite et moi. Qu'importe, elle répondra bientôt de ses crimes…"
Le but de la divinité était donc apparemment de le monter contre sa propre déesse avec cette histoire apitoyante, le géniteur avait d'ailleurs de grands talents d'acteur, il y aurait presque cru.
"-Je ne me laisserais pas avoir par cette histoire, intervint-il froidement, cette stratégie pour me détourner d'Athéna ne marchera pas.
-C'est la vérité ! On n'a pas que ça à faire d'enlever des chevaliers d'Athéna pour leur faire croire qu'ils sont des dieux.
-Je ne suis pas un dieu.
-As-tu prêter la moindre attention à ton cosmos depuis ton réveil ? Interrogea Deimos.''
Son énergie n'était absolument pas la première chose qu'il avait vérifiée à son réveil, bien trop perdu avec sa vision nouvelle. Le lituanien se concentra finalement sur son cosmos et ses yeux s'écarquillèrent. Il ne le reconnaissait absolument pas, sa force semblait bien plus puissante et sauvage qu'à son habitude, la couleur doré avait laissé place à un léger rouge parsemé de rose.
''-Qu'est-ce que vous m'avez fait ? Paniqua-t-il.
-Nous avons libéré ton véritable cosmos pendant que tu étais évanoui, le faire quand tu étais éveillé aurait été trop douloureux, annonça le deuxième fils d'Arès, Athéna l'avait sûrement scellé en toi, t'enlevant la vue au passage.
-Elle est folle, bloqué les pouvoirs d'un dieu directement dans son enveloppe charnelle, elle aurait pu te tuer dans le processus, tu as été chanceux de n'en devenir qu'aveugle.
-L'incarnation de la déesse Athéna n'a qu'une vingtaine d'année, elle n'aurait jamais pu commettre une action pareille…
-Sa réincarnation non, son véritable corps restée sur l'Olympe en attendant la guerre si.
-Vous mentez…''
Arvydas se laissa mollement retomber sur ses oreillers, il n'avait plus la force de se battre contre ces individus qui se faisaient passer pour sa famille. Son père posa une main compatissante sur son bras avant d'ajouter:
''-Je me doute bien qu'après tant de temps passé au sanctuaire tu ne peux pas avoir un avis impartial sur la situation, mais tu dois comprendre que nous te disons la vérité et que nous ne voulons que ton bien. Si tu repartais pour le sanctuaire maintenant, Athéna te ferait tuer simplement à la vue de ton cosmos. J'aimerais rester plus longtemps avec toi mais je dois retourner interroger le garde.
-Tu n'en a toujours pas fini avec lui ? S'étonna Phobos avec un sourcils levé.
-Je l'aime bien, je crois que je vais le garder encore un peu.''
Sur ces paroles mystérieuses, la divinité quitta les lieux, laissant ses rejetons entre eux. Deimos échangea un long regard avec son aîné avant qu'ils ne se reportent tous deux sur le plus jeune puis le dieu de la peur reprit la parole:
''-On doit aussi aller superviser nos berserkers et prévenir mère que tu es de retour parmi nous, reste te reposer dans cette chambre autant que tu veux, c'est celle de Deimos mais il peut partager mes quartiers en attendant que tu t'en face attribuer.
-Repose toi, tu en as besoin.''
Et alors que ses deux frères quittaient les lieux, Arvydas retomba dans l'inconscience.
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C'est un Arès particulièrement satisfait qui rejoignit Jean-Gilles dans la salle où il était enfermé. Du fait que celui-ci n'était pas un chevalier, personne n'avait jugé bon de perdre du temps à l'emmener dans une cellule et ils s'étaient contenté de verrouiller la porte.
Le dieu s'installa donc joyeusement dans un fauteuil face au sien et déclara simplement.
''-Tu m'as aidé à retrouver mon fils, c'est une action que je ne peux que saluer, je demanderais à Hadès de transférer ton âme à Elysion dès que nous en aurons fini.
