Hello les lecteurs et lectrices.
Ravie de vous retrouver avec ce nouvel OS.
Avant de vous laisser avec mon texte, quelques mises en garde.
Tout d'abord, il s'agit d'un slash donc si vous n'êtes pas très à l'aise avec les relations entre deux hommes, je vous conseille de passer votre chemin. Ensuite, il contient un lemon très, très détaillé. Donc, là aussi, si c'est quelque chose qui vous dérange, ce texte n'est pas du tout pour vous.
Si au contraire, vous recherchez ces deux critères, alors bienvenue !
Pour remettre les choses en contexte, cette fic se passe durant la bataille finale du 2 mai 1998, juste après que Harry ait appris qu'il était un horcruxe et donc qu'il devait mourir mais juste avant la confrontation avec ce cher Voldy dans la forêt. Je tiens compte de tous les éléments du canon jusqu'à ce moment et cette scène pourrait parfaitement s'insérer dans le livre, comme un missing moment. Enfin, en tout cas, c'est ce que j'ai essayé de faire.
Ah ! Et c'est un Drarry, of course !
Maintenant, il ne me reste qu'à vous souhaiter bonne lecture. J'espère que vous prendrez autant plaisir à le lire que moi à l'écrire.
On se retrouve en bas.
2 mai 1998 - Ouvrir les yeux
« Enfin la vérité. Allongé à plat ventre, le visage contre le tapis poussiéreux du bureau où il avait autrefois cru apprendre les secrets de la victoire, Harry avait finalement compris qu'il n'était pas censé survivre. Sa tâche consistait à marcher calmement vers les bras accueillants de la mort. »*
Cette constatation le fit d'abord paniquer. Il ne voulait pas mourir. Il avait bêtement cru que s'il faisait ce qu'on attendait de lui, que s'il faisait ce que Dumbledore attendait de lui, il aurait enfin le droit de vivre. Il pensait que s'il débarrassait le monde de Voldemort, il aurait enfin la chance de profiter de sa vie.
Oui mais voilà, ça n'arriverait jamais parce que pour tuer Voldemort, il fallait qu'il meure aussi.
Ce n'était pas juste ! Mais en y réfléchissant, qu'est-ce qui avait été juste dans sa pseudo-vie ? Rien. Il avait cru, il avait eu de l'espoir et il se rendait à présent compte à quel point il avait été stupide !
Le Destin avait décidément un sens de l'humour particulier.
Sans trop savoir pourquoi, il se mit à rire, d'abord d'un rire désabusé puis son hilarité augmenta et il se retrouva bientôt les larmes aux yeux, à se tenir les côtes.
Il se calma progressivement, essuya les larmes sur ses joues et s'obligea à réfléchir calmement. Les mots de Voldemort étaient encore bien présents dans son esprit. S'il ne le rejoignait pas dans la forêt durant l'heure allouée, Voldemort marcherait avec ses troupes et participerait à la bataille contre les habitants du château. S'il n'allait pas le rejoindre pour affronter sa propre mort, Voldemort assassinerait tous ceux qu'il croiserait. Ce serait un vrai massacre et ce serait de sa faute.
Est-ce qu'il voulait vivre ? Bien sûr. Mais était-il prêt à le faire au détriment de la vie des autres ? Certainement pas. Beaucoup de gens étaient déjà morts pour le protéger, pour lui donner du temps ou simplement parce qu'ils avaient confiance en lui. Il ne pouvait même pas s'imaginer fuyant le combat et laissant les autres mourir à sa place. Cette simple idée le rendait malade.
Il irait donc rejoindre Voldemort et contrairement à ce que ce dernier devait penser, il se laisserait tuer, bien sagement, sans même essayer de se défendre. S'il fallait qu'il meure pour le bien du plus grand nombre, alors il le ferait.
C'est fort de cette nouvelle détermination que Harry sortit du bureau de son ancien mentor, serein et prêt à faire ce qu'on attendait réellement de lui : mourir.
Il sortit sa cape d'invisibilité et s'en recouvrit. Il ne voulait pas prendre le risque de croiser quelqu'un à qui il tenait et que cette personne essaie de le détourner de son choix. L'heure que le Seigneur des Ténèbres lui avait accordée avançait dangereusement et il ne lui restait qu'à peine plus de trois quarts d'heure avant que l'autre ne perde patience et ne se mette à décimer l'armée de la lumière.
Il avança, invisible et silencieux, dans les couloirs du château, comme s'il était un fantôme et que La Mort l'avait déjà fauché.
Il avait encore du temps mais pourquoi attendre la fin de l'ultimatum ? Autant y aller sans perdre de temps…
Maintenant qu'il savait qu'il ne lui restait plus que quelques dizaines de minutes à vivre, tout au plus, il voyait le monde autour de lui d'une façon différente. Il sentait son cœur battre comme jamais, comme si celui-ci voulait protester contre sa décision. Il avait une conscience accrue de ce qui l'entourait et découvrait des détails qu'il n'avait jamais vus et qui l'émerveillaient à chaque coin de couloir, dans chaque tapisserie, dans chaque jeu d'ombres et de lumière qui mettait en valeur le lieu majestueux dans lequel il était. Il regretta de ne jamais avoir pris le temps d'apprécier la beauté de Poudlard à sa juste valeur.
Harry se ressaisit il n'y avait pas de place pour ce genre de regrets dans son esprit. Il devait avancer sans s'arrêter, sans se retourner.
Il sortit du château et avança dans le parc en direction de la forêt. En chemin, il croisa des blessés qu'il aurait aimé pouvoir aider mais il ne fit rien. Rien ne devait le détourner de son objectif.
Il croisa Neville et Olivier Dubois qui emportaient les corps des morts vers la Grande Salle et, là encore, il ne fit rien pour se signaler ou aider.
Puis il la vit.
Ginny.
Il s'approcha de la belle rousse qui était penchée sur une silhouette allongée sur le ventre et l'écouta murmurer des paroles réconfortantes à la fille qui gémissait et appelait sa mère.
Ginny venait de perdre son frère et au lieu de pleurer et de s'apitoyer sur son sort comme il aurait été compréhensible qu'elle le fasse, elle aidait les autres. Il ressentit un puissant sentiment de fierté en la regardant, si forte, si généreuse, si douce. Il se rendit aussi compte d'une chose : il l'aimait. Le seul problème étant que ce qu'il ressentait pour elle se rapprochait plus d'un amour fraternel que de celui qu'on réserve normalement à la personne avec laquelle on prévoit de faire sa vie. Harry se dit qu'il était ironique qu'il comprenne qu'il ne voulait pas réellement faire sa vie avec elle au moment où sa vie allait justement prendre fin.
Il ne s'attarda pas plus sur ses sentiments et repartit en direction de la forêt en souhaitant que Ginny se remette rapidement de sa mort et qu'elle trouve le bonheur auprès d'un homme qui saurait l'aimer comme elle le méritait. Qui l'aimerait plus que lui-même ne l'avait jamais fait.
Arrivé à une centaine de mètres de l'orée de la forêt, Harry se stoppa net. Il y avait quelqu'un qui faisait les cents pas devant lui et il ne s'était absolument pas attendu à voir cette personne sur son chemin.
