Amour, magie(s) et Gundam

Saison 1

Amis... ou ennemis?

(crossover Sakura-Gundam)

Série: Sakura et Gundam Wing, pourquoi changer des valeurs sûres?

Autrice: Katel Belacqua, qui se fait toute petite d'avoir mis autant de temps à publier TT

Genre: n'importe quoi et prise de tête?

Couple: Hu hu... A vous de juger!

Email: katel92voilà.fr (si ça s'affiche pas, faut passer par mon Profil...)

Disclaimer: Rien à moi, sauf l'histoire, les explications tarabiscotées habituelles et, euh... c'est tout!

Note: J'aurais jamais dû faire un POV de Tiffany, c'est un personnage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, d'où ma lenteur incroyable à poindre ce chapitre... Je l'ai recommencé, oh, quelque chose comme trois ou quatre fois avant d'avoir la bonne version...

# # # # #

Réponses aux reviews (dernière fois que je fais ça dans un chapitre parce que, de un, c'est ce qui me prend le plus de temps, et de deux, fanfiction a modifié pas mal de choses depuis le temps et on a un nouveau système de réponses aux reviews):

Leenaren: Je me suis calmée avec le Nutella... mais pas avec Alice;-) Voici (enfin) la suite!

Jetblack1979: Je suis contente que tu aimes toujours. Voila la suite...

Cardina: Waah ! Toute la famille ! (rougit) Merci ! Je suis contente que cela te plaise autant, je me suis beaucoup amuser à l'écrire... Euuuuuh... Ben désolée pour le temps que ça a mis à updater, je dirais que je suis euh... un peu en retard ? Oups... Désoléééééééééée !

Etoile du soir: ... Si tu m'en voulais quand je ne publiais pas vite, là, je dois avoir quelques malédictions sur le dos... Gros blocage et emploi du temps très chargé, donc... pas de publication avant maintenant! Si le dernier chapitre n'a pas vraiment avancé, c'est pour mieux avancer après, mon enfant!

Cassidy Darks : Mmmmh, Nutella... mais je préfère les fics, ça fait le même effet, sans le surpoids...

Aurora: Tu es toute pardonnée maintenant que tu en as mis une - et me pardonneras-tu de mon retard impardonnable (chibi eyes)? - Ah je te jure que ce n'était pas mon intention de faire mourir mes pauvres lecteurs de rire. Si, si, je te jure. Mais je suis contente ce qui ne constituait qu'un délire personnel t'ait plu. Merci de la review et bonne lecture !

Bunny: Ma copiiiineuh éè Qu'est-ce que je ferais sans toi... Merci de m'avoir foutu un nombre conséquent de coups de pieds dans un derrière fictif pour enfin publier! Mais je crois bien que ta review avait été... coupée. Pas grave, je sais que tu ne pensais que du bien de moi!

Tenchi Liloo Manson: Ma grande soeuuuur! Quand je pense que quand j'ai publié le précédent chapitre, il y a... 1 an et demi (sans commentaire), je ne t'avais encore jamais rencontrée...C'est rattrapé maintenant, et plusieurs fois plutôt qu'une! Gros bisous, ma Cézanne!
Haiko Maxwell : Merci beaucoup ! et voici la suite!
Thealie: Merci pour tes encouragements! Mais je ne l'ai pas arrêté, je... j'ai un peu beaucoup tardé à publier... Désoléée!


Chapitre 20 : " Comme on se retrouve, Duo Maxwell..."

POV de Tiffany

Depuis le jour où Sakura, Stéphanie, Kero et moi sommes allés voir Lionel, deux mois ont passé. Stéphanie et Lionel ont trouvé un appartement et ils y habitent tous les deux. Les cinq pilotes de Gundam sont partis durant les vacances d'été, pour regagner leur champ de bataille. Leur combat, après tout, n'est pas encore fini, même si Tomoeda constitue un monde un peu en marge du conflit international.

Quatre me manque. Je l'aime énormément, et ça me fait souffrir de le savoir constamment en danger. Mais on savait que ce serait ça, notre relation. Je suis en quelque sorte la princesse vers qui le chevalier va trouver repos et réconfort. C'est lui qui m'a dit ça.

Dans une demi-heure, c'est la rentrée de classe. Enfin, la rentrée des vacances, puisqu'au Japon, l'année scolaire commence en avril. Mais je ne les ai pas vus. Ils n'ont donné aucun signe de vie. Pourtant, je ne suis pas inquiète. Je sais qu'ils arriveront à l'heure.