-Si je puis me permettre, comment se fait-il que votre fils se trouvait au sanctuaire ?
-Ma très chère sœur pensait sûrement que me l'arracher lui éviterait un adversaire de plus pour cette guerre.
-Elle a volontairement arraché un enfant à ses parents… Murmura le vietnamien sans vouloir y croire.
-Athéna n'est pas aussi bonne qu'elle voudrait le faire croire, c'est une guerrière, quelques orphelins de plus ne sont qu'un maigre prix à payer pour elle si cela signifie sa victoire.
-C'est ignoble…''
Une envie de vomir le prit soudainement, lui même avait atterrit au sanctuaire parce qu'il avait perdu ses parents et n'avait jamais vraiment pu retrouver la chaleur d'un famille malgré tout ses efforts. Alors savoir que sa déesse avait volontairement séparé des enfants de leurs parents, ruiné des vies aussi facilement, la divinité venait de tomber de son piédestal. Comment pouvait-elle se présenter en tant que protectrice de l'humanité et agir de cette façon ?
''-Elle est aussi pourrie que nous tous, elle est simplement la seule qui ne l'assume pas.''
Jean-Gilles était lentement aveuglé par la rage, une haine emplissant peu à peu son cœur.
Un sourire étira les lèvres d'Arès en voyant l'homme succomber lentement. Si tous les guerriers d'Athéna se rendaient compte que leur déesse n'était pas aussi immaculée qu'elle le laissait paraître, son camp ne tarderait pas à se vider de lui même, et c'était tout ce que cette peste méritait.
"-J'imagine que tu as aussi perdu des proches de manière douloureuse, devina le dieu."
Une simple larme coula sur la joue du guadeloupéen pour confirmer cette théorie.
Les chevaliers d'Athéna puisaient peut-être leur force de l'amour et de l'espoir mais la tristesse et la rage pouvaient être une source de motivation toute aussi puissante et ça, Arès le savait parfaitement.
Le dieu de la guerre se releva du fauteuil où il était installé et tendit une main vers le garde, celui-ci l'observa faire sans comprendre.
"-Je peux sentir ta haine pour Athéna, non pour l'humanité en général, rejoints mes rangs et prends ta revanche sur eux."
L'ivrogne qui l'avait séparé de sa mère, toutes ces personnes qui n'étaient pas venu en aide à son père lorsqu'il était dans un état mental lamentable, cet homme du sanctuaire qui lui avait promis un futur glorieux qui n'était jamais venu, les autres gardes qui ne l'avait jamais vraiment accepté, la déesse qui se servait de tant de gens pour servir ses propres fins. Il les haïssait tous.
Jean-Gilles se mit à son tour sur ses pieds et saisit la main tendue, le dieu de la guerre en profita pour l'attirer vers lui et saisir le menton de l'autre grâce à sa main libre, provoquant un rougissement chez le premier.
La divinité était nourrie par la rage et la colère des gens, ce genre de sentiments négatifs décuplaient ses forces et l'humain en face de lui en semblait une source intarissable.
Il plaqua sa bouche contre celle du vietnamien, savourant chaque instant.
Oui, il allait totalement le garder encore un peu.
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Arvydas s'éveilla de nouveau, seul cette fois-ci mais hélas toujours au même endroit. Il fallait qu'il récupère Khaled et qu'il quitte cet endroit, ensuite il aviserait sur la situation et sur les nouvelles qu'il venait d'apprendre. Pour l'instant leur fuite était sa priorité.
Le lituanien sortit de la chambre après s'est rapidement habillé grâce à des vêtements trouvés sur une chaise, probablement laissés à son attention. Il ne pouvait pas vraiment se permettre de parcourir les lieux dans son armure ou avec les haillons brûlés qui restaient de sa précédente tenue.
Personne ne surveillait derrière la porte qu'il venait de franchir, très étrange alors qu'il était un ennemi. Le verseau s'avança un peu au hasard dans les couloirs, se focalisant uniquement sur le cosmos de Khaled qu'il pouvait ressentir au loin, il ferma les yeux, sa vision inhabituelle ne l'aidant pas à se concentrer.
