Couple : Arthur/Merlin, Merthur
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Arthur sortit de son sommeil à cause des quelques rayons de soleil que le rideau n'avait pas réussi à filtrer. Ce dernier râla, encore à moitié endormi. J'imagine que vous voudriez savoir pourquoi, n'est-ce-pas ? Ces mêmes faisceaux lumineux montraient que le crétin, lui servant de serviteur, était encore une fois en retard. Quelques minutes après être sorti de son état brumeux, le jeune Roi se redressa et s'assit sur le bord de son lit. C'est à ce moment même que la porte de sa chambre s'ouvrit sur le crétin en question.

"Excusez-moi, je suis…"

"Encore en retard" coupa le blond. Le sorcier se mordit immédiatement la lèvre inférieure au ton glacial de son maître. Il déposa délicatement le repas sur la table puis se remit droit, les mains dans le dos, en attendant les ordres. Patientant quelques instants, le Roi se leva ensuite de son lit et se dirigea vers la fenêtre. Il regarda les différents habitants du royaume se balader tranquillement dans l'enceinte du château.

"Vous ne mangez pas, Sire ?" Questionna le brun, ne voyant pas Arthur détourner son regard de la fenêtre.

"Je réfléchis, Merlin… Pour l'instant, tu peux aller cirer mes bottes. Après, tu viendras me vêtir pour l'entraînement avec les chevaliers… Ensuite, tu devras polir mon armure, nettoyer les écuries et enfin, il faudra que tu me prépares un discours pour demain matin." Énuméra-t-il, sans le regarder un seul instant.

"Bien, Sire." Le brun s'en alla silencieusement de la chambre pour commencer ses tâches de la journée.

~ Quelques minutes auparavant ~

"Oh non, pas encore..." S'exclama le jeune sorcier en se précipitant hors de son lit, se vêtissant le plus rapidement possible. "Je vais me retrouver au pilori à nouveau…" Merlin sortit de sa chambre, salua promptement le médecin et prit une pomme tout en se dirigeant vers la porte des appartements du médecin. Le brun courut jusqu'aux cuisines pour prendre le petit-déjeuner d'Arthur. Il faillit bousculer plusieurs serviteurs qui, au passage, montraient leurs mécontentements envers le jeune sorcier. Il s'excusa en arborant plusieurs fois un sourire sur son visage, ceux-ci ressemblant de près, ou de loin, à des grimaces pour quiconque les verraient. Après avoir récupéré le plateau, Merlin se dirigea vers les appartements du Roi.

"Qu'est-ce que tu apportes de bon, Merlin ?" L'interrompit une voix qu'il put reconnaître entre mille.

"Le repas d'Arthur. Il est hors de question que tu y touches, Gwaine." Répondit-il en éloignant le plateau de sa main chapardeuse.

"Allez Merlin… Juste un bout… La princesse n'en saura rien." Grommela-t-il avant de se lécher les lèvres devant le fameux repas.

"Gwaine, j'ai dit : non." S'énerva le serviteur. "Déjà que je suis en retard… Je n'ai pas besoin qu'un morfale s'accapare la nourriture d'Arthur." Le brun essaya tant bien que mal de s'échapper de l'emprise du chevalier. Son ami réussit à le pousser jusqu'au mur derrière lui, pour le coincer.

"Ne m'oblige pas à utiliser ma magie, Gwaine." Répliqua Merlin, le voyant s'approcher trop rapidement du plateau et sentant son dos se coller au mur.

"Tu es sérieux ?" Demanda-t-il, se figeant instantanément.

"Très ! Alors, soit tu me laisses partir tranquillement, soit je l'utilise." Rajouta-t-il, toujours assez audible pour que le seul concerné puisse entendre. Que se passerait-il si, un habitant du château savait qui il était réellement ? Merlin vit son ami réfléchir un instant avant de soupirer et de le laisser passer, signe de victoire. Le brun à la peau pâle sourit et reprit sa route vers les appartements royaux.