Il prit le temps de l'observer et se sentit soudainement idiot. Ce qui lui apparaissait avant comme important lui semblait maintenant futile et il regretta toutes ces années passées à se battre vainement contre un ennemi qui n'en était pas vraiment un. Sa mort prochaine lui faisait voir la personne devant lui sous un autre jour.
Pourquoi ne lui avait-il pas tendu la main quand il en avait eu besoin ? Par orgueil mal placé ? Pourquoi n'avait-il jamais fait un pas vers lui pour améliorer leur relation ? Pourquoi n'avait-il pas compris plus tôt qu'il n'avait pas le choix et qu'il aurait juste eu besoin d'aide pour faire les bons choix ? Il en vint même à se dire qu'au final, ils n'étaient tous les deux que des victimes de cette guerre injuste.
Mais pourquoi fallait-il qu'il se rende compte de tout cela maintenant qu'il était trop tard ?
Devant lui se tenait un ange. Un ange déchu et entouré de ténèbres mais un ange tout de même.
Harry observa Malfoy comme si c'était la première fois qu'il le voyait. Il admira la beauté froide de son visage et sourit en voyant l'air profondément agacé qu'il affichait. Il ne savait pas ce que Malfoy faisait là mais, de toute évidence, quelque chose l'énervait au plus haut point.
Harry le regarda quelques instants faire des allers et retours et se demanda pourquoi il semblait si tendu.
Peut-être que le fait de savoir qu'il allait mourir dans peu de temps lui embrouillait l'esprit ou peut-être au contraire prenait-il simplement conscience de choses qu'il avait refusées d'accepter jusque-là. Toujours est-il qu'en voyant Malfoy dans cet état, devant lui, il ne ressentit aucune haine envers lui et fut envahi par les regrets. Quel gâchis ! Ils auraient pu être amis si certains évènements s'étaient passés différemment ou si l'un d'entre eux avait été moins stupide et avait fait un pas vers l'autre. Il ressentait aussi l'incompréhensible besoin de faire quelque chose pour apaiser le blond.
Il essaya de se remettre en marche mais n'y arriva pas. Il avait dépassé et laissé ses amis en arrière sans trop de difficultés mais il n'arrivait pas à le faire avec Malfoy. C'était à n'y rien comprendre.
Une nouvelle fois, il se dit qu'il ne devait pas perdre de temps. Il ne s'était pas signalé auprès de ses amis pour cela il ne voulait pas qu'on essaie de le retenir ou de le faire changer d'avis. Mais que craignait-il avec Malfoy ? Ce dernier n'allait sûrement pas essayer de l'empêcher d'aller dans cette forêt. En fait, ce serait peut-être même le contraire. Peut-être que Malfoy était là pour le guider à son maître.
Cette idée glaça le sang de Harry et lui serra le cœur sans qu'il ne comprenne pourquoi.
Au final, la raison de la présence du blond à cet endroit n'avait pas d'importance. Tout ce que savait Harry, c'était qu'il ressentait le besoin de lui parler une dernière fois. Que ce soit pour enfin assainir leur relation ou pour qu'ils se mesurent l'un à l'autre une toute dernière fois, cela n'avait pas d'importance. Harry voulait juste lui parler. Après tout, Malfoy faisait partie de sa vie de sorcier depuis le début. Il était bien plus important à ses yeux qu'il ne l'avait cru et il était dommage qu'il ne s'en rende compte que maintenant.
Alors, Harry fit ce qu'il n'avait pas fait pour ses amis, il retira sa cape d'invisibilité et avança tranquillement vers Malfoy.
Quand le Serpentard se rendit compte de sa présence, il s'arrêta brusquement de marcher et afficha une mine effrayée avant que son expression ne se modifie complètement et que ses traits ne laissent apparaître une colère profonde et violente.
- Bordel, Potter mais t'es vraiment le crétin de Gryffondor que j'ai toujours su que tu étais ! cracha-t-il.
Leurs regards s'accrochèrent et Harry observa les yeux du blond, comme hypnotisé. Il n'avait jamais remarqué à quel point ils pouvaient changer quand il était furieux. Ses yeux semblaient vouloir extérioriser la rage qui bouillonnait à l'intérieur de lui en se parant d'une teinte orageuse magnifique. Le Survivant n'aurait pas été surpris de voir des éclairs y jaillir tellement ils ressemblaient à un ciel en proie à une violente tempête.
Trop absorbé par sa contemplation des orbes de son rival, Harry ne se rendit pas compte que l'autre garçon s'était dangereusement rapproché de lui et il ne prit conscience de leur proximité que quand il sentit des mains saisir son col et le plaquer violemment contre l'arbre à côté de lui.
- Mais c'est pas possible d'être aussi con, enchaîna le Serpentard. Il va te tuer ! Pour une fois dans ta vie, oublie ton foutu complexe du héros. Laisse crever la veuve et l'orphelin et sauve ta peau !
Harry fut profondément choqué par les paroles du blond mais surtout par les émotions qu'il voyait se succéder sur le visage de son ancien ennemi et qu'il n'arrivait pas à comprendre.
Malfoy semblait osciller entre la terreur et la fureur et Harry n'arrivait absolument pas à comprendre d'où venaient ces sentiments si puissants.
- Tu ne peux pas aller là-bas, ajouta Malfoy d'une voix qui semblait, cette fois, si suppliante que Harry eut mal au cœur en l'entendant.
Malfoy le regardait toujours avec une haine farouche mais les mains qui tenaient encore son vêtement tremblaient et trahissaient l'émotion qui semblait à deux doigts de l'engloutir.
Harry ne comprenait pas : le mangemort aurait dû se réjouir. Au lieu de ça, il avait l'air paniqué à l'idée de le voir entrer dans cette forêt pour se livrer au Seigneur des Ténèbres. Ça n'avait aucun sens.
- Pourquoi ? demanda-t-il simplement.
- Il va te tuer, répéta le Serpentard, comme si ces quatre petits mots pouvaient expliquer ce qui l'avait poussé à agir ainsi.
Harry leva les yeux vers le jeune homme qui le maintenait plaqué contre ce tronc d'arbre et prit conscience que désormais, l'héritier Malfoy le dépassait d'une bonne demi-tête et le dominait de sa hauteur sans effort.
- Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? Je pensais que ça te réjouirait.
À ces mots, le blond le lâcha et recula d'un pas, comme s'il venait de le frapper. La douleur qui apparut sur les traits délicats de Malfoy lui fit immédiatement regretter ses paroles. Il ne voulait pas le blesser, ça n'avait plus aucun intérêt à présent et, contrairement à ce qu'il avait d'abord cru, se battre contre lui n'était absolument pas ce dont il avait besoin.
Il eut envie de tendre la main vers le blond pour effacer la peine qu'il voyait encore sur son visage mais se retint de le faire, ne sachant pas comment l'autre garçon réagirait s'il le touchait sans son accord. Pourtant, la peau de Harry le brulait et semblait quémander des contacts avec celle du jeune homme face à lui.