Au détour de deux colonnes, Arvydas croisa une présence inconnue, se braquant un premier temps, il sentit cependant l'individu s'incliner rapidement face à sa présence.
''-Seigneur Arvydas, le seigneur Arès nous avait prévenu de votre retour parmi nous. Sur l'honneur de tous les berserkers, je vous assure que l'incident qui a eu lieu à votre naissance ne se reproduira pas ici. Nous nous assurerons qu'Athéna ne vous fasses plus jamais de mal.
-Je vous remercie, hmm…
-Kokalo du Bujh du régiment des flammes pour vous servir, seigneur Arvydas.''
Cet homme avait certes l'air de lui faire confiance mais cela risquait vite de changer s'il apprenait où le chevalier d'or comptait se rendre.
''-Pourriez-vous me dire où se trouve Deimos ? Interrogea-t-il un peu au hasard, cherchant surtout à se débarrasser de lui.
-Le seigneur Deimos doit certainement se trouver à Elysion, j'ai bien peur de ne pas pouvoir vous aider à l'atteindre, seul les dieux tel que vous peuvent aller et venir dans cet endroit sacré.
-Je comprends, merci de votre aide, je me débrouillerais à partir de ça.
-Les berserkers reste à votre entière disposition dès que vous en aurez besoin Seigneur Arvydas. Je dois cependant vous quitter, le seigneur Phobos désire me voir.
-Faites donc.''
Sur ces mots, Kokalo se releva et partit dans la direction opposée à celle qu'Arvydas suivait. Ce n'est qu'en rejoignant l'extérieur après de nombreux détours qu'il réalisa où il se trouvait: les enfers, ce ciel violacé et cette ambiance sombre mainte fois décrite dans des rapports des guerres précédentes.
Une fois de plus, il suivit le cosmos de Khaled, s'y accrochant à chaque instant, ne perdant pas ce seul repère au milieu de cet endroit inconnu.
Aucun spectre ne le stoppa, c'est à peine s'ils s'inclinaient sur son chemin, imaginant qu'avec son énergie divine qu'il s'agissait d'un dieu qui accompagnait Arès, avant de reprendre leur route.
Le verseau arriva finalement devant un édifice de petite taille dont l'entrée était gardée par deux autres guerriers du monde souterrain qui eux, ne bougèrent pas quand il se présenta devant eux, il allait lui falloir trouver une bonne excuse pour tirer son ami de là.
''-Le seigneur Arès désire que je lui ramène le prisonnier qui a été ramené plus tôt, commença-t-il.
-Nous ne pouvons pas vous laisser vous balader avec des prisonniers à votre guise et nous n'avons aucune preuve que cette demande provient du seigneur Arès.''
Le lituanien n'allait clairement pas se contenter de ce net refus, et cet homme sous-entendait clairement qu'il n'accepterait pas tant qu'il ne serait pas convaincu de la véracité de ses propos.
Dans une tentative d'imiter son frère aîné, le chevalier d'or ouvrit ses yeux qu'il darda sur le spectre, il augmenta ensuite son cosmos uniquement de manière à les intimider par la puissance de cette énergie à la fois brûlante et glacée, Arvydas put voir les guerriers flancher sous le choc alors il reformula ses premiers propos de la façon la plus cassante qu'il le pouvait.
''-Mon père désire que je lui emmène le chevalier immédiatement, si vous désirez vraiment vous opposer à sa volonté dites-le moi donc et il viendra lui-même vous expliquer ce qu'il désire.
-Excusez-nous seigneur ! Nous ne voulions en aucun cas provoquer votre fureur ni celle du seigneur Arès !''
Les deux spectres s'écartèrent immédiatement de son chemin et le premier lui tendit une clef en tremblant.
''-Sa cellule est celle toute au fond à gauche, vous ne pouvez pas la manquer !
-Bien, conclut froidement le verseau.''
