Je ne possède aucun des personnages de la série.

Pour Johnny, même maintenant qu'il a une famille, certains réflexes sont durs à prendre. Le problème c'est que cela peut mettre sa vie en danger

Il a été écrit dans la cadre des 24 heures du FoF sur le prompt "En regardant tomber la pluie"

Il a été écrit en 40 min

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


IL FAUT QUE TU COMPRENNES QUE TU N'ES PLUS SEUL

Chapitre 2

L'orage avait commencé avant la tombée de la nuit et depuis il se déchaînait avec une telle force que cela ramenait en Murdoch des souvenirs de sa jeunesse en Ecosse, mais ce n'était pas tout. En regardant tomber la pluie, le patriarche des Lancer, le bras en écharpe, adressait des prières au seigneur de plus en plus fortes et désespérées.

Cela faisait trois jours depuis l'embuscade de Colson, depuis les coups de feu échangés, depuis cette blessure au bras qui l'avait sévèrement atteint… mais ce n'était rien à comparer de l'état de Johnny, étendu dans le lit derrière lui. Par chance, le médecin avait réussi à lui retirer la balle, mais elle avait fait de gros dégâts et la perte de sang massive du jeune homme rendait son état encore plus précaire. La fièvre le rongeait toujours et il laissait échapper de temps en temps une légère plainte de douleur, comme maintenant.

Murdoch se retourna vers son jeune fils. Scott était penché au-dessus de son frère. Il épongeait son visage en sueur, le rafraîchissait et serrait sa main, tout en tentant maladroitement de maîtriser ses sanglots… Il avait vu des hommes dans un cet état à la guerre et peu, trop peu avaient survécus… Cette fois, il ne put retenir un vrai sanglot et bascula en avant, son front se posant sur celui de son frère.

- Je t'en prie… Je ne veux pas te perdre… Pourquoi tu n'as rien dit ? J'aurais pris soin de toi aussi, au lieu de te laisser souffrir tout seul.

Murdoch se rapprocha et posa la main dans le dos de son aîné pour le frotter doucement. Sa douleur le bouleversait, tout comme la décision de son petit de ne rien leur dire et d'essayer de se soigner seul…

- Il n'a pas l'habitude.

- Il devrait, répliqua Scott en se redressant. Il a une famille maintenant. On est là pour lui, pourquoi il ne nous fait pas confiance ?

- Ce n'est pas ça Scott. Je pense que c'est un réflexe et qu'il n'a pas l'habitude et puis… j'ai tellement peur que ce soit à cause de moi. J'étais blessé… il n'a pas voulu détourner le médecin de moi…

- Et s'il ne s'en sort pas ? Comment je vais pouvoir vivre avec le fait que mon petit frère n'a pas osé me demander de l'aide par… peur de déranger ?

- Scott…

- C'est mon frère… répondit le jeune homme en tremblant des pieds à la tête.

- Je sais… Ne désespère pas, il est solide…

OoooO

L'orage était toujours aussi violent. Épuisé et à bout, Scott s'était effondré sur le sol, la tête appuyée contre le lit de son frère. Murdoch avait posé une couverture sur les épaules de son fils aîné avant de s'asseoir de l'autre côté du lit. Avec délicatesse, il avait prit la main fiévreuse de Johnny dans la sienne et il la pressait doucement, laissant son pouce caresser le dos de sa main.

Chez les Lancer, les hommes ne montraient pas leur affection, on ne faisait pas ce genre de gestes, mais c'était son petit garçon dans ce lit, ce gamin qui l'avait rendu si heureux lorsqu'il était né. Murdoch ne cessait de revoir ces moments de joie. Des moments qui lui avaient permis de panser ses plaies par rapport à Scott. Jamais il n'avait eu la joie de tenir son fils aîné dans ses bras. Son grand-père avait profité de son absence pour faire rentrer sa mère à Boston et elle était morte en couche… A partir de ce jour, on lui avait interdit de le voir. Pour Johnny s'était différent. Maria avait vécu avec lui. Il l'avait tenu dans ses bras, bercé, il lui avait donné son biberon… Il le revoyait faire ses premiers pas à travers le salon du ranch et puis un jour… quand il était rentré chez lui, tout était vide… Maria s'était envolé aux bras d'un joueur de poker volage, lui arrachant ce petit garçon d'à peine deux ans qu'il aimait de tout son être. Murdoch l'avait recherché, mais cela lui avait prit 20 ans avant de le ramener chez lui et maintenant… il était là… étendu sur ce lit, aussi pâle qu'un mort… luttant pour sa vie parce qu'il n'avait pas osé leur demander de l'aide.

- Johnny… Si tu savais comme je tiens à toi, fils. Regarde… Nous avons tous besoin de toi mon tout petit.

Murdoch se sentait si perdu… Le médecin était si peu rassurant… ça, il ne l'avait pas dit, ni à Scott, ni à Teresa qui dormait sur une banquette à droite du lit… Il l'avait gardé pour lui… et ses doigts continuaient à caresser sa main priant pour qu'il sache qu'il était là, même dans son inconscience douloureuse.

- Je sais que tu peux le faire fils, reviens… Tu es Johnny Madrid, ce n'est pas une balle perdue qui peut t'enlever à ceux qui t'aiment. Reviens Johnny.

Dévasté, Murdoch baissa la tête, mais sursauta lorsque les doigts de son fils frémirent.

- Johnny ?

Son cœur se mit à battre plus vite et il se pencha au-dessus de lui. Sa main glissa sur son front.

- Johnny ? Allez petit, l'encouragea-t-il.

Murdoch n'osait pas le croire, pourtant une légère plainte s'échappa des lèvres de son fils avant que ses yeux ne s'entrouvrent. Ce n'étaient que deux fentes bleues vitreuses et épuisées, mais il reprenait conscience et un grand sourire se dessina sur le visage de son père.

- Hey… Bon retour à la maison Johnny.

- Murdoch…souffla le jeune homme d'une voix à peine reconnaissable, mais qui fit bondir son frère sur ses pieds.

- Johnny !

Scott se redressa et le dévisagea avec incrédulité. C'était bien son frère, son petit frère qui reprenait connaissance. Il se mit à trembler et ne put retenir des larmes de joie pendant qu'il lui caressait la joue et lui serrait la main.

- Oh Johnny !

Ce dernier dévisagea son frère. Il était encore désorienté et dans la douleur. Sa fièvre le rendait même un peu nauséeux, mais il voyait bien que ça n'allait pas et cela l'intrigua.

- Tu … es sûr que ça va ?

Scott sourit tout en continuant à caresser doucement son front.

- Oui, maintenant ça va, mais je t'en prie… fais-moi une promesse ?

- Laquelle ?

- Ne nous cache plus rien… Surtout quand c'est aussi grave. Nous sommes une famille Johnny. On veille les uns sur les autres et toi, il faut que tu comprennes que tu n'es plus seul petit frère.

La voix de Scott tremblait, elle était remplie d'émotion et cela bouleversa son cadet qui souffla.

- Oui, pardonne-moi… Je te le promets…

Scott sourit et se pencha sur son frère pour poser son front contre le sien. Il était vivant… Tout irait bien maintenant… Il n'allait pas le perdre et il lui murmura en réponse.

- Je te rappellerai cette promesse à l'occasion…

Johnny sourit et ferma les yeux. Oh, il n'aurait sans doute pas à le faire, c'était bien trop merveilleux d'avoir une famille et quand Teresa, réveillée par le bruit, vint les rejoindre et le gratifia d'un baiser sur le front, il jura mentalement qu'il ferait tout pour ne jamais être séparé d'eux.