Un sourire triste apparut sur le visage du Serpentard et le cœur de Harry se serra à cette vision.
- C'est vraiment ce que tu penses, Potter ? Tu crois vraiment que ta mort me réjouirait ?
- Ce n'est pas le cas ?
- Non, répondit laconiquement Malfoy, son visage perdant soudainement toute trace d'émotion, comme s'il cherchait à cacher ce qu'il ressentait vraiment.
- Pourquoi ?
Cette fois, Harry fit face à son silence et n'obtint aucune réponse.
Ils se jaugèrent du regard pendant quelques instants avant que Malfoy ne reprenne la parole, cette fois, d'une voix douce et suppliante qui donna envie à Harry de pleurer.
- Ne va pas le rejoindre. S'il te plaît, Potter, ne te fais pas tuer.
- Je n'ai pas le choix. Il faut que j'y aille.
Comme pour illustrer ses paroles, Harry amorça un pas mais il fut brutalement stoppé lorsque Malfoy le plaqua à nouveau contre l'arbre en posant ses deux mains sur ses épaules.
- Tu as le choix, Potter. Tu peux faire le choix d'être égoïste pour une fois et décider de laisser les autres se sauver eux-mêmes. Tu ne peux pas protéger tout le monde, Potter. Personne ne le peut alors, cette fois, sauve ta vie ! Tu ne peux pas accepter de mourir. Tu ne peux pas faire ça !
Malfoy tremblait à nouveau de rage et Harry se sentit soudain fatigué et malheureux. Oui, ils auraient pu être amis et il regrettait que ce ne soit pas le cas.
- Je dois mourir ce soir. C'est essentiel pour l'issu de cette guerre, révéla-t-il en baissant les yeux. Il n'y a pas d'autre solution. Je suis obligé de mourir.
- Conard de Gryffondor, je te hais, claqua la voix mauvaise du blond.
Surpris par ces paroles hargneuses, Harry releva la tête juste à temps pour voir Malfoy fondre sur lui et il ne comprit vraiment ce qui se passait que lorsqu'il sentit ses lèvres s'écraser durement contre les siennes.
Draco Malfoy embrassait Harry Potter.
Ce n'était ni doux, ni tendre, c'était violent et désespéré. Et cet incompréhensible baiser fit Harry se sentir plus vivant que jamais.
Soudainement, toutes les pièces du puzzle s'emboitèrent et il comprit.
Il se revit au Manoir Malfoy, méconnaissable grâce au sort de Hermione. Méconnaissable, peut-être mais pas pour Malfoy. Le blond l'avait reconnu et il n'avait rien fait pour le dénoncer. Au contraire, il avait essayé de gagner du temps.
Puis il revit le moment où il avait pris les baguettes que Malfoy tenait dans ses mains, juste avant de s'enfuir du manoir. Malfoy n'avait pas résisté, il l'avait laissé faire sans opposer la moindre résistance. Il l'avait laissé le désarmer et lui prendre sa propre baguette. Malfoy lui avait volontairement cédé sa baguette !
Enfin, il revit leur confrontation dans la Salle sur Demande, un peu plus tôt. Il avait d'abord cru que le Serpentard voulait le prendre vivant pour pouvoir le livrer lui-même à son maître mais son comportement actuel contredisait cette version.
« Nous sommes restés en arrière, Potter ? Nous avons décidé de ne pas y aller. »
« STOP ! hurla Malfoy à Crabbe, sa voix résonnant en écho dans l'immense salle. »
« Ne le tuez pas ! NE LE TUEZ PAS ! cria Malfoy à Crabbe et Goyle qui visaient tous les deux Harry. »*
Et si, contrairement à ce qu'il avait cru, Malfoy n'avait pas voulu le garder en vie pour le livrer mais bien pour le protéger ?
Malfoy ne voulait pas qu'il meure. Malfoy était terrorisé à l'idée qu'il meure. Malfoy l'avait protégé.
Malfoy tenait à lui.
En comprenant ceci, le cœur de Harry se gonfla de joie et il se mit à répondre au baiser.
Ce n'était pas son premier baiser mais il n'avait pourtant jamais ressenti une telle chose.
Il y avait eu Cho puis Ginny et dans les deux cas, ça avait été plaisant mais aucun des baisers qu'il avait échangés avec elles ne l'avait fait ressentir ce qu'il ressentait en l'embrassant, lui. Il sentit un désir fou prendre possession de son corps et de son âme. Le désir de vivre mais surtout le désir que cela ne s'arrête jamais. Il voulait continuer à embrasser Malfoy jusqu'à la fin des temps et en même temps, il en voulait tellement plus.
Malfoy semblait perdre patience et il força le barrage de ses lèvres en le mordant sans retenue. Pourtant, Harry entrouvrit la bouche sans hésitation pour laisser le blond approfondir davantage leur baiser.
Les mains du Serpentard qui le retenaient, jusqu'à présent, fermement contre l'arbre descendirent lentement le long de son corps et allèrent se poser sur ses hanches. Pour lui faire comprendre qu'il réagissait favorablement à son baiser, Harry monta ses propres mains jusqu'à les placer sur la nuque du blond et l'attira vers lui pour les rapprocher encore plus. Ce geste tira un gémissement plein de détresse à Malfoy.
Ils continuèrent à s'embrasser et leurs mains, incapables de rester sagement posées, commencèrent à parcourir le corps de l'autre de manière brutale. Entre eux, il n'y avait toujours eu que la violence, rien d'étonnant donc à ce que leur premier baiser soit à l'image de leur relation : violent et passionné.
Harry avait l'impression que son sang s'était changé en lave en fusion. Il brulait de l'intérieur et sentait que la seule façon d'apaiser cette sensation douloureusement délicieuse, serait de caresser la peau du garçon qui enflammait ses sens. Alors il descendit ses mains le long des flancs du blond et tira sur sa chemise pour la lever et pouvoir passer ses mains en dessous. Quand leurs peaux entrèrent en contact, il ne put à son tour s'empêcher de gémir de bien-être dans la bouche de Malfoy.
Ce dernier sembla rassuré par sa réaction et il osa enfin coller leurs corps de manière plus étroite.
Ils s'arrêtèrent immédiatement de s'embrasser et se fixèrent dans les yeux, inquiets, lorsqu'ils sentirent leurs érections entrer en contact. Puis voyant qu'aucun d'eux n'avait l'intention de s'enfuir, ils se sourirent. Sincèrement. Pour la première fois.
Harry observa à nouveau les yeux du blond avec fascination. Ils étaient plus foncés que jamais mais, cette fois, ça n'avait rien à voir avec la colère et tout avec le désir.
Il remonta l'une de ses mains vers le visage du Serpentard et caressa sa joue tendrement avant de la glisser à l'arrière du crâne de Malfoy pour l'attirer à nouveau vers lui. Toujours appuyé contre l'arbre, il se laissa embrasser et profita de l'incroyable sensation de sécurité dans laquelle il baignait.
Harry se sentait plein d'énergie. Une énergie qu'il ne voulait utiliser que pour une chose, toucher et embrasser Malfoy. C'était électrisant.
C'était donc ça, se sentir vivant ?