Et celle qui avance avec ce si beau sourire, sous les arbres encore en fleurs, c'est ma Sakura. Plus rayonnante que jamais. Parce qu'elle est heureuse. Parce qu'elle est amoureuse. Lionel est à côté et il y a bien longtemps que je ne l'ai pas vu ainsi, aussi détendu, aussi souriant. Pour la première fois depuis longtemps, ils ont l'air vivant.

Je suis bien contente pour eux. Ce bonheur, ils l'ont mérité. Ils ont tellement souffert, les pauvres... Et moi, du moment que je peux les filmer, tout va bien - J'ai bien fait de prendre deux bandes aujourd'hui, je sens qu'elles vont m'être très utiles... «Lionel et Sakura sortent ensemble»... Hum, non... «Les amours de Sakura»? Oui, beaucoup mieux

- Tiffany? La Terre à Tiffany, vous me recevez?

La voix de Sakura me parvient comme de très loin et j'arrête mon rêve de grandeur. Elle est juste en face de moi, agitant la main devant moi.

- Hein? Euh, oui, oui, qu'est-ce qu'il y a, Sakura?

- Je sais pas, t'avais pas l'air d'être très présente...

- J'étais en train d'imaginer tes nouvelles tenues!

Elle n'insiste pas, se contentant de pousser un profond soupir de lassitude. Encore heureux que j'ai l'habitude d'avoir un peu la tête en l'air... N'empêche, si je pouvais faire la robe de Sakura pour son mariage... je serais au comble du bonheur ! Je l'imagine déjà dans une grande robe d'un blanc éclatant... le haut relativement simple, un bustier en satin duchesse asymétrique, qui dénuderait une épaule et avec une longue manche de tulle fine et transparente sur l'autre bras... le bas composé d'une longue jupe en organza, ornée de rubans et de motifs de fleurs... Pour les cheveux, une couronne de lys blancs... Et dans le dos, deux petites ailes élégantes qui lui donneraient une allure d'ange... Une apparition céleste... Une envoyée du ciel... Oui, ce serait parfait pour ma petite Sakura ! (1)

- TI-FFA-NY !

Je remarque avec un temps de retard que la demi-heure est déjà passée à toute vitesse, que la cloche a sonné et que Sakura m'appelle de l'autre côté de la cour. Apparemment, j'ai encore eu une 'absence' due à un futur projet de robe - je vois déjà les mesures, les tissus que je vais acheter, les patrons que je vais réaliser et surtout comment Sakura sera belle dedans ! - et c'est pour ça que je n'ai pas vu le temps passer. Je développerai cette merveilleuse idée de robe de mariée - trois rubans sur le premier volant... ou quatre ? - plus tard, après un temps de réflexion... comme ce soir. Ma Sakura est de toute façon tellement mignonne qu'elle serait capable de rendre exceptionnelle la robe la plus simple ! Mais il faut à présent que j'aille en classe sinon elle va se retrouver toute seule, la pauvre...
- J'arrive Sakura !

Il règne dans la classe un tel brouhaha que personne ne remarque que Sakura, pour une fois, est à l'heure et qu'elle rentre même en classe avant moi, parce que je devais changer mes chaussures. Ni ne remarque que les "cinq garçons mystérieux et toujours fourrés ensemble", c'est-à-dire nos amis les pilotes de Gundam, ne sont, eux, toujours pas arrivés. Pourtant je sais que bon nombre de filles de la classe s'intéressent de près à eux. A vrai dire, la majeure partie de la classe. Je ne serais même pas étonnée d'apprendre qu'un fan-club ait été monté sur eux. Et si c'était le cas, je ne les mettrais même pas au courant, vu que je m'y inscrirais ! Pour vérifier qu'elles ne vont pas trop loin, bien évidemment...
Sakura va s'asseoir à sa place sans dire un mot. Je la sais angoissée et c'est compréhensible. Lionel et Stéphanie, qui est arrivée au moment où j'entrais dans le bâtiment, doivent revenir aujourd'hui, ce qui explique peut-être le retour des professeurs. Je ne sais pas encore comment ils vont réussir à se justifier mais je n'aimerais vraiment pas me trouver à leur place. J'espère seulement qu'ils n'auront pas de problème et qu'ils pourront réintégrer la classe le jour même, puisque c'est dans cette période qu'ils auraient dû s'inscrire à Tomoeda s'il n'y avait pas eu ce regrettable incident.

