Coucou !

Petit Os que je voulais originellement écrire pour la Saint-Valentin, mais je n'ai pas eu le temps, du coup ça devient un OS de pâques xDD. C'est doux, c'est sans prétention, c'est un moment entre nos deux chouchous, et comme ils morflent pas mal dans le manga, j'avais envie de les écrire avoir un Break, aka le titre.

Même s'il y a des références aux éléments des scans, ça ne spoil pas l'intrigue.

Bonne lecture !


Allen et Kanda se trouvaient côte à côte. La charrette roulait, cahotait, Tiedoll aux rênes, les chevaux galopant au petit trot. Ils avaient quitté la ville il y a quelques heures. Bon gré malgré pour le jeune Walker. Il n'y avait cependant pas grand-chose d'autre à faire que se résigner. Finalement, Allen était coincé. Il avait beau lutter, c'était fini. Kanda l'avait attrapé, fait comme un rat, il ne pouvait pas se sauver.

Quelque part, il ne le voulait même pas.

Il s'était résigné. S'il était têtu, il n'était pas bête. Seul, il n'y arriverait pas. Puis, ses amis lui avaient manqué. Il voulait les protéger, tous, de lui, de sa malédiction, de ses problèmes avec les Noah… mais Kanda lui avait bien fait comprendre que c'était aussi leur problème.

Lenalee, qu'il avait eu au téléphone, l'avait copieusement engueulé. Il n'avait pas donné d'autres indices que celui qu'il vivait encore, et qu'il était avec Kanda, raccrochant alors qu'elle hurlait de tout son soûl dans le combiné.

Quand il la reverrait, elle allait le tuer.

La pensée lui tira un sourire. Doux-amer.

Ses yeux se perdaient sur la bâche recouvrant le chariot, dans lequel ils étaient cachés avec le kendoka. Dehors, il faisait chaud, les rayons du soleil traversaient le tissu, le rendant lourd. Allen tira sur le col de son uniforme, désireux de laisser passer un peu d'air sur son cou. Il suffoquait un peu.

Les yeux clos, son épée entre ses jambes croisées qu'il tenait contre lui, Kanda soupira. Il se reposait lui aussi. On aurait dit qu'il dormait. Allen le connaissait assez pour savoir que non, il se contentait de méditer.

« C'est pas la peine de zyeuter dehors, Moyashi. Tu te barreras pas. »

Allen ricana.

Même fatigué, Kanda trouvait le moyen de l'engueuler.

Son cœur se gonfla lorsqu'il réalisa que ça lui avait presque manqué.

« Je compte pas partir, Bakanda. J'ai juste chaud.

—Fais avec. On doit rester planqué. »

Le maudit opina.

Suite à un silence, Kanda posa Mugen à côté de lui pour enlever sa veste. C'était vrai qu'il faisait chaud.

Le blandin sourit, encore.

« Je suis content que tu sois là, tu sais, Kanda. »

Kanda releva un sourcil, sans mot dire. Il paraissait surpris mais ne parlait pas. Typique de lui. Allen continua, se passant la langue sur les lèvres :

« Je te remercie de m'avoir trouvé et de m'avoir fait entendre raison.

—Tch. Tu parles. Va faire entendre raison à un abruti comme toi. »

Le plus jeune lui tira la langue.

Dans l'habitacle, le silence reprenait son droit. Une minute. Kanda fut celui qui le rompit, au grand étonnement d'Allen.

« T'as pu avoir Lena ? »

Ah, sujet épineux. Si Allen n'avait pas très envie de s'étendre sur les sermons dont la brunette l'avait affublé, il devait tout de même être honnête sur le sujet.

« Lenalee est dans un état, je te raconte pas.

—Je préfère pas, non. »

Allen éclata de rire.

Au moins, ils en étaient tous les deux au même point.

« T'es vraiment rustre, c'est pas possible. Tu n'as pas changé.

—Et toi tu es toujours le même petit emmerdeur.

—Avoue que ça ne te dérange pas. »

Kanda, à la grande surprise du blandin, eut un sourire fin.

« Je t'aime. »

Les mots foudroyèrent Allen.

Le rouge aux joues, il sentit la chaleur prendre place sur son visage jusqu'à la racine de ses cheveux. Il ne s'y était pas attendue, à celle-là. Oh, il avait bien remarqué les regards que Tiedoll lançait à Kanda quand il était prêt de lui, la façon dont il s'était assis bien en face de lui dans la charrette et… La petite tension qui, pour une fois, n'avait rien à voir avec un conflit sous-jacent.

Allen avait aidé Kanda. Kanda avait aidé Allen.