Malfoy mit fin à leur baiser et Harry s'apprêtait à protester mais lorsqu'il sentit les lèvres du Serpentard se poser sur sa mâchoire et dévier lentement vers son cou, il se ravisa et le laissa plutôt continuer sans l'interrompre. Il gémit sans honte lorsqu'il sentit les dents du blond agacer la peau sensible de son cou et sentit l'autre prendre une inspiration tremblante contre lui.
- Potter… gronda la voix du vert et argent et Harry entendit toute la frustration et le désir qu'il ressentait à son encontre.
Il ferma les yeux, submergé par des sentiments puissants qu'il n'avait pas l'habitude de ressentir. Quoi que… Avec Malfoy ça avait toujours été « puissant ».
Harry comprit pourquoi sa relation avec le blond avait toujours été aussi intense. Une haine aussi violente ne pouvait cacher qu'une passion dévorante et brulante. Ils n'étaient pas faits pour se détester, ils étaient faits pour se consumer l'un l'autre dans le désir et peut-être même plus, dans l'amour. Harry comprit qu'il avait toujours désiré Malfoy mais que, jusqu'à présent, il n'avait jamais eu le courage de faire face à ce besoin et l'avait déguisé en haine. Lorsqu'il cherchait à blesser Draco, lorsqu'il cherchait à se battre physiquement contre lui, il ne cherchait en réalité qu'à exister à ses yeux et à le toucher. Malfoy l'obsédait depuis toujours. Vu la force avec laquelle il le maintenait contre lui, il comprit que pour l'autre garçon aussi ça avait toujours été cela. Ils avaient perdu un temps monstre à se haïr alors qu'ils voulaient en réalité s'aimer. Quel gâchis ! Mais ils avaient au moins la chance d'arranger les choses et de profiter une seule et unique fois du corps de l'autre avant qu'il ne meure. Plus que jamais, il sentit un sentiment d'injustice le saisir mais il le repoussa. Il devait se concentrer sur le moment présent et le savourer parce qu'ensuite il devrait mourir. Comme il l'avait dit un peu plus tôt, il n'avait pas d'autre option, c'était inéluctable. Et il était sûr d'une chose, il ne voulait pas mourir sans avoir partagé quelque chose d'unique avec lui. Il voulait Malfoy entièrement. Il voulait que Draco le possède entièrement.
Il commença à tirer sur les vêtements de Draco, voulant accéder à plus de peau, à plus de douceur mais il était maladroit et il grogna de frustration. Puis il sentit les mains du blond sur sa peau et il cessa tout bonnement de bouger.
Probablement alerté par le fait qu'Harry se soit soudainement figé, Malfoy remonta un visage inquiet vers le sien et l'observa attentivement. Il semblait croire que, si Harry avait cessé de bouger, c'était parce qu'il ne souhaitait pas aller plus loin. Pourtant, lorsqu'il remarqua la faim qui marquait les traits du brun, il comprit que ce n'était pas du tout ça. Loin de là.
Le Serpentard plaqua à nouveau ses lèvres contre les siennes pour un baiser qui exprimait l'envie dévorante qui les consumait tous les deux, accentuée par un sentiment d'urgence.
Ce baiser désespéré envoya des décharges de plaisir dans tout son corps. Lorsque Malfoy y mit fin et posa son front contre le sien, les yeux fermés, Harry ressentit un vide et un manque puissant qu'il n'aurait pas dû ressentir pour un simple baiser.
Cela confirma ce qu'il avait pensé un peu plus tôt, il n'y avait toujours eu que Malfoy pour le faire se sentir vivant et lui faire éprouver des sentiments forts. Il n'y avait toujours eu que Malfoy… Comme pour faire écho à ses pensées, le blond marmonna, les yeux clos et son souffle chatouillant agréablement ses lèvres :
- Je te veux, tu es à moi. Tu n'as toujours été qu'à moi.
Ces quelques mots firent frissonner Harry.
- Prouve-le ! dit-il pour le provoquer et le décider à passer aux choses sérieuses.
- Quoi ? demanda Malfoy en ouvrant subitement les yeux pour le regarder sans détour.
- Tu dis que je suis à toi. Très bien. Prouve-le.
Le blond resta un instant sans bouger, décontenancé par sa demande. Harry en profita pour l'agripper par le col afin de le rapprocher de lui et, sans quitter ses prunelles, il l'embrassa et se permit même de mordre doucement sa lèvre inférieure. Il sentit Malfoy sourire contre sa bouche et l'instant d'après, il se retrouvait à nouveau plaqué férocement contre l'arbre, les mains rassemblées et relevées au-dessus de sa tête, simplement maintenues en place par l'une de celles du Serpentard. S'il avait voulu, il aurait facilement pu se libérer de sa poigne mais il ne le voulait absolument pas. Il appréciait même le fait de laisser tout le contrôle à son ancienne Némésis. Pour une fois, tout ne reposait pas sur lui et c'était apaisant.
Malfoy passa sa main libre sous son tee-shirt et vint caresser son ventre en l'effleurant à peine, ce qui le fit à nouveau frissonner. Sa bouche se retrouva une nouvelle fois dans son cou, à le dévorer de baisers et de morsures puis il sentit les doigts du blond descendre lentement et défaire la boucle de sa ceinture. Il s'attaqua ensuite au bouton, à la braguette et c'est avec une lenteur exaspérante qu'il finit par écarter son pantalon et son boxer pour pouvoir glisser sa main à l'intérieur.
Harry prit une inspiration tremblante lorsqu'il sentit les doigts de Malfoy s'enrouler autour de son sexe.
Draco commença à le caresser, lentement, avec une douceur qui rendit fou Harry et qui le fit rejeter sa tête en arrière, offrant ainsi un accès plus important à la bouche du blond sur son cou.
C'était la première fois qu'une main, autre que la sienne, le touchait de cette façon et c'était, décidemment, bien meilleur. Il ne savait plus sur quoi se concentrer. Sur la main du Serpentard qui retenait les siennes au-dessus de sa tête avec une autorité naturelle qui prouvait qu'il voulait le contrôle et qu'il était bien décidé à le dominer. Sur la bouche qui exprimait l'envie dévorante de Malfoy et qui l'embrassait, le mordait ou le léchait avec passion. Ou bien sur cette main qui le caressait avec douceur et tendresse et qui contrastait tellement avec le reste.
Harry était perdu face à toutes les sensations qu'il ressentait. Passion, tendresse, soumission, confiance, c'était presque trop et il sentait qu'il allait perdre pied.
- Attends, ralentis, sinon je vais venir et je veux pas. Pas comme ça. J'en veux plus.
Malfoy se figea en entendant les derniers mots. Il relâcha ses mains et enleva celle qui était dans son sous-vêtement. Il se recula un peu pour pouvoir le regarder et lui fit un sourire carnassier.
- Tu vas me rendre dingue, Potter. Tu en veux plus, c'est ça ? demanda-t-il en embrassant sa mâchoire.
Harry déglutit difficilement. Impossible de ne pas remarquer la voix rauque de désir ou les pupilles dilatées du blond. Il avait autant envie que lui d'aller plus loin, c'était certain et c'était un peu inquiétant. Il se contenta donc de hocher la tête pour confirmer, pas sûr de pouvoir contrôler sa voix.