Merlin repensa à la manière dont son maître lui avait fait remarquer son retard. Il ne comprenait pas pourquoi le blond avait dit ses quelques mots sur un ton rigide. Certes, ce n'était pas la première fois que le jeune sorcier arrivait en retard mais, ce fut la première fois qu'Arthur lui faisait un reproche de la sorte. Cela ne devait sans doute pas être le seul sujet d'énervement du jeune Roi. Non, Merlin en était certain. Pendant quelques minutes, il réfléchissait à l'éventualité. Ne trouvant aucune possibilité, ou peut-être trop, le brun soupira lourdement avant de reprendre sa tâche.

"Te voilà enfin ! Pose-les au pied du lit et viens m'aider à enfiler mon armure." S'écria Arthur, lorsqu'il vit Merlin rentrer dans ses appartements, après avoir nettoyé ses bottes. Le jeune sorcier s'exécuta et vint tout d'abord, lui mettre sa chemise. Les doigts dociles de son serviteur touchant sa peau ne le laissa pas indifférent. Il sentit un frisson parcourir un chemin jusqu'à sa colonne vertébrale. Le brun rougit un peu, ayant senti le tressaillement de son Roi. Ce simple contact avait simplement dû lui donner la chair de poule. "Oui, ça doit être ça." Se convainquit intérieurement le jeune sorcier. Pour lui, Arthur ne pourrait jamais ressentir un tel sentiment envers un homme, un serviteur et avant tout, un sorcier. Même si le fils d'Uther ressentait plus que de l'amitié pour Merlin, accepterait-il le fait qu'il soit un sorcier ? Le brun soupira mentalement. Il supposait que, même dans un infime espoir, le blond ne pourrait le tolérer.

"Merlin ?" Appela Arthur, voyant son serviteur à l'arrêt. Le susnommé secoua sa tête pour sortir de ses pensées.

"Désolé, j'étais dans mes pensées…"

"Je l'avais bien compris, Merlin." Répondit-il en levant les yeux au ciel. "Tu ne peux pas faire deux choses en même temps, c'est incroyable." Ajouta-t-il. Le jeune sorcier aurait pu être blessé par le pic de son ami, mais il était tellement habitué que cela ne lui fit aucun effet. Cependant, certains de ses propos arrivaient quand même à bousculer cette habitude. Le brun continua sa tâche en venant enfiler la cotte de maille autour du cou de son souverain. Il attacha ensuite les différentes parties de l'armure : le plastron, les avants-bras, et enfin la spallière.

"Voilà !" Déclara-t-il en fixant la dernière attache de l'armure. Arthur ne répondit pas et récupéra simplement son épée. Ils se dirigèrent vers le terrain d'entraînement, où ses chevaliers les attendaient très certainement.

"Voilà enfin la princesse." S'exclama Gwaine, voyant le blond marcher vers eux. "Vous en avez mis du temps. Vous avez eu besoin de vous recoiffer ?"

"As-tu envie de faire un tour aux cachots ? Ou sur le pilori ?" Rétorqua la soi-disant princesse. Tandis que les autres autour de lui rigolaient, le brun grogna en signe de désapprobation. Gwaine leur jeta à tous, un regard meurtrier pour les inciter à arrêter. Malheureusement pour lui, les rires s'intensifiaient davantage. Lorsque tout ce petit monde fut calmé, le Roi annonça le début de l'entraînement. Comme à chaque fois, le blond resta invaincu. Étant d'une humeur plus que taquine, le souverain s'autorisa à charrier Merlin avec une de ses blagues. Ne se doutant pas d'une seule seconde que celle-ci puisse le blesser, mais sachant qu'elle le rendrait juste bougon pour les heures à suivre, il s'écria :

"Merlin ?" Le brun se retourna à l'entente de son prénom. "Veux-tu être le soleil de ma vie ?" Le jeune sorcier ouvrit grand les yeux, abasourdi. Cela voudrait-il dire que le blond partagerait ses sentiments ?

"Bien sûr que je le veux !" Répondit immédiatement Merlin.

"Alors restes à 148 697 120 kilomètres de moi." Ajouta le Roi de Camelot tout en tournant le dos. Idiot comme il était, le fils d'Uther n'avait absolument pas compris le vrai sens des mots de son serviteur.

