Bonjour ici !

Comment vous allez ? Vous gardez la santé et restez en sécurité ?

J'ai dû aller au travail aujourd'hui et c'était assez lunaire. Surtout que mes collègues avaient tous pris leurs ordinateurs / écrans pour faire du télétravail et qu'il y avait des câbles, des morceaux de cartons et des dossiers qui traînaient. Je m'attendais presque à voir arriver des zombies.

Enfin, normalement je n'aurai pas besoin d'y retourner avant plusieurs semaines, donc on va dire que c'était pour la bonne cause.

Assez digressé, revenons à nos moutons. Enfin à Ed surtout. Encore une fic FMA, oui. Sur un prompt cliché, oui. Mais cette fois, l'idée vient de la merveilleuse Nalou : je fantasme sur toi depuis que l'adolescence a mis mes hormones en feu mais tu ne sembles absolument pas intéressé... pourtant je fais tout pour te faire craquer ! (Royed ).

Alors comment dire... J'étais partie sur un truc drôle. Pour de vrai. Et cette fic est sortie à la place. On va dire que j'ai tenu la première moitié du contrat ?

Vous pouvez remercier Flo'w Tralala pour sa super bêta sur ce texte (je t'aime ma Flo).

Bonne lecture à vous

PS : c'est une espèce de 5+1, alors attendez vous à 5 autres chapitres.


La première fois qu'Edward avait rencontré Roy Mustang, il avait treize ans et il n'était qu'une coquille vide que l'on traînait dans un fauteuil roulant. Il avait échoué et c'était son petit frère qui en avait payé le prix. Il ne supportait pas de lever les yeux et de voir Alphonse, le parfait, génial, vivant et magnifique Alphonse maintenant lié à cette horrible armure. Il ne supportait pas plus de voir la pitié et l'inquiétude dans le regard de Mamie Pinako et de Winry.

Alors il gardait ses yeux baissés ou fixait le vide, ne s'arrêtant sur rien. De toute façon, plus rien n'avait d'importance. Sa mère était définitivement partie, leur tentative de transmutation n'ayant ramené qu'une masse informe qui ne ressemblait en rien aux souvenirs qu'il en avait. Et à quel prix ? Ce n'était pas un échange équivalent et s'il n'avait pas été aussi apathique, Edward aurait presque pu ressentir un peu de colère. Le corps d'Alphonse et sa jambe en échange de cette chose ? En quoi était-ce équilibré ?

Lorsque Roy Mustang était entré dans la maison de Pinako, suivi d'une jeune femme blonde, Ed n'avait pas vraiment écouté la conversation qui s'était déroulée devant lui. Il avait toutes les intentions du monde de se laisser glisser, de rester ainsi jusqu'à ce que la vie décide qu'elle en avait assez de lui. Il avait condamné son frère à un ersatz d'existence et il devait en payer le prix. Une forme d'échange équivalent, même s'ils avaient été floués.

Mais le soldat n'avait pas l'air de penser ainsi, parce qu'il avait attrapé Ed par le col et soulevé son corps mutilé avec facilité pour lui cracher en plein visage :

"Tu vas laisser les choses ainsi ? Au lieu de te battre ? Ce que je t'offre, ce sont les ressources de l'armée pour trouver une solution, pour réparer tes erreurs. Parce que c'est ce que font les hommes !"

Il l'avait repoussé sur son fauteuil roulant avec la promesse de revenir le lendemain.

Dès que la porte fut refermée, Alphonse se précipitaaux côtés de son frère, parlant avec animation. Mais la manière dont sa voix résonnait dans l'armure vide était trop difficile à supporter et Ed laissa son attention glisser ailleurs. À un endroit où il n'avait pas besoin de voir et d'entendre les résultat de ses échecs. Un endroit où il était seul. Un endroit où toutes les données que la Vérité avait gravées dans son esprit tournaient autour de lui, sans relâche. Avant cette débâcle, il aurait été ravi de tout ce savoir, ravi d'expérimenter ces connaissances, ravi d'aider et de faire de grandes choses, mais maintenant elles ne lui servaient à rien. Elles disparaîtraient en même temps que lui.

Quand Edward émergea de son propre esprit, prêt à se reconnecter avec la réalité, Alphonse n'était plus là. Il avait été remplacé par Winry. Par ses mains douces et gentilles qui replaçaient la couverture sur ses jambes, qui changeaient le coussin dans son dos, qui lui apportaient un bol de soupe qu'il ne boirait pas tout seul mais qu'il refusait de repousser quand c'était elle qui l'approchait de ses lèvres.

Elle lui parlait également, des choses aussi simples que le temps, ses dernières trouvailles en matière d'automails, les habitants de leur petit village. Tout ça formait un flot ininterrompu de mots et de phrases qu'il pouvait écouter ou ignorer à sa guise et qui avaient l'indéniable avantage de ne pas lui rappeler qu'il était un monstre. Du moins, tant qu'il ne croisait pas les yeux de sa meilleure amie.

Mais même elle partit à un moment, le laissant seul dans sa chambre. Elle avait tourné le fauteuil vers la fenêtre afin qu'il puisse regarder dehors, observer la vie qui l'attendait à l'extérieur. Sauf que cette existence ne l'intéressait absolument pas. Que pouvait donc faire un handicapé comme lui ? Il lui manquait un bras et une jambe et même s'il acceptait la proposition de Mamie Pinako, même s'il se faisait poser deux automails, ça ne changerait pas le fait que rien ne pouvait restaurer le corps d'Alphonse. Et comme Al était contraint à rester ainsi, Ed n'avait pas le droit d'aller mieux, d'avancer.

Cet homme, ce soldat qui était venu plus tôt, ne savait pas de quoi il parlait. Avec son physique avantageux, son sourire, ses foutus yeux si foncés qu'ils étaient presque noirs, ses putains de mèches qui retombaient sur son front, sa tenue impeccablement repassée et ses bottes cirées. Comment pouvait-il savoir de quoi il parlait ? Réparer ses erreurs ? Comme s'il était du genre à en faire. Tout chez lui hurlait triomphe et succès.

Sauf qu'il y avait bien eu quelque chose dans son regard, une étincelle qu'Edward n'avait pas voulu reconnaître pendant que l'homme lui hurlait dessus, mais qui l'empêchait maintenant de vraiment bannir leur discussion de ses pensées.

Peut-être que ce Mustang savait un peu ce qui était en train de ronger Ed de l'intérieur. Peut-être qu'il avait lui aussi des choses à réparer. Peut-être qu'il était en train de le faire, à cet instant même. Peut-être que sa proposition n'était pas aussi débile que Edward l'avait cru. Et peut-être qu'il avait un moyen de sauver Alphonse quelque part dans le vaste monde, un moyen de retrouver le corps de son petit frère, de retrouver leur corps à tous les deux.

Mais la réponse n'était pas ici et il ne la trouverait jamais s'il restait dans cette chambre, à se laisser sombrer.

La seconde fois qu'Edward rencontra Roy Mustang, il avait treize ans et il était toujours dans un fauteuil roulant. Il avait échoué et c'était son petit frère qui en avait payé le prix. Mais Edward n'était plus une coquille vide. Sous les mèches qui cachaient encore son visage, ses yeux étaient fixés sur un objectif. Il ne savait pas comment il l'atteindrait, mais une chose était certaine : rien ne l'arrêterait !