Depuis le début, un lien particulier s'était tissé entre eux. Quelque chose qu'Allen avait longtemps chéri sans savoir pourquoi. Ils avaient déjà eu des bons moments, au milieu des engueulades – qui n'en étaient pas toujours vraiment.

Mais que Kanda lui dise ça soudainement… il ne pouvait rien faire d'autre que rougir et hoqueter.

« Je…. Tu… Wow…

—Tu perds tes mots, Moyashi ?

—La ferme ! »

Allen piqua un nouveau fard, si c'était possible.

Redevenant sérieux, Kanda resta impassible.

« Tu n'es pas obligé de me répondre.

—Ce… ce n'est pas ça, Kanda. Mais je veux dire, il y a Alma et… J'imagine que tu ne veux pas en parler mais…

—Justement. »

Allen se tut, regardant son ami, potentiel amant ? qui cherchait à s'exprimer.

« Perdre Alma m'a fait réaliser qu'il y a des choses que je ne pouvais pas oublier, et que je ne voulais pas gâcher. »

Allen hocha la tête. Il comprenait. Ça lui faisait de la peine pour Kanda, mais il ne pouvait que comprendre. Quant à lui… bien sûr que ses sentiments pour Kanda n'étaient pas que platoniques. Il ne savait pas quel avenir un monde comme le leur réservait à un amour naissant.

« Je suis touché, Kanda. Et sache que moi aussi, je… je crois que je t'aime aussi. »

Il déglutit, peinant à garder la tête froide.

« C'est pour ça que je suis content que tu sois avec moi, que ce soit toi.

—Je sais. »

C'était doux, malgré le silence, malgré le peu d'expansion du Japonais. Allen savait qu'il ne faudrait pas compter sur lui pour de grandes effusions et de grandes embrassades – du moins au début. Et quant à lui-même, il n'était pas toujours à l'aise avec ses propres émotions, ni avec l'aspect confiance et physique d'une relation, quelle qu'elle soit. Ils n'allaient pas aller loin tous les deux dans ces circonstances. Ça lui tira un autre petit rire.

Toutefois, Allen voulait un peu se lâcher. Surtout parce qu'il avait besoin de réconfort.

Alors, il rampa doucement sur les planches, essayant au mieux de ne pas se casser la figure sur Kanda avec les cahots, tandis que ce dernier, revenu en position de méditation, se taisait.

Il atteignit le corps du plus grand, posant une main sur son genoux, pour l'avertir de sa présence, et se posa en face de lui. Kanda ne bougeait pas. Il n'ouvrit pas les yeux. Il se laissait faire. Étonné de le voir si calme, Allen se remit à rougir, constatant qu'il le laissait mener l'échange.

« Est-ce… que…. Je peux ? »

Sans préciser ce qu'il voulait, vacillant légèrement avec le véhicule qui prit un virage à peine brusquement, ça lui parut un peu idiot soudainement. Kanda ne broncha pas.

« Viens, Moyashi. »

Ce fut sa seule réponse, et Allen comprit.

Il se rapprocha encore, jusqu'à tendre les bras vers le plus âgé qu'il étreignit. Kanda se tendit d'abord, mais la tension de ses muscles s'évanouit. Il sentit les bras du Japonais se refermer autour de son dos. Allen chut contre lui, ricanant légèrement de gêne, mais le bien-être l'emportait.

Timidement, il posa sa tête contre l'épaule de Kanda, inspirant son odeur, se sentant heureux dans ses bras. Un instant d'insouciance avant la dureté des épreuves à venir.

Il redressa la tête, Kanda le regardant cette fois. Avec douceur et bienveillance.

Ils restèrent comme ça, quelques instants de trop. Kanda pencha la tête, comme s'il allait l'embrasser. Allen se raidit, timide, mais compléta le geste. Ce fut un baiser rapide. Presque enfantin. Il suffit amplement pour le rendre rouge des pieds à la tête, tandis que Kanda ne semblait pas plus secoué que ça.

« Je… Je suis Allen, au fait, » râla-t-il tardivement, « Pas Moyashi.

—Tch. »

Kanda s'en fichait visiblement.

Allen fit la moue, mais ne s'offusqua pas vraiment.

Certaines choses ne changeaient pas.

Ils s'étreignirent encore, sans mot de plus, chacun profitant de l'autre, sachant que ces instants de joie n'étaient, malheureusement, pas éternels.

Fin


Comme je vous l'avais dit, c'était une histoire toute douce o/ j'espère qu'elle vous a plu !

Une review ? N'hésitez surtout pas, c'est toujours sympa d'avoir des avis !

Merci d'avoir lu !