Chapitre 01 : Mission

La neige et le vent, tourbillonnant dans une danse folle, fouettaient impitoyablement ses joues rougies. Sa cape resserrée autour de lui, il avançait péniblement vers un manoir lugubre ou une seule fenêtre était éclairée. Passant une arche recouverte d'une haie depuis longtemps morte, il commença à marcher avec difficulté vers les grandes portes de chênes ou une mince pellicule de neige s'était installée depuis que le vent avait tourné. Il s'approcha et, tendant la main, saisit le gond de métal qu'il abattit avec rudesse sur la porte, le coup raisonnant dans chaque pièce de la grande et sombre demeure. La porte ne tarda pas à s'ouvrir, permettant à l'homme d'entrer.

Celui-ci fut accueilli par un homme vêtu de noir des pieds à la tête, portant, sur le revers de sa robe, un petit symbole représentant un Serpent vert foncé entourant une tête de mort. L'hôte ôta sa cape, révélant une tenue similaire à la différence qu'il ne portait pas de cagoule, révélant ainsi un visage noble et froid, des yeux d'un bleu presque gris ressemblant alors à un ciel plein d'orage. Ses longs cheveux blonds, presque blancs, étaient retenus par un ruban noir. Son visage, lisse, jeune, afficha un mépris sans borne pour le portier qui tressaillit en tendant rapidement ses mains vers le blond. Celui-ci lui donna alors sa cape, son écharpe et ses gants de cuir d'un geste empreint d'une grâce féline, calculatrice.

Les dents serrées, il porta un regard indéchiffrable sur le grand vestibule éclairé par une simple cheminée ou brûlait un feu ronflant. Les flammes, crépitant dans l'âtre en bougeant rapidement, accentuaient les ombres de la pièce, lui conférant une atmosphère ténébreuse et inquiétante. Mais l'homme blond ne s'en préoccupa pas et s'avança sur l'épais tapis de velours vert foncé sous ses pieds. Il s'arrêta au pied d'un escalier gigantesque, levant la tête pour regarder le dôme de verre au-dessus de sa tête. Celui-ci était recouvert de neige, l'empêchant de distinguer le ciel, lui donnant l'impression... d'être enterré vivant. Un frisson le secoua, sa claustrophobie étreignant son cœur avec rudesse et malveillance, un poison dont il n'arrivait pas à se défaire depuis que son père l'avait cruellement puni en le mettant dans un cercueil pendant vingt-quatre heures pour avoir dit 'Non' à l'un de ses ordres.

« Et bien, et bien... Que vois-je ? susurra une voix au timbre séducteur. Ne serait-ce pas ce cher Draco Malfoy ? »

Le blond tressaillit et leva les yeux vers la forme vêtue d'une longue robe noire moulante. Une main sur les hanches, ses cheveux tiré et attaché derrière sa tête en un chignon élégant d'où s'échappaient de petites mèches brun doré, la plus belle femme qu'il ait jamais vu descendit les marches pour plonger ses yeux myosotis dans les siens. Un large sourire éclaira tout son visage quand il lui rendit son expression défiante.

« Pas de doute, c'est bien lui, s'exclama-t-elle, sa main caressant doucement la joue maintenant blanche de Draco. Ça fait un bail, qu'on ne s'était pas vu, toi et moi... Qu'est-ce qui t'amène en ses lieux par une nuit si froide ?

– Bonsoir à toi aussi, Sept, dit Draco avec dédain. Je suppose que ce qui m'amène ici est la même chose qui t'oblige à faire acte de présence dans ce manoir. »

La jeune femme eut un rire rapide, froid.

« Faire acte de présence dans ce manoir ? demanda la jeune femme, descendant la dernière marche, sa main caressant doucement les larges épaules de Draco tandis qu'elle tournait autour de lui. Apprends que je suis ici depuis déjà six mois. Six mois durant lesquels tu n'étais pas là, continua-t-elle d'un air boudeur.

– Oh, vraiment ? dit Draco d'un ton négligent. Je m'excuse d'avoir été retenu loin de ses lieux... enchanteurs... »

Il jeta un regard dédaigneux à la jeune femme dont les yeux brillaient de malice avant de commencer à monter les marches, espérant se débarrasser d'elle. Mais bien vite, elle se mit à monter à sa suite.

« Que me veux-tu, Sept ? demanda-t-il d'un ton dénoué de sentiment à la jeune femme.

– Ce que je te veux ? demanda-t-elle à son tour, clairement amusé. Mhmm... Beaucoup de chose... Mais je sais que tu ne me les donneras pas. Non, ne t'inquiète pas, petit Dragon, je ne te suis pas. Je suis simplement convié dans Ses appartements également.

– Toi aussi ? s'étonna Draco, pivotant pour lui faire face.

– Oui, moi aussi, dit-elle avec un sourire séducteur. Je crois que tout les Premiers sont appelés.