Cela fait à présent dix bonnes minutes que la cloche a sonné et toujours aucune trace ni du premier professeur de la matinée ni de Lionel et sa cousine ni des pilotes de Gundam. Je suis inquiète. Qu'est-ce qui leur est arrivé encore... ? La situation est de plus en plus tendue et ils sont même discrédités aux yeux de la population terrienne. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé, parce que les médias sont surveillés de très près, mais je sais qu'ils n'ont guère plus que le Japon pour être en sécurité et faire une retraite stratégique. S'ils ne décident pas de se battre jusqu'au bout ou bien s'ils en ont encore la possibilité physique. Pourvu qu'il ne leur soit rien arrivé...

La porte coulisse enfin et je tourne la tête pour voir entrer Duo, les joues écarlates d'avoir couru. Je ne peux pas m'empêcher de pousser un soupir de soulagement, expulsant l'air que j'avais inconsciemment gardé. Dieu merci il est vivant... et pas seul. Il m'adresse seulement un rapide clin d'oeil avant de gagner sa place, suivi de Trowa, Wufei et Quatre, qui m'adresse quant à lui un petit sourire en guise de bonjour et d'excuse.

"Où est Heero ?" lui demandé-je par le regard.

- Je t'explique tout à l'heure, murmure-t-il en passant à côté de moi.

Au moins, eux sont là... C'est déjà mieux que rien. Et la situation n'a pas l'air si tragique donc je pense pouvoir en conclure que Heero est toujours de ce monde et en relativement bon état. Il ne manque plus désormais que les autres... en espérant qu'ils arrivent un jour. La classe n'est pas vraiment le genre à attendre sagement sans surveillance. Des groupes se mettent à discuter, certains terminent en quatrième vitesse leurs devoirs de vacances en recopiant sur d'autres et quelques filles parlent des garçons qu'elles ont rencontrés durant cette période de repos. Moi, je n'ose pas aller voir Quatre. Personne à part Sakura et les autres pilotes n'est au courant et je n'ai pas encore envie de trahir ce petit secret. Il est encore plus doux en n'étant partagé que par peu de personnes. De toute façon, si les autres surprennent le genre de conversation que nous avons, ils risqueront de se méprendre. En effet, nous avons convenu d'une sorte de code, de double message, pour pouvoir parler entre nous de leurs activités terroristes et ne pas les trahir. Ainsi parler du dernier film sorti au cinéma revient à évoquer la dernière bataille, les sorties prévues pour faire les magasins concernent en réalité leurs prochaines missions et ainsi de suite. Et entre Sakura et moi, quand nous parlons de tenues de couleur dorée, car je ne peux quand même pas oublier mon terrain de prédilection, il s'agit en réalité de Quatre. Allez savoir pourquoi...

Finalement, après un bon retard d'une quinzaine de minutes pendant lesquelles le proviseur lui-même est venu nous voir trois fois pour nous demander "un peu de silence, que diable !", monsieur Mikimoto (2), notre professeur de Japonais, rentre enfin dans la classe. Il a l'air tellement enchanté qu'il ne remarque pas que les élèves ne sont pas à leur place, ni que trois garçons se sont même amusés à monter sur son bureau pour discuter plus tranquillement ni même le désordre inhabituel qui règne parmi tous ses élèves. C'est à peine s'il pense à lever le pied pour ne pas tomber sur l'estrade en allant à son bureau.

- Mes enfants, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer !

Tous les chahuteurs regagnent dare-dare leur place mais il me semble que monsieur Mikimoto ne leur aurait de toute façon rien dit, tout à sa joie. Sakura et moi échangeons un long regard. Nous, nous savons déjà de quoi il se réjouit... Il attend un moment, histoire de bien savourer l'effet de surprise.

- Lionel et sa cousine sont en réalité bien vivants !

- HEIN? QUOI! QUI! LIONEL?

Il explique patiemment l'histoire dans tous ses détails, du moins, "histoire", ce qu'eux lui ont dit, bien sûr... Ils ont juste un peu transformé leur récit, on va dire... Donc il raconte que finalement, ils ont été secourus à temps mais que, pour des raisons d'honneur de la famille Li, qui ne pouvait admettre que deux de ses enfants soient invalides pour un certain temps, ils sont allés à l'hôpital. Ca m'a l'air un peu tordu par les cheveux, cette histoire, mais apparemment, ça leur a suffi, puisqu'ils ont tous gobé ça !