"Putain de merde." Marmonna Gwaine.

"Pas mal !" Susurra Perceval.

"Bien." Dit-il simplement avant de baisser la tête, attristé. Une seconde après, le brun partit discrètement du terrain d'entraînement, mais pas assez pour que Lancelot ne puisse pas le voir.

"Merlin !" Cria son ami. Le jeune sorcier fit semblant de ne pas avoir entendu et se mit à accélérer le pas. Arthur, tout comme le reste de ses chevaliers, vit la scène et se demanda pourquoi le brun avait réagi comme cela. Lancelot lui jeta un regard réprobateur.

"Bravo, Monsieur le royal crétin !" Cracha le brun, applaudissant de façon ironique. Mais alors que le blond allait répliquer sur le même ton, il ajouta : "Non, ne dites rien. Je vais susciter l'effort du seul petit neurone que vous devez avoir dans votre tête, Sire. Si vous n'avez pas compris, Merlin est éperdument amoureux de vous. Bien évidemment, vous ne l'avez pas remarqué et votre blague de mauvais goût a été la goutte qui a fait déborder le vase. Maintenant, vous l'avez brisé." Rajouta-t-il toujours énervé avant de partir retrouver son ami. Le souverain, choqué par la révélation de Lancelot, commença à le suivre quand il fut retenu par une des mains de Perceval.

"Vous devriez laisser Lancelot s'en occuper." Annonça-t-il, calmement. Arthur soupira d'agacement, mais il savait que le plus puissant des chevaliers avait raison. Lancelot était le plus apte à calmer son serviteur. Le jeune Roi annonça donc la fin de l'entraînement. Au bout d'un couloir, il croisa Guenièvre et lui demanda de le suivre.

"Que vouliez-vous me demander, Sire ?" Questionna l'ancienne servante de Morgane en rentrant dans la chambre.

"J'aurais besoin de toi pour t'occuper de moi." Lui répondit-il.

"Et Merlin ? Il ne vient pas vous aider ?" Interrogea-t-elle, levant un sourcil de surprise. Arthur ne répondit pas. "Que s'est-il passé ?" Osa-t-elle demander. "Vous savez que vous pouvez tout me dire, Arthur." Oui, il le savait. Prenant son courage à deux mains, il lui dit donc :

"J'ai blessé involontairement, Merlin." Il pouvait entendre la brune souffler d'exaspération. S'il était déjà le Roi de Camelot, il était aussi le Roi de "Je l'offense tout le temps".

"Je vous écoute." Soutint la femme à la peau foncée en commençant à lui retirer son armure.

"Je lui ai fait une petite blague et…"

"Mais Merlin le prend toujours bien, non ?" Le coupa-t-elle.

"Guenièvre, ne commence pas à m'interrompre. C'est déjà compliqué de te le dire."

"Désolé, Sire."

"Pour répondre à ta question, oui, il le prenait toujours bien. Mais cette fois, cela a été différent. Donc, pour en revenir à ma blague, je lui ai demandé s'il voulait être le soleil de ma vie et il m'a dit oui. Alors je lui ai suggéré de se trouver à 148 697 120 kilomètres de moi."

"Là, vous avez vraiment agi comme un con, Arthur. Pauvre Merlin..." Le Roi commença à ouvrir la bouche pour répliquer. "Non, ne dites rien. Oui, je connais les sentiments de Merlin à votre égard. Cela ne passait pas inaperçu. Il n'arrêtait pas de vous regarder. Quand je lui ai fait la remarque ses joues sont devenues rouges instantanément. Je n'avais jamais vu quelqu'un rougir aussi rapidement." Rigola-t-elle. Le blond eut un petit sourire. "Et depuis que je le sais, il n'arrête pas de me confier ses craintes comme le fait qu'il avait constamment peur que vous soyez grièvement blesser, lors des tournois, que votre père organisait."