Sans prévenir, le Serpentard se laissa tomber à genoux devant lui et commença à descendre le pantalon et le boxer du Gryffondor qui se retrouva complètement incapable de réagir. C'est en voyant le visage de Malfoy s'approcher de son entre-jambe qu'il comprit ce qu'il s'apprêtait à faire et qu'il retrouva l'usage de la parole.
- Attends, je… c'était pas… enfin tu… je disais pas…
Le blond ricana et releva le regard pour croiser le sien.
- T'es mignon.
Harry se sentit rougir.
- Tu n'es pas obligé, balbutia-t-il
Malfoy se releva pour lui faire face.
- J'en ai envie, crétin, dit-il doucement en lui caressant la joue. Tu n'imagines pas à quel point j'en ai envie, ni même depuis combien de temps. Alors arrête de réfléchir, Potter et laisse-moi faire. Et enlève-moi ça, ajouta-t-il en tirant sur le tee-shirt de Harry. Ça me gêne.
Le brun s'exécuta maladroitement et prit soudainement conscience qu'ils étaient dehors et que n'importe qui pourrait les voir.
- Attends, répéta-t-il, ce qui fit soupirer le blond.
Il sortit sa baguette et lança les sortilèges que Hermione lui avait appris et qu'ils utilisaient pour sécuriser leurs campements. Il créa ainsi une bulle qui les isola du reste du monde. Personne ne pourrait plus ni les voir, ni les entendre.
- Juste toi et moi, dit-il en plongeant ses yeux dans l'argent en fusion des prunelles qui le dévoraient sans ciller.
- Juste toi et moi, répéta Malfoy, visiblement satisfait.
Harry se sentit ridicule, torse nu, avec le pantalon et le boxer aux chevilles alors que le Serpentard était, quant à lui, complètement habillé. Il se débarrassa de ses chaussures et de ses derniers vêtements afin de s'approcher de l'autre garçon et entreprit de le déshabiller lui aussi.
Il remarqua le sourire en coin de Malfoy, qui le laissait pourtant faire, et se sentit obligé de se justifier.
- Soit tu es trop habillé, soit c'est moi qui le suis pas assez. Je veux pouvoir te toucher moi aussi.
Il défit les boutons de la chemise un à un et lutta contre l'envie de les arracher pour aller plus vite. Quand enfin il déboutonna le dernier, il ne perdit pas de temps et lui retira sa chemise pour l'envoyer rejoindre ses propres vêtements, en tas, un peu plus loin. Il passa immédiatement ses mains sur la peau pâle du torse finement musclé. Il sentit les abdominaux à peine dessinés, sous ses doigts et frissonna en découvrant la ligne de poils blonds qui descendait du nombril pour disparaître sous la ceinture de son pantalon. Pourtant, c'est autre chose qui accapara son attention. Il passa délicatement ses doigts sur les fines cicatrices qui parsemaient le corps de Malfoy et se sentit coupable.
- Oublie ça, chuchota Draco en glissant deux doigts sous son menton pour l'obliger à lui faire face. Je l'avais mérité.
Harry plongea son regard dans le sien et le laissa voir à quel point il regrettait cet épisode. À l'idée qu'il avait failli le tuer dans ces toilettes, il frissonna à nouveau et, cette fois, ça n'avait rien d'agréable.
Le Serpentard se pencha vers lui et captura ses lèvres avec douceur mais, rapidement, le baiser se fit plus avide et l'envie revint en force. Pendant que Harry glissait ses mains sur la nuque du blond pour l'attirer à lui, il le sentit défaire lui-même son pantalon et le faire glisser le long de ses jambes, le tissu frôlant délicieusement les siennes.
Malfoy était désormais tout aussi nu que lui et même si leur baiser le comblait, il voulait le voir. Harry cessa donc de l'embrasser et se recula pour pouvoir l'admirer. Le rouge et or fit voyager son regard sur le corps offert devant lui et le blond le laissa faire sans broncher.
« Mon dieu, ce qu'il est beau… » fut tout ce qu'il arriva à penser.
Son corps était fin, élancé et musclé juste ce qu'il fallait. Son pénis dur et dressé pour lui l'attirait autant qu'il l'inquiétait parce que Malfoy avait été gâté par la nature et Harry savait ce qu'il voulait faire de ce cadeau. Il était aussi impatient que stressé par la suite des évènements.
Il déglutit avec difficulté, incapable de détacher son regard de la virilité de l'homme qui lui faisait face.
- La vue te plaît, Potter ? demanda-t-il avec son légendaire sourire en coin.
- Pas sûr que ton égo ait besoin que j'en rajoute une couche mais oui, effectivement, la vue me plaît.
Le Serpentard combla la distance entre eux et se pencha à son oreille.
- Tu n'es pas mal non plus, susurra-t-il avant de lui mordiller le lobe.
Harry gémit doucement et ferma les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, Malfoy avait reculé d'un pas et le contemplait avidement.
- Maintenant, Potter, tu vas te laisser faire, comme le gentil petit griffon que tu es.
Le Serpentard alla ramasser la baguette que Harry avait laissé tomber quelques instants plus tôt et qui, après tout, était la sienne, puis il métamorphosa une feuille au sol en couverture moelleuse.
- Allonge-toi, ordonna-t-il avec assurance et Harry n'envisagea pas une seule seconde de refuser.
Une fois Harry installé, Draco se mit à genoux sur la couverture et déposa la baguette non loin pour avoir les mains libres. Il se pencha ensuite vers lui et recommença à l'embrasser. Quand Harry ferma les yeux, il glissa l'une de ses jambes entre celles du brun et l'obligea à les écarter pour pouvoir s'installer entre elles et mit fin au baiser. Le Serpentard profita de sa position plus haute pour contempler le garçon allongé sous lui et cela lui coupa le souffle. Potter avait les joues et les lèvres rougies et son expression révélait un abandon complet qui était à deux doigts de le rendre fou. Quand il vit les dents du brun malmener sa lèvre inférieure, il faillit perdre le contrôle, tout simplement et s'obligea à respirer calmement pour ne pas perdre de vue ses projets. Il voulait prendre son temps et découvrir le corps exposé sans complexe sous lui, avec sa langue et ses mains et, surtout, il voulait faire perdre la tête à Potter. Il voulait lui prouver à quel point il comptait pour lui. Il voulait lui donner une bonne raison de ne pas se sacrifier. C'était profondément arrogant de sa part de penser, qu'à lui seul, il pourrait le faire changer d'avis et changer ce qu'il considérait comme son destin mais l'arrogance n'avait jamais été un problème à ses yeux… Alors il était bien décidé à tout faire pour que le Gryffondor têtu qu'il désirait corps et âme modifie ses projets.