Il devait être écrit que nous n'aurions pas cours à cette heure-là, car dès que monsieur Mikimoto a réussi à calmer tout le monde et à les faire asseoir, les deux "survivants" sont entrés dans la classe... et ça a été une explosion de cris.

- LIONEL !

- Alors comme ça, petit cachottier, tu voulais nous faire une blague !

- Stéphanie ! Mais tes cheveux... !

- Quel effet ça fait, de revenir dans le monde des vivants ?

- On peut dire que vous nous avez fichu une sacrée trouille, vous !

- Comment avez-vous réussi à vous en sortir ?

- Et on veut tous les détails !

- Vous comptez publier un livre, comme les grands rescapés de catastrophe ?

- T'as l'air en forme, vieille branche, on dirait pas que tu sors de l'hosto !

- Dites, vous allez quand même rester au Japon quelques temps, hein ? Vous allez pas rentrer à HongKong alors qu'on vient juste de vous retrouver !

- Hein ? Hein ? Vous restez, promis !

Les deux pauvres cousins ont bien du mal à se débrouiller avec la marée humaine qui a dévalé sur eux, armée d'un flot de questions qui les dépassent totalement. Mais toute la classe s'y est mise pour la dernière réplique, même Sakura, car à vrai dire, aucun de nous ne voudrait les voir déjà repartir. S'ils sont là, ils peuvent bien rester jusqu'à la fin de l'année, en avril, non... ?

Ca n'a pas l'air de déplaire tant que ça à Stéphanie d'être le centre d'intérêt. Il est vrai que lorsqu'elle est arrivée, elle a subi une rude concurrence avec ma mignonne petite Sakura et malgré toute l'amitié que j'éprouve pour Stéphanie, je dois dire qu'elle n'est pas près de l'égaler... Ma Sakura est non seulement mignonne comme un coeur, mais elle est aussi formidable, généreuse, courageuse, appliquée, spontanée... En un mot, elle est A-DO-RA-BLE ! Moi qui ai le droit de lui faire de merveilleux vêtements qui ne font que rehausser sa beauté naturelle et sa noblesse d'âme, je me sens toute chose quand je pense à quel point je suis privilégiée !

J'en raterais presque la réponse de Lionel...

- Euh... Je ne sais pas trop... Il faudrait voir avec notre mère... On peut pas décider tout seuls...

- MAIS ON S'EST INQUIETES POUR VOUS, NOUS ! ON A BIEN LE DROIT DE VOUS GARDER ENCORE UN PEU !

- Vous devez avoir raison... Je ferai mon possible pour pouvoir passer le reste de l'année scolaire ici, je vous le promets.

Sa voix est couverte par les acclamations de classe, aussi bien des filles, chez qui Lionel garde une place privilégiée, que chez les garçons, qui l'apprécient en camarades... Mais Stéphanie n'est quand même pas oubliée, loin de là.

- Qu'est-il arrivé à tes cheveux, Stéphanie ? demande Sonia.

- Oh, ça ?

Stéphanie attrape une mèche, vraiment plus courte que d'ordinaire, et tire dessus, comme pour essayer de l'agrandir. Peine perdue.

- Ils étaient vraiment trop abîmés... Brûlés, salis... Alors j'ai décidé de les raccourcir.

Elle a l'air peiné. Je sais qu'elle tenait beaucoup à ses cheveux, comme toute fille d'ailleurs, car c'est en quelque sorte le reflet de la féminité.

- Ca change, de te voir ainsi, murmure Sandrine. Mais ça te va plutôt bien. On croirait que t'es le frère de Lionel !

- Ah, manquerait plus que ça !

Wufei, assis non loin de moi, pousse un grognement et fait mine de s'intéresser aux arbres dehors quand je me tourne vers lui. Evidemment, personne à part nous n'est au courant de leurs fiançailles et ils n'ont pas l'air suffisamment enthousiaste pour le dire, donc ça va rester un secret. Cela ne changera pas vraiment la donne, vu qu'ils ne semblent pas s'apprécier beaucoup l'un l'autre... Ma petite Tiffany, c'est ton rôle que de leur permettre de vivre leur amour au grand jour ! Il faut, comme tu l'avais fait pour Lionel et ta petite Sakura, veiller sur eux, ne pas perdre une miette de scène potentielle et leur faire comprendre ce qu'ils représentent aux yeux de l'autre !... Non, pas une petite peste ou un insupportable misogyne, mais une jeune fille qui ne demande qu'à s'épanouir, entourée de bras protecteurs, et un garçon qui cache un grand coeur sous une couverture de mépris et qui entend protéger la fille qu'il aime en secret depuis tant d'années... Si j'arrivais vraiment à faire ça, je crois que je serais capable de surmonter toutes les futures épreuves !