Il saisit le passé-partout avant de pénétrer dans l'édifice qui se composait d'un simple couloir bordé d'une rangé de cellules de chaque côté, dans la plus éloignée, l'énergie de son compagnon était bien présente. Le reste des lieux était vide, Hadès ne gardait pas de prisonniers vivants et Arès ne s'embêtait habituellement pas à maintenir ses ennemis en vie. Cet endroit n'avait sûrement pas vu de prisonnier depuis des siècles.
Arvydas s'avança d'un pas pressé vers celui-ci, manquant de se prendre les pieds dans ses amples vêtements au passage. Arrivé devant la porte il réalisa soudainement qu'il allait pouvoir voir le scorpion, échanger des regards avec lui, enfin mettre une visage sur tout le reste.
Le lituanien ouvrit finalement les yeux et ouvrit la geôle, cet endroit sombre renfermait celui qui comptait plus que tout à ses yeux. Khaled était bien là, assis et appuyé contre l'un des murs, sa tête enfouie entre ses bras et sa longue chevelure argentée totalement emmêlée qui cascadait dans son dos.
Le verseau exécuta quelques pas en sa direction et le visage de l'autre se releva en entendant le bruit produit. Les prunelles violacées de l'algérien s'écarquillèrent face à la vision qui s'offrait à lui, cependant ce ne fut pas de la joie qu'il lui offrit mais une haine immense.
''-Vous prenez son visage maintenant… siffla Khaled. C'est pathétique, tu n'obtiendras rien de moi avec ce stratagème ridicule !
-C'est moi Khaled…
-Même sa voix… Je ne sais pas qui tu es mais je te ferais regretter d'avoir osé penser l'imiter.''
Le lituanien était perdu, son propre compagnon ne le reconnaissait pas, à quel point avait-il changé pour que la personne la plus proche de lui doute de son identité.
Il s'approcha encore du scorpion, qui l'observa faire avec suspicion, avant de s'agenouiller à son niveau puis de tenter d'approcher d'à main de lui, celle-ci fut chassée immédiatement.
''-Ne me touche pas, menaça faiblement l'autre chevalier d'or.
-Je t'assures que c'est moi, que puis-je faire pour te le prouver ?''
Les yeux de son compagnon étaient cernés et son teint plus pâle que la normale, cela n'atténuait cependant pas la colère visible dans son regard. Avant même que le verseau ne comprenne ce qu'il se passait, son camarade l'avait poussé au sol, prit place au dessus de lui et commençait à présent à exercer une pression autour de son cou.
''-Je vais te tuer, susurra Khaled, après j'irais sauver Vy' et nous rentrerons au sanctuaire et gagnerons cette guerre sainte une bonne fois pour toute.''
Des larmes se mirent à couler sur les joues d'Arvydas alors que l'étreinte mortelle se poursuivait.
''-C'est moi!
-Ton visage est peut-être le même mais ton cosmos est loin de lui ressembler.
-Je ne sais pas ce qu'ils m'ont fait, murmura le lituanien, ils ne cessaient pas de me répéter qu'ils avaient libéré ma véritable énergie qu'Athéna aurait scellé en moi. Je t'en pris Khaled, je t'aime, il faut que tu me fasses confiance.''
Ces derniers mots provoquèrent l'hésitation chez le scorpion et la pression se relâcha doucement.
''-Comment un berserker pourrait être au courant de quelque chose que même les autres ne savent pas…
-Parce que je ne suis pas un berserker, laisse moi t'expliquer je t'en supplie.
-Prouve-le moi, dis moi quelque chose que seul Arvydas sait ! Comment est-ce que je me suis déclaré ?
-C'est moi qui l'ai fait, répondit doucement le verseau, après notre première fois ensemble tu as pris peur que ce n'était l'histoire que d'une nuit alors je t'ai avoué que je t'aimais pour te prouver le contraire, c'était i peine un peu plus d'un an."