"Attends ! Tu es en train de me dire que cela fait un moment que Merlin m'aime secrètement ?" S'étonna-t-il en regardant la servante. Cette dernière, finissant de lui enlever sa cotte de maille, hocha simplement la tête.

"Il m'a révélé qu'il vous aimait depuis son arrivée à Camelot. Au début, il se demandait pourquoi il éprouvait des sentiments pour vous alors qu'il trouvait que vous étiez un crétin égoïste et qui ne pensait pas à son peuple." Le jeune Roi, repensant à celui qu'il était, ressentit de l'amertume. En effet, cela se traduisit en un dégoût certain pour la personne qu'il était. "Mais, le fait qu'il vous serve, et ce, jusqu'à aujourd'hui, lui a permis de les assumer. Vous avez mûri, vous êtes devenu un meilleur Roi qu'Uther et vous avez appris à écouter les conseils des autres, surtout ceux de Merlin."

"Tu penses vraiment que je suis un meilleur Roi que mon père ?" Questionna-t-il. Tout en s'asseyant sur une des chaises présente autour de la table, il l'invita à faire de même. Cette dernière s'assit donc.

"Bien évidemment, Arthur. Merlin le premier. Puis, nous sommes pas les seuls à le dire. Certains des habitants de la ville basse déclare que le royaume est mieux gouverné. Ils affirment même qu'ils sont fiers de vous avoir comme Roi."

"Je ne le savais pas." Murmura-t-il, un petit sourire aux lèvres. "Je... Je suis surpris."

"Puis-je vous posez une question, Sire ?" Demanda-t-elle, pas très à l'aise.

"Bien sûr ! Je t'écoute !"

"Aimez-vous Merlin ?" Dit-elle. Le blond la fixa un instant étonné, qu'elle lui ait posé cette question.

"Heu… Je ne sais pas…" Répondit-il en se grattant l'arrière du crâne. "Cependant, j'ai des pensées assez saugrenues que je devrais, normalement, ne pas avoir."

"Quel genre de pensées ?"

"Quand on est en mission, je m'inquiète souvent et je garde toujours un œil sur lui. Chaque fois qu'il n'est pas près de moi, je me demande si Merlin va bien. Puis, j'ai l'impression d'être entier quand il est à mes côtés. J'ai aussi envie de le prendre dans mes bras et de le protéger de tous les dangers." Avoua-t-il, alors que la brune lui sourit tendrement.

"Avez-vous la sensation de ressentir des papillons dans votre ventre, quand vous voyez Merlin ? Avez-vous le cœur qui bat plus vite, lorsqu'il est dans les parages ?"

"Oui, complètement." Confirma le souverain rapidement.

"Vous avez donc votre réponse, Sire." Arthur sourit un peu.

"Seulement, il y a un problème." chuchota-t-il.

"Quel est le problème ?"

"Tu gardes ça pour toi, Guenièvre !" Ordonna le blond.

"Bien, Sire !" Répondit-elle en souriant.

"J'ai appris hier soir que Merlin est un sorcier." Révéla le jeune Roi. Seul un "Oh" fut prononcé par Gwen.

"Tu n'as pas l'air si surprise que ça. Le savais-tu ?" La servante hocha la tête avant de prendre la parole :

"Oui, je le savais ! Je l'ai appris en le voyant soigner mon père lorsqu'il était tombé malade de la, soit disant, maladie qui était censée être incurable. Grâce à sa magie, mon père était sain et sauf. Je lui avais donc promis de n'en parler à personne et de garder son secret enfoui jusque dans ma tombe."

"C'était donc lui qui était à l'origine de l'incroyable guérison de ton père ?"

"Oui…" Affirma la brune. "Il m'a même raconté toutes les fois, où il vous avait sauvé votre "royal fessier" comme il dit…" Ajouta-t-elle tout en rigolant. Le Roi la suivit avant de se calmer et de la regarder sérieusement.

"Tu peux me conter tous ses exploits qui ont sauvé mon "royal fessier" ?" À nouveau, elle hocha la tête.