Harry, les yeux toujours clos, sentit Malfoy s'abaisser lentement vers lui, collant son corps au sien et faisant se frôler leurs peaux. Il tenta de retenir son soupir de satisfaction mais échoua lamentablement. Il sentit d'abord les lèvres du blond se poser sur sa carotide avant d'être remplacées par ses dents. La morsure était douce mais il trouva ce geste sensuel et attendit la suite avec impatience. Il se concentra uniquement sur cette bouche qui voyageait sur son corps et qui lui tirait soupirs et gémissements avec une facilité presque effrayante. Il savoura la douceur des lèvres, le râpeux de la langue et la délicate douleur des morsures. Il apprécia chacune des sensations et tenta de les graver dans sa mémoire, à mesure que le Serpentard descendait le long de son corps.
Il savait qu'il ne contrôlait pas grand-chose et il pouvait paraître étrange qu'il se livre sans crainte à son ennemi d'enfance, pourtant, c'était exactement ce qu'il voulait. C'était ce dont il avait besoin. Lui qui devait gérer bien trop de choses pour son âge, lui qui devait diriger et conduire l'armée de la Lumière à la victoire, il appréciait, pour une fois, de n'avoir aucun contrôle sur la situation et de laisser un autre mener. Malfoy semblait parfait pour ça. Ce moment était parfait à ses yeux parce qu'enfin il oubliait tout le reste pour ne se concentrer que sur lui-même et sur ces délicieuses sensations. Malfoy dirigeait et pour rien au monde il n'aurait voulu changer cela. Le Serpentard était le seul à l'avoir toujours fait se sentir vivant, cette fois n'échappait pas à la règle et de toute façon, il ne voulait partager ce moment avec personne d'autre que lui. Ils s'étaient enfin trouvés et Harry lâchait prise avec contentement.
Quand la bouche qui le torturait agréablement arriva sur sa hanche, il serra la couverture dans ses mains pour s'empêcher d'agripper violemment les cheveux blonds qui chatouillaient sa peau sensible.
- Oh… Put-ain, haleta-t-il quand il sentit les lèvres se poser sur son gland pour un baiser aérien.
L'instant d'après, il était profondément enfoui dans la gorge du Serpentard et, cette fois, il ne put retenir la main qui atterrit directement dans la chevelure blonde.
Complètement hypnotisé par la vision indécente de Malfoy l'avalant sans réserve, il se retrouva incapable de bouger ou même de penser pendant plusieurs minutes.
Le Serpentard fit monter et descendre sa bouche plusieurs fois, jouant avec sa langue d'une manière qui surprit autant qu'elle ravit Harry.
Ça, c'était décidément bien meilleur que tout ce qu'il avait connu. Ou même imaginé.
Pourtant… aussi bon que ce soit, ce n'était pas encore assez… parce qu'il voulait bien plus. Il voulait que le plaisir soit partagé. Et ce ne serait pas le cas si le blond continuait ce qu'il était en train de faire avec sa langue.
- Draco… soupira-t-il tout bas en tirant légèrement sur ses cheveux pour l'éloigner.
Le Serpentard avait complètement cessé de bouger en entendant son prénom et il releva un regard voilé vers lui sans pour autant s'éloigner de son entrejambe.
Harry ne sut pas exactement ce qu'il découvrit sur son visage mais, après l'avoir longuement fixé, il se redressa et plaqua ses lèvres contre les siennes avec force. Il l'embrassa avec passion et fougue et colla son corps contre le sien, faisant à nouveau se frotter leurs érections l'une contre l'autre. Ils gémirent de concert.
Draco, toujours installé entre ses jambes, fit glisser sa main sur son corps, frôlant d'abord les côtes puis la hanche, la cuisse pour enfin la passer sous le genou et le relever. Harry ondula immédiatement du bassin pour resserrer encore davantage leurs corps. En réaction, la main du blond se crispa sur sa jambe et il pressa son pénis contre son intimité.
Puis sans prévenir, Draco se recula d'un bond, le souffle court et passa une main dans ses cheveux.
- Mais qu'est-ce que je fais ? On va trop vite.
- On n'a pas le temps d'aller moins vite.
- Je vais te faire mal.
- J'm'en fous.
Draco ferma les yeux, semblant lutter contre lui-même et, surtout, contre ses envies et Harry sentit son cœur fondre devant cette vision.
- J'en ai envie, murmura-t-il. Je te veux. Toi.
Draco rouvrit les yeux pour l'observer et pris sa décision en voyant son air déterminé. Alors il se rapprocha à nouveau et l'embrassa, cette fois avec un peu plus de douceur, comme s'il voulait s'obliger à se contenir. Il descendit à nouveau sa main et la plaça entre eux. Harry le sentit sourire contre ses lèvres lorsqu'il constata que son érection n'avait pas du tout diminué.
- C'est vraiment ce que tu veux ? demanda le Serpentard.
- Oh que oui.
Et c'était vrai. Il ressentait un besoin quasi viscéral de le sentir en lui. De ne faire qu'un avec lui. De fusionner ensemble. Ce besoin en devenait presque effrayant de par son intensité.
Le blond récupéra leur baguette et lança un sort qui fit apparaître du lubrifiant sur ses doigts. Harry ne connaissait pas ce sortilège et comprit que son futur amant avait visiblement bien plus d'expérience que lui… Cela fit naître en lui un sentiment de jalousie qu'il n'avait jamais éprouvé jusque-là. Il n'appréciait pas l'idée que quelqu'un d'autre ou même quelques autres aient pu le toucher avant lui. C'était ridicule, il en avait conscience mais c'était plus fort que lui. Au fond, il aurait aimé être unique pour lui… Il repoussa comme il put ce sentiment malvenu et essaya de se convaincre que c'était plutôt une bonne chose qu'au moins l'un d'eux sache ce qu'il faisait…
Le froid fut la première sensation qu'il ressentit lorsque Draco avança ses doigts couverts de lubrifiant contre son intimité. Il s'attendait à le sentir forcer contre son muscle pour s'aventurer à l'intérieur mais non. Il se contenta de le caresser avec douceur et Harry découvrit avec stupéfaction que c'était quelque chose de fort agréable. D'autant plus que la bouche du blond avait retrouvé sa place dans son cou où elle aspirait délicatement sa peau.
Il glissa l'une de ses mains dans les cheveux du Serpentard et l'autre contre son flanc pour, lui aussi, sentir sa peau douce sous sa paume.
Puis, doucement, il sentit un premier doigt appuyer plus fermement contre son entrée et finalement passer la barrière de ses chairs. La sensation était complètement nouvelle. Ni agréable, ni désagréable, c'était juste bizarre. Après quelques va-et-vient, Draco rajouta un deuxième doigt et, là, ce n'était plus la même chose. La main qu'il maintenait contre les côtes du blond se crispa. En fait, tout con corps se crispa face à l'intrusion et il n'arriva pas à retenir une grimace alors qu'il fermait les yeux.
Draco cessa d'embrasser son cou et se redressa pour l'observer.
- Harry, souffla-t-il doucement, regarde-moi.
Il obéit sans hésitation et plongea dans le mercure en fusion de ses prunelles.
- Tu l'as déjà fait ?
Harry hocha négativement la tête et Draco ferma les yeux avant de poser son front contre sien.
- Putain… je veux pas te faire mal.