– Tous ? demanda Draco. Tu veux dire que tu as vu les autres arrivé également ?

– J'en ai vu quelques-uns... Ils attendent tous au salon... »

Draco reprit son expression d'indifférence tandis qu'il se remettait à monter, arrivant sur un palier ou une grande fenêtre donnait sur le parc enneigé. Il regarda un instant les arbres ballottés par le vent et la neige avant de se tourner vers une autre rangée de marches à sa droite. Sept l'avait dépassé et marchait avec grâce et séduction vers la porte d'où s'échappait un rayon de lumière. Il la suivit, fixant les formes généreuses et tentatrices de la jeune femme. Qui n'était pas tenté par Sept ? Cette femme était la réincarnation même d'Aphrodite... Mais Draco avait depuis longtemps perdu son désir pour la reine de beauté. Il l'avait perdu quand il l'avait vu jeté un sortilège d'écartèlement sur un moldus, le sang l'aspergeant alors qu'elle riait à gorge déployée et que le pauvre homme hurlait à s'en casser les cordes vocales... Qui pourrait désiré un démon comme elle ?

Ils arrivèrent pratiquement en même temps devant la porte entrebâillée que la jeune femme poussa, entrant de sa démarche féline. Face à la porte se trouvait une autre grande cheminée, mais cette fois, le feu était passif, presque mourant. Le tapis, rouge sang, contrastait avec les canapés et fauteuils de cuir noirs entourant une table basse en chênes. Trois autres hommes se trouvaient dans la pièce et Draco les reconnu comme étant les 'Premiers' ou les petits préférés du Maître... Ces soldats... L'un des premiers était installé avec nonchalance dans un des fauteuils, son bras pendant derrière le dos du fauteuil, sa jambe droite passée au-dessus de l'accoudoir. Ses cheveux gris-argenté aux pointes noirs étaient dressé en pics, laissant voir une boucle d'oreille, un simple anneaux que tout les 'Premiers' portaient. Il affichait un sourire rêveur, figé dans un visage froid et pâle, ses yeux de glace dardant les autres personnes présentes dans la pièce. C'était Zabini Blaise, ancien camarade de Classe de Draco.

Le second 'Premiers' était posté devant la cheminée. Ses longs cheveux bruns tombaient majestueusement dans son dos, les pointes finissant en de petites ondulations. Ses yeux bruns et rieurs brillaient d'une étrange lueur tandis qu'ils reflétaient les flammes mourantes, comme si le spectacle d'un brasier prêt à s'éteindre était aussi gratifiant qu'une soudaine augmentation de son salaire. Il s'agissait d'Angus Mastrome, dit 'Le Satanique'.

Le troisième et non le moindre était le plus âgé. Appuyé près des rideaux, fixant le décor chaotique de l'extérieur, ses cheveux graisseux encadrant son visage sévère tandis que ses yeux noirs perçaient l'obscurité de la nuit, Severus Rogue n'avait pas du tout changé. Draco avait toujours l'impression de se retrouver ne classe quand il le voyait... A chaque fois, il s'étonnait de l'absence de chaudron et d'élèves...

Mais ça faisait longtemps déjà qu'il avait quitté Poudlard... Trois ans... Trois ans depuis sa dernière année enfermés, piégé dans une école dirigée par le 'bon' côté. Par ce vieux fou de Dumbledore. Draco était devenu mangemort avant sa sortie de l'école, bien entendu, mais il ne pouvait pas agir ! Il avait les mains liées ! Mais plus maintenant. Il travaillait activement pour le 'Seigneur' sacrifiant tout ce qui était nécessaire à la survie de son maître. Argent... famille... rien n'empêcherait Draco de devenir le bras droit du Maître. Mais pour l'instant, le bras droit du Maître était un homme que Draco détestait tout particulièrement pour tous les coups bas et tortures qu'il lui avait fait subir. Et cet homme venait justement d'entrer alors que Draco s'installait avec répugnance contre le mur, près de la porte.

Un mauvais observateur les aurait pris pour des jumeaux. Un mauvais observateur les aurait crus au moins frères. Mais un bon aurait tout de suite remarquer que l'un était bien plus vieux, l'autre plus musclé. Il aurait noté la fixité et la froideur du regard du plus âgé, les yeux du plus jeune brillant d'un feu dissimulé. Mais plus personne ne faisait l'erreur de confondre Malfoy père et fils, même s'ils se ressemblaient comme deux goûtes d'eau. Lucius était nettement plus âgé et plus sévère. Draco était emporté, presque instinctif, bien que lier dans les filer serré des convenances.