"La toute première fois, c'était lorsque la vieille femme, dont votre père avait tué son fils, avait voulu vous tuer en vous poignardant. Pour vous sauver, il avait comme ralenti le temps. Il y avait eu une fois, lorsque qu'il était mourant, il avait fabriqué une sphère de lumière pour que vous puissiez vous échapper des araignées géantes qui voulaient votre mort. Il y avait eu le moment où Merlin avait ranimé les serpents sur le bouclier du chevalier Valliant. Il a…" Pendant tout le récit des exploits de Merlin raconté par la jeune femme, Arthur en fut surpris bien qu'admiratif de son courage. Il avait vécu plus de 5 ans à ses côtés et il n'avait jamais remarqué que le brun avait usé de sa magie pour le sauver. "Il y a encore quelque chose aussi que vous ne savez pas, Arthur."

"Et qu'est-ce que c'est ?" L'interrogea-t-il.

"Ça, je vais en laisser le soin à Merlin, de vous le dire."

"S'il accepte de vouloir me parler…" Souffla le jeune Roi.

"Je suis sûre que tout va s'arranger." Dit-elle en se levant. "Avez-vous encore besoin de moi ?"

"Non, tu peux disposer." La brune se dirigea vers la porte, lorsque le souverain l'appela à nouveau. Cette dernière se retourna immédiatement et le blond la prit dans ses bras. Il lui murmura un "Merci" tandis que la jeune femme lui rendit son étreinte. Après ce moment, qui ne devait pas avoir lieu d'être, la servante sortit des appartements royaux laissant ainsi son Roi, réfléchissant seul à la situation.

"Tu as fait quoi ?" Hurla Merlin, désespéré par le comportement de son meilleur ami Lancelot, qui fit une grimace.

"Je suis désolé, Merlin. C'est sorti tout seul."

"C'est sorti tout seul ?" répéta-t-il, en croisant les bras. "Heureusement que tu ne lui as pas dit que j'étais un sorcier." Le chevalier jeta un coup d'œil aux alentours avant de reprendre la parole :

"Moins fort, si tu ne veux pas qu'on nous entende. Écoute, je suis sincèrement désolé, mais cela m'avait tellement énervé qu'il ne se rende même pas compte qu'il te blessait. Je n'aime pas voir mon meilleur ami dans cet état; je le préfère avec un petit sourire sur son visage. J'aimerai tellement qu'il me pardonne de ma bêtise." Le jeune sorcier esquissa un petit sourire.

"Tu es déjà pardonné, Lance. Je ne peux pas te faire la tête bien longtemps." Dit-il en rigolant légèrement. Son ami lui sourit et Merlin répondit immédiatement à l'accolade qu'il lui fit.

"T'aurais dû voir sa tête. Je suis fier d'avoir enfin pu lui clouer le bec, même si j'ai dû lui révéler un de tes secrets." Murmura Lancelot, le brun encore dans ses bras.

"J'aurais voulu voir ça." Un raclement de gorge se fit entendre et les deux garçons se retournèrent vers la source. Ils virent Guenièvre, avec un tendre sourire aux lèvres et les bras croisés.

"Alors comme ça, on me vole MON Lancelot ? Rends-le-moi, Merlin !" Prononça-t-elle, amusée. Merlin sourit avant de resserrer son étreinte.

"Non ! Il est à moi." Répondit le jeune sorcier, sur le même ton. Le chevalier leva les yeux au ciel, un petit sourire enjoué, collé au visage.

"Ne devrais-tu pas être dans les bras d'un blond, au lieu de ceux de Lancelot ?" Le brun rougit légèrement, savant exactement à qui elle faisait référence. "Va lui parler, il n'attends que ça !" Ajouta-t-elle.

"Tu l'as vu?" Demanda-t-il alors que la servante hocha la tête.

"Oui, il m'a demandé de l'aide pour lui enlever son armure, puis, il m'a parlé de ce qui s'était passé plus tôt."

"Ah…" dit-il en se détachant de son ami.

"Et puis…" La jeune femme regarda Merlin, tout en jouant nerveusement avec ses doigts. "Nous avons parlé d'un sujet un peu plus délicat."