Les mains qui maintenaient sa gorge la quittèrent définitivement et une goutte d'eau tomba sur son visage. Tout comme lui, Khaled pleurait, la pression retombait enfin un peu et les sanglots éclatèrent chez les deux compagnons. Le scorpion abaissa alors ses lèvres sur celle de son amant pour poser une multitudes de baisers sur son visage.
"-C'est vraiment toi, murmura-t-il, tu es toujours vivant."
Arvydas passa alors ses bras autour de la taille de son petit-ami pour approfondir leur étreinte et un soupir de soulagement lui échappa.
"-Depuis combien de temps es-tu enfermé ici? Interrogea-t-il. Je suis resté inconscient un long moment.
-Je dirais deux jours, même si je n'arrive pas vraiment à avoir une bonne notion du temps ici."
L'algérien finit cependant par stopper leurs calineries avant de se relever et d'entraîner le verseau avec lui.
"-Bien que j'adorerais continuer ce moment, je doute que ce soit le lieu approprié.
-Avoue plutôt que tu étais perdu sur ce que tu devais faire ensuite, taquina le lituanien, provoquant un rougissement chez l'autre.
-Nous devons partir d'ici avant que nos ennemis ne découvre quelque chose, marmonna-t-il penaud. Rentrons au sanctuaire!"
Et alors que le scorpion commençait à tirer son compagnon vers leur fuite, il remarqua que celui-ci paraissait hésitant à le suivre.
"-Qu'est-ce qu'il y a Vy'?
-Tu as vu ta réaction face à mon cosmos, comment imagines-tu que les autres réagiront, et Athéna?
-Il l'accepteront évidemment!
-Je n'en suis pas si sûr…
-Qu'est-ce qu'il s'est passé quand tu étais avec ces types Vy'? Qu'est-ce qu'ils t'ont dit qui pourrait même te faire douter d'Athéna?"
Arvydas lui raconta alors tout: sa famille, l'histoire d'enlèvement, son nouveau statut. Le verseau lui avoua surtout ses doutes sur la possibilité de rentrer au sanctuaire et de pouvoir récupérer son titre de chevalier d'or sans se faire exécuter. Après tout il était le fils d'un ennemi dont les actions avait déjà tué un garde du sanctuaire et blessé deux chevaliers d'argent ainsi que leur pair du sagittaire. Le lituanien ne pourrait sûrement pas échapper aux méfiances des autres, à leur perte de confiance et à leur suspicions. Son armure le reconnaîtrait-il?
"-Alors ne rentrons pas, déclara le scorpion.
-Que veux-tu dire?
-Restons ici, faisons-nous passer pour leurs alliés et sabotons-les de l'intérieur, ça a déjà été fait avant.
-Tu risquerais de te faire radier de la chevalerie pour moi?
-Vy', je t'apporterais la tête d'Athéna et d'Arès si tu me le demandais…"
L'algérien était très sérieux dans chacun de ses propos, le reste du monde pourrait brûler qu'il n'en aurait coeur du moment que son compagnon était avec lui. Cette détermination fit presque peur au chevalier du verseau, il n'aurait jamais imaginé être placé au dessus de la dévotion pour Athéna de Khaled.
"-Retournons vers le bâtiment principal alors, souffla-t-il."
Le chevalier du scorpion entrelaça leurs doigts et les deux se dirigèrent vers la sortie.
"-Je ne sais pas si nous pouvons nous affichez de cette façon, rapporta le lituanien avec hésitation.
-Tu es un dieu maintenant je te rappelle, les autres n'ont pas vraiment leur mot à dire."
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Lorsque Jean-Gilles se réveilla, une étrange et magnifique femme à la chevelure violette était penchée au dessus de lui, détaillant son visage avec attention.
"-Tu es mignon, déclara celle-ci, enfin ça ne m'étonne pas, Arès a toujours eu bon goût pour ses partenaires.
-Qui êtes vous? marmonna-t-il encore dans les vapes."
Les derniers jours avaient été éprouvants pour le vietnamien; il était mort, avait été enfermé, avait rejoint un camp adverse au sien pour la suite de la guerre et avait fini dans les draps de sa nouvelle divinité. Alors certes une inconnue le dévisageant au réveil n'était pas la chose la plus étrange mais cela ne restait tout de même pas commun.