« Bonsoir à tous, dit froidement Lucius, obligeant les cinq 'Premiers' à le regarder. Je vous demanderai de bien vouloir vous asseoir. »

Ça n'était pas une demande, mais un ordre et tous le saisirent parfaitement bien. Bien qu'il n'ait aucune envie d'obéirent à son père, Draco alla s'installer dans un des fauteuils de cuir. Lucius marcha gracieusement dans la pièce pour finir par aller se poster devant a cheminée, faisant face aux cinq 'Premiers'.

« Bien, dit-il. Tous, vous avez été convié par le maître il y a quelques minutes. La raison de cette réunion vous sera exposée par moi. Le Maître se sentant un peu las, il m'a confié cette tâche... »

Les mangemort hochèrent la tête, attendant.

« Il y a deux ans de cela, un grand combat a eu lieux. Ce combat, vous le connaissez tous. C'est celui qui marqua la disparition de Harry Potter après qu'il ait gravement blessé notre maître... »

Les cinq 'Premiers' ne dirent rien. Tous se souvenaient de ce jour ou le Maître avait faillit y rester. Depuis, le mage noir ne se montrait plus et on disait qu'il avait peur... Peur de quoi, Draco ne savait pas... Mais il était curieux de savoir de quoi le Maître avait peur.

« Mais il a survécu, poursuivit Lucius Malfoy, après une brève interruption. Et aujourd'hui, il est fou de rage. Deux ans ont passé et ce marmot est toujours en vie alors qu'il aurait du mourir, il y 19 ans déjà. Aussi, il m'a demandé de le rechercher. »

Lucius ouvrit sortit alors de ces robes un porte-documents. Draco ne fut pas surprit de le voir extirper quelque chose d'aussi gros d'une de ses poches intérieures. C'était un des coups préférés de son père. La tête des autres, par conte, était à ne pas manquer. Seul Severus Rogue n'eut pas l'air étonné... Mais qu'est-ce qui pouvait surprendre cet homme ?

« Trouver Potter est très difficile car il a coupé tout les ponts avec ses amis et autres personnes de son entourage. Personne ne l'a vu depuis deux ans, comme s'il avait disparu ou comme s'il était mort... Pourtant, nous savons qu'il est vivant. Le maître la vu partir et un mort ne marche pas. »

Sept eut un sourire amusé et narquois. Rogue eut l'air perplexe tandis que Blaise, son sourire toujours présent, fixait Lucius avec interrogation. Angus se contentait d'incliner la tête sur le côté, l'air pensif. Draco, lui, affichait encore et toujours son air indéchiffrable. Pourtant, en lui, c'était la pagaille ! Potter ? Vivant ? M. Gryffondor ? M. Courage? M. Exploits? Impossible !

« Sur ce, le maître a décidé d'enquêter. Plusieurs espions ont été envoyés à la recherche du... 'Survivant', fit-il avec ironie. Et d'autres ont été postés dans le secteur de ses amis. Nous avons découvert que les Weasley, bien qu'ils ignorent où est Potter, ont encore quelques nouvelles de lui. Des cadeaux à Noël, quelques cartes de vœux pour les anniversaires, mais aucune indications quant à son adresse. Sirius Black n'en sait pas plus, bien qu'il entretienne une correspondance régulière avec le 'sujet'. Remus Lupin est soumis au même traitement que les Weasley, mais il a l'occasion de recevoir quelques lettres. Tout cela ce fait par la poste moldue, donc, nous avons cherché du côté des moldus... »

Lucius sortit quatre chemises remplie de papier du porte document. Il en tandis une à Sept, une à Blaise, une à Angus et une à Draco. Rogue ne sourcilla même pas.

« Quatre hommes sont susceptibles d'être Potter. Deux ont un potentiel magique élevé, deux autres ont une ressemblance physique avec lui assez troublante. Je veux que vous partiez tous les quatre pour enquêter sur lui. Je veux que vous l'étudiiez jusqu'à ce que vous soyez sûr qu'il ne s'agit pas d'un simple moldus ou sorcier sans importance. Si ce n'est pas lui, touez l'homme. Si c'est lui, amenez-le... vivant ! »

Les quatre échangèrent un regard. La chasse au Potter serait marquée de concurrence.

« Vous allez devoir subir trois jours d'apprentissage sur le monde moldus. Il est nécessaire pour que vous ne vous fassiez pas repérer. Vous serez aussi fournis en potion qui pourrait, éventuellement, vous êtres utiles. »

Lucius jeta un regard à Severus Rogue qui hocha la tête.

« Bien... Madame, Messieurs... Bonne chance ! »

Et d'un pas royal et majestueux, Lucius quitta la pièce, ses longs cheveux blonds flottant derrière lui. En le voyant, Draco se jura de faire couper les siens. Il jeta un rapide coup d'œil sur son dossier. Une photo était en première page. C'était un homme plutôt mince et grand. Ses cheveux en désordre encadraient un visage de porcelaine, des lunettes ovales dissimulant les yeux verts cernés et vitreux. Si cet homme était Potter, alors il était en piètre état...