"Quel sujet ?" Osa demander Merlin alors qu'il voyait son amie, un peu plus mal à l'aise.

"Il vaudrait mieux que tu vois ça avec lui. C'est lui qui a évoqué le motif, et j'ai la certitude qu'il veut en parler directement avec toi." Merlin hocha simplement la tête, étant en accord avec le raisonnement de la brune. Ainsi, il salua donc ses deux amis avant d'aller rejoindre son Roi.

"De quoi avez-vous parlé ?" Questionna Lancelot, venant enlacer Guenièvre avec douceur.

"De sa magie." Répondit simplement la servante, collant encore plus son dos au torse de son petit ami.

Le jeune Roi sursauta lorsqu'il entendit deux coups sur la porte.

"Entrez !" Il se leva précipitamment de sa chaise lorsque la porte s'ouvrit sur son serviteur. "Merlin ! Je suis désolé pour ce qui s'est passé tout à l'heure." S'excusa-t-il.

"Je ne vous en veux plus, Sire. Vous ne pouviez pas savoir que je ressentais ce genre de sentiments à votre égard."

"À propos de cela,…" Merlin baissa la tête.

"Je comprendrais si vous ne m'aimez pas. De toute façon, je ne suis qu'un servit…" Le jeune sorcier fut coupé par les lèvres si douces d'Arthur. Il ferma aussitôt les yeux, profitant de son premier baiser avec le blond, SON blond. Cela faisait tellement longtemps, qu'il avait envie de goûter à ses lèvres. Le souverain chatouilla celle de son amant du bout de sa langue, quémandant l'accès de sa bouche. Merlin ne perdit pas une seule seconde, laissant donc entremêler la sienne avec sa jumelle dans un ballet des plus endiablé. À bout de souffle, ils se séparèrent, les joues rouges, le souffle coupé et leur front l'un contre l'autre.

"Mon cœur tout entier t'appartient, Merlin. Même si tu n'es qu'un serviteur ou encore un sorcier…" Le brun sourit avant de réaliser ce qu'Arthur venait de dire : il savait pour son secret. Arthur sentit son serviteur se tendre. "Je ne te ferai rien, je te le promets." Murmura-t-il d'une douce voix en venant le serrer dans ses bras. Le jeune sorcier enfouit son visage dans le cou de son amant. La pression de ce lourd secret, caché depuis plusieurs années, le fit craquer. Le jeune Roi caressa doucement son dos, déposant des baisers sur sa chevelure.

"Co… Comment ?" Chuchota Merlin entre deux hoquets.

"Hier soir, je t'ai entendu prononcer une formule avant que tu sortes de mes appartements. Je n'étais pas vraiment dans les bras de Morphée à ce moment-là." Répondit-il, essuyant les larmes qui ruisselaient sur les joues du brun. "Sur le coup, j'étais énervé du fait que tu sois un sorcier, et que tu n'aies pas assez confiance en moi pour me le dire. Puis, il y a eu le moment où cette colère m'a fait penser à ton exécution. Ensuite, j'ai réfléchi pendant une partie de la nuit et, au bout d'un certain temps, j'ai compris que je ne pourrais jamais te tuer. Enfin, tu connais la suite de l'histoire. Il y a eu cette blague, qui devait me détendre et me faire rire, en voyant ta petite face bougonne. Mais, je n'avais vraiment pas prévu que cela finisse aussi mal." Ajouta-t-il en caressant doucement sa joue droite. Merlin ferma les yeux sous ce geste tendre. "Sans cela, je n'aurais pas pu connaître tes sentiments envers moi et pouvoir découvrir les miens, avec l'aide de Guenièvre. Elle m'a expliqué tous tes exploits pour sauver mon fessier royal." Dit-il en rigolant alors que le jeune sorcier sourit. "Tu es vraiment courageux, Merlin. Tu as risqué tant pour moi. Pourquoi me protéger, alors que mon père a tué plusieurs de tes semblables ?"

"Vous êtes ma destinée, Arthur. Une certaine personne m'a dit que je devais vous protéger. Vous êtes le Roi présent et à venir, qui réunifiera Albion avec mon aide. Je suis le plus grand sorcier que la Terre est connue."