Il tenta de se relever pour parler correctement avec cette nouvelle personne mais une paire de bras le maintenaient fermement contre un torse musclé.
"-Qu'est-ce qu'il se passe, grogna Arès.
-C'est comme ça que tu me dis bonjour, s'amusa l'arrivante.
-Aphrodite, ravi de te voir ma chère!"
Le nom de la divinité réveilla pour de bon l'ancien garde qui se mit à paniquer. Les deux dieux étaient amants, ce n'était un mystère pour personne. Il se mit alors à imaginer les pires choses que lui ferait subir la déesse de l'amour pour avoir osé touché à son compagnon. Celle-ci se contenta cependant de se pencher sur le lit pour échanger un long baiser avec le guerrier.
"-Veux-tu te joindre à nous? Offrit ce-dernier à la fin de l'échange.
-Offre alléchante, mais plus tard, j'aimerais d'abord voir nos fils.
-Tu es donc au courant pour Arvydas.
-Oui, Deimos m'a tout raconté, et je compte bien le faire payer à Athéna."
Le regard d'Aphrodite s'était assombri, clairement prête à partir en guerre sur le champ. Arès finit par s'assoir sur le matelas, sans cesser d'éteindre le guadeloupéen avant de signifier à sa compagne de se poser à leurs côtés.
"-Arvydas doit être encore en train de se reposer, récupérer ses pouvoirs l'a secoué, reste au moins un peu avec nous.
-Soit… Alors c'est lui le garde d'Athéna dont tu t'es entiché?
-Deimos fait ce genre de commérages?
-Deimos non, Phobos oui.
-Evidemment."
La scène qui se déroulait autour de Jean-Gilles était totalement incompréhensible, il était un amant surpris par la déesse dans les bras de son amant, c'était clairement de l'infidélité et tout le monde l'avait compris. Alors pourquoi les deux dieux étaient en train de discuter de leurs enfants dans le plus grand des calmes? Aphrodite lui envoya un clin d'oeil qui ne fit que le perdre plus encore.
"-Aphrodite arrête de le taquiner, tu vois bien qu'il ne sait plus où se mettre, s'amusa Arès, et puis il a rejoint les rangs des berserkers ce matin.
-Un choix judicieux que je ne peux qu'applaudir."
La déesse passa soudainement un main sur la joue de l'ancien garde avant d'ajouter.
"-Si jamais l'ambiance ne te plaît pas, nous pourrons toujours te trouver une place parmi mes propres rangs, nous ne combattons certes pas autant sur les champs de batailles mais mes colombes interviennent aussi dans d'autres domaines.
-J'apprécie énormément votre offre déesse Aphrodite, bégaya le vietnamien, mais je ne désire pas changer mon allégeance.
-C'est bien dommage…
-Arrête de voler des guerriers dans mes rangs ! J'ai l'air de quoi moi après? Et je ne compte pas te laisser Jean-Gilles, il est une distraction édifiante.
-Tu t'y es vraiment attaché à celui-là.
-Il a quelque chose que les autres n'ont pas, tu ne le sens pas aussi?"
Le regard d'Aphrodite se concentra de nouveau sur l'ancien garde puis son cosmos vint gentiment l'entourer, analysant le sien dans les moindre recoins.
"-Je n'ai jamais senti quelqu'un autant torturé entre son amour et sa haine, constata-t-elle. Il adulait Athéna mais son image s'est ternie auprès de lui et c'est l'inverse qui s'est produit avec toi.
-Avec ta présence, j'espère que la balance va totalement passer en ma faveur.
-Je sais reconnaître un amour naissant lorsque j'en vois un, tu n'as aucunement besoin de mon aide à ce sujet."
Jean-Gilles rougit aux propos de la déesse, presque humilié de voir son âme sondée et ses sentiments mis à jour comme s'ils parlaient de la météo. Le dieu de la guerre l'observa avec un sourcil haussé, lui-même étonné par la nouvelle.
