Je ne sais plus trop d'où m'est venue l'idée, j'ai écrit un peu tous mes textes Hobbit en même temps.

Actuellement, cette fiction est toujours en cours d'écriture, mais j'espère que ça vous plaira :)

J'utilise la première traduction française (donc ouais, c'est Bilbon, par exemple).

Disclaimers : - L'univers du Hobbit appartient à Tolkien.

- L'univers de Harry Potter appartient à Rowling.

Bonne lecture !


Quand Thorin s'ennuyait, il avait la fâcheuse manie d'embêter ses condisciples.

Actuellement, il était affalé dans un des confortables fauteuils de la salle commune, feuilletant un ouvrage « emprunté » à l'un de ses amis. Comme celui-ci faisait ses devoirs à la table à proximité et qu'il était dans l'année supérieur à la sienne, il n'en comprenait pas un mot.

Ou bien était-ce parce que c'était un manuel de runes ? Ça pouvait jouer, en effet…

Bref, il tournait les pages sans conviction, soupirant à intervalles réguliers.

À cette heure, leurs plus jeunes condisciples étaient encore en cours, et leurs camarades connaissaient suffisamment le phénomène pour s'être éloigné de lui à l'instant où il s'était écroulé dans le fauteuil.

Sans être méchant ou une brute, le Gryffondor était quelqu'un de très sombre et renfermé, connu pour son mauvais caractère et ses manières rudes, bien que le bal du tournoi des Trois Sorciers avaient pu faire découvrir un gentleman attentionné, excellent danseur et au fait des règles du savoir-vivre.

Si on oubliait que sa sœur était sa cavalière.

Dís était une Serpentard superbe qui se promettait un bel avenir, et ce n'était pas son petit flirt avec Vili qui allait la ralentir dans sa progression.

Du moins, ses frères y veilleraient.

Frerin, lui, se trouvait aussi chez les Lions mais différait de son frère par sa nature bon vivant et son perpétuel sourire.

Le jour et la nuit.

Mais pour le moment, Frerin était dans le parc à tenter sa chance avec les joueuses de Quidditch. Et sans doute à se prendre autant de râteaux qu'il y avait de demoiselles.

Et lui, il était enfermé dans la salle commune avec un vieil ami et un livre au contenu obscur.

Charmante journée.

À travers le papier, il se rendit compte de la présence d'un intrus. Sans doute un marque-page quelconque.

Au lieu de se précipiter, il continua de passer les pages une à une avant de, finalement, tomber dessus.

Une photo.

C'était très intime et particulièrement perturbant comme découvert.

Thorin la prit délicatement et la retourna mais ne trouva qu'un « Bilbon » tracé au crayon. Alors, il l'examina d'un peu plus près, intrigué.

Le cliché avait été pris à la sorcière, le sujet bougeant très légèrement. Sa pose était naturelle, comme si il n'était pas au courant d'avoir été immortalisé.

Ce « Bilbon », si c'était bien son nom, souriait doucement en direction de l'objectif et ses joues prenaient une légère teintée rosée l'instant d'après, pendant que ses yeux bleus transperçait le plastique de la photo pour se poser sur lui.

Il était chaudement emmitouflé dans une grosse écharpe aux couleurs de Poufsouffle et portait contre son torse des manuels scolaires.

Il semblait parler au photographe, lui tournant légèrement le dos, mais impossible de savoir les mots prononcés, ils n'avaient pas été capturé avec.

Ce n'est qu'après avoir pris une profonde inspiration que Thorin se rendit compte du rouble intérieur qui le traversait.

Il était ridicule à scruter cette photographie comme si il pouvait y découvrir le sens de la vie. Mais il ne pouvait s'en empêcher.

Il sauta hors de son siège.

- GANDALF !

Oups, vu les regards effarés portés sur lui, sa voix lui avait échappé.

Il rejoignit son ami à grandes enjambées, carrant les épaules et prenant un air dégagé, ignorant l'attention involontaire dont il était la cible.

Thorin prit place à côté de son ami, le fusillant de ses yeux gris. Par Merlin, qu'il pouvait haïr son petit sourire en coin et ses yeux pétillants !

Il y avait des jours comme ça où il regrettait de ne pas lui avoir fait bouffer sa queue de cheval plus tôt…

- Gandalf…

- Thorin, répliqua-t-il, clairement amusé.

Il avait reposé sa plume mais il la reprit, poursuivant la rédaction de son devoir pendant que son ami fulminait sur place.

Il dut s'arrêter, par contre, lorsqu'il décida enfin à agir, plaquant une photo contre son visage.

- Pourquoi as-tu cette photo dans ton bouquin ?

- Pour marquer ma page.

Gandalf s'amusait beaucoup à taquiner le jeune homme. Il réagissait au quart de tour et était une source inépuisable d'amusement.

Thorin en était bien conscient et avait bien du mal à se tempérer, ce qui l'énervait d'autant plus. Un cycle sans fin.