"Le plus grand sorcier ? Comment peux-tu l'être, alors que tu es la personne la plus maladroite que je connaisse ?"

"Je me le demande des fois." Répondit-il en rigolant doucement. Le Roi sentit son cœur se gonfler au moment où Merlin ricana. Il aimait tellement ce rire si gai, ses sourires si chaleureux qui donnaient envie à son tour de faire de même : Arthur comprenait mieux à présent. Son cerveau n'avait peut-être pas compris ce qu'il se passait sur le moment, mais son cœur, lui, l'avait réalisé immédiatement. Le blond analysa le corps du jeune sorcier en détail. Malgré ses oreilles décollées et son corps svelte, le brun avait un petit charme fou avec ses yeux bleus. Il les trouva même plus magnifique que les siens. Pour finir, sa chevelure noire corbeau étaient en parfaite opposition avec la couleur de sa peau. Le souverain se mordit la lèvre devant tant de beauté.

"Pourquoi vous vous mordez la lèvre, Sire ?" Demanda innocemment le brun.

"Parce que je te trouve magnifique, Merlin. Voyons !" À l'entente de la réponse, le jeune sorcier se mit à rougir. Cette coloration sur ses joues ne le laissa pas indifférent. Ça l'excitait même ! Il imaginait des scènes où il se trouvait avec son amant, le souffle coupé, les joues rouges, une fine couche de sueur sur le corps et des yeux remplis de désir. Le souverain l'embrassa, se collant encore plus à son serviteur. Ce dernier gémit au baiser, mais aussi lorsqu'il sentit l'érection de son blond sur sa cuisse. Le jeune sorcier pivota légèrement le bas du corps afin de rencontrer son homologue. Les deux hommes lâchèrent un soupir de plaisir. Arthur porta Merlin, avec douceur, jusqu'au lit. N'ayant toujours pas décrocher ses lèvres de celle de son amant, le jeune Roi le surplomba de tout son corps.

Les doigts si fins du plus jeune se baladèrent sous le tee-shirt de l'autre homme. Même s'il connaissait déjà le corps de son souverain, il avait toujours voulu librement toucher sa peau qui semblait si douce. En effet, elle l'était belle et bien. De son côté, son amant faisait de même et, après avoir enlevé le haut, ses mains s'arrêtèrent au niveau des tétons, déjà durcis par l'excitation. Les pinçant à l'aide de deux doigts, Arthur commença à jouer avec. Le brun gémit de plaisir et le blond, avide de ses lèvres, l'embrassa, ondulant du bassin au niveau de son entrejambe

Plusieurs suivirent après le premier puis un combat buccale intense entre les deux prit place. C'est donc par ce biais que leurs bouches ne faisaient que se rencontrer. Chacun de leurs baisers étaient plus intense, devenant même violent et enfin, passionné. Ils s'embrassèrent tellement ardemment que, désormais, ils savaient qu'ils ne pouvaient plus échapper à leur destin. Après ce moment de pure folie, les deux hommes n'avaient plus qu'une seule envie : ne faire qu'un. Dans la précipitation et l'excitation, ils s'arrachèrent mutuellement leurs vêtements, se retrouvant donc, dans leurs plus simples appareils. Ils prirent un moment afin de se contempler puis, dans un élan, le blond saisit de sa main le sexe du jeune sorcier.

Ce dernier râla tandis que le jeune Roi commença de longs et lents mouvements. Par instinct, ses mains serraient les draps. En plus de cela, il se mordit la lèvre inférieure pour étouffer ses cris.

"Ne te retiens pas. Crie pour moi." Chuchota Arthur en mordant le lobe de son oreille.

"Et si on nous entendait ?" Répondit-il en haletant légèrement.