Aphrodite saisit alors l'opportunité pour aller se placer de l'autre côté du guadeloupéen, une des ses mains allant trouver la place dans sa longue chevelure ébène, l'autre allant s'entremêler aux doigts de celle d'Arès.
"-Si le fait qu'il ressente des sentiments pour toi te dérange, je réitère ma proposition de l'intégrer à mes colombes.
-Certainement pas! Siffla le dieu. Et je n'ai jamais dit que j'étais contre.
-Le grand Arès se laisserait attendrir par un humain?
-Je juge quelqu'un à la façon dont il combat.
-Tu as entendu ça mon chou, rapporta la divinité de la beauté à l'ancien garde, tu es en bonne voie pour le séduire, il ne te reste plus qu'à te battre correctement."
Se battre, le vietnamien savait le faire, concurrencer l'incarnation même de la beauté et de l'amour pour le coeur d'un dieu, c'était une autre paire de manches.
"-Tu accepterais que je me laisse séduire par un mortel? Questionna Arès, incrédule.
-Pourquoi pas, tu ne serais pas le premier et puis sa mortalité est un problème qui peut être rapidement réglé. En tout cas moi je l'aime déjà."
Et sans plus de cérémonies, Aphrodite fit basculer l'ancien garde sur les couvertures pour l'embrasser à pleine bouche sous le regard amusé de son compagnon qui ne tarda pas à se joindre à eux.
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"-Mes fils! s'exclama la divinité de la beauté en allant enlacer chacun de ses enfants."
Après avoir fait plus ample connaissance avec Jean-Gilles, les deux dieux majeurs avaient finalement décidé d'aller retrouver leurs trois fils pour une réunion de famille bien méritée.
"-Arvydas, fallait-il vraiment que tu sortes ce chevalier de la prison où il était enfermé? interrogea un Phobos dubitatif.
-L'allégeance de Khaled m'est totalement acquise, rétorqua calmement le plus jeune, nous n'avons aucun soucis à nous faire à son sujet.
-Tu en es bien sûr? Insista Arès.
-Je sens l'amour qui le lie à lui d'ici, confirma Aphrodite, j'imagine que tu as dû hérité de certains de mes pouvoirs pour qu'il te voue un amour pareil."
Une légère panique envahit le chevalier du verseau à cette annonce. Cela voulait-il dire que son compagnon n'était tombé amoureux de lui uniquement à cause d'un de ses dons divins? Il échangea un regard avec Khaled qui secoua immédiatement la tête, refusant cette possibilité.
La déesse devina la cause de cet échange et ne tarda pas à rassurer leurs craintes.
"-Faire tomber les personnes amoureuse relève de la capacité d'Eros, pas de la mienne, de plus tes pouvoirs été scellés quand vous avez commencé à éprouver des sentiments l'un pour l'autre, votre amour est donc tout ce qu'il y a de plus naturel, il a juste été légèrement renforcé avec les récents évènement."
Une vague de soulagement parcourut les deux chevaliers qui s'envoyèrent de longs sourires.
"-Tu es donc prêt à affronter tes anciens camarades? Lança Deimos à l'intention de l'algérien. Uniquement par amour?
-Je suis prêt à mourir pour lui.
-Très bien…"
Phobos comprit rapidement que son cadet avait accepté la décision du plus jeune et se résolut donc à se ranger de leur côté. Il plaça un main sur l'épaule de son compagnon qui lui envoya un regard satisfait avant de compléter:
"-Je vais me fier au jugement de Deimos, mais je garde un oeil sur toi.
-Il semblerait bien que tu ais recruter le premier membre de ton propre régiment, constata Arès, nous tâcherons de l'agrandir avant la guerre.
-Je me joindrais à vous avec mes colombes, ajouta Aphrodite, Athéna ne paie rien pour attendre."
La main de Khaled se resserra étroitement sur celle d'Arvydas.
Cette guerre serait difficile à gagner.