- Je te l'ai dit, je m'en fous. J'ai envie de toi, assura-t-il en resserrant sa prise sur la nuque de l'Appolon qui le surplombait. Continue.
Mais Draco ne bougea toujours pas alors Harry décida qu'il était temps qu'il utilise les quelques capacités de Serpentard qu'il possédait. Ils n'avaient pas le temps d'hésiter. L'heure tournait.
- Malfoy, c'est simple. Soit tu te décides, soit c'est moi qui prends les choses en mains. Et dans ce cas, j'inverse nos positions, je te couche à ma place et je m'enfonce en toi. Purement et simplement.
Harry vit le sexe du blond avoir un soubresaut. Soit l'idée lui plaisait, soit ses mots crus l'excitaient.
- Dans tes rêves, Potter, affirma-t-il avec un sourcil relevé et une expression amusée.
Il commença à bouger ses doigts en lui comme s'il cherchait quelque chose et Harry ne comprit pas très bien ce qu'il faisait jusqu'à ce qu'il appuie à un endroit bien particulier qui lui envoya des décharges de plaisir.
Les yeux écarquillés, il planta son regard dans celui, un brin moqueur, du Serpentard.
- Tu veux que je recommence ? lui demanda-t-il avec un sourire narquois.
Il acquiesça, impatient qu'il renouvelle son geste, ce qui ne tarda pas. Il appuya plusieurs fois, le faisant haleter et Harry commença à voir des étoiles.
- Qu'est-ce que tu disais déjà ? Ah oui, que tu voulais échanger nos positions. C'est toujours ce que tu veux, Potter ?
Le brun nia de la tête.
- Je veux entendre ta réponse.
- Non, répondit-il la voix rauque et se sentant complètement incapable de penser à autre chose qu'à ces deux doigts qui lui faisaient du bien.
- Tant mieux, dit-il en appuyant encore.
Cette fois, Harry se cambra en gémissant.
- Tu es magnifique, murmura Draco à son oreille.
Et cela faillit être suffisant pour le faire jouir. Il n'avait pas besoin de plus. Juste de ces deux doigts qui le caressaient de l'intérieur, de cette voix chargée de désir qui lui disait qu'il était magnifique et surtout de ces yeux orageux qui le regardaient comme s'il était la huitième merveille du monde. Ce qui le retint fut cette certitude ancrée en lui qu'il voulait tellement plus. Qu'il voulait Draco, entier.
- Viens, supplia-t-il sans honte. S'il te plaît.
Le blond retira ses doigts et fit apparaître du lubrifiant qu'il étala cette fois directement sur son sexe. Puis il sembla hésiter.
- Pour une première fois, tu devrais peut-être te mettre sur le côté et moi derrière toi.
- Non, on reste comme ça.
- Mais…
- Tu n'as pas compris, Draco ? demanda-t-il en caressant sa joue. Je ne veux pas juste m'envoyer en l'air. Je te veux, toi. Et je veux pouvoir te voir.
La joie brute qui apparut sur les traits du Serpentard le convainquit qu'il avait bien fait d'être franc sur ce coup-là.
Le blond se replaça correctement entre ses jambes et l'embrassa tendrement. Puis il commença à pousser contre son intimité et écarta petit à petit ses chairs pour avancer. L'inconfort d'être ainsi écartelé se transforma rapidement en douleur et il agrippa fermement les épaules de Draco, la respiration difficile.
- Détends-toi, lui conseilla ce dernier. Respire.
Harry essaya d'appliquer ses conseils mais c'était plus facile à dire qu'à faire.
Draco stoppa sa progression à l'intérieur de son corps et se pencha vers lui.
Il embrassa son front, ses paupières, son nez. Il parsema tout son visage de baisers délicats.
- Détends-toi, répéta-t-il. Ça va aller.
Pour l'aider, il glissa sa main entre leurs corps et enroula ses doigts autour de son érection qui, cette fois, avait commencé à faiblir. Il le caressa lentement, rappelant avec douceur le désir qui avait un peu reflué. Harry se concentra sur les sensations délicieuses qui revenaient. La main de Draco sur sa verge, ses lèvres dans son cou. Il s'obligea à respirer et à détendre tous ses muscles.
Quand Draco le sentit suffisamment détendu, il recommença à le pénétrer, centimètre par centimètre, sans cesser de l'embrasser et de le masturber. Il voulait détourner son attention de la douleur. Elle finirait par disparaître mais, pour l'instant, tout ce qu'il pouvait faire, c'était l'aider à se concentrer sur autre chose.
Et puis, enfin, il fut complètement en lui. Le brun ressentit un incompréhensible sentiment de plénitude. Il se sentait enfin complet.
Harry l'observa avec attention, son ange déchu.
Il nota avec surprise que Draco haletait et tremblait et Harry comprit que cela lui avait demandé un effort terrible de se contrôler pour ne pas s'enfoncer en lui brutalement. Il lui en fut reconnaissant et jugea qu'il méritait une récompense pour sa patience et sa retenue. Alors il initia lui-même le premier mouvement en bougeant ses hanches et vit avec satisfaction le blond fermer les yeux et soupirer de contentement.
Draco commença à se retirer lentement pour revenir en lui tout aussi précautionneusement afin de lui laisser le temps de s'habituer. Il répéta ses mouvements lents plusieurs fois, tout en continuant de le caresser, sur le même rythme et, bientôt, Harry sentit le plaisir revenir par vagues.
Un premier gémissement franchit la barrière de ses lèvres mais Draco ne modifia pas son rythme lascif pour autant. Il continua à le prendre avec une tendre dévotion.
- Plus de douleur ? demanda-t-il la bouche contre son oreille.
- Non.
- Bien, ajouta-t-il avant de lui mordiller faiblement la peau juste sous le lobe.
Sa main délaissa son sexe et se glissa sous son genou, comme il l'avait fait un peu plus tôt et le releva une deuxième fois, puis il donna un coup de rein plus puissant et toucha cette zone curieuse qui envoyait des étincelles de bien-être à l'état pur dans tout son corps.
- Mon dieu, souffla Harry.
- C'est peut-être un peu exagéré, Potter, tu ne crois pas ?
- Idiot. Recommence.
Le blond répéta le même geste et Harry gémit à nouveau en fermant les yeux.
Cette fois, Draco n'arrêta pas et instaura un rythme soutenu dont le but était de faire perdre la tête à son brun favori. Il voulait le faire gémir et même crier d'extase et, vu les réactions d'Harry, il était bien parti pour y arriver.
Draco allait et venait en lui et, chaque fois, il venait frapper cette boule de terminaisons nerveuses qui lui faisait voir, par flashs, un monde fait d'un blanc lumineux. C'était tellement intense qu'il en oubliait presque la main qui avait pourtant recommencé à le caresser avec ardeur.
- Draco… murmurait-il régulièrement entre deux gémissements.
Plus le blond s'enfonçait en lui, plus il sentait le plaisir monter et, bientôt, il arriverait au point de rupture.