- Tiffany, on peut savoir à quoi tu rêves ? demande ma petite Sakura en arrivant à ma hauteur.

- Mmmh... Stéphanie et Wufei forment un beau couple, tu ne trouves pas ?

- Euuuuuuh... 'Beau' n'est pas vraiment le qualificatif que je leur donnerais...

Elle regarde Wufei, ronchon et ennuyé, qui fait tout pour ne pas avoir l'air de suivre la conversation, puis Stéphanie, entourée d'un paquet de personnes, qui raconte ses aventures en se donnant le beau rôle, semblant autant s'amuser que Wufei s'ennuie.

- Spécial, plutôt... Mais avec un caractère aussi fort l'un que l'autre !

- C'est pour ça qu'ils sont bien assortis !

- Entre deux paires de baffes, c'est sûr, marmonne-t-elle.

- Dois-je te rappeler que tu étais dans le même cas avec Lionel ?

- Eeeeeeeh ! C'est pas vrai, d'abord ! Je ne le lui ai jamais donné de baffes. C'est juste que... il voulait absolument mes cartes, et je voulais pas, vu que Kero me soutenait, et il m'a aidée à les retrouver, et...

- Et tu t'enfonces.

Je souris au fur et à mesure que je vois Sakura rougir. Je l'ai menée parfaitement à l'endroit où je voulais la conduire : sa relation avec Lionel. Je suis imbattable sur le sujet alors elle ne va pas m'apprendre mon métier, non plus !

- Je ne vois pas où tu veux en venir, réplique Sakura, écarlate.

Evidemment, dans ce genre de situation, on ne voit pas l'heure passer. Déjà parce que l'heure en question avait commencé en retard, mais aussi parce qu'il n'y a pas de cours et qu'on discute entre nous, félicitons Lionel et Stéphanie, réclamons pour la énième fois le récit de leurs aventures, écoutons le récit transformé qu'en fait Yvan et ainsi de suite. Alors un seul cours, ce n'est pas vraiment suffisant. Monsieur Mikimoto n'a en aucun cas l'intention de nous forcer à travailler quand tout ce que nous voulons faire, c'est fêter dignement le retour de nos héros, donc il se mêle lui aussi aux discussions. Je pense qu'il ne va même pas nous quitter à la fin de son heure de cours mais rester encore un peu près de nous, vu que c'est un moment rare où la classe est liée, unie, même les pilotes de Gundam se laissent aller à la bonne atmosphère, enfin, mis à part Heero qui est pour une raison obscure absent aujourd'hui.

La cloche sonnant la fin du cours ne nous arrête même pas. Les autres classes continuent à subir l'assaut des professeurs et nous, tranquillement et sans arrière-pensée, nous... ne faisons rien. Le professeur suivant, madame Kaori, arrive peu après et n'a pas non plus l'intention d'abréger les réjouissances de la classe. Mais au milieu de tout le brouhaha qui règne dans la classe, on entend soudain un petit coup à la porte.

Il s'agit du proviseur.

Aussitôt nous regagnons nos places, sages comme des images, même si certains pouffent et que les rires ont du mal à s'éteindre. Moi, je range discrètement le caméscope que j'avais sorti pour filmer Lionel et Sakura en cachette...

- Jeunes gens, même si je me réjouis avec vous du retour de vos camarades - je signale au passage que vous faites trop de bruit, on vous entend à l'autre bout du couloir - je tiens à ce que vous n'oubliez pas où vous vous trouvez. Il est important que vous repreniez le cycle scolaire qui est le vôtre. Qui plus est... je vous demanderai d'accueillir avec le plus d'égards possible votre nouvelle camarade.

Son annonce est suivie de chuchotements. Encore un nouvel élève ! Ca fait le sixième, sans compter Lionel et Stéphanie ! En plus, l'année est déjà commencée depuis cinq mois et si on peut comprendre que les deux cousins intègrent la classe seulement maintenant, ça n'explique pas le nouvel arrivage. Les autres classes sont-elles trop nombreuses déjà ou des personnes privilégient-elles absolument la nôtre ? Il ne fait aucun doute que pour les pilotes de Gundam, dont les effectifs ne sont pas au complet aujourd'hui, ils se sont débrouillés pour être ensemble...