"Bordel, Merlin ! Tu es le sorcier le plus puissant ! Tu dois bien connaître un sort qui peut insonoriser la chambre." Le susnommé ne dit rien et son regard se colora en doré. Un instant plus tard, le blond entendit la serrure de la porte se verrouiller. Il sourit. Le brun n'avait pas seulement jeté un sort pour insonoriser la pièce, mais il en avait aussi jeté un autre pour les enfermer. De ce fait, personne ne pouvait venir les déranger pendant leurs ébats. Il reposa ses yeux sur le jeune sorcier tandis que, ceux de Merlin, reprirent leur couleur originelle. Un sourire carnassier remplaça celui déjà présent auparavant. Le serviteur n'eut pas le temps de déglutir que son Roi avait recommencer les va-et-vient sur sa verge, tout en venant reprendre possession de sa bouche. Il y répondit rapidement et avec envie.

"Qu'est-ce qu'il embrasse divinement bien." Pensa-t-il. Il ne pourrait, sans doute, jamais s'en lasser. Merlin passa ses bras derrière le cou d'Arthur pour se coller contre lui. Le blond mit fin à leur baiser et lui présenta trois doigts à sucer alors qu'il continua de le masturber. Le sorcier les prit en bouche, le fixant avec un regard rempli de désir. Les jugeant assez humide, le jeune souverain arrêta tout avant de les positionner au niveau de son entrée. Il jeta un coup d'œil vers Merlin. Ce dernier le regarda, et sous la demande silencieuse de son partenaire, il hocha simplement la tête. Arthur rentra donc un de ses doigts dans l'antre chaud de son compagnon. Le jeune sorcier gémit de douleur, celle-ci devenant petit à petit du plaisir lorsque le blond bougea son index en lui. À un certain temps, un deuxième fut ajouté et des mouvements de ciseaux prirent place. Le souverain bécota son amant partout pour le soulager. Enfin, un troisième doigt rejoignit les deux autres. Encore une fois, Merlin grimaça sous la douleur, et comme auparavant, Arthur l'atténua avec tendresse. Lorsque son amant fut prêt, il les enleva donc et plaça son membre dur juste devant l'anus. Après quelques secondes, le Roi se décida à le pénétrer d'un seul coup afin que sa douleur ne soit pas trop longue.

"Tu es très serré, Merlin."

"Et vous, vous êtes gros, Arthur." Se plaignit le serviteur. Le souverain se pencha à l'oreille de ce dernier.

"C'est parce que tu me fais tellement d'effet, mon cœur." Le brun rougit aux paroles de son amant. Elles l'avaient surprise, mais ce qu'il avait plus étonné, ce fut le surnom que le blond lui avait donné. Le jeune sourit, fier d'avoir pu chambouler son petit Merlin. Ce dernier, pour se venger, - ou plutôt enlever ce foutu sourire - ondula du bassin. Les deux gémirent à l'unisson. Ne se laissant pas faire, Arthur commença à donner des coups de rein.

"Oh oui... Mmmhh..." Lâcha le jeune sorcier en se mordant la lèvre inférieure. "Continuez. C'est si... Ah..." Fut-il coupé par le blond qui avait atteint sa prostate. Ce dernier se rapprocha de Merlin pour permettre de toucher plus facilement la boule de désir. Chaque coup donné renforçait le plaisir charnel entre les deux êtres. Par moment, le regard du brun passait au doré et il pouvait ressentir le si peu de magie en Arthur réagir avec la sienne. Dans un dernier mouvement de rein, les deux amants se libérèrent. L'un se déversant en son amant, et l'autre, sur son propre torse. Le jeune Roi sorti de son sorcier et pris place à côté de lui. Par magie, Merlin remonta la couette tandis qu'Arthur le rapprocha de lui, posant sa tête contre son torse.

"Arthur ?"

"Oui, Merlin ?" Répondit-il en venant déposer un doux baiser sur le haut de sa tête.

"Je vous aime." Dit-il, à moitié endormi, la fatigue prenant doucement le dessus.

"Moi aussi, je t'aime."

Le brun sourit. Il ferma les yeux, suivit de près par son amant, et s'endormit tranquillement. Pour la première fois, depuis son arrivée à Camelot, il pouvait être lui-même sans cacher sa véritable identité et se retrouver avec l'être qui l'aimait tel qu'il était.