Il se demanda si pour le Serpentard aussi c'était aussi bon mais n'eut pas le temps de s'en inquiéter puisqu'un nouveau coup de boutoir, toujours merveilleusement bien placé, fit exploser son plaisir. Il se répandit entre eux, son corps se tendant et se crispant autour de Draco. Il se retrouva perdu dans ce monde fait de blancheur aveuglante et de félicité. C'était l'orgasme le plus incroyable de sa vie et il savait que c'était en grande partie dû au fait que Draco était celui qui lui offrait.
Quelques mouvements plus tard, alors que Harry était encore à moitié empêtré dans les méandres de son plaisir, Draco éjacula à son tour.
- Potter… avait-il grondé dans son cou, juste avant de lui mordre l'épaule et de jouir.
Ils restèrent immobiles quelques instants, le souffle court et le cœur battant de manière désordonnée, savourant simplement le bien-être post-orgasmique qui les engourdissait.
Puis Draco se retira, se laissa tomber sur la couverture en attirant Harry contre lui. Il passa sa main dans la chevelure brune en bataille pour le câliner et prolonger ce moment de partage. Il déposa un baiser sur le sommet de son crâne et resserra son autre bras autour de son corps pour le maintenir contre sa poitrine.
Le silence s'étira entre eux, plaisant et rassurant.
Mais comme tout Gryffondor qui se respecte, Harry ne parvint pas à s'empêcher de poser la question qui lui brûlait les lèvres.
- Tu t'en es rendu compte quand ?
- Pendant notre sixième année. J'avais conscience que tu m'espionnais et j'ai commencé à te surveiller pour pouvoir agir tranquillement. J'ai appris à te connaitre vraiment, sans m'en apercevoir. Et ça a changé beaucoup de choses pour moi… Ça m'a surtout fait réaliser que ça a toujours été toi et moi. Ça m'a pris du temps mais j'ai fini par comprendre
- J'ai mis plus de temps que toi apparemment…
- Tu as toujours été lent à la détente, Potter, rien d'étonnant donc à ce que mon esprit supérieur capte avant le tien.
Harry lui donna un coup dans l'épaule, pour la forme, sans chercher à s'éloigner. Il voulait profiter encore un peu de ce bonheur inattendu.
Pourtant, il finit par attraper la baguette posée à côté d'eux, sans trop savoir s'il devait la considérer comme la sienne ou si elle appartenait encore au blond malgré les semaines durant lesquelles il l'avait utilisée et lança un Tempus qui le fit soupirer. Il n'avait plus beaucoup de temps.
Il amorça un mouvement pour se relever mais Draco l'en empêcha et l'embrassa comme si sa vie en dépendait. Dans le fond, c'était peut-être ce qu'il ressentait.
- Reste, supplia-t-il contre ses lèvres, sans le relâcher.
- Je ne peux pas, répondit-il en se dégageant doucement.
Harry s'assit en tailleur sur la couverture pendant que Draco se redressait sur ses coudes pour le fixer.
- Bien sûr que si, tu peux. Rien ne t'oblige à y aller.
- Tu ne comprends pas, murmura le brun en passant une main dans ses cheveux.
- Alors explique-moi. Explique-moi pourquoi tu tiens tant à aller te faire tuer, fit-il en finissant en criant.
Harry hésita à lui révéler la vérité mais face à la détresse qu'il voyait dans les yeux gris qui le sondaient, il décida d'être honnête.
- Je n'ai pas le choix, Draco. Tant que je vis, personne ne peut le tuer. Pour qu'il meure, il faut d'abord que je meure. De sa main.
- Non, souffla le blond, anéanti.
Le Serpentard se redressa complètement et s'assit en face de lui.
- Non, répéta-t-il fermement. Pars avec moi. Quittons l'Angleterre. On ira loin de tout ça. Tu… tu as le droit de vivre. Ce n'est pas juste.
- Je ne peux pas, chuchota le brun. J'aurais aimé, vraiment. Mais je ne peux pas.
Il se pencha et posa délicatement ses lèvres sur celles du blond, décidant d'ignorer les larmes qui apparaissaient et noyaient les prunelles d'orage.
- Je t'en prie, Harry. S'il te plaît, ne fais pas ça. Reste avec moi.
- Je suis désolé, répondit le Gryffondor en se détournant pour ne plus voir ce regard plein de désespoir qui lui broyait la poitrine.
Il ramassa ses vêtements et s'habilla, le cœur lourd et tout sentiment de bien-être définitivement envolé.
Il se retourna vers le Serpentard qui n'avait pas bougé et qui était donc toujours assis, nu, sur la couverture, le regard vide d'émotions mais plein de larmes.
Harry regarda la baguette qu'il tenait encore dans la main, la fit tourner entre ses doigts puis s'accroupit face au blond pour la lui tendre.
- C'est la tienne. Elle m'a été très utile. Mais maintenant, je n'en ai plus besoin. Je pense qu'il est temps que tu la récupères.
- Garde-la et bats-toi avec. Tu entends ? Tu vas te battre, Potter et tu vas survivre. Putain, tu es le Survivant, alors tu vas faire en sorte de mériter ce titre encore une fois et ensuite, tu viendras me rejoindre !
Harry ferma les yeux soudain très las. Il l'embrassa avec tendresse sur le front et se releva.
- Je suis désolé…
Il se détourna et commença à avancer pour s'enfoncer dans la forêt.
Il entendit les sanglots du Serpentard dans son dos mais ne se retourna pas.
- Harry…
Cette plainte déchirante termina de réduire son cœur en charpies mais, là encore, il ne se retourna pas et avança vers sa propre mort.
De son côté, Draco resta assis, incapable de bouger, accablé par un sentiment d'échec cuisant. Il venait d'échouer, une fois de plus et celle-ci était la pire de toutes parce que Harry allait en mourir.
Le cœur brisé et l'esprit tourmenté, Harry se dit que, cette fois, c'était fini. Il arrivait au terme.
Il sortit le vif d'or de sa poche.
La suite, vous la connaissez
* Extrait de Harry Potter et les Reliques de la Mort, chapitre 34, Retour dans la forêt.
Alors… euh… tout d'abord, ne me massacrez pas pour cette fin d'une tristesse désolante. Pour que cet OS s'insère dans l'histoire, il fallait bien que leurs chemins se séparent et que Harry aille rejoindre Voldy pour l'affronter. Mais bien sûr, comme dans le 7ème tome, il est évident que Harry s'en sort ! Et que le chapitre 19 ans plus tard n'existe pas dans ma version. D'ailleurs, je vous laisse imaginer les retrouvailles de nos deux loustiques après la fin de la guerre… Qui sait, je les écrirai peut-être un jour…
En attendant, j'aimerais connaître vos impressions. Pour le coup, c'est un long lemon. Peut-être un peu trop ? Mais est-ce que ça vous a plu ?
Allez j'arrête mon blabla et j'attends avec fébrilité vos petits messages.
À bientôt.
Serp'
Note du 9 mai 2020 : après plusieurs demandes et aussi parce que je suis plutôt frustrée de les avoir laissés dans cet état à la fin de l'OS, j'ai décidé d'écrire la suite ! Il y aura un ou plusieurs chapitres, je ne sais pas encore mais ce qui est sûr c'est qu'on verra leurs retrouvailles après la bataille. Alors à bientôt !