Les commentaires qui ont suivi l'annonce du directeur de l'établissement ont presque occulté l'arrivée du nouveau... ou plutôt de la nouvelle car, malgré ses cheveux coupés très courts, il s'agit bien d'une fille. Des cheveux aux reflets bleutés, un peu comme Anthony, mais plus courts encore et avec deux trois mèches qui couvrent le front, deux grands yeux bleus, un visage agréable et détendu, signe d'une grande confiance en soi et en les autres... C'est étrange, son visage me dit vaguement quelque chose...

- Bien. Jeune fille, veuillez vous présenter.

Pendant un long moment, elle ne dit rien. Strictement rien. Elle se contente de fixer. De regarder droit devant elle, comme si elle étudiait quelqu'un. Ce quelqu'un semble être Duo, par la direction de son regard, mais aussi par son attitude étrange. Il commence par déglutir péniblement, comme s'il se trouvait face à je ne sais quelle créature terrifiante. La fille le regarde presque tranquillement. Des gouttes de sueur commencent à perler sur le front de l'Américain. Les yeux bleus de la fille ne le quittent pas, rendus presque noirs par l'intensité de son regard. Le natté se tortille sur sa chaise. Il semble mal à l'aise et je dois dire que c'est bien la première fois que je le vois ainsi. Je ne comprends pas la raison de son agitation, pas plus que le reste de la classe, qui regarde cette étonnante nouvelle décidemment peu loquace et se demande certainement quand la situation finira par se débloquer.

Le professeur, qui n'a pas vraiment de patience et qui entend bien commencer le cours maintenant que le proviseur a réussi à calmer l'euphorie et le débordement des élèves, finit par se racler la gorge. La nouvelle tourne distraitement les yeux vers lui.

- Excusez-moi, murmure-t-elle.

Même à cette distance, il me semble que sa voix est un peu nasillarde, comme étrangère. Je jurerai avoir entendu un tel accent chez un des nombreux collaborateurs de maman...

Elle se tourne ensuite vers nous et s'incline, preuve que même si elle vient d'un autre pays, elle connaît parfaitement les coutumes du Japon.

- Je suis Hilde Schbeiker.

Un nom bien étrange pour une personne tout aussi étrange, de mon point de vue. Définitivement pas japonais, ça, en tout cas.

- Votre nom est..., hésite le professeur, lui aussi perplexe mais qui n'aimerait certainement pas dire une bêtise devant toute la classe.

- Allemand. Je suis d'origine germanique.

Voilà pourquoi cet accent me disait quelque chose! Puisque maman a des partenaires dans le monde entier, et même qui viennent d'Europe, il devait y en avoir un qui était allemand! Cette façon de parler beaucoup plus nasale... Ce nom, prononcé avec un «e» final (3)... Cette orthographe particulière (4)...

- J'espère que vous ne serez pas trop dépaysée par nos coutumes, mademoiselle Schbeicker.

- Je ne pense pas. J'ai eu le temps de m'adapter.

Pourquoi, en disant cela, elle fixe à nouveau ce pauvre Duo,qui ne sait même plus où se mettre...? Il ne fait aucun doute que ces deux-là se connaissent, et même si je ne suis pas la seule à l'avoir remarqué, la question reste pour le moment une énigme.

- Il reste une place, là-bas. Heureusement d'ailleurs, car les places viennent vite à manquer, ici...!

La remarque du professeur est suivie de quelques rires et de commentaires. C'est vrai que cette année, les nouveaux ne manquent pas. Et tous ont un petit quelque chose qui les fait ressortir du lot... Prenons les pilotes de Gundam, par exemple. Ils n'ont absolument pas l'air de faire leur âge, par leurs actes et leurs paroles, et c'est très comique à observer dans une foule d'élèves qui, eux, se préoccupent plus du prochain film américain à succès que du conflit qui s'étend dans le monde...

Cette personne, là, la nouvelle, je peux d'ores et déjà dire qu'elle leur ressemble. Elle a une certaine maturité dans le regard. On voit qu'elle a connu des choses pénibles, elle aussi. Pourtant elle a l'air d'avoir un bon caractère. Je crois bien que nous avons un nouveau Duo dans la classe...

En parlant de Duo, il a plutôt soulagé de voir que la place libre en question se situe à l'autre bout de la classe. Hilde lui fait quand même un sourire, auquel il répond par un signe de tête. Je parierai qu'il y a anguille sous roche entre ces deux-là... Foi de Tiffany, je viendrai à bout de ce mystère!... et en profiterai au passage pour entamer une autre cassette vidéo. Oh là là, on voit bien que le printemps est passé...

# # # # #

- Où est Heero ! demande Sakura dès que nous atteignons la cour, un coin un peu reculé pour qu'on ne surprenne pas notre conversation. Il est pas blessé au moins !
- Ben en fait, oui et non. Il s'est blessé... tout seul, répond Duo, visiblement soulagé que Hilde soit contrainte de régler certains détails avec le professeur.

- Est-ce que c'est grave ? demandé-je, inquiète malgré moi.

Pourquoi ai-je cette impression de malaise depuis leur arrivée ? Quelque chose n'allait pas, je pouvais même le sentir à ce moment-là. Bien que je ne puisse pas considérer Heero comme quelqu'un de proche puisqu'il semble tout faire pour ne pas se lier aux gens, je crains le pire pour lui. Je me représente presque plusieurs scénarios-catastrophes sur ce qui a pu lui arrivé... Quatre me sourit doucement, comprenant sans doute mon trouble.

- Il a été inconscient pendant un mois mais il va mieux maintenant (5). Il faut surtout qu'il se ménage un peu.

- Quand est-ce arrivé ?

- Au début des vacances. Et comme il a tendance à n'en faire qu'à sa tête, on a dû le forcer à rester à la maison.

- Et vous avez réussi !

- On va dire qu'on s'est arrangé pour qu'il ne quitte pas la maison...

- Yep, ajoute Duo. Mettons qu'on lui a pas vraiment laissé le choix...

- Vous l'avez pas assommé au moins ? s'exclame Sakura, horrifiée.

- Euuuh... je dois avouer que cette idée m'est venue mais il est plutôt du genre à avoir la tête dure et faudrait déjà réussir à l'atteindre... Même à peine conscient, il a de sacrés réflexes, le bougre... Nan, on s'est bêtement contentés des somnifères, ingérés de façon plus ou moins détournée. Ca avait l'air de faire son effet...

- En mettant une dose suffisante pour assommer un éléphant, ce n'est pas étonnant, grogne Wufei.

Duo rit nerveusement sous nos regards affolés, de Sakura et moi. Un dose pour assommer un éléphant ? Mon Dieu, ils n'ont pas réellement fait ça ? ... Un regard m'informe que si, ils l'ont vraiment fait. Dans quel état va-t-on retrouver ce pauvre Heero ? Il va mettre des jours à s'en remettre... !

- De toute façon, il avait qu'à pas faire l'imbécile, hein, il aurait très bien pu se tuer ! déclare Duo avec sérieux. Il est toujours pas conscient que la vie, c'est fragile et qu'on en a qu'une, alors il peut bien payer les pots cassés !

- J'ai l'intuition que cette fois-ci lui aura servi de leçon, dit doucement Quatre. Il ne recommencera pas, je pense.

- Manquerait plus que ça !

- T'es sûr que c'était pas un peu trop, une telle dose ? demande anxieusement Sakura.

- Oh, ouais... Peut-être même que c'est trop faible pour lui. Il passera une bonne nuit, pour une fois... et on le réveillera demain matin à coups de seau d'eau froide !

- Tu le réveilleras, plutôt, Duo, intervient Trowa.

- Ben quoi ? Vous me suivez pas ? Faut bien qu'il soit en forme pour venir en cours ! S'il est encore à moitié dans les vapes, ça le fera pas !

- 'En forme' ne signifie pas en colère et trempé, je rétorque.

- Bah... S'il me course jusqu'ici, je pense que sa colère aura le temps de retomber... et avec une telle course, il sera sec !

C'est peine perdue que d'essayer de discuter avec Duo. S'il a envie d'avoir un footing matinal, il ne pourrait pas s'y prendre mieux. D'un autre côté, si jamais Duo ne vient pas à l'école demain, on saura la raison : Heero l'aurait rattrapé. Pourtant au niveau de la vitesse, je pense qu'ils se valent. Mais Heero étant en colère, je doute qu'il fasse attention à ce menu détail.

- Ce n'est pas un peu risqué de le laisser tout seul ? je m'inquiète.

- Je le crois suffisamment en forme pour réussir à dégainer son flingue et viser le potentiel agresseur... en espérant que la surface d'un corps humain soit une surface assez vaste pour qu'il réussisse à faire carton plein en n'entrouvrant qu'un oeil et sans soulever la tête de l'oreiller. Sinon y'a les banales systèmes d'alarme de la maison, mis au point par lui-même et mis à l'épreuve par votre humble serviteur, dit Duo en faisant une courbette. J'ai réussi à survivre deux minutes trente quatre secondes avant qu'il me canarde, je pense m'en être bien tiré.

- Je croyais que c'était deux minutes trente six et que tu avais réussi à l'enfermer auparavant dans le salon ? intervient Trowa.

- Hmph, bref. Il risque rien, je pense. Il est assez grand pour veiller sur lui.

- Alors pourquoi avez-vous eu besoin de le droguer ?

- C'est parce qu'il a encore des crises de gaminerie et des rechutes en enfance, rétorque Duo en tirant la langue.

Il ne laisserait définitivement personne avoir le dernier mot avec lui...

- Tiens, au fait, Duo, en parlant de gaminerie...

Il se tourne vers moi.

- Oui, Tiffany?

- La nouvelle...

Il tire aussi une tête de six pieds de long.

- ... tu la connaîtraispas par hasard ?

- Et bien...

- C'est pas celle qu'on a rencontrée dans la base où était enfermé Lionel! s'écrie Sakura. Celle dont tu m'as dit de ne surtout rien dire à personne?

- Arg, euh... C'est possible...

- Elle est pas méchante, au moins ?

- Hilde! Ah, non, pour ça, non! Enfin, faut pas la chercher non plus, hein, elle sait se défendre, la bougresse...

- Alors pourquoi elle était dans le camp des méchants?

- Infiltration. Elle est forte pour ça, Hilde.

J'attrape Sakura par le coude pour lui glisser quelques mots à l'oreille.

- Y'a quelque chose entre eux...

- Entre qui?

- Duo et Hilde.

Elle ouvre de grands yeux innocents.

- Tu crois? J'ai rien remarqué, pourtant...

- Fais-moi confiance, j'ai le flair pour ce genre de chose...

- C'est quoi, ces messes basses? s'impatiente Duo.

- Des affaires de fille!

- Ouais, ben, en attendant, faudrait mieux qu'on change de coin avant que...

Un raclement de gorge poli le fait sursauter et faire volte-face.

- Comme on se retrouve, Duo Maxwell...

- Trop tard.

Fin du chapitre 20


(1) Je vous raconte pas le temps que j'y ai passé, ni toutes les recherches que j'ai dû faire, sur cette foutue robe Il s'agit en fait de la combinaison de deux robes et quelques petites choses ajoutées... et les tissus existent vraiment, je peux vous le certifier ! Quant à savoir ce que ça donne tout ça ensemble... j'ai encore jamais vu "
(2) Si quelqu'un arrive à trouver où j'ai pioché ce nom... chapeau bas ;; (surtout que j'ai oublié entre temps, muuuh...)
(3) Je rappelle que le prénom «Hilde» se prononce «Hildeuh», à l'allemande, quoi... et pas «Hild», n'est-ce pas, Bun? En japonais, d'après ce que j'ai pu constater, le «e» final se prononce «é»... Comme par exemple «Kagomé» qui est écrit «Kagome» dans Inuyasha...
(4) (décidemment, y'en a, des remarques et notes!) J'ai trouvé plusieurs façons différentes d'écrire «Schbeicker», dont «Schveker» Oo... Je pense que la façon de prononcer est un peu la même, mais j'ai privilégié la façon bien allemande, question de choix!
(5) Je pars du principe qu'il n'y a presque aucune date dans la série Gundam donc on pourrait, à l'extrême limite, caser cette fic entre tous les combats, avec ici l'exemple de la période après le suicide de Heero en autodétruisant le Wing... Mais si, souvenez-vous, il était au cirque avec Trowa ! Même qu'il a réussi à le faire rire ... Bien sûr, y'a encore des incohérences monstres, comme par exemple le fait qu'ils ont l'air de se connaître très bien dans ce texte et qu'ils cohabitent même ensemble Mais... c'est moi l'auteur, après tout ! Alors... on oublie tout ce qui ne va pas et on fait comme si ça rentrait pile poil ! ... Siouplaît éè ?

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Il ne me reste plus maintenant qu'à m'excuser encore une fois (pardoooon...) et vous donner rendez-vous au prochain chapitre, qui s'intitulera «Ca pourrait être pire»... et qui est déjà commencé, même si que de deux pages. A bientôt j'espère!