- Qui est le garçon dessus ? Finit-il par soupirer.

- C'est Bilbon.

Il repoussa l'image et continua la rédaction de son écriture soigneuse.

Gandalf n'avait pas besoin de relever la tête pour savoir que sa réponse n'avait fait qu'augmenter la frustration de son interlocuteur et qu'il recommencera à hurler dès qu'il parviendra à organiser ses pensées.

Mais contre toute attente, il prit une profonde inspiration et reprit d'une voix plus calme. Bien que sa lassitude était sous-jacente.

- Sérieusement, Gandalf… Qui est Bilbon ?

Repoussant finalement son devoir de sortilèges, il se redressa, lui faisant face mais ne quitta pas son petit sourire.

- Bilbon Sacquet, cinquième année à Poufsouffle. Nos deux familles sont très proches, d'aussi loin que remontent nos archives. Quelques mariages et alliances de toutes sortes ont d'autant plus renforcés les liens. Il a trois cousins en première et deuxième année, Meriadoc Brandebouc et Peregrïn Touque à Poufsouffle, Frodon Sacquet à Serpentard.

Thorin s'attendait presque à ce qu'il sorte d'épais dossiers pour mieux consulter ses informations. Mais il ne fallait pas sous-estimer la mémoire éléphantesque du sorcier qui était un chapeauflou. Lors de la répartition, il avait été dur de décider entre les Lions et les Aigles.

Alors Gandalf avait laissé l'artefact débattre tout seul et avait rejoint la table de Gryffondor dans le silence le plus absolu. On en parlait encore malgré que la majorité des témoins aient quitté le château depuis longtemps.

- Pourquoi ces questions ? Il t'intéresse ?

Son sourire s'agrandit alors que le sixième année répétait que pas du tout, qu'il faisait erreur et qu'il trouvait juste louche l'existence de cette photo dans le livre de runes de Gandalf.

Il finit par le quitter, râlant sur les aînés qui n'aimaient que se moquer des plus jeunes.

- Tu as seize ans, Thorin, tu n'es pas vraiment le plus jeune.

Il l'envoya aux Trolls avant de quitter la salle commune avec humeur. Emportant avec lui le portrait, ce que remarqua bien évidemment le septième année avec un sourire entendu.

Bien ! Maintenant que sa majesté Thorin avait déguerpi, il allait pouvoir arrêter ses devoirs et reprendre sa lettre pour sa fiancée. Elle sera sans doute enchantée d'apprendre son dernier stratagème.


Marchant à grands pas énervés, le Gryffondor prenait la direction du parc. Avec un peu de chance, il croiserait ses amis et il pourrait ainsi se détendre. Dans le cas contraire, il n'aura qu'à aller se moquer des tentatives infructueuses de son frère au terrain de Quidditch.

Chaque pas l'éloignant du tableau de la Grosse Dame le détendait au point qu'il desserra ses muscles. Un froissement provenant de sa main l'interpella, lui faisant prendre conscience qu'il avait gardé le cliché en main.

Un instant, l'idée de faire demi-tour pour le rendre à son propriétaire légitime lui effleura l'esprit mais il décida que non.

Ça lui fera les pieds, à cette grande tige qui se donnait de faux airs de grand-père sage !

Fort de sa décision, il reprit sa route mais fit un crochet vers le lac. Bien que c'était un lieu apprécié par les étudiants, c'était aussi le plus calme et il pouvait remettre son cerveau dans le bon sens avant de rejoindre Dwalin.

De moins, c'était ce qu'il comptait faire, sauf qu'il n'était pas le seul à avoir l'idée de traîner dans ce coin, comme il l'avait imaginé. Mais à ce point-là, il ne l'avait pas imaginé.

- … Vous avez cours, parfois ?

Le groupe de Serpentard de quatrième année ne lui daignèrent même pas un regard, l'ignorant simplement. Dommage, ça l'aurait défoulé…

Finalement, il trouva un coin tranquille où il se laissa tomber.

La photo se rappela à lui alors qu'il comptait passer la main dans ses cheveux. Il la regarda à nouveau, curieux.

C'était bizarre de se dire que ce nouveau visage ne lui disait rien.

Ce n'est pas comme si s'intéresser aux autres années étaient dans ses habitudes, mais un élève qui passe inaperçu…

Non, ce n'était pas un simple élève.

Ses joues prenaient un peu en température alors qu'il détaillait le portrait avec plus d'application.

Ce qui retenait le plus son attention, en plus de la couleur de ses yeux, c'était les magnifiques boucles châtain clair qui ornaient son crâne, ajoutant un air adorable à un visage déjà un peu arrondi.

L'ambiance naturelle et reposante donnée par le cliché acheva de l'apaiser tout à fait et il finit par le défroisser complètement puis le rangea précautionneusement dans une de ses poches.

Il devait trouver ce Bilbon, coûte que